Exercice périlleux pour Joe Biden, poussé au retrait jusque dans son propre camp

  • il y a 2 mois
Vous avez la parole avec Félix Mathieu avec Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l’Université de Paris II-Assas, auteur d’une biographie de Joe Biden mais aussi de « Kamala Harris, l’Amérique du futur » (chez Nouveau Monde)

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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Transcript
00:00C'est parti, on vous a annoncé, une conférence de presse.
00:03Joe Biden attendu au tournant ce soir pour une conférence de presse aux allures de crash test.
00:07Le président des Etats-Unis doit faire oublier son débat raté face à Donald Trump il y a deux semaines.
00:12Le démocrate de 81 ans avait hésité, bafouillé, suite à quoi beaucoup, même dans son propre camp,
00:17l'appellent à se retirer de la course, à laisser quelqu'un d'autre se présenter à sa place pour le parti démocrate.
00:23Alors la Maison Blanche promet une conférence de presse de grand garçon.
00:26Je cite la Maison Blanche, autrement dit, un vrai échange à bâton rompu et non pas seulement un petit question-réponse bordé en amont,
00:32comme ça se fait parfois à la Maison Blanche pour les points presse.
00:35Ça sera donc cette grande conférence de presse à 17h30 heure de Washington, 23h30 heure de l'Hexagone.
00:41Bonsoir Jean-Éric Brana.
00:43Bonsoir.
00:44Bonsoir Jean-Éric.
00:46Jean-Éric Brana, est-il là ?
00:49Est-il avec nous Jean-Éric Brana, maître de conférence à l'université de Paris 2 à Sasse,
00:53parce que Jean-Éric est un des plus grands spécialistes des Etats-Unis.
00:58Il les connaît.
01:00C'est vrai qu'on se pose vraiment la question de savoir si Joe Biden a toute sa tête.
01:03Ça a été très difficile pour Joe Biden, ce qu'a fait George Clooney,
01:11véritablement, aujourd'hui dans la presse américaine,
01:13parce que George Clooney il est iconique, c'est un des soutiens éternels du parti démocrate,
01:20et dire « Je t'aime Joe, mais tu dois te retirer », c'est un effondrement d'ailleurs.
01:25J'ai noté, je ne sais pas si vous l'avez vu, que ça a fait breaking news aux Etats-Unis.
01:30Alors les Etats-Unis ont l'art du breaking news,
01:33mais quand vous avez CNN, Fox News, ABC qui font un breaking news sur la lettre et les mots de George Clooney,
01:41ça veut dire vraiment quelque chose.
01:43Alors Biden, vous avez vu qu'il se défend dans son interview à CNN, il dit « tous les matins j'ai des tests cognitifs, tous les matins ».
01:49Mais est-ce suffisant ? Je ne suis pas sûre.
01:51Alors Sébastien, justement, pourquoi il ne se retire pas ? On a envie de savoir aussi, à un moment donné.
01:55Il ne se retire pas parce que le niveau d'engagement est tel,
01:57et il y a l'engagement politique, il y a l'engagement militant, il y a l'engagement financier, il y a l'engagement narratif.
02:04C'est extrêmement difficile.
02:06Et puis quelque part, c'est aussi quel désaveu pour l'une des composantes politiques les plus influentes du monde,
02:13parce que son parti n'est pas un petit parti, c'est un grand parti qui avait largement les moyens de s'organiser,
02:18et qui avait aussi probablement une offre alternative à la candidature du président sortant.
02:24Offre alternative qu'ils n'ont même pas initiée.
02:26Il était extrêmement difficile pour une personne âgée.
02:30Prenons l'exemple très profane, un permis de conduire, une personne âgée,
02:36vous essayez de lui démontrer qu'elle n'est plus en état de conduire.
02:40C'est très dur de la convaincre.
02:42Imaginez ce président Biden qui doit soumettre à des tests un peu humiliants, finalement,
02:48et qui ne peut pas admettre qu'il n'est plus en état pour présider.
02:52C'est dramatique.
02:54Il y a ce fameux extrait du débat qu'on a entendu tout à l'heure où Joe Biden tente de défendre sa politique migratoire,
03:01et où Donald Trump lui répond, en somme, je n'ai pas compris ce qu'il dit,
03:04je crois que lui-même ne comprend pas ce qu'il dit.
03:06J'en appelle aux anglophones qui nous écoutent ou qui sont avec nous en studio,
03:10est-ce qu'on comprend vraiment ce que dit Joe Biden sur la politique migratoire ?
03:16On y va.
03:28C'est exagéré, on comprend quand même.
03:30Alors on comprend parce qu'il appuie le trait,
03:32mais je voudrais quand même dire une chose par rapport à ce que dit Philippe sur Joe Biden.
03:36Joe Biden, c'est un rouet, c'est vraiment un seigneur de la politique.
03:42Ça a d'ailleurs été, c'est battling Joe,
03:44ça a d'ailleurs été un très grand débatteur Joe Biden.
03:48Joe Biden, il ne se retire pas non plus parce qu'il n'a eu de cesse pendant 4 ans
03:53que de squeezer et de castrer complètement ses successeurs possibles.
03:58Breaking news, attention.
04:00Nous avons notre invité Jean-Éric Brana, qui est maître de conférence à l'université de Paris-de-la-Sasse,
04:04auteur d'une biographie de Joe Biden,
04:06mais aussi de Kamala Harris d'Amérique du Futur qui nous rejoint à Félix.
04:10Bonsoir Jean-Éric Brana.
04:12Merci d'être avec nous dans les vraies voix sur Sud Radio 1.
04:14Est-ce que vous pensez qu'il peut lever les doutes ce soir sur ses capacités
04:18au cours de cette conférence de presse Joe Biden ?
04:20Écoutez, toute la presse américaine lui met une pression incroyable
04:25puisque c'est vrai que ce soir, il doit être bon, il doit être en forme,
04:29il doit montrer qu'il n'est pas si vieux que ça
04:32et que finalement il peut tenir le monde au bout de ses bras
04:36puisqu'il a dit lui-même qu'il gouvernait le monde.
04:39Maintenant, une fois qu'on a dit tout ça,
04:41et on voit les images à la télé depuis tout à l'heure,
04:44il est souriant, il est bronzé,
04:47il est dans un costume bleu qui lui donne un meilleur éclat que le soir du débat,
04:51mais malgré tout, même si ça se passe bien ce soir,
04:54malheureusement, c'est dans les têtes.
04:56Quelque chose s'est cassé le soir du débat.
04:58Les deux semaines qui viennent de se passer ont suscité un vent mauvais
05:03qui a sauté sur sa campagne
05:06et on nous explique qu'Hakim Jeffries,
05:09qui est le futur président de la Chambre,
05:12si jamais les démocrates devraient reprendre la Chambre,
05:16va apporter ce soir ou demain les doléances des démocrates
05:20qui sont très inquiets, voire très en colère,
05:24par rapport à cette campagne qui continue.
05:26Donc, je pense qu'en réalité,
05:29cette prestation ce soir ne va rien changer
05:32et que Joe Biden va devoir donner des gages et encore des gages
05:36et ça va continuer tant qu'il restera en place
05:39avec le risque qu'à un moment ou à un autre,
05:42il chute vite, il ait des problèmes
05:45et que ça remette une pièce dans la machine.
05:47Jean-Éric, moi j'ai quand même une question,
05:49je disais avant qu'on vous retrouve à l'antenne
05:52qu'il y a quand même quelque chose de très dur chez Joe Biden,
05:54c'est pas ce gentil papy, c'est un débatteur très rugueux,
05:57c'est un très grand homme politique.
05:59Il a eu quand même une volonté de couper la tête à tous les successeurs possibles
06:04et notamment Kamala Harris,
06:06c'est-à-dire qu'il n'a pas fait exister Kamala Harris
06:09pendant les 4 ans ou les 3 ans de son mandat
06:12et maintenant les démocrates payent cher cela.
06:15Parce qu'elle est brillante Kamala Harris, on est d'accord.
06:19Il a tué aussi les successeurs Joe Biden.
06:22Moi je suis en désaccord avec ça parce que
06:25en réalité, c'est vrai qu'il y a eu un courant anti-Kamala Harris
06:29qui n'est pas venu de Joe Biden, qui est venu d'abord du camp des démocrates
06:33et qui s'est...
06:35des ricains, pardon.
06:37Il a laissé faire Jean-Éric, il a laissé faire,
06:39il aurait pu la protéger et la fermer.
06:41Non, non, non, non.
06:43En politique, chacun est dans son couloir.
06:45Lui, il était président et secrétaire exécutif,
06:48Kamala Harris, elle n'était pas dans l'exécutif,
06:50elle était vice-présidente avec un rôle très particulier
06:53On a du mal à vous entendre,
06:56n'essayez de pas trop bouger s'il vous plaît Jean-Éric
06:58parce que ça décroche
07:00et on aimerait bien vous écouter
07:02que ce soit audible, allez-y.
07:06Je dis, Kamala Harris elle a existé,
07:09elle a existé particulièrement au Sénat
07:11puisque rappelons que d'après la Constitution
07:13elle est présidente du Sénat
07:15et elle a fait passer des lois très importantes,
07:18les lois du mandat Joe Biden,
07:21chacun était dans son couloir.
07:23La question qu'on peut se poser
07:25c'est pourquoi ça n'a pas été
07:27présenté au public de cette façon-là ?
07:29Et c'est vrai que les attaques
07:31contre Kamala Harris ont été
07:33extrêmement dures, sévères,
07:35avec des mélanges.
07:37Il faut quand même le dire,
07:39quand on entend qu'elle est en charge de la frontière
07:41c'est une confusion énorme
07:43puisqu'elle n'était pas en charge
07:45de la frontière
07:47n'étant pas dans l'exécutif
07:49elle était en charge d'une réflexion politique
07:51pour essayer de trouver des sources
07:53de l'immigration.
07:55C'est vraiment très différent.
07:57Juste Jean-Éric,
07:59un mot de Philippe Bichert pour conclure.
08:01Jean-Éric Bramant, imaginons que
08:03Joe Biden soit obligé de jeter l'éponge,
08:05qui verriez-vous
08:07de plus plausible
08:09pour prendre la relève ?
08:11Ecoutez, là c'est trop tard
08:13pour qu'il y ait 10 000 personnes
08:15il y en aura qu'une, Kamala Harris
08:18On a entendu parler de Michelle Obama aussi
08:20Non, non, non
08:22C'est du fantasme de journaliste
08:24Elle a été testée
08:26elle est très grande
08:28c'est vrai
08:30mais elle n'est pas là et elle ne l'a jamais été
08:32Non, non, c'est Kamala Harris
08:34d'abord elle est déjà sur le ticket
08:36donc elle est déjà en campagne
08:38et puis c'est la seule qui peut ramasser la caisse
08:40240 millions quand même
08:42qui appartient d'État ou démocrate
08:44et qui pourrait donc continuer cette campagne.
08:46La république des États-Unis, ça serait magnifique.

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