Législatives : que peut-il se passer dans les prochains jours ?
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NewsTranscription
00:00La gauche, elle a l'habitude du front républicain.
00:03Elle sait se rassembler, on l'a vu,
00:05face à la menace de l'extrême-droite.
00:08Les macronistes, c'est peut-être un peu plus compliqué
00:11et convaincre les candidats de se désister peut-être encore plus
00:15face à la centaine de triangulaires.
00:17Votre sentiment à tous les quatre ce soir ?
00:20Cette émission s'achève.
00:21Qu'est-ce qu'il va se passer dans les prochains jours ?
00:24Désistement en masse, triangulaire en masse.
00:27Pierre Lattri, c'est à vous.
00:29C'est une question un peu compliquée
00:31parce qu'effectivement, il va sans doute y avoir
00:34beaucoup de rebondissements.
00:36Les trois semaines de campagne précédentes
00:38avaient apporté leur lot de surprises.
00:40Je pense que les consignes ont été assez claires
00:43et que beaucoup de candidats vont choisir de se retirer.
00:46On pourrait en perdre 100, 200 triangulaires ?
00:49C'est difficile à calculer.
00:51Un certain nombre vont choisir de rester.
00:53La vraie inconnue, c'est est-ce que les électorats
00:56vont prendre cette logique-là ?
00:58On n'a pas de certitude. Une partie, c'est certain.
01:00Mais est-ce qu'on aura la majorité des électorats ensemble
01:04qui iront voter pour des candidats du NFP ?
01:06Là, on n'a pas vraiment de certitude sur ce sujet.
01:09Agathe Cachet, même question.
01:11Sans certitude, on devrait à peu près perdre
01:13la moitié des triangulaires.
01:15Les deux inconnues qui restent,
01:17c'est quels seront les comportements
01:19des Républicains et de la majorité présidentielle ?
01:22Est-ce qu'ils vont faire évoluer leur discours ?
01:25Le risque, c'est le risque du RN.
01:27Où vont-ils considérer que dans des calculs politiques,
01:30il y a d'autres enjeux qui prévalent pour eux ?
01:33Une seule chose qui paraît claire et sûre
01:35et que tous les leaders de gauche ont exprimé
01:38et qui vient d'être appelée par Gucksmann,
01:40c'est qu'à gauche, il n'y aura pas de tergiversation.
01:43Même si ça coûte un certain nombre de députés
01:46à l'Assemblée nationale le 7 juillet prochain,
01:49il n'y a qu'un seul combat pour les militants de gauche
01:52et pour la grande partie de la société civile,
01:54qui les soutiennent, c'est le combat mené
01:57contre le RN.
01:58Mistréa ?
01:59Moi, je suis assez dubitatif
02:01sur la force et la puissance des mots d'ordre venant de Paris.
02:04Je pense que ça va se régler au cas par cas,
02:07que l'autorité du président de la République
02:10est remise en question pour ce qui est du Bloc central,
02:13que chez LR, personne ne sait exactement
02:15qui est-ce qui dirige la boutique, si vous me permettez l'expression.
02:19Et donc, c'est principalement là.
02:21Je suis d'accord pour dire qu'à gauche,
02:24ça devrait jouer davantage,
02:26mais je doute que, si vous voulez, de toute manière,
02:31la majorité absolue échappe au RN,
02:35parce que, contrairement à ce qu'on voit,
02:37à ce qu'on croit, il y a beaucoup de triangulaires sur le papier.
02:41Jusqu'à 300, peut-être.
02:42Mais en fait, il y en a 100 qui sont déterminantes.
02:46Il y en a 200 qui, de toute manière,
02:49me paraissent aller au RN, quoi qu'il arrive.
02:52-"Le macronisme", c'est terminé ?
02:55Je pense que le macronisme n'a jamais existé
02:59qu'avec Emmanuel Macron et que, vous savez,
03:01c'est comme le gaullisme, c'est Malraux qui avait dit un jour
03:05que le gaullisme est mort avec De Gaulle.
03:07Il avait raison.
03:08Et le macronisme, je sais pas s'il a existé,
03:11mais il est mort.
03:12Vous partagez ce sentiment ?
03:14Non, je pense que, clairement,
03:16là, on est à un moment important de notre vie politique.
03:19Depuis le 9 juin, plein de gens n'ont pas encore pris compte
03:22de l'enjeu, et notamment dans le camp macroniste.
03:25Il y a plein de gens, des personnes âgées,
03:27parce qu'il faut le rappeler, les électeurs macronistes
03:31sont les plus âgés, très largement, plus de 65 ans.
03:34Ces gens-là s'accrochaient au macronisme
03:36comme ils s'étaient accrochés à la droite traditionnelle
03:39en se disant qu'ils m'assurent que ma vie va bien se passer.
03:43C'est ce qu'Emmanuel Macron a réussi toutes ces années.
03:46D'un seul coup, ce soir, tous ces gens se retrouvent
03:49qu'il n'y a plus de macronistes au 2e tour,
03:51qu'il n'y a plus un président avec une assemblée nationale
03:54qui le suit. Il n'y a plus la droite et le macronisme.
03:57Donc, d'abord, il faut se dire que toute cette nuit,
04:00plein d'électeurs macronistes vont passer une mauvaise nuit.
04:04Deuxièmement, il va falloir faire de la pédagogie
04:07pour aller leur expliquer, gentiment, tranquillement,
04:10moins brutalement que ça n'a été fait jusqu'à maintenant,
04:13qu'ils évitent que Bardella prenne la tête du pays
04:16et du gouvernement.
04:17Et le troisième point, pour que cela réussisse,
04:20eh bien, après une campagne
04:22dans laquelle le président de la République
04:24n'a cessé de dire les extrêmes,
04:26en mettant sur un pied d'égalité le RN et la France insoumise,
04:30voire même le nouveau Front populaire,
04:32il va falloir être très pédagogue
04:34pour faire comprendre à environ 70 % des électeurs macronistes
04:38qu'il faut sauver la République désormais.
04:40Et donc, je suis confiant, mais quand même très dubitatif
04:44sur la capacité qu'on va avoir dans les 24 à 48 heures qui viennent
04:48à calmer le jeu et à revenir à des sentiments
04:50un peu moins passionnels et à la raison,
04:52ce qui ferait du bien à ce pays, car il est observé
04:55de monde entier et d'Europe.
04:57On n'est pas pris pour les plus intelligents.