Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le dernier jour de campagne des élections législatives, et le match des Bleus ce soir face au Portugal.
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00:00La revue de presse d'Olivier Delagarde, une grande question Olivier Tarot de la presse ce matin,
00:06à quoi ressemblera le paysage politique lundi ?
00:09Eh bien, 48 heures du scrutin, cela semble très difficile à pronostiquer.
00:13En gros titre, ce matin, les échos tablent sur une majorité impossible.
00:18Pour le RN, la majorité absolue semble s'éloigner, annonce également le Figaro.
00:23C'est ce qui ressort effectivement des deux projections en siège que publient ces deux journaux
00:27et qui viennent compléter le sondage OpinionWay pour Europe 1 dont on vous parle depuis ce matin.
00:32Alors, pour vous résumer ces trois enquêtes,
00:34elles semblent effectivement s'accorder à peu près sur le nombre de futurs députés RN.
00:39Ils devraient se retrouver dans l'hémicycle entre 205 et 240.
00:43En revanche, l'écart est beaucoup plus important concernant le front de gauche
00:48crédité selon les instituts de 130 à 200 députés, ce qui n'est évidemment pas du tout la même chose.
00:54Quant au bloc central, là, ce n'est plus une fourchette, c'est une fourche.
00:58Les différents instituts le donnent entre 95 et 175 députés.
01:04Conclusion, rien n'est joué.
01:06Par ailleurs, même sur le score du RN, on se doit de rester prudent.
01:10Guillaume Tabard, le grand spécialiste de la mécanique électorale du Figaro,
01:14signale qu'il est peut-être sous-coté par les instituts.
01:17Il y a deux ans, rappelle-t-il, les mêmes sondeurs, au même moment,
01:20l'avaient effectivement crédité de moins de 50 sièges.
01:23Il en avait finalement obtenu 89.
01:25Les instituts n'avaient pas anticipé de bons reports de voix.
01:28Et puis, il y a aussi une énorme incertitude sur la réaction de l'électorat
01:34face à la stratégie de barrage de tous les autres partis, signale Tabard.
01:38Un autre sondage, Odoxa Backbone pour le Figaro,
01:41indique d'ailleurs que 52% des Français jugent négativement ces désistements
01:47contre 46% qui les approuvent.
01:49Quelle est la conclusion de tout ça, Olivier ?
01:51Eh bien, c'est évidemment qu'il vaut quand même mieux rester très, très prudent.
01:55Mais si le paysage politique est encore flou,
01:58l'état d'esprit dans lequel sont les Français, lui, est plus net.
02:01C'est dans l'opinion que vous lirez cette très intéressante enquête
02:04sur notre ressenti de la situation politique.
02:07Indifférence, peur, tristesse.
02:10C'est le triptyque qui se dégage clairement chez les Français,
02:13explique Stuart Shaw, le directeur d'études chez Vérian, auteur de cette enquête.
02:17La peur, d'abord, elle est ancrée dans la campagne depuis l'annonce de la dissolution.
02:21Elle est liée à l'incertitude.
02:22À égalité, la tristesse, la promesse de lutter contre les passions tristes
02:27formulées par le président, a échoué.
02:30Enfin, l'indifférence montre bien que cet entre-deux-tours
02:34n'aura pas franchement réussi à réintéresser les Français à la politique, poursuit-il.
02:39Surtout dans un contexte où, malgré une progression de la participation,
02:43on a vu ressurgir la politique politicienne avec les alliances de circonstances.
02:48Et comme en écho, dernier soubresaut de cette campagne d'entre-deux-tours,
02:52l'affaire Ruffin, celui qui considérait il y a encore quelques jours Emmanuel Macron comme un taré,
02:58va finalement être heureux de bénéficier des voix de sa candidate pour sauver sa peau.
03:02Il en a même rompu officiellement avec Jean-Luc Mélenchon, raconte Le Figaro.
03:06De quoi alimenter les rumeurs sur sa participation
03:10à une très hypothétique majorité de coalition anti-RN.
03:14Hypothétique ? Pourquoi hypothétique ?
03:16Et bien parce que même si dimanche l'addition des sièges des Républicains,
03:19des Macronistes, des Socialistes, des Écologistes et des Communistes
03:24permettait, sur le papier, de dégager une majorité même relative,
03:27sur quoi pourront-ils s'entendre ?
03:30Augmenter ou pas les impôts ?
03:32Supprimer ou pas la réforme des retraites ?
03:34Poursuivre ou non le nucléaire ?
03:35Faire des économies ou de nouvelles dépenses ?
03:38Ils ne sont d'accord sur rien !
03:40C'est le grand flou pour le parisien aujourd'hui en France, en gros titre.
03:43Ils divergent fondamentalement sur le fond et sur la forme.
03:47Personne n'a la même boussole, écrit Marcel-Auvest Fred.
03:50Les tractations pourraient s'éterniser,
03:52sinon c'est le scénario d'un pays bloqué et ingouvernable qui se profilera.
03:57Oui, aucune issue ne s'impose, aucune n'est satisfaisante.
04:01La société française est hystérisée comme jamais,
04:04résume Cécile Cornudet-Desécaux.
04:07L'élection ne clôt pas la séquence.
04:09Elle ouvre sur une grande incertitude.
04:11Comme la convocation par Louis XVI des Etats généraux,
04:15cette dissolution qui devait mettre un terme à la crise ouvre.
04:18En réalité, tout un processus, rien ne se termine.
04:22Tout commence, mais quoi ? s'interroge-t-elle ?
04:25En 1789, on sait en tout cas comment ça se l'est terminé.
04:29On voudrait voir un petit peu de lumière, d'où pourrait-elle venir ?
04:32Et bien de Hambourg, Pierre, bien sûr !
04:35Si le foot sert à quelque chose, ça viendra à ça.
04:37Apaiser un peu, unir un peuple, au moins le temps d'un match.
04:41Alors ce soir, face au portugais de Ronaldo,
04:43ce ne sera évidemment pas de la tarte, prédisent vos gazettes,
04:46mais il faut bien sûr y croire.
04:48Les bleus sont la preuve que tout le monde a besoin d'un but dans la vie,
04:52écrit philosophe Vincent Duluc de l'équipe.
04:54Surtout si c'est un but dans le jeu, pas un pénalty,
04:57pas un but contre son camp, ajoute-t-il.
04:59L'équipe de France a besoin d'un match
05:01dont le pays reparle le lendemain sans soupirer
05:05d'un souvenir heureux, d'un élan soudain
05:08et d'une qualification pour une demi-finale de l'Euro.
05:11Merci Olivier Delagarde.