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Transcription
00:00Roselyne Ferre et Jean-Christophe Gallien, peut-être un mot pour commencer, parlons du résultat d'hier soir.
00:06Ce n'est plus un vote de colère. On a tant de fois répété, argumenté et aussi excusé le vote des Français lors des précédents scrutins.
00:15Ça y est, cette fois, on est face à un vote d'adhésion aujourd'hui, Roselyne, peut-être ?
00:19Oui, clairement, c'est un vote d'adhésion, bien sûr, quand on regarde la carte de France aujourd'hui.
00:26Le bleu marine est quand même majoritaire. Si on regarde la carte de 2017, c'est une autre histoire.
00:34Alors, bleu marine ou marron, on a la carte du monde. Je crois que vous allez le voir.
00:38Cette carte de France qui parle d'elle-même, finalement, aujourd'hui.
00:41Voilà, c'est ça. Il suffit de la regarder. Et vous dites, entre 2017, où Emmanuel Macron, la République en marche, c'était quoi ?
00:50C'était la couleur orange, je ne sais pas, mettons. C'était orange partout. Et aujourd'hui, 7 ans après, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:58Donc, c'est une défaite terrible pour Emmanuel Macron et une double défaite, à mon avis, puisque sa dissolution 1 n'a pas marché.
01:07Il doit se dire, qu'est-ce que j'ai fait ? Et 2, les Français l'ont rejetée. Donc, double défaite pour lui.
01:14Et puis, ce qui est en train de se mettre en place, bien sûr, c'est le camp, en gros, des oui et des non.
01:21Ça se transforme un peu en référendum. Soit vous êtes pour le Rassemblement national, soit vous ne l'êtes pas.
01:28Et le camp des non, tout le monde s'agrège autour du non, même si personne n'est d'accord autour de ce nom.
01:36Mais ce nom, on va dire, agrège ceux qui ne veulent pas, et de tout parti, de tout poil, et qui ne s'entendent sur rien, ont décidé de faire barrage, à part des petites exceptions.
01:48Par exemple, Raffarin, qui ne veut pas voter pour LFI. Idem pour Horizon, d'Edouard Philippe.
01:55Voilà, il y a des petites subtilités à droite et à gauche, si je puis dire. Mais globalement, c'est quand même une sorte de référendum, aujourd'hui.
02:06Est-ce que les Français veulent le Rassemblement au pouvoir ? Oui ou non ?
02:10La clarification, quand même, au sein de la majorité n'est pas tout à fait claire. On va y revenir, peut-être, tout à l'heure.
02:15Il y a deux aspects. Emmanuel Macron, lui, il pense recomposition. Gabriel Attal, lui, il pense deuxième tour. À 20h01, hier, il pense deuxième tour.
02:26Voilà, il y a la stratégie court-termis, c'est ceux qui voient un peu plus loin. Jean-Christophe, qu'est-ce qui explique, aujourd'hui, un tel résultat ?
02:34C'est la France périphérique qui a fait basculer l'élection. On a beaucoup opposé, dans le passé, les grandes villes, la périphérie française.
02:43Je crois que ça dépasse... Pour revenir juste sur l'idée de l'adhésion, il y avait des dynamiques d'adhésion. C'était intéressant.
02:49Moi, je pense qu'il y a deux bonnes nouvelles dans cette élection, il faut le dire, notamment pour tous ceux qui regardent.
02:53Une partie de la jeunesse à qui on a vendu un chaos, on a vendu une crise permanente, voire une guerre civile.
03:00Le président de la République a émis ça, quelque part. J'ai trouvé ça totalement irresponsable.
03:04Notamment en direction de cette jeunesse, il y a eu, d'abord, la participation. Et ça, c'est une belle nouvelle, parce que la France était considérée comme une malade de l'abstention.
03:11On n'aimait pas l'offre politique, on détestait... Il y avait de la défiance, même, vous voyez, tout ça.
03:15Et puis après...
03:16Donc la France reste un peuple politique, on est rationnés là-dessus.
03:18Mais bien sûr, il n'y avait aucun doute là-dessus. Je pense que c'est simplement qu'il faut que l'offre politique s'interroge, pour le coup.
03:22Et ça, c'est vraiment quelque chose que les partis politiques français n'ont pas su faire et qu'ils vont devoir faire maintenant,
03:27parce que sinon, ils ont, pour certains d'entre eux, quelques difficultés.
03:30Et notamment celui qui était central et qui est en position de se dire, simplement, est-ce que je me retire ou je ne me retire pas ?
03:35Celui du président de la République.
03:37Donc ensuite, on a des dynamiques de rejet aussi, parce qu'il y a eu ces trajectoires de rejet, dans les deux sens, d'ailleurs.
03:43Là aussi, quand je dis adhésion, ce n'est pas que le Rassemblement National. Il y a eu une adhésion pour le Nouveau Fonds Populaire.
03:47Puisque l'adhésion, c'est un vote, c'est un espoir d'alternance.
03:51Oui, mais dans les deux cas, ce sont des dynamiques positives.
03:54L'adhésion, c'est déjà...
03:56C'était existant, mais c'est quand même important de le souligner, parce qu'on n'est pas dans un vote à contrario, contre quelque chose.
04:03Et on nous vendait l'idée que ces élections en France étaient des votes en permanence contre quelque chose.
04:07Et ça, c'est important, parce que ça veut dire qu'évidemment, il y a des offres politiques qui ont trouvé une clientèle et qui la cultivent dans la durée.
04:13Et encore une fois, c'est les deux blocs qui émergent dans ce cas-là.
04:16Alors après, avec des variations, puisque un bloc est très autonome.
04:19Et de l'autre côté, comme Roselyne le dit très bien, c'est une association.
04:22Une association électorale dans un premier temps, puis maintenant qui vise à s'élargir vers quelque chose qui est une autre dynamique.
04:27Alors les rejets, pourquoi les rejets étaient importants aussi ?
04:29Parce que, comme c'est très polarisé, on avait du rejet.
04:32Du rejet d'un côté, de ce qui pouvait venir du bolchevise que le président de la République a voulu dire, qu'il est dans la rue, faire la révolution sanguinaire.
04:39Vous voyez des manifestations partout, alliées aux syndicats.
04:41Et puis de l'autre côté, des néofascistes rampants que les autres, les uns voyaient de l'autre côté.
04:45Donc ça, c'est important. Il y a eu des rejets de tous les sens.
04:47Puis il y a le rejet principal, il faut le dire quand même aussi.
04:49Le troisième rejet, mais peut-être le premier, c'est celui d'Emmanuel Macron.
04:52Et donc ça, c'est très clair. Et là, on voit le résultat immédiat.
04:54C'est-à-dire que pour le coup, il y a une certitude.
04:56C'est qu'ils ne s'en remettront pas.
04:58Et qu'ils deviennent peut-être un parti francilien.
05:00Et encore, c'est même pas certain.
05:01Parce que quand on voit les résultats de la gauche sur Paris et sur l'île de France, des gauches en général, ça va être compliqué pour eux.
05:06Après, il reste quoi ?
05:07Il reste effectivement cette polarisation qui est à l'œuvre.
05:10Cette polarisation, elle est bizarre.
05:11Elle est un peu gazeuse, je l'admets.
05:12C'est-à-dire qu'en gros, on a d'un côté un parti, encore une fois, qui est d'un seul bloc.
05:16Qui, sur cette dynamique positive, avec la possibilité ou pas de l'emporter aux législatives et donc de gagner Matignon, pour très clairement.
05:23Tout seul.
05:24Ou associé à quelques-uns.
05:25Ça, c'est majorité absolue, majorité relative.
05:27Puis de l'autre côté, il y a quand même une envie, tout en se disant finalement, il suffit d'entendre M. Mélenchon hier qui parle en premier.
05:33Qui parle sans parler aux autres avant.
05:35Qui parle sans parler aux autres.
05:36Qui pourtant derrière, regardez ici, il y a Paris Direct en logo derrière moi.
05:39Là, il y avait le nouveau Fonds Populaire derrière.
05:41Marine Touruguay disait qu'elle s'était exprimée avant, mais que la télévision n'avait pas couvert sa prise de parole.
05:45Exactement.
05:46Mais lui, il met en scène quelque chose de différent.
05:48M. Bompard, Rima Hassan, c'est pas neutre.
05:51Habillée en plus particulièrement.
05:52Elle avait rien à faire là au sens du scrutin, en l'occurrence, des députés européens.
05:56Donc, on cherche autre chose.
05:57Et on voit bien que déjà, à l'intérieur de cet ensemble un peu gazeux, au sein même des gauches.
06:01Je ne parle même pas de ceux qui cherchent à être associés à ce front, non plus populaire, mais de la résistance à quelque chose qu'on n'aimerait pas.
06:10Est-ce qu'on la comprend, d'ailleurs, cette image qui a fait bondir plus d'un sympathisant de gauche hier soir ?
06:16Pourquoi Jean-Luc Mélenchon prend la parole en premier, avec notamment Rima Hassan à côté, avec le keffier sur les épaules ?
06:23Pourquoi il prend la... Oui, pourquoi il prend la...
06:26On va être dans un entre-deux-tours où il va falloir convaincre d'aller soutenir le nouveau Front Populaire.
06:30On sait que Jean-Luc Mélenchon divise...
06:32Je suis celui qui ne cèdera pas face à l'extrême droite, au fascisme, etc.
06:38Voilà, je me dresse... Je ne sais pas, vous avez une autre idée ?
06:43Oui, moi, je pense que pour le coup, c'est toute la difficulté du nouveau Front Populaire.
06:46C'est-à-dire que c'est la difficulté, et c'est ce que veut Mélenchon.
06:49Mélenchon, il a un agenda qui n'est pas...
06:51Là, il y a un calcul politique qui est fait, là.
06:53Mais il le dit en sous-titre, s'il voulait.
06:57On a perdu.
06:59C'est ça qui est intéressant.
07:00Il le dit, on a perdu, et donc il faut éviter que les autres gagnent.
07:03Et c'est un peu, d'ailleurs, le discours d'Attal.
07:05C'est-à-dire que c'est ça qui est assez terrifiant.
07:07C'est-à-dire qu'Attal dit, en gros, ça ne sera pas le nouveau Front Populaire,
07:10ça ne sera pas nous, quasiment, il ne faut pas que ça soit les autres.
07:13Donc, en gros, c'est ça qui est important.
07:14Et Mélenchon, peut-être comme Attal, mais surtout Mélenchon, pense à 2027.
07:18C'est-à-dire que là, en l'occurrence, il n'est déjà même plus dans le deuxième tour de 2024,
07:21il est déjà en 2027.
07:22Et c'est tout le problème à l'intérieur de cette association, aujourd'hui.
07:25Ça, je pense, c'est un message qui était vraiment très important,
07:28parce que là, il fait du mal au nouveau Front Populaire, en réalité.
07:30Quand il met...
07:31Parce qu'il n'a pas envie de gagner, en fait.
07:33Exactement.
07:34Il n'a pas envie de gagner.
07:35On est d'accord.
07:36Lui, je veux dire, c'est un tripeur formidable.
07:38Surtout pas.
07:39Donc, il a gardé son coffre fort, peut-être, des 22% qu'il avait fait.
07:45Mais la théorie, enfin, le fond de sauce de Jean-Luc Mélenchon, c'est la Révolution.
07:53De toute façon, on sait, je vais faire la Révolution.
07:55Et je vais être en résistance.
07:57Mais je veux, moi, être en 2027, face aux...
08:00Il l'a dit.
08:01Ça sera moi, ça sera nous ou eux, et que ça soit dans les urnes ou dans la rue.
08:04Il n'est pas dans la prochaine échéance.
08:06Jordan Bardella l'invite à débattre, et il dit non, je n'irai pas, ce n'est pas un vote.
08:10Il y a quand même...
08:11Bon, il a essayé de virer un carteron à la France Insoumise,
08:15mais là, se dressent contre lui, quand même, des figures comme Ruffin et Clément Quilotin.
08:21Qui n'a pas gagné encore.
08:22Qui n'a pas gagné.
08:23Mais enfin, bon, il est de plus en plus contesté en interne.
08:26La majorité va s'insister pour le laisser une chance.
08:30Mais moi, je suis persuadée que, depuis le début, Mélenchon veut, en tout cas,
08:35peut-être gagner, à mon avis, 2027, c'est un peu cramé, il sera...
08:39Il y pense.
08:40Oui, mais est-ce qu'il ne va pas sucrer les fraises à un moment ?
08:43Est-ce que les Français vont vouloir continuer cette tactique du bruit et de la fureur ?
08:50Parce qu'on a vu que ce n'était pas très porteur.
08:53Mais, fondamentalement, il veut la révolution.

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