A.Valais (OS Normande) : le marché est très porteur, en France comme à l’export

  • il y a 2 mois
Vendre des génisses laitières

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00:00...
00:11Bonjour. Bienvenue sur le plateau de la Space Web TV.
00:15Nous allons parler aujourd'hui de la filière Génis,
00:18en race normande, notamment.
00:20J'accueille sur ce plateau Alberic Vallée.
00:22Alberic Vallée, bonjour.
00:24Bonjour.
00:25Vous êtes directeur de l'OS Normande,
00:27de l'organisme de sélection en race normande.
00:291re question, comment se porte la filière Génis,
00:34le marché de la Génis ? Est-ce que c'est porteur ?
00:36Actuellement, le marché de la Génis est très porteur.
00:38Il y a une grande demande à la fois en France, en Europe
00:42et dans le monde entier.
00:43Il y a partout dans le monde un problème de sourcing
00:46de matières premières, aussi bien de lait que de viande.
00:48On est face à un marché extrêmement porteur.
00:51Où se trouvent les demandes, sur le marché français notamment ?
00:55Pour la Normande, il y a une demande spécifique
00:58qui est la demande des appellations laitières,
01:01Camembert, Livaro, Pont-l'Evêque et Neuchâtel,
01:04qui vont, à partir de 2050,
01:06devoir avoir 50 % de Normande dans les cheptels.
01:09C'est déjà une 1re source de demande.
01:12Aujourd'hui, dans les troupeaux de ces AOP,
01:16on est à combien de pourcentages de Normande ?
01:18C'est très variable, mais on est de 35 à 50.
01:22Il y a déjà des gens qui sont à l'objectif.
01:24Il y a encore quelques éleveurs qui n'ont pas atteint l'objectif
01:27et qui devront, dans les 3 ou 4 années à venir,
01:31acheter des Normandes.
01:32Ca représente un gros effectif de génis à fournir ?
01:36On pense que ce marché, c'est de l'ordre de 5 000 génis
01:39pour les 5 années à venir.
01:41Donc 1 000 génis par an.
01:431 000 génis par an sur le marché des AOP,
01:46des fromages de Normandie.
01:48OK. Il y a une demande hors zone AOP ?
01:52Hors zone AOP, sur la zone production laitière Grand Ouest,
01:57compte tenu de la concentration de la production laitière,
02:00de l'arrêt des quotas, tout ce qui va se passer en 2015,
02:03on évalue une demande à 2 500 génis.
02:06D'accord. Donc... OK.
02:09Sur quelle zone ? Bretagne, Pays de la Loire, principalement ?
02:12Sur nos zones d'implantation traditionnelles,
02:14Bretagne, Pays de la Loire.
02:15Malheureusement, la production laitière
02:17va se concentrer sur ces zones du Grand Ouest.
02:19D'accord. La Normande,
02:21comment elle se porte à l'export, à l'international ?
02:24A l'export, on a aussi une demande importante.
02:26Et je pense que la mixité est vraiment quelque chose
02:30d'extrêmement pertinent pour tous les pays émergents,
02:33parce que c'est des pays où on manque de beaucoup de choses.
02:36Les populations commencent à consommer.
02:39Elles consomment des produits laitiers.
02:40Puis ensuite, avec l'élévation du niveau de vie,
02:42elles vont consommer des produits viande.
02:44Et je pense que la race mixte, la vache à 2 fins,
02:47est certainement la vache pertinente.
02:49Donc de très bons marchés pour la Normande.
02:51Quels sont les pays où vous exportez majoritairement ?
02:55Actuellement, on exporte essentiellement
02:57sur le Maghreb, l'Algérie, en tout premier.
03:00On a fait quelques exportations également sur le Liban,
03:02sur la Tunisie.
03:04Et puis on s'intéresse beaucoup aux marchés des pays de l'Est.
03:06D'accord. On sait qu'il y a un rameau normande
03:10en Amérique du Sud.
03:11Est-ce que vous emmenez des génies jusque là-bas ou pas ?
03:13Non, pour l'Amérique du Sud, c'est trop loin.
03:15D'abord, il y a déjà une population importante.
03:17Il y a plus de vaches normandes en Colombie qu'en France.
03:20Par contre, nous exportons du progrès génétique
03:22sous forme de semences, d'embryons.
03:24Et nous avons même commencé à faire
03:26des programmes d'amélioration génétique croisés
03:28avec la Colombie.
03:30D'accord.
03:31Et ces génies, elles partent comment ?
03:35Camions, en bateau ?
03:36Il y a tout mode de transport.
03:38Camion, bateau, pour le Maghreb, par exemple.
03:40Camion jusqu'à Marseille, puis bateau.
03:42D'accord.
03:43Comment l'OS Normande organise un peu cette filière génie ?
03:49Actuellement, on a un déficit de production de génies
03:52dans nos élevages.
03:53Parce qu'il y a beaucoup de renouvellement,
03:55parce qu'il n'y a peut-être pas une habitude
03:57de vendre des génies structurellement.
04:00Donc nous avons mis en place une filière génie
04:02avec une charte qui nous engage réciproquement
04:06nos groupements de producteurs et les éleveurs
04:08à produire des génies.
04:09Et un des aspects importants de cette charte,
04:13c'est tout un suivi technique
04:15que nous mettons en place autour de la génie,
04:18avec 4 offres dans ce suivi technique.
04:22Une 1re offre qui consiste à diagnostiquer.
04:24Aujourd'hui, j'ai 100 vaches.
04:26Demain, je veux en avoir 120
04:28ou peut-être je veux vendre 20 génies sur le marché.
04:30Qu'est-ce qu'il faut que je fasse ?
04:32Donc là, on devine qu'il y aura une approche sement sexée,
04:36forcément.
04:37Et ensuite, nous avons un suivi d'élevage,
04:41suivi technique de l'élevage des génies.
04:43Est-ce qu'on a des génies qui ont des croissances normales ?
04:46Est-ce qu'on prépare bien ces génies
04:47à leur future carrière de vache laitière ?
04:50Et là, il y a 2 possibilités ou 3 possibilités,
04:53même où tout est très bien et c'est la meilleure des choses possible,
04:56où il y a quelques petites corrections à faire.
05:00Dans ces cas-là, nos équipes ont été formées spécialement sur ce projet
05:03pour faire, je dirais, les interventions faciles,
05:06où on a des mauvaises habitudes d'élevage de génies.
05:10Et à ce moment-là, on essaie de monter des collaborations
05:14avec nos partenaires des autres organismes d'élevage.
05:16Avec des problèmes sanitaires, notamment, des choses comme ça.
05:18Il peut y avoir structurellement des problèmes sanitaires,
05:21structurellement des problèmes d'alimentation de génies.
05:24Et là, il faut faire prendre conscience à l'éleveur que c'est un moins
05:28et puis ensuite l'amener vers les actions correctives.
05:32Après, l'OS laisse sa place à des groupements de producteurs ?
05:36Bien sûr. Après, l'OS a toujours eu un rôle de promotion,
05:39donc en partie pour ça qu'on est au SPAS,
05:42pour faire la promotion de la race.
05:43Et puis ensuite, l'opérationnel négocie
05:46est sous la responsabilité de groupements de producteurs.
05:49D'accord. Au niveau des prix pour les éleveurs
05:53qui veulent vendre des génies ?
05:55C'est toujours la question délicate, le prix.
05:58Je pense qu'on peut annoncer un prix départ
06:02qui commence à 1 400 euros,
06:04mais il faut bien s'entendre sur le fait qu'on parle de génies
06:07qui sont gestantes seulement de 4 à 5 mois.
06:10Vraiment des génies en début de gestation.
06:12Et on a déjà un prix minimum de 1 400 euros.
06:15Ça peut monter à 1 500, 1 550.
06:18Notamment si elle est pleine avec de la semence sexée.
06:20Notamment si elle est pleine avec de la semence sexée.
06:22Parce qu'évidemment, celui qui va l'acheter,
06:24s'il est en reconstitution de troupeau ou en augmentation,
06:27il sait qu'en achetant une bête, il en achète 2.
06:30Élever beaucoup de génies, c'est pertinent ?
06:34Je pense qu'élever beaucoup de génies, c'est pertinent.
06:36Dans l'ère du temps, c'est anticipé sur l'avenir de l'élevage.
06:40C'est avoir confiance.
06:42On voit que la conjoncture laitière s'est un peu détendue.
06:45On sait qu'il y aura des grandes modifications
06:47dans le paysage laitier lié à l'arrêt des quotas.
06:50Et on sait que ce qui se passe en France en matière laitière,
06:53ça se passe d'une façon différente,
06:55mais ça se passe dans beaucoup de pays dans le monde.
06:58Alberic Vallée, merci beaucoup.
07:00Merci.

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