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00:00L'un des sujets qui préoccupe à ce sommet de l'OTAN
00:04ont été annoncés ces livraisons supplémentaires de défenses antiaériennes à l'Ukraine.
00:11L'inquiétude est donc ce qu'il pourrait se passer
00:14si Donald Trump était réélu une deuxième fois au mois de novembre prochain.
00:18Oui absolument, parce qu'on rappelle que Volodymyr Zelensky est présent,
00:23est invité et il s'est déjà exprimé lors de ce sommet de l'OTAN.
00:28Et lui, au-delà des systèmes patriotes, de l'aide militaire elle-même,
00:33il a dit que le temps pressait à cause de l'élection en novembre
00:37et donc de la réélection potentielle de Donald Trump à la tête des États-Unis.
00:43Pourquoi c'est inquiétant du point de vue de l'Ukraine, cette réélection de Donald Trump ?
00:49Parce qu'il a déjà promis à maintes reprises qu'il imposerait une paix
00:55dès lors qu'il serait réélu, si ça arrive, avant même son entrée à la Maison-Blanche,
01:00ce qu'on appelle la période de transition.
01:01Ça, ça veut dire quoi de manière logique ?
01:04Ça veut dire donc la fin d'une guerre d'attrition,
01:08une guerre sur la durée et de l'aide militaire qui va avec,
01:11plus question de livraison de systèmes patriotes et autres F-16,
01:15mais de la perte très certaine de pans entiers du territoire ukrainien
01:19puisqu'il s'agirait d'une paix, je mets des guillemets, à la coréenne,
01:23comme ce qui s'est passé pendant la guerre de Corée,
01:25c'est-à-dire on dépose les armes et on trace une nouvelle frontière
01:29au niveau de la ligne de front.
01:31Cela dit, au niveau de l'OTAN, on prépare déjà, sans le dire évidemment de cette façon,
01:37mais enfin l'idée d'une accession de Donald Trump à la tête des États-Unis,
01:43c'est l'idée du plan Mission pour l'Ukraine qui est promu depuis plusieurs semaines
01:49par Jens Stoltenberg qui est toujours pour quelques semaines le secrétaire général de l'OTAN,
01:55avec l'idée de créer un fonds de 100 milliards de dollars au niveau de l'OTAN
02:00pour aider l'Ukraine, ce qui permettrait à l'OTAN en tant qu'organisation
02:04de prendre en charge les transferts d'armes à l'Ukraine
02:07ou la formation des soldats ukrainiens,
02:09ce qui pour l'instant est assuré par les États-Unis seuls,
02:13donc rendre l'OTAN plus autonome pour permettre la poursuite de l'aide à l'Ukraine,
02:19peu importe une élection de Donald Trump.
02:21Une élection qui serait aussi inquiétante pour l'avenir plus largement de l'Alliance ?
02:27Oui, début février, il n'y a pas si longtemps, Donald Trump, qui était en campagne,
02:31a dit qu'il n'hésiterait pas à laisser la Russie attaquer les pays membres de l'OTAN
02:36qui seraient des mauvais payeurs selon ses termes,
02:39à savoir ceux qui ne dépenseraient pas 2% de leur PIB dans leur défense.
02:45Alors il faut savoir que parmi ces pays, vous aviez l'année dernière la France.
02:50La France, normalement, pour cette année, atteindra 2% de son PIB.
02:53Mais vous aviez aussi les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Italie.
02:56Ce n'est quand même pas n'importe quel pays.
02:57Donc c'est toujours difficile de savoir si Donald Trump est dans la pure provocation
03:04et c'est toujours difficile de prévoir ce qu'il va faire à cause de son caractère erratique.
03:08En revanche, ce qu'on sait, parce qu'on l'a vu lors du mandat qu'il a déjà effectué,
03:13c'est que Donald Trump a une vision transactionnelle des relations internationales et des alliances
03:19et non pas une vision basée sur un partage quelconque de valeurs ou de visions du monde.
03:26Et par ailleurs, très concrètement, lorsqu'il dit qu'il laisserait la Russie attaquer les pays membres de l'OTAN
03:32qui seraient des mauvais payeurs,
03:33il remet en cause ce qui est le fondement de la dissuasion de l'OTAN.
03:38Ce qui fait que, a priori, personne ne s'attaque à un pays de l'OTAN.
03:42C'est l'article 5, le fait que si un pays membre de l'OTAN est attaqué,
03:46tous les autres lui viennent en aide, automatiquement.
03:49L'autre sujet de ce sommet, et non des moindres, c'est la position de l'OTAN vis-à-vis de la Chine.
03:55Oui, absolument.
03:55On a eu une déclaration qui était assez intéressante hier du ministre suédois des Affaires étrangères
04:01qui a déclaré que l'OTAN devrait s'engager un petit peu plus sur le dossier chinois
04:08pour s'assurer du soutien à long terme des États-Unis.
04:11Alors, on peut le voir de deux manières.
04:13D'abord, je vous propose de regarder cette carte de l'OTAN, l'Alliance Atlantique,
04:18mais vue de la région Pacifique.
04:21Et on s'aperçoit que, quand bien même l'OTAN s'appelle l'OTAN,
04:25il est présent à travers les États-Unis, le Canada, sur l'océan Pacifique.
04:31Et juste en face de ces pays de l'OTAN, vous avez la Chine, la Corée du Nord et la Russie.
04:38Donc déjà, il y a cette vision qui est a priori stratégiquement logique.
04:44Mais on a aussi, peut-être encore une fois Donald Trump en ligne de mire,
04:48dire que l'OTAN devrait s'impliquer un petit peu plus sur le dossier chinois.
04:52C'est peut-être aussi une main tendue vers Donald Trump,
04:54puisque, pour Donald Trump, l'adversaire, slash l'ennemi, slash le sujet principal
05:01de préoccupation des États-Unis, c'est la Chine.
05:03Et de dire dès maintenant que l'OTAN devrait un petit peu plus se mêler de ce dossier-là,
05:08c'est aussi une manière de dire à Donald Trump,
05:09vous voyez, l'OTAN peut aussi vous servir sur ce sujet-là.
05:13Donc ne l'abandonnez pas ou ne le faites pas voler en éclats.