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00:00Certains candidats qui ont été investis par le Rassemblement National posent des problèmes,
00:05ça a été notamment beaucoup évoqué là depuis quelques jours.
00:09Une a été condamnée par exemple à dix mois de prison ferme pour une prise d'otage,
00:14un autre se trouve sous curatel.
00:16Sans parler des tweets de certains qui sont vraiment assez limites, si je puis dire,
00:22des propos qui ont été, qu'on a entendu à plusieurs reprises.
00:27On va écouter d'ailleurs une candidate du Rassemblement National en Mayenne,
00:31et également, je vous fais réagir juste après.
00:34Vous entendez que le Rassemblement National est un parti xénophobe, raciste, fasciste ?
00:40C'est faux et archi-faux.
00:46Dans le Rassemblement National, nous avons des juifs, des musulmans, des espagnols.
00:51Moi-même, je suis catalane, mon grand-père est né à Barcelone.
00:59J'ai comme hôtel mot un juif, et j'ai comme dentiste un musulman.
01:07Alors c'est vrai qu'on a l'impression quand même qu'elle confond un petit peu tout,
01:10quand on entend son interview.
01:13Interrogée ce matin chez nos confrères de France Info,
01:17Louis Alliot, le vice-président du Rassemblement, a dit, il a expliqué,
01:21que ceux qui ont menti seront écartés.
01:24Qu'est-ce que ça veut dire ? Parce qu'il va y avoir quand même ce second tour.
01:27Ça veut dire qu'il y aura une autre élection ?
01:29En tout cas dans une circonscription, si par exemple le candidat au Rassemblement National arrive en tête ?
01:34Oui, de toute manière, l'élection sera invalidée.
01:38Mais ça pose quand même la question de la sélection des candidats.
01:42C'est un problème qui s'est posé déjà en 2022.
01:46En 2017, on savait qu'il y avait un problème de recrutement,
01:50parce que c'est un parti qui n'avait pas encore d'ancrage local.
01:53Il en a de plus en plus.
01:54Mais effectivement, là, ça pose des problèmes.
01:57Et ça pose aussi le problème de cette culture sous-jacente
02:01des militants ou des élus du Rassemblement National.
02:05On voit bien que quand on creuse un tout petit peu,
02:10chasser le naturel, il revient au galop.
02:15Et on voit bien qu'il y a quand même derrière ça des comportements,
02:19une culture qu'on peut justement appeler raciste ou xénophobe
02:24et qui ramène finalement le Rassemblement National à ses vieux démons.
02:29C'est-à-dire que la dédiabolisation, la normalisation,
02:32elle a ses limites et ses limites apparaissent de manière inopinée pendant cette campagne.
02:38Alors, malgré tout, quand on a vu pendant cette campagne,
02:42Jordan Bardella qui est revenu plusieurs fois sur des points,
02:45différents points qu'il avait annoncés dans son programme.
02:49Notamment, on a vu aussi en effet qu'il continuait à dédiaboliser.
02:54On a vu qu'il était lui très présent sur les réseaux sociaux.
02:58Heureusement que lui, il est là pour porter finalement ce Rassemblement National.
03:02Ah oui, je crois qu'il y a effectivement un vrai effet Bardella.
03:06On l'a vu au moment des élections européennes.
03:08On sait que sur les réseaux sociaux, sur TikTok notamment,
03:11il y a un vrai effet d'entraînement, notamment auprès des jeunes.
03:15Un électorat qui s'est très peu mobilisé jusqu'à présent
03:18et qu'il arrive à introduire dans le jeu.
03:22Et puis, c'est vrai que dans cette stratégie de normalisation,
03:26dans la mesure où précisément on ne peut pas l'identifier lui
03:30au vieux Front National de Jean-Marie Le Pen, il n'était pas né.
03:34Il y a forcément quelque chose en lui qui contribue,
03:39mais de manière très forte, à respectabiliser tout simplement
03:43le fait qu'il ne s'appelle pas Le Pen.
03:45Donc tout ça fait qu'il joue un rôle individuellement
03:49qui est très positif pour sa famille.
03:52Si l'on accepte ce qu'on sait, ce que les enquêtes ont montré
03:57sur son passé, ses liens avec des identitaires,
04:01les propos très forts qu'il a tenus sur les réseaux sociaux,
04:05mais ça, au fond, c'est quelque chose que la majorité des électeurs
04:10ne connaissent pas ou ne veulent pas connaître.
04:12Mais c'est ça, comment est-ce qu'on en arrive là ?
04:15Puisque finalement on voit qu'il se passe beaucoup de choses,
04:17notamment il y a eu toute la polémique sur les binationaux.
04:20On a l'impression que malgré tout, malgré tout ce qui se passe,
04:23malgré les candidats qui sont quand même limite,
04:26malgré ce retour en arrière sur le programme,
04:30sur les différents points, les électeurs sont toujours là,
04:33sont toujours en rendez-vous.
04:34Comme vous le disiez, ils ne veulent pas entendre,
04:36ils ne veulent pas voir ou ils ne voient que ce qu'ils ont envie de voir.
04:39Ça, c'est une grande tradition de l'électorat d'extrême droite.
04:42C'est d'être imperméable à tout ce qui peut être dit
04:45contre leurs candidats et à victimiser de manière systématique,
04:50y compris du temps de Jean-Marie Le Pen.
04:52Alors aujourd'hui, ou cette fois, cet électorat s'est élargi,
04:56il est quasiment élargi à toutes les catégories sociales,
04:59toutes les régions, toutes les classes d'âge.
05:01C'est un électorat qui, là encore, finalement,
05:05est tellement attaché au dégagisme,
05:11à avoir quelque chose de nouveau,
05:14que finalement, tout ce qui va pouvoir être critiqué,
05:18les accointances de certains avec un passé quand même
05:22qui a du mal à passer justement,
05:25le flou du programme, les retours en arrière
05:29sur l'abrogation des retraites, sur la TVA,
05:32sur la relation avec l'Union Européenne.
05:35Tout ça est mis de côté.
05:37Ce qui compte, c'est la nouveauté, l'attraction de la nouveauté.
05:42Ça aussi, c'est un vieux phénomène de notre histoire politique.
05:46C'est un peu l'appel au sauveur, à l'homme providentiel.
05:50Quelque part, Jordan Bardella, il prend un peu,
05:53pour beaucoup d'électeurs, cette figure d'homme providentiel.
05:57Je suis celui qui va tout changer.
05:59Je suis jeune, je suis beau.
06:01Ce n'est pas très bien ce que je vais vous apporter,
06:04mais ce sera quelque chose de différent.
06:06Et ça, c'est un moteur très puissant pour l'électorat.