Isobus
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00:00Bonjour et bienvenue à tous sur le plateau de l'Internet Web TV. Nous parlons électronique, plus particulièrement ISOBUS. Je suis en compagnie de Jean-François Goupillon, responsable technique Axema. Jean-François, bonjour.
00:15Tout d'abord, peut-on rappeler ce qu'est l'ISOBUS ?
00:18Bonjour. L'ISOBUS, c'est d'abord un réseau de communication avec sa couche physique, sa couche logicielle qui permet à différents composants électroniques de dialoguer entre eux, d'échanger des données, d'échanger des commandes.
00:32Les composants peuvent être sur différentes machines. Cela permet de faire communiquer entre elles, par exemple, un tracteur, une machine ou deux machines. Cela ouvre des possibilités très larges en matière de fonctionnement collectif ou collaboratif de matériel agricole.
00:48Au niveau français, où en est-on en termes de participation, de recherche et d'avancée technique ?
00:56Au niveau français, on en est, comme dans bien d'autres pays, à avoir une situation contrastée entre des grandes entreprises qui ont pris le parti de développer et de proposer des matériels, essentiellement les fabricants de tracteurs,
01:13puis quelques entreprises de taille intermédiaire dont vous connaissez les noms et une grande majorité de PME qui s'interrogent à deux niveaux sur le fait de savoir si elles vont proposer des produits, quel est l'intérêt de ces produits par rapport à leur matériel et puis si elles veulent le faire, comment est-ce qu'elles vont pouvoir le faire.
01:35Nous intervenons au niveau d'Axema pour aider ces entreprises à faire leur choix et à trouver les supports nécessaires.
01:43Aujourd'hui, dans les campagnes françaises, on le sait, le matériel est de plus en plus international. On achète un tracteur allemand, du matériel de travail du sol français qui peut venir d'Angleterre ou d'un autre pays européen. Comment gère-t-on la compatibilité au niveau européen ?
02:00Isobus, il faut le rappeler, c'est le nom commun qu'on a donné à une norme internationale. Iso, ça veut dire organisation internationale de normalisation. C'est un système de communication qui est public mais dont le fonctionnement est assez complexe.
02:21Le respect de la norme impose une certaine rigueur dans la définition des produits. C'est une norme qui comporte plusieurs niveaux. C'est-à-dire qu'on peut, au travers de cette norme, réaliser certaines fonctions et pas d'autres.
02:35Assez tôt, on a créé une organisation internationale qui s'appelle AEF, Agricultural and Electronics Industry Foundation, qui est de droit allemand parce qu'elle a été à l'origine initiée par l'association allemande et l'association américaine.
02:51Depuis, d'autres associations l'ont rejointe, dont les Italiens et nous-mêmes très récemment, et puis un certain nombre de fabricants. Cette association a effectivement pour principal objectif de donner les moyens d'un bon fonctionnement, d'une bonne interopérabilité entre les matériels Isobus en faisant d'une part des recommandations à l'organisme de normalisation pour améliorer sa norme s'il en avait besoin
03:18et d'autre part en prévoyant des procédures de test qui permettent de vérifier que telle ou telle électronique est bien compatible à la norme selon ses différentes composantes.
03:32A l'issue de ces tests, on peut certifier au client que le matériel va fonctionner avec tout autre matériel lui-même certifié.
03:42Est-ce qu'on peut imaginer un centre de test à terme ici en France ?
03:48C'est une interrogation que nous avons. Il existe aujourd'hui déjà plusieurs centres qui soit fonctionnent soit sont en cours de démarrage.
03:59Il existe le centre historique en Allemagne de la DLG qui est l'association allemande d'agriculture qui a été un peu à l'origine des premiers développements d'Isobus.
04:08Il existe un deuxième centre qui est développé par l'industrie, par le CCI. Il existe un centre aux Etats-Unis mais c'est un peu loin pour nous.
04:17Et il existe un quatrième qui est en développement en Italie.
04:21Nous avons de la part des fabricants français une demande de pouvoir s'appuyer sur des compétences de proximité et aussi des compétences en langue française.
04:33Dans les PME, il y a encore une certaine difficulté à travailler dans des langues étrangères et avec des cultures qui sont parfois un peu différentes.
04:42Nous avons une démarche actuellement d'évaluation d'un organisme qui pourrait apporter un appui technique et faire des essais au moins de précertification pour les produits de nos adhérents.
04:55On a bien compris l'intérêt d'établir un système de communication entre l'outil et le tracteur, d'acquérir des données.
05:04Par contre se pose le problème de la valorisation. Comment aujourd'hui l'agriculteur va-t-il valoriser les données qu'il peut acquérir au champ via l'ISOBUS?
05:12C'est vrai que jusqu'à maintenant l'ISOBUS était plutôt l'affaire des constructeurs. C'était une façon de faire de l'optimisation industrielle en remplaçant des kilomètres de câbles par un seul fil qui fait le tour de la machine.
05:28Pour l'agriculteur, ce n'était pas d'un intérêt très important.
05:34L'idée pour aller plus loin et pour profiter pleinement du système, c'est de partager les données qui se sont acquises et qui transitent sur le réseau avec les logiciels de gestion qui se développent énormément dans les exploitations agricoles.
05:53Il s'agit soit de gestion d'une exploitation, soit de gestion de flottes et de tâches pour les entreprises ou certaines cumas.
05:59Pour cela, il faut que la normalisation s'étende jusqu'au partage de données.
06:07Il existe aujourd'hui une norme qui s'appelle ISOXML qui a été prévue dans le dispositif ISOBUS et que nous souhaitons voir progressivement adopter par les éditeurs de logiciels.
06:19On pourra vraiment valoriser l'intérêt des systèmes ISOBUS pour les agriculteurs.
06:25Jean-François Goupillon, merci beaucoup.
06:28Merci.