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Transcription
00:00On va écouter François Hollande, excusez-moi.
00:02Le Président de la République a pris la décision de dissoudre l'Assemblée nationale,
00:07ouvrant ainsi une crise politique,
00:10et laissant penser que l'hypothèse de l'extrême droite au pouvoir
00:16pouvait être à ce moment-là confirmée.
00:20J'ai décidé de me présenter pour les élections législatives ici en Corrèze,
00:25là où j'ai toujours tiré ma légitimité.
00:28Je considérais que mon devoir,
00:42malgré les fonctions que j'avais occupées, qui auraient pu me retenir,
00:47était de tout faire pour empêcher l'extrême droite d'accéder au pouvoir.
00:53Mais aussi de permettre, par l'union qui s'était réalisée à gauche,
00:58d'ouvrir un chemin d'espoir.
01:01Car il n'y a pas de démocratie simplement dans l'empêchement.
01:04La démocratie, c'est de pouvoir offrir un choix,
01:07d'ouvrir une perspective à ceux qui doutent encore de la question même de leur vote.
01:16Et pourtant, là, dans cette circonscription, et d'ailleurs au-delà,
01:21la victoire a été au rendez-vous,
01:24puisque plus de 43% des électrices et des électeurs, et je les en remercie,
01:29ont voté pour me permettre d'être député de la Corrèze.
01:34Malgré une triangulaire qui n'aurait pas dû être,
01:48mais au-delà de ce qu'est simplement ce résultat,
01:52il tient beaucoup à la mobilisation,
01:55et je veux ici les en remercier, de tous les partis de la gauche,
01:59qui ont compris quel était le sens de cette démarche.
02:03Ça tient aussi, pour ce second tour, à des femmes et à des hommes
02:07qui ne sont pas de gauche, mais qui ont voulu, par leur vote,
02:11faire en sorte que le résultat soit clair, limpide, incontestable.
02:17Mais ici, nous sommes une partie de la France.
02:22Nous avons aujourd'hui un résultat qui nous donne à la fois
02:27une satisfaction, mais aussi une responsabilité.
02:32La satisfaction, c'est d'avoir justement permis d'écarter l'extrême droite,
02:38et de faire en sorte que, grâce à des désistements, à un barrage,
02:43et aussi à une mobilisation exceptionnelle des Français,
02:47avec un taux de participation historique,
02:51nous puissions mettre l'extrême droite, non pas de côté,
02:55mais la mettre très minoritaire dans l'Assemblée nationale.
02:59Le second résultat, et je ne voudrais pas qu'il soit occulté,
03:03c'est la défaite de la majorité sortante,
03:06qui perdra sans doute des dizaines de sièges,
03:10malgré les désistements que la gauche lui a offerts
03:14pour permettre justement d'écarter l'extrême droite.
03:18Et puis enfin, il y a la poussée, la force que représente
03:22le nouveau Front populaire, la gauche rassemblée,
03:26et qui aujourd'hui aura sans doute le groupe,
03:30ou les groupes, les plus importants de l'Assemblée nationale.
03:34Mais ce serait trop simple de s'arrêter là.
03:37Je viens de faire une campagne, et beaucoup l'ont accompagnée,
03:41et partout en France, où j'ai vu les difficultés des Françaises
03:45et des Français. J'ai vu des pouvoirs d'achat entamés
03:49depuis des mois et des mois. J'ai vu des femmes retraitées
03:53qui n'en pouvaient plus. J'ai vu de nombreuses familles
03:57qui ne pouvaient plus accéder aux soins.
04:01J'ai vu aussi des personnes qui souffrent de leur vie quotidienne,
04:05de conditions de transport, d'habitat, qui sont rendues
04:09de plus en plus difficiles. Si nous oublions ce message,
04:13alors nous ne sommes pas au rendez-vous. Parce que ce serait trop
04:17facile simplement d'en se tenir au chiffre, même s'ils peuvent
04:21ici nous donner une satisfaction. Il y a une responsabilité.
04:25Et c'est pourquoi le nouveau Front populaire
04:29doit prendre conscience de ce qu'il a à faire aujourd'hui.
04:33Il est le plus fort à l'Assemblée nationale.
04:37Il ne dispose pas d'une majorité absolue.
04:41Il a, ce que l'on peut dire au moment où je parle, une majorité relative.
04:45Que doit-il faire de plus ? Essayer de chercher
04:49des appoints, il n'en trouvera, à mon avis, guère,
04:53même si rien n'est impossible. Ce qu'il a à faire, c'est de remplir
04:57son rôle, c'est-à-dire de peser sur les décisions qui devront être
05:01prises et de jouer, de ce point de vue, toute la pression nécessaire.
05:05Qu'est-ce que j'ai entendu, qu'est-ce que j'ai défendu au cours
05:09de ces derniers jours ? Le fait
05:13qu'il devait y avoir un blocage des prix, et notamment le prix du gaz
05:17qui a augmenté de 11% il y a encore quelques heures,
05:21qu'il devait y avoir une indexation des salaires sur les prix,
05:25qu'il devait y avoir une augmentation du SMIC, qu'il devait y avoir une réforme
05:29des régulations des soins, qu'il devait y avoir une remise en cause de la réforme des retraites,
05:33c'est de tout cela qu'il faut aujourd'hui faire que l'Assemblée
05:37s'empare.
05:45Il reviendra sans doute, et c'est le rôle
05:49des institutions au président de la République, de prendre
05:53des initiatives. Mais c'est l'Assemblée nationale,
05:57telle qu'elle sera composée, qui décidera en dernier ressort.
06:01Nous sommes dans une évolution que nos institutions
06:05permettent, c'est-à-dire dans une démocratie parlementaire.
06:09Il faudra aller jusqu'au bout de cette démocratie parlementaire.

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