• il y a 5 mois
Charlotte d’Ornellas était sur le plateau de Punchline ce jeudi 4 juillet sur CNEWS. Elle a condamné les violences subies par les candidats aux Législatives, et le silence de l’opinion sur certaines d’entres-elles : «La violence envers les élus n’est pas nouvelle (...) Pour que la défense du droit démocratique soit crédible, il faut qu'elle soit systématique. 

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Transcription
00:00C'est évidemment inquiétant et ça mériterait d'être dénoncé en permanence,
00:04c'est-à-dire quelle que soit la personne qui est agressée,
00:07et je dis ça dans les partis politiques et même à l'extérieur,
00:10quelle que soit la personne en France qui est agressée en raison de ce qu'elle pense ou de ce qu'elle est,
00:15car ces derniers jours, beaucoup l'ont été, et de manière assez transpartisane.
00:19On a évoqué ici même plusieurs candidats RN,
00:23une d'entre elles a même stoppé sa campagne.
00:26On avait vu une personne plus âgée, un monsieur plus âgé,
00:29qui avait été lui aussi agressé physiquement, qui avait été obligé de s'interrompre.
00:33Donc beaucoup l'ont été, et ces dernières années aussi.
00:36Ça n'est pas nouveau, notamment la violence envers les élus n'est pas nouvelle.
00:40Alors notons que cette fois-ci, la porte-parole du gouvernement a légitimement,
00:44et j'appuie sur le mot reçu, le soutien à la fois du gouvernement
00:47et plus largement quasiment de l'ensemble de la classe politique.
00:51Certains se sont abstenus de tout commentaire, il faut le préciser quand même.
00:55Ce qui n'est certainement pas le cas d'autres candidats agressés,
00:58qui eux le sont dans l'indifférence générale dans cette campagne,
01:02comme depuis des années, il y a certaines violences envers certains élus
01:06qui ne font pas du tout la une des journaux et qui ne suscitent pas la même indignation.
01:10En général, ce sont quand ils sont étiquetés à l'extrême droite,
01:15ce qui semble légitimer la violence aux yeux de tous,
01:19et que donc certains préfèrent garder le silence parce qu'apporter son soutien,
01:23là j'ai vu beaucoup de gens qui ne sont pas d'accord avec Prisca Thévenoud,
01:26lui apporter évidemment leur soutien, et j'insiste sur le mot évidemment
01:29parce que ça semblait évident à toutes ces personnes,
01:31ça n'est jamais le cas quand c'est ailleurs.
01:33Donc un, pour que la défense du débat démocratique,
01:37parce que là on a entendu beaucoup de gens dire
01:39c'est absolument insupportable le recours à la violence dans une campagne électorale
01:42et il faut que les idées priment sur la violence physique évidemment,
01:47pour que cette défense du débat démocratique soit crédible,
01:49il faut qu'elle soit systématique.
01:51Sinon la dénonciation de la violence devient un argument de campagne victimaire.
01:56Vous voyez, nous sommes visés, ça devient simplement un argument de campagne
01:59et non pas la défense nécessaire encore une fois d'un principe,
02:03et de la morale la plus élémentaire,
02:05on ne tape pas son voisin parce qu'il ne pense pas comme nous.
02:08En général à deux ans et demi c'est acquis.
02:11Beaucoup répètent par ailleurs que la radicalité de la vie politique l'explique.
02:16J'ai beaucoup vu ça, comment on explique ça ?
02:18La radicalité de la vie politique l'explique.
02:20La radicalité d'une idée, c'est-à-dire un retour à la racine de cette idée.
02:25La radicalité n'entraîne la violence que quand les racines sont déjà malsaines.
02:29Ce n'est pas le fait d'être radical.
02:31Radical, c'est un mot qui est devenu abominable ces dernières années
02:34parce qu'il a été associé à l'islamisme radical,
02:36c'est-à-dire personne qui évoque, en l'occurrence, la religion pour aller tuer.
02:42Mais la radicalité ne veut pas dire ça initialement,
02:46et parfois il est nécessaire de revenir à des idées radicales
02:50pour traiter peut-être une situation qui l'est au moins autant.
02:53La radicalité n'explique pas que subitement on bascule dans la violence.
03:01On voit depuis quelques années, non pas des radicalités s'exprimer,
03:06mais certaines personnalités politiques assumer,
03:09voire accompagner, voire revendiquer, en effet, le recours à la violence
03:13et parfois à la violence envers d'autres mouvances politiques.
03:18Ensuite, dans le débat, et là, en revanche, je n'utiliserai pas le mot radicalité,
03:22mais l'extrémisme des commentaires sur tel et tel peut générer la violence.
03:27Et là, c'est ce que vient de nous dire Marc,
03:29vous ne pouvez pas impunément assimiler au nazisme
03:32toute une part de la classe politique qui s'est étendue ces dernières années.
03:38Parce que vous parlez, dans le débat sur la Palestine,
03:41c'était assimilation au nazisme immédiatement.
03:44Vous parlez des hormones données aux enfants qui veulent changer de genre,
03:48c'est assimiler au nazisme ou au fascisme, vous suivez.
03:51La question de la GPA, fascisme, la question des retraites,
03:54fascisme envers tel ou tel selon le camp auquel vous appartenez.
04:00Donc, tout ce qui n'est pas moi est l'extrême droite.
04:03L'extrême droite étant le nazisme envers l'extrême droite,
04:06on ne débat pas, on frappe.
04:07Là aussi, dans les commentaires, il y a évidemment,
04:10si ce n'est un encouragement direct,
04:12en tout cas l'entretien d'une ambiance qui génère de la violence.
04:16On pourrait revenir évidemment sur l'effondrement général du niveau,
04:18on ne revient jamais assez sur le problème de l'effondrement de l'école,
04:22mais quand vous ne savez plus vous exprimer,
04:24quand vous ne savez plus vous défendre avec des mots,
04:27vous êtes beaucoup plus tentés par la violence.
04:29Marc, on parle souvent.
04:30Oui, mais c'est vrai, quand je dis, on n'en parle pas assez souvent
04:33dans le débat de manière générale,
04:35mais c'est vrai que ça a des conséquences parfois dramatiques.
04:38Et par ailleurs, ce serait bien aussi que cette condamnation
04:41s'accompagne d'une condamnation plus globale,
04:43d'une violence qui partout s'installe,
04:46pas simplement dans les campagnes électorales
04:49et pas simplement envers les élus, malheureusement.

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