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00:00Il y a trois blocs, c'est très particulier Marcial Soucault, trois blocs quasiment identiques.
00:05Bon, il y a un premier, il y a un deuxième au milieu, les macronistes,
00:09et le Rassemblement National qui est troisième force ce soir.
00:12Quels enseignements vous tirez ?
00:15Est-ce que ces trois blocs sont absolument incompatibles entre eux ?
00:19Je crois qu'on pourrait se retrouver en train de commenter les résultats des élections allemandes.
00:25On a des résultats qui nous donnent l'impression
00:27qu'on n'a pas du tout eu ce soir le deuxième tour d'un scrutin majoritaire à deux tours,
00:31mais le premier tour d'un scrutin proportionnel.
00:33C'est quand même une belle ironie de l'histoire.
00:36Tellement nombreux ont été ceux qui ont considéré que le scrutin majoritaire à deux tours
00:41était l'arme atomique empêchant la montée, l'accession du RN au pouvoir.
00:47Ce soir, on voit que ce scrutin majoritaire,
00:52lors de son deuxième tour et pas de son premier tour, produit quelques effets.
00:56Mais ce n'est pas simplement les institutions.
00:58Et pourtant, je suis viscéralement attaché aux institutions.
01:01Les institutions, elles sont fortes, elles sont présentes
01:03et elles permettent quand même une régulation des comportements électoraux.
01:08Mais ce soir, effectivement, je rejoins ce que disait à l'instant David,
01:12c'est-à-dire que le front républicain est presque plus fort que les institutions.
01:17Et puis le deuxième enseignement, c'est que les électeurs français ont répondu à cet appel,
01:25ont voté moralement, avec des électeurs viscéralement attachés à certaines valeurs républicaines,
01:31mais ils ont voté moralement pour une France ingouvernable.
01:35Alors, ça veut dire quoi, ça ? Moralement pour une France ingouvernable ?
01:38Oui, c'est-à-dire que...
01:39On peut moralement souhaiter le blocage ?
01:41Non, on ne souhaite pas moralement le blocage,
01:43mais l'enjeu, c'était un enjeu qui était fortement, je dirais, une éthique de la politique.
01:51Et je pense que tous les Français avaient bien à l'esprit qu'il n'y aurait pas de majorité absolue
01:55qui se dessinerait au soir du second tour.
01:59Et donc, c'est cette renonciation à une majorité absolue qui s'est construite autour de l'argument moral.
02:06Et maintenant...
02:07Il leur demande, avec ce vote, les Français, de trouver des compromis, selon vous, de travailler ensemble ou pas ?
02:14Moi, je le lis comme c'est peut-être pas le premier message,
02:16mais c'est à tout le moins le deuxième ou le troisième message,
02:19demandant désormais à ceux qui ont la responsabilité de construire une majorité,
02:24à mon sens, plutôt absolue que relative,
02:27parce que relative voudrait dire qu'on revient à la case départ des élections législatives de juin 2022.
02:33Là, il y a, je pense, un refus des Français.
02:35Et donc, ils ont envoyé un message demandant à un futur Premier ministre ou une Première ministre
02:41et le Président de la République de concevoir un gouvernement de coalition.
02:45C'est très difficile, ce soir, de savoir d'où il part et où il se termine.
02:49Coalition. J'aimerais que vous nous disiez c'est quoi, précisément, avant de partir au duplex.
02:54C'est très simple. C'est un gouvernement qui allie plusieurs familles politiques,
02:59qui ne partagent pas nécessairement la même vision, les mêmes programmes, les mêmes priorités,
03:04mais qui peuvent s'entendre sur un programme à minima,
03:07comme, je reprends cet exemple, parce que pour moi, il est assez révélateur,
03:10comme les sociodémocrates du SPD en Allemagne et les conservateurs de la CDU.
03:16Parfois, ils parviennent avec quelques libéraux ou quelques verts selon les circonstances.
03:21Et on se met d'accord sur une base programmatique.
03:23Et j'ai entendu, ce soir, une déclaration qui m'a surpris,
03:26parce que je crois qu'il serait faux de penser que ce serait simplement un arrangement provisoire.
03:33Ce n'est pas tout simplement pour attendre la prochaine dissolution dans un an.
03:37Non, là, c'est une occasion, je crois, unique,
03:41que l'on installe dans la Ve République une nouvelle culture politique.