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AmusantTranscription
00:00:30Belle journée, n'est-ce pas?
00:00:31Oh oui, monsieur.
00:00:32Belle journée.
00:00:33Vraiment.
00:00:34Qu'est-ce qu'il y a?
00:00:35Vous pleurez, Grélie?
00:00:36Oh oui, monsieur.
00:00:37Mauvaise nouvelle de Suez?
00:00:38Non.
00:00:39Ah, bon.
00:00:40Moi, j'ai très bien dormi.
00:00:41Merci.
00:00:42Alors, tout est pour le mieux.
00:00:43Vous avez vos journées?
00:00:44Oui.
00:00:45Voilà, monsieur.
00:00:46Qu'est-ce que le temps fabrique?
00:00:47Oh, de la pluie.
00:00:48Ah, lui aussi.
00:00:49Dis-moi, Grélie, c'est gentil d'aller me chercher mes lunettes.
00:00:50Sauf erreur, il y en a maintenant dans ma chambre, quelque part dans la maison.
00:00:51C'est pas grave.
00:00:52C'est pas grave.
00:00:53C'est pas grave.
00:01:00C'est pas grave.
00:01:01C'est pas grave.
00:01:02C'est pas grave.
00:01:03C'est pas grave.
00:01:04C'est pas grave.
00:01:05C'est pas grave.
00:01:06C'est pas grave.
00:01:07C'est pas grave.
00:01:08C'est pas grave.
00:01:09C'est pas grave.
00:01:10C'est pas grave.
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00:01:13C'est pas grave.
00:01:14C'est pas grave.
00:01:15C'est pas grave.
00:01:16C'est pas grave.
00:01:17C'est pas grave.
00:01:18C'est pas grave.
00:01:19C'est pas grave.
00:01:20C'est pas grave.
00:01:21C'est pas grave.
00:01:22C'est pas grave.
00:01:23C'est pas grave.
00:01:24C'est pas grave.
00:01:25C'est pas grave.
00:01:26C'est pas grave.
00:01:27C'est pas grave.
00:01:28C'est pas grave.
00:01:29C'est pas grave.
00:01:30C'est pas grave.
00:01:31C'est pas grave.
00:01:32C'est pas grave.
00:01:33C'est pas grave.
00:01:34C'est pas grave.
00:01:35C'est pas grave.
00:01:36C'est pas grave.
00:01:37C'est pas grave.
00:01:38C'est pas grave.
00:01:39C'est pas grave.
00:01:40C'est pas grave.
00:01:41C'est pas grave.
00:01:42C'est pas grave.
00:01:43C'est pas grave.
00:01:44C'est pas grave.
00:01:45C'est pas grave.
00:01:46C'est pas grave.
00:01:47C'est pas grave.
00:01:48C'est pas grave.
00:01:49C'est pas grave.
00:01:50C'est pas grave.
00:01:51C'est pas grave.
00:01:52C'est pas grave.
00:01:53C'est pas grave.
00:01:54Gladys!
00:01:55Vous parlez?
00:01:56Oh mais non!
00:01:57Ça devait être un imbécile.
00:01:58Gladys!
00:01:59Gladys!
00:02:00Gladys!
00:02:01Ah!
00:02:02Vous voilà, Gladys.
00:02:03Et...
00:02:04Qu'est-ce que je voulais lui dire?
00:02:05Eh bien, dites...
00:02:06Dites du bonjour, ma chérie.
00:02:07Où étiez-vous, Gladys?
00:02:08Je cherchais le maître monsieur, madame.
00:02:09Ah!
00:02:10C'est lui qui les a trouvés, vous voyez.
00:02:11Quelque chose ne va pas ce matin, Gladys?
00:02:12Oh oui, madame.
00:02:13Pas bien grand chagrin pour un seul timon.
00:02:14Ah!
00:02:15Ah!
00:02:16Ah!
00:02:17Ah!
00:02:18Ah!
00:02:19Ah!
00:02:20Ah!
00:02:21Ah!
00:02:22Ah!
00:02:23C'est pas grave pour un seul timon.
00:02:24Ce n'est pas grave.
00:02:25N'est-ce pas, Malcolm?
00:02:26Pas grave.
00:02:27Pas grave.
00:02:28Pas grave.
00:02:29Mais non, mas non.
00:02:30N'est-ce pas Malcolm?
00:02:31Quoi?
00:02:32Ce n'est pas grave.
00:02:33Mais non, ce n'est pas grave.
00:02:34Vous voyez.
00:02:35Ah!
00:02:36De quoi s'agit-il?
00:02:37Ah!
00:02:38Allez, allez, Gladys.
00:02:39Ah!
00:02:40Ah!
00:02:41Ah!
00:02:42Ah!
00:02:43Ah!
00:02:44Vous avez le génie de la désorganisation.
00:02:46Ah!
00:02:47Oh!
00:02:48Et mangez, voulez-vous.
00:02:49Ce sera froid.
00:02:50Oh!
00:02:51Je me demande ce que Gladys peut bien avoir ce matin.
00:02:56Dites-moi, Malcolm, vous n'avez rien entendu cette nuit?
00:03:00Non, pourquoi? Il y avait quelque chose à entendre?
00:03:02Ah, non, non, non, vous plaisantez. Il faudra que je demande à Frankie.
00:03:06Non, à propos, j'aimerais savoir si l'ami de Dudley a fait bon voyage.
00:03:10Bonne idée, ma chérie.
00:03:11Il a dû arriver ici vers 23 heures. J'espère que Dudley aura su l'installer.
00:03:15Comment ça veut-il dire, le genre?
00:03:17Roger, Roger Trampton. Vous vous rappelez, il avait le même professeur de piano que Dudley.
00:03:22Ah, oui, bien entendu.
00:03:24Vous voyez qui je veux dire?
00:03:25Non, pas du tout.
00:03:28Vous faites un effort, voyons. Roger Trampton a joué à ce concert où nous étions.
00:03:32Et ensuite, il a soufflé avec nous.
00:03:34Ah, oui, ça y est, je vois. C'est un genre de garçon.
00:03:36Ah, oui. Oui, ça, je suis très contente.
00:03:38Dudley a besoin d'un camarade sûr. C'est une très bonne chose pour un garçon de son âge.
00:03:43Bonne idée aussi, ma chérie.
00:03:45Vous ne trouvez pas Dudley trop précoce?
00:03:48Dudley précoce?
00:03:49Ah, oui, ah, oui. Il dit, il fait des choses.
00:03:52Dudley est précoce.
00:03:54Il est précoce.
00:03:55Certainement. Vous savez, peut-être quand je ne suis pas là, ça m'est échappé.
00:03:59Il dirait n'importe quoi pour faire un bon mot.
00:04:01Et ferait pire encore pour amuser le premier menu.
00:04:04Les saucisses sont-elles assez grillées?
00:04:06Je n'aime pas les saucisses.
00:04:08Eh oui, je sais, mais sont-elles assez grillées?
00:04:10Je n'aime pas les saucisses, même assez grillées.
00:04:13Pourquoi, pourquoi n'achetez-vous jamais des oeufs?
00:04:15Ah, vous voulez dire, pourquoi n'achetez-vous jamais des oeufs?
00:04:18Pourquoi n'achetez-vous jamais des oeufs?
00:04:20Parce qu'ils sont beaucoup trop chers.
00:04:22Quels sont vos projets pour cet après-midi?
00:04:24Quand elle est au musée.
00:04:26Vous n'êtes pas malade?
00:04:28Non, mais à 12 ans, je n'ai pas mis les pieds. Je pensais y retourner.
00:04:32Ah, vous avez toujours eu des goûts d'artiste.
00:04:35Et, ah, McDonald's.
00:04:38Oui.
00:04:39Georges et Margaret viennent prendre le thé.
00:04:40Décidément, je irai au musée.
00:04:42Mais enfin, qu'est-ce que vous avez contre Georges et Margaret?
00:04:45Ils partent toujours de bonheur.
00:04:47Ils m'ennuient.
00:04:48Oh, vous n'êtes pas le seul.
00:04:50Donnez-moi une tasse de thé.
00:04:52Je n'en peux pas.
00:04:53J'espère que Francky fera bon accueil aux jeunes amies de Dudley.
00:04:56Euh, comment s'appelle-t-il, au juste?
00:04:59Si vous voulez, on l'appellera Bob.
00:05:02C'est gentil.
00:05:04Ah oui, Roger, Roger Trampton.
00:05:08Il y a des moments où elle m'effraie.
00:05:10C'est un garçon, ma chérie.
00:05:12Non, non, non, je parlais de Francky.
00:05:14Elle est effrayante.
00:05:15C'est de son âge.
00:05:17Vous buvez mon thé?
00:05:19Oh, pardon.
00:05:21Vous en voulez encore?
00:05:24Non, merci.
00:05:26Vous avez vu Claude ce matin?
00:05:27Non, pas encore, il travaille.
00:05:29Ah, comme j'aimerais que Francky et Dudley lui ressemblent.
00:05:31Il est tellement cernieux.
00:05:33T'as bien entendu, ma chérie, il est l'aîné.
00:05:35Oui, oui, mais il a toujours été sérieux.
00:05:37Oui, mais il a toujours été l'aîné.
00:05:40Vous avez vu sa nouvelle maquette pour le lotissement?
00:05:43Oui, toutes les maisons vont se ressembler.
00:05:45Bien sûr, c'est ce qu'il y a de beau dans un lotissement,
00:05:48c'est que toutes les maisons se ressemblent.
00:05:50En tout cas, comme style, c'est amusant.
00:05:53Oui, c'est du Louis XIII, ma colle.
00:05:56De toute façon, on peut dire que Claude se débrouille admirablement.
00:05:59C'est lui l'honneur de la famille.
00:06:01Ah, ah bon.
00:06:03De vrai, je trouve tous nos enfants très bien.
00:06:06Et parfois, je me le demande.
00:06:09Mais non, vraiment, vous...
00:06:11Vous n'avez rien entendu, c'est lui.
00:06:13Mais, ma chérie, qu'est-ce que j'aurais entendu,
00:06:15en admettant qu'il y ait eu quelque chose à entendre?
00:06:17Oh, je ne sais pas, des pas.
00:06:19Des pas dans l'escalier du dernier étage.
00:06:22Vous avez entendu quelque chose?
00:06:24Ah non, rien du tout, je vous assure.
00:06:25Il était 4 heures environ.
00:06:27Je crois bien, mais ma chérie,
00:06:28c'est eux qui se promènent dans l'escalier à cette heure-là.
00:06:30Ils mènent au grenier et à la chambre de Gladys.
00:06:32Ah, justement, pourquoi Gladys pleure-t-elle ce matin?
00:06:35Simple coïncidence.
00:06:37Où est mon enveloppe de serviettes?
00:06:39Votre enveloppe de serviettes?
00:06:41C'est celle avec la tête de Saint-Pierre.
00:06:44Ah, la voilà.
00:06:46Ah, merci.
00:06:48On dirait le chien du pacteur.
00:06:50Oui, mais c'est la tête de Saint-Pierre
00:06:52que Francky a voulu brober.
00:06:54Bonjour, tout le monde.
00:06:55Bonjour, maman.
00:06:56Bonjour, mademoiselle.
00:06:59Bonjour, papa.
00:07:00Comment va la politique?
00:07:01Mal.
00:07:02L'eau chaude.
00:07:03Ah, maman, ce matin,
00:07:04l'eau chaude était encore froide.
00:07:06Ça ne devrait pas, Adèle.
00:07:07Je tenais à vous l'entendre dire.
00:07:09Alors, qu'est-ce qu'il y a de bon ce matin?
00:07:11Saucis ou...
00:07:13Saucis.
00:07:14Ah, tout compte fait, je prendrai un peu de saucis.
00:07:16Les oeufs sont chers, Adèle.
00:07:18Ça se comprend.
00:07:19Pondre un oeuf, ça doit être terriblement difficile.
00:07:22Dis-moi, mon chéri, ton ami est-il bien arrivé?
00:07:24Tout à fait bien.
00:07:26J'espère qu'il vous plaira.
00:07:28Oh, certainement.
00:07:29N'est-ce pas, Malcolm?
00:07:30Terriblement difficile.
00:07:31Quoi?
00:07:32De pondre un oeuf.
00:07:37Vous savez, Roger a bien changé depuis que vous l'avez vu.
00:07:40Il est devenu bizarre, d'une violence.
00:07:42Ah bon?
00:07:43Oui, par exemple, il se bagarre avec tout le monde
00:07:45ou il jette tout par la tête brusquement.
00:07:48On ne sait pas pourquoi.
00:07:49Surtout les objets de valeur.
00:07:50Ah bon?
00:07:51Vraiment, Adèle, je me demande si dans ces conditions,
00:07:53tu as bien fait de...
00:07:54Mais dis-moi, mon chéri, ton ami serait-il...
00:07:56Enfin, le supposes-tu capable de se promener la nuit
00:07:59dans une maison qui n'est pas la sienne?
00:08:01Pourquoi cette question, maman?
00:08:02Auriez-vous entendu quelque chose?
00:08:04Moi?
00:08:05Que dire, j'aurais dû l'entendre, mon pauvre chéri, non.
00:08:07Non, je disais ça pour dire quelque chose,
00:08:09simple supposition.
00:08:10Eh bien, voyez-vous, je...
00:08:12Je ne connais pas si bien Roger
00:08:13pour pouvoir vous répondre exactement.
00:08:15Et toi, mon chéri, tu as bien dormi?
00:08:17Rien ne t'a réveillé, j'espère?
00:08:18Moi? Rien du tout.
00:08:20Mais alors, ce qui s'appelle rien du tout, aucun bruit!
00:08:24Bien sûr, mon chéri.
00:08:25Oh, j'espère que ton ami Roger est un gentleman.
00:08:28Un gentleman bizarre, mais un gentleman tout de même.
00:08:31Bien sûr.
00:08:32Quel gobeur!
00:08:33Si vous saviez, c'est un plaisir de lui raconter des histoires.
00:08:35Plus elles sont fortes, mieux il les avalent.
00:08:37Je lui ai dit que Francky avait 14 ans.
00:08:3914 ans, Francky?
00:08:41Oh, écoute, Dudley, tu n'aurais pas dû.
00:08:43N'est-ce pas, Malcolm?
00:08:44Bonne idée.
00:08:47Ah, je trouve ça amusant.
00:08:48Roger va traiter Francky en bébé avec beaucoup de condescendance
00:08:51et Francky sera furieux, ça lui fera du bien.
00:08:53Ton ami sera également furieux.
00:08:54Et il jettera tout par la fenêtre.
00:08:56Non, vraiment, Dudley, je me demande de plus en plus
00:08:58si tu as bien fait de l'amener ici.
00:08:59Mais oui, mais oui.
00:09:00Ça vous détruira un peu.
00:09:01Bonjour, parents.
00:09:02Ah, voilà la danseuse.
00:09:05Salut, frangin.
00:09:06Salut, frangine.
00:09:07Bonjour, ma chérie.
00:09:08Bonjour, papa.
00:09:09Bonjour, Francky, chérie.
00:09:10Oh, maman.
00:09:11Maman, j'ai été tout particulièrement déçue par l'eau chaude ce matin.
00:09:14C'est pour ça que tu t'es cru obligée de ne pas t'habiller.
00:09:16Non, je viens faire du sport avec la machine à ramer de Claude.
00:09:19Voilà.
00:09:20Papa, vous ne trouvez pas que j'ai maigri?
00:09:22Comment je sais? Je croyais que tu voulais engraisser.
00:09:24Oh, non, mon chou, maigrir.
00:09:26Bah, qu'est-ce qu'ils ont qui voulaient grossir?
00:09:28Attends.
00:09:29Tu es avec Claude ce matin?
00:09:30Oui, il était dans son bain tout à l'heure.
00:09:32Même que ça faisait de drôles de bruits.
00:09:34Ou c'était Claude qui chantait ou c'était la baignoire qui débordait.
00:09:37Tu seras là pour le thé.
00:09:38Qui vient?
00:09:39Jean-Gévain Garaf.
00:09:40Oh, non. Plutôt mourir.
00:09:41Nous mourrons ensemble, mes dix frères.
00:09:43Vous pourriez vraiment faire un petit effort, vous les deux.
00:09:46Ils partent toujours de bonheur.
00:09:47Je ne connais rien de plus rasoir que ces deux-là.
00:09:49Surveille tes expressions, Francky.
00:09:51Surveillez vos relations, maman.
00:09:54Je ne trouve pas quoi?
00:09:55Que Georges et Margaret sont les gens les plus empoisonnants que nous connaissions.
00:09:57Si, mais il ne faut pas le dire. Ce sont des amis de ta maman.
00:10:00Ils parlent tout le temps des Indes.
00:10:02Les chasses de Georges, les fièvres de Margaret,
00:10:04les dangers de Georges
00:10:07et les réceptions de Margaret
00:10:09et l'histoire du tigre royal que Georges a abattu.
00:10:12Assommé, tout juste.
00:10:14Pourquoi aimez-vous tant Georges et Margaret?
00:10:16C'est parce qu'ils ont été charmants pour moi.
00:10:18À quelle occasion?
00:10:20Je ne me rappelle plus.
00:10:23Tu sais, je leur dois de la reconnaissance.
00:10:25Ces délicieuses saucisses de porc sont faites avec du cheval.
00:10:28Je t'en prie, Dolce, ne te fais pas l'idiot.
00:10:30Il n'est jamais rentré un cheval dans cette maison.
00:10:33S'il en était entretien, on l'aurait entendu.
00:10:36Les hommes sont des nains pour le thé.
00:10:38Non.
00:10:39Claude sûrement. Il aime Georges et Margaret.
00:10:41Il les trouve respectables, assis,
00:10:43la force de l'action, comme il dit.
00:10:46Claude a raison.
00:10:47Peut-être, mais je trouve ça compliqué.
00:10:48Francky, c'est ton prix.
00:10:49Bonjour, père. Bonjour, mère.
00:10:51Bonjour, mon grand.
00:10:52Je suis désolé de vous avoir fait attendre.
00:10:54Personne ne t'attendait, vieux.
00:10:56Francky a chipé ma machine à ramer et ça m'a mis en retard.
00:11:00Avant de m'emprunter mes affaires,
00:11:01tu voudras bien la prochaine fois me demander si ça me dérange.
00:11:05C'est une sale habitude, Francky.
00:11:06Il ne faut jamais prendre ce qui ne vous appartient pas.
00:11:09Je ne prends pas une tête pareille.
00:11:11Pardonne-moi.
00:11:13Je te pardonne.
00:11:14Maintenant, tu me donnes une tasse de thé léger.
00:11:16Porter du thé me fatigue, même du thé léger.
00:11:18Très bien.
00:11:19Ah, à propos, mère, vous savez que le...
00:11:21Oui, c'est Claude.
00:11:22L'enchaine était froide.
00:11:24Oh, mais je t'en prie, Francky, mange proprement.
00:11:27Moi, je mange comme j'ai ma père autour de moi.
00:11:28Ne réponds pas à ta mère, veux-tu?
00:11:30Tu ramoses bien la tasse d'coeur.
00:11:31Mais tu n'es pas ma mère.
00:11:32Et qu'est-ce que t'en sais?
00:11:33Comment m'en rappeler? Je m'en fous.
00:11:35Ne commencez pas, voulez-vous.
00:11:37Votre père a l'homigrène.
00:11:40N'est-ce pas, Malcolm?
00:11:43Vous avez l'homigrène, chérie?
00:11:46Mais non, vous.
00:11:49Ah, vous l'aviez encore hier soir.
00:11:52C'est parti.
00:11:54Tiens, vous ne m'en avez rien dit.
00:11:56Vraiment, vous en prenez à votre grève, Malcolm.
00:11:58Des lettres, ce matin.
00:12:00Et un pour toi, mon grand.
00:12:01Vous désirez quelque chose, la vie?
00:12:03Non, pas... Madame, non plus.
00:12:05Non, merci.
00:12:06Vous êtes qui?
00:12:07C'est Francky, je crois.
00:12:08Ah, si, si.
00:12:09Oh, oui, madame.
00:12:10L'eau chaude et froide.
00:12:12Oui, je sais.
00:12:13Le jardinier m'a dit qu'il n'a jamais paru à faire tirer la chaudière.
00:12:16Bah, dit-lui d'ouvrir la clé.
00:12:18Bah, il est ouvert, madame.
00:12:19Ah, alors dit-lui d'la fermer.
00:12:21Je vais finir par faire éteindre la chaudière, chérie.
00:12:24Rien à craindre, père.
00:12:26Elle n'est pas allumée.
00:12:27C'est ce que je voulais dire tout à l'heure quand mère m'a coupé la parole.
00:12:30Merci, la vie.
00:12:34Cette chaudière et cette bonne commencent à m'inquiéter, sérieusement.
00:12:38Et pourquoi ne feriez-vous pas poser un fait tout tout tout seul, mère?
00:12:42Pourquoi, quoi, quoi faire, frère?
00:12:44Chaque maison de mon lotissement sera équipée avec un fait tout tout tout seul.
00:12:49C'est un appareil qu'on remplit hier bon matin et ça ne s'éteint jamais.
00:12:53Ça chauffe l'eau, ça fait la cuisine et ça lave la vaisselle.
00:12:57Je les aurais su, les jeunes architectes d'avenir.
00:12:59Pourrieuse.
00:13:00Dis-moi, Francky, si on faisait du bruit ce matin dans ta chambre.
00:13:03Mais je ramais avec la machine de Claude.
00:13:05Tu trouves pas que je maigris?
00:13:06Je sais pas, il y a 15 ans que je t'ai pas venue.
00:13:08Donne-le.
00:13:09Donne-le à tes dégoûtants.
00:13:10Qu'est-ce qu'il a de dégoûtant à cela, idiot?
00:13:11On part pas ainsi devant sa soeur.
00:13:12Mais c'est elle que je parle.
00:13:14Est-il bête?
00:13:15C'est incroyable.
00:13:16Dis-moi, Claude, tu te rappelles tout ce qu'il voulait redresser.
00:13:18Quel rapport cela tue?
00:13:19Quelqu'un n'apparaît seul, je suis incapable de marrer qui il s'agit.
00:13:22Ah, ça y est.
00:13:23Quoi donc, mère?
00:13:24J'ai attrapé la migraine de Malcolm, moi.
00:13:26Bien, alors qu'est-ce que vous faites aujourd'hui les uns et les autres?
00:13:29Que je puisse donner des ordres.
00:13:31Deux heures pour le thé et le dîner.
00:13:32Deux heures pour le thé.
00:13:33Deux heures pour le déjeuner et le thé.
00:13:34Oui.
00:13:3513 ans pour le dîner, le thé et le déjeuner.
00:13:37Euh, oui.
00:13:39Ben, puisque c'est comme ça, vous mangerez ce que vous trouverez.
00:13:41Ah, ça y est.
00:13:42C'est Cranley qui me l'a dit.
00:13:44Qui vous a dit quoi?
00:13:46C'est Cranley qui voulait grossir.
00:13:48Attends, monsieur.
00:13:51Bon, vous serez là pour le déjeuner?
00:13:53Oui, ma chérie.
00:13:54Et pour le dîner?
00:13:55Oui, ma chérie.
00:13:56Et pour le thé?
00:13:57Jean, c'est Margaret.
00:13:58Ne comptez pas sur moi pour le thé.
00:13:59Bien.
00:14:00Et Roger?
00:14:01Quel Roger?
00:14:02De quel Roger parlez-vous?
00:14:03Un ami de Dudley qui est arrivé cette nuit.
00:14:05Ah bon, il est déjà parti?
00:14:06Euh, Roger était très fatigué hier soir.
00:14:08Il a dû dormir tard.
00:14:09Il sera là pour le thé?
00:14:10Non.
00:14:11Où couche cet ami Dudley?
00:14:13Dans la chambre près de la tienne, Claude.
00:14:15J'espère qu'il n'est pas bruyant.
00:14:16J'ai horreur d'être réveillé la nuit.
00:14:18Oh, ben lui aussi, je suppose.
00:14:19Qui est tout juste ce Roger Dunn?
00:14:21Ah, un de mes amis.
00:14:23Il est gentil?
00:14:24C'est un langage, en France.
00:14:25Il est, je ne sais pas quoi, avec Dunway, le latin, je crois.
00:14:28Oh, mais non, le piano.
00:14:30Oui, un instrument.
00:14:36Vous êtes en train de me dire qu'il joue aussi bien du piano que de la flûte?
00:14:39Oui, chérie.
00:14:40C'est un artiste.
00:14:41C'est une plaisanterie, Dunn, n'est-ce pas?
00:14:43Certainement pas.
00:14:44Pantalon de bleu, sandales de corde, cheveux longs et sales,
00:14:49une lavalière qui débouline, un tempérament exalté.
00:14:52Oui, je ne l'ai jamais connu autrement.
00:14:54Je ne vois pas pourquoi nous recevons ici des personnages de ce genre.
00:14:57Ça nous donne très mauvaise réputation.
00:14:59Oh, ce n'est pas pire que de recevoir des escrocs.
00:15:01Oui, alors ferais-tu, par hasard, allusion aux gens avec lesquels je travaille?
00:15:05Mon pauvre garçon.
00:15:06Les gens capables de vendre à d'autres gens un seul de tes pavillons Louis XIII
00:15:10sont forcément des escrocs, par définition.
00:15:12Doucement, Dunn.
00:15:13Mais enfin, tu ne sais pas ce que tu dis.
00:15:15Enfin, j'espère que tu garderas ton précieux ami aussi loin que moi que possible,
00:15:19parce que je suppose que vous taperez toute la journée sur le piano.
00:15:22Ça ne te dérangera pas, mon grand.
00:15:24On peut à peine entendre le piano du haut de la maison.
00:15:26Non, mais justement, on se demande toujours si on l'entend encore ou si on n'entend plus.
00:15:31Qui veut la dernière fois? C'est moi.
00:15:33C'est moi aussi, mais il faut la garder pour Roger.
00:15:35Quel Roger?
00:15:36L'ami de Dunn, chérie.
00:15:37Donnez-la-moi.
00:15:38Non.
00:15:39S'il ne sera pas qu'il y en avait, maman.
00:15:40Charmante nature.
00:15:42Dis-moi, tu commences par maigrir en ramant sur les machines qui ne t'appartiennent pas,
00:15:46puis tu grossis en te précipitant sur les saucisses des autres.
00:15:49Non, vraiment, il y a des moments où je te comprends mal.
00:15:52J'adore ramer et j'adore les saucisses.
00:15:54Voilà.
00:15:55Eh bien, mange les saucisses d'abord et rame ensuite.
00:15:57J'ai fait l'autre jour un calcul à...
00:15:59Vous avez raison, n'est-ce pas, Vassone?
00:16:01J'ai fait l'autre jour un calcul à...
00:16:04Vous avez tous raison.
00:16:06J'ai fait l'autre jour un calcul, un calcul très intéressant.
00:16:14Vraiment, mon grand?
00:16:16J'ai calculé que la distance que je rame chaque matin sur ma machine
00:16:20est égale à la distance qui sépare Putney de Cambridge un jour de semaine.
00:16:26Ah oui?
00:16:28Mais alors, il s'agit de s'entendre un jour de semaine à quelle heure?
00:16:34C'est certainement très bon pour toi, mon grand.
00:16:36Mais certainement, mais le sport est essentiel pour la santé du corps et pour celle de l'esprit.
00:16:41Pour celle de l'esprit aussi?
00:16:42Oui.
00:16:43Alors, rame, mon garçon, rame.
00:16:45Il est malheureux que tu n'en fasses pas autant.
00:16:47Apprends que sans le sport, on n'arrive jamais à un bon contrôle de soi-même.
00:16:51Parce que toi, tu as un bon contrôle de toi-même.
00:16:53Parfaitement, oui.
00:16:54Mon oeil.
00:16:55C'est le mien.
00:16:56Vous êtes deux petits imbéciles d'une vulgarité effrayante.
00:16:59Je ne te parierais au moins imbécile si tu étais un tout petit peu plus naturel, toi.
00:17:03C'est vrai, tu mets des cols platés et des manchettes à tout ce que tu dis.
00:17:05Ah, il part ramer de Londres à Tokyo.
00:17:07Et retour, il aura toujours une tête d'oreille.
00:17:10Est-ce qu'il nous grossit assez, Claude?
00:17:11Il me semble, oui.
00:17:13Je ne veux pas que tu sois grossier avec ton frère aimé.
00:17:15Claude nous ennuie, maman, avec tes principes et son contrôle de lui-même, c'est vrai.
00:17:19Moi, ma devise, c'est...
00:17:21Abat la virginité avant le mariage!
00:17:24Waouh!
00:17:25Bravo, petit cerf!
00:17:26Non, mais quelle heureuse!
00:17:27Tranquille, je t'interdis de...
00:17:29Oh!
00:17:30Malcolm!
00:17:31Malcolm!
00:17:32Vous avez entendu votre fille?
00:17:33Non, non.
00:17:35Elle a dit abat la virginité avant le mariage.
00:17:39Excellente idée.
00:17:42Mais vraiment, Malcolm, il devient très difficile d'élever une famille dans ces conditions.
00:17:46Chaque fois que je veux avoir recours à votre autorité paternelle,
00:17:49je vous trouve en train de faire un de vos maudits concours de journal.
00:17:52Ah, non!
00:17:53Votre prestige en souffre, croyez-moi.
00:17:55Témoin tranquille qui se permet de dire des horreurs inouïes
00:17:59sans réussir à vous faire quitter vos mots croisés.
00:18:01Ce ne sont pas des mots croisés, ma chérie.
00:18:03Écoutez plutôt.
00:18:04Étant donné qu'une boîte de bon cirage black boy peut faire reluire
00:18:07100 paires de chaussures moyennes de 40 pour un prix total de 5 shillings,
00:18:12trouvez combien il en coûterait pour relier Londres à Birmingham
00:18:15avec des chaussures de 40 placées bout à bout
00:18:18et astiquées avec du bon cirage black boy.
00:18:21Non, enfin, il ne s'agit pas de cirage, Malcolm.
00:18:24Il s'agit de l'honneur de notre famille.
00:18:26Bien, ma chérie. Vous n'avez plus besoin de moi.
00:18:30Votre fille vient de prononcer une chose horrible et je vous demande de s'éviter.
00:18:33Maman, je n'ai rien dit d'horrible.
00:18:35Je m'intéresse aux questions sexuelles, c'est tout.
00:18:37Bravo, petite soeur.
00:18:38Avec l'imaginarum et les saucisses, ça te fait au moins un but dans l'existence.
00:18:41Vous me dites donc.
00:18:42Bien sûr.
00:18:43Mais d'ailleurs, je ne suis pas la seule à m'intéresser aux questions sexuelles dans cette maison.
00:18:46Quoi?
00:18:47Oui.
00:18:48Dis-moi, Claude, n'as-tu rien entendu cette nuit?
00:18:50Cette nuit? Non.
00:18:53Dis-le, papa.
00:18:54Tu me parles, chérie.
00:18:56Vous êtes tous d'horribles menteurs.
00:18:58Mais tais-toi, francu, personne n'a rien entendu parce qu'il n'y avait rien à entendre.
00:19:01Mon oeil!
00:19:02Ce matin, à 4 heures, quelqu'un descendait l'escalier du dernier étage.
00:19:06Oui, vous le savez tous.
00:19:08Il y en avait un qui sait tout particulièrement, je ne sais pas encore lequel.
00:19:10Mais personne n'a descendu cet escalier.
00:19:12Mon oeil, maman.
00:19:14Laisse-nous en paix avec ton oeil.
00:19:17Et puisque tu ne tiens pas à le savoir, la personne qui a descendu l'escalier cette nuit, c'était moi.
00:19:23Voilà, je venais du grenier.
00:19:27Mon oeil!
00:19:28La personne qui descendait l'escalier était un homme et cet homme sortait de la chambre de Gladys.
00:19:32Cela ne prouve rien.
00:19:34C'était peut-être Gladys elle-même.
00:19:35Non, je l'ai entendu qui refermait la porte doucement,
00:19:37pendant que le type s'évertuait à ne pas faire craquer les marches.
00:19:40Encore un qui avait, comment tu dis, le contrôle de lui-même.
00:19:44Diable, cherches-tu à insinuer, tranquille?
00:19:46Mais j'insinue, mère, qu'une personne de cette maison couche avec la bonne.
00:19:50Je te prie de surveiller ton langage.
00:19:52Mais quelle horreur.
00:19:53C'est impossible.
00:19:54Alors, c'est qui en France qui gère?
00:19:56Ça ne peut pas être Roger tout de même.
00:19:57Ah ça, ça m'étonnerait bien.
00:19:59Ah, ce n'est pas moi qui l'emblâmerais.
00:20:00Gladys est adorable.
00:20:01Franck, qui voyons!
00:20:02Je trouve seulement qu'arriver dans une maison à onze heures,
00:20:04et ressortir cinq heures plus tard de la chambre de la bonne, c'est glorieux.
00:20:10Mais un peu précipité.
00:20:11N'est-ce pas, papa?
00:20:12Certes.
00:20:13Oui.
00:20:14Non, remarquez, ce n'est peut-être pas lui.
00:20:16C'est peut-être...
00:20:17Deadron!
00:20:18Franckie, je t'ordonne, s'il te plaît.
00:20:20Laissez faire, mère.
00:20:21Ou Claude.
00:20:22Oh, pauvre folle.
00:20:23Ou encore...
00:20:24l'honorable Malcolm Smith.
00:20:27Oui, l'ancien.
00:20:28Ce qu'il faudrait savoir, c'est la distance qui sépare l'ombre de...
00:20:32Non, Franckie, Franckie, je ne peux plus t'en finir avec ces jeux ridicules.
00:20:35Tais-toi, ou quitte la pièce.
00:20:37Enfin, ton assistance est tout à fait déplacée.
00:20:40Je sais aussi bien que quiconque la particularité de cette maison.
00:20:47Que voulez-vous dire?
00:20:49Je veux dire que personne n'était cette nuit dans l'escalier de la ville.
00:20:54Enfin, personne de vivant, personne de matériel, de tangible.
00:21:00Et vous me comprenez?
00:21:01Pas du tout, mère.
00:21:02Tu comprends, toi?
00:21:03Les révues, c'est plutôt le rayon de papa.
00:21:06Je regrette que vous me pensiez à mettre les points sur les i.
00:21:09Il s'agit du vieux Jack.
00:21:13Et quel vieux Jack?
00:21:15Mais le vieux Jack, voyons.
00:21:17Le fantôme d'Ed Smith.
00:21:19Maman, non, non, pas le vieux Jack.
00:21:21Pas le vieux Jack dans l'escalier Gladys, ni dans la chambre de Gladys.
00:21:24Que voulez-vous que Gladys fasse avec un fantôme?
00:21:26Vous ne parlez pas sérieusement, mère.
00:21:28Les fantômes ne font pas fraquer les escaliers.
00:21:30C'était pourtant bien le vieux Jack, n'est-ce pas, Malcolm?
00:21:32Non, je suis désolé, monsieur, mais le vieux Jack, c'est vraiment impossible.
00:21:36Voilà, voilà 50 ans qu'il est inutilisable à la suite d'un accident.
00:21:41Mon arrière-grand-père lui-même n'y croyait pas avant le champion whisky.
00:21:46Mère, je regrette votre attitude qui m'oblige à admettre ce scandale comme une chose réelle.
00:21:52Le vieux Jack était pourtant une explication commode, élégante, discrète.
00:21:57Beaucoup de vieilles familles ont un fantôme.
00:22:00Et lorsqu'on en a un, c'est pour s'en servir.
00:22:02Eh bien, trouvons-en un autre, mais un jeune.
00:22:04Impossible maintenant de passer sous le silence d'un incident de cette nuit.
00:22:07Ça, Francky a raison.
00:22:09Quelqu'un est sorti ce matin de la chambre de Gladys.
00:22:11Je l'ai entendu moi-même.
00:22:13Tout le monde l'a entendu.
00:22:18Et puisque vous n'avez pas voulu du vieux Jack,
00:22:21je me vois forcée de rechercher qui est le personnage qui est sorti ce matin de chez Gladys.
00:22:24Demandez-le à Gladys elle-même.
00:22:27Alors, qui peut me dire combien font 4728 multipliés par 700...
00:22:33Euh, 554 808, père.
00:22:37Ah, c'est vrai. Merci.
00:22:39Oh, quel calcul assez prodigieux tu fais, mon grand.
00:22:43Déjà tout jeune, tu étonnais tes professeurs.
00:22:46Oh, je me souviens. Je me souviens d'un certain jour où tu...
00:22:50Qu'est-ce que j'étais en train de dire?
00:22:52Il était vaguement question de Gladys.
00:22:54De... Ah oui, ah oui.
00:22:56Donc, je ne peux questionner Gladys.
00:22:58D'abord parce que ça me serait très pénible.
00:23:00Ensuite, parce qu'elle est très susceptible.
00:23:02Et alors, mère, quelle importance a-t-il?
00:23:04On voit bien que ce n'est pas toi qui es à chercher des domestiques.
00:23:07Gladys est une perle.
00:23:08Ah, vous êtes au moins deux à être au-dessus de sa vie.
00:23:10Si elle me quitte, jamais je ne retrouverai la pareille.
00:23:14Mais bien entendu, ça n'enlève rien à la gravité de son acte, m'en parle.
00:23:18Il faut agir avec prudence, avec dignité.
00:23:21Voilà.
00:23:23Le vieux Jack était bien commode.
00:23:25Oh, eh bien, disons que c'était le vieux Jack.
00:23:27Non, non, trop tard.
00:23:29Il fallait au moins faire semblant d'y croire tout à l'heure.
00:23:31Dix heures déjà.
00:23:32Bon, il faut que j'aille voir mon chantier de la nouvelle caserne des Girl Scouts.
00:23:36Je la croyais terminée.
00:23:37C'est celle des Boy Scouts qui est terminée.
00:23:40Ce n'est pas la même?
00:23:41Non, parce que la séparation des sexes est indispensable.
00:23:45Comment veux-tu qu'on apprenne aux garçons à être des hommes
00:23:49si on les laisse tout le temps avec des filles?
00:23:51Mais je croyais pourtant que c'était le meilleur moyen, non?
00:23:54Oh, mais d'abord, quelle migraine.
00:23:57Où vas-tu, mon grand?
00:23:58Je viens de le dire à Francky.
00:23:59Ah bon, je le lui demanderai alors.
00:24:01Mais vous partez aussi?
00:24:03Oui, je vais faire un tour au golf.
00:24:05Ah bon?
00:24:06Ah bon?
00:24:07Alors quand vous avez fini vos concours de journaux, vous allez jouer au golf?
00:24:09Non, mais normalement, je vous le rappelle,
00:24:11il devient très difficile d'élever une famille dans ces conditions.
00:24:14Je me demande où j'ai mis mes cartes chez moi.
00:24:16Bon, tu vas au golf, mon grand?
00:24:18Fais bien attention de ne pas trop t'apparter.
00:24:20Mais je ne vais pas au golf.
00:24:22Mais pourquoi? Puisque tu l'as décidé.
00:24:24Il vaut toujours faire ce que l'on a décidé.
00:24:29Il est certainement mort.
00:24:31Tout dépend de qui tu parles.
00:24:32Mais de l'ami d'Edouard, bien sûr.
00:24:34Gladys a dû le poignarder dans sa chambre.
00:24:36Il est allé mourir dans la sienne et je parie qu'il y a du sang sous la porte.
00:24:40C'est l'artiste, ma chérie.
00:24:42Je serai célèbre un jour.
00:24:43Oui.
00:24:45Oui, je me demande si je serai célèbre un jour, moi aussi.
00:24:48Je te demande. Tu as du talent.
00:24:51Je ne savais pas que vous occuquiez ces choses-là, père.
00:24:54J'aime bien savoir ce qui se passe dans cette maison.
00:24:59Eh bien, voyez-vous, j'ai fait des progrès.
00:25:02Et j'espère pouvoir gagner ma vie dans 4 ou 5 ans.
00:25:04Même si c'est en jouant dans les rues.
00:25:05Oh, c'est bon jouer dans les rues. Je ne sais pas si tu as bien fait de choisir le piano.
00:25:09C'est pas compréhensible.
00:25:12Dis-moi, Francky.
00:25:13Oui.
00:25:14Ça te ferait plaisir d'avoir un frère célèbre?
00:25:16Oui.
00:25:17Ma question, c'est que ce frère soit toi.
00:25:19Je n'aimerais pas que Claude soit célèbre. Il deviendrait insupportable.
00:25:21Les architectes ne deviennent jamais célèbres, ma chérie.
00:25:23Même si ils font des choses inoubliables.
00:25:25Ainsi, personne ne connaît l'architecte de la Tour de Londres ni celui de Westminster.
00:25:28Après le dernier référendum organisé par le Times sur les professions célèbres,
00:25:32les architectes sont arrivés avant-derniers.
00:25:35Et les pianistes?
00:25:36Les troisièmes.
00:25:38Waouh! Voilà qui est encourageant. Je vais travailler.
00:25:42Si Roger se réveille, appelez-moi. Je suis sûr que ça vaudra un déplacement.
00:25:48En réalité, les pianistes sont arrivés aux 11e et il y a des mensonges qui sont de bonnes actions.
00:25:52Bien sûr, mon chou.
00:25:56Je me demande s'il est bien convenable que tu m'appelles toujours mon chou.
00:25:59Vous êtes un chou, je n'en suis pas responsable.
00:26:02Vous savez, je crois que Doug deviendrait très vite un grand pianiste si il était encouragé par les siens.
00:26:07Les familles bourgeoises n'encouragent jamais l'invocation artistique de leurs enfants, ma chérie.
00:26:11Ils ont d'autant plus de mérite à arriver à quelque chose.
00:26:15Voilà.
00:26:17Non, ce qu'il faudra à Doug, c'est une femme qu'il aime.
00:26:20Une femme peut facilement croire à un homme qu'il a du génie.
00:26:22C'est le principal.
00:26:23Elle arrive même à le faire croire aux autres.
00:26:25Finalement, il n'y a plus qu'elle qui sache. Réellement, il faut s'en tenir.
00:26:27Voilà ce qu'il faudra à Doug.
00:26:28Il l'a peut-être déjà.
00:26:29Non, mon chou. Je l'aurais su tout de suite.
00:26:32L'air de rien, je contrôle de très près le niveau sexuel et sentimental de cette maison.
00:26:36C'est ton âme.
00:26:38Oui, c'est pourquoi cette histoire de gladisme déconcerte.
00:26:41Qui diable a bien fait passer la nuit avec elle ?
00:26:47Pas vous, tout de même.
00:26:52Je me demande si tu me respectes toujours comme tu le devrais.
00:26:56Il faut que je prenne cette affaire en main. Maman n'y arrivera jamais sans mes conseils.
00:27:02Croyez-vous qu'un jeune pianiste arrivant la nuit dans une maison inconnue
00:27:05puisse repérer du premier coup qu'il y a là une petite bonne charmante au dernier étage ?
00:27:09Les pianistes sont de grands sensitifs, ma chérisse.
00:27:12Alors, on me conseille-tu d'aller ce matin ?
00:27:14Mais vous avez parlé du golfe tout à l'heure.
00:27:16Ah oui, oui, en effet.
00:27:18Ah, vous ne t'aurez plus, Gladisse ?
00:27:20Non, monsieur. Monsieur sera là pour le déjeuner.
00:27:22Non, non, non, ce n'est pas moi qui m'occupe de ces choses-là.
00:27:25Non, elle est là, madame. Elle a dû le noter quelque part.
00:27:27Je vais faire un petit tour au golfe.
00:27:32Gladisse, est-ce que la mise aux aides est arrivée ?
00:27:34Elle doit être dans la chambre à côté de celle de Claude.
00:27:36Ah, il est là, mademoiselle. Je l'ai entendu à travers la porte.
00:27:39Ah oui, c'était qui ?
00:27:40Du bruit.
00:27:41Quel bruit ?
00:27:42Je ne sais pas, un bruit.
00:27:49Dis-moi, Gladisse, êtes-vous sensible au bruit ? La nuit, par exemple ?
00:27:54Oui.
00:27:55Ah oui, je suis très sensible.
00:27:57En effet.
00:27:58Vous n'êtes pas la seule.
00:28:00D'ailleurs, ce matin à 4 heures, tout le potentiel sensible de la maison devait être en action.
00:28:05C'est possible, mademoiselle ?
00:28:07Je ne sais pas.
00:28:09Gladisse, vous êtes terriblement flippée. Le sable est venu.
00:28:14Non, je ne m'en doutais même pas, mademoiselle.
00:28:18Bon, allez, passez à la porte de la mise aux aides.
00:28:20Et dites-lui que l'avenir appartient aux jeunes gens qui se lèvent tôt.
00:28:23J'ai rien, mademoiselle.
00:28:27Très flippée, Gladisse. Vraiment très flippée.
00:28:35Bonjour, monsieur.
00:28:37Bonjour.
00:28:41Qui êtes-vous ?
00:28:43Je suis Roger.
00:28:46Roger Cranston.
00:28:49Ah, c'est vous !
00:28:51Et vos cheveux ?
00:28:54Je ne sais pas, vous voyez ?
00:28:56Je ne sais pas, vous voyez ?
00:28:58Je ne sais pas, vous voyez ?
00:29:00Je ne sais pas, vous voyez ?
00:29:02Je ne sais pas, vous voyez ?
00:29:04Vous permittez j'apportais ?
00:29:07Et votre pantalon de velours ?
00:29:08Delai m'a dit que vous portiez des pantalons de velours, des chandales et des cheveux longs et sales.
00:29:12Moi je sais pas, c'est encore une des étapes désintéressantes.
00:29:14Alors là, certainement petite, ça vous fait marcher !
00:29:17Petite ?
00:29:19Enfin, c'est bien vous, Franqui.
00:29:20Oui.
00:29:21Vous êtes le plus reparlée de moi ?
00:29:22Oh là là, l'homme de paume.
00:29:23Tiens, tenez, levez-vous-donc un petit peu là pour vous voir.
00:29:27Que je me lève ?
00:29:28Allez.
00:29:34Et voulait-il que je marche sur les mains?
00:29:43Delay m'avait prévenu, mais tout de même, je ne vous voyais pas si grande.
00:29:47Je ne suis pas grande.
00:29:48En plus, la joie, c'est mon préféré.
00:29:49Vous ne connaissez pas les cheveux d'un vrai pianiste, non?
00:29:50Oui, je suis pianiste.
00:29:51C'est normal.
00:29:52Moi, je joue avec les mains.
00:29:53Ah oui?
00:29:54Ça l'est vraiment pour une andouille.
00:29:55Moi, je ne vous connais pas encore beaucoup.
00:29:56On relit avec ça.
00:29:57Oh, pardon.
00:29:58Oh, c'est vraiment, vous êtes une enfant étonnante.
00:29:59Delay avait raison.
00:30:00Combien de temps comptez-vous rester ici?
00:30:01Ah, bien, vous m'avez parlé de trois semaines.
00:30:02Il voit grand.
00:30:03Bien, je resterai ici aussi longtemps que vous me preniez le supporté.
00:30:04Ah, moi, bien sûr.
00:30:05Je vous mettrai en charge de la maison.
00:30:06Moi, je vais me faire un peu de l'eau.
00:30:07Je vous mettrai en charge.
00:30:08Je vous mettrai en charge.
00:30:09Un instant.
00:30:10Je vous mettrai en charge.
00:30:11Vous venez avec nous.
00:30:12C'est ce que j'avais dit.
00:30:13J'aurais laissé un peu de l'eau.
00:30:14C'est ça, c'est ça.
00:30:15de l'année raison. Combien de temps potez-vous rester ici? Ah, eh bien Donne m'avait parlé de trois semaines. Il voit grand.
00:30:22Bien alors, disons-je, je resterai ici aussi longtemps que vous pourriez me supporter. A moins bien évidemment que vous ne soyez fatigué de nous avant que
00:30:28nous ne le soyons de vous. Voilà, voilà, voilà.
00:30:30Donne, vous pouvez me dire que vous êtes stupéfiante pour votre âge. Moi, évidemment, je croyais qu'il me racontait des blagues, mais bien que...
00:30:36On devrait être sur l'appétit, tout ça ne marche pas.
00:30:39Je dois dire qu'elle a une visée fraîche. Enfin, moi, je n'ai jamais rencontré une gamine qui nous soit comparable.
00:30:46C'est un compliment. Mais bien sûr.
00:30:56Quelle drôle de petite fille.
00:30:59C'est une tradition chez les pianistes de caresser la joue des jeunes filles comme ça qu'ils ne connaissent pas. Nous n'avons pas fait nos gamins.
00:31:04Je peux vous permettre, mais j'ai presque le double de votre âge.
00:31:07Et puis, je connais un tas de choses à sur la petite Francie, vous savez.
00:31:09Est-ce que vous savez, par exemple, que la petite Francie a vingt ans passé?
00:31:19Comment ça? Comment ça? Vous dites que...
00:31:23C'est impossible, ça. Daudelet m'a affirmé que vous avez...
00:31:28Oh, là, mon Dieu.
00:31:29Qui m'a dit qu'avez-vous les blagues de Daudelet, ne prenez qu'elle.
00:31:31Oh, excusez-moi, mademoiselle. Je suis désolé. Je vous prie de donner des plaisanteries seulement inattendues.
00:31:38C'est impossible.
00:31:39Je ne vous en veux pas.
00:31:40Mais quand même, je pense que j'ai failli vous tirer les cheveux, moi.
00:31:43Et puis, même vous embrasser.
00:31:44C'est vrai. La prochaine fois que c'est deviné, vous viendrez à l'esprit.
00:31:49Pensez à me faire choisir, voulez-vous.
00:31:50Tiens, Rocher. Déjà levé à l'aube?
00:31:54Dis-moi, que pensez-vous de Francky? Stupéfiante pour son âge, non?
00:31:58Très simple.
00:31:59Idiot.
00:32:02Je vois que vous êtes au courant. Tant pis pour moi, je crois que ça a duré au moins une semaine.
00:32:05Dis-moi, est-ce que ton frère est né d'Orson?
00:32:07Pas du tout. C'est un architecte.
00:32:09Comme personne au monde.
00:32:10Si tu veux lui faire plaisir, parle-lui de l'autisme. C'est le poète de l'autisme.
00:32:14Ah, oui? Eh, dites-moi, c'est vrai, toi?
00:32:16Oui, c'est vrai. Il a un petit père et mère.
00:32:18Ah, adorables tous les deux. Tu verras.
00:32:20T'il Rococo?
00:32:21Sarpo!
00:32:22Vous êtes tombés dans une famille bizarre, j'ai autant vous le dire tout de suite.
00:32:25Oui, ça, je commence à m'en douter, Francky.
00:32:26Non, la vérité, c'est que nous nous connaissons tellement que nous ne nous remarquons plus.
00:32:29Alors, quand nous sommes ensemble, eh bien, nous parlons tous à la fois.
00:32:31Dites-moi, ça doit être terriblement fatigant.
00:32:33Non, on dit n'importe quoi.
00:32:35Mais non, c'est pas ça, c'est fatigant. C'est pour celui qui écoute.
00:32:37Le papa nous a demandé d'écouter.
00:32:39Ah, bon? Bon. Eh, alors.
00:32:41Écoute, Francky, quand je te présente...
00:32:43Ah, venez encore là, tous les deux. Et ton piano, Douglas?
00:32:46Il est là aussi, maman.
00:32:47Ah, oui?
00:32:48Et, ah non, non, non, monsieur, nous n'avons besoin de rien cette semaine.
00:32:52Maman! Maman, je vous présente Roger. Roger Trampton.
00:32:58Ah, comment allez-vous, Roger? Avez-vous bien dormi?
00:33:01Aimez-vous les saucisses? On vous en a gardé une.
00:33:03Mais je ne sais pas où on l'a mise.
00:33:05Bon, avec un peu de chance, je pense que je vais la retrouver.
00:33:09La moins folle de la famille.
00:33:11J'ai l'impression de bien aimer pour quand on lui dira bonjour.
00:33:13Ah, oui, à propos, il faut que je te prévienne.
00:33:16Elle va te demander de rester pour le thé.
00:33:18Je refuse.
00:33:19Question de vie ou de mort.
00:33:21Georges et Margaret viennent.
00:33:23Georges et Margaret, qui est-ce?
00:33:24Mais qu'est-ce que ça peut vous faire, puisque vous ne les connaîtrez jamais?
00:33:26C'est incompréhensible. Qu'est-ce que nous en avons?
00:33:29Dis-donc, je crois qu'il m'a fait très envie d'aller me chercher mes lunettes.
00:33:32Je les avais dans mon bureau.
00:33:35Ah, oui.
00:33:36Bonjour, madame.
00:33:37Bonjour.
00:33:40Ah, monsieur, vous êtes l'ami des bébés, sans doute.
00:33:45Bonjour.
00:33:47C'est charmant, ce garçon.
00:33:48Tu m'as dit que c'était pour ta maman.
00:33:50Elle prétend que c'était très urgent, mais elle n'est pas capable de se rappeler de toi.
00:33:53Non.
00:33:54Alors, Doug, je te souhaite le dernier réseau du cacao piteuse dans le tas.
00:33:58C'est un régal.
00:34:02Je te présente mon père.
00:34:04Geoffroy.
00:34:05Non, c'est un chou, vous savez.
00:34:06Certainement.
00:34:07Oh, dites-moi, Rocher.
00:34:08Est-ce que je pourrais vous écouter lorsque vous jouerez du piano?
00:34:11Mais bien sûr.
00:34:12Mère aussi?
00:34:13Oh, ça va sans dire.
00:34:14C'est impressionnant, ça l'aide beaucoup dans ses problèmes de journal.
00:34:15Pas là.
00:34:16Oh, dis-moi, Doug, as-tu vu ton père?
00:34:18A peine.
00:34:19Au seigneur, je ne sais pas si c'est lui qui veut me parler ou si c'est moi qui te cherche.
00:34:21La vie devient impossible.
00:34:23Oh, mon Dieu.
00:34:24La vie s'est oubliée de changer.
00:34:25Nous, des poissons rouges.
00:34:26Tu veux t'en occuper?
00:34:27Tranquille.
00:34:28Monsieur Johnston, j'espère que vous vous plairez parmi nous.
00:34:31Dans quelle direction est parti Malcolm?
00:34:33Nord, nord-est.
00:34:34C'est la scène de périmétrie devant ta mère.
00:34:36Ah, voilà Claude.
00:34:38Monsieur Johnston, je vous présente Claude, mon fils aîné.
00:34:41Ah.
00:34:42Il construit des petits machins charmants.
00:34:44Oh, enfin, mère veut dire que je suis architecte.
00:34:49Bonjour, monsieur.
00:34:50Mère, cette maison est impossible.
00:34:51On m'a encore chipé les époques de mon étude comparative.
00:34:54C'est la pile qui est sur ton bureau?
00:34:57Oui.
00:34:58Alors, où est-elle à présent?
00:35:00Dans la salle de bain.
00:35:02Je m'en suis servie pour grimper dessus et attraper la réserve de sablonnettes ce matin.
00:35:07C'est une ouïe.
00:35:09On a du mérite à ne pas se mettre en colère.
00:35:13Enchanté de vous avoir vu, monsieur.
00:35:17Lui, c'est le bout d'entrée de la maison.
00:35:21Qu'on peut que la bonne rentre, tu connaîtras toute la famille.
00:35:25Tu as compris ce que je disais?
00:35:37Gladys est adorable, n'est-ce pas Roger?
00:35:39Non, mais n'écoutez pas, Franck, il est insupportable.
00:35:41Ne commence pas dessus.
00:35:43Eh bien, combien serons-nous pour le thé?
00:35:45Voyons.
00:35:46Georges et Margaret, Claude, moi, monsieur Frampton.
00:35:49J'ai même pas.
00:35:50Bravo, combien ça fait-il alors?
00:35:52Ça dépend.
00:35:53Oui, oui, j'ai fait le bac.
00:35:54Je vais donc dire à Gladys que nous serons d'autres plus ou d'autres moins.
00:35:57Enfin, on verra.
00:36:00Allô?
00:36:04Oui?
00:36:07Ne quittez pas.
00:36:10Oui?
00:36:11Oui?
00:36:12Qu'est-ce qu'il y a?
00:36:13Pourquoi vous hurlez-vous comme ça, Franckie?
00:36:15Je ne sais pas.
00:36:16On vous demande là-dedans.
00:36:17Comment là-dedans?
00:36:18Tu ne m'entends pas?
00:36:19Qu'est-ce que c'est?
00:36:20Allô?
00:36:21Oui?
00:36:22Oh!
00:36:23Oh, Margaret!
00:36:24Bonjour, ma chérie.
00:36:25Comment va, Georges?
00:36:26Quoi?
00:36:27Hein?
00:36:28Ah!
00:36:30Alors, vous ne venez pas prendre le thé?
00:36:33Je suis navrée, ma chérie.
00:36:35Oui.
00:36:36Oui, d'aujourd'hui en quinze.
00:36:38Pour le dîner?
00:36:39Eh bien, c'est entendu.
00:36:41Nous ferons un bridge.
00:36:43Note que Georges et Margaret viendront d'aujourd'hui en quinze.
00:36:46Voilà, c'est entendu, ma chérie.
00:36:48Je vous en prie.
00:36:49Je vous en prie.
00:36:50Je vous en prie.
00:36:51Je vous en prie.
00:36:52Je vous en prie.
00:36:53Je vous en prie.
00:36:54Je vous en prie.
00:36:55Je vous en prie.
00:36:56Je vous en prie.
00:36:57Je vous en prie.
00:36:58Voilà, c'est entendu, ma chérie.
00:36:59D'aujourd'hui en quinze.
00:37:00C'est ça.
00:37:01Au revoir.
00:37:02Et mille chaudes à Georges.
00:37:03Georges et Margaret ne viennent pas prendre le thé.
00:37:06Oh!
00:37:07Il faut que je revienne.
00:37:08Gladys!
00:37:09Gladys!
00:37:10Gladys!
00:37:11Ah!
00:37:12Georges et Margaret ne viennent pas prendre le thé.
00:37:13Alors comptez deux personnes en moins, voulez-vous.
00:37:15Erreur, maman.
00:37:16Comment?
00:37:17Gladys, Georges et Margaret ne viennent pas prendre le thé.
00:37:19Veuillez compter dans ces conditions quatre personnes en plus, voulez-vous.
00:37:22Wow!
00:37:23Bien dit, petite sœur.
00:37:24Roger!
00:37:25Roger!
00:37:26Oui?
00:37:27A la mode de famille.
00:37:28Yeah!
00:37:29Georges et Margaret ne viennent pas...
00:37:30Georges et Margaret ne viennent pas...
00:37:31C'est vrai, ils ne viennent pas?
00:37:32Non.
00:37:33Comme c'est le métier!
00:37:34Yeah!
00:37:35Oh!
00:37:36Chérie!
00:37:37Je suis malade.
00:37:38Ça, c'est la crème.
00:37:39Hm?
00:37:40Je vous avais bien dit que vous méfiez.
00:37:41Même alors, si bienveillante.
00:37:42Et toi, tu sais qu'on est malade?
00:37:43Enfin, un tout petit peu.
00:37:44Heu, si.
00:37:45Ah, tu es gentil.
00:37:46Allez, asseyez-vous.
00:37:47Au revoir.
00:37:48Au revoir.
00:37:49Au revoir.
00:37:50Oui.
00:37:51Chéri, tu vas bien.
00:37:52Je vais bien.
00:37:53Je vais bien.
00:37:54Si.
00:37:55Tu es gentille.
00:37:56Allez, asseyez-vous.
00:37:57Voici, je ne pourrai jamais pardonner ce nouveau probond à Georges et Margaret.
00:38:00Nous laisser un pareil dîner sur l'estomac.
00:38:02Voilà qu'ils réussissent à nous empoisonner, même par leur absence.
00:38:04C'est presque du génie.
00:38:05Oui, enfin, pas qu'encore qu'ils se décommandent à la dernière minute,
00:38:08pour un simple thé, comme il y a quinze jours.
00:38:10Mais se permettre de téléphoner à huit heures,
00:38:12pour dire qu'on ne vient pas dîner.
00:38:14Non, non.
00:38:15Oh, avec quoi supposes-tu que ce truc crame tes fesses ?
00:38:18On peut se supposer.
00:38:19C'est une recette que père a revue l'autre jour dans le journal.
00:38:21Quoi ?
00:38:22Même alcool, mais il se fout. De quoi se mêle-t-il ?
00:38:24Oh, écoute, il faut absolument retrouver ce journal tout de suite.
00:38:27Ils indiquent peut-être le contrepoison.
00:38:29Mais non seulement ils nous laissent seuls avec cette crème,
00:38:32mais ils s'invitent à déjeuner pour demain.
00:38:34Ah, non !
00:38:35Oh, les sadiques.
00:38:36Maman, maman, la solution serait de les laisser tomber une fois pour toutes.
00:38:39Non, mais ne sois pas absolue, Francky.
00:38:42Au fond, ils sont charmants et ils partent toujours de bonne heure.
00:38:45L'ennuyeux, c'est qu'ils ne viennent jamais.
00:38:47Ah, oui.
00:38:49Mais que diable es-tu en train de faire ?
00:38:50De la gymnastique.
00:38:51C'est excellent pour la digestion. Vous devriez l'essayer.
00:38:53Oh, mon dieu, le moindre mouvement violent serait fatal.
00:38:56Savez que le dîner de ce soir est exceptionnel.
00:38:58Oh, ça fait le même que mardi dernier dans la vaisselle du dimanche.
00:39:02Et vous ?
00:39:03Ben, le café.
00:39:04Enfin, j'aimerais bien qu'on prenne l'habitude de le servir quand nous sortons tard.
00:39:08Mais ne vous agissez pas, Gladys va vous l'apporter dans deux secondes.
00:39:12Avez-vous remarqué quelle heure spéciale prend Gladys ?
00:39:15Quelle heure ?
00:39:16Moitié conspiration, moitié princesse exilée.
00:39:18Oh, je n'aime pas qu'on me parle de Gladys.
00:39:20Vous avez tort.
00:39:22En réalité, vous estimez tellement qu'elle est domestique
00:39:25que vous préférez fermer les yeux sur le mystère du monsieur qui descendait l'autre soir de sa chambre.
00:39:29Bon, tout ça est si vieux.
00:39:30Ah, oui ?
00:39:31Le mesure a commencé trois fois depuis.
00:39:32Oui.
00:39:33Et nous ne savons toujours pas de qui il s'agit.
00:39:35À votre place, j'en prends une question de prestige.
00:39:37Mais à l'idée de perdre Gladys, votre sang se glace.
00:39:41Et vous préférez faire celle qui ne voit rien.
00:39:43Il est grand temps que je m'occupe de relever le niveau moral de cette maison.
00:39:47Oh, merci, Gladys.
00:39:50Je m'étonne.
00:39:51Vous savez pourtant que j'aime boire mon café tout de suite après le dîner.
00:39:58Oh, remarquez, ce n'est pas bien grave.
00:40:02Oui, bien entendu.
00:40:03Je sais que vous avez beaucoup de travail.
00:40:05D'ailleurs, je suis très contente de vous, Gladys.
00:40:09Tout le monde vous aime bien ici, vous savez.
00:40:11Oh, oui, madame.
00:40:17La prochaine fois, maman, vous devriez l'inviter à déjeuner, non ?
00:40:20Je t'en prie, Franky, ne complique pas ma vie à plaisir.
00:40:23Je ne sais quel vent souffle sur cette maison.
00:40:25Claude est sombre comme une forêt.
00:40:27Godelin ne fait plus d'imbécile.
00:40:29Je me sens moi-même tellement bizarre que je me fais peur.
00:40:31Papa, il est toujours aussi naturel.
00:40:33Oui, je le sais bien. C'est ce qui m'énerve le plus, d'ailleurs.
00:40:35Ce n'est pas naturel qu'il soit aussi naturel quand personne n'est naturel.
00:40:39Nous sommes tous, en part malcolme, comme des gens qui attendent une explosion.
00:40:45Toi même, Franky, tu n'es plus celle que tu étais.
00:40:48Tu n'es plus celle que tu étais il y a quinze jours.
00:40:51Oh, l'on vieillit, maman.
00:40:55Avant, tu sortais tout le temps. Maintenant, tu restes à la maison.
00:40:58Oui.
00:41:01Sans doute l'enrichissement de ma vie intérieure explique-t-il la raréfaction de mes absences.
00:41:05Comment dis-tu ?
00:41:06Moi.
00:41:08Ah, vous voilà enfin. Tu n'es pas malheureux.
00:41:10Et les autres ?
00:41:12Ils boivent du whisky.
00:41:13Ils n'en boivent pas les autres soirs.
00:41:15Ce soir, Bélise a servi le whisky des invités.
00:41:17Tiens, alors, mes chéris, regardez-moi bien et devinez qui je suis.
00:41:20Michael, vous êtes un chou.
00:41:22Franky, je t'interdis de parler aussi familièrement à ton père. On se demande qui t'a élevé.
00:41:25Aimez-vous la crème Black Boy ?
00:41:27Je vous en prie, Malcolm, ne me parlez plus jamais de crème, voulez-vous.
00:41:31Celle-là, c'est du cirage.
00:41:34Le bon cirage Black Boy dont je viens de gagner le concours.
00:41:38Vous m'étonnons. Demain, cent centièmes de mon cirage Black Boy entreront dans cette maison.
00:41:43Vous allez être obligés d'acheter des souliers.
00:41:45Nadia m'a dit que j'étais le génie des Smiths.
00:41:47Je pouvais être très cordial quant à Roger, c'est un garçon charmant.
00:41:49Il m'a serré la main avec épuision.
00:41:52Bien, c'est parler de choses sérieuses.
00:41:55Justement, justement, Malcolm, à propos de Roger.
00:42:00Tu ne sais pas ce que tu dois faire, Franky ?
00:42:03À propos de Roger, ça, non, je ne sais pas.
00:42:05Non, non, non, il n'est pas question de Roger. Il n'y a pas du tout.
00:42:08Non, je pensais simplement que tu pourrais avoir du plaisir à parler à tes frères, par exemple.
00:42:14J'ai du plaisir à parler à mes frères, hein ?
00:42:16Il y a longtemps que je m'en suis aperçue.
00:42:19Bien, alors peut-être pourrais-tu, je ne sais pas, il fait si bon dehors,
00:42:23ça ne te sentrait pas d'aller jusqu'à la route en te promenant ?
00:42:27Ah non, je me sens tellement bien près de vous deux, là, c'est...
00:42:29Vraiment, Franky ? Alors peut-être pourrais-tu monter dans ta chambre et te remettre un peu de poudre ? Ton nez brille.
00:42:35Pas assez pour vous laisser seule, maman.
00:42:37Mais justement, Franky, je veux que tu me laisses seule.
00:42:40J'ai à parler à ton père.
00:42:43Ah, comment pourrais-je le deviner ?
00:42:49Il voulait vraiment être seul.
00:42:50Mais encore une fois, j'ai à parler à ton père.
00:42:53Oui, oui, mais je veux tout entendre, maman. Vous rendez-vous compte de mon acte ?
00:42:56Ça n'a aucun rapport avec notre casque.
00:42:59Mais allons-y.
00:43:00Allons-y, bébé.
00:43:02On ne peut jamais pas aller dans cette maison, j'en ai vraiment assez.
00:43:07Oh, Malcolm, je veux vous apprendre des nouvelles incroyables.
00:43:11Oui, ma chère.
00:43:12Oh, inouïe, fantastique.
00:43:16Franky est amoureuse de Roger.
00:43:21Bien sûr.
00:43:25Quoi, bien sûr ? Vous le saviez ?
00:43:29Bien sûr.
00:43:31Bien sûr, bien sûr. Enfin, vous ne savez dire que ça, ma parole.
00:43:34Mais ma chère, chez Franky, les symptômes d'amour sont tellement un peu glantis. Il faut les faire exprès pour ne pas les voir.
00:43:40Elle vous en a parlé ?
00:43:41Non, non, je l'ai deviné.
00:43:43Non, enfin, je veux dire, vous en a-t-elle parlé après que vous l'ayez eu deviné ?
00:43:47C'est généralement aux mères que les jeunes filles amoureuses se confient d'abord.
00:43:51Oui, je le croyais aussi.
00:43:53Enfin.
00:43:55Beaucoup de café ?
00:43:56Comme d'habitude, merci.
00:43:59Je me demande si Roger est amoureux d'elle.
00:44:05Bien sûr.
00:44:07Quoi, bien sûr ?
00:44:09Oui, il l'est.
00:44:10Ah, parce que vous savez ça aussi. Vraiment, Malcolm, je me demande s'il y a une seule chose au monde que vous ne saviez pas.
00:44:19Je ne sais pas.
00:44:22Peut-être.
00:44:23Ah, la vie devient impossible.
00:44:26Croyez-vous que Roger ait dit à Franky qu'il l'aimait ?
00:44:29Non, sûrement pas. Il ne le sait pas encore suffisamment.
00:44:33Franky et Roger.
00:44:36Est-ce que c'est une bonne chose ?
00:44:37On ne peut pas le savoir avant qu'ils y aient goûté.
00:44:41Malcolm, vous êtes immoral.
00:44:44En tout cas, moi ce que je crois c'est que Roger serait capable de mener Franky par le bout du nez sans qu'elle s'en aperçoive.
00:44:50Reste à savoir si elle voudra se marier.
00:44:53Vous connaissez ses idées stupides sur la vie sexuelle.
00:44:56Franky est une petite fille terriblement pure. Elle épousera l'homme qu'elle aimera.
00:45:00Oui.
00:45:01Elle ne me dit jamais rien.
00:45:03Je me demande pourquoi j'ai une fille.
00:45:05On dirait qu'elle n'a pas confiance en moi.
00:45:08C'est vrai. Elle se méfie de vous depuis qu'elle vous a surpris en train de lui chipper un pénis dans sa ternière pour faire la foi au laitier.
00:45:16Je manquais de monnaie il y a dix ans de ça.
00:45:20Oh, non, vous en prouez. Ne commencez pas avec vos théories freudiennes, voulez-vous.
00:45:26La vérité c'est que Franky est une sauvage, voilà tout.
00:45:29De mon temps, les enfants se confiaient toujours à leurs parents.
00:45:31Vraiment ?
00:45:32Ah oui.
00:45:33Je me souviens encore du jour où vous êtes venu demander ma main à mon père pour la première fois.
00:45:38Eh bien, je l'avais prévenu.
00:45:40Vous n'étiez plus un enfant, mais il va tout de même tant qu'un enfant.
00:45:43Oui.
00:45:44C'est un peu tradition, mon chéri. C'était pour vous éprouver.
00:45:48Combien de fois êtes-vous revenu après ?
00:45:50Huit fois ? Deux fois ?
00:45:52Oh, je ne sais plus. Je n'ai même plus le temps de compter.
00:45:56C'était pénible, n'est-ce pas ?
00:45:58Oui, très.
00:45:59Très.
00:46:01Très.
00:46:02Très.
00:46:03Vous habitiez horriblement loin.
00:46:08Quand Franky sera marié, il faudra s'occuper de Claude et de sa tête.
00:46:11De l'air de temps.
00:46:12Oui, évidemment, mais il faut même penser aux choses sérieuses.
00:46:16Je me demande si Roger épousera Franky.
00:46:19Souvent, les artistes sont partisans de l'union libre.
00:46:22Ce serait terrible.
00:46:23Je crois que je vais en parler à Roger.
00:46:25Non, non, non.
00:46:26Surtout pas.
00:46:27Roger n'envisage absolument pas d'aimer Franky en dehors du mariage.
00:46:31C'est inutile de lui ouvrir des horizons.
00:46:33Vous êtes intimide.
00:46:35Firez-vous qu'il n'ose pas parler à Franky.
00:46:38Elle est assez grande pour lui demander ça même.
00:46:40Assez de conciliabules.
00:46:41Nous avons levé les standards de la révolte et avons décidé d'organiser une conversation générale coûte que coûte.
00:46:47J'ajoute que le whisky des invités n'est plus qu'un agréable souvenir.
00:46:52Il a vécu.
00:46:53Mal, quand lui ils ont sauvé.
00:46:55Ayant trop mangé, nous avons cru bon notre revoir pour rétablir l'équilibre.
00:46:58T'en fais pas, je t'en prie, tu me fais peur.
00:47:00J'ai encore quelque chose à te dire.
00:47:05Inoubliable Franky,
00:47:08les mâles tristement parqués dans cette respectable demeure
00:47:13m'ont prié de présenter leur remerciement
00:47:17pour ta présence assidue depuis quinze jours à la table familiale,
00:47:22présence dont le charme n'a d'égal que l'étonnement qu'elle nous cause.
00:47:31Voulez-vous un café Roger ?
00:47:33Non merci Franky, pas de café.
00:47:37Oh, jouez-nous quelque chose Roger, voulez-vous ?
00:47:39Ah oui, j'ai l'intention de jouer, jouez-nous donc quelque chose.
00:47:42Oh, vraiment ?
00:47:43Mais oui, ça va toujours passer un bout de temps.
00:47:45Mais par pas grand tiers petite sœur.
00:47:47Oh, alors, alors.
00:47:50Le journal d'hier a annoncé 40 000 spectateurs au match,
00:47:53et celui de ce matin en annonce 20 000.
00:47:56Je comprends pas.
00:47:57Franchement, je comprends pas.
00:47:58L'un des deux se trompe.
00:48:00Non, il se trompe d'une année l'autre.
00:48:01Ah ben pourtant.
00:48:03Il y a un mystère là-dessus.
00:48:06Ah !
00:48:07Ils ont raison tous les deux.
00:48:08Oui, mais ils ne parlent pas du même match.
00:48:12Si vous insistez, je peux peut-être vous jouer quelque chose.
00:48:14Quelqu'un a-t-il vraiment assisté ?
00:48:16Oh, excusez-moi Franky, moi je croyais que vous alliez être tiens-nous.
00:48:18Oui, quand on sait s'en servir, ce n'est pas désagréable.
00:48:21Hypocrite !
00:48:22Tu es tout le temps fou et ici quand Roger joue.
00:48:25Sais-tu ce que cela signifie ?
00:48:26Dudley.
00:48:27Maman.
00:48:28Laisse les deux se débrouiller tout seuls, monsieur.
00:48:32J'ai entendu le grand Rubinstein.
00:48:34Et lorsqu'on a entendu le grand Rubinstein,
00:48:37on ne va pas dans un salon écouter un vache copain du jeune Dudley Smith.
00:48:42Waouh ! Quelle vache !
00:48:43Je me jure que c'est pas vrai.
00:48:45Non, mais je n'aurais plus Franky, puisque cela vous est désagréable.
00:48:47Je vous en prie jeune homme, jouez, jouez.
00:48:49Le chemin s'est fini de passer après tout.
00:48:51Maman.
00:48:52Oui.
00:48:53Est-ce que vous avez l'autorisation de dire quelque chose de grossier ?
00:48:55Non.
00:48:57Du lait, ça fait belle, toi.
00:49:13C'est un joueur brut.
00:49:15Alors ?
00:49:17On fait un bridge ?
00:49:23Bien.
00:49:24On le fait, ce bridge.
00:49:26Et Claude ?
00:49:27J'ai entendu, mais...
00:49:28Voilà déjà deux.
00:49:29Franky, tu joues ?
00:49:30Plutôt l'amoureuse des deux neufs.
00:49:31Oh, tu es gentil.
00:49:32Roger ?
00:49:33Oh, non, excusez-moi, madame.
00:49:34Moi, je ne connais rien aux cartes.
00:49:35Ah.
00:49:36Dudley, tu joues ?
00:49:37Oui.
00:49:38Tu joues ?
00:49:39Oui.
00:49:40Tu joues ?
00:49:41Oui.
00:49:42Tu joues ?
00:49:43Oui.
00:49:44Ah.
00:49:45Dudley, alors ?
00:49:46Entendre, c'est obéir.
00:49:47Et deux-trois ?
00:49:48Et...
00:49:49Vraiment, Franky, tu ne veux pas jouer ?
00:49:52Non.
00:49:53C'est vraiment impossible, maman.
00:49:54J'ai promis à Hélène, Dudley, qu'il se soit franc.
00:49:56Sans faute ?
00:49:57Alors, n'écris pas comme t'en as l'habitude, hein.
00:49:58C'est ça, va.
00:49:59Bon, ben...
00:50:00Puisque c'est comme ça...
00:50:02Tant pis.
00:50:04Vous ferez le quatrième, Malcolm.
00:50:06Vous dites, ma chérie.
00:50:07Je dis, levez-vous.
00:50:08Nous allons faire un bridge.
00:50:09Avec...
00:50:10Avec moi ?
00:50:11Bien obligé.
00:50:12Tout ce qu'on vous demande, c'est de distinguer les cœurs des carreaux.
00:50:13Et de ne pas couper les cartes maîtresses de votre partenaire.
00:50:14Et de ne pas montrer votre jeu à tout le monde, sous prétexte que cela vaut le coup d'œil.
00:50:15Non, comment...
00:50:16Vous...
00:50:17Vous...
00:50:18Vous...
00:50:19Vous...
00:50:20Vous...
00:50:21Vous...
00:50:22Vous...
00:50:23Vous...
00:50:24Vous...
00:50:25Vous...
00:50:26Vous...
00:50:27Vous...
00:50:28Vous...
00:50:29Vous...
00:50:30Vous...
00:50:31Vous...
00:50:32Vous...
00:50:33Vous...
00:50:34Vous...
00:50:35Vous...
00:50:36Vous...
00:50:37Vous voulez vraiment que je fasse tout ça ?
00:50:38Oui, oui, Malcolm !
00:50:40Bien...
00:50:42Bien.
00:50:44Bien.
00:50:48Alors, écoutez-moi bien, à tous.
00:50:50C'est moi qui commandois ici.
00:50:53Alors, je jouerai mon bridge comme j'ai l'habitude d'y jouer ou j'y jouerai pas.
00:50:55Bravo, Papa !
00:50:56Allez-y !
00:50:57Bordelek !
00:50:58Non, mais tranquille !
00:50:59Je t'en sers mieux que de faire quitte, quitte, quitte, quitte à ton père !
00:51:01Mais c'est entendu !
00:51:02Malcom, vous jouerez comme vous voudrez !
00:51:03Vous jouerez comme vous voudrez.
00:51:04Mais nous allons nous couvrir de ridicule.
00:51:06Non mais dis-donc.
00:51:07Ne joues pas les champions, tu n'y connais rien.
00:51:09On te ferait jouer avec des cartes de visite que tu ne t'en apercevrais même pas.
00:51:12Tu ris comme un original.
00:51:14Et là, tu t'y connais.
00:51:16Un peu de respect veux-tu.
00:51:18Viens, je vais préparer la table de bride.
00:51:20Tranquille chérie, tu viens m'aider.
00:51:23Allons, viens.
00:51:24Allons, viens t'aider.
00:51:26Oh, oh, oh, oh.
00:51:30Bon, alors, comment allons-nous jouer ?
00:51:34Moi, je me mets avec mère.
00:51:36Moi aussi.
00:51:37Moi aussi, je ne peux pas, je ne peux pas.
00:51:39C'est ridicule.
00:51:41On ne peut pas se mettre tous les quatre ensemble.
00:51:43Alors, Douglas joue avec vous père.
00:51:45Alors là.
00:51:46Je vais finir mon premier détail.
00:51:49Pas du tout.
00:51:50Je suis Raph.
00:51:53Enchanté.
00:51:57Enchanté.
00:52:08Et pourquoi ne jouez-vous pas aux brides, Roger ?
00:52:10Ça peut rendre de grands services.
00:52:12Vraiment, monsieur ?
00:52:13Ah oui, la preuve en est que si vous saviez jouer, je ne serais pas obligé de faire le quatrième.
00:52:17Je n'ai pas pu retenir les règles.
00:52:19Moi, je n'ai jamais essayé.
00:52:25Avez-vous déjà été dans un musée d'art ancien, Roger ?
00:52:31Mais manifestement, c'est ça le souvenir qui ne vous obsède pas.
00:52:35Parce qu'il y a très longtemps de cela.
00:52:38Il n'y avait rien dedans.
00:52:40J'étais dans un tout petit musée d'art, pas tellement ancien.
00:52:47Je vous sens tellement intéressant.
00:52:49Ces vieux livres écrits à la main, ces gravures sur les vases.
00:52:56Quelle patience, cela suppose.
00:52:58Oui, n'est-ce pas ?
00:53:00C'est drôle comme les gens ont perdu l'art de la patience.
00:53:04C'est pourtant la virtue la plus utile et, comme dirais-je, la plus efficace dans les arts et dans le commerce.
00:53:10Et aussi dans la fiction, par exemple.
00:53:14Dans le piano, c'est indispensable.
00:53:16Oui, dans le piano, monsieur.
00:53:18Alors, on est encore en amour dans le piano.
00:53:24Oui, Roger, il ne faut pas se cabrer devant le stache.
00:53:29Il faut le grignoter, l'user doucement, le saper.
00:53:36Je ne sais pas pourquoi je vous dis tout ça.
00:53:39Et vous, êtes-vous patient, Roger ?
00:53:42Non, pas sans patience, monsieur.
00:53:43Moi, je n'arriverai jamais à rien dans le piano.
00:53:46Je connais mal le piano.
00:53:50Le chant, c'est autre chose.
00:53:53Vous savez qui était Caruso ?
00:53:56Oui, j'en ai entendu parler.
00:53:58Vous n'allez pas l'entendre parler, vous allez l'entendre chanter.
00:54:01Ce n'est pas avec des pianos que l'on remplit une vie.
00:54:06Ce n'est pas sur un piano que l'on construit un bonheur.
00:54:11Mais je suis sûr que vous êtes un homme fort, loyal, patient.
00:54:16Et que vous saurez attendre et vivre le combat au bon moment.
00:54:22Je suis surtout timide.
00:54:26Il ne faut pas être timide, Roger.
00:54:29Les jeunes filles elles-mêmes sont peu.
00:54:34Pas trop d'ambiance non plus, pas trop de suffisance.
00:54:37Comme d'habitude, il faut savoir marcher avant de savoir courir.
00:54:41Non, vous voulez dire courir avant de savoir marcher.
00:54:44Oui, bien sûr.
00:54:46Madame, on vous attend.
00:54:49Vous me faisez beaucoup, Roger.
00:54:51Vous êtes jeune et vrai parce que...
00:54:54Parce que vous êtes vraiment jeune.
00:54:58Madame, madame.
00:55:00Vous êtes franc, loyal, sincère.
00:55:03Madame, les pierres sont bonnes.
00:55:06Roger, si cela vous plaît de rester avec nous plus d'une semaine,
00:55:10sachez que tout le monde ici en sera très heureux.
00:55:15Je dis bien tout le monde.
00:55:17Bonne hiver, Roger!
00:55:20Je crois qu'on m'a peur.
00:55:23Après, que décidez-vous, Roger?
00:55:25Eh bien, je suis très tenté, monsieur.
00:55:27D'ailleurs, donnez-moi, nous sommes en train de composer en ce moment une chanson.
00:55:30Et puis ça, je ne crois pas que nous puissions terminer avant...
00:55:33Eh bien, bon, avant le quart d'heure.
00:55:35Parfait.
00:55:37Maintenant, je peux aller jouer au bruit.
00:55:39Allez, vous savez, Roger...
00:55:44C'est Roger, Francky aussi sera très heureux.
00:55:48Je le sens.
00:55:51Francky, monsieur?
00:55:53Elle adore le piano.
00:56:03Elle adore le piano.
00:56:34Il me paraît que vous voulez me parler.
00:56:36Moi?
00:56:38Oui, il me paraît que vous voulez me parler.
00:56:40Non, pas du tout, non.
00:56:43Oh, non, excusez-moi.
00:56:44Non, j'ai compris.
00:56:46Non, j'ai compris, c'est certainement une plaisanterie de papa.
00:56:49Les parents se retrouvent perdus aujourd'hui, c'est...
00:56:52Qu'étiez-vous en train de jouer exactement?
00:56:54C'est du Rinaldo, Anne.
00:56:55Pourquoi?
00:56:56Parce que j'ai l'impression que vous êtes en train de jouer du piano.
00:57:00Qu'étiez-vous en train de jouer exactement?
00:57:02C'est du Rinaldo, Anne.
00:57:03Pourquoi? Il vous a fait quelque chose?
00:57:05Ça, c'est drôle, ça.
00:57:15Je vous dérange?
00:57:16Non, pas du tout.
00:57:18Vraiment, le prix de jeu vous intéresse pas?
00:57:20Oh, si, si, mais...
00:57:22Mais il n'a jamais été permis de terminer une partie dans cette maison.
00:57:25A partir du second tour, on commence à se disputer et ensuite...
00:57:27C'est le but d'une histoire de vocabulaire.
00:57:35Vous savez, Roger...
00:57:38Je me demande si je n'ai pas été désagréable avec vous ces derniers temps.
00:57:42Ah, vraiment, vous me le demandez?
00:57:45Je suis désagréable comme ça, de temps en temps.
00:57:49Par période.
00:57:57C'est d'autant plus bête que j'ai vraiment tout au monde pour être heureuse.
00:58:03Vous m'envoyez ravie, là.
00:58:05Je vous empêche de jouer?
00:58:06Non, non, non, je n'avais pas exactement envie de jouer.
00:58:08Non, c'est moi, quand je suis seul, je me mets instinctivement au piano, voilà.
00:58:11Oui, c'est sans doute que ça vous soulage de jouer.
00:58:13Oui, beaucoup.
00:58:14Moi, il me suffit de toucher un clavier pour oublier aussitôt tous mes soucis.
00:58:19Vous ne trouvez pas que l'atmosphère de la maison est chargée aujourd'hui?
00:58:21Oui, oui, oui.
00:58:24Tout le monde est sur les nerfs.
00:58:26Mais êtes-vous souvent comme ça, Francky?
00:58:28Oui.
00:58:29Oui, mais jamais avec une telle intensité.
00:58:32Oh, c'est certainement à cause de Gladys.
00:58:34Comment ça, à cause de la bague?
00:58:35Oui, enfin, vous comprenez très bien de quoi je veux parler.
00:58:37Non, je ne suis au courant de rien.
00:58:40Que pensez-vous de Gladys, Roger?
00:58:41Rien.
00:58:42À part ça?
00:58:43Bon, pas grand-chose.
00:58:44Vous n'avez jamais regardé attentivement?
00:58:45Eh bien, voilà, voilà.
00:58:46Pour moi, elle n'est qu'un fantôme familier de cette maison, c'est tout.
00:58:50Elle a pourtant de très jolis yeux verts.
00:58:51Bleus.
00:58:53Non, non, vert, je vous assure.
00:58:55Non, non, non, bleu, ça, je vous l'affirme.
00:58:56Ça, Gladys a des yeux bleus.
00:58:57Elle a de grands cils.
00:58:58Et puis, elle a un petit dent trompette tout à fait amusant.
00:59:01Vraiment?
00:59:02Oui, oui, vous pouvez vérifier.
00:59:03Non, non, non, c'est inutile.
00:59:05C'est sans doute en ne la regardant jamais attentivement que vous avez découvert cette armature.
00:59:08Ah, non, non, mais tranquille, madame.
00:59:09Je croyais qu'elle n'était pour vous qu'un fantôme familier de cette maison.
00:59:11Non, mais c'est-à-dire...
00:59:12N'est-ce pas vous qui l'avez affirmée il y a deux minutes à peine?
00:59:14Non, non, je ne l'ai pas affirmée, non.
00:59:16Je l'ai dit.
00:59:17Ah, d'accord.
00:59:18Enfin, ne trouvez-vous pas que notre conversation est étrange?
00:59:20Au contraire.
00:59:21Cela coûte plein d'enseignements.
00:59:22Je commence à comprendre pourquoi, depuis votre arrivée ici, vous n'avez jamais eu un mot aimable pour moi.
00:59:26Ah, et pourquoi donc, à votre avis?
00:59:28Sans doute préférez-vous ligner en trompette ou ni tout court.
00:59:30Oh, mais que diable allez-vous chercher?
00:59:31Aussi, je trouvais votre attitude étonnante.
00:59:33Quelle attitude?
00:59:34Votre attitude indifférente.
00:59:36Et cette sorte de condescendance que vous avez en parlant.
00:59:40Figurez-vous que, d'habitude, les hommes me trouvent séduisante.
00:59:48C'est pas très difficile à trouver, ça.
00:59:52Oui, mais quand ils l'ont trouvée, ils me le disent.
00:59:55Alors, vous le devez savoir.
00:59:58Il y a eu un moment, j'ai envie de vous tuer.
01:00:03Roger, me trouvez-vous séduisante?
01:00:05Bon, le moyen de faire autrement.
01:00:06Mais pourquoi je ne vous le dis pas? Ce n'est pas un secret.
01:00:08C'est que je dois penser au travail, Francky.
01:00:11Vous travailleriez tellement mieux si vous preniez un peu plus de distraction.
01:00:14Non.
01:00:17Non, justement, moi, les distractions ne m'amusent pas, Francky.
01:00:21Moi, je suis en train de les prendre au sérieux.
01:00:22Trop au sérieux.
01:00:24Voilà, alors je me méfie.
01:00:29De quelle distraction parlez-vous, Roger?
01:00:32Vous me comprenez très bien.
01:00:35Ah, non.
01:00:39Non, alors soyons sérieux.
01:00:40Vous ne m'avez pas compris, là.
01:00:43Là, je vous ai compris, c'est évident.
01:00:45Vous me trouvez légère.
01:00:47Je ne vous connais peu.
01:00:48Mais vous avez entendu parler de mes fleurs.
01:00:49Ça, oui, j'ai même entendu vos fleurs parler de vous.
01:00:51Ah, oui?
01:00:54Et ça vous a fait quelque chose?
01:00:55Oui.
01:00:56Et non.
01:00:57Oui, et non.
01:00:58Non, non, non.
01:00:59Roger.
01:01:00Roger, je ne compte pas passer ma vie à flirter.
01:01:03Je me rangerai le jour où j'aurai rencontré le grand anon.
01:01:06Et comment ferez-vous pour le reconnaître?
01:01:07Et vous, seriez-vous capable de le reconnaître?
01:01:10Moi, oui.
01:01:12C'est vrai?
01:01:16Roger.
01:01:19Est-ce que vous m'aimez?
01:01:22Moi?
01:01:24Mais je vous aime beaucoup, Francky.
01:01:27Non, je vous demande si vous m'aimez.
01:01:30Mais je vous aime beaucoup, madame.
01:01:34Beaucoup, vous m'aimez beaucoup, c'est tout.
01:01:37Ah, mais beaucoup, c'est déjà énorme.
01:01:42À vous trouver.
01:01:45Eh bien, moi aussi, je vous aime beaucoup, Roger.
01:01:48Je vous aime énormément.
01:01:49Je vous aime grandement.
01:01:50Je vous aime particulièrement, magistralement et suprêtiquement.
01:01:54Oh, oui?
01:01:55Et vous pouvez penser aux chorégifiques et à l'artiste.
01:01:57En réalité, vous êtes aussi déluré
01:02:00qu'un pot de moutarde.
01:02:01Oh!
01:02:02Je vous déteste.
01:02:03Je vous ai fait tout au courant.
01:02:04Mon Dieu, mais vous n'êtes qu'un imbécile.
01:02:06Je ne vous ai pas fait la foule, Cécile.
01:02:08Vous auriez préféré sans doute que je vous embrasse comme les autres.
01:02:14Si vous m'embrassez, je hurle.
01:02:17Bon, prenons pas l'emploi.
01:02:18Espèce de croudard, va!
01:02:20Vous vous amusez, les enfants?
01:02:24Comment tu m'appelles?
01:02:25Vous n'avez pas vu mes cigarettes?
01:02:27Personne ne donne une de ces vêtements là-bas?
01:02:29Oh, tout le monde, chérie.
01:02:30Mais je fais comme si je ne m'en apercevais pas.
01:02:32Pourquoi?
01:02:34J'ai subitement envie de jouer au bridge.
01:02:36Je crois que c'est encore la seule chose digne à faire dans cette maison.
01:02:38Bonsoir, Roméo.
01:02:40Mais à qui parles-tu, chérie?
01:02:42Bonsoir, Roméo.
01:02:50Tu es la honte et le désespoir de tes pédaux.
01:02:53Voilà ce que tu es.
01:02:54C'est quoi, tu es la honte?
01:02:55Tu es la meurtre de toute ma vie.
01:02:57Mon Dieu, ce deck est-il encore arrivé?
01:02:59Rien, pourquoi?
01:03:01Oh, rien de grave.
01:03:03C'est Francky qui a coupé trois fois avec le même atout.
01:03:06J'estime que c'est trop.
01:03:07Trois fois de suite, moi?
01:03:08Oh, dis plutôt que tu cherches des prétextes pour ne pas payer l'argent que tu perds.
01:03:12Oh, les enfants, vous avez une bonne chose de fait.
01:03:16C'est malheureux.
01:03:17En revenant la petite fille, en laissant passer la dame de Caro,
01:03:20j'en faisais trois fraises.
01:03:21Excusez-moi, madame, mais j'ai de mauvaises nouvelles à vous annoncer.
01:03:23Passez, Roger.
01:03:25De mauvaises nouvelles, dites-vous?
01:03:26Oui, madame.
01:03:27Qu'est-ce qui va encore m'arriver?
01:03:29Non, non, non, mais les mauvaises nouvelles, c'est pour moi uniquement.
01:03:31Ah, bon.
01:03:33Mais rien de grave, j'espère.
01:03:35Eh bien, voilà, je dois quitter demain matin.
01:03:38Comment?
01:03:39Tu plaisantes.
01:03:40Mais pourquoi, Roger?
01:03:42Oh, vous savez, nous ne jouons pas au bridge tous les soirs.
01:03:46Non, non, mais ce n'est pas ça, madame.
01:03:48Non, en fait, c'est que j'ai reçu un courrier.
01:03:49C'est un engagement pour un concert.
01:03:51Voilà.
01:03:52Bien sûr, j'ai cru bien faire en acceptant.
01:03:54Est-ce que vous le croyez?
01:03:55Voilà.
01:03:56Je suis désolé, mais il n'y a plus rien à faire.
01:03:57Je vous demande de bien vouloir me pardonner, mais là, je vais monter dans ma chambre
01:03:59pour préparer mes bagages et puis me reposer.
01:04:01Je me sens un peu là.
01:04:02Mais vous êtes chez vous, Roger.
01:04:04N'avez-vous besoin de rien?
01:04:05Non, merci beaucoup, madame.
01:04:08De rien.
01:04:11Voilà.
01:04:13Bonsoir.
01:04:15Bonsoir.
01:04:22Qu'est-ce que c'est que cette histoire de concert?
01:04:24Il ne m'en avait rien dit.
01:04:25Moi non plus.
01:04:27Bien sûr que non.
01:04:28Mais si, même que j'étais avec lui quand il a...
01:04:33Vraiment?
01:04:34Encuché?
01:04:35Ah oui, vraiment.
01:04:36Même que c'était un télégramme, alors.
01:04:40Bon, on ne va pas passer la nuit à déclarer le départ de M. Trenton, hein?
01:04:43Que diriez-vous d'un whisky?
01:04:45À cette heure-ci?
01:04:46Oui.
01:04:48Tiens, moi, deux de vécu et viens tasser.
01:04:51Qu'est-ce qu'il en fait, il?
01:04:52Deux qui parlent plus.
01:04:55Mais de toi, évidemment.
01:04:58Charmante nature.
01:05:02Merci.
01:05:16Bon, vous n'allez pas me laisser boire tout seul.
01:05:19Vous n'avez donc rien dans le ventre?
01:05:21Je ne sais pas.
01:05:23Justement, ma chérie, j'ai assez de choses dans le ventre.
01:05:26Sans y ajouter un whisky.
01:05:28Et toi, Claude, t'as fait du bien?
01:05:30J'ai vraiment envie de me faire du bien, merci.
01:05:32Qu'est-ce que t'as?
01:05:33Mais que veux-tu que j'aie? Je suis comme d'habitude.
01:05:35C'est bien qu'on te reproche.
01:05:37Bon, et toi, qu'est-ce que tu as?
01:05:38Rien.
01:05:39Mon œil.
01:05:41Vous avez tous quelque chose.
01:05:44C'est vrai, ça.
01:05:45Comme si...
01:05:46Comme si nous attendions un accident.
01:05:49Lâche-toi, lâche-toi.
01:05:51Pardon.
01:05:53Vous attendez quelqu'un, ma chérie?
01:05:55C'est vrai, vous êtes joyeux.
01:05:57Tiens, j'ai une idée.
01:05:58Si on jouait au jeu de la vérité.
01:06:00Non, non.
01:06:01Allez.
01:06:03Conquiez-vous, ça vous aidera.
01:06:05Dites-nous seulement où vous avez caché les cadavres, vous verrez, tout ira mieux.
01:06:09Bon.
01:06:12Toi, conquis, tu promènes les airs de Vestal qui vient se faire violer.
01:06:17Toi, Claude, on dirait que tu vas pondre un œuf.
01:06:21Ah ben, merci.
01:06:22Merci, charmante image.
01:06:23Bon, c'est mieux qu'une image, c'est une photographie.
01:06:26J'ai quelque chose à vous dire, en effet.
01:06:30Demande où j'ai mis mon ouvrage.
01:06:32Oui, plus tard, mère, j'ai quelque chose à vous dire.
01:06:35Quelque chose de grave.
01:06:36Oui, oui, mon grand.
01:06:37Vous n'aurez pas vu mon ouvrage, Malcolm?
01:06:40Non, mais je savais pourquoi je...
01:06:41Non, je répète que j'ai quelque chose de grave à vous dire.
01:06:44Regardez donc sur votre fauteuil.
01:06:47Ah oui, il y en a plein.
01:06:49C'est bon, c'est bon alors.
01:06:50C'est bon alors.
01:06:53Inouï, vous ne vous en doutiez pas.
01:06:55Je sentais bien que quelque chose me piquait.
01:06:58Je ne me souviens pas que c'était votre ouvrage.
01:07:00Pour la dernière fois, j'ai quelque chose de grave à vous dire.
01:07:05Mais pourquoi ne réfléchis-tu pas, mon grand, tu m'as fait peur.
01:07:08Qu'est-ce qu'il y a?
01:07:09Je crois comprendre que Claude a quelque chose de grave à nous dire.
01:07:14De grave?
01:07:16C'est vrai, non?
01:07:17Oui, oui, mère, de grave.
01:07:26J'épouse la bonne.
01:07:48Ça vous dérangerait beaucoup de répéter?
01:07:51J'épouse la bonne.
01:07:55Qui épouses-tu?
01:07:59La bonne.
01:08:02La bonne?
01:08:03Voilà.
01:08:06Malcom?
01:08:09Claude épouse la bonne.
01:08:11Oui, oui, je l'ai compris.
01:08:13Claude épouse la bonne.
01:08:15Oui, oui, je l'ai compris.
01:08:19Mais la bonne de qui?
01:08:23La nôtre, celle du voisin serait une médaillante.
01:08:27Gladys?
01:08:28Tu veux épouser Gladys?
01:08:30Oui, mère.
01:08:32Mais tu ne veux pas dire que tu vas te marier avec Gladys?
01:08:38Mais si, mère.
01:08:40Oh, mon Dieu!
01:08:42Bien, je sens qu'il va se passer quelque chose.
01:08:46Gladys?
01:08:48Tu veux épouser Gladys?
01:08:51Mais c'est la bonne.
01:08:55Justement, il épouse la bonne.
01:08:58La bonne?
01:08:59Tu veux épouser la bonne?
01:09:01Ma bonne!
01:09:03Non, mais tu es fou, il est fou.
01:09:05Je vous en prie, mère, calmez-vous.
01:09:07C'est la bonne, c'est un docteur.
01:09:10Vous ne croyez pas que nous sommes déjà assez nombreux?
01:09:12Quoi?
01:09:13Claude, si j'ai bien compris, l'homme mystérieux qui est rendu visite à Gladys, c'est toi?
01:09:18Oui, c'était moi.
01:09:22Oh, non, ce n'est pas vrai, ce n'était pas toi.
01:09:26Mais si.
01:09:27Et heureusement pour lui, d'ailleurs.
01:09:29Imaginez que ce soit quelqu'un d'autre, cela compliquerait encore la situation.
01:09:34Voyons, Claude, tu aimes donc Gladys?
01:09:39Pourquoi donc?
01:09:41J'aime Gladys.
01:09:43Oui, et je l'épouse.
01:09:46Nous irons habiter une des maisons de mon lotissement.
01:09:50Vraiment, vous habiteriez une des maisons de ton lotissement?
01:09:52Je viens de le dire.
01:09:53Vous avez raison, mère, il faut appeler un médecin.
01:09:56Je serai heureux avec Gladys.
01:09:59Je ne demande pas grand-chose à la vie.
01:10:03Mais je veux qu'elle me le donne de mon cœur et sans restriction.
01:10:09Une petite maison, un petit jardin, une petite femme.
01:10:19Un petit bonheur, mais que le tout soit fait pour moi et du solide.
01:10:24Eh bien, je te jure, moi, que tu n'épouseras jamais Gladys.
01:10:27Et pourquoi pas épouser le vrai Édouard?
01:10:29Il est là.
01:10:30Parfaitement.
01:10:31Il n'y a que sur la petite maison solide que j'ai un doute.
01:10:35Je ne vous demande pas votre avis.
01:10:36Ceci est une affaire à se plomber, moi.
01:10:38L'honneur de notre famille est en jeu.
01:10:40Malcolm, vous êtes le père.
01:10:43Et je vous somme d'empêcher cela.
01:10:45Vous savez très bien que je n'ai jamais réussi à empêcher.
01:10:49Enfin, il voudra, mais pas une femme de chambre, pas une bonne.
01:10:52Et elle devit suédoise par dessus le marché.
01:10:54Enfin, nous sommes des suisses.
01:10:57Votre grand-père, je n'ai rien vu de trop agafé.
01:11:00Et ça fait du côté de ton père.
01:11:04De mon côté à moi, il n'y a que des gentlemen.
01:11:06Merci, ma chérie.
01:11:08Mais Claude ne peut pas épouser un gentleman.
01:11:11Claude épousera une femme de notre monde.
01:11:13Je considère Gladys comme étant de mon monde.
01:11:16Puisqu'elle est honnête et en bonne santé.
01:11:20Honnête, vraiment.
01:11:22Pure aussi, je suppose.
01:11:24Oui, oui, pure, absolument pure.
01:11:26Quoi, encore?
01:11:27Comment encore?
01:11:28Non, je veux dire, même après ces petites promenades nocturnes.
01:11:31Parfaitement.
01:11:32Et tu le veux?
01:11:33C'est d'un jour.
01:11:34Je t'affirme, Claude, que moi, vivante, je n'accepterai pas cette honte.
01:11:38Gladys ne mettra jamais les pieds dans cette maison que comme femme de chambre.
01:11:42Tout à fait d'accord.
01:11:44Elle n'y tient pas non plus.
01:11:45D'ailleurs, je ne vais pas lui imposer le mépris et la condescendance de vos bonnes amies.
01:11:52Là-dessus, je vais travailler.
01:11:55Bonsoir.
01:11:56Adieu, mon frère.
01:11:57Bonne chance.
01:11:58Moi, je suis avec toi.
01:11:59Moi aussi, vieille broche.
01:12:01L'élément jeune de la famille se range sous ta bannière.
01:12:04Merci.
01:12:05Mais dans le fond, vous êtes gentils tous les deux.
01:12:11Se voir trahi par ses propres enfants sous son propre toit.
01:12:25La vie aura été dure pour moi.
01:12:27Maman, maman, vous êtes une maladresse.
01:12:29Vous n'obtiendrez rien par des nanas.
01:12:31Claude a le même caractère que vous.
01:12:32Mais je le sais bien.
01:12:33C'est type des hommes.
01:12:34Non, juste.
01:12:35Mais quelle horrible épreuve.
01:12:36Songez que Claude veut épouser la bonne.
01:12:39Alors que Mademoiselle Thomson ne rêve que de lui.
01:12:41Mademoiselle Thomson, elle a une tâche.
01:12:44Bon.
01:12:45Tipe, tipe.
01:12:46La question n'est pas là, d'ailleurs.
01:12:48Je suis déshonorée.
01:12:49Moi, sa mère.
01:12:50Moi qui vous ai tous sacrifiés.
01:12:52Moi aussi.
01:12:53Qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire aux gens.
01:12:55Je suis la plus malheureuse créature du monde.
01:12:57Je vais me coucher et attendre la mort.
01:12:59Bien sûr, maman.
01:13:00Surtout, ne vous pressez pas.
01:13:02Ingrat.
01:13:03Malheureux d'Adelaide qui souhaite la mort de sa mère.
01:13:06Fils bénassuré.
01:13:08Et cette horrible crainte qu'il ne veut pas passer.
01:13:20En tout cas, je crois que Claude et Gladys seront très heureux ensemble.
01:13:26N'est-ce pas, papa?
01:13:27Je l'espère, Dad.
01:13:28Mais je pense surtout à ta pauvre maman.
01:13:30Oh, donnez-moi l'entendu parler.
01:13:32Et donnez-c'est un affaire rire.
01:13:34T'as raison.
01:13:35Je vais essayer.
01:13:36Ah, je m'en vais chez Roger pour voir si je peux l'aider pour ses valises.
01:13:44Tu es triste.
01:13:48Non.
01:13:51Tu en es bien sûre?
01:13:54Oui.
01:13:58Tu n'as pas envie de pleurer?
01:14:03Oh, non, alors.
01:14:07Ma chérie, comme je me sens près de toi ce soir.
01:14:12Vous croyez qu'il va vraiment partir demain?
01:14:15J'espère que non, mais s'il part, il reviendra.
01:14:19Malcolm, Malcolm, je suis tellement malheureuse.
01:14:23Pleure, ma chérie, pleure.
01:14:25Je l'aime, papa, je l'aime tellement.
01:14:27Je sais.
01:14:28Demain, il va partir, il va prendre un train, il n'aura rien vu, rien compris.
01:14:32Il est si bête, papa, si bête.
01:14:37Il est si jeune, mon petit, si jeune.
01:14:40Vous savez, j'ai tout essayé pour le faire parler, j'en faisais des trucs terribles.
01:14:44Oui, bien sûr, des trucs, des trucs terribles.
01:14:46Oui, j'ai d'abord essayé d'être charmante, ça l'a fait rire.
01:14:52Alors, j'ai essayé de l'exaspérer pour qu'il me batte, afin que ça nous mène quelque part.
01:14:59Mais il a été grossier, c'est tout.
01:15:02Ma chérie, je crois que tu t'es trop pressée.
01:15:05Tu t'es jetée à sa tête.
01:15:07J'avais tellement peur qu'une autre me le prenne.
01:15:09Oui, bien sûr.
01:15:10Je sais pourtant que jamais l'autre, je crois qu'il nous saura l'aimer comme moi, je l'aime.
01:15:14Mais lui, il ne le sait pas, il est trop bête.
01:15:17Ecoute, ma chérie, tu le reverras certainement demain.
01:15:20Après demain, peut-être.
01:15:22Un jour ou l'autre.
01:15:23Non, il est trop bête.
01:15:27Je sais si bien qu'un jour, un garçon viendra partager avec moi la vie de ma petite fille,
01:15:31et que ce garçon, ce sera lui.
01:15:34Eh bien, le jour où tu le reverras, c'est simplement d'être toi-même.
01:15:39C'est quelquefois très difficile, je sais, mais n'en fais pas de trucs terribles.
01:15:45Reste le petit Francky que je connais, tu verras.
01:15:49Tu verras comme tout sera simple, comme tu le gagneras et comme tu le garderas.
01:15:55Vous croyez, Malcolm ? Je vous aime, vous savez tout.
01:15:59Est-ce que je te raconte une petite histoire, ma chérie ?
01:16:01Oh oui.
01:16:02Oui, mais c'est mon histoire, je veux pas que tu la répètes.
01:16:06Tu seras la seule à la connaître.
01:16:08Je suis si bien près de vous, Malcolm.
01:16:14C'était il y a bien longtemps.
01:16:19Deux ans environ avant que je rencontre ta maman.
01:16:23J'étais très jeune et je promenais mon désœuvrement dans une existence terriblement quotidienne.
01:16:31Et un jour, j'ai rencontré une femme mariée.
01:16:37Elle était très belle, très belle.
01:16:41Si belle que je n'osais pas espérer qu'elle puisse voir en moi autre chose
01:16:45qu'un de ces êtres familiers et sans importance comme nous en avons tous dans notre vie.
01:16:52Et je l'ai aimée, Francky.
01:16:55Je l'ai aimée très fort.
01:16:59Et plus elle se faisait lointaine et amicale, plus je devenais malheureux à force de l'aimer et de la vouloir.
01:17:11Un jour, nous étions sous la rivière et notre barre plongeait à un vieux moulin abandonné.
01:17:16Elle a levé les yeux et elle a dit, mon Dieu, comme c'est joli.
01:17:23Alors moi, je ne sais pas pourquoi, je lui ai répondu, je vous aime.
01:17:35Elle a souri.
01:17:37Elle a souri et il y avait comme de la tristesse et elle m'a dit, je sais que vous m'aimez Francky.
01:17:43Je le savais avant que vous le sachiez vous-même.
01:17:48Mais c'est impossible.
01:17:51Je vais espérer vous décourager à force de froideur et de cruauté mais
01:17:55j'aurais bien fait de me jeter à votre tête et d'aller au-devant de vos désirs.
01:18:02Alors, vous auriez certainement été guéri de moi.
01:18:07Voilà ce que m'a répondu Francky.
01:18:10Et je ne l'ai jamais prévu.
01:18:16Tu comprends ce que ça veut dire?
01:18:20Tu me comprends Francky?
01:18:25Francky, mon Dieu, je t'aime.
01:18:31Francky, mon Dieu, tant de si jolies mensonges pour rien.
01:18:45Je suis l'artiste, je fais les smiths.
01:18:50Je suis précoce, je fais les caprices.
01:18:53J'ai le coquin.
01:19:15Oh, c'est sûrement Georges et Margaret.
01:19:23Bonjour maman, vous avez bien dormi?
01:19:26Un peu d'obstinité, compris Francky.
01:19:28Dormir, après une histoire pareille.
01:19:31Dormir, au moment où je perds à la fois ma bonne et mon enfant.
01:19:34Mais à quoi poursuis, malheureuse?
01:19:36Dormir, après une histoire pareille.
01:19:39Dormir, au moment où je perds à la fois ma bonne et mon enfant.
01:19:42Mais à quoi poursuis, malheureuse?
01:19:44J'ai rencontré Georges et Margaret, ils viennent déjeuner.
01:19:46Oh, tant le destin t'a chargé.
01:19:48Oh, pardonnez-moi maman, je suis malheureuse.
01:19:50Je comprends la souffrance des autres.
01:19:52Vous ne souffrez pas.
01:19:53J'en suis arrivée au stade où l'âme se détache du corps.
01:19:57Je suis affeinte, il y a des sentiers.
01:20:00Enfin une nouvelle optimiste.
01:20:02Mais qu'est-ce que tu as toi?
01:20:03Rien.
01:20:04Mais alors si tu n'as rien, c'est pas une tête pareille.
01:20:06Ça fait double en toi.
01:20:08Moi seule ici, j'ai le droit d'inspirer de la pitié.
01:20:10Je suis la plus malheureuse des femmes.
01:20:12Et oh, quand veux-tu être gentille et faire des oeufs limousins pour le déjeuner.
01:20:16Pardonnez-moi, mais je n'ai vraiment pas le coeur à m'intéresser à des choses aussi puériles.
01:20:20Vous me demandez ça à Gladys, maman.
01:20:22Demandez quelque chose à cette voleuse d'enfant, jamais.
01:20:25Maman, je l'ai vue dans le couloir.
01:20:27Elle continue son carbide avec un plateau sur les bras.
01:20:30Elle me nargue.
01:20:31Mais ne se passons pas comme ça.
01:20:33Je ne tolérerai pas que l'honneur des Smiths soit piétiné sous le propre choix des Smiths.
01:20:37Qui parle de piétiner notre honneur?
01:20:40Bonjour, maman.
01:20:41Oui, bonjour, bonjour.
01:20:43Mais il rit, ma parole.
01:20:44Il rit.
01:20:45Il rit sur les ruines de notre foyer.
01:20:48Il est arrivé quelque chose?
01:20:49Georges et Margaret viennent déjeuner.
01:20:51Sauf qu'il peut.
01:20:52A l'air.
01:20:53Un peu de tenue, d'un deux-temps-pris.
01:20:55Ce n'est pas le moment de faire le flître.
01:20:57Mon Dieu, j'y pense.
01:20:58Qui va servir à table?
01:20:59Gladys, bien sûr.
01:21:00Gladys?
01:21:01Plutôt les trangler de mes propres mains.
01:21:03Non, maman.
01:21:04Ne soyez pas excessive.
01:21:05Moi, je trouve la conduite de Gladys telle de dignité.
01:21:08Je l'ai rencontrée tout à l'heure.
01:21:10Elle m'a demandé gentiment d'aller porter le déjeuner dans la chambre de Claude.
01:21:14Elle a la gênée d'y aller elle-même.
01:21:16N'est-ce pas, Delicat?
01:21:17Mais c'est une honte.
01:21:18Alors, il déjeune.
01:21:20Il déjeune.
01:21:21Après ce qu'il a fait à sa mère.
01:21:23Mais il y a des tigres dans le désert qui refuseraient de lui tendre la main.
01:21:27Oh!
01:21:28Bonjour, mon enfant.
01:21:29Bonjour.
01:21:30Bonjour, chéri.
01:21:31Bonjour, mon ami.
01:21:32Bonjour, Franck.
01:21:33Vous êtes un temps adorable.
01:21:34Je vous les parlais.
01:21:35C'est un cadeau du Seigneur.
01:21:36Bonjour.
01:21:37C'est ma garantie de déjeuner.
01:21:38Alors, j'ai rien dit, pardon.
01:21:42Alors là, vous avez une mine magnifique.
01:21:49Comment?
01:21:50Vous avez vu, Delicat?
01:21:52J'ai visité.
01:21:53Une mine magnifique.
01:21:54Moi, moi, qui en arrache le cœur.
01:21:56Mais vous êtes immonde.
01:21:57Alors, vous ne pouvez pas me demander comment je pouvais me trouver.
01:22:00Après, c'est horrible, le soir.
01:22:01Quel horrible soir?
01:22:03Oh!
01:22:05Alors, comment vous trouvez-vous après cette horrible soirée?
01:22:10Je suis mourante.
01:22:12Parfait.
01:22:14Que pensez-vous que je puisse aller lire mon journal?
01:22:16Vous voudrez.
01:22:17Ce n'est pas un jour à poser des questions stupides.
01:22:19Pourquoi n'arrivez-vous pas dans votre bureau?
01:22:20Parce qu'il y a déjà une vingtaine de femmes qui attendent.
01:22:22Je ne sais pas quoi dire.
01:22:24Vous n'avez pas une idée à ce sujet?
01:22:27Non, non, je ne vois pas.
01:22:29Une vingtaine de femmes?
01:22:31Oh!
01:22:32Mon Dieu, j'y pense.
01:22:33Je suis allée ce matin au bureau de placement pour avoir une nouvelle bonne.
01:22:35Ça doit être ça.
01:22:36Vous ne pouviez pas le dire tout de suite.
01:22:37Au point vu qu'elle n'est pas déjà mollée quelque chose.
01:22:39Bon, bon, j'y vais.
01:22:40J'y vais.
01:22:41Quelle belle bonne bonne.
01:22:42Gladys déjeuner avec nous?
01:22:44Quoi?
01:22:46Gladys à ma table?
01:22:48Pourtant, Malcolm, comment osez-vous dire une chose pareille devant les enfants?
01:22:51Pas par raison.
01:22:52Du moment qu'elle est foutue de clodes.
01:22:54Tais-toi, Donne, je te mets en pension.
01:22:57Gladys est foutue de clodes?
01:22:59Mais jamais cette horreur ne se produira moins vivante.
01:23:02Ah!
01:23:03Pourquoi elle est déjà plus raisonnable?
01:23:08Oh!
01:23:09Quelle horreur de journée.
01:23:10Mon fils qui épouse la bonne Georges et Margaret qui viennent déjeuner.
01:23:13Personne pour servir à table.
01:23:15Et ma fille qui refuse de faire des mimosas.
01:23:17Pour les drames, Shakespeare n'était qu'un enfant.
01:23:22Mon Dieu, j'aurais fait tuer mes queues cheveux au ciel pour avoir une mère pareille.
01:23:25Dis-moi, tu crois qu'elle va te raccommoder avec Claude et Gladys?
01:23:27Ça ne peut pas faire autrement.
01:23:28Ta mère sera accommodée avec n'importe qui.
01:23:30Bien, moi je vais aller lire mon journal.
01:23:32Non, non, restez.
01:23:33Je vous laisse la place.
01:23:35Je m'en vais.
01:23:41Il y a des moments dans la vie
01:23:43où l'on porte en soi
01:23:46des siècles de solitude et d'amertume.
01:23:50Adieu.
01:23:54Où est-elle que je sais ça?
01:23:57Père, cet enfant m'inquiète.
01:23:59Ah.
01:24:00Je la connais peu, remarquez.
01:24:02C'est vrai, je ne sais pas grand chose de sa vie intime, mais je...
01:24:04Enfin, je...
01:24:06Je veux dire de sa vie secrète.
01:24:08C'est une petite bête sauvage et fière
01:24:10et j'aimerais bien lui faire savoir qu'il est son frère, moi.
01:24:12Je crois qu'il n'y a plus grand chose à apprendre à ce sujet.
01:24:18Père,
01:24:20Francky souffre et je n'aime pas ça du tout.
01:24:22J'aimerais bien l'aider.
01:24:23Non, pas que je sois sentimental.
01:24:25Dieu merci, je suis plutôt cynique et amoral.
01:24:27C'est une justice à me rendre.
01:24:28C'est vrai, il y a même des moments où tu m'effraies.
01:24:31Oui.
01:24:33Mais c'est ma soeur, père.
01:24:34Et j'ai le sens de mes responsabilités, moi.
01:24:39A ton avis, quelle est la capitale du Honduras?
01:24:43Dégueu, sigale pas.
01:24:44Ah, merci.
01:24:46Je ne regrette pas de t'avoir fait faire des études sérieuses.
01:24:50Père, écoutez-moi.
01:24:52Quittez le Honduras et penchez-vous sur votre propre maison.
01:24:55Deux drames bouleversent la famille.
01:24:57Il y a le drame de Claude et le drame de Francky.
01:25:01Non, moi je ne serais pas croiant qu'il y avait un drame à elle.
01:25:05Oui, il est vrai qu'elle a toujours envie de tout ce qu'elle voit.
01:25:09Père, Francky est amoureuse.
01:25:12Et Roger est amoureux.
01:25:14Non!
01:25:18Si ils étaient amoureux l'un de l'autre, ça ne serait plus pire.
01:25:21L'un de l'autre, ça serait pire que tout.
01:25:24Ils sont amoureux l'un de l'autre, justement.
01:25:26Vous pensez bien que ce détail ne va pas s'échapper.
01:25:28Seulement, voilà.
01:25:29Ils ne le savent pas et sont tout à fait capables de ne jamais oser se le dire.
01:25:32Les roses finissent toujours par éclairer, de se faire un soleil.
01:25:35Père, vous et moi sommes les deux seuls hommes lucides de la famille.
01:25:38Nous devrions tenter quelque chose ensemble, non?
01:25:40Voilà.
01:25:42Veux-tu m'aider à finir les mots croisés du taré?
01:25:46Parfois, je me demande si vous comprenez bien tout ce qu'on vous dit.
01:25:51Je deviens mieux.
01:25:52Non, allons-y.
01:25:53Qu'est-ce que vous avez de plus que moi?
01:25:55De moins.
01:25:58Ah, oui.
01:26:02Alors, vous...
01:26:04Vous refusez de m'aider?
01:26:06D'un moment à l'autre, l'expérience m'a appris que tout s'arrange toujours en amour
01:26:09à condition que personne ne s'en mêle.
01:26:13Alors, c'est ça, ça va mieux?
01:26:15Oh, t'arrête!
01:26:16Comment as-tu pensé que ça pouvait aller mieux?
01:26:19J'ai avancé de maison hostile, entraînant ma vie comme un boulet.
01:26:24Oh, Dieu du ciel!
01:26:26Pouvoir tout oublier, sombrer dans le néant.
01:26:31Voyons, petite soeur.
01:26:32Père, vous entendez?
01:26:33Oui, j'entends.
01:26:34C'est même extrêmement désagréable quand on finit vos croisés.
01:26:37Veuillez finir ça dans la chambre.
01:26:38Père, vous partez?
01:26:39Oui.
01:26:40Il y a des...
01:26:42Il y a des moments où es-tu au long...
01:26:45Qu'on emporte avec soi des siècles d'amertume et de solitude.
01:26:58Ça, ça me plaît.
01:26:59Ah, ce soit, petite soeur, je suis là, moi.
01:27:03Alors, ça tombe pas rond?
01:27:04Oh, j'ai envie de mourir.
01:27:05Reçuis-moi, je te bénirai.
01:27:07Non, pourquoi le vocabulaire de petite mère, veux-tu?
01:27:10C'est curieux, cette façon que tu as de toujours emprunter les affaires des autres.
01:27:15Bon.
01:27:18Qu'est-ce qui ne va pas?
01:27:20Roger?
01:27:21Ne me parle pas de ces imbéciles!
01:27:22Tu l'aimes?
01:27:23Non!
01:27:24Je le hais.
01:27:26Il a été d'une épouvantable grossessie avec moi.
01:27:29Je ne veux plus le voir.
01:27:32Et d'abord, où est-il?
01:27:35Pas encore descendu de sa chambre, bien entendu.
01:27:37Encore rentré dans son lit à dix heures du matin, en train de s'en piffrer avec des tous beurrés.
01:27:40C'est ça que tu appelles un artiste, un être sensible, un pianiste, cette espèce de brute.
01:27:46Tu as de très jolies fréquentations.
01:27:48Rassure-toi!
01:27:49Il s'en va.
01:27:53Quoi?
01:27:55Il s'en va?
01:27:57Quand?
01:27:58Ce matin, par le train de onze heures.
01:28:00Alors, ça c'est complètement ridicule.
01:28:03Il y a d'autres trains bien plus pratiques.
01:28:06C'est ce que je lui ai dit.
01:28:07Il m'a répondu qu'il était persuadé que l'un de vous était de trop dans la maison et qu'il estimait que c'était lui.
01:28:15Bravo!
01:28:16Il avait une mine de papier mâché, ce pauvre Roger.
01:28:19Il mange trop.
01:28:21Son oreiller était trempé.
01:28:25Trempé de?
01:28:27Trempé.
01:28:29Comme s'il avait renversé son thé.
01:28:32C'est peut-être ce qu'il a fait, d'ailleurs.
01:28:34Idiot, mais c'est aussi bête que lui, ça.
01:28:36Va-t'en!
01:28:44Bonjour.
01:28:45Bonjour.
01:28:48Du terre?
01:28:49Non.
01:28:51Ni mer?
01:28:52Ni terre, ni mer.
01:28:56Du plastique?
01:28:58Plus également.
01:29:00Merci.
01:29:05Le deuxième sinistré de la famille.
01:29:09Et qu'est-ce qu'il a à parler comme un télégramme?
01:29:12L'amour, petite sœur.
01:29:14Il est complètement idiot.
01:29:15Oh!
01:29:16Titon!
01:29:18Ne crois pas que tu sois plus intelligente, toi.
01:29:21Toi, petite sœur, ce qui serait vraiment chic, ce serait de faire les deux mariages le même jour.
01:29:25Arrête de dire des satanistes, s'il te plaît.
01:29:27Tout cela dépend de toi.
01:29:29Uniquement de toi.
01:29:30Uniquement de toi.
01:29:32Si tu laisses Roger s'en aller, évidemment, tout est perdu.
01:29:34Et qu'est-ce que tu veux que je fasse de plus?
01:29:35Que je me mette en travers de la porte avec un poignard à la main, peut-être?
01:29:38Mais pourquoi pas?
01:29:39Oh, pardon!
01:29:40Je vous dérange?
01:29:41Pas du tout, vieux, pas du tout.
01:29:43Bon, je vais aider Papa à forcer mon croisé.
01:29:46Alors, voilà.
01:29:48Je vous laisse.
01:29:52Je vais monter la gare au mur et sur le port.
01:29:54Et le premier qui vous dérange, je le mors!
01:30:00Il serait incapable de ne plus me laisser sortir.
01:30:03Vous pensez déjà à partir?
01:30:04Ah, non!
01:30:06Non, non, non. Moi, je ne veux pas vous imposer ma présence.
01:30:11Cette maison me parait bizarre, ce matin.
01:30:13Je n'osais même plus sortir de ma chambre.
01:30:15De quoi de suite j'ai rencontré Claude, là, dans le couloir.
01:30:17Un drôle du père.
01:30:20La personne l'a dit, c'est qu'elle marchait comme un spectre.
01:30:22Votre mère aussi.
01:30:25Ma mère marchait comme un spectre?
01:30:27Non, non, non. Plutôt comme un cyclone, oui.
01:30:29Alors, je me suis mis dans un coin de l'office.
01:30:31À un moment, là, c'est votre père qui est arrivé.
01:30:33Oui, avec un journal dans les mains.
01:30:35Il avait l'air totalement absent.
01:30:36Papa est dans le hors du ras.
01:30:37Voilà. Alors, moi, je me suis permis de venir ici.
01:30:39Et puis, je tombe sur vous.
01:30:41Ça, c'est pas de chance.
01:30:42Ah, mais non.
01:30:44Non, ça n'est pas ce que j'ai voulu dire.
01:30:46Non, mais peut-être que vous faites peur, moi aussi.
01:30:48Ah, nous? Non, non. Je ne crois pas.
01:30:54Alors, vous pourriez peut-être vous rapprocher?
01:30:56Certainement.
01:31:00Vous avez bien dormi, Angers?
01:31:02Pas très mal.
01:31:03C'est gentil parce que moi aussi.
01:31:05Ah, oui?
01:31:06Oui.
01:31:08J'ai rêvé de train.
01:31:09De train?
01:31:10Oui, de train.
01:31:12Qui partait à 11 heures.
01:31:14Il faisait un bruit terrible.
01:31:15Chacune de leurs roues me passait sur le cœur.
01:31:17Oh, vous savez être très désagréable, ça.
01:31:19Oh, mes enfants! Grande nouvelle!
01:31:20Je viens de réussir des oeufs mimosas
01:31:22qui sont d'une pure splendeur.
01:31:24On dirait des oeufs mimosas.
01:31:26Les oeufs mimosas sont d'une pure splendeur.
01:31:28On dirait, on dirait un champ de jeûne
01:31:30au printemps en Écosse.
01:31:32Oh, mais c'est Roger.
01:31:34Bonjour, Roger.
01:31:35Belle journée, n'est-ce pas?
01:31:37Comment trouvez-vous mes pleurs?
01:31:39Ravissantes.
01:31:40Ah, ce sont des effets très rares.
01:31:42Mon bon frère, mon bon frère en avait rapporté
01:31:44des boutiques du sang-baise.
01:31:46Dans une cage.
01:31:47Ce n'est pas inouï.
01:31:48Dans une cage.
01:31:49Alice.
01:31:50Oui, tu m'appelles?
01:31:51Assez-toi.
01:31:52Assez-toi de qu'est-ce que tu veux.
01:31:54Tirez-vous de là.
01:31:55Quoi?
01:31:57Mais dis-donc,
01:31:58voilà des façons de parler à ta mère.
01:32:00Voyez pas que vous les embêtez, non?
01:32:01Insolents.
01:32:02Oh, je vous embête?
01:32:04Je parle pas.
01:32:05Oh, non, Madame.
01:32:06Non, pas du tout.
01:32:07Au contraire, c'est une joie.
01:32:08Ah, merci, Roger.
01:32:10Vous êtes un charmant garçon.
01:32:11Aimez-vous le pouding au riz?
01:32:13Ah, là, beaucoup.
01:32:14Oh, tant mieux.
01:32:15Tant mieux, j'en ai fait un énorme.
01:32:16Les enfants n'en mangent jamais.
01:32:17Ils disent que je n'y connais rien.
01:32:18Ce n'est pas le respect qui les étouffe.
01:32:20Ah, non, Maman.
01:32:21C'est le pouding.
01:32:22Hein?
01:32:23C'est pourtant une recette de Gladys.
01:32:25De Gladys.
01:32:26Mon Dieu, mais je l'avais oubliée, celle-là.
01:32:28Aussi, qu'est-ce que j'attends pour la mettre à la force?
01:32:30Oui, mais d'abord, il faut que je prépare les ordonnes,
01:32:32et je ne sais pas où sont les sardines.
01:32:33Viens, je te les donne avec moi, s'il te plaît.
01:32:39Ne passez peut-être que si vous partez,
01:32:40vous échapperez au pouding.
01:32:41Comment ça, je...
01:32:42Oui, vous partez par le train de 11 heures,
01:32:44le de Massoudi.
01:32:45Bon, enfin, tranquille.
01:32:46Vous partez.
01:32:48C'est un fait acquis.
01:32:50Je trouve ça plutôt lâche et méfiant, mais...
01:32:54Mais c'est tout ce que vous trouvez à dire?
01:32:56Taisez-vous!
01:32:59Moi, d'abord.
01:33:00D'abord, fermez les yeux.
01:33:01Que je ferme les yeux?
01:33:02Oui!
01:33:03Je n'ai pas de moyens en train de vous dire ça.
01:33:05D'ailleurs, je ne suis pas prête à vous pardonner
01:33:06de m'avoir obligée à vous le dire.
01:33:10Je ne comprends rien du tout, là.
01:33:13Oui, ça se voit.
01:33:14Fermez les yeux, quand même.
01:33:17Voilà.
01:33:19Je ne veux pas que vous partiez, Roger.
01:33:24Oh, Francky!
01:33:26Oh, vous pouvez me répéter ce que vous venez de dire?
01:33:28Oh, non, c'est pas vrai.
01:33:29Je vous ai dit de fermer les yeux, pas les oreilles.
01:33:34Mais enfin, Francky, c'est vrai?
01:33:38Je n'ai vraiment l'air de poser l'excuse.
01:33:40C'est vrai.
01:33:41C'est vrai.
01:33:42C'est vrai.
01:33:43C'est vrai.
01:33:44C'est vrai.
01:33:45C'est vrai.
01:33:46C'est vrai.
01:33:47Je n'ai vraiment l'air de poser des questions stupides.
01:33:50Vous restez?
01:33:51Plus que jamais.
01:33:53D'ailleurs, moi, je n'ai jamais eu l'intention de partir.
01:33:55Mais alors, pourquoi, Roger, je te le donne dans votre chambre ce matin?
01:33:57Non, non, non, non, non, non.
01:33:59Je te le donne en énergie.
01:34:00Je n'ai jamais monté dans ma chambre ce matin.
01:34:06Oh, là, là.
01:34:09Oh, j'ai le frère le plus idiot de tout l'Empire britannique.
01:34:11C'est épouvantable.
01:34:13Mon Dieu, et dire que je me suis jetée à votre hôtel?
01:34:15Oui, mais ça, vous pouvez recommencer.
01:34:16Ça n'est qu'une habitude à prendre.
01:34:24Vous savez, Roger, je vais vous rendre très malheureuse.
01:34:28Eh bien, tant mieux.
01:34:29Ça me donnera du talent.
01:34:31Oh, Roger.
01:34:32Du génie imbécile.
01:34:34Je crois que tu l'as connu, ta mère.
01:34:36Oh, mon chou.
01:34:37Je ne vois plus personne.
01:34:39J'épouse Roger.
01:34:42Elle est sûrement.
01:34:46Ne m'en louez pas sur ta mère.
01:34:50Comment ça, naturellement, vous le saviez?
01:34:52Oh, c'est aussi clair qu'à me croiser pour débutant.
01:34:56Oui, alors, Dorénavant, dans cette maison,
01:34:57j'aimerais bien qu'on soit habitué de respecter mon intimité.
01:34:59Madame, où est ta mère?
01:35:01Je l'ignore totalement.
01:35:02J'ai toujours dit que nous devrions prendre l'habitude
01:35:04de sonner du corps ce qu'on nous a fait dans cette maison.
01:35:06Ce serait tellement plus simple.
01:35:08A propos, père, vous...
01:35:09Père, vous connaissez la bonne nouvelle?
01:35:13La nouvelle bonne?
01:35:17Mais, comment?
01:35:19Roger épouse Francie.
01:35:20Ah, parce que toi aussi, tu le savais.
01:35:23Alors là, ça devient très exaspérant.
01:35:25Eh, dis donc.
01:35:26Tu ignores que c'est l'origine de cette histoire, moi.
01:35:29Bravo, vieux.
01:35:31Tiens, dis-moi à propos.
01:35:32Est-ce que tu as déjà dressé des chevaux sauvages?
01:35:35Pourquoi?
01:35:36Oh, comme ça, c'est un peu l'association d'idées.
01:35:39Ah, père, vous n'auriez pas dû m'aider?
01:35:41J'allais te le demander, justement.
01:35:43C'est incroyable.
01:35:44Je regrette qu'à une heure aussi grave,
01:35:46un fils ne puisse appuyer sur l'auteur de ses jours.
01:35:49Car l'heure est grave.
01:35:50Oui.
01:35:52Tu connais la nouvelle?
01:35:54J'épouse Roger.
01:35:56Mais, évidemment, la question n'est pas là.
01:35:58Quoi?
01:36:00Parce que toi aussi, tu le savais.
01:36:01Mais, je ne suis plus un enfant, Francie.
01:36:03Oui, alors là, non, non, non, dis donc.
01:36:05C'est tout de même exaspérant dans cette maison
01:36:07de pouvoir être à des personnes.
01:36:10Mais, quand ça bouge, de toute façon,
01:36:12vous saviez déjà ce que je vous donnais.
01:36:14Alors là, pas du tout, Francie.
01:36:15Non, c'est une vraie surprise.
01:36:17C'est une surprise bouleversante.
01:36:19Ah, vous êtes là.
01:36:21Enfin, j'ai regardé une maison déserte.
01:36:23Impossible de se trouver qui que ce soit.
01:36:25Et les jardins, mon Dieu, Francie, où sont les jardins?
01:36:27Oh, Zedla, Zedla, je vais prendre une île.
01:36:29Il faut absolument des cigares pour Georges.
01:36:31Alors, essaie de retrouver la boîte
01:36:33s'il n'a aucune température pour Noël.
01:36:34Il ne la reconnaîtra sûrement pas.
01:36:36Bien, alors, maintenant, il faut que je monte au grenier.
01:36:38Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi,
01:36:40mais il faut que je monte au grenier.
01:36:42Personne pour me décharger de ce carton qui m'écrase.
01:36:44Je porte cette maison sur mes épaules.
01:36:47Et, d'abord, qu'est-ce que je vais me faire ici?
01:36:50Personne pour me le dire, évidemment.
01:36:52C'est bien la peine d'avoir une famille.
01:36:54Mère, j'ai à vous parler, vous et moi aussi.
01:36:56Non, non, non, non, moi d'abord.
01:36:58Maman, tenez-vous bien.
01:37:03Devinez ce qui m'arrive.
01:37:06J'épouse Roger.
01:37:09Tant pis.
01:37:10Quand perdras-tu l'habitude de pousser des hurlements
01:37:12pour annoncer les choses les plus insignifiantes?
01:37:16Pourquoi j'ai cru que tu t'étais cassé une jambe?
01:37:18Moi, c'est idiot.
01:37:19Tu épouses Roger, tu épouses Roger.
01:37:22Evidemment que tu épouses Roger.
01:37:24Tu me rappelles ce casque que nous avions en Bretagne
01:37:27et qui chantait tous les jours à midi et demi
01:37:29pour annoncer le lever du soleil.
01:37:31Mais non, c'est pas nous.
01:37:32Bon, vas-y, vais, je n'ai pas le temps à perdre, moi.
01:37:35Oh, Roger, oh, Roger.
01:37:37Roger, je suis très émue.
01:37:39Si je n'étais pas aussi pressée, je vous dirais des choses
01:37:41très gentilles, très maternelles,
01:37:44mais j'ai tellement de soucis.
01:37:46Faites-moi penser à vous en parler demain matin, voulez-vous?
01:37:48Bien.
01:37:49Vous êtes un charmant garçon.
01:37:51Dans un autre ordre d'idée, ma chérie, c'est ceux qui attendent.
01:37:54Ah oui? Oui, où sont-elles?
01:37:55Dans mon bureau.
01:37:56Il y en a un matin une quarantaine.
01:37:58Je vois.
01:37:59Et vous m'aviez dit 20.
01:38:00Oui, mais il y a une bonne heure de sec,
01:38:01et un nom de jour est tout petit.
01:38:03On entend déjà des bruits bizarres, des gémissements, des râles.
01:38:06Oh, mon Dieu.
01:38:07Bon, bon, j'y vais tout de suite.
01:38:08J'y vais.
01:38:09Ah non, ah non.
01:38:10Tu peux l'avoir, je prépare le dessert.
01:38:11Mais tranquille, fais quelque chose.
01:38:12Aide-moi, je t'en supplie.
01:38:13Mais que veux-tu faire?
01:38:14Je ne veux pas avoir rien.
01:38:15Ou alors mets le couvercle.
01:38:16En fait, tu sais bien que je n'ai pas de domicile, comme d'habitude.
01:38:18Alors, à ce propos, mais...
01:38:19Ah non.
01:38:20Non, Claude, non.
01:38:21Plus un mot sur Gladys.
01:38:23Je ne veux plus jamais entendre parler de cette fille.
01:38:26Oh, d'ailleurs,
01:38:27elle se promène encore dans les couloirs de cette maison,
01:38:29comme un assassin sur les lieux de son crime.
01:38:32C'est intolérable.
01:38:33Je l'ai croisée tout à l'heure.
01:38:35Elle m'a sourie.
01:38:37Sourie.
01:38:38À moi.
01:38:39Et comme je pensais à autre chose, je m'y ai sourie aussi.
01:38:44Je m'en suis aperçue dix minutes plus tard.
01:38:46En fait, comment tu comptes dans quelle situation humiliante tu mets ta mère,
01:38:50la seule que tu es?
01:38:51Mère, je vous demande le plus sérieusement du monde
01:38:54d'avoir un entretien avec Gladys.
01:38:56Jamais.
01:38:57Vous ne le voyiez pas un petit peu plus tôt, non?
01:38:58Jamais.
01:38:59Vous entendez, Malcolm?
01:39:00Je dis jamais.
01:39:01Et si vous voulez mon avis,
01:39:02je trouve que c'est encore trop.
01:39:04Et je le répète,
01:39:06jamais.
01:39:07Bien sûr.
01:39:08Eh bien, moi, je vais aller lire mon journal.
01:39:11Roger!
01:39:12Roger!
01:39:13Je veux dire, venez m'aider.
01:39:14Elle a peut-être le couvercle, non?
01:39:15Oh!
01:39:18Ça fait nerveuse.
01:39:23Je te donne les...
01:39:24Les cigares.
01:39:25J'ai complètement oublié les cigares.
01:39:29Claude!
01:39:30Waouh! Waouh!
01:39:35Et vous, Claude?
01:39:36Vous partez pas?
01:39:38Non.
01:39:39Non, Gladys.
01:39:41Et je ne partirai plus jamais.
01:39:42Vous avez une étrange famille, Claude.
01:39:46Est-ce que nous serons obligés d'y voir souvent quand vous serez mariés?
01:39:49Ah non, ma chérie, non.
01:39:50Une fois par semaine, pourtant.
01:39:52Le dimanche.
01:39:54Claude, est-ce que vous m'aimez?
01:39:56Quelle étrange question, Gladys.
01:39:58Oh, j'ai très peur de vous.
01:39:59Votre mère est une personne redoutable.
01:40:01Que va-t-elle se produire?
01:40:03Tout est possible.
01:40:04Exactement tout.
01:40:06Elle peut tout aussi bien se jeter par la fenêtre
01:40:08que faire de vous sa légataire universelle.
01:40:10Ça dépend.
01:40:11Mais de quoi?
01:40:12De rien. C'est ce qui a le plus d'angoisse.
01:40:14Ah, il se peut aussi qu'elle refuse de vous parler.
01:40:16Alors, que ferons-nous, Gladys?
01:40:17Je m'en ai, Claude.
01:40:18Non, Gladys, vous...
01:40:19Je m'en ai, Claude.
01:40:20J'en ai assez de faire le vide sur mon passage
01:40:21et d'être comme une lèpreuse avec sa cochette au cou.
01:40:24Eh, voilà l'objet.
01:40:25Maman, entrez.
01:40:27Mais enfin, Francky, viens, je vais me montrer.
01:40:30Oh, c'est un scandale.
01:40:32Comment je suis tranquille.
01:40:33Maman, à la part, vous êtes trop injuste.
01:40:35Il faut que vous leur parliez.
01:40:36Vous êtes injuste.
01:40:37Me dire ça à moi?
01:40:38Oui.
01:40:39Que celui qui reçoit la première pierre est...
01:40:41Non, c'est pas ça.
01:40:43Que celui qui jette la première pierre est...
01:40:46Non, c'est pas comme on dit ça.
01:40:47C'est celui qui n'a jamais fait...
01:40:49m'a jeté la première pierre, madame.
01:40:51Non, ça n'a aucun rapport.
01:40:55Bien, Gladys,
01:40:57puisque ce traquenard,
01:40:58mourdi par ma propre figue,
01:41:00nous met face à face,
01:41:02répondez-moi franchement.
01:41:05Où sont les sardines?
01:41:09Dans le placard aux provisions, madame.
01:41:11Dans le placard aux provisions.
01:41:13Mais pourquoi justement dans le placard aux provisions?
01:41:16En tout cas, ce sont chacun ses petites manies, bonsoir.
01:41:18Mère, je vous demande de rester.
01:41:20Je veux que Gladys et vous videz votre sac,
01:41:22une fois pour toutes.
01:41:23Je n'ai pas l'habitude de vider mes sacs devant n'importe qui, Claude.
01:41:26Vous n'avez pas le droit de vous refuser à cette explication.
01:41:29Gladys en a assez de faire le vide autour d'elle
01:41:31et d'être comme une lépreuse.
01:41:34Gladys est lépreuse?
01:41:37Gladys est lépreuse?
01:41:39Mais c'est merveilleux!
01:41:41Oh, Francie, Francie,
01:41:42pour chasser ton père, Gladys est lépreuse.
01:41:44Embrasse-moi, mon grand.
01:41:46Je savais bien que tout finirait dans sa rangée.
01:41:48Je pouvais à la rigueur être une bonne,
01:41:50mais pas une bonne lépreuse.
01:41:51Dans cette rangée, nos amis,
01:41:52je suis sûre que Gladys comprendra.
01:41:54N'est-ce pas, Gladys?
01:41:55Et soyez tranquilles,
01:41:56mon fils est un genteman.
01:41:58Il vous bâtira un hôpital.
01:42:00Non, pas pour l'amour du ciel, Gladys, mais oh!
01:42:02Michael!
01:42:03Michael!
01:42:05Gladys est lépreuse!
01:42:10Qui est Gladys?
01:42:11Moi!
01:42:13Qui est lépreuse?
01:42:14Gladys!
01:42:15Vous êtes sûre, Gladys?
01:42:16Excusez-moi, monsieur, mais...
01:42:17Évidemment qu'elle en est sûre, puisqu'elle le dit.
01:42:19Oh, c'est magnifique.
01:42:20Enfin, je veux dire, c'est terrible.
01:42:22C'est terriblement magnifique.
01:42:24Je n'ai pas l'habitude de mêler les choses de cette maison,
01:42:26mais là, les circonstances me paraissent assez fantastiques
01:42:28pour que vous me permettez de placer un mot.
01:42:30Qu'est-ce que tout ça veut dire?
01:42:32Rien, monsieur, absolument rien.
01:42:34Non, c'est l'imagination de mère qui galope.
01:42:37Comment, je galope, moi?
01:42:39Non, je disais simplement à mère que Gladys voulait lui parler,
01:42:42car elle en avait assez d'être ici comme une lépreuse.
01:42:44Comme...
01:42:46une...
01:42:47Lépreuse.
01:42:48Une...
01:42:49Lépreuse.
01:42:51Quoi comme?
01:42:53Seulement comme.
01:42:55J'aime mieux ça.
01:42:57Moi aussi, monsieur.
01:42:59Oui, moi aussi, j'aime mieux ça, ce qu'on me fait.
01:43:01C'est terriblement contagieuse, comme a dit Margaret.
01:43:04Ah oui?
01:43:05Il paraît qu'un jour, aux Indes,
01:43:07toute une famille...
01:43:11Mais alors, tu veux encore épouser Gladys?
01:43:13Oui, mère.
01:43:15Et j'y suis fermement décidé.
01:43:17Ce serait simplement très pénible
01:43:19de ne pouvoir être recoupé d'une rupture avec ma famille.
01:43:22Tu me crois si, Claude?
01:43:24Moi, qui pourrais te faire connaître
01:43:26dix, vingt jeunes filles
01:43:27qui auraient été de mon goût,
01:43:29avec qui j'aurais été heureuse.
01:43:31C'est une amie qui se marie.
01:43:33Oui, oui.
01:43:34Comme d'hier, tout de même.
01:43:36Et moi, alors?
01:43:38Oh, mon Claude.
01:43:39Mais as-tu songé à l'existence?
01:43:41Que tu ne ferais pas?
01:43:42Comment allez-vous vivre?
01:43:43Comme tout le monde.
01:43:45Nous serons heureux.
01:43:46Nous aurons un foyer
01:43:48et des enfants.
01:43:50Et une femme.
01:43:52Juste au retour des choses.
01:43:54Bon, écoutez, Gladys, je vous connais encore bien.
01:43:56Surtout comme belle-fille éventuelle.
01:43:58Mais je ne vous suis pas hostile, loin de là.
01:44:00J'estime que chacun a droit
01:44:02d'aller prendre son bonheur là où il le trouve.
01:44:04Les parents sont souvent très mauvais juges
01:44:06en cette matière.
01:44:08Si je me rappelle parfaitement,
01:44:09ce madame ne voulait rien savoir
01:44:10pour que je l'épouse.
01:44:12Oh, Malcolm, ce n'est pas le moment
01:44:13d'avoir des souvenirs de cet ordre.
01:44:16Et ne prononcez pas de discours, voulez-vous.
01:44:18On se croirait déjà à la fin du dîner de mariage.
01:44:20Je l'ai épousé quand même
01:44:22et ça n'a pas donné de trop mauvais résultats.
01:44:24Environ 35 ans de bonheur.
01:44:26Est-ce que je me trompe?
01:44:27Oui, oh, ne finis pas de m'amollir
01:44:29avec votre conquiture sentimentale.
01:44:31Je ne céderai pas.
01:44:33J'aurais pu l'épouser tout de suite
01:44:34malgré l'opposition de ses parents.
01:44:36Elle y était tout à fait décidée.
01:44:38Dieu sait que l'impatience me rongeait le coeur.
01:44:40Mais je n'ai pas voulu le faire.
01:44:41Oui, telle est notre vie privée devant les domestiques.
01:44:44Je n'ai pas voulu le faire,
01:44:45mais j'ai préféré attendre qu'ils disent oui.
01:44:49Parce que, voyez-vous, mon enfant,
01:44:50dans un bonheur construit sur les larmes des autres,
01:44:52il y a toujours un arrière-goût de remords.
01:44:56J'ai compris, monsieur.
01:44:58Et je vous remercie.
01:45:00C'est moi qui vous remercie d'avoir compris, je dis.
01:45:05Bien, j'espère n'avoir pas rien à dire
01:45:06jusqu'au mariage des Andrés.
01:45:08Pas pour maintenant, mon chéri.
01:45:11Claude, vous pouvez donner un coup de main
01:45:12pour le rébus arithmétique du Morning Post.
01:45:14Ce serait gentil.
01:45:15Oui, père, mais on part avant.
01:45:17J'aimerais bien...
01:45:23Voilà.
01:45:24J'espère que je n'ai pas été trop ridicule.
01:45:26Si, complètement.
01:45:28Je veux le nombre d'hommes
01:45:29qui sont encore capables de l'être.
01:45:35A-t-on déjà vu deux nigots pareils ?
01:45:38On jurerait Pollux se retrouvant...
01:45:42Chaudard, vous avez oublié un nom d'animal.
01:45:44Castor.
01:45:45Ah oui, c'est ça, Castor. Merci, Gladys.
01:45:47On jurerait Pollux se retrouvant Castor
01:45:49après la guerre de Troyes.
01:45:53Non, ce n'est pas la guerre de Troyes.
01:45:55C'est...
01:45:56Oui, enfin, ils sont parfaitement ridicules,
01:45:58c'est ce que je voulais dire.
01:46:00Où en étions-nous, Gladys ?
01:46:03Il s'agissait de Claude, madame.
01:46:05De...
01:46:06Ah, oui, ça, oui.
01:46:08Ainsi, vous aimez Claude, ma pauvre Gladys.
01:46:12C'est effrayant.
01:46:14Ah, c'est oui, madame.
01:46:16Mais on ne choisit pas.
01:46:18Je l'ai aimé en silence pendant un an.
01:46:20Il n'en aurait jamais rien su, je vous le jure.
01:46:22Il ne s'était pas mis dans l'idée de m'aimer à son tour.
01:46:25Ah, à part celui, bien sûr, il a parlé.
01:46:27Oui, il parle très bien.
01:46:29Quand il se donnait la peine.
01:46:31À l'entente, on croit toujours que tout est possible.
01:46:34Ah, il a les unis dans milliers les pires situations.
01:46:37Le cas, évidemment, c'est que ce n'est pas rêvé.
01:46:40Mais dès qu'il était là, je ne le voyais plus comme ça.
01:46:42Il est tellement doué, cet enfant.
01:46:44Ah, oui, c'est vraiment un chanteur.
01:46:46Un redoutable chanteur.
01:46:48Et tout ça, c'est un humeur officielle qui se donne.
01:46:51C'est pour tromper tout le monde.
01:46:52Mais ce sont des petites ruses
01:46:54qui ne prennent pas avec nous autres, ça.
01:46:56Ah, non.
01:47:05Comment, comment ne pas l'aimer, mon Claude.
01:47:08Il est intelligent, bon, loyal, courageux, tendre, spirituel.
01:47:14Amoureux.
01:47:16Amoureux.
01:47:18Amoureux.
01:47:20Mais bon, Gladys, Gladys.
01:47:22Je suis la plus malheureuse des mères.
01:47:24Comprenez-moi, Gladys, je ne vous en veux pas.
01:47:27Mais ce mariage est impossible.
01:47:29Impossible.
01:47:30Enfin, que voulez-vous que je mette sur les faires-pas ?
01:47:32Justement, madame, je voulais vous dire
01:47:34qu'on pourrait aussi ne pas envoyer ce faire-pas.
01:47:36C'est entendu.
01:47:37Mais enfin, ça n'arrangerait rien, Gladys.
01:47:39À propos, il ne faut pas croire
01:47:41tout ce que vous a dit Malcolm au sujet de notre famille.
01:47:44Ah, non. Non.
01:47:46Non, il n'était pas domestique chez mes parents.
01:47:48Il était garçon de course.
01:47:50Enfin, commis chez Colbridge.
01:47:53Je veux dire, premier commis
01:47:56chez Colbridge et Colbridge.
01:47:58Les avoués.
01:47:59Oui, c'est une professionnelle.
01:48:01C'est une profession libérale.
01:48:02Ce n'est pas comparable.
01:48:03Non, madame, elle a tout de même...
01:48:04Ah, vous êtes charmante, Gladys.
01:48:06Et je serais parfaitement heureuse
01:48:08de vous voir épouser quelqu'un de très bien.
01:48:10Et dans une autre famille, par exemple.
01:48:13Ici, voyez-vous, ce serait une mésalliance.
01:48:16Ah, oui.
01:48:18Oui, madame.
01:48:19C'est justement ce qu'il m'a dit ma mère.
01:48:22Ah, oui ?
01:48:23Vous avez une mère charmante, Gladys.
01:48:25Oui.
01:48:26Je suis pour l'expliquer que j'aimais Claude
01:48:28et que tout le reste m'est égal.
01:48:30Elle n'a pas voulu aux émeurs.
01:48:32Bravo.
01:48:33Elle m'a dit, tu es majeure,
01:48:35agis comme tu l'entends.
01:48:36Et si tu pousses ce garçon,
01:48:38ce sera contre mon vrai.
01:48:40Je n'admettrai jamais que tu fasses un mariage pareil.
01:48:43Comment ça, un mariage pareil ?
01:48:46Elle ne veut pas en entendre parler, madame.
01:48:49Elle refuse.
01:48:50C'est elle qui refuse ?
01:48:52Formellement, madame.
01:48:53Elle s'est hâte que je me marie dans mon milieu.
01:48:56Oh.
01:48:58Oh, oh, oh, oh.
01:48:59Mais, Ninoy, Ninoy.
01:49:02Votre mère refusait mon fils,
01:49:05mon fils unique.
01:49:07Enfin, vrai.
01:49:09Claude Smith, architecte.
01:49:12Mais quelle sorte de mère avait vu donc ma pauvre Gladys ?
01:49:15Mais, mais, mais, qu'il faut la comprendre, madame.
01:49:18Mon père était maître d'hôtel de l'Aude-Pied-de-Hoc.
01:49:22Ancien ministre de sa majesté.
01:49:24Quand il a connu ma mère, fille d'un grand général suédois,
01:49:28alors, n'est-ce pas, ben, il était déjà si humilié
01:49:31que je cherche des simples Smiths.
01:49:35De simples Smiths ?
01:49:37Mais ça, c'est incroyable.
01:49:39Nous, nous, les meilleurs Smiths de toute la région.
01:49:41Des Smiths d'origine.
01:49:43Des Smiths de quatre générations.
01:49:45Mais c'est ce que je leur ai dit, madame.
01:49:47Mais mon père est un homme terrible.
01:49:49Très imbue de tradition de notre famille.
01:49:51Alors, quand j'ai avoué,
01:49:53je me suis marquée que j'aimais Claude par-dessus le marché.
01:49:56Mon petit Claude par-dessus le marché.
01:49:59Lui, lui, donc, tout le monde s'arrache les lotissements.
01:50:03Mais enfin, Gladys, comment pouvez-vous vivre
01:50:05dans un milieu aussi terriblement snob et prétentieux ?
01:50:08Mais, mais, je l'avais tout dit, madame.
01:50:10Et même que, même que Claude se laisserait mourir
01:50:12surtout que de me perdre.
01:50:14Claude veut mourir ?
01:50:16Mais enfin, Gladys, vous appartenez à une famille d'assassins.
01:50:18Vous pouvez le leur dire de ma part.
01:50:20Non, je dirais le leur dire moi-même et tout de suite.
01:50:22Où est mon chapeau ?
01:50:24Oh, mon Dieu, mon Dieu, Georges et Margareth,
01:50:26je suis désolée, mais il n'y a plus personne pour servir à table et en œuvre.
01:50:28Ne sont pas prêts ou habitées, vous me l'avez dit.
01:50:30Allons, madame, allons.
01:50:31Mais, mais, mais, mais, ce n'est pas la peine de vous déranger.
01:50:33J'ai rompu avec mes parents.
01:50:35C'est fini.
01:50:37Oh, oh.
01:50:39Bravo.
01:50:41Bravo.
01:50:43Ah, vous êtes une jeune fille extraordinaire, Gladys.
01:50:46Je l'ai toujours dit, d'ailleurs.
01:50:49Embrassez-moi, mon enfant.
01:50:51Embrassez-moi, maman.
01:50:53Ah, non, pas comme ça, Gladys, soyez gentille.
01:50:55Enlevez votre tablier.
01:50:57Voilà, je préfère.
01:50:59Ici, ici, pour moi.
01:51:01Ne hurle pas comme ça et ouvre tes oreilles.
01:51:03Je vais apprendre une nouvelle extraordinaire.
01:51:05Bien sûr.
01:51:07Gladys épouse Claude.
01:51:08Comment le sais-tu ?
01:51:09Vengeance.
01:51:10Aime les mâles, vous pouvez venir, le carnage est fini.
01:51:13Mâles tendreux, j'ai deux plaies.
01:51:15Claude.
01:51:17Je vous présente la nouvelle Smith, Gladys Smith,
01:51:19je suis l'épouse de Claude Smith.
01:51:21Je vous présente.
01:51:22Bienvenue à la nouvelle Smith.
01:51:25Eh bien, quant à moi, j'ai toujours rêvé d'avoir une belle soeur qui vous ressemblera, Gladys.
01:51:28Oh, merci, monsieur.
01:51:30Merci, monsieur.
01:51:32Moi, ça ne m'étonne pas.
01:51:34Je sais.
01:51:36Gladys.
01:51:38Oh, ils sont charmants.
01:51:40Je savais bien que je finirais par avoir le dernier mot.
01:51:43Ah, si la maîtresse était là, ils vont me prendre sa couche dans cette maison.
01:51:46N'est-ce pas, Malcolm ?
01:51:47Oui, ma chère.
01:51:48Bien, je vous touche, je serai bref.
01:51:50Pas à vous, papa.
01:51:51Non, mais laissez parler votre père.
01:51:53Je n'ai absolument rien à dire.
01:51:55Je croyais que vous alliez faire un spin.
01:51:57Non, j'ai horreur des discours.
01:51:59Ah, ça y est, ça y est, donnez-vous les voiles à mon frère.
01:52:01Monsieur, quelle heure est-il ?
01:52:02Une heure, quinze minutes et dix-sept secondes.
01:52:04Consignez en rapport.
01:52:08Ah, ça y est, j'en étais sûre.
01:52:10C'est George et Margaret, ça.
01:52:12Ces deux idiotes, ils vont m'en donner la fièvre rouge.
01:52:14Maman, pas la peine d'ouvrir.
01:52:16Impossible venir.
01:52:17En fait, c'est nos dernières minutes.
01:52:19Viens, on déjeune le jeudi à quinze.
01:52:21Affection à tous, George et Margaret.
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