« Si tu ne votes pas, tu n’existes pas. » | LE CRAYON

  • il y a 2 mois
Le message de Moussa Camara, président et fondateur de Le Déterminés, une association qui vise à développer l’initiative et l’entrepreneuriat en banlieue et dans les milieux ruraux.

➡️ Pour retrouver le témoignage intégral, cité en début d’extrait : https://www.huffingtonpost.fr/life/article/je-suis-une-jeune-de-banlieue-et-j-en-ai-assez-qu-on-nous-culpabilise-en-periode-d-elections-temoignage_236142.html

Category

🗞
News
Transcription
00:00Aujourd'hui, si tu ne votes pas, tu n'existes pas.
00:02En fait, elle dit, je suis une jeune de banlieue
00:05et j'en ai assez qu'on nous culpabilise en période d'élection.
00:08On entend, il y a un manque de mobilisation dans les quartiers.
00:12Il faut vous bouger pour changer le monde.
00:14Mais cette perspective de changement, nous n'en avons jamais vu la couleur.
00:17Pourquoi on participerait à un système qui nous met à l'écart ?
00:20Déjà, moi, je pense qu'à 18 ans, tenir un discours comme ça,
00:23c'est malheureux, j'ai envie de dire.
00:25Et je pense que ce n'est pas le bon fonctionnement.
00:27Moi, je me suis engagé très tôt.
00:28Dès que j'ai pu voter, je suis allé enthousiasmant,
00:30c'était un devoir de citoyen.
00:32Parce qu'aujourd'hui, si tu ne votes pas, tu n'existes pas.
00:36La condition sociale n'excuse pas.
00:38Si les choses ne changent pas, il faut bien se bouger,
00:40il faut bien se mobiliser.
00:41Alors, je peux comprendre les gens qui sont exaspérés,
00:43quelqu'un qui a 60 ans, qui a voté toute sa vie,
00:45il voit que les choses n'avancent pas, je peux entendre.
00:49Mais en même temps, je pense que c'est l'une des seules solutions
00:53qui peuvent sortir les banlieues des difficultés qu'elles sont aujourd'hui.
00:58Le jour où toutes les banlieues se mobiliseront,
01:02voteront, peu importe qui vote, droite, gauche,
01:06tant qu'ils votent, même blanc,
01:09pour moi, ça peut changer la donne.
01:10En tout cas, nous, on existe.
01:11Moi, je me rappelle la première action qu'on avait faite en 2008,
01:15et je commençais à être engagé dans le monde associatif,
01:18quand on voyait que dans notre quartier qui a été abandonné,
01:20qui a été totalement détruit, qu'est-ce qu'on a fait ?
01:23On a créé un concept d'émeute citoyenne.
01:26C'était provoquant, c'était pour mobiliser tous les jeunes
01:30de tous les quartiers de Cergy,
01:31et en même temps, aller voter le jour des élections municipales
01:34pour dire qu'on existe.
01:35Pas pour dire on vote un tel ou un tel,
01:37mais pour dire qu'on est là, qu'on existe.
01:39Et aujourd'hui, que la politique ne se refera plus sans les jeunes.
01:43Et nous, on a aussi notre mot à dire.
01:44Qu'est-ce que ça nous a coûté ?
01:46Rien, parce qu'on n'a rien perdu,
01:48mais en même temps, qu'est-ce que ça nous a apporté tellement ?
01:51Parce qu'à partir de ce jour-là, on a été considérés
01:54par le maire, les élus de la ville,
01:55par toutes les institutions politiques
01:58et responsables politiques de notre territoire.
02:00Ils nous ont respectés, ils nous ont regardés,
02:02on est passé d'association de quartier à association citoyenne,
02:05dans laquelle on était en capacité d'être autour de la table
02:09et d'être là dans la réflexion,
02:11dans les décisions qui nous concernaient directement.
02:14Donc pour moi, oui, ça change les choses,
02:16et il faut motiver toutes celles et ceux
02:17qui parfois peuvent être réticents.
02:19Le vote est une voie et c'est une arme.
02:21J'encourage toutes celles et ceux
02:22qui parfois peuvent se poser des questions,
02:24allez voter, même pour voter blanc,
02:26mais allez voter, exprimez vos devoirs.

Recommandations