Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, veut «mettre l'Assemblée nationale sous survaillance»

  • il y a 3 mois

Pendant deux semaines, Eliot Deval et la rédaction d'Europe 1 vous propose deux heures de décryptage d'analyse autour des élections législatives.
Retrouvez "Eliot Deval sur Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/eliot-deval-sur-europe-1

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Transcription
00:00Avançons parce que je voulais vous faire écouter Sophie Binet, c'est quand même incroyable Sophie Binet.
00:04C'est la patronne de la CGT et elle entend mettre l'Assemblée Nationale sous surveillance.
00:09Vous vous êtes surpris ?
00:10Mais franchement...
00:12Vous vous êtes surpris quand ça vient de Sophie Binet ?
00:13J'explique juste aux auditeurs, voilà comment Madame Binet voit la démocratie.
00:15Elle était interrogée sur cet appel de la CGT et cheminots à des rassemblements le 18 juillet prochain
00:21qui exigent dans un communiqué le respect des urnes ainsi qu'un gouvernement et un FP.
00:25Donc en fait, la CGT-cheminots n'a pas vraiment compris ce qui s'était passé lors de ces élections législatives.
00:31Et pire encore, Sophie Binet applaudit en disant on va mettre sous surveillance l'Assemblée Nationale.
00:36Écoutez.
00:36La CGT des cheminots a décidé d'appeler à des rassemblements le 18 juillet devant toutes les préfectures et devant l'Assemblée Nationale
00:43et je pense qu'il faut toutes et tous rejoindre ces rassemblements pour mettre l'Assemblée Nationale sous surveillance.
00:51Mettre l'Assemblée Nationale sous surveillance, Gauthier Lebret, on aura tout entendu.
00:55Vous avez Adrien Quatennens qui veut marcher vers Matignon
00:58et vous avez Sophie Binet qui veut mettre l'Assemblée sous surveillance
01:02et comme vous le disiez, Eliott, visiblement elle n'a pas très bien compris comment ça fonctionnait.
01:06Pour avoir une majorité absolue, il faut 289 députés.
01:10Ils en ont 100 de moins à gauche.
01:12Donc s'ils veulent aller faire un tour à Matignon pour découvrir le jardin, découvrir les caves,
01:18prendre un déjeuner avec des journalistes et tomber 48 heures plus tard
01:22puisqu'ils seront délogés par une motion de censure, grand bien leur face.
01:26Ils ne peuvent pas, ils ne pourront pas appliquer leur programme pour une raison toute simple,
01:32les Français ont décidé de ne pas leur donner de majorité absolue et leur donner une majorité relative.
01:37Et d'ailleurs je rappelle quand Emmanuel Macron a eu une majorité relative plus importante que la leur en 2022,
01:44c'était les premiers à dire qu'il ne pourra pas appliquer l'entièreté de son programme
01:48et en plus qu'il a été élu pour faire barrage à Marine Le Pen.
01:51Eux aussi en plus à gauche, ils n'ont pas été élus que sur leur programme.
01:55Au premier tour c'était un vote d'adhésion, au deuxième tour c'était un vote de barrage.
01:59Mais moi ça ne m'étonne pas de Sophie Binet.
02:00Vous savez il y a eu une scène très récemment qui a choqué beaucoup de monde
02:04quand le collectif Nemesis a été passé à tabac lors d'un happening
02:09où ils ont sorti ou elles ont plutôt sorti des pancartes pour critiquer les candidats de la France Insoumise
02:15et notamment Raphaël Arnault.
02:17Au moment où elles sont frappées, Sophie Binet applaudit et dit
02:21« Bravo à la foule, vous les avez exfiltrées ».
02:24Elles n'ont pas été exfiltrées, elles ont été lynchées.
02:26Et au moment où elles sont lynchées, Sophie Binet applaudit.
02:29Pour moi ça résume une personne, une scène comme celle-là.
02:32On posera la question à la députée Renaissance qui sera notre invitée,
02:35Astrid Panosian-Bouvet, députée Renaissance de Paris.
02:38Ce qu'elle pense de Madame Binet, la patronne de la CGT
02:41qui entend mettre sous surveillance l'Assemblée Nationale le 18 juillet prochain.
02:47Paul Melun, vous en pensez quoi ?
02:49Mais dans quel monde on est en train de vivre là ?
02:51Je pense que depuis des jours, des mois, quasiment des années,
02:55on fait des procès en républicain ou pas républicain aux uns et aux autres.
02:58Et là, pour une fois, depuis longtemps, il y a des gens légitimement
03:01auxquels on pourrait faire le procès d'être anti-républicain.
03:03C'est ceux qui à gauche sont les descendants, les disciples de Robespierre ou de Trotsky
03:10et qui sont des autoritaires, des factieux, des gens qui s'inspirent de la marche sur Rome de Mussolini
03:17comme M. Quatennens qui veut marcher sur, ou vers, on ne sait plus très bien, Matignon.
03:20Des gens qui, comme Madame Binet, entendent mettre sous pression des élus du peuple.
03:26Tout ça, ce sont des méthodes, effectivement, profondément anti-républicaines.
03:30Parce qu'être anti-républicain, c'est ne pas respecter le vote du peuple,
03:33c'est de ne pas respecter les élus du peuple.
03:35Donc on est dans la négation de la démocratie représentative,
03:38dans la négation de la Vème République.
03:40Là, pour le coup, Emmanuel Macron qui dit à tout le monde l'arc républicain ou je ne sais pas quoi.
03:44Là, en l'occurrence, effectivement, les gens qui proposent d'agir comme des factieux, comme des violents
03:49sont effectivement en marge de la République.
03:51Et c'est le cas de Sophie Binet ou d'Adrien Quatennens.
03:53On nous a expliqué que le danger, c'était l'extrême droite lors de ces élections législatives.
03:57Qui entend marcher en direction de Matignon ?
04:00Qui entend mettre l'Assemblée nationale sous surveillance ?
04:03Qui, le soir du second tour des législatives,
04:07s'en sont pris aux forces de l'ordre, aux abords de la place de la République ?
04:13Franchement, c'est quand même dingue.
04:15Non mais de dénonce, il y a eu une erreur de casting.
04:17On nous a expliqué que ceux qui étaient les fascistes,
04:21et qui étaient un danger pour la République,
04:23eh bien, on se rend compte en réalité qu'eux, ils acceptent le résultat des urnes.
04:28Et en revanche, ceux qui font partie de l'arc républicain,
04:33sont prêts à marcher sur les institutions et à utiliser la CGT.
04:35Moi, je suis quand même assez frappée de voir qu'un syndicat
04:38sert de force de frappe à un parti politique.
04:41Ce sont les supplétifs de la France insoumise.
04:43Mais je suis étonnée et à la fois pas étonnée.
04:45C'est-à-dire qu'avec cette affaire de Front républicain
04:48qui a donné quand même l'illusion d'une victoire,
04:50en tout cas pour la France insoumise,
04:51parce que quand on voit la France insoumise sauter de joie,
04:53elle a créé un récit de toute pièce.
04:55Elle a régressé sur le plan du nombre de députés.
04:57Mais même le Front populaire, ils s'y sont mis à plein.
04:59Oui, ils arrivent à être le premier groupe.
05:01Mais néanmoins, l'auditrice de tout à l'heure avait raison.
05:03Si on prend les groupes indépendamment les uns des autres,
05:05ce n'est pas tant que ça.
05:06Surtout si on prend les groupes,
05:08juste les groupes, juste les parties, pardon.
05:11Et pas les groupes, le premier parti, c'est le rassemblement des députés.
05:14Ce que je veux dire, c'est qu'on a ouvert une boîte de pandore.
05:16On sait très bien que cette gauche-là,
05:18quand elle a l'impression de saisir le pouvoir,
05:20elle s'accroche et elle ne le rend pas.

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