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00:00Le sommet de l'OTAN que suit pour nous Mathieu Mabin depuis Washington.
00:04Bonjour Mathieu, ce rendez-vous aura donc été une confirmation, l'Alliance continue
00:08de soutenir l'Ukraine sur le long terme face à l'agression russe.
00:15Oui, comme on s'y attendait, la journée d'hier a été largement concentrée sur l'Ukraine.
00:20Vous l'avez entendu, autant durant la plénière qui a réuni les 32 chefs d'État et de gouvernement
00:25que durant les réunions à la marge et les bilatérales.
00:28Vous le savez, ce genre d'événement n'est qu'un prétexte dans le fond aux rencontres
00:33et surtout un moyen pour les alliés d'afficher leur solidarité, leur concordance de vue
00:38et parfois même quelques nuances de point de vue mais diplomatie oblige sans que jamais
00:44cela ne prenne l'aspect d'un désaccord public entre alliés évidemment.
00:48C'est notamment ce qui s'est dessiné lors de la rencontre entre Emmanuel Macron
00:53et le chancelier allemand Olaf Scholz qui, entre autres sujets, ont évoqué ensemble
01:00l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, on vient de le traiter dans le petit résumé
01:04que vous venez de diffuser.
01:05L'Ukraine, 33ème membre du pacte atlantique, en apparence on pourrait croire que l'idée
01:11a fait son chemin jusqu'à l'unanimité mais pour la diplomatie américaine et on
01:16l'a dit pour la diplomatie allemande, au-delà du symbole fort que cela pourrait constituer
01:21et du parapluie stratégique indéniable sous lequel les Ukrainiens pourraient alors
01:25se trouver au moment de leur histoire où ils en ont le plus besoin, on le sait, ils
01:31restent des obstacles, d'accord, pour un chèque de 40 milliards de dollars pour consolider
01:37la défense ukrainienne, ils s'ajouteront, on l'a dit, à l'éventail de promesses
01:41de livraison d'armes formulées par les membres de l'Alliance, ici à Washington
01:45on pense évidemment aux chasseurs F-16 par exemple mais également aux boucliers antimissiles
01:49patriotes qui a tellement manqué aux villes ukrainiennes ces derniers jours et qui auraient
01:54pu épargner d'ailleurs l'hôpital pédiatrique de Kiev par exemple.
01:58Mais l'Ukraine dans l'OTAN c'est en quelque sorte la validation du discours de
02:03Vladimir Poutine et c'est ça qui coince, Vladimir Poutine qui dénonce la volonté
02:08expansionniste de l'organisation, une crainte d'ailleurs largement utilisée par le Kremlin
02:13on s'en souvient pour justifier justement son intervention en Ukraine, rien de définitif
02:19n'a donc été prononcé ici sur le sujet mais on sent que les blocages existent, les
02:25blocages qui pourraient d'ailleurs être largement renforcés en cas de victoire de
02:29Donald Trump à l'élection présidentielle du 5 novembre prochain et là on revient à
02:34la politique américaine centrale dans le dossier et on touche là à l'angoisse quasiment
02:39assumée par Volodymyr Zelensky, le président ukrainien également présent au sommet, l'angoisse
02:46de voir la politique américaine prendre un virage mortel pour l'avenir de l'Ukraine
02:50tout simplement.
02:51En clair, les incertitudes croissantes liées à la candidature de Joe Biden rendent toujours
02:57plus crédible le retour de l'ancien président dans le bureau ovale et même si Donald Trump
03:02ne fait pas de l'Ukraine un sujet central de sa campagne, ses précédentes déclarations
03:07peuvent légitimement nous inquiéter.