Législatives 2024 - 3ème circonscription d'Indre et Loire
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00:00J'ai envie de vous entendre sur la ruralité, la crise agricole, la troisième circonscription est très largement rurale.
00:05On ne parle pas de Saint-Pierre-des-Corps ou de Saint-Avertin, mais à l'origine de la crise d'hiver dernier,
00:09il n'y avait pas seulement les normes ou le prix du gasoil non routier,
00:12il y avait aussi l'objectif de réduction de 50% des usages de pesticides d'ici 2030,
00:17et ça a soulevé la forte hostilité du monde agricole.
00:20Qu'est-ce que vous dites sur ce sujet, vous, Jules Robin ?
00:23Il faut maintenir ou pas cet objectif de 50% de l'usage des pesticides d'ici 2030 ?
00:29Écoutez, moi je pense que les agriculteurs doivent être plus libres.
00:32Donc la réduction des pesticides, sans la réfléchir, je pense que ce n'est pas non plus une bonne chose.
00:40Il faut travailler avec les agriculteurs, regarder avec des experts,
00:45et il faut trouver le bon équilibre entre la santé publique et une agriculture qui soit économiquement viable.
00:53Vous ne bouillez pas trop, vous ne prenez pas de risques.
00:57Je ne suis pas agriculteur et je ne suis pas non plus biochimiste.
01:01Comme tous les français, je ne vais pas vous expliquer ce qui est bon ou ce qui est mauvais,
01:04et c'est pour ça qu'en toute humilité, je ne vais pas faire la leçon à personne
01:07sur ce qu'il doit mettre et ce qu'il ne doit pas mettre.
01:09Demain, un député, vous serez peut-être amené à trancher cette question ?
01:11Demain, un député, on étudiera à l'Assemblée Nationale ce genre de questions,
01:14et effectivement, je serai très heureux de pouvoir en débattre avec les agriculteurs,
01:18avec des scientifiques, avec des médecins,
01:20pour justement savoir ce qui est bon et mauvais pour notre santé,
01:22et ce qui est bon pour l'agriculture aussi.
01:24On a entendu votre non-réponse, Gilles Robin.
01:26Henri Elfandari, en avez-vous une sur est-ce qu'il faut maintenir ou pas
01:29cet objectif de 50% des usages des pesticides ?
01:32Deux choses. La première, c'est que si M. Robin habitait sur le territoire,
01:36il aurait eu l'occasion de parler avec des médecins, des agriculteurs et autres,
01:39et il aurait pu se faire une idée de ces sujets avant d'arriver à l'Assemblée Nationale.
01:43Je pense que quand on demande des responsabilités à son concitoyen,
01:45même si on ne peut pas tout savoir,
01:47c'est bien d'être assez généraliste et de se faire une idée sur chaque sujet.
01:51C'est une question de correction.
01:53C'est une question d'humilité.
01:55Vous n'allez pas tout savoir, M. Elfandari.
01:57Vous n'êtes pas biochimiste, moi non plus.
02:00Hélas, sans être biochimiste, on travaille,
02:04et on travaille beaucoup pour essayer d'être cohérent
02:06dans ce qu'on va dire à nos concitoyens.
02:08Sur la question des pesticides, les choses sont claires.
02:10Il y a une question des évolutions des pratiques professionnelles.
02:13Il y a beaucoup de produits qui ont été mal utilisés ou trop utilisés,
02:18et qu'il faut savoir les utiliser de manière plus raisonnée.
02:21C'est ce qu'on appelle la véhiculture raisonnée.
02:23Après, vous avez l'agriculture de conservation des sols,
02:35où vous allez utiliser très très peu de glyphosate
02:38pour éviter le travail de labour,
02:40et justement, abîmer la biomasse, tous les vers de terre,
02:42tout ce qu'on a fait en sorte pour que la vie vive,
02:44en évidant le labour profond.
02:46Et là, le glyphosate est intéressant.
02:48Et puis après, vous avez des cultures
02:50où vous n'avez pratiquement plus besoin aujourd'hui de glyphosate.
02:54Par exemple, les cultures maraîchères,
02:56il y a tout un tas de choses où on pourrait complètement s'en passer.
03:00Donc ce qu'il faut, c'est savoir différencier
03:02en fonction des cultures et des typologies d'exploitation,
03:05où est-ce qu'on peut s'en passer, où est-ce qu'on ne peut pas s'en passer.
03:07Et quand on ne peut pas s'en passer, faire de la recherche
03:10pour avoir des molécules de substitution,
03:12ou un mode de travail qui permet de pouvoir s'en passer à terme.
03:15Concrètement, 50% c'est un objectif trop ambitieux ?
03:18C'est ça que je comprends dans votre réponse ?
03:20Le problème, c'est que c'est un objectif indiscriminé sur toutes les molécules.
03:22Et il y a un moment, il faut savoir faire une différenciation
03:26sur les molécules et les typologies.
03:28La santé, c'est aussi un sujet,
03:30puisque l'exposition aux pesticides, ce sont les agriculteurs
03:32qui sont les premiers concernés.
03:34Est-ce que c'est un sujet sur lequel vous allez vous retrouver ?
03:36Est-ce que ce soir, dans ce débat,
03:38on va trouver un terrain d'entente sur un sujet ?
03:41Est-ce que l'interdiction de l'usage du glyphosate en agriculture,
03:44c'est quelque chose qu'il faut viser à terme ?
03:46On a compris que c'était compliqué dans ce que vous disiez, Henri Elfandari,
03:48qu'il fallait doser en fonction des différentes cultures.
03:51Vous, l'interdiction du glyphosate, pour ou contre ?
03:54Non, moi je suis contre l'interdiction du glyphosate.
03:56Mais, encore une fois,
03:58fixer un objectif à 50%, c'est démagogique.
04:01C'est pas 50%.
04:03Ça peut être 45, ça peut être 65, il faut voir.
04:05Il faut regarder chaque dossier,
04:07il faut voir avec des experts.
04:09Dire qu'il faut 50%, c'est tout simplement totalement abject.
04:12Comme si à 51 ou à 49, ça changeait quelque chose.
04:15Ce qu'il faut voir, c'est sur chaque dossier, sur chaque pesticide.
04:19Alors, il est 18h28, il nous reste 3 minutes dans ce débat.
04:22Dans votre circonscription, on a aussi vécu ces derniers jours
04:25des inondations sur l'un droit, mais pas que,
04:27d'agriculture, artificialisation des sols.
04:30Quelle réponse, en quelques mots, vous pouvez apporter dans cette campagne
04:34aux gens qui sont victimes de ces inondations à répétition ?
04:36Allez, je vais commencer avec vous, Henri Elfandari.
04:39Alors, déjà, les victimes de ces inondations,
04:43il y a tout ce qui est catastrophe naturelle.
04:45Donc, les arrêtés sont pris.
04:46Moi, j'ai beaucoup souffert de ne plus avoir d'enveloppe parlementaire.
04:49Même si j'étais contre à la base, je me rends compte
04:51que je n'ai aucun dispositif pour aider des gens
04:54qui ont perdu leur véhicule pour aller travailler,
04:56qui n'ont pas de valeur résiduelle et qui n'auront pas assez d'argent pour en racheter un.
04:59Et j'aurais aimé pouvoir aider ces gens-là.
05:01Donc, il faut qu'on ait des dispositifs pour ça.
05:03Par ailleurs, le drame, c'est que toutes ces taux qui sont tombés,
05:06on est dans une période de réchauffement climatique.
05:08Elle est partie à la mer.
05:09Et que, si on avait eu, de manière raisonnable,
05:12des capacités à la stocker et à la garder,
05:14ça aurait pu aider, si on a trois années sèches dans les années qui viennent,
05:18à passer ces événements-là.
05:20Moi, c'est pour ça que j'ai écrit ça dans la loi,
05:22sur le projet Loin d'Orientation à la Récolte.
05:24Et on va essayer de répondre au Jules Robin.
05:25Merci Henri Elfandari d'avoir fait court, très très court, sur inondations, catastrophes.
05:28Non, bien sûr.
05:29On a eu une année extrêmement pluvieuse.
05:31Ça se ressent sur les récoltes.
05:32Ça se ressent, effectivement, parce qu'on a eu des inondations dans notre territoire.
05:35Effectivement, il faut aider les personnes qui sont sinistrées
05:38et travailler à une meilleure indemnisation,
05:40notamment des biens résiduels.