"Gabriel Attal doit s'en aller": l'interview de Mathilde Panot en intégralité

  • il y a 3 mois
Mathilde Panot, députée NFP-LFI de la 10ᵉ circonscription du Val-de-Marne, est l'invitée du Face-à-Face sur BFMTV et RMC.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Mathilde Panot.
00:04Bonjour.
00:05Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:07Vous êtes députée, députée du Nouveau Front Populaire, LFI du Val-de-Marne.
00:11Vous avez d'ailleurs été réélue dès le premier tour.
00:13Et vous étiez, dans la précédente mandature, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée.
00:19J'ai tout simplement une première question pour savoir si le Président de la République vous a appelé.
00:24Est-ce qu'il vous a appelé, vous Mathilde Panot, ou Manuel Bompard, ou Jean-Luc Mélenchon ?
00:28Est-ce que vous avez eu des contacts avec le Président de la République depuis dimanche ?
00:31Alors nous n'en avons pas vu, mais moi je le dis solennellement à votre micro aujourd'hui,
00:35Emmanuel Macron doit respecter le vote qui a eu lieu ce dimanche.
00:39Je me rappelle qu'avant ces élections législatives,
00:41lorsque partout on annonçait que l'extrême droite serait en tête à l'Assemblée nationale,
00:46eh bien tout le monde disait, puisqu'il y a eu une mobilisation civique exceptionnelle,
00:50alors le résultat serait incontestable.
00:53Donc je demande à Emmanuel Macron qu'il respecte le résultat des urnes,
00:57qu'il respecte que le Nouveau Front Populaire soit la première force politique à l'Assemblée nationale,
01:02et donc nous allons nous travailler à proposer un Premier ministre et une équipe gouvernementale,
01:07et il doit respecter ce choix.
01:09Si vous dites cela solennellement, est-ce que ça veut dire que vous avez un gros doute ?
01:13Ah bah oui, quand j'entends des macronistes qui expliquent d'ores et déjà qu'il faudrait en quelque sorte
01:19effacer une victoire qui a eu lieu il y a seulement deux jours,
01:22qui voudraient expliquer qu'Emmanuel Macron n'aurait pas perdu ces élections législatives,
01:26comme d'ailleurs il a perdu les élections européennes,
01:29oui j'ai un doute sur le fait qu'Emmanuel Macron ne respecte pas ce qui est sorti des urnes
01:35et le choix très clair des Français et des Françaises.
01:38Si je vous demande pourquoi il vous a appelé ou non, ou s'il vous a appelé ou non,
01:43c'est parce qu'effectivement, vous imaginez que la logique républicaine
01:47aurait été qu'il appelle au minimum les patrons de groupe, les représentants du Nouveau Front Populaire ?
01:53Bah pas forcément, on va dire que...
01:56Qu'il commence à en discuter avec vous ? Qu'il vous demande votre calendrier ?
01:59C'est pas ce qu'on lui demande à ce moment-là, mais ce que nous lui demandons,
02:02c'est de prendre une position, que les macronistes en général prennent position,
02:06en disant qu'ils respecteront la volonté populaire qui s'est exprimée ce dimanche.
02:10Au moment où je parle, c'est toujours Gabriel Attal qui est Premier ministre,
02:14il a remis sa démission mais Emmanuel Macron l'a refusée,
02:16lui demandant pour l'intérêt général de rester à gérer les affaires courantes.
02:21Est-ce que vous considérez que ça c'est correct ?
02:23Et est-ce qu'il peut rester tant que vous vous mettiez d'accord ?
02:26Non, je crois qu'un des enseignements de dimanche et des élections législatives
02:30avec encore une fois cette mobilisation populaire exceptionnelle,
02:33c'est que la Macronie a été défaite et que ce que demandent les Français et les Françaises,
02:38c'est une rupture par rapport au monde de malheur d'Emmanuel Macron.
02:41Donc Gabriel Attal doit s'en aller, le Président de la République aurait dû accepter sa démission
02:46et en quelque sorte faire un gouvernement qui gère les affaires courantes,
02:49le temps que nous formions le nouvel gouvernement qui pourrait arriver très rapidement.
02:56Je vous dis notamment qu'il y aura bientôt le 14 juillet
02:59et que je pense qu'au 14 juillet à la fête nationale,
03:02il ne peut pas être possible qu'on continue avec un Premier ministre notamment
03:07qui a été battu trois fois d'affilée dans des élections.
03:10Alors vous dites très rapidement, on va essayer d'y voir plus clair
03:13sur à la fois votre calendrier, votre méthode et les noms qui pourraient sortir
03:18effectivement du nouveau front populaire.
03:20D'abord vous dites très rapidement le 14 juillet.
03:22Il y a aussi une autre date qui est très importante
03:24qui est la date de la présidence de l'Assemblée nationale.
03:27Le vote aura lieu le 18.
03:29Est-ce que dans ce moment où vous commencez à réfléchir à qui pour aller à Matignon,
03:35vous réfléchissez aussi à qui pour présider l'Assemblée nationale ?
03:38Évidemment, nous prenons les choses avec sérieux.
03:41Nous voulons gouverner ce pays et donc nous travaillons sérieusement évidemment
03:45pour le poste de Premier ministre ou de Première ministre dont nous parlons beaucoup
03:49et c'est normal ces derniers temps, mais aussi pour une équipe gouvernementale
03:52et l'ensemble des postes à responsabilité, notamment la présidence de l'Assemblée.
03:57Et pourquoi je dis ça ? C'est parce qu'effectivement,
03:59je commence je dirais par le haut de la pyramide de l'hémicycle.
04:02Toute la question, et c'est en tout cas ce qu'Emmanuel Macron,
04:04c'est comme ça qu'il justifie de prendre son temps,
04:07il dit qu'il attend de voir quels sont les équilibres en présence.
04:10Et quand on vous écoute ou quand on écoute du côté du Parti socialiste,
04:14ce n'est pas tout à fait la même histoire.
04:16Jean-Luc Mélenchon à 20h05 disait, ça y est, c'est bon, en gros, on a gagné,
04:20il serait logique que ça sorte de nos rangs,
04:22nos rangs c'est-à-dire Nouveau Front Populaire mais aussi LFI.
04:25Du côté du Parti socialiste, il laisse entendre
04:28que vous pourriez ne pas être le groupe majoritaire au sein du Nouveau Front Populaire.
04:32Qui croira ?
04:33Alors, première chose sur les équilibres généraux.
04:36On va commencer par ça, c'était le début de votre question.
04:38Ça n'a aucun sens, c'est absurde que le Président de la République
04:41explique qu'il attend de voir les équilibres,
04:43puisque nous savons d'ores et déjà qu'il y aura 195 députés du Nouveau Front Populaire.
04:49À peu près, peut-être un ou deux.
04:51C'est-à-dire, effectivement, le chiffre qui était paru,
04:53qui était 180 ou 182, auxquels vous ajoutez 11 dits vers gauche qui vont vous rejoindre.
04:59Et les députés dits d'outre-mer aussi,
05:01qui n'étaient pas comptabilisés dans ce premier décompte.
05:04À côté, vous avez effectivement des macronistes
05:06qui forment un bloc, peut-être avec trois groupes, mais 170 députés.
05:10Et l'extrême droite qui, eux, ont un bloc à 140 députés.
05:14Donc, nous sommes le plus grand groupe.
05:16Je veux mettre ça en premier.
05:18Deuxième chose, vous m'interrogez sur les équilibres
05:20à l'intérieur du Nouveau Front Populaire
05:24et notamment du groupe insoumis et du groupe socialiste.
05:27Évidemment, le groupe socialiste monte beaucoup en nombre de députés.
05:30Et je veux quand même dire...
05:32Je veux quand même dire que la France Insoumise
05:35est le mouvement politique qui a fait le plus d'efforts
05:38pour faire en sorte que ce Nouveau Front Populaire puisse se faire.
05:41Puisque nous avons, nous, donné 100 circonscriptions.
05:44Donc, évidemment qu'il y a une dynamique aussi pour le Parti Socialiste
05:47qui venait des différents équilibres que nous avions négociés.
05:50Alors là, pardon, mais là encore, chacun y voit un petit peu
05:52ce qu'il a envie de voir.
05:54Vous vous dites ça, mais du côté du Parti Socialiste,
05:56ils disent nous partions avec beaucoup moins de circonscriptions,
05:58même s'il y en a eu plus qu'au temps de la nupes.
06:02Et malgré tout, nous sommes ceux qui avions doublé
06:04notre nombre de députés, là où la France Insoumise
06:07stagne, voire même peut-être régresse d'un ou deux sièges.
06:10Non, nous n'allons pas régresser.
06:12Nous allons avoir un groupe autour de 80 députés.
06:15Et vous verrez, nous allons terminer les groupes.
06:18Donc, je vous...
06:20Allez-y, prenez le temps, parce que là, pour le coup,
06:22le chiffre que vous nous donnez est plutôt une surprise.
06:25Puisque vous étiez jusqu'à présent crédité entre 70 et 72.
06:29Peut-être 75.
06:31Mais vous monteriez jusqu'à 80.
06:33Oui, nous sommes en train de discuter du périmètre exact du groupe.
06:38Et nous pourrions être 80 députés de la France Insoumise,
06:41ce qui ferait le premier groupe du Nouveau Front Populaire.
06:44Alors pourquoi est-ce que du côté du Parti Socialiste,
06:46on dit attendez, tout n'est pas fait,
06:48on aura peut-être plus de députés que les filles ?
06:50Je ne sais pas, ça il faut leur demander.
06:52Mais écoutez, de toute façon, les choses vont se clarifier assez rapidement.
06:55Et je vais vous dire...
06:57Mais vous comprenez bien qu'on est sur le cœur du cœur
06:59qui fera que l'un de vous ou l'un d'eux sera Premier ministre.
07:04Oui, c'est la règle que nous étions fixées collectivement.
07:08Alors nous sommes en train d'y travailler.
07:10Mais qui était celle de dire, qui est d'ailleurs une tradition républicaine,
07:13que le plus gros groupe parlementaire
07:16est celui qui propose aux autres composants du Nouveau Front Populaire
07:19un premier ou une première ministre.
07:22Donc ne vous inquiétez pas, ça va se clarifier.
07:25Mais je crois que le groupe de la France Insoumise
07:29est le groupe qui sera toujours le plus grand du Nouveau Front Populaire.
07:33Et que je suis très heureuse qu'il y ait une dynamique générale
07:36du nombre de députés du Nouveau Front Populaire.
07:39Je le dis pour pas qu'il semble y avoir une compétition stérile
07:42entre les différentes composantes.
07:44Ce n'est pas ça, nous sommes très heureux de progresser
07:47et d'être maintenant la première force à l'Assemblée Nationale.
07:50Mathilde Panot, est-ce que dans votre groupe vous comptez François Ruffin,
07:52Clémentine Autain, Alexis Corbière, Daniel Simonet ?
07:55Non, puisqu'ils ont indiqué qu'ils allaient siéger dans d'autres groupes
07:58et qu'ils se sont pour certains rattachés au Parti communiste français.
08:01Donc sans les compter, vous arrivez effectivement à 80.
08:06Quand est-ce que vous serez en mesure ensemble de proposer un nom ?
08:11Alors ce que nous nous sommes dit,
08:14nous avons des sessions de travail depuis avant-hier,
08:17depuis lundi, ce que nous nous sommes dit,
08:20c'est qu'il fallait que nous puissions proposer à la fois
08:23un candidat à la primature, mais aussi une équipe gouvernementale
08:26et les différents postes à responsabilité dont nous parlions
08:29d'ici à la fin de la semaine, je pense que c'est raisonnable.
08:32Nous sommes en train de parler de quelque chose de sérieux,
08:35de savoir comment nous allons gouverner ce pays,
08:37et donc il faut nous laisser le temps de travailler.
08:39Vous vous faites comment ? Vous travaillez comment ?
08:42En discutant, vous savez, je ne connais pas d'autres méthodes de travail
08:45que la discussion, des règles qu'on se donne en commun.
08:48Voilà, on essaye de se donner des méthodes de travail qui fonctionnent.
08:51Si je vous pose cette question, c'est que je n'ai pas tout à fait compris les règles.
08:55Alors les règles, pour l'instant, dont nous sommes toujours en train de discuter,
08:59mais la tradition républicaine, je le disais, c'était que
09:02le plus grand groupe à l'intérieur de la coalition propose aux autres composantes
09:06un candidat ou une candidate à la primature, ça c'est la première chose,
09:10et puis ensuite il y a des règles normales dans une coalition,
09:13le respect mutuel des uns des autres, le fait de ne pas mettre d'exclusif
09:16entre les uns et les autres.
09:18Bon, ça c'est des règles qu'on essaye de se donner les uns les autres pour pouvoir avancer.
09:22Et à la fin, comment on tranche ?
09:24Eh bien, on tranchera entre les organisations politiques
09:27qui ont créé le Nouveau Front Populaire,
09:30et c'est comme ça qu'on proposera une forme d'accord global.
09:33Vous-même, au sein de LFI, donc partons du principe,
09:36effectivement comme vous l'affirmez ce matin,
09:38que vous aurez le plus grand groupe au sein du Nouveau Front Populaire.
09:41Je tire donc le fil, une fois cette étape posée,
09:44c'est-à-dire que tout le monde reconnaît qu'en effet vous avez le plus grand groupe.
09:47Ce sera donc de vos rangs que le nom du Premier ministre sortira.
09:53Au sein de vos rangs, vous l'aurez désigné comment ?
09:57Alors ça, nous n'avons pas dit comment nous allons le faire,
10:01mais généralement ce que nous faisons au sein de nos rangs,
10:04encore une fois tout en ayant en tête qu'il faut un accord global
10:07et qu'il faut respecter les poids des différentes composantes
10:10du Nouveau Front Populaire dans l'accord global d'équipe gouvernementale
10:13que nous voulons proposer.
10:15Généralement ce que nous faisons, c'est que nous saisissons les différentes instances
10:18et notamment la coordination du mouvement.
10:21Mais je ne sais pas vous dire à cette heure exactement comment nous ferons
10:24puisque nous avançons d'abord sur les discussions avec nos partenaires
10:27sur les règles communes qui nous permettent ensuite d'avancer.
10:30Mais c'est pourquoi moi je suis déjà à l'étape suivante,
10:32c'est au sein de la France insoumise.
10:34Est-ce que les 80 députés, par exemple, pourraient voter ?
10:38Ça peut être une possibilité.
10:41Ça m'a l'air d'être la priorité pour vous.
10:44En fait, c'est que pour l'instant, ma priorité, vous voulez savoir
10:47laquelle c'est exactement, c'est de savoir si Emmanuel Macron
10:50va respecter le vote populaire des Français.
10:52Et donc moi j'avance par étapes.
10:54Regardez à Pauline de Malherbe ce qui s'est passé en seulement un mois.
10:57Nous avons eu l'annonce de la dissolution et nous avons réussi
11:00une première fois l'impossible.
11:02Personne ne croyait que nous allions créer le Nouveau Front Populaire
11:05avec les différentes composantes de gauche après une campagne des européennes
11:08qui a été, on va le dire, assez dure entre nous.
11:11Nous avons réussi, nous avons fait un programme et un accord de circonscription
11:14avec des candidatures uniques dès le premier tour.
11:17Puis nous avons réussi une deuxième fois l'impossible.
11:19C'était ce dimanche, puisque tous les sondages annonçaient
11:22le Rassemblement National en tête.
11:24Et non seulement il n'est pas arrivé en tête, mais il est arrivé.
11:26Troisième, et c'est le Nouveau Front Populaire qui est arrivé en tête
11:29grâce à une mobilisation de la jeunesse, des quartiers populaires.
11:32Dont vous réussissez les habitants.
11:35Je crois que oui, nous avons d'abord réussi une étape très importante
11:38et que maintenant, nous allons réussir par la discussion avec nos partenaires,
11:42par la discussion dans la France Insoumise, à réussir cette étape supplémentaire.
11:46Si je vous pose la question sur cette méthode, c'est qu'effectivement
11:50jusqu'à présent, en tout cas, vous n'avez pas de règle absolue établie là-dessus.
11:55Et certains issus de vos rangs ont des doutes.
11:57Je voudrais que vous écoutiez Alexis Corbière qui hier soir mettait en garde
12:01ses anciens camarades de la France Insoumise.
12:03C'était sur un plateau de BFM TV.
12:05Je leur dis les amis, je sais que beaucoup m'ont envoyé des signaux
12:08et ont été choqués par la purge.
12:09Mais si vous n'exigez pas un nouveau fonctionnement, vous serez les prochains purgés.
12:13Personne d'adulte politique ne peut accepter qu'un comité électoral bidon,
12:17élu par personne, débranche au milieu de la nuit des gens.
12:20Des méthodes bidons.
12:22Je passe sur le terme de purge qui est un terme extrêmement désobligeant
12:26et qui n'est pas ce que nous avons fait.
12:28Vous avez fait quoi ?
12:29Nous avons désinvesti des gens, Madame de Malherbe.
12:32Ce n'est pas une purge ?
12:33Non, ce n'est pas une purge.
12:34Sans leur dire et sans qu'ils puissent s'en défendre ?
12:36Non, non, ça leur a été communiqué.
12:39Lorsque vous avez des personnes qui ne souhaitent pas siéger dans votre groupe politique,
12:46qui sont dans nos meilleures circonscriptions de France.
12:50La circonscription d'Alexis Corbière est la meilleure circonscription de France
12:54pour la France Insoumise.
12:56Eh bien, je crois qu'il est normal pour un mouvement politique,
12:59si on donne des responsabilités pour savoir qui est-ce qu'on investit,
13:02qu'on investisse des gens qui siégeront dans le groupe politique.
13:05Ça s'appelle juste investir des gens ou désinvestir des gens.
13:08Ça arrive.
13:09Et moi, je dis qu'il n'y a aucun problème à vouloir choisir
13:12d'aller avec d'autres groupes politiques ou d'autres partis politiques.
13:15Mais à ce moment-là, il faut de la clarté pour les électeurs et les électrices.
13:18Mais justement, de la clarté, est-ce que ce ne serait pas tout simplement de dire
13:21on fait un vote, on fait un vote avec tous les 80 députés,
13:24on fait un vote à bulletin secret, on fait un vote...
13:27Voilà, être capable de juste, en toute clarté justement...
13:30Mais vous savez, on vote très souvent au groupe parlementaire.
13:32On vote très souvent au groupe parlementaire.
13:33Oui, mais là, précisément.
13:34Y compris pour la présidence du groupe, nous voterons.
13:36Vous voterez pour la présidence du groupe, mais pas pour le Premier ministre.
13:38Mais je ne sais pas, madame Aboulidjou Mader...
13:40Bah si, vous savez, pour la présidence du groupe.
13:42Oui, mais excusez-moi, mais là, pour l'instant,
13:44nous n'allons pas organiser un vote dans la France Insoumise,
13:47puisque pour l'instant, nous n'avons pas encore trouvé
13:49l'accord avec nos partenaires sur la manière dont nous allons fonctionner.
13:52Vous savez, moi, je ne commence pas à faire des votes par-ci, par-là,
13:57dans mon groupe parlementaire ou au sein de la coordination du mouvement,
14:01quand nous ne sommes pas encore arrivés à cette étape.
14:03Je ne vous demandais pas de faire un vote,
14:04mais simplement de nous dire s'il y aurait ou non un vote.
14:06Mais c'est possible.
14:07Marine Tondelier, est-ce que ça, ce serait possible ?
14:10Vous allez m'égrener des noms qui sont tous possibles.
14:13Ils sont tous possibles, je vais vous dire.
14:15Moi, ce que je veux du Premier ou de la Première ministre,
14:18c'est que cette personne respecte strictement le programme
14:21sur lequel nous avons été élus,
14:23donc applique le programme de rupture avec l'augmentation du SMIC,
14:27le blocage des prix, avec l'école réellement gratuite
14:30pour reconstruire nos services publics dans le pays.
14:32Donc, je le disais, la tradition républicaine veut que ça soit du plus gros groupe.
14:37Mais moi, je ne vais pas m'être d'exclusive aujourd'hui.
14:39Ça veut dire que pourquoi pas Marine Tondelier ?
14:42Jean-Luc Mélenchon, lui-même, évoque plusieurs noms.
14:45D'abord, il dit qu'il n'est pas forcément disqualifié,
14:48même s'il ne veut pas être un problème.
14:49Vous maintenez que pour vous, Jean-Luc Mélenchon peut être aussi Premier ministre.
14:53Bien sûr, bien sûr.
14:55Écoutez, ça ne serait pas sérieux d'avoir dit, il y a deux ans,
14:58Jean-Luc Mélenchon Premier ministre au tour du programme de la NUPES.
15:01Lisez-moi, c'était même le slogan.
15:03Exactement, au tour du programme de la NUPES et de la législative précédente,
15:07de dire qu'il pouvait être Premier ministre,
15:09c'est de maintenant expliquer qu'il ne pourrait plus l'être.
15:11Ce n'est pas sérieux de faire ça.
15:12Donc, Jean-Luc Mélenchon est une des possibilités.
15:14Et encore une fois, lorsqu'il a dit, je ne m'excluse pas, mais je ne m'impose pas,
15:20je ne vois pas ce qu'il y a de plus clair que cela.
15:22Non, c'est simplement que les autres ont tellement dit,
15:24ça ne doit pas être Jean-Luc Mélenchon,
15:26que ce soit François Hollande, que ce soit Raphaël Glucksmann,
15:28que ce soit même Olivier Faure qui a dit, ce ne sera pas Jean-Luc Mélenchon.
15:31Je crois que sur la composante que nous créons...
15:33Je ne parle que des gens qui sont vraiment dans votre union.
15:36Je comprends très bien.
15:37Mais dans la dynamique du nouveau Front populaire que nous avons créé,
15:40qui est évidemment une coalition de mouvements et de partis,
15:43mais qui a aussi reçu le soutien historique de la CGT, de la FSU,
15:46du planning familial, de la Confédération paysanne et de beaucoup d'autres.
15:49Donc, vraiment un mouvement populaire très, très fort,
15:52un mouvement associatif, syndical, citoyen aussi,
15:55qui s'est fait autour du nouveau Front populaire.
15:58Je crois qu'il faut être sérieux.
16:00Nous voulons gouverner ce pays.
16:02Et donc, il n'est pas possible de dire pas un tel, pas un tel, pas un tel.
16:06Pourquoi ?
16:07Parce que Jean-Luc Mélenchon, notamment, et la France insoumise spécifiquement,
16:11sont ceux qui, par exemple, ont fait en sorte de redonner le goût de la politique à des gens.
16:15On fait en sorte, notamment, qu'il y ait une mobilisation,
16:20avec bien sûr la peur de l'extrême droite, que je n'oublie pas,
16:22mais une mobilisation exceptionnelle dans les quartiers populaires
16:25de gens qui se reconnaissent aussi dans la représentation politique que nous sommes.
16:29Et qui sont venus voter et qui jusqu'alors, parfois, ne venaient pas voter.
16:33Exactement. Et je crois qu'il faut respecter cela.
16:35Voilà, il faut respecter cela.
16:37Et vous demandez non seulement à Emmanuel Macron de respecter ça,
16:40mais effectivement, y compris au sein du Nouveau Front Populaire, de le respecter.
16:43Certains disent, mais ce n'est pas vraiment pour le Nouveau Front Populaire qu'on a voté,
16:47c'est contre le Rassemblement National.
16:49C'est les propos de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
16:51Il était mon invité sur AMC.
16:53Le vrai sujet aujourd'hui, c'est est-ce que la France veut les filles ?
16:56Je ne crois pas que la France ait voté les filles.
16:58Ceux qui ont voté les filles, ils ont voulu faire barrage au Front National.
17:01Donc, il faut être clair aussi, on n'a pas voté pour le programme et les filles.
17:04On a voté pour faire barrage au Front National. C'était ça.
17:07Il dit « on » d'ailleurs.
17:09Oui, mais comme ça s'est passé dans beaucoup de scrutins majoritaires à deux tours.
17:13Nous sommes dans un scrutin majoritaire à deux tours.
17:15Et donc, lorsque vous n'avez plus qu'à choisir entre deux candidats,
17:20les électeurs et les électrices font des choix.
17:22Il évoque une autre option, Jean-Pierre Raffarin.
17:25Il dit d'ailleurs que les discussions existent pour faire une sorte de grande coalition du centre avec les LR.
17:34Il dit qu'au fond, nous serions dans ce cas le groupe le plus grand devant le nouveau Front populaire.
17:39Eh bien, nous verrons ce qu'ils arriveront à faire.
17:43Mais je le dis, il y a effectivement un soulagement immense dans le pays
17:47du fait que l'extrême droite ne soit pas arrivée au pouvoir.
17:49Du fait que l'extrême droite ne puisse pas à Matignon trier nos concitoyens entre eux
17:54selon leur couleur de peau, leur religion, leur orientation sexuelle ou leur genre.
17:58C'est un soulagement et une joie immense.
18:00Mais je veux que les macronistes ne se trompent pas.
18:02Ils ont été défaits encore une fois dimanche dernier.
18:05Rappelez-vous à Pauline de Malherbe en 2017, où ils avaient 350 députés.
18:10A chaque élection législative, ils perdent 100 députés.
18:13En 2022, ils en ont perdu 100.
18:15Cette fois-ci, elle est 80 parce que la dissolution a eu lieu un peu plus vite.
18:18Mais ce que veulent les gens, c'est la rupture avec le monde d'Emmanuel Macron et de son monde de Malherbe.
18:23Sauf que les mathématiques, c'est qu'effectivement, si comme le dit Jean-Pierre Raffarin,
18:27personne n'obtiendrait la majorité absolue.
18:29Ça, c'est évident.
18:30Mais si ensemble, c'est-à-dire le groupe des macronistes et les LR s'alliaient,
18:36leur groupe serait plus grand que le vôtre.
18:39C'est ce que dit Jean-Pierre Raffarin ce matin.
18:41Il justifierait à ses yeux que le Premier ministre puisse sortir de ses rangs.
18:45Et ça ne correspondrait pas à ce qui a été le choix des Français et des Françaises dans cette élection.
18:51Notamment parce que je vous rappelle qu'au premier tour, le nouveau Front populaire est arrivé.
18:56Deuxième, avant les macronistes.
18:58Et qu'au second tour, nous sommes arrivés premiers.
19:00C'est ça votre crainte quand vous commenciez cette interview en disant
19:04« Ma priorité, c'est quand même qu'Emmanuel Macron accepte le verdict des urnes ».
19:08Est-ce que votre crainte, c'est précisément que dans les jours qui viennent,
19:11soudain, Emmanuel Macron dise « Au fond, il y a un groupe plus large avec les LR et peut-être même quelques PS ? »
19:18Non, je ne crois pas qu'aucun du nouveau Front populaire n'ira.
19:22Vous savez, nous avons fait un contrat de législature.
19:24C'est le programme des 100 jours.
19:26Il s'appelle « Contrat de législature » puisque justement, chaque député s'est engagé autour de ce programme.
19:32Donc je crois que personne ne ferait la folie d'aller avec les macronistes
19:36qui, en quelque sorte, feraient qu'il n'y aurait plus aucune alternative au RN dans ce pays
19:41et qui seraient aussi trahir la parole et la confiance qu'ont eu les électeurs et les électrices dans le nouveau Front populaire.
19:47Mais je vais vous dire, je connais trop Emmanuel Macron.
19:49Je connais trop Emmanuel Macron sur la manière dont il a utilisé 23-49-3,
19:54y compris pour imposer de force contre l'Assemblée nationale, contre le peuple tout entier, la retraite à 64 ans.
20:00Et je sais que cet homme n'aime pas la démocratie.
20:02Donc oui, je suis inquiète qu'il ne respecte pas le résultat des urnes.
20:07Et je l'alerte, nous sommes dans une situation de crise politique qu'il a lui-même créée,
20:11dont il porte lui-même la responsabilité.
20:13Donc maintenant, il doit agir comme président pour nommer un Premier ministre du nouveau Front populaire.
20:18Merci Mathilde Panot d'avoir répondu à mes questions ce matin.
20:21Députée LFI du Val-de-Marne, il est 8h52.

Recommandations