• il y a 5 mois
Aujourd’hui, on vous dévoile l’épisode 1 de notre rencontre avec Abigail, alias @voyageuse_au_naturel qui témoigne à propos du trouble borderline et de la manière dont il se manifeste dans sa vie. Elle précise toutefois très justement que chaque personne possède sa manière de vivre ce trouble et qu’il n’y a pas une seule manière de le vivre.

Profondément engagée pour la déstigmatisation de la santé mentale, Abigail vient tout juste de créer un formidable site ressources sur le sujet. On est fier d’en faire partie.

La santé mentale est l’affaire de tous·tes et surtout ; elle est pleine de nuances. C’est pourquoi il est important chez mūsae de mettre en avant des parcours de vie, des récits et des prises de paroles sur ce sujet, pour rappeler que comme l’indique ce format vidéo : tu n’es pas

Journaliste : @christelle_tissot

Production et montage vidéo : @pauline.lcmt

DA by : @_siobhankeane_

Motion design : @‌adrienlopes

Prenez soin de vous et à très vite pour l’épisode 2 ;)
Transcription
00:00Bonjour, je m'appelle Abigail, je suis militante activiste pour la déstigmatisation de la santé mentale
00:05et plus particulièrement du trouble de la personnalité borderline,
00:08dont j'ai été diagnostiquée en décembre 2020.
00:23C'est important pour moi de témoigner pour déstigmatiser ce trouble,
00:27parce que ce que je dis souvent, c'est qu'il y a souffrir du trouble,
00:30ce qui est déjà quelque chose de assez conséquent,
00:32et qu'il y a aussi souffrir de l'image que les gens ont du trouble.
00:36Et pour moi, informer sur le trouble de la personnalité borderline,
00:40ça me permet aussi de mieux le vivre dans mon quotidien et d'en avoir moins honte.
00:44Alors pour les personnes qui ne connaissent pas le trouble borderline,
00:47alors moi je vais dire tel qui se traduit chez moi,
00:50parce que chacun, chacune vit son trouble de façon totalement différente.
00:53Pour moi, ça va passer par une hypersensibilité, une hyper-émotivité,
00:58une très grande impulsivité, l'impression d'être tout le temps poussée dans les extrêmes,
01:02donc d'être tout le temps dans quelque chose de tout ou rien.
01:04Il n'y a pas de demi-mesure, il n'y a pas de nuance.
01:07Une peur effrénée de l'abandon, du rejet.
01:10Une image de ma personne qui est très distordue.
01:13Je vais passer par des états d'idéalisation totale de ma personne,
01:17en me disant je suis la meilleure du monde, je suis un être extraordinaire,
01:21versus l'extrême opposé qui va être je suis un monstre, je ne mérite pas de vivre, etc.
01:29Avec aussi une sensation de vie de quasi constante.
01:33Donc ça, ça va créer, moi j'ai l'impression d'avoir toujours été un peu écorchée vive,
01:38avec des pensées suicidaires, un fond quand même très dépressif depuis longtemps.
01:44Moi je sais que je porte une importance particulière au fait d'être incluse,
01:48dans un groupe par exemple, parce que j'ai ce sentiment d'être dysfonctionnelle,
01:53d'être différente, mais dans le sens péjoratif du terme,
01:56un peu le syndrome du vilain petit canard.
01:59Les autres oui, moi non.
02:01C'est un peu tout le temps ça, et ça je le vis très mal.
02:04Et donc, je vais être un peu tout le temps suradaptation
02:09pour essayer de gommer tout ce qui me fait sentir différente.
02:14Parce que moi, j'ai associé le groupe à une forme de bonheur.
02:18Pour moi, faire partie de la norme, c'est être heureuse, c'est être incluse, etc.
02:24Le problème de ça, c'est que ça va créer une espèce d'accumulation.
02:28Le fait d'être tout le temps en suradaptation à son environnement et aux autres.
02:32Donc ça va créer une accumulation, une accumulation, une accumulation.
02:35Qui va, dans mon cas, créer des comportements soit d'implosion.
02:40Donc ça, ça va être les comportements autodestructeurs.
02:43Soit de l'explosion.
02:47En tout cas, moi, c'est les deux issues que j'ai constatées dans mon quotidien.
02:51Et là, ça va être des crises d'angoisse, des crises de panique.
02:53Parce que j'ai trop accumulé et il faut que ça sorte.

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