Jamais le consommateur n'a eu autant de garanties...

  • il y a 3 mois
Alimentation poison ?

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00:00Bonjour à tous. Bienvenue sur le plateau de la CIMA Internet Web TV pour cette émission consacrée à l'alimentation, les pratiques agricoles et la santé.
00:17Nous accueillons aujourd'hui Jean-Charles Bocquet, directeur de l'UIPP.
00:22Bonjour.
00:23Bonjour. Et Bernard Géry, président de Forum Phyto.
00:26Bonjour.
00:28Avant de commencer, voici la bande-annonce du premier web-documentaire réalisé par Ternet Media sur les thèmes de l'alimentation, de la santé, des pratiques agricoles.
00:40La sortie est prévue fin mars.
00:57… qui ravagent les élevages intensifs.
00:59
01:24Voici le thème posé.
01:26Aujourd'hui, on entend parler d'alimentation, de pratiques agricoles, d'alimentation poison. Est-ce qu'on peut dire que nos produits alimentaires sont de qualité ? Messieurs.
01:44Notre alimentation n'a jamais été aussi sûre qu'aujourd'hui.
01:51Depuis plusieurs décennies, des progrès énormes ont été faits au niveau de la qualité des productions, au niveau de la traçabilité, de l'enregistrement des pratiques.
02:02Et ceci, c'est le résultat de nombreux efforts de toute une filière.
02:06Les agriculteurs, bien entendu, qui eux-mêmes pratiquent de plus en plus le raisonnement de leurs parcelles.
02:13Les conseillers, distributeurs, chambres d'agriculture qui font des préconisations qui vont dans le sens d'une utilisation de plus en plus raisonnée des intrants, et en particulier des produits de protection des plantes.
02:26Et si on prend les industriels, que je représente ici pour l'UIPP, d'énormes démarches de progrès ont été mises en oeuvre sur les profils de produits, sur les impacts éventuels de ces produits au niveau de l'environnement,
02:37mais aussi et surtout de la santé de l'agriculteur et de nous-mêmes en tant que consommateurs.
02:42Donc à votre question, je dis oui, aujourd'hui, notre alimentation est disponible en quantité, en qualité et aussi à un prix abordable pour les Européens que nous sommes.
02:54Donc rappelez-nous, l'UIPP, qu'est-ce que c'est ?
02:58Alors l'UIPP, c'est l'Union des industries de la protection des plantes, organisation professionnelle qui rassemble 20 entreprises en France qui inventent, développent et mettent en marché des produits de protection des plantes ainsi que des services comme par exemple les outils d'aide à la décision.
03:16Donc nous travaillons sur des thématiques réglementaires, sur les bonnes pratiques agricoles, mais également notre volonté, et on vous remercie de nous avoir invité aujourd'hui, c'est d'informer et d'expliquer en fait ce que sont nos produits, pourquoi nous les utilisons, comment on les utilise, pour l'intérêt et le bien de tous.
03:37Merci. Monsieur Géry, avons-nous des produits de qualité aujourd'hui en France ?
03:44Je ne peux qu'accasser à tout ce qu'a présenté Monsieur Boquet, puisque moi en tant que producteur, depuis des années déjà, j'allais dire des décennies pratiquement, on a pris en compte la qualité de nos produits, parce que la plupart du temps il y a une chose qui est évidente, un producteur mange ses produits.
04:03J'en donne à mes enfants, à mes petits-enfants maintenant, et donc si j'avais le moindre doute sur le sujet, on n'aurait jamais fait ça.
04:10Alors je crois que c'est le premier critère comme quoi on fait vraiment les choses au mieux.
04:15Les choses ont évolué, comme l'a dit Monsieur Boquet, au fil des années, puisqu'aujourd'hui on a un certain nombre de pratiques agricoles qu'on ne pouvait pas avoir il y a 20 ans parce qu'elles n'existaient pas.
04:26Donc on a à ce jour mis en place et en production toutes les techniques les plus pointues dans le sens bonnes pratiques au niveau de la production.
04:41On reviendra sur ces bonnes pratiques. Vous êtes président de Forum Phyto, qu'est-ce que c'est ?
04:47Alors Forum Phyto c'est une association qui s'est créée en 2006 suite à un certain nombre d'arrêtés ministériels qui ont été pris de façon arbitraire et sans tenir compte des conséquences qu'il pouvait y avoir sur le terrain.
05:01Puisque par rapport aux grandes cultures, ce qu'on appelle les grandes cultures, les céréales, la vigne, etc., dans le monde des fruits et légumes nous avons une infinie variété de productions.
05:11J'allais dire des crônes jusqu'au cerfeuil tuberue. Toutes ces plantes-là ne viennent pas, à la grâce de Dieu, dans la nature.
05:20Et donc qu'est-ce que je fais en tant que producteur pour que ces plantes puissent venir à leur terme ?
05:25D'accord, donc vous insistez sur l'utilité de l'application de certains produits dans certaines situations.
05:33Si besoin, si besoin. C'est-à-dire que moi j'ai connu une phase professionnelle où on faisait moins de préventif. Aujourd'hui on est beaucoup plus axé sur le préventif que sur le curatif.
05:43Parce que c'est préférable. Maintenant on l'a vérifié, on s'en est rendu compte, donc on le fait.
05:48Certaines années, je le vois en production, on n'a pratiquement pas d'intervention à faire parce que la nature a été, j'allais dire, clémente dans le sens pas d'excès.
05:58Et d'autres années, beaucoup trop d'eau, beaucoup trop de sécheresse, beaucoup trop d'un tas de choses qu'on connaît tous en tant que citoyens consommateurs quand on est en vacances ou pas.
06:08Eh bien les plantes vivent ça pas forcément très bien puisque ça peut aller jusqu'à leur perte complète.
06:14Donc sans cette protection, qu'aurait-on dans nos assiettes, qu'aurait-on dans nos caddies, dans nos rayons ?
06:21Sans protection phytosanitaire du tout. C'est-à-dire qu'il y a une chose quand même qu'il faut dire.
06:26Parce que beaucoup de consommateurs pensent que les produits bio, par exemple, viennent comme ça à la grâce de Dieu, on sème quelques graines sur le bord du chemin et ça pousse tout seul.
06:35C'est pas du tout le cas. Et eux aussi ont à leur disposition une trentaine de produits, des molécules dites naturelles, dont ils se servent pour protéger leurs plantes eux-mêmes.
06:48Parce que sinon, on l'a vu en 2003 où ça a été tellement loin, l'année humide dont tout le monde se rappelle, ceux qui étaient en vacances cette année-là,
06:57parce qu'on avait eu tellement d'humidité que cette année-là on n'aurait pas eu une pomme de terre en France. Pas une pomme de terre en France.
07:05De l'eau tout le temps, le mildiou s'est déclaré très vite et le mildiou c'est le feu. En 8 jours une parcelle de pommes de terre est perdue.
07:13Cette année-là, les producteurs bio ont demandé une dérogation au ministère de l'Agriculture pour pouvoir utiliser les mêmes produits que l'agriculture conventionnelle.
07:22La réalité est toujours là. Une plante est vie, il faut l'aider à venir à son terme. Il faut que je sache moi, en tant que professionnel, sur le plan technique, tout ce qui est à faire ou à ne pas faire pour que les choses se passent au mieux.
07:39D'accord. Monsieur Boquet, pour la protection du consommateur, qu'est-ce qui est fait aujourd'hui dans la profession ou en termes d'homologation ?
07:48Il faut savoir que pour sortir une nouvelle substance active, donc un nouveau produit, c'est 10 ans d'études. C'est en gros 200 millions d'euros de recherche et de développement.
08:01C'est 300 à 400 tests dont 50% concernent les effets éventuels sur la santé, 40% les effets éventuels sur l'environnement et 10% les aspects efficacité et sélectivité.
08:15Par rapport à la santé, il y a deux pôles. Le pôle agriculteur, puisque les agriculteurs manipulent les produits et potentiellement sont exposés à ces produits.
08:25Par rapport à votre question, au niveau du consommateur, tous les produits sont testés sur des animaux de laboratoire qui sont soumis régulièrement à des doses croissantes de produits dans leur alimentation quotidienne,
08:41de manière à déterminer la dose qui va commencer à avoir un effet sur la santé. On détermine à ce moment-là ce qu'on appelle la dose sans effet.
08:49A partir de cette dose sans effet, on prend un facteur de sécurité de 100 à 1 000 en fonction des produits pour déterminer la DGA, dose journalière admissible,
08:59qui est la dose que nous pourrions consommer, nous, humains, tous les jours de notre vie sans avoir d'effet sur la santé.
09:06Et il faut que si un produit va sur mâche, sur pomme, sur blé pour faire du pain, les éventuelles traces de résidus qui seraient retrouvées à la récolte ne dépassent pas cette fameuse DGA.
09:21Et à ce moment-là, on a ce qu'on appelle des limites maximales de résidus qui sont des indicateurs de bonne pratique.
09:27Donc, avant l'homologation, beaucoup d'études sont faites. Ne sont mis en marché que des produits qui ne présentent pas de risque pour la santé du consommateur.
09:37Les autorisations de mise en marché sont assorties d'un certain nombre de conditions. La dose, le nombre maximum de traitements et ce qu'on appelle aussi le délai avant récolte.
09:48C'est-à-dire que pour chaque produit, pour chaque usage, l'agriculteur sait qu'il doit arrêter de traiter une semaine, deux semaines, trois semaines avant la date présumée de récolte.
10:00On ne s'arrête pas là. Puisqu'une fois que le produit est autorisé, des conseils et des formations sont faites au niveau des agriculteurs pour respecter ce que l'on appelle les bonnes pratiques.
10:11Et les autorités, l'ADGCCRF, les autorités européennes, font des contrôles au hasard dans les magasins, dans les supermarchés, dans les marchés de village, prennent des échantillons et analysent systématiquement les résidus au niveau de l'ensemble des pays européens.
10:31Chaque année, l'ADGCCRF publie des résultats. Sur la base des dernières informations, on a 50% des 70 000 échantillons qui ont été analysés qui ne présentent pas de résidus détectables, 45% qui présentent des traces de résidus en deçà des seuils réglementaires et 5% qui sont au-delà des seuils réglementaires.
10:59Le fait de dépasser ce seuil ne veut pas dire qu'il y a un effet sur la santé compte tenu des marges de sécurité. Ce que nous visons à l'UIPP, au niveau de la filière fruits et légumes, au niveau d'organisations comme Forum Phyto, c'est d'atteindre 100% de conformité par rapport à ces limites réglementaires.
11:16Donc il est extrêmement important de rappeler aux consommateurs que trace d'un produit sur une récolte ne veut pas dire danger. Les dispositifs d'évaluation, les dispositifs réglementaires, les contrôles qui sont faits au niveau des agriculteurs permettent justement de sécuriser les pratiques et d'assurer une alimentation saine et de qualité.
11:39Donc là on parle des homologations en cours à venir pour les produits qu'on utilisait avant. Qu'est-ce qui est fait ?
11:51Pour faire court, avant les années 90, il y avait en Europe 1000 substances actives.

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