• il y a 5 mois

Tous les vendredis, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Jacques Serais pour débattre des actualités du jour.
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00:00Alors si on entend Gabriel Attal aujourd'hui nous expliquer qu'il pourrait assurer la continuité de l'Etat aussi longtemps que nécessaire c'est que
00:07on a le sentiment, ce soir, alors que la campagne va se terminer, que la donne a un peu changé, même beaucoup changé depuis dimanche soir.
00:13Quand on regarde les derniers sondages, pour ne citer que lui, vous avez aussi d'autres sondages, Figaro, Chérif Tréa,
00:18mais le sondage Opinion We pour CNews Europe 1 et le journal du dimanche
00:22indiquent, à ce stade, que le RN n'obtiendrait pas la majorité absolue. Je rappelle que pour la majorité absolue il faut 289.
00:29Siège, et dans ce sondage établi ce matin, c'est entre 205 et 230. On en est loin, on en est très loin même.
00:37Il y a eu vraiment un changement complet des projections entre dimanche soir 20h et ce vendredi soir 19h, Jules Torres.
00:45Non mais au-delà de la grand croix du mérite, une fois qu'on a dit ça, on n'a rien dit, mais c'est vrai que Gabriel Attal il
00:49essaye de mobiliser ses troupes, son électorat, les personnes qui dans les baromètres le placent parmi les personnalités politiques préférées des français.
00:58Il veut finalement que ces gens-là aillent voter. Parce qu'il y a quelque chose de très intéressant dans les baromètres dont je viens de vous parler,
01:04c'est qu'Emmanuel Macron suscite un rejet massif dans le dernier baromètre qu'on a fait pour le JDD, c'est à
01:0974% de mécontentement. Gabriel Attal c'est 25 points de moins.
01:15C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron prend la foudre, mais pas Gabriel Attal.
01:18Exactement, il n'est pas tributaire de la décision de la dissolution de l'Assemblée Nationale par le président de la République.
01:23Donc il y a ça. Ensuite, évidemment, sur les désistements, on a eu toute la semaine une tambouille politicienne qu'à mon avis les français ont vue et je ne suis pas sûr qu'ils soient complètement dupes.
01:33Mais évidemment que les premières projections qui ont été faites dimanche n'étaient pas du tout ce qu'on va avoir, en tout cas aujourd'hui et hier.
01:41Mais ce n'est pas dit que les projections actuelles soient celles qu'on aura dimanche soir.
01:47Parce que moi, les projections, c'est très bien, mais les sondeurs eux-mêmes vous le disent, ça ne prend pas en compte les réalités qui peuvent se passer, les imprévisibles, les impondérables qui se passent dans la société française.
01:59Et j'en veux pour preuve. En 2022, le Rassemblement National était donné dans tous les instituts de sondage entre 25 et 45 députés.
02:07A la fin, ils ont eu 89 puis 88 suite à une annulation d'élection. Donc même, je vais vous dire, on en parlait un petit peu à Valentin, les Républicains, dans notre sondage, ils sont donnés entre 38 et 50 sièges au premier tour des élections législatives.
02:23Sur les 64 députés sortant des Républicains, il y en a eu seulement 20 en tête au premier tour. J'ai beaucoup de mal à penser que les Républicains puissent obtenir plus de 35 sièges. C'est dans aucun monde.
02:37Ce second tour est-il joué d'avance ? La réponse d'Yves Tréhard, juste après la pause.
02:43Et nous sommes ensemble dans ce studio avec Yves Tréhard du Figaro, Jules Torres du JDD. Messieurs, j'ai dans mes mains les derniers sondages qui indiquent que le RN n'aurait pas la majorité absolue dimanche.
02:59Il y a même un sondeur qui indique que le nombre de sièges du Nouveau Front populaire serait presque égal au nombre de sièges du RN. Un renversement de situation total, mais est-ce à dire que ce second tour est joué d'avance Yves Tréhard ?
03:17Non, il n'est absolument pas joué d'avance. D'abord, c'est, Jules l'a dit tout à l'heure, c'est 577 élections finalement, qui ont tout un contexte local.
03:27501.
03:28Pardon ? Ah oui, 501, parce qu'il y en a évidemment. Pardon, excusez-moi. Il y en a 76 qui sont déjà, circonscriptions qui sont déjà attribuées.
03:35Mais je vous pose la question, parce que globalement, ces derniers temps, les sondages ne sont peu ou presque pas trompés.
03:41Oui, mais c'est très différent avec les législatives à cause de ça, parce qu'on est dans une élection où chaque situation est différente, chaque circonscription est différente, et il peut y avoir des erreurs.
03:54Jules a mentionné l'erreur de 2022 pour le RN. Il y a eu d'autres erreurs par le passé. À chaque fois, il y a quand même des variations importantes par rapport à ce qu'ont prévu les sondeurs.
04:07Et ça ne veut pas dire que les sondeurs passent mal leur travail. Pas du tout, ils font leur travail tout à fait correctement, mais il y a par définition un impondérable.
04:16Alors il y a une deuxième chose aussi, c'est qu'il ne faut pas oublier que les sondages s'arrêtent le vendredi soir, et qu'ils ont une influence quand même sur le vote des Français.
04:27Et les Français peuvent par exemple considérer aujourd'hui qu'après le raz-de-marée qui a eu lieu pour le RN dimanche dernier, où beaucoup de Français ont voté pour lui, ils considèrent qu'ils ont été volés, ou qu'il y a un déni de démocratie, comme on dit, et qu'il faut se mobiliser.
04:51À l'inverse, quelque chose qu'on disait complètement démodé, qui s'appelle le Front Républicain, c'est-à-dire faire barrage au RN, on disait maintenant la France, et bien non, ça peut marcher.
05:02Donc ça veut dire qu'on est complètement, je vais vous dire, je vais reprendre une phrase de Charles Denner, que vous connaissez sans doute dans L'Aventure, c'est l'aventure, qui dit « j'aimerais bien être un spécialiste, il faut que je devienne un spécialiste en clarté dans la conclusion ».
05:18Eh bien, on aimerait être des spécialistes de la clarté dans la confusion, parce qu'on est en plein dedans là actuellement, et c'est tout à fait normal.
05:27Il peut y avoir des déplacements de voix, il peut y avoir... Pareil, la participation, nous dit-on, va être supérieure à ce qu'elle était...
05:36Ce sera le chiffre de dimanche. Ça vous y croyez vraiment Jules Torres, peut-être ?
05:39Mais pourquoi pas ?
05:40Une participation en hausse, alors que là, c'est même plus un vote par adhésion pour beaucoup d'électeurs.
05:44Elle aurait pris 4 ou 5 points.
05:45Absolument. Et je pense que la participation sera sans doute le chiffre à prendre en compte, en tout cas jusqu'à 20h, dans le sens où, si on voit une participation qui est en baisse par rapport à dimanche dernier,
05:58on pourrait se dire que certains électeurs, notamment du centre et de la gauche, ne veulent pas participer à cette tambouille assez désistement, assez baroque finalement,
06:09parce qu'on a quand même une alliance, qu'ils disent que non, mais entre la France Insoumise, le Nouveau Populaire et Renaissance.
06:15On a des candidats qui se retirent au profit d'autres. Donc il y a ça.
06:19Si en effet il y a un regain de participation, peut-être que là on se dira que le Front Républicain a fonctionné.
06:26Mais moi je voulais quand même dire deux choses.
06:28Tout d'abord rendre hommage aux sondeurs, parce que je pense qu'en cette période, c'est le pire métier du monde, c'est-à-dire qu'on ne comprend rien.
06:36Et c'est d'une difficulté, surtout sur des législatives, parce qu'en effet, il faut le rappeler, il y a plus de 500 campagnes en réalité.
06:44C'est beaucoup plus difficile qu'une campagne des Européennes, où là c'est un scrutin national, et où finalement il n'y avait pas non plus beaucoup de marques.
06:53Et donc c'est assez simple.
06:54Et ensuite, j'ai fait état tout à l'heure d'une jurisprudence de 2022, où le RN était placé entre 25 et 40 sièges.
07:03Pardon, mais il y en a eu aussi une en 2017.
07:05Emmanuel Macron, il n'était pas censé avoir une majorité absolue avec 400 députés.
07:09Il y avait même des personnalités qui disaient que François Baroin serait à Matignon parce qu'Emmanuel Macron aurait besoin des voix des Républicains après le score exceptionnel de François Fillon.
07:19Bon, il ne s'est rien passé de tout ça.
07:21Emmanuel Macron, il a caracolé en tête, il a fait plus de 400 députés.
07:24Donc, on ne peut pas définir.
07:27Et en effet, il y a des impondérables, des dynamiques dans la société qu'on ne peut pas prendre en compte.
07:33Il y a des récents sondages.
07:34Si on ne prend pas que les sondages des projections de sièges, on a aussi ceux sur les désistements, sur la tambouille.
07:41Il y a beaucoup de colère.
07:42Il y a 74% des Français qui ne veulent pas respecter les consignes de vote.
07:47Il y a 56% des Français qui voient dans ces échanges, ces désistements, des manœuvres politiques qu'ils ne veulent plus voir.
07:58Ces 56% des Français, est-ce qu'ils vont aller voter ?
08:01La petite musique qui s'est installée cette semaine, malheureusement, et c'est aussi le cas chez les journalistes politiques, c'est qu'on avait de l'arithmétique.
08:08C'est qu'on avait un candidat RN à 38%, il y avait un candidat de gauche à 26% et un candidat du centre à 25%.
08:14Et on disait qu'il allait faire 51%.
08:16Je vous promets, ça ne va pas du tout se passer comme ça.
08:18Il y a des électeurs de la France Insoumise qui ne voudront jamais voter pour Gérald Darmanin, le premier fric de France.
08:23Celui qu'ils ont traité de facho, de violeur, d'extrême droite depuis deux ans, depuis quatre ans même.
08:28Et il y a des électeurs du centre qui ne vont pas aller voter pour Elisabeth Borne, Mme 49-3 et Mme Réforme des retraites.
08:34Dans aucun mont, je ne vois 100% des électeurs aller voter pour le camp d'en face.
08:39Donc vous prenez beaucoup de pincettes de réserve sur ces sondages.
08:44C'est-à-dire que pour vous, la majorité absolue pour le RN n'est pas à écarter ?
08:50On va dire qu'elle n'est pas à écarter.
08:52C'est pas probable, mais elle peut arriver.
08:58Il y a plusieurs solutions.
09:00Soit c'est une majorité absolue.
09:02S'il n'y en a qu'un qui peut avoir à mon avis la majorité absolue, c'est le RN.
09:06S'il n'y a pas le RN, il peut y avoir une majorité relative importante du RN.
09:12Auquel cas, s'il lui reste 10 à 15 sièges à combler, il pourra trouver à mon avis chaussures à son pied au sein de l'Assemblée.
09:20Et puis il y a la solution vraiment très particulière.
09:24Deux autres solutions.
09:26Ou c'est une coalition, je dirais, d'ensemble.
09:31C'est-à-dire le centre, la majorité sortante, avec la gauche.
09:36Avec ou sans LFI, c'est très compliqué.
09:38Qui arrive à faire une majorité peut-être absolue ou en tous les cas relative forte.
09:43Ou alors il y a une troisième solution.
09:46C'est que les trois blocs s'annulent.
09:49Que vous ayez trois blocs à peu près égaux.
09:52Et que la France soit impossible de trouver une chambre, une majorité.
09:59Impossible de constituer un gouvernement à l'intérieur de la chambre, de l'Assemblée.
10:03Et à ce moment-là, c'est la fameuse théorie ou hypothèse du gouvernement technicien.
10:10Technicien, ça veut dire qu'on va chercher, je ne sais pas...
10:13Un haut fonctionnaire de Bercy, Michel-Édouard Leclerc.
10:16Ou on va chercher Jean Castex, PDG de l'IRTP, qui vient d'être conduit à l'IRTP.
10:24Un haut fonctionnaire ou un grand banquier.
10:28Mais je n'y crois absolument pas.
10:30Ce qui est possible et ce qui a été possible en Italie,
10:33ce n'est pas du tout dans la culture française du consensus.
10:35Ce n'est pas du tout dans la culture française du tout.
10:38Où on est dans l'affrontement permanent.
10:41Je voulais juste rajouter une chose sur ce gouvernement d'Union Nationale proposé,
10:47en tout cas imaginé par Emmanuel Macron,
10:49qui irait en gros des Républicains à la frange non éléphiste du Nouveau Front Populaire.
10:55Mais il y a quand même quelque chose qu'il faut dire.
10:57C'est qu'en réalité, il n'y a pas tant de différence que ça entre la France Insoumise,
11:02Europe Écologie et les Verts, le Parti Communiste et le Parti Socialiste.
11:05Ils ont tous les mêmes outrances depuis le 7 octobre.
11:13Ils ont tous eu un problème à dénoncer les pogroms qu'il y a eu en Israël.
11:18Ils ont tous fait montre d'une certaine timidité à dénoncer les atrocités du Hamas.
11:25La distinction qui est faite depuis une petite semaine,
11:30et même par François Ruffin lui-même,
11:32qui désormais fait campagne contre Jean-Luc Mélenchon avec le soutien de François Bayrou,
11:36c'est quand même exceptionnel,
11:37il ne faut pas oublier qu'ils pensent tous la même chose,
11:39qu'en effet ils ont fait un programme commun,
11:41et qu'ils n'ont pas reconnu toutes les atrocités provoquées depuis le 7 octobre.
11:46Le beau portefeuille ne veut pas dire la même chose pour chacun d'entre eux.
11:49C'est vrai qu'on se posait, c'était à la une du Figaro lundi matin,
11:54Bardella face à Jean-Luc Mélenchon.
11:57Ce vendredi, est-ce que Jean-Luc Mélenchon est sorti du jeu ou il est toujours là ?
12:01Non, on n'a toujours pas compris. De toute manière, il n'est pas sorti du jeu.
12:04Il est toujours en coulisse, Jean-Luc Mélenchon.
12:06Quoi qu'il arrive, c'est lui.
12:08Il est un des acteurs de la gauche.
12:11Il est extrêmement présent.
12:13Il pesera, il peut peser lundi matin.
12:15Il veut, alors si vous voulez qu'on aille jusqu'au bout,
12:18il veut la défaite de la gauche.
12:20Il veut que le RN l'emporte,
12:23que le désordre s'installe dans la rue,
12:26et il y contribuera largement,
12:28parce que ça, c'est un ingénieur du chaos hors pair.
12:31Une fois que le chaos est dans la rue, dans la société,
12:35que le désordre s'installe,
12:37il se dit que le président de la République n'a pas le choix que de démissionner.
12:41On organise une nouvelle élection présidentielle.
12:45Cette élection présidentielle, je me présente
12:49face à Marine Le Pen.
12:51Lui, si vous voulez, son objectif,
12:54ce n'est pas de gagner l'élection.
12:57Ce n'est pas de gagner l'élection, surtout qu'il n'est même pas à l'Assemblée.
13:00Ce n'est pas de gagner la présidentielle.
13:02C'est d'être au deuxième tour de la présidentielle.
13:04C'est d'avoir fait turbuler le système.
13:06Mais c'est là où il se différencie, par exemple,
13:10de M. Ruffin ou d'autres responsables de la gauche,
13:14qui eux, veulent gagner l'élection pour gouverner.
13:16Mais à mon avis, ce n'est pas le but.
13:18Ça l'ennuie, ça, Jean-Luc Mélenchon.

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