• il y a 3 mois
Congrès de l'Opl 2010

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00:00M. Konda, bonjour. Vous êtes président de l'Organisation des producteurs de lait. Nous sommes à la veille du congrès annuel de l'OPL.
00:15C'est un rendez-vous important aujourd'hui pour le syndicat ?
00:18Bonjour. C'est un rendez-vous très important pour notre syndicat aujourd'hui, pour l'OPL, surtout que ce congrès arrive donc après la grève du lait.
00:27Si on fait le point de ce qui s'est passé l'année dernière, on se rend compte que les choses ont énormément évolué.
00:35Aujourd'hui, nous n'avons plus Marianne Fischer-Boll. Nous avons un commissaire européen qui semble prendre la mesure du problème.
00:44Donc les choses politiquement avancent. Notre congrès va donc s'ouvrir sur un peu plus de perspectives pour les producteurs de lait.
00:54Concrètement, lequel est-il ? Quel message vous souhaitez transmettre aux producteurs laitiers qui vont venir à ce congrès ?
01:01L'objectif est clairement de mobiliser les gens pour tenir la pression sur le high-level group de façon à avoir une issue politique claire et d'avenir.
01:11High-level group, c'est le groupe qui a été mis en place suite aux manifestations d'octobre à Bruxelles l'an dernier.
01:17C'est le groupe de haut niveau qui travaille sur la problématique de la régulation du lait ?
01:20C'est le groupe de haut niveau qui travaille sur la problématique de l'avenir du lait.
01:26Et c'est à ce groupe que Dacian Solos fait confiance pour organiser l'avenir de la production laitière.
01:34Le congrès annuel s'intitule « Construire une nouvelle politique laitière européenne ».
01:38Est-ce que vous avez déjà quelques éléments à avancer concernant des mesures qui pourraient être appliquées au niveau européen
01:44pour avoir une meilleure régulation et un prix du lait plus important ?
01:50Nous avons fait une proposition dès le mois de septembre au ministère.
01:55Cette proposition établit donc qu'il nous faudrait un organisme de gestion européenne du lait qui fixe les volumes
02:06pour obtenir un prix qui couvre les charges. C'est l'objectif. Nous n'en varions pas. Et c'est là que nous voulons aller.
02:14Quelle différence on peut en faire avec un système de fixation des volumes ?
02:17Le système de quota était un système administratif extrêmement rigide qui n'était jamais ajusté au marché
02:25puisqu'en général on donnait de la production en supplément sans tenir compte du marché mondial et des besoins réels.
02:34Il s'agirait de mettre en place une nouvelle régulation qui puisse faire varier la production de quelques pourcents
02:40afin de satisfaire nos consommateurs mais de ne pas gaspiller le lait dans des activités qui sont perdantes.
02:49Aujourd'hui, il y a des pays en Europe qui sont plus favorables au libéralisme et à l'augmentation des volumes produits.
02:57Comment vous comptez « équilibrer » les personnes qui produisent déjà beaucoup et qui ne doivent pas produire plus
03:06et celles qui souhaiteraient produire plus et qui déséquilibreraient forcément les équilibres sur les marchés européens ?
03:13Les règles doivent être les mêmes partout en Europe. Or, on remarque aujourd'hui que la gestion des quotas, par exemple,
03:20est très différente d'un pays à l'autre. Par exemple, aujourd'hui, l'Allemagne mutualise les dépassements alors que la France ne le fait pas.
03:29Il n'y a aucune raison pour que des pays fassent de la régulation pendant que les autres
03:35essayent de leur prendre des marchés au détriment des producteurs. Donc je fais bien la différence entre le souhait des producteurs
03:44et le souhait des politiques et des industriels. Je pense que les paysans n'ont pas été suffisamment forts dans la partie de lobby
03:53pour défendre leur gain de paix. Il va falloir que ça change.
03:56Ça voudrait dire que demain, en France, on pourrait dire qu'il y a 1 million de litres de lait qui ne doivent pas être produits ?
04:03Tout à fait. Si la régulation nous permet d'augmenter le prix du lait de façon conséquente, les producteurs comprendront tout à fait
04:13le fait de faire de la régulation. Je fais complètement la différence entre le producteur et le politique.
04:21Je tiens quand même à vous dire que l'année dernière, M. Barnier s'est abstenu pour la suppression des quotas alors que des paysans français
04:31étaient plutôt pour le maintien. Donc il y a là, entre le politique et les personnes de terrain, une différence qui est très nette.
04:41Le souhait des politiques n'est pas forcément celui des paysans. Chaque fois que les paysans sont en difficulté, on appelle le contribuable à la rescousse.
04:52On donne des primes, on donne des subventions. C'est un gaspillage stupide. Donc autant produire de la marchandise qui rapporte
05:01plutôt que de produire à perte pour après faire intervenir le contribuable.
05:04M. Konda, je vous souhaite un bon congrès. Je vous remercie. Et je vous dis à bientôt. Au revoir.
05:09Au revoir.

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