Législatives 2024 : notre entretien avec Marine Tondelier : «On doit se montrer prêts à gouverner»
La secrétaire nationale des Ecologistes tire de son opposition au Rassemblement National à Hénin-Beaumont, où elle a grandi, la force de dépasser les différences entre formations politiques pour se concentrer sur la bataille du second tour des législatives.
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00:00Qu'est-ce que vous ressentez depuis dimanche ? Est-ce que vous êtes en colère des résultats ?
00:05Je suis inquiète des résultats mais pas surprise.
00:10Et je suis en colère des réactions de certains politiques.
00:13Je ne pourrais jamais être en colère contre des électeurs.
00:16Les électeurs ont forcément raison de voter ce qu'ils votent, c'est leur choix, c'est la démocratie.
00:20Par contre, je pensais que les réactions en termes de désistement républicain, de barrage républicain
00:27seraient beaucoup plus automatiques, beaucoup plus instinctives, je dirais même.
00:31Parce qu'en tant qu'électrice de gauche et écologiste, je sais qu'on a eu lieu à le faire nous plusieurs fois.
00:36Surtout les habitants des Hauts-de-France qui ont dû le faire, en plus d'Emmanuel Macron au niveau national
00:40pour Xavier Bertrand au niveau régional.
00:43Et en fait, je sais que ça peut prendre du temps.
00:46Je sais que c'est un cheminement et que l'essentiel est d'être prêt à le faire le dimanche.
00:50Et que parfois, quand on s'apprête à voter pour un candidat qui n'est pas le sien,
00:54qu'on a besoin de se faire violence, on a besoin d'être en colère le lundi,
00:58de se calmer le mardi, de commencer à se faire arrêter le mercredi,
01:03d'être convaincue par quelque chose qu'on va avoir entendu à la télé le jeudi,
01:06de se dire le vendredi, en fait, on va peut-être quand même éviter le pire
01:09et on a besoin de moi et tout le monde va le faire et on va le faire ensemble
01:12et je tiendrai avec des millions d'autres électeurs ce stylo qui écrit l'histoire.
01:16Et puis le samedi, on se repose, c'est la trêve électorale, et puis le dimanche, on le fait.
01:20Et le lundi, on est soulagés.
01:22– Mais est-ce que vous pensez que ça fonctionne encore les barrages
01:24et est-ce que là, ça n'intervient pas trop tard,
01:26après trop d'attaques de la Macronie envers la gauche ?
01:30– Il y avait un vrai risque à ce que ça arrive trop tard et à ce que ça fasse trop débat,
01:34et c'est pour ça que les écologistes qui, pour le coup, ont historiquement
01:38toujours une position claire, nette et précise sur le sujet,
01:41et qu'ils l'ont posé là dans le débat très tôt, c'était fait exprès.
01:45C'était fait exprès parce que je sais que ce genre de décision,
01:48ce qui se dit dimanche à 20h, dimanche à 22h, lundi matin,
01:51compte énormément.
01:52Et donc, si on avait commencé tous à avoir ce débat publiquement le dimanche,
01:56c'était tard.
01:57C'est pour ça qu'on avait pris l'initiative d'être très claires nous-mêmes
02:00pour avoir un effet d'entraînement aussi sur les autres
02:02et les obliger en gros à sortir du bois et qu'on envoie aux électeurs.
02:05On n'est pas en train de se taper les uns sur les autres
02:08et puis par miracle, on est meilleurs amis le lundi matin.
02:10De dire, voilà, on n'est pas d'accord.
02:12Mais il y a un truc sur lequel on est d'accord,
02:14c'est qu'on ne veut pas du Rassemblement National à Matignon.
02:16Je pense qu'il fallait le poser tôt dans le débat.
02:17Et puis les gens, encore une fois, sont allés à leur rythme.
02:19Mais je n'ai pas compris que des responsables politiques,
02:22mes responsables entre guillemets du coup,
02:24n'aient pas la responsabilité d'être correctement latéralisés, on va dire,
02:29et de bien voir la différence entre d'un côté l'extrême droite
02:32et de l'autre côté la gauche.
02:33Entre d'un côté une menace de Vardela,
02:35qui est une vraie menace, qui peut vraiment arriver à l'Elysée,
02:38et leur fantasme sur la France insoumise,
02:41où il n'y a aucune chance que la France insoumise soit majoritaire,
02:44en majorité absolue de l'Assemblée Nationale
02:46et soit Premier ministre.
02:47Donc il y a un moment où j'ai vraiment...
02:49Enfin voilà, je trouve que c'était beaucoup de cinéma,
02:51et j'ai été très en colère, atterrée et très émue,
02:54comme ça tout le monde est au courant,
02:56de ce qu'a dit Bruno Le Maire,
02:58parce que sur un interview de dix minutes,
02:59il a parlé huit minutes de la France insoumise,
03:01et il a quasiment effleuré seulement le sujet du Rassemblement National.
03:05Et je me suis dit, là on a un problème.
03:08Parce que lui il est ministre, qu'il est censé être en républicain,
03:12qui fait quand même de la politique depuis longtemps,
03:14qui est à Bercy depuis sept ans,
03:15qui voit quand même bien...
03:16Enfin il est censé voir la différence, et il est censé le dire.
03:19Et si lui il n'y arrive pas,
03:21et qu'il ne comprend pas le problème dans ce qu'il est en train de raconter,
03:24alors c'est pas possible quoi.
03:26En 2022, les électeurs qui devaient choisir,
03:29les électeurs renaissance,
03:30qui avaient dû choisir entre la NUPS et l'ERN,
03:34c'était en majorité abstenue,
03:36voire avaient préféré l'ERN.
03:38Qu'est-ce qui vous fait dire que cette fois-ci ça peut être différent ?
03:40Parce que cette fois-ci le Rassemblement National peut gagner.
03:43Et je pense que cette réalité assez imminente et très concrète
03:48fait réfléchir beaucoup de personnes.
03:50Mais je vais vous dire, c'est à nous de jouer.
03:52Une élection c'est pas figé.
03:54Rien n'est jamais gagné ni perdu d'avance.
03:56Et donc c'est notre travail, à toutes et tous, d'aller convaincre.
04:02Donc il faut faire ce travail avec nos électeurs à nous,
04:07parce qu'il faut qu'ils se mobilisent au moins autant qu'au premier tour,
04:10si ce n'est plus.
04:11Et il faut qu'on envoie les bons messages aux gens qui hésitent.
04:14Donc quand je dis ça, je parle de nous, Nouveau Front Populaire,
04:18mais je parle aussi du camp présidentiel.
04:20C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, il ne peut pas juste dire
04:22j'appelle au désistement, il doit faire campagne.
04:24Moi, entre les deux tours de la présidentielle, j'ai fait campagne.
04:27J'avais créé le hashtag Le Pen ne doit pas passer.
04:30On faisait des soirées, c'était l'époque, vous savez sur Twitter,
04:33comment ça s'appelait là, les lives ?
04:35Les Space.
04:36Et on en a minimé le soir en disant,
04:39j'avais appelé ça, si tu sais que tu vas devoir voter Macron,
04:41mais que tu n'as pas encore envie, en gros.
04:43Je ne sais plus comment on avait appelé ça,
04:44mais on prenait les gens au début de séance en disant,
04:46les gens disaient, je n'ai pas envie, je ne m'en sens pas capable,
04:49je ne vais pas y arriver.
04:50Et on disait pourquoi ?
04:51Et on décortiquait.
04:52Et on disait peut-être que si tu sens que tu n'en as pas la force,
04:54peut-être que c'est parce que ce n'est pas pour toi que ce sera le plus violent.
04:57Alors imagine maintenant, mets-toi dans la peau d'un migrant,
05:00mets-toi dans la peau d'une femme,
05:01mets-toi dans la peau d'une personne racisée,
05:02mets-toi dans la peau d'eux.
05:03Enfin, on essayait de trouver plein d'arguments
05:05pour que les gens se mettent très en situation
05:06et dépassent leur truc primaire de,
05:08ah ben, je n'aime pas lui,
05:09et je n'ai pas envie de mettre son nom dans l'urne.
05:11Et surtout en 2022, c'était des gens
05:12qui avaient vécu 5 ans de politique macroniste,
05:14qui savaient ce que ça voulait dire.
05:16Et des personnes au RSA qui vous disaient,
05:18mais moi, je pense que je suis au RSA,
05:20et je pense que j'y irai mieux avec Le Pen qu'avec Macron,
05:23ben voilà, c'était cool.
05:25Qui était légitime pour leur répondre,
05:27pour leur expliquer que ça allait aller ?
05:28En fait, moi, je ne pouvais pas leur garantir.
05:30Par contre, entre le nouveau Front populaire et Le Pen, je sais.
05:34C'est-à-dire qu'il y a quand même dans ce pays
05:379 millions de pauvres,
05:39si on doit prendre objectivement qui a intérêt à,
05:43en fait, on doit convaincre,
05:45et je pense même qu'il faut s'adresser aux électeurs EREN,
05:48celles et ceux qui peuvent changer d'avis,
05:50parce que je pense que les arguments
05:52que donne le Rassemblement national dans cette campagne
05:54sont quand même assez faibles,
05:56et surtout, moi, je les appelle le revirement national maintenant
05:58plutôt que le Rassemblement national,
05:59parce qu'en fait, ils jettent des propositions en l'air,
06:01ils voient comment ça va réatterrir,
06:04et ils nous servent, un jour, une version.
06:07Donc, vous êtes un jour pair,
06:09ils vont supprimer la TVA sur les produits de première nécessité,
06:11mais un jour impair, ils disent qu'ils ne vont pas le faire.
06:13Le jour pair, ils font l'abrogation de la réforme des retraites.
06:15Le jour impair, c'est peut-être à l'automne,
06:18mais après un audit, audit,
06:19donc on a déjà les résultats sur Internet,
06:21donc ça, c'est un peu le prétexte pour ne pas le faire.
06:23Les binationaux, les mesures concernant les emplois
06:26accessibles ou pas pour les binationaux,
06:28c'est quand même un sketch total,
06:31sauf qu'en plus, ce n'est pas drôle.
06:32C'est que, selon la personne qui vous présente la mesure,
06:35ça ne concerne pas les mêmes emplois,
06:36pas les mêmes binationaux,
06:37parce qu'on comprend quand même qu'il y aura les bons
06:39et les mauvais binationaux.
06:40Gérard Depardieu, qui a un passeport russe
06:43et qui est citoyen d'honneur d'une ville en Belgique,
06:45lui, manifestement, ça ne va pas poser problème.
06:47Par contre, Zinedine Zidane, qui serait franco-algérien,
06:49là, ce serait un problème.
06:50Donc bon, tant pis pour les femmes, tant pis pour le foot,
06:52c'est la double peine, mais vous voyez bien,
06:54hier, Louis Alliot, c'est à vous,
06:57il dit, non, non, non, mais vous avez mal compris la mesure.
06:59Et deux heures avant, j'avais entendu une autre figure
07:02du Rassemblement national dire, mais oui, nous allons le faire,
07:05qui parlait même très précisément,
07:06qui dit, oui, les juges, pourquoi pas,
07:07oui, les juges aussi.
07:08J'ai retrouvé un amendement de Marine Le Pen
07:10qui parlait d'interdire les postes aux douanes,
07:13aux binationaux, enfin, certains postes et douanes aux binationaux.
07:16Donc vous voyez, c'est…
07:18En plus, ils n'assument pas vraiment leur propre programme,
07:20donc on ne comprend pas.
07:21C'est flou, donc il y a un lot.
07:22– Mais les revirements, ils ont déjà été relativement
07:26pointés du doigt par la classe politique, la gauche notamment,
07:28par les médias pendant les européennes, et ça n'a pas empêché le…
07:31– Je pense que ça a été pointé du doigt dans des médias
07:33qui ne suivent pas forcément les électeurs à l'Assemblée nationale.
07:36Et donc on se fait plaisir entre nous à s'expliquer
07:38à quel point vraiment ils n'ont rien compris,
07:40mais je pense qu'il faut s'adresser beaucoup plus directement à eux.
07:42– Et comment ?
07:43– Vous verrez.
07:44– D'accord.
07:45– Il était question d'un débat,
07:47vous aviez été désigné par vos partenaires pour le prochain débat.
07:51– Oui, pour le troisième débat.
07:54– Bardella semble refuser, débattrez-vous, pourquoi ?
07:57– « Semble refuser », vous êtes sympa,
07:59parce que moi j'ai trouvé ça très officiel.
08:01Ce qui est sûr, c'est que je ne pense pas
08:03que Gabriel Attal voit un problème à ça, très sincèrement.
08:06Et il est manifeste que Jordan Bardella n'a pas envie.
08:10Alors il y a plusieurs explications possibles, cumulables.
08:14Je pense que ces gens ont quand même un problème
08:17avec l'altérité et l'adversité,
08:19des gens qui restent dans des situations assez confortables
08:22et qui, en fait, n'entre soi, ne prennent pas de risques, jamais.
08:27Sûrement que je connais aussi leur méthode,
08:29puisque je vis dans une ville d'extrême droite depuis dix ans,
08:32et qu'il n'a pas forcément envie de se confronter à ça.
08:34Est-ce que je pourrais raconter ?
08:35Est-ce que je pourrais lui poser comme question sur le sujet ?
08:38Je pense qu'ils ont un problème avec l'écologie,
08:40parce que ce n'est pas juste l'inaction climatique du gouvernement,
08:42c'est le climato-scepticisme, donc on est à une étape d'après.
08:45Et puis, très manifestement, ils ont un problème avec les femmes.
08:48Ça n'a posé de problème à personne
08:50que, jusqu'à présent, l'intégralité des débats, des législatives,
08:53ne se passe qu'entre hommes.
08:55Et lui, qui se présente comme un féministe qui va aider les femmes,
08:59là, quand on passe des paroles aux actes,
09:02et là, on est sur un cadre très concret.
09:04Acceptez-vous qu'une fois dans toute la campagne,
09:07vous débattiez avec une femme ?
09:08Ils répondent non.
09:09Or, les femmes, c'est 50% de la population,
09:11c'est 60% des personnes bénéficiaires du SMIC,
09:15c'est trois quarts des familles monoparentales,
09:18c'est 24% de différence de salaire quand on travaille dans le privé,
09:21c'est 3,6 millions de femmes qui ont déjà connu des agressions sexuelles
09:25par leur conjoint ou leur ex-conjoint.
09:27Donc, en fait, ça fait beaucoup de sujets
09:29qui sont invisibilisés de cette campagne.
09:31Et je pense que le sujet de comment vont vivre les femmes
09:34dans la société de demain, 50% de la population,
09:37et de ce qu'on va faire sur l'écologie,
09:39qui concerne 100% de la population,
09:41l'avenir de nos enfants, de nos petits-enfants
09:43et des générations futures qui ne sont même pas encore nées,
09:45je vois de leur part une vraie volonté
09:47de ne pas traiter ces sujets.
09:49Et nous, on les met sur la table,
09:51et je pense que ce n'est pas juste une lubie de ma part,
09:53parce que cet enjeu-là, il a résonné quand même.
09:57Il y a des femmes que je n'ai jamais vues de ma vie
09:59qui disent, j'ai vu Valérie Damido hier,
10:02qui m'a dit, elle a raison,
10:04il y a une tribune qui est sortie sur votre site ce matin
10:08qui est assez claire, parce que je pense
10:10que beaucoup de femmes se sentent insultées par ça.
10:12Par l'absence des femmes de la campagne et des débats,
10:14et par le refus très précis de Jordane Bardet.
10:16Maintenant, on a le nom du responsable, en tout cas.
10:18Et ça, on est où, l'organisation du débat ?
10:20C'est toujours en cours ?
10:22Est-ce que vous êtes soutenues par vos partenaires
10:24dans le fait de tenir ?
10:26Je remercie les partenaires,
10:28parce qu'ils sont très solidaires de cette décision.
10:30Ils tiennent malgré toutes les tentatives
10:32d'en débaucher l'un ou l'autre.
10:34De toute façon, je vais vous dire au point où nous en sommes,
10:36celui ou celle qui décidera d'aller à ma place,
10:38je pense que ça va se voir,
10:40parce que ça montrerait premièrement
10:42que les promesses qu'on se fait entre nous
10:44ne sont pas tenues.
10:46Et je pense que pour l'instant,
10:48au sein du Nouveau Front Populaire,
10:50ça a plutôt été solide comme coalition.
10:52Ce qu'on s'était dit, on l'a fait.
10:54Et donc, il faut que ça continue comme ça.
10:56Et puis, j'ai imaginé un homme de gauche
10:58qui tout d'un coup dit,
11:00OK, je prends la place, il n'y a pas de problème.
11:02C'est inconcevable, en réalité.
11:04Donc, ce sera soit avec vous, soit pas de débat ?
11:06Oui, je pense.
11:08Parce que je ne vois pas d'autre solution.
11:10Vous en parlez régulièrement
11:12du fait que vous soyez élue en Imbeaumont,
11:14dans une ville gérée par le RN.
11:16Vous dites que vous savez ce qu'est
11:18concrètement l'extrême droite
11:20et comment la combattre.
11:22C'est une force, j'imagine, dans la dernière ligne droite
11:24de la campagne ?
11:26J'ai l'impression que j'ai...
11:28C'est un peu ironique,
11:30mais j'ai l'impression d'avoir un temps d'avance, pour le coup.
11:32C'est-à-dire que quand depuis 10 ans,
11:34j'étais très jeune à l'époque,
11:36vous êtes élue dans une ville
11:38du RN.
11:40Quand vous avez vécu, dans votre chair, dans votre quotidien,
11:42les humiliations, les insultes,
11:44le mépris, les micro-coupés,
11:46les réprimandes.
11:48Mais à chaque conseil municipal, il y avait un sujet à débat.
11:50Quand, tous les mois, depuis 10 ans,
11:52tous les mois, ça fait
11:54du coup, 120 fois
11:56que la tribune du maire
11:58est consacrée
12:00à dire des horreurs sur moi, des choses fausses.
12:02Là, par exemple, ça fait un an
12:04qu'ils sont sûrs que Marie-Antoinette Noly n'habite pas à Imbeaumont.
12:06Elle habite à Paris. Elle ment.
12:08Elle n'est pas du tout à Imbeaumont.
12:10Alors qu'entre ma maison
12:12et l'école maternelle de mon fils, il y a la mairie.
12:14En fait, je les croise le matin,
12:16quand je le conduis à l'école.
12:18Ils savent que mon conjoint
12:20est entraîneur au club de triathlon.
12:22Ils savent que mes parents
12:24travaillent là.
12:26Mes quatre grands-parents
12:28sont quand même à Imbeaumont.
12:30Mes deux parents sont nés à Inalietta.
12:32Ça change de nom. Ça va, un moment.
12:34Et là, vous voyez, quand je suis allée faire campagne sur ma chaîne,
12:36il y a une dame qui a dit, je pensais que vous n'habitiez plus là.
12:38J'ai dit, enfin, madame. Oui, ça m'avait étonnée,
12:40mais c'est qu'un de dans le journal. C'est le journal du municipal du maire.
12:42Oui, mais c'est écrit.
12:44Oui, mais vous voyez,
12:46ce que je sais, c'est aussi la force de la propagande.
12:48C'est le diffamé, diffamé. Il en restera
12:50toujours quelque chose. Je l'ai vécu.
12:52Quelqu'un qui habite dans ma rue me dit,
12:54elle est avec mon fils à l'école le matin,
12:56vous êtes revenus habiter ici. Je lui dis, madame, je suis partie.
12:58Je suis votre voisine. Elle dit, oui, ça me semblait bizarre.
13:00Je vous avais encore vues. C'est quand même hallucinant.
13:02Donc, la violence de leur méthode,
13:04je les connais. Je sais que c'est des gens qui
13:06veulent que l'on vive face à face plutôt que côte à côte.
13:08Que ce sont des gens qui
13:10se cherchent vraiment des ennemis, des boucs émissaires
13:12et qui frappent très, très dur sur les migrants,
13:14sur les journalistes, sur les syndicalistes
13:16en mairie, sur les employés municipaux
13:18jugés récalcitrants, sur les associations
13:20qui ne leur plaisaient pas. Et ils font partir les gens.
13:22En 10 ans, moi,
13:24je n'ai pas juste vu la lutte.
13:26J'ai vu des gens qui ont baissé les bras.
13:28Des gens qui sont partis en me disant, en fait,
13:30ma fille vient de rentrer de l'école en me disant ça.
13:32Mon mari est en arrière maladie
13:34parce qu'il ne supporte plus la mairie. Et les gens, ils déménagent.
13:36Ils ne partent pas dans le sud ou je ne sais pas où.
13:38Ils vont dans la ville d'à côté. Peut-être l'agglo d'à côté
13:40pour prendre un peu d'air. Mais ils ne supportent plus.
13:42C'est vraiment dur.
13:44Et donc, je pense que j'ai tout ça bien en tête.
13:46Mais je sais aussi que, quelque part,
13:48ils m'ont construite. Parce que
13:50quand vous avez 25, 28 ans
13:52et que vous vivez ça, moi, j'étais la seule élue écolo
13:54de toute l'agglo.
13:56Et donc, il y a un truc où, en fait, il y a un côté
13:58un peu darwiniste. C'est-à-dire que
14:00soit vous lâchez tout,
14:02soit vous survivez, politiquement,
14:04j'entends, mais en vous créant une carapace
14:06un peu solide. Et en fait, moi,
14:08ils m'ont construite. C'est-à-dire qu'à chaque fois
14:10qu'ils pensaient me détruire, me faire craquer,
14:12ils participaient, en fait, à ma formation.
14:14Ça, plus 15 ans de congrès des Verts,
14:16à la fin, vous êtes quand même armés
14:18pour faire face à un certain
14:20nombre de situations.
14:22Qu'est-ce que vous avez appris sur comment les combattre ?
14:24Comment ont déconstruit
14:26leur discours ? Qu'est-ce qui marche ?
14:28J'ai compris que
14:32j'ai compris qu'en fait,
14:34ça ne pouvait pas se jouer qu'au niveau local.
14:36Parce qu'en fait, ce sont des vagues nationales.
14:38Vous voyez, moi, quand j'étais très jeune,
14:40en 2014, il gagne la ville,
14:42et en 2015, il y a des élections
14:44départementales et régionales.
14:46Et en fait, on faisait du porte-à-porte.
14:48C'était au moment où les Verts n'allaient pas bien du tout.
14:50Des gens qui étaient partis au gouvernement, etc.
14:52Et puis l'année d'après, notre secrétaire nationale.
14:54Et en fait, on faisait du porte-à-porte.
14:56Alors, en une séance, vous ouvrez
14:5840 portes maximum.
15:00Voilà, vous êtes rentrés
15:02dans 40 maisons sur 27 000 habitants.
15:04Et en fait,
15:06vous vous en convainquez, vous en faites changer d'avis
15:08une ou deux dans la journée.
15:10Et en fait, je me disais, mais entre-temps,
15:12les gens sont sur, c'était ITélé à l'époque,
15:14ou sur BFM.
15:16Et donc, les personnes qui s'inscrivent sur ces chaînes,
15:18elles rentrent chez toutes les personnes.
15:20Dans tous les salons.
15:22Et elles ne racontent pas comme nous.
15:24Et en fait, moi, je me disais, par exemple,
15:26typiquement chez les écolos,
15:28les personnes qui passaient sur les plateaux télé pour nous,
15:30elles habitaient tous quasiment dans le même secteur.
15:32Non pas seulement dans la même ville,
15:34mais dans les mêmes arrondissements.
15:36Et en fait, ça avait beau être
15:38des écologistes sincères, convaincus,
15:40convaincants, mais en fait, ça ne marchait pas.
15:42Et moi, en plus, à l'époque, c'était des gens qui étaient au gouvernement,
15:44qui disaient, moi, je suis écologiste, l'écologiste, c'est moi.
15:46J'entendais la déchirant de nationalité, je ne sais plus quelles mesures.
15:48Enfin, ça n'avait pas du tout.
15:50Et donc, du coup, on se sentait très impuissants comme militants.
15:52Et donc, moi, j'avais toujours dit que
15:54mon envie aussi de faire de la politique au niveau national,
15:56c'était aussi pour visibiliser
15:58certains territoires, pour mettre aussi
16:00sur les plateaux télé des gens qui avaient conscience
16:02d'une certaine France
16:04qui n'est pas une France privilégiée,
16:06des difficultés qui sont réelles.
16:08Moi, ma ville,
16:10elle a été abîmée par les mines,
16:12par l'exploitation minière, qui était aussi une exploitation humaine,
16:14qui a rendu les gens malades,
16:16qui a rendu les sols pollués.
16:18Puis, on nous a promis des emplois industriels qui ne sont jamais arrivés.
16:20Et ceux qui sont arrivés, sont arrivés de manière opportuniste
16:22pour saisir des subventions. Ils sont repartis très vite,
16:24en laissant le sol pollué, encore une fois.
16:26Puis, la débâcle politique.
16:28Mon mère, elle a quand même fini en prison
16:30avec 18 chefs d'inculpation.
16:32Les difficultés sociales, les difficultés économiques.
16:34Puis, du coup,
16:36toutes les affaires politico-judiciaires.
16:38Et du coup, vous vous retrouvez à côté de ça.
16:40Vous avez 25 ans.
16:42Je déteste la gauche.
16:44Je déteste les jeunes.
16:46Tous pareils. Je me rappelle d'un jour,
16:48quelqu'un qui me poursuit sur le marché en me disant
16:50de toute façon, vous êtes tous pourris.
16:52Je lui dis, mais en fait, monsieur, c'est une idée avec tout le pognon.
16:54Vous gagnez en politique. Je lui dis, mais monsieur, je suis élu d'opposition.
16:56C'est payer 0€ par mois.
16:58Et il me dit, ah bah, vous êtes bien connes alors.
17:00En plus, vous faites ça gratos. Vous êtes vraiment connes.
17:02Parce que moi, je peux vous dire que j'envolerais de l'argent.
17:04C'est sous-entendu.
17:06Il nous disait être tous pourris, mais il ne concevait pas.
17:08On vit des choses complètement déstabilisantes.
17:10Ou quelqu'un qui dit, oui, puis apparemment,
17:12vous travaillez pour ceci du faux. Vous avez plein de privilèges.
17:14Je lui dis, mais c'est quoi mes privilèges ? Je n'ai pas compris.
17:16Il va rediscuter avec ses potes et il revient en me disant,
17:18déjà, apparemment, vous avez du buffy dans votre bureau
17:20et vous avez une mutuelle.
17:22Comme tous les salariés, mais ok,
17:24je prends le point. Je m'excuse.
17:26Il y a des trucs très...
17:28Et on est bien peu de choses, en fait,
17:30quand on est un simple élu local qui puise des oppositions,
17:32jeune, inexpérimenté,
17:34seul sur son territoire.
17:36On se prend ça en frontale. On ne peut pas lutter. Ce n'est pas vrai.
17:38Donc, voilà, je pense qu'il y a tout un récit
17:40à reconstruire au niveau national.
17:42Il faut être à la hauteur.
17:44Il faut être responsable, parfois, pour plusieurs.
17:46Il faut envoyer une image politique crédible et sérieuse,
17:48ce que tout le monde n'arrive pas à faire tout le temps.
17:50Et puis, il faut construire une histoire dans la durée.
17:52Et puis, construire un contre-récit
17:54au RN qui ne soit pas juste.
17:56Ils sont nuls. Les électeurs n'ont rien compris.
17:58Il faut comprendre aussi la colère.
18:00Il faut comprendre la colère, la destitude.
18:02Je revoyais, là, une image,
18:04une vidéo de Bernard Tapie,
18:06qui m'a raconté, il y a longtemps,
18:08qu'il voyait le RN comme une forme de voiture ballée.
18:10Et ayant souvent été suivi
18:12par la voiture ballée dans des trails
18:14ou dans des courses,
18:16où j'avais le vélo suiveur,
18:18qui disait, ça va, je vais finir la course,
18:20je vois tout à fait cette image, sportivement parlant.
18:22Et donc, il dit, en fait,
18:24il y a cette croûte de base de racisme,
18:26de fascisme, etc.
18:28Et, en fait, toutes les personnes qui se sentent
18:30dans la voiture ballée de la société
18:32vont voter pour le RN.
18:34Plus la pente est raide, sportivement parlant,
18:36ou plus la période est dure en matière socio-économique,
18:38plus le nombre de personnes dans cette voiture ballée
18:40mécaniquement augmente.
18:42Et on est vraiment dans un moment qui est dur.
18:44Il y a une crise sociale, une crise environnementale,
18:46une crise démocratique. Les gens y décrochent.
18:48Mais ça, on sait à qui on le doit aussi.
18:50À Emmanuel Macron, à sa politique.
18:529 millions de pauvres.
18:5451% des Français qui se privent de nourriture
18:56pour des raisons financières.
18:5831% des Français qui le disent du moins
19:00ont moins de 100€ sur leur compte.
19:02Donc, c'est plus juste des fins de mois difficiles.
19:04C'est des débuts de mois difficiles.
19:06C'est pour ça que le nouveau Front populaire
19:08constitue un espoir fou.
19:10Et cet espoir, il existe encore.
19:12C'est celui de ne pas avoir Jordan Bardella
19:14Premier ministre, certes, mais c'est celui d'avoir
19:16une politique de justice sociale et de justice environnementale.
19:18Et ça, nous n'avons pas renoncé à cet espoir.
19:20La gauche peut encore gagner, selon vous ?
19:24Je pense qu'on doit faire en sorte
19:26que le RN ne gagne pas.
19:28Et après, il n'y aura pas de grand gagnant.
19:30Le plus probable.
19:32Mais c'est pour ça que chaque circonscription
19:34va compter et que chaque vote va compter
19:36et qu'il faut un maximum de députés du nouveau Front populaire.
19:38Il faut un maximum de députés non-RN
19:40pour qu'il n'ait pas la majorité absolue.
19:42Et il faut un maximum de députés du nouveau Front populaire
19:44pour qu'on puisse mettre en place notre programme.
19:46Ce qui est sûr, c'est que le prochain Premier ministre
19:48ne pourra pas être macroniste.
19:50On peut déjà dire que Gabriel Attal ne sera pas
19:52le prochain Premier ministre.
19:54Ça, ce n'est pas possible.
19:56Ni aucun membre de cette famille politique.
19:58Ça, ce sera le troisième tour.
20:00Moi, je suis très concentrée sur le deuxième tour.
20:02Mais au troisième tour, l'enjeu,
20:04je ne peux pas vous dire encore qui, quand, comment.
20:06Mais ce sera de mettre en place
20:08le programme qu'une majorité des Français ont appelé
20:10de leur vœu, c'est-à-dire un programme de justice sociale
20:12et de justice environnementale.
20:14Et ça va être un sujet assez crucial
20:16mais dont on parlera à partir du 8. On se reverra.
20:18Mais vous en cournez aujourd'hui
20:20les perspectives de majorité absolue
20:22pour la gauche sont maigres.
20:24Il ne faut jamais dire jamais.
20:26Ce n'est pas le scénario le plus probable.
20:28Ce n'est pas le scénario le plus probable.
20:30Ça veut dire que vous pourrez participer
20:32à un gouvernement d'union nationale
20:34qui irait des communistes aux gaullistes ?
20:36Donc le scénario d'un Premier ministre
20:38à Matignon n'est clairement pas souhaitable
20:40et le scénario d'une majorité absolue
20:42soit des macronistes
20:44soit du Nouveau Front Populaire
20:46n'est pas probable.
20:48Et il va bien falloir trouver une solution
20:50parce qu'on va se retrouver
20:52dans une situation inédite
20:54parlementaire, d'une assemblée nationale
20:56où personne n'a la majorité absolue
20:58et on va devoir créer une coalition.
21:00Il y a des pays qui ont déjà la culture
21:02de coalition. Nous on regarde dans nos copains
21:04de la famille verte européenne, il y a des gens qui disent
21:06vous allez découvrir ce qu'on fait nous
21:08depuis des décennies
21:10et vous allez voir ça a des vertus aussi.
21:12Mais on va devoir innover, on va devoir faire des choses
21:14toutes et tous qu'on n'a jamais faites.
21:16Mais ça encore une fois c'est l'histoire
21:18qui s'écrit à partir du 8 juillet.
21:20Ça ne sert à rien de spéculer maintenant. Moi je ne suis pas dans les prédictions
21:22je suis dans l'action. Et là on voit bien que
21:24tout ce qu'on pourrait se dire sur le sujet de qui commande
21:26dans quel sens, autour de quoi,
21:28personne
21:30dans tous nos lecteurs réunis
21:32ne peut
21:34prédire quel sera le visage
21:36de la composition de cette assemblée nationale.
21:38Quels seront les rapports de force en place
21:40et donc quelles seront les
21:42incarnations ou les périmètres
21:44en mesure 1 de rassembler
21:46de fédérer, d'apaiser
21:48le pays, de gouverner
21:50et de fonctionner en termes de majorité parlementaire.
21:52Mais vous pouvez déjà vous poser la question
21:54des partenaires avec lesquels
21:56vous pouvez former une coalition.
21:58Oui, ils sont au Nouveau Front Populaire.
22:00Ça c'est clair. Et au-delà ?
22:02Mais c'est à eux qu'il faudra poser la question.
22:04Parce qu'en fait
22:06ce que je vous ai dit, et peut-être pas assez
22:08clairement tout à l'heure, c'est que
22:10les personnes qui gouverneront
22:12ce prochain gouvernement
22:14cette union,
22:16je ne sais pas comment on voudrait l'appeler,
22:18ne pourra pas être sur les mêmes bases
22:20que les bases précédentes.
22:22C'est fini le macronisme. Il y a eu une défaite
22:24électorale majeure. Le Président de la République a souhaité
22:26une clarification et il l'a eue. Il ne peut pas continuer
22:28tout comme avant. De toute manière il y aura
22:30une forme de cohabitation.
22:32Et donc cette cohabitation,
22:34moi mon sujet ce n'est pas vraiment avec qui
22:36en fait, c'est sur quelles bases, sur quels projets,
22:38sur quels programmes, sur quelles politiques.
22:40C'est ça qui nous intéresse. Nous en tant que
22:42responsable politique, mais les Françaises et les Français
22:44parce que c'est ce qui va
22:46façonner leur quotidien
22:48et
22:50dessiner leur lendemain.
22:52Est-ce qu'il y aura des lendemains ou pas ?
22:54Est-ce qu'on arrive à sauver la planète ou pas ?
22:56Et l'humanité. Donc moi c'est ça
22:58qui m'intéresse. Et il est net que
23:00le projet politique
23:02qui sera au gouvernement ne pourra être,
23:04s'il n'est pas rassemblement national, que celui
23:06de la coalition qui est arrivée
23:08en tête.
23:10Qui est arrivée deuxième.
23:12Et donc la question se posera en fait aux autres
23:14de savoir s'ils sont prêts ou pas
23:16à soutenir ce projet.
23:18Manifestement,
23:20ils ne le seront pas.
23:22En tout cas, c'est à eux qu'il va falloir poser
23:24la question, pas à nos fous.
23:26Mais il n'y a pas de refus a priori, malgré
23:28les 7 ans de bilan
23:30ou la campagne
23:32où la gauche a été plus ciblée que l'extrême droite.
23:34Il n'y a pas de refus a priori
23:36de travailler avec ces personnes.
23:38Mais travailler, ça ne veut tout de même rien dire.
23:40De toute manière, en fait, c'est très difficile
23:42de répondre à votre question parce qu'on va devoir inventer
23:44un truc qu'on n'a jamais fait.
23:46Vraiment.
23:48Il n'y aura pas de bonne solution.
23:50On trouvera la moins mauvaise et la meilleure pour la France.
23:52Mais vraiment,
23:54on doit se montrer prêts à gouverner.
23:56Et en cas de majorité absolue du RN,
23:58quels outils
24:00vous avez pour résister ?
24:02Alors,
24:04premièrement, rappelez qu'on fera tout
24:06pour que ça n'arrive pas.
24:08C'est marrant, cette discussion m'est arrivée
24:10plusieurs fois pendant les Européennes où j'ai fait
24:12un petit tour de France pour aller faire des réunions publiques,
24:14etc. Et puis les militants,
24:16souvent, ont posé des questions
24:18des Européennes et la PAC, ont raconté nos trucs.
24:20Puis il y avait toujours des questions du public à la fin.
24:22Donc il y avait des questions assez classiques.
24:24Puis il y avait toujours quelqu'un,
24:26que je ne connaissais pas, qui disait,
24:28comme vous vivez dans une ville de RN,
24:30est-ce que vous pouvez nous dire comment ça se passera
24:32en 2027 ?
24:34Comment on pourra faire ? Et moi je disais,
24:36mais enfin déjà, Jean-Michel, on n'a pas perdu.
24:38On va tout faire. Il part comme si c'était perdu,
24:40mais on va tout faire pour que ça n'arrive pas.
24:42Et puis ensuite, on s'adaptera toujours.
24:44Et si je fais confiance en des personnes
24:46pour faire preuve de résistance,
24:48de résilience, c'est bien le peuple
24:50de gauche et le peuple de l'écologie qui ont toujours
24:52été au rendez-vous pour combattre le RN
24:54dans les urnes, et qu'ils seront
24:56toujours là pour le combattre
24:58dans les faits, évidemment.
25:00Je l'ai vu à Élimbaum,
25:02en tout cas, assez clairement. Nous, on est encore là.
25:04Si cette vidéo vous a plu,
25:06abonnez-vous à la chaîne YouTube de Libération
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