L'AMOUR FOOT avec Robert Lamoureux & Jacques Balutin

  • il y a 3 mois
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00:01:00Madame Fontaine ! Monsieur Pelu est là !
00:01:24Monsieur Pelu ? On a téléphoné de la pharmacie.
00:01:27La pharmacie qui ? Votre belle-fille.
00:01:29Je crois que ça n'allait pas très bien. Tant pis, tant pis, c'est des entrées.
00:01:35Bonjour, cher ami. Bonjour, monsieur le maire.
00:01:42Je rentre de Paris à l'instant. Maman m'a transmis votre message.
00:01:45Oui, j'ai reçu ce matin une petite note de l'association des commerçants de Saint-Plonger dont vous êtes le secrétaire, je crois.
00:01:51En effet.
00:01:52J'ai eu l'informant que vous envisagez d'organiser dimanche prochain à 15h un défilé de protestations contre la mise en liberté de Félicien Courécoulé.
00:02:00C'est ça. C'est ça.
00:02:02De nombreux plongés de teint viendront évidemment se joindre à nous.
00:02:05Nous n'avons pas été les seules victimes des casseurs.
00:02:07Bien entendu. Banderole, je suppose, et de...
00:02:09Ah oui. Guerre à la violence, la sécurité dans le boutique, qu'on sache qui nous sommes et pourquoi nous défilons.
00:02:15Très bien.
00:02:16Le cortège se formera dans la Halle-aux-Vaux et par la rue du Général de Gaulle,
00:02:21gagnera la place du colonel Augustin Manchard où il se disloquera.
00:02:25Oui.
00:02:26Parce que tout de même, la mise en liberté de Courécoulé est un scandale.
00:02:30Nous tenons à exprimer notre indignation.
00:02:32Oui, mais je crains que vous ne deviez vous indigner sans défiler.
00:02:36Pardon ?
00:02:37Je suis malheureusement obligé d'interdire cette manifestation qui pourrait passer pour une provocation.
00:02:42Provocation ?
00:02:43Eh oui.
00:02:44Nous n'allons pas vers le quartier des Bronchettes. Nous...
00:02:46Cher M. Pelu, nous sortons à peine d'une émeute qui a failli nous rayer de la carte.
00:02:50Les cendres sont encore chaudes. Ne soufflons pas dessus.
00:02:54Vous n'aurez pas déployé vos banderoles dans la Halle-aux-Vaux
00:02:57qu'un commando des Bronchettes vous aura disloqué au lance-pierres.
00:03:01Ensuite, ils assommeront les trois gendarmes valides qui nous restent
00:03:05et ils se referont les 20 vitrines toutes neuves de la galerie marchande.
00:03:09J'interdis. La justice a rendu son verdict. On ne bouge plus.
00:03:13La justice ?
00:03:14Ben oui.
00:03:15La galerie marchande en mine. Des milliards de dégâts. 50 voitures carbonisées.
00:03:19Trois gendarmes sous perfusion.
00:03:21On arrête Courrécoulé, le meneur, en flagrant délire à la tête de sa bande.
00:03:25On lui tire les oreilles et on relâche.
00:03:27Vous, la justice, vous parlez de risque ?
00:03:30Mais à ce prix-là, ils vont nous faire une émeute hebdomadaire.
00:03:32Notre défilé va être aussi un avertissement.
00:03:35Oui, mais enfin, Courrécoulé est en liberté. Surveillé, on le surveillera.
00:03:39Qui le surveillera ?
00:03:40Les Bronchettes sont devenues un quartier à haut risque.
00:03:42Vous n'y ferez plus monter un gendarme.
00:03:44Ah ben, ça, c'est l'affaire de la gendarmerie.
00:03:46Et enfin, si le tribunal a montré une telle clémence envers Courrécoulé,
00:03:50c'est qu'il a estimé que certains commerçants,
00:03:53en interdisant l'accès de leurs boutiques aux jeunes des Bronchettes,
00:03:56mesures discriminatoires, sont à l'origine du drame que nous venons de vivre.
00:04:00Et que pouvions-nous faire contre ces voyous ?
00:04:02Ils entraient à ça et dans nos boutiques, le temps n'en servirait à les autres villes et les rayons.
00:04:06Je n'allais tout de même pas transformer mon magasin de chaussures en agence bancaire
00:04:10avec un vigilant en arme sur le trottoir pour protéger mes bottines.
00:04:13Une solution ? Défense d'entrée.
00:04:15Eh ben voilà, défense d'entrée par la porte, ils sont passés par les vitrines.
00:04:21Ils n'attendaient que ça. C'était prévisible, non ?
00:04:24Prévisible ?
00:04:25Ben voyons.
00:04:26Vous n'allez tout de même pas m'accuser de m'être fait défoncer la boutique pour vous taquiner.
00:04:29Je n'accuse pas.
00:04:31Mais je soupçonne fortement votre ami le docteur Catala d'avoir poussé les commerçants à la faute
00:04:37dans le seul but de créer le foutoir pour emmerder le maire, monsieur Pelu.
00:04:43Le docteur Catala a des ambitions municipales, vous êtes bien placé pour le savoir.
00:04:47Alors on titille les bronchettes jusqu'à ce qu'il rase la ville et je porte le chapeau.
00:04:52Les élections approchent, les grandes manœuvres commencent.
00:04:55Monsieur le maire ?
00:04:56Une seconde.
00:04:57Et je profite de l'occasion pour vous rappeler que les bronchettes ont été construites il y a 20 ans
00:05:01à la demande de notre industrie locale, la bretelle.
00:05:06La bretelle simplongèse était alors agonisante, il fallait de la main-d'œuvre, pas cher ou au noir
00:05:13pour lutter contre la bretelle thaïlandaise.
00:05:16Nous avons donc importé de la main-d'œuvre au point d'en désertifier le Maghreb.
00:05:24Et où l'a logée la main-d'œuvre ? Les bronchettes.
00:05:28Manquait simplement une loi interdisant à la main-d'œuvre de se reproduire.
00:05:34Résultat aujourd'hui, dans la bretelle simplongèse comme chez Usinor à Thionville,
00:05:39de moins en moins d'œuvres, de plus en plus de mains.
00:05:44Et pas de solution en vue.
00:05:46Sauf à empiler nos 3 millions de mains-d'œuvres dans un gros avion
00:05:50qu'on en verra s'ouvrir façon Canadair au-dessus de Mostaganem.
00:05:55C'est à l'étude, mais ce sera long.
00:05:59Bon, alors en attendant, M. Pelu, on se calme et on vit avec.
00:06:04M. le maire, je vais faire part aux membres de l'association.
00:06:07Alors voilà une bonne idée, faites part aux membres.
00:06:09Et dites au Dr. Catala votre drapeau,
00:06:12le chef des membres qui n'a pas encore le cul dans mon fauteuil.
00:06:17Et présentez mes respects à votre maman.
00:06:19M. Hortepon, le président du Football Club, est là.
00:06:22Qu'il entre, qu'il entre. Ah ben Hortepon, vous connaissez.
00:06:25M. le maire, comment allez-vous ?
00:06:33Et voilà, le Football Club Olympique de Saint-Longer.
00:06:36Bon, maintenant que vous n'avez plus quoi faire de votre dimanche après-midi,
00:06:40peut-être viendrez-vous au stade. Nous jouons contre...
00:06:42Bourg-en-Bresse.
00:06:43Bourg-en-Bresse ? C'est une équipe magnifique, ça va être passionnant.
00:06:46Désolé, mais je resterai près de ma mère,
00:06:49qui ne surveille que très lentement, je dois vous le dire,
00:06:52du pillage de notre magasin.
00:06:54Sous ses yeux, c'était hors de quelle horreur.
00:06:57Ah bon, ben ce sera pour une autre fois, alors.
00:06:59Voilà, une autre fois. Ah, puisqu'on en parle.
00:07:02Je ne sais pas qui a choisi les couleurs de l'Olympique de Saint-Longer,
00:07:06mais franchement, je n'ai vu qu'une fois nos jeunes gens sautiller dans ces affreux baïaux.
00:07:10C'est bien simple, j'en étais gêné.
00:07:13On n'a pas le droit. Jaune et grenasse, c'est dingue, vous.
00:07:17C'est dingue, vous.
00:07:23C'est quoi, ça ?
00:07:25Lui, c'est faux cul pourri.
00:07:27Bien, vous vouliez me voir ?
00:07:29Oui.
00:07:30Ben oui, je sais, je n'ai pas eu le temps de m'occuper du club ce mois-ci.
00:07:33Est-ce que nous n'avions pas un match dimanche dernier ?
00:07:35Saint-Longer contre...
00:07:37Contre Lamotte-Beuveron. Match retour.
00:07:39Huit buts.
00:07:41Huit buts...
00:07:42C'est ça, nous avons encaissé, huit buts.
00:07:44Ah, ben c'est mieux qu'on matche à lait, non ?
00:07:46C'est pas comparable. Au match à lait, on a encaissé neuf.
00:07:49Plus trois cartons jaunes, un rouge et une côte cassée.
00:07:52Mais on s'en sortira encore mieux dimanche prochain.
00:07:54Le match contre Bourg-en-Bresse, qui devait jouer ici à Saint-Longer, n'aura pas lieu.
00:07:57Pas lieu ?
00:07:58Le petit Dufour a terrassé un mur avec sa moto, son casque.
00:08:01Notre équipe va se présenter dimanche après-midi avec huit joueurs au lieu de onze.
00:08:05Neuf, ça passait. Huit, ta bite annulera le match.
00:08:08Et comme c'est la troisième fois qu'on se pointe avec un effectif de pointe et raccordes,
00:08:12l'Olympique de Saint-Longer sera dissous.
00:08:14Conformément au règlement, j'ai reçu un avis de la fédération.
00:08:17Mais dissous de l'Olympique, c'est pas possible.
00:08:19Et pourquoi, mon petit déjoueur ? Qu'est-ce qui se passe ?
00:08:22On n'a pas gagné un match depuis des mois, monsieur le maire.
00:08:24Les garçons n'y croient plus. Ils rendent leur licence.
00:08:28Je vous avais prévenu. Il fallait faire les frais d'un ou deux professionnels.
00:08:32Pendant une saison, pour lancer le club.
00:08:34Des pros à un milliard de pièces.
00:08:38Qu'on n'a pas de quoi réparer le tout-à-l'égout dans le bas de la vieille ville.
00:08:42Je vous parle de pros en fin de carrière.
00:08:47Des parts cyclées dans le vêtement sport.
00:08:51Des sulsables.
00:08:53Ça se paye au smic et ils peuvent encore marquer des points.
00:08:55Ça motive à l'équipe.
00:08:57D'un autre côté, on intéressait le public.
00:08:59L'argent rentrait, on étalait.
00:09:01Mais à prendre des buts comme avec une pelle,
00:09:03moyenne d'air 7, 42 francs.
00:09:05Transport, pansements, volvic, citron de la mi-temps.
00:09:08Depuis deux ans, c'est moi qui paye.
00:09:10Non, non, je ne me plains pas.
00:09:12Mais j'aspire à la fédération.
00:09:14Un président du club de foot qui sort du fric de sa poche.
00:09:21On me tourne le dos, je fais honte.
00:09:24Bon, on vous aidera.
00:09:26Je prends les citrons.
00:09:31Mais on doit jouer dimanche.
00:09:33Débrouillez-vous, alors.
00:09:35Un remplaçant ?
00:09:37Avec quoi croyez-vous qu'on joue depuis un an, M. le maire ?
00:09:39Mais c'est fini.
00:09:41J'ai ratissé jusqu'au troisième âge.
00:09:43On rentre.
00:09:45À moins que.
00:09:47À moins que quoi ?
00:09:49Un garçon qui vient se mêler à l'entraînement depuis quelques mois.
00:09:5122 ans.
00:09:53Le foot dans la peau.
00:09:55Un battant.
00:09:57Un turbo au cul de l'Olympique.
00:09:59C'est gratuit et avec lui, on fait sur face.
00:10:02Par la suite, il est au chômage.
00:10:04La maire l'embauche pour bricoler au stade.
00:10:06Rubrique voirie, façon cotonnière.
00:10:08Ça se fait beaucoup.
00:10:10En semaine, il tombe, le dimanche, il shoot.
00:10:12Mais quoi ? On joue dimanche avec un battant.
00:10:15Qu'est-ce que vous voulez plus ?
00:10:17Justement, c'est un genre battant et c'est déjà fait une réputation.
00:10:19Ici, à Saint-Plonger ?
00:10:21Je le connais, alors comment s'appelle-t-il ?
00:10:23Couré-Coulé.
00:10:26Couré-Coulé.
00:10:28Couré-Coulé, Félicien.
00:10:30Le zoro des branchettes.
00:10:32Ça va pas, là.
00:10:34Il n'est pas zoro pour tout le monde.
00:10:36Mais c'est du passé, non ?
00:10:38Du passé ? Couré-Coulé ?
00:10:40Vous savez pourquoi la chaussure est venue me voir ?
00:10:44Ils veulent organiser un défilé à Banderole
00:10:46pour protester contre sa libération.
00:10:49Dites qu'on veut sa peau, oui.
00:10:51On tient à surdouer.
00:10:53Un surdoué ? Monsieur le maire, ça se compte aux yeux.
00:10:55Ce que ça, c'est les platinis.
00:10:57Papin, Pelé.
00:10:59Maradona avant la chute.
00:11:01Pied gauche, pied droit,
00:11:03debout, assis, couché, les yeux bandés.
00:11:05Pas dans la licarne.
00:11:07Non. Couré-Coulé sur le stade,
00:11:09c'est la tribune en flamme et des plongétins piétinés.
00:11:13Et alors, moi, j'attends même plus les élections.
00:11:17Je reprends mes petites affaires personnelles
00:11:19et je vais porter les clés de la mairie
00:11:21à Cattala.
00:11:23Mais pour l'instant, sur le papier,
00:11:25contre le docteur Cattala, vous êtes battu, monsieur le maire.
00:11:27Comment battu ? Vous êtes battu.
00:11:29Vous traînez la casserole de l'émeute.
00:11:31Avec Couré-Coulé à l'aile droite.
00:11:33Non, non. C'est pas Couré-Coulé à l'aile droite
00:11:35qui nous fera remonter dans les sondages.
00:11:37Mais vous avez raison.
00:11:39En fait, battant, Couré-Coulé, c'est lui le meilleur.
00:11:41Et quand on sait de quoi il est capable,
00:11:43un inlu dans une galerie marchande,
00:11:45avec des chaussures à crampons.
00:11:51C'est aux urgences de la clinique Saint-Médard
00:11:53qu'on trouvera les joueurs de Bourg-en-Bresse.
00:11:57À moins qu'un agité de la bande à Cattala
00:11:59assomme notre surdoué avec une bouteille de bière.
00:12:01Ce qui déclenchera les bronchettes.
00:12:03Et c'est la tuerie.
00:12:05Il n'y aura pas de tuerie, monsieur le maire, et vous renversez la situation.
00:12:07Oui, oui. Ou la situation me renverse.
00:12:09Erreur.
00:12:11Devant un public hostile, Couré-Coulé marque
00:12:13un but dans les cinq premières minutes.
00:12:15Un deuxième dans les cinq minutes qui suivent.
00:12:17Un troisième cinq minutes plus tard.
00:12:19Super ! On ne lance plus les bouteilles.
00:12:21On les boit.
00:12:23Quatrième but. Vas-y, Pénicien. Fin du match.
00:12:25On a gagné. Et le quartier résidentiel
00:12:27tombe dans les bras des bronchettes.
00:12:29C'est ça la puissance du foot.
00:12:31Un but plus, un but moins. Le paysage politique
00:12:33est chahuté.
00:12:35Les mairies changent de main sur un pénalty.
00:12:41Et pour vous, monsieur le maire, les titres.
00:12:43Les journaux. Audacieuses initiatives.
00:12:45Un repenti à l'isle droite.
00:12:47Exemple d'intégration.
00:12:49Sa plongée est ville phare. Avant deux ans, première division.
00:12:51Ah bon ?
00:12:53Avec retombée sur la bretelle.
00:12:55Rappelez-vous Saint-Etienne 1976.
00:12:57La crise dans l'armée SIC. La manufacture dégraissait.
00:12:59Le patron en pré-retraite.
00:13:01Rejeté au poisson platinier qui chute.
00:13:03Et on tripe à la vente des vélos de chasse et des fusils à l'air ailleurs.
00:13:05Quoi qu'il se fasse.
00:13:07Et vive, monsieur le maire.
00:13:09Et Katala va se faire parachuter
00:13:11dans les tom-toms.
00:13:13Voilà. Voilà ce qui va se passer.
00:13:15J'ai deux mois à Courrécoulé. Il est d'accord. Et pourtant...
00:13:17Pourtant quoi ?
00:13:19À Courrécoulé, à l'Olympique, ça va pas faire d'unanimité aux bronchettes.
00:13:21Pour les durs, ils passent à l'ennemi.
00:13:23Mais lui, il pense que c'est un moyen
00:13:25de réconcilier les bronchettes avec la ville et ses gendarmes.
00:13:27C'est beau, non ?
00:13:29Avec les gendarmes ? Ça m'étonnerait.
00:13:31J'ai lu les procès-verbaux.
00:13:33On a vu Courrécoulé
00:13:35donner des coups au brigadier Boutillon.
00:13:37Après ça, tiens, je cours.
00:13:39Moi aussi, j'ai lu. Pas donner.
00:13:41Échanger.
00:13:43Échanger ?
00:13:45Ils ont échangé des coups.
00:13:47Simplement, le brigadier
00:13:49s'est emmêlé dans ses fumichènes
00:13:51et il a moins échangé que Félicien.
00:13:57Un brave petit Félicien,
00:13:59M. le maire, est bien élevé.
00:14:01Ah oui, un brave petit bien élevé.
00:14:03Castagneur, mais bien élevé.
00:14:05Par une maman céribataire.
00:14:07Un exploit dans un milieu pareil.
00:14:09Et elle est d'accord pour que son Félicien
00:14:11joue dimanche, qu'il se réhabilite.
00:14:13Elle est au courant de votre démarche ?
00:14:15Folle d'impatience, vous pensez ?
00:14:17Un matin, on va dans la voiture.
00:14:19Et si le gardien de but
00:14:21de l'équipe d'en face est aussi
00:14:23un surdoué ? Alors ça fait
00:14:25un autre surdoué qui shoot et l'autre surdoué
00:14:27qui arrête tout. On court au désastre.
00:14:29Non, non, non.
00:14:31Prévenez la fédération que le football
00:14:33club olympique de Saint-Plonger a momentanément
00:14:35cessé d'exister. Dites à Mme Courrécoulé
00:14:37que je regrette, que je la remercie,
00:14:39mais qu'un maire ne peut pas couvrir
00:14:41le risque de faire s'affronter les deux moisiers
00:14:43de sa ville.
00:14:45Évoquez une tornade qui s'abattrait
00:14:47sur la région. Mme Courrécoulé
00:14:49est antillaise, elle comprendra.
00:14:51Une tornade ? Ah oui.
00:14:53Les tornades là-bas dans son pays, ça fait
00:14:55jamais moins de 300 victimes. Allez.
00:14:57Je vous appelle dans la semaine, on vit ensemble. Au revoir
00:14:59M. le maire. Au revoir Président. Au revoir Président.
00:15:01Président de toi, maintenant.
00:15:03Président de toi, maintenant.
00:15:05Ah, bah oui, évidemment.
00:15:07Ah bah, on va créer un club d'autres choses.
00:15:11Un sport ne nécessitant pas
00:15:13un effectif aussi nombreux.
00:15:15Le ping-pong. Voilà.
00:15:17Une équipe de un.
00:15:27Mme Fontaine, demandez-moi
00:15:29la gendarmerie.
00:15:31Françoise, je t'ai demandé cent fois de ne pas
00:15:33entrer dans le bureau comme dans un moulin.
00:15:35Je viens de croiser Pelu.
00:15:37Oui. Il me dit que tu interdis
00:15:39le défilé ? Oui. La mairie
00:15:41de Fatigue, tu veux la perdre ?
00:15:43Derrière Pelu et Catala, c'est tous les commerçants
00:15:45de Saint-Blonger. Mais non, Fatou.
00:15:47Qu'est-ce que tu veux ? Ben, je sors
00:15:49de la pharmacie. Sylvie et Jean-Marie
00:15:51se sont encore disputés, ça peut pas continuer
00:15:53comme ça, bientôt ils se battront dans la boutique.
00:15:55Il faut que tu parles à Sylvie.
00:15:57Moi, la belle-mère, elle me montre les dents.
00:15:59Mais toi, le beau-père, copain comme
00:16:01cochon que vous êtes, elle t'écoutera.
00:16:03Surtout qu'hier soir, c'est à cause de toi que tout
00:16:05a commencé. Tiens. Mais oui, Jean-Marie
00:16:07a fait une réflexion. Que tu prenais
00:16:09systématiquement le parti des
00:16:11bronchettes contre la population.
00:16:13Sylvie a volé à ton secours
00:16:15et ça s'est terminé qu'elle a été dormir
00:16:17dans la chambre d'amis.
00:16:19À ce train-là, je suis pas prêt de pouponner.
00:16:21Mais Sylvie
00:16:23a raison. Je ne prends pas
00:16:25parti. Je suis le maire de
00:16:27tout Saint-Blonger. Bronchettes
00:16:29comprises. Et pas
00:16:31seulement de la rue piétonne.
00:16:33Et Jean-Marie est un
00:16:35petit facho qui ferait mieux de se taire
00:16:37plutôt que de délaisser sa femme pour aller
00:16:39passer ses soirées chez Catala.
00:16:41C'est elle qui refuse de l'accompagner.
00:16:43Elle refuse de l'accompagner parce que
00:16:45Catala l'a fait vomir et je la comprends.
00:16:47Ce médecin de mes fesses qui ne rêve que
00:16:49d'une chose, c'est de me virer de la mairie.
00:16:51Et si Jean-Marie continue de fréquenter
00:16:53Catala, t'iras voir ton fils quand tu
00:16:55voudras dans sa pharmacie, il refoutra pas
00:16:57les pieds dans ma ferme. Ne mène pas
00:16:59la politique à tout ça. Jean-Marie
00:17:01est reconnaissant à Catala de l'avoir bien
00:17:03soigné. Ils sont devenus amis, c'est normal.
00:17:05Reconnaissant ? Mais pourquoi
00:17:07reconnaissant ? Un médecin qui soigne
00:17:09bien, c'est la moindre des choses, non ?
00:17:13Et Catala soigne bien une fois
00:17:15sur deux.
00:17:17Rappelle-toi ta sœur,
00:17:19picure d'araignée.
00:17:21C'était un zona.
00:17:23Catala est un raciste
00:17:25et un facho, notoire.
00:17:27Et Jean-Marie est encore plus raciste et plus
00:17:29facho que lui, le nègre. Quoi, le nègre ?
00:17:31En parlant de Félicien, dans sa
00:17:33déposition, Jean-Marie dit le nègre.
00:17:35J'ai vu le nègre donner
00:17:37des coups au brigadier Boutillon.
00:17:39Il me fait honte.
00:17:41Jean-Marie, c'est la droite
00:17:43des fachos.
00:17:45La limite. Plus sa droite,
00:17:47c'est le vide.
00:17:51Et il me débine, chez Catala.
00:17:53Je le sais, mon propre fils,
00:17:55que je fais téter des hormones
00:17:57à mes veaux. Mais mon chéri,
00:17:59c'est bien ce que tu fais. Mais d'accord,
00:18:01mais c'est pas à lui de le dire.
00:18:03Admettons.
00:18:05Mais Sylvie, toi, arrêtez
00:18:07de le reprocher, Catala. Plus vous lui interdirez
00:18:09de le voir, plus il ira. Tu connais ton fils.
00:18:11Tu l'as tellement tanné pour qu'il prenne ta suite
00:18:13à la ferme qu'il en est devenu pharmacien.
00:18:15Et pour ce qui est des
00:18:17opinions politiques de Jean-Marie,
00:18:19conseille à Sylvie de se grandir comme une
00:18:21femme intelligente.
00:18:23C'est tout de même pas difficile d'approuver
00:18:25tout ce qu'il dit avec de grands yeux admiratifs
00:18:27et de penser qu'il raisonne comme un imbécile.
00:18:29Toutes les femmes
00:18:31font ça.
00:18:33Est-ce qu'en
00:18:3535 ans de mariage, tu m'as entendu
00:18:37une seule fois te contredire?
00:18:39Jamais. Admiratif.
00:18:41Non, pas trop tard, ma soeur vient dîner.
00:18:43Tu discuteras football avec ton beau-frère,
00:18:45ça te remettra de bonne humeur.
00:18:47C'est pas vrai.
00:18:53Oui? Ah, la gendarmerie, merci.
00:18:55Allo, Chassagnac?
00:18:57C'est le maire.
00:18:59Comment va le brigadier Boutillon?
00:19:01Son bras?
00:19:03Il peut saluer!
00:19:05Parfait.
00:19:07Dis donc, un groupe de commerçants
00:19:09envisage un défilé de protestations
00:19:11contre la libération de Coré-Coulée
00:19:13dimanche prochain. Vous êtes au courant de ça?
00:19:15Oui, bien entendu,
00:19:17pas question, hein.
00:19:19Ben voilà, puis alors 3 gendarmes,
00:19:21vous seriez décimés.
00:19:23Oui.
00:19:25Dites donc, je viens de voir le président
00:19:27de l'Olympique. Oui,
00:19:29Heurtepont, le marchand de voitures
00:19:31d'occasion, oui, c'est ça.
00:19:33Pourri,
00:19:35si vous voulez.
00:19:37Bon, mais enfin, quoi qu'il en soit,
00:19:39il voulait prendre Coré-Coulée
00:19:41dans l'équipe, justement.
00:19:43Voyez, histoire d'intégrer,
00:19:45passer les ponts,
00:19:47s'implonger Villefard et tout ça.
00:19:49Qu'est-ce que vous croyez que ça donnerait?
00:19:53À ce point-là?
00:19:55Beyrouth?
00:19:59Oui, oui,
00:20:01oui, oui, oui,
00:20:03une idée de con, on laisse tomber. Allez, au revoir.
00:20:07C'est madame Coré-Coulée, monsieur le maire.
00:20:09Dites donc, si son fils
00:20:11a 22 ans, elle ne fait pas son âge.
00:20:15Bonjour, monsieur le maire.
00:20:17Bonjour.
00:20:23Il est 6 heures, je pars.
00:20:25C'est ça, au revoir, madame Fontaine.
00:20:27Je vous dérange peut-être, monsieur le maire.
00:20:29Mais pas du tout, je suis toujours à la disposition
00:20:31de mes administrants. Asseyez-vous, s'il vous plaît.
00:20:33Monsieur Heurtepont vient de me dire
00:20:35que vous ne pouvez pas engager mon félicien.
00:20:37Ah non, je ne peux pas.
00:20:39Mais pourquoi, monsieur le maire?
00:20:41Pourquoi? Parce que votre fils a mis la ville à feu et à sang
00:20:43il y a un mois en compagnie de quelques camarades
00:20:45sa présence sur le stade est de nature
00:20:47à troubler l'ordre public.
00:20:49Il peut être lui-même victime d'un commerçant
00:20:51saccagé. Il faut attendre
00:20:53que les esprits se calment. C'est-à-dire?
00:20:55Ah ben, c'est-à-dire un certain temps.
00:20:57Mais pour l'heure, c'est trop tôt.
00:20:59Mais le tribunal a reconnu que Félicien
00:21:01n'avait pas participé au pillage.
00:21:03Ah non, il n'a pas pillé, mais il a défoncé.
00:21:07Alors on attend que ça se casse, voilà,
00:21:09excusez-moi. C'est que, voyez-vous, monsieur le maire,
00:21:11mon félicien vient d'entrer dans sa 22e
00:21:13année. Oui, alors? S'il doit attendre
00:21:15pour débuter dans le football que le brigadier Boutillon
00:21:17vienne aux bronchettes manger le crabe
00:21:19à la créole, il aura largement dépassé la
00:21:21cinquantaine. Mais non,
00:21:23mais non, dans six mois, dans un an,
00:21:25on verra ce qu'on peut faire. On va pas attendre
00:21:27aussi longtemps que ça. Félicien jouera
00:21:29dimanche prochain avec l'Olympique à Saint-Pelonger.
00:21:31Ça peut décider de son avenir.
00:21:33Il manque un joueur, ce sera lui. Je vous
00:21:35répète que c'est impossible.
00:21:37Mais je vais parler de Félicien à la Fédération
00:21:39et il ira décider de son avenir ailleurs.
00:21:41Dans le club d'une ville
00:21:43qu'il aura bien voulu laisser boue, n'est-ce pas?
00:21:45Non,
00:21:47il fera ses débuts ici avec l'Olympique.
00:21:49Il va montrer aux habitants de Saint-Pelonger
00:21:51qu'il est capable d'autre chose que de briser
00:21:53les vitrines et d'estropier des gendarmes.
00:21:55Oh ben, alors allez raconter ça au brigadier
00:21:57Boutillon. Si le brigadier
00:21:59Boutillon n'avait pas essayé d'enfumer mon
00:22:01Félicien, il se serait pas retrouvé avec
00:22:03les deux bras du même côté.
00:22:07Donc, pour dimanche, nous sommes d'accord.
00:22:09Non, pour dimanche, pas d'accord.
00:22:11Alors, monsieur le maire, je le regrette de vous dire que
00:22:13vous allez suivre une tornade antillaise
00:22:15qui va dévaster vos plantations.
00:22:17Pardon?
00:22:19Si Félicien ne joue pas dimanche,
00:22:21je dis tout.
00:22:23Quoi? J'apprends
00:22:25à Félicien que tu es son père.
00:22:27Coraline!
00:22:29Et je l'apprends aussi aux dames de Saint-Pelonger qui
00:22:31viennent chez moi se faire tirer les cartes. Mais Coraline,
00:22:33t'es folle!
00:22:35Tu les connais? Faudra pas
00:22:37une heure pour que la tornade s'abatte sur ta ferme.
00:22:39Mais enfin, qu'est-ce qu'il... Tu réalises
00:22:41pas?
00:22:43Henri, c'est la première
00:22:45fois depuis sa naissance que je te demande de t'occuper
00:22:47de ton fils. Et tu t'en occuperas.
00:22:49Tu vas l'aider à courir sa chance
00:22:51à sortir du trou
00:22:53où j'en raconte de quoi faire une série à la télé.
00:22:55Du soir où tu m'as séduite
00:22:57jusqu'à aujourd'hui.
00:23:07Et puis,
00:23:09séduite, séduite...
00:23:11Quoi?
00:23:15L'auberge des
00:23:17trois bûcherons à soixante kilomètres
00:23:19d'ici, rappelle-toi,
00:23:21on devait seulement dîner.
00:23:23Et à minuit,
00:23:25au moment de partir, ta voiture
00:23:27en panne.
00:23:29Et le patron qui venait justement
00:23:31de prêter la sienne à son neveu.
00:23:33Et qui a plus qu'une chambre de lit,
00:23:35ma pauvre demoiselle, avec un grand lit.
00:23:37La chambre douze, qui donne
00:23:39sur le verger. D'accord, je t'ai dit.
00:23:41Mais pour le lit, chacun son bord.
00:23:43Juré, juré.
00:23:45Bon, le maire de Saint-Pelonger,
00:23:47marié, père de famille, j'ai eu confiance.
00:23:49Ta patte nue,
00:23:51dix minutes.
00:23:53Henri!
00:23:55Je te parle!
00:23:57Voyou!
00:23:59Et comment je me suis sacrifié
00:24:01ensuite pour pas gâcher ta vie?
00:24:03Et que ton fils a grandi aux bronchettes,
00:24:05sans savoir qu'il était à deux doigts de son père
00:24:07quand il passait devant la mairie,
00:24:09et à un doigt de son demi-frère
00:24:11quand il allait acheter de l'aspirine?
00:24:13Oui, mais un peu plus tard,
00:24:15t'as rencontré Nicolas,
00:24:17qui a été parfait, qui a été
00:24:19tout à fait...
00:24:21Oui, mais un peu plus tard, t'as rencontré Nicolas,
00:24:23qui a été parfait, qui a été
00:24:25parfait avec toi et avec Félicien.
00:24:27Ah, qu'est-ce que tu veux, la vie, c'est...
00:24:29T'as été heureuse avec Nicolas.
00:24:31C'est avec toi que
00:24:33j'aurais été heureuse.
00:24:35Tout de même,
00:24:37un fils pharmacien, un fils champion
00:24:39de foot, si t'as encore d'autres fils
00:24:41par-ci par-là qui réussissent aussi bien,
00:24:43t'es vraiment un heureux papa.
00:24:51La marseillaise
00:24:53La marseillaise
00:24:55La marseillaise
00:24:57La marseillaise
00:24:59La marseillaise
00:25:01La marseillaise
00:25:03Bonjour, Madame. Roland.
00:25:05Mon Dieu! Bonjour, Madame!
00:25:07France 3!
00:25:09Bon, Roland. Oui.
00:25:11C'est simple, le maire a son bureau.
00:25:13C'est pour notre petit joueur de foot-ball?
00:25:15Oui!
00:25:17C'est la table que j'aime tuvir!
00:25:19Ben non, ben non ! On déplace, on n'emporte pas !
00:25:23La rédaction ? C'est Valérie ! Passe-moi le chef !
00:25:27C'est cadré, t'as mis Terran ?
00:25:28J'ai mis Terran, mais j'ai pas la République.
00:25:30Ça suffira !
00:25:33Joseph ! Ça y est, on y est !
00:25:36Eh ben, ça machin, ça crochait !
00:25:38Ça plongeait !
00:25:39Ça plongeait !
00:25:42L'horreur ! On a d'abord voulu monter au Mont-Chèque pour voir la mer.
00:25:45Non ! La mer ! La maman du joueur !
00:25:50Madame ?
00:25:51Courrée coulée !
00:25:52Courrée coulée !
00:25:54Déjà un nom pareil, faut se mettre en bouche !
00:25:57Mais alors là-haut, aux Brouchettes, l'enfer !
00:26:00On a failli être lapidées !
00:26:02Des pierres !
00:26:03Ils tirent des balcons !
00:26:05Ah ça, là-haut, quand ils connaissent pas, plaf !
00:26:09Mais bien sûr qu'on leur a dit !
00:26:12C'est pour la télé, c'est pour la télé !
00:26:15Alors ?
00:26:16Un bras d'honneur à chaque fenêtre et...
00:26:18Ah ! Poil ! La mémé !
00:26:23Eh ben, repli en désordre !
00:26:25On va tourner dans le bureau du maire et on rapplique au studio.
00:26:28Avec ça, on passe aux 20 heures, non ?
00:26:31Pas un scoop ?
00:26:32Allô ? Allô ?
00:26:35C'est dingue !
00:26:36FR3, sous une grêle de balle, il appelle pas ça un scoop !
00:26:40Bon, il y a combien d'habitants à Saint-Pelonger ?
00:26:445 912 !
00:26:45Si la mer Pardoche a passé la nuit !
00:26:50La tendance politique du coin, c'est quoi ?
00:26:52Par ici, vous voyez, ça suit le cours du veau !
00:26:57Ah ! Valérie Lamourge, France 3 !
00:27:01On voulait tourner aux Brouchettes, mais ça sera moins dangereux ici !
00:27:03Ah oui, ça, là-haut, quand ils connaissent pas...
00:27:05Oh !
00:27:06C'est prêt, vous vous asseyez là !
00:27:08Oui, ça va être long !
00:27:09Vous énervez pas, il est à peine midi, le match est à 15 heures !
00:27:12Ah ben, vous énervez pas, mais c'est dimanche, aujourd'hui !
00:27:14À la ferme, j'ai pas d'ouvriers, faut que j'y aille, ensuite, le stade...
00:27:17C'est quoi, les cloches ?
00:27:19C'est la fin de la grand-mère !
00:27:20Je peux partir ?
00:27:21Oui, au revoir, madame Fontaine !
00:27:23On y va !
00:27:24Ah ! Une question, hors antenne !
00:27:26Hors antenne ? Ah oui, c'est pas enregistré !
00:27:28Non, non !
00:27:29C'est pas enregistré, bon...
00:27:30Vous êtes éleveur ?
00:27:31Je suis éleveur, oui, le veau !
00:27:33On dit que, malgré la loi, les veaux français sont élevés aux hormones, c'est vrai, ça ?
00:27:37Non, c'est pas vrai !
00:27:39Le veau anglais, oui, le veau français, non !
00:27:45Le veau français, c'est le sein de sa mère !
00:27:47Le sein de sa mère, uniquement !
00:27:49Eh ben, vous me rassurez, sorte de veau fermier, quoi !
00:27:52Ouais, c'est la mère qui prend les hormones, ça...
00:28:00Pas au courant, vous êtes pas au courant de l'élevage, vous, hein ?
00:28:02Pas du tout !
00:28:03On peut tourner ?
00:28:04On peut tourner !
00:28:05Moteur ! Tourne !
00:28:06Mérite sa plongée, France 3, première !
00:28:11Coupe !
00:28:15Et ça, c'est quoi ?
00:28:16Ah ben, un cocorico, c'est un mouton, sûrement !
00:28:22Ah, les reportages dans le rural !
00:28:26Moteur ! Tourne !
00:28:28Ah, voilà ! La coupe !
00:28:30Ça, c'est pas rural, ça !
00:28:33Eh ben, dites que la mairie est fermée dimanche et laissez décrocher !
00:28:36Faut que je dise que la...
00:28:40Faut que je dise que la mairie est fermée !
00:28:45Si c'est moi qui le dit, c'est pas bon, hein !
00:28:49Allô ?
00:28:50Ils connaissent la voix de leur mère, hein, France 1 !
00:28:51Oui, non, mais c'est dimanche, aujourd'hui, il n'y a personne !
00:28:53Je vous en prie !
00:28:55Moteur ! Tourne !
00:28:58Il y a deux mois, M. le maire, Félicien Couré-Loupé,
00:29:01qui roule et coupe...
00:29:03Coupe !
00:29:05Couré-Coulé !
00:29:06Couré-Coulé !
00:29:07Moteur ! Tourne !
00:29:09Il y a deux mois, Félicien Coucou-Lélé fait ses débuts dans...
00:29:15Il fait ses débuts dans l'équipe de Saint-Plonger !
00:29:17C'est ça, il y a deux mois, Couré-Coulé fait ses débuts dans l'équipe de Saint-Plonger !
00:29:21Il sortait de prison, non ?
00:29:22Il sortait de prison, Couré-Coulé, oui !
00:29:24C'est fréquent, ça, dans le football !
00:29:25Quoi donc ?
00:29:26Qu'un joueur passe directement de la prison au vestiaire ?
00:29:29Ah non, c'est pas fréquent !
00:29:31Ce qui est plus fréquent, c'est de voir le président du club passer directement du vestiaire à la...
00:29:47C'est que, nous, à la campagne, on a la télé, quand même, hein !
00:29:51On arrive à suivre, aussi, hein !
00:29:53Ça, on le garde !
00:29:54Non, on le garde pas, ça !
00:29:56Ah ben, ça, c'est hors antenne !
00:29:58Bon, on coupera !
00:29:59Sans enregistrer, ça !
00:30:00Et c'est pour la...
00:30:01Coupe !
00:30:02Oh, pardon, j'ai oublié que t'avais une interview !
00:30:04Oui, c'est elle, elle a oublié, c'est Madame Donadieu, mon épouse !
00:30:06Bonjour, Madame, France 3 !
00:30:08Bonjour, marchez, marchez !
00:30:09Vote !
00:30:10Tombe !
00:30:11Et je sors de la messe !
00:30:12Coupe !
00:30:13Vous savez ce que c'est, il t'a mis sa heste et c'est la course aux millefeuilles !
00:30:16Oui !
00:30:17Vote !
00:30:18Tombe !
00:30:19Et c'est pour la...
00:30:20Tombe !
00:30:21Coupe !
00:30:22Tu aurais dû mettre ton costume marron !
00:30:24Il n'est pas dans le champ !
00:30:25Est-ce que je peux vous demander de ne pas parler pendant quelques secondes ?
00:30:27Je dis ça parce qu'il a été filmé dix fois pendant les meutes avec son costume beige !
00:30:31Les gens vont croire qu'il n'a que celui-là !
00:30:34Mais non, ils s'en rappelleront pas !
00:30:36Ils s'en foutent !
00:30:37Ils s'en foutent !
00:30:38Vote !
00:30:39Tourne !
00:30:40Non, coupe ! Là, vous êtes dans le champ, Madame, là !
00:30:41Dans le champ ?
00:30:42Ben, enlève ça !
00:30:45On va pas tourner avec un millefeuille dans le champ !
00:30:49C'est de la chienlit, hein !
00:30:51Ah ben oui, ah oui !
00:30:53Moi, j'aime mieux France 2 !
00:30:55Oh !
00:30:57Ah ben, France 2, ils font des cadeaux et tout ça !
00:31:02Petite enveloppe pour le maire, petite enveloppe...
00:31:04D'accord !
00:31:05On va réfléchir, moteur !
00:31:06Tourne !
00:31:07Et c'est vous, Monsieur le maire, qui avez eu l'idée d'engager Coeur et Louquet ?
00:31:10Coucou, Kelly !
00:31:11Ah, coupe !
00:31:12C'est dingue, hein ! Je ne sais plus ce que je dis, maintenant, moi !
00:31:14Eh ben, voilà !
00:31:15C'est dingue, hein ! Je ne sais plus ce que je dis, maintenant, moi !
00:31:17Eh ben, voilà ! Maintenant, elle ne sait plus ce qu'elle dit !
00:31:19Cour et coulée !
00:31:20Moteur !
00:31:21Y'en a marre, hein, moi !
00:31:23Tourne !
00:31:25Vous avez dû surprendre beaucoup de gens, parce qu'enfin !
00:31:27Engager Coeur et Louquet !
00:31:30Après ce qu'il a fait, c'est ce qu'il s'appelle braver l'opinion !
00:31:33Ah ben, oui, ça !
00:31:34En engageant Coeur et Coulée, je brave l'opinion !
00:31:35Mais, moi...
00:31:36Oh, merde ! Laisse-le finir, toi !
00:31:38C'est pas possible !
00:31:39Oui, bon, tu vas pas me faire une scène devant la télé, hein !
00:31:41Mais, je te fais pas de scène, mais j'ai deux vaches qui vèlent, moi !
00:31:45Et la jacquote, elle vèlera pas sans moi, hein !
00:31:47D'accord !
00:31:48Elle est sensible, la jacquote ! Faut lui se caler la patte et tout !
00:31:50Bon, d'accord !
00:31:51Allez, respire à fond ! Compte jusqu'à quatre et tout !
00:31:53Très bien !
00:31:54Moteur !
00:31:55Tourne !
00:31:56Vous aviez donc une confiance absolue dans le talent de Coucou-Léquet ?
00:31:58Absolue !
00:31:59Cour et coulée sur le stade, c'est debout, assis, couché, les yeux bordés, pam !
00:32:03Dans la lucarne !
00:32:04La lucarne, vous voulez dire le but ?
00:32:06Ben, oui ! La lucarne, le but !
00:32:08Oh, ben, excusez-moi, je remplace ! D'habitude, je fais le Moyen-Orient !
00:32:11Ben, faut y retourner ! Allez, on débarque, là, j'en ai plus faim !
00:32:14Bon, alors, racontez-nous ce premier match de les Roussets-Coups !
00:32:17L'événement, j'imagine !
00:32:19Oh, l'événement !
00:32:20La ville entière au stade, non ?
00:32:21La ville entière ! Ben, pensez qu'on a fait 16 228 entrées !
00:32:25Ha, ha, ha, ha !
00:32:26Contre 11 d'habitude, alors, quand même !
00:32:30Et comment ça se passe ?
00:32:31Ah, ben, ça se passe que trois minutes après le coup d'envoi, Félicien marque un but,
00:32:34un deuxième, trois minutes plus tard, un troisième, tout de suite après,
00:32:37un quatre, enfin, bref, on a battu Bourg-en-Bresse 11 à 2,
00:32:40alors, faut voir les gens du pays, on s'en embrasse et...
00:32:42Merveilleux !
00:32:43Et chaque dimanche depuis deux mois, pan ! Dans la luzerne !
00:32:49Dans la lucarne, mais on s'en fout, on continue !
00:32:51Allez, on va pas s'arrêter pour ça !
00:32:53Ce qui explique la présence des sélectionneurs de l'équipe de France cet après-midi !
00:32:56Oh, ben, oui, ils veulent voir ça ! Tapie et Berlusconi vont pas tarder !
00:33:01Le commencement de la gloire !
00:33:02Ah, oui !
00:33:03Incroyable ! Un exemple pour nos banlieues !
00:33:05Ah, ben, oui, maintenant, c'est Saint-Plonger-Villefard !
00:33:09Et il est encore jeune, ce petit casseur, quand est-il né ?
00:33:11Qui ? Courrécoulé ? Courrécoulé, il est né le 20 septembre 1970, à 8h du soir.
00:33:25Salope !
00:33:26Coupe ! Qu'est-ce qu'il y a ?
00:33:27Tu te souviens jamais de la date de naissance de Jean-Marie Nidladenienne,
00:33:30mais tu connais celle de Courrécoulé ?
00:33:36Ah, ben, oui, j'ai lu ça sur son contrat de cantonnier !
00:33:39La clinique, tu connais pas ?
00:33:40Ben, la clinique, je connais pas ! Allez, FR3 1ère, tourne de France en Valse !
00:33:44Coupe ! Elle est dans le champ !
00:33:46Oh, madame !
00:33:48Moteur !
00:33:49Tourne !
00:33:50Et pour les parents de Courrouléquet, quelle revanche !
00:33:52Des gens très simples, forcément, les bronchettes !
00:33:54Ben, pensez !
00:33:55Qu'est-ce qu'il fait, le papa ?
00:34:01Ah, ben, le papa, il y en a pas !
00:34:02Y a pas de papa ?
00:34:03Le papa, c'est une maman célibataire, une femme admirable !
00:34:06C'est le conte de fées !
00:34:07On l'attend, elle va nous raconter ça !
00:34:08Ah !
00:34:09Non, coupe !
00:34:11Vous attendez madame Courrécoulé ici ?
00:34:12Oui !
00:34:13On a voulu aller la voir chez elle, aux bronchettes !
00:34:15Des pierres dites !
00:34:16Ah, c'est là-haut !
00:34:17Quand ils connaissent pas, je sais !
00:34:19Alors, on a téléphoné à madame Coucoukelle, qu'elle vienne ici !
00:34:22Justement !
00:34:23J'avais très envie de la connaître !
00:34:24Il paraît qu'elle tient l'écart d'une façon merveilleuse !
00:34:26Ah, oui, les tarots ?
00:34:27Ben, je crois, on lui demandera !
00:34:28Oh, ben, j'en connais une à Puto, il y a un an !
00:34:30Ah, non, non, non !
00:34:31On n'est pas là pour parler tireuse de cartes !
00:34:33Allez, Françoise, tu retournes à la ferme, tu prépares l'empant dans un quart d'heure, je t'envoie !
00:34:36Mais ne t'émerve pas, le déjeuner est prêt !
00:34:38Entrez !
00:34:40Bonjour, Françoise !
00:34:41Bonjour !
00:34:42Bonjour !
00:34:43Sylvie Donadieu !
00:34:44C'est Mabru !
00:34:45Ah, bonjour, France 3 !
00:34:46Sylvie, Mabru est en même temps l'attachée de presse du football club olympique de Saint-Plonger !
00:34:51Elle y met tout son coeur !
00:34:53Pardon ?
00:34:54Je veux dire, elle consacre beaucoup de temps au football !
00:34:56Les sélectionneurs viennent d'arriver, ils sont passés au Lion d'or, ils déjeuneront là !
00:34:59Ah !
00:35:00Ils seront sûrement bien d'accord pour une petite interview, si ça vous intéresse !
00:35:03Oh, ben, vous pensez ! On enregistre Madame Kouméloukou et on y va !
00:35:06Merci !
00:35:07Ils sont partis voir le stade, je les ai prévenus, c'est pas le Parc des Princes !
00:35:10Ah, ben, pas encore !
00:35:11Bon, eh bien, je vais les rejoindre s'ils ont besoin de quelque chose !
00:35:14Ben, voyons !
00:35:15Une bonne partie de foot, c'est très intéressant pour la pharmacie !
00:35:18Il y a du Sparadrap dans l'air !
00:35:21La Béchampique va vous téléphoner pour des places !
00:35:23Ah, pour la Béchampique, c'est complet ! Le stade est complet cet après-midi !
00:35:27Le docteur Cattal a sorti du Lion d'or quand les sélectionneurs sont arrivés !
00:35:30Le masque !
00:35:31Ah, oui, bien fait pour lui !
00:35:32Hyper sympa !
00:35:33Ah, oui, oui, c'est une bonne brue !
00:35:35Oui !
00:35:37C'est rare, les bonnes brues !
00:35:39Oui !
00:35:40Bon, allez, on termine !
00:35:41Moteur !
00:35:42Tourne !
00:35:43Les gens disent que vous étiez mal parti pour les élections
00:35:45et que le succès de Kouroulouké va vous remettre en selle !
00:35:47Vous êtes d'accord ?
00:35:48Non, mais...
00:35:49Les chaussures sont la coupe !
00:35:52C'est la télévision ?
00:35:53Bonjour, France 3 !
00:35:55François Pellut, marchand de chaussures,
00:35:58Gary Marchand, au soulier de satin !
00:36:00J'ai eu peur le dimanche !
00:36:0211 pierres d'oeuvre, 30 points de bible,
00:36:04l'assez cuir, je l'ai porté au stade !
00:36:06Il était temps ! Maintenant, le soulier de satin, il faudrait voir à livrer !
00:36:09A l'heure, ils ne vont pas jouer en chaussettes !
00:36:11C'est pour le match ?
00:36:12Oui, c'est pour le match !
00:36:13Je m'occupe aussi de l'Olympique !
00:36:16Je m'occupe aussi de l'Olympique !
00:36:19Mon rôle est bien modeste, mais si vous le souhaitez,
00:36:21en quelques mots très courts, je peux témoigner de la reconnaissance
00:36:24des administrés pour messieurs le maire, fondateurs du club !
00:36:27Oui, mais alors très courts ! Mettez-vous là !
00:36:29Merci !
00:36:30Oui, la reconnaissance, très courts !
00:36:34Votre nom ?
00:36:35Mon nom ?
00:36:36Pellut François !
00:36:41Ça alors, si je m'attendais !
00:36:47Pardon, on ne maquille pas ?
00:36:49Non !
00:36:50Eh bien, je vais briller !
00:36:52Mais les gens ne verront pas !
00:36:54Ça, on foute !
00:36:55Ah bon ?
00:36:57Matin, tourne !
00:36:58Vous êtes donc un commerçant de Saint-Plonger
00:37:00qui participait au triomphe des couleurs de l'Olympique ?
00:37:02Absolument !
00:37:03Absolument !
00:37:05Maillot, chaussures, chaussettes, c'est moi !
00:37:09Sur les couleurs, monsieur le maire sait que mes préférences
00:37:11iraient plutôt vers un grenat plus léger,
00:37:13qui mettrait mieux en valeur la vie de nos garçons !
00:37:15Bien sûr !
00:37:16Vous avez connu Félicien Courrelele avant ses débuts sur le stade ?
00:37:19Tout à fait !
00:37:20Il venait souvent dans ma boutique avec ses camarades, ses renfants !
00:37:26Une bande un peu turbulente, mais comme maman dit,
00:37:29il faut bien que je naisse pas !
00:37:31Et aujourd'hui, ce grand beau gaillard est la fierté de notre ville !
00:37:34Tous les cœurs battent pour notre Féfé !
00:37:36Féfé ?
00:37:37Oh, pardon !
00:37:38Félicien, dont nous devons remercier,
00:37:41Félicien, dont nous devons la découverte à monsieur le maire,
00:37:44que nous espérons voir encore longtemps à la barre de notre cité !
00:37:48Merci ! Coupe !
00:37:49Je veux dire aussi que...
00:37:50J'ai coupé !
00:37:51Ah bon ?
00:37:52Oui !
00:37:53Mais ça allait !
00:37:54Très bien !
00:37:55J'avais un trac !
00:37:56Oh, mais ça se voyait !
00:37:58Ça passe quand ?
00:37:59Ce soir, au journal de 23h !
00:38:0223h ! Mais enfin, moment de dormir !
00:38:04Oui, mais on s'en fout !
00:38:07Le 20h, c'est pur gardé !
00:38:08Bon, tant pis, tant pis, comme ça !
00:38:10Allez, entrez !
00:38:15Oh, c'est ravissant !
00:38:21Madame Courrécoulé !
00:38:22Bonjour madame, France 3 !
00:38:24Madame Donadieu, mon épouse !
00:38:26Madame !
00:38:27Bonjour madame !
00:38:28Voilà, bonjour madame, bonjour madame, bon...
00:38:31Ah ben, vous connaissez monsieur Pelu !
00:38:33Bien sûr, monsieur Pelu vient souvent à la maison essayer des maillots à Félicien !
00:38:37Ah !
00:38:39Bon !
00:38:41Eh ben, on va vous laisser alors !
00:38:43Alors, Félicien n'est pas avec vous ?
00:38:45Non, je n'ai pas vu, il devait venir !
00:38:47Ça fait rien, nous le verrons avant le match dans les vestiaires !
00:38:49J'y serai, je vous montrerai le chemin !
00:38:51On va gagner ! On va gagner !
00:38:53Quelle histoire !
00:38:55Je suis sûre que vous n'aviez pas vu ça !
00:38:57Vu ça ?
00:38:58Oh, je sais, par madame Plantin à la têturière que vous tirez les cartes !
00:39:01Est-ce que vous aviez vu dans les cartes ce qui allait arriver à votre fils ?
00:39:05Je n'ai pas eu besoin des cartes !
00:39:07Je lui ai dit, Félicien, si tu tapes sur des gendarmes, tu vas aller en prison !
00:39:11Ça n'a pas raté !
00:39:13Je parle de son succès dans le football !
00:39:16Ah ! Non, les cartes ne m'avaient pas parlé de ça !
00:39:18Asseyez-vous là !
00:39:19Et je suis d'autant plus surprise que le père de Félicien n'était pas sportif du tout !
00:39:25Tiens ! Beau parleur, menteur, cavaleur, oui !
00:39:30Sportif, non !
00:39:32Comme quoi !
00:39:33De toute façon, les cartes ne parlent pas à ceux qui les tirent !
00:39:35Parce que j'aurais été prévenue de ma rencontre avec ce débauché,
00:39:38genre grimpé dans mon cocotier !
00:39:41Comme dit le docteur Cattara !
00:39:42Évidemment, nous savons qu'il vous a fallu beaucoup de courage !
00:39:45Vous avez élevé Félicien toute seule, je crois !
00:39:47Bon, on peut peut-être laisser tourner à Félicien !
00:39:48Ben oui, c'est ça, on va tourner !
00:39:49Néanmoins, maintenant, avec votre fils, vous êtes récompensé !
00:39:53C'est vrai ! Il m'a donné bien du mal pendant 22 ans,
00:39:56mais depuis deux mois qu'il est footballeur cantonnier,
00:39:59ça va mieux grâce à M. le maire !
00:40:00Non, c'est la moindre des choses, M. le maire est là pour ça !
00:40:03Les enfants de Saint-Plonger sont un peu ses enfants !
00:40:06Bon, on s'en va ! Allez, ça va comme ça !
00:40:08Ça suffit !
00:40:09De toute façon, allez avec vous, son père !
00:40:10Les enfants, c'est toujours un souci !
00:40:12Mais oui, on le sait !
00:40:13Et si on casse le maire ?
00:40:14Ne vous plaignez pas, votre fils a un bon métier,
00:40:16le médicament, c'est intéressant !
00:40:17Il serait resté à la ferme !
00:40:18François, je t'en prie !
00:40:19Je ne veux seulement faire voir à Mme Couricoulé
00:40:22que si l'absence d'un père pose des problèmes,
00:40:24une présence excessive en personne,
00:40:26si l'absence d'un père pose des problèmes,
00:40:28une présence excessive en personne,
00:40:30tu dois faire ci, tu dois faire ça,
00:40:32l'enfonce-bras qui fait le contraire !
00:40:33Allez, il ne faut pas trop dire !
00:40:35On vient d'arrêter Félicien !
00:40:36Quoi ?
00:40:37Quoi ?
00:40:38Les gendarmes viennent d'arrêter Félicien,
00:40:40il est à la gendarmerie !
00:40:41À la gendarmerie ?
00:40:42Mais qu'est-ce qu'il a fait ?
00:40:43Poiteur !
00:40:44Oh non, ça va !
00:40:45Il a cambriolé l'embreton photographe de la galerie marchande !
00:40:47Cambriolé Félicien ? Quand ça ?
00:40:49La nuit dernière, Pellegrin l'a reconnu !
00:40:51Pellegrin ?
00:40:52Le voisin de la gendarmerie, le voisin de l'embreton dans la galerie ?
00:40:54Oui !
00:40:55Il est descendu au milieu de la nuit mettre ses machines en route !
00:40:56Ils étaient trois à défoncer la vitrine du photographe,
00:40:58ils ont vu Pellegrin, ils ont foutu le camp,
00:41:00mais Pellegrin a reconnu Félicien, il l'a dit au gendarme !
00:41:02C'est pas possible, Gilbert !
00:41:03Mais Félicien a avoué ?
00:41:05Je ne sais pas, téléphonez tout de suite à la gendarmerie !
00:41:07Oui !
00:41:08C'est pas vrai, non mais c'est pas vrai, c'est pas vrai !
00:41:10Il n'est pas question de ne pas jouer aujourd'hui,
00:41:12qu'ils l'en lâchent pour le match !
00:41:13Ils viendront le reprendre sous la douche !
00:41:16Quoi ? Non, il doit jouer !
00:41:17Chassagnac ?
00:41:18C'est le maire !
00:41:19Qu'est-ce qu'il se passe avec Courrécoulé ?
00:41:21Oui, bien sûr, ça ne regarde pas la mairie,
00:41:23mais enfin, tout de même, vous pouvez...
00:41:24Oui !
00:41:25Oui !
00:41:26Oui, mais moi, ça me regarde et je vais le tirer de là !
00:41:27Attends, attends, attends !
00:41:29Ben, si Félicien affirme qu'il ne pouvait pas être dans la galerie à ce temps-là,
00:41:32il faut le relâcher !
00:41:34Il ne veut pas dire où il était !
00:41:35Attendez, il est sorti, Félicien, hier soir ?
00:41:37Oui !
00:41:38Pour aller où ?
00:41:39Mais il ne me l'a pas dit ! Il a 22 ans !
00:41:40Oh là là !
00:41:42Non, le maire ne sait pas !
00:41:43Donc, vous vous rendez compte ? Aujourd'hui, il est sélectionneur, la télé !
00:41:45Oui, merci !
00:41:47Bon, alors, Félicien affirme qu'il ne pouvait pas être dans la galerie à ce temps-là,
00:41:49mais il ne veut pas dire où il était !
00:41:51Mais il est dingue ! Il ne se rend pas compte !
00:41:52Il joue son avenir !
00:41:53On va à la gendarmerie !
00:41:54Le scoop ! On passe aux 20 heures !
00:41:57Fais-moi un plan de ça pour le montage !
00:42:00Le fils, manotte au poignet, contre-champ là,
00:42:02moment douloureux, c'est bon, ça !
00:42:04Moteur !
00:42:05Si elle pouvait lever la tête pour les larmes !
00:42:07Ça, vous n'ennuierez pas de pleurer par ici !
00:42:10Mais foutez-lui un peu, enfin !
00:42:12Bon, laissez tomber, on remballe !
00:42:14Non, mais c'est dur pour nous aussi, vous savez !
00:42:16Mais c'est notre métier, couvrir l'événement !
00:42:19Après ça, les gens se plaindront,
00:42:20qu'ils ne voient jamais rien d'intéressant à la télé !
00:42:28Bon, Françoise, emmène Coraline à la ferme, vite !
00:42:30Coraline ?
00:42:31Coraline, oui ! Enfin, Coraline, je veux dire,
00:42:33Madame Couricoulé, emmène-la à la ferme !
00:42:35Tu l'appelles Coraline ?
00:42:36Hein ? Je l'appelle Coraline ?
00:42:37Mais tout le monde l'appelle Coraline !
00:42:40Ah, puis je t'en prie, c'est pas le moment !
00:42:43Rassure-toi, ça va s'arranger !
00:42:44Et tu la tutoies ?
00:42:48Je la tutoie, parce que aux Antilles, on tutoie !
00:42:53Toi, il y en a mangé ! Toi, il y en a content !
00:42:55Quoi ?
00:42:58Mais pourquoi la ferme ?
00:43:00Pourquoi la ferme ? Parce que ça sent le goût fourré !
00:43:02On ne sait pas ce qui peut se passer !
00:43:04Le goût fourré ?
00:43:05Oui ! Arrêtez, Félicien !
00:43:06Le jour où les sélectionneurs sont dans la tribune,
00:43:08c'est trop beau pour être vrai !
00:43:09Surtout quand on connaît la victime et le témoin !
00:43:12Qu'est-ce que tu veux dire ?
00:43:13Ah bon, elle tutoie aussi ?
00:43:14Comme aux Antilles !
00:43:17Qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:43:18Je veux dire que Pellegrin et Lambreton,
00:43:20c'est la bande à Catala !
00:43:23Alors de là à imaginer le goût fourré, il n'y a qu'un pas !
00:43:25Ils sont capables d'ameuter la ville,
00:43:27qui va venir gueuler sous les fenêtres à la ferme !
00:43:29Allez !
00:43:30Viens, Coraline !
00:43:31Oh, écoutez, Madame !
00:43:32Non, non, non, tu me tutoies,
00:43:34et tu m'appelles Françoise !
00:43:36Alors, on y vient !
00:43:45Vous croyez qu'ils auraient monté ce coup-là ?
00:43:47Ben, pourquoi pas ?
00:43:48Lambreton se fait casser sa vitrine
00:43:51par trois membres du clan Catala !
00:43:54Comme par hasard, Pellegrin descend de chez lui
00:43:56et reconnaît Félicien !
00:43:58Au trou, c'est gagné !
00:44:00Tout de même, c'est gros, non ?
00:44:02Et Boudillon va lui faire payer son bras cassé,
00:44:04qui est capable de le garder en cabane toute la journée,
00:44:06quitte à le relâcher ce soir avec des excuses,
00:44:08mais le but sera atteint, le match n'aura pas lieu !
00:44:11Bon, essayez de retrouver les sélectionneurs
00:44:13et gardez-les à Saint-Plonger,
00:44:14on ne sait jamais, ça peut s'arranger !
00:44:16Oui, pourvu que Félicien n'ait pas cassé la vitrine !
00:44:18Ah oui, pourvu que !
00:44:19Mais ce n'est pas seulement au football que je pense !
00:44:22Pardon ?
00:44:23Hein ? Non ?
00:44:24Non, parce que Saint-Plonger-Villefard
00:44:25et audacieuses initiatives du maire,
00:44:27ça vous fera deux casseroles au lieu d'une !
00:44:31Oui ?
00:44:32Qui est à l'appareil ?
00:44:33Ah, l'abbé Cholpik, bonjour monsieur l'abbé,
00:44:35qu'est-ce que je peux pour vous ?
00:44:38Trois places au stade cet après-midi ?
00:44:41Ah ben, j'ai bien peur que...
00:44:44Eh ben voilà, tiens, c'est ça,
00:44:45nous jouons à bureau complètement fermé !
00:44:49Ah oui, je suis désolé,
00:44:52vous allez faire une petite prière pour l'Olympique ?
00:44:55Ah ben c'est gentil, merci !
00:44:56Allez, une messe, vous n'avez pas le temps !
00:45:00Non, c'est dommage, au revoir monsieur l'abbé !
00:45:03Est-ce qu'on vient de me dire
00:45:04qu'il y a ici en prison un cambriolage ?
00:45:06Oui, le photographe de la galerie Marchand de la nuit dernière.
00:45:09Mon Dieu, la nuit dernière, mais c'est pas possible !
00:45:12Vous étiez avec lui ?
00:45:13Non, mais je suis monté le voir avant le dîner,
00:45:15et je lui ai dit devant Coraline, Féfé, mon grand,
00:45:17tu as un match important demain,
00:45:19tu dînes léger, une cervelle,
00:45:20tu te couches avec une tisane,
00:45:21et tu dors tes dix heures !
00:45:23Il a promis de ne pas sortir !
00:45:24Désolé, il est sorti,
00:45:25et la mère confirme.
00:45:27Il est sorti, mais par où ?
00:45:28Il ne veut pas le dire,
00:45:29ou il ne le dit pas parce qu'il a cassé la vitrine ?
00:45:32Non, c'est impossible !
00:45:33Pourquoi impossible ?
00:45:34Je connais Féfé !
00:45:37Dans une émeute, on s'excite, on s'excite,
00:45:39mais comme ça, la nuit pour voler,
00:45:41non, non, ce n'est pas Féfé, ce n'est pas Féfé !
00:45:43Je vais à la gendarmerie !
00:45:44Mais à la gendarmerie, ils ne vous diront rien,
00:45:46allez rentrer chez vous !
00:45:47Si !
00:45:48Je vais voir le gendarme Baudry,
00:45:50c'est un très très bon ami, il me renseignera.
00:45:55Le gendarme Baudry ?
00:45:57Et alors ?
00:46:06Tu sais ce qu'il se passe ?
00:46:07Oui, il faut que vous alliez tout de suite à la gendarmerie.
00:46:09Inutile.
00:46:10Mais si, vous allez dire au gendarme
00:46:11d'appeler l'auberge des Trois Bûcherons près de Chatillon.
00:46:14L'auberge des Trois Bûcherons ?
00:46:16Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:46:17Parce que Félicien y a passé la nuit,
00:46:18il ne pouvait donc pas être dans la galerie marchande.
00:46:20Les patrons de l'auberge viendront témoigner,
00:46:22et Félicien jouera cet après-midi.
00:46:24Mais comment est-ce que tu sais ça ?
00:46:25Et bien je le sais, parce que j'y ai...
00:46:29Voilà, on devait seulement dîner.
00:46:41T'as dîné avec Félicien hier soir ?
00:46:43Oui.
00:46:44Aux Trois Bûcherons ?
00:46:45Oui.
00:46:46De savoir que les sélectionneurs seraient dans la tribune aujourd'hui,
00:46:48ça le rend énerveux.
00:46:49Bon, il m'a dit que ça le calmerait
00:46:50si on allait dîner dans un endroit tranquille
00:46:52où on ne lui parlerait pas de football.
00:46:53Parce que sa mère ne pouvait pas le calmer ?
00:46:55Sa mère, elle est encore plus nerveuse que lui.
00:46:57Elle va se faire tirer les cartes chez une copine.
00:46:59Et pour calmer Félicien,
00:47:00il fallait aller aux Trois Bûcherons à 60 kilomètres d'ici ?
00:47:02Oui.
00:47:03Il voulait aller dans cette auberge-là.
00:47:04C'est un camarade qui la lui avait recommandée.
00:47:06Et pendant ce temps-là, ton mari se calmait comment, lui ?
00:47:11Un œuf et une bière, dans l'arrière-boutique ?
00:47:13Votre fils !
00:47:14Il est à Paris avec Catala pour le week-end,
00:47:16comme toutes les semaines.
00:47:17Avec Catala et la Grande Brague,
00:47:19qui vient dix fois par jour à la boutique
00:47:21acheter du coton-tige.
00:47:23Je ne suis pas idiote.
00:47:25Bon, bref.
00:47:26Après le dîner, Félicien et moi,
00:47:27on est restés à papoter avec le patron des Trois Bûcherons.
00:47:29Et vers minuit, au moment de partir...
00:47:31Impossible de faire démarrer la voiture !
00:47:44Et justement, pas de chance,
00:47:46le patron vient de prêter la sienne à son neveu.
00:47:48Et il n'y a plus qu'une chambre de lit,
00:47:50ma pauvre petite, avec un grand lit.
00:47:52Et ça, alors ?
00:47:57Et vous avez dormi dans la chambre douze ?
00:47:59C'est ça, sur le verger.
00:48:00Sur le verger !
00:48:02Est-ce que tu te rends compte ?
00:48:03Très bien.
00:48:04Quoi qu'il en soit, il faut que vous alliez tout de suite à la gendarmerie.
00:48:06Et pourquoi pas toi ?
00:48:08Mais si on ne va pas entrer dans la gendarmerie
00:48:09et Félicien en sortir,
00:48:10les gens vous verront rapprochement.
00:48:12Dépêchez-vous.
00:48:13Ah oui, dépêchez-vous.
00:48:14C'est ça, c'est ça, c'est ça.
00:48:16Dépêchez-vous.
00:48:17Ah oui, dépêchez-vous.
00:48:19On s'est fait virer de la gendarmerie.
00:48:20Ben moi j'y vais.
00:48:21Et restez à se plonger, Félicien jouera cet après-midi.
00:48:24Vous êtes sûr il a un alibi ?
00:48:25En béton.
00:48:26Dites !
00:48:27Quoi ?
00:48:28Si on doit rester, vous connaissez pas une auberge dans les environs ?
00:48:38Les trois bûcherons sur la route de Blois.
00:48:41C'est loin, mais ça vaut le dérangement.
00:48:46Bien connu des plongétins, on y va de père en fils.
00:48:57Non.
00:48:58Non, non, Gustave.
00:48:59Non, je ne vous ai rien promis.
00:49:01Quand vous êtes venu il y a deux mois nous sortir Félicien de prison,
00:49:04je vous ai dit,
00:49:05pour votre banderole publicitaire le long de la touche au stade,
00:49:08je ferai mon possible.
00:49:11Ben oui, d'accord, vous avez sauvé le match,
00:49:13mais en venant témoigner que Félicien avait passé la nuit dans votre auberge,
00:49:16vous n'avez fait que votre devoir.
00:49:17Vous n'alliez pas laisser condamner un innocent.
00:49:19Ah ben voilà.
00:49:20Mais moi, je vous répète, au stade, j'ai plus de place.
00:49:23Et puis alors d'auberge, d'être trois bûcherons, c'est interminable, hein.
00:49:29Ah ben oui, prenez Adidas ou Cochonou, ça dépasse pas les deux mètres.
00:49:35Votre belle-fille est là, monsieur le maire.
00:49:37Il est six heures, je pars.
00:49:40Bon.
00:49:41Écoutez, moi j'ai encore les colons d'hymne pour une semaine et après c'est à vous.
00:49:45Voilà, au revoir Gustave.
00:49:46Qu'est-ce qui se passe ?
00:49:47Henri, j'ai de gros problèmes avec Félicien.
00:49:49Je vous ai rien dit parce que j'espérais pouvoir les régler seul,
00:49:52mais je m'en sors pas.
00:49:53Des problèmes de relations publiques ?
00:49:55Non, des problèmes de relations personnelles.
00:49:57Depuis l'aventure des trois bûcherons il y a deux mois.
00:49:59Mais il faut que ça finisse, c'est plus possible.
00:50:01Comment que ça finisse ?
00:50:02Ben c'est fini depuis longtemps ton aventure avec Félicien.
00:50:04Non, c'est pas fini et ça tourne au drame.
00:50:06Comment pas fini ?
00:50:07Non, pas fini, mais vous m'avez juré tous les deux que ça s'arrêterait là.
00:50:10Ça devait s'arrêter là, oui.
00:50:12Mais c'est trop dur pour Félicien, il est fois mou et il veut rien entendre.
00:50:14Je n'en peux plus, je n'en peux plus.
00:50:16Vous êtes retourné aux trois bûcherons ?
00:50:18Deux ou trois fois.
00:50:19Maintenant c'est chenonceau, encore plus loin.
00:50:23L'hôtel du petit page derrière le château, il me lâche plus.
00:50:26Il me fait peur.
00:50:27Il veut que je divorce et que je refasse ma vie avec lui.
00:50:29Quoi ?
00:50:30Mais j'ai beau lui expliquer que c'est impossible, qu'il est trop jeune,
00:50:32qu'il doit se consacrer au football, que j'ai un mari, une famille, une situation.
00:50:35Et où est-ce que tu lui expliques ça ? À chenonceau ?
00:50:39Mais oui !
00:50:40Non !
00:50:41Les ruptures à poil dans une chambre d'hôtel,
00:50:43ça finit toujours qu'on se met à parler d'autre chose et c'est reparti pour un tour.
00:50:51Fallait simplement cesser de leur voir.
00:50:53Ah, t'as fait du propre.
00:50:54Mais si j'avais refusé de l'accompagner, il serait venu me chercher dans la boutique.
00:50:57Et pourquoi celui-là ?
00:50:58Oh, c'est vrai, ça aurait pu être un autre.
00:51:00Mais c'est lui qui est arrivé au bon moment.
00:51:02Au bon moment ?
00:51:03Vous savez ce qu'il en est avec Jean-Marie.
00:51:05Trop, c'est trop.
00:51:06J'en avais assez de filer la quenouille en attendant qu'il rentre de Paris.
00:51:10Félicien a été gentil et attentif.
00:51:13Et j'ai pu enfin parler avec quelqu'un qui ne me prenait pas pour une conne.
00:51:19Et puis, bon, c'est vrai aussi qu'il est beau.
00:51:24Que je supporte moins bien le vin blanc que le Coca-Cola.
00:51:27Et qu'on n'allait pas rentrer à pied.
00:51:29Bref, le coup de cœur.
00:51:30Mais Félicien a vécu ça autrement.
00:51:32Lui, il aime.
00:51:33J'ai évité le drame jusqu'à présent, mais je ne peux pas continuer.
00:51:36Et les retours de Genonceau.
00:51:38Cent kilomètres tous les lundis matins.
00:51:40Au petit jour, je ne peux plus.
00:51:42Et qu'est-ce que t'attends de moi ?
00:51:44Que je lui parle ?
00:51:45Ah ah, eh ben, prends-le, prends-le.
00:51:48Et qu'est-ce que t'attends de moi ?
00:51:50Que je lui parle ?
00:51:51Ah ah, eh ben, pour lui dire quoi ?
00:51:54Ma belle fille !
00:51:56T'as pas honte !
00:51:58La femme de ton frère !
00:52:11De ton frère, ma sienne.
00:52:14Et sa mère, elle peut pas lui parler, sa mère ?
00:52:16Mais Coralie ne sait même pas avec qui il était au Trois-Bûcherons.
00:52:18C'est pas le moment de lui apprendre.
00:52:19Non, ce qu'il faut, c'est éloigner Félicien.
00:52:21L'éloigner ?
00:52:22Qu'il aille jouer en Italie.
00:52:23Le Milan Athletic Club a fait une proposition.
00:52:25Là-bas, il connaîtra d'autres filles et il oubliera.
00:52:27Mais M. Heurtepont ne veut pas que Félicien quitte sa plongée.
00:52:30Il faut que vous interveniez.
00:52:31Ah non.
00:52:32Entrez !
00:52:35Excusez-moi, M. Le Maire.
00:52:37Vous m'aviez promis de ne pas noyer M. Le Maire avec le programme.
00:52:40Ah bon ? Vous êtes au courant ?
00:52:41Oui, M. Le Maire.
00:52:42Je ne savais pas avec qui Félicien avait passé la nuit au Trois-Bûcherons.
00:52:44Mais le mois dernier, je suis tombé sur ce charmant couple à Chaudonceau.
00:52:49Ils sortaient du petit page d'entrée.
00:52:50L'élimination.
00:52:53Vous aussi, le petit page...
00:53:00Non, je venais chercher des cousins pour leur faire visiter le château.
00:53:03Mais mon problème à moi,
00:53:04Président de l'Olympique et responsable de cette élection,
00:53:07c'est que Félicien a des sautes d'humeur qui vont nous coûter une fortune.
00:53:10Des sautes d'humeur ?
00:53:11Contre Villefranche-du-Rouergue, Félicien a fait une partie catastrophique.
00:53:15Oh, ben je vois.
00:53:17La jambe molle.
00:53:21Et la tête vide.
00:53:22Le désespoir.
00:53:23Parce que deux heures avant le coup d'envoi,
00:53:25Sylvie lui a parlé de quitter.
00:53:27Ça me l'a déstabilisé.
00:53:28Il a shooté contre son corps.
00:53:29Deux buts.
00:53:31Mais je ne savais pas ça.
00:53:33Deux buts, c'est extra.
00:53:34Mais je ne savais pas ça.
00:53:36Deux buts, c'est extrêmement grave.
00:53:38Tragique. C'est tragique.
00:53:40Si après chaque scène, avec Sylvie, Félicien passe à l'ennemi,
00:53:42c'est fini pour lui et c'est fini pour nous.
00:53:44Et ça, M. le maire, juste au moment où M. Ferluth,
00:53:47le patron des patrons de la bretelle Saint-Pelonger,
00:53:49s'apprête à nous sponsoriser.
00:53:50M. Ferluth ?
00:53:52Il nous allonge 3 millions pour construire une route d'accès au stade.
00:53:55Ce qui arrangera aussi la mère Clouchot
00:53:57qu'on ne soit plus obligé de traverser sa chambre pour arriver aux tribunes.
00:54:01Tu vois ? Tu vois ?
00:54:03Ah non. Et ça n'est qu'un début.
00:54:05C'est donc pas le moment de perdre de gosse pour une histoire de fesses.
00:54:07Mais moi, je me fous de la mère Clouchot.
00:54:09M. Heurtepont m'a demandé tout à l'heure de tenir le coup
00:54:11encore 18 mois avec Félicien pour sauver l'Olympique.
00:54:13Et alors ?
00:54:14Non.
00:54:151. Je n'ai pas le droit de laisser espérer quoi que ce soit à Félicien.
00:54:172. Même avec l'homme de ma vie,
00:54:19chenonceau, tous les lundis, retour à l'aube,
00:54:21je n'ai pas la santé.
00:54:22Et 3. On ne tiendra pas 18 mois sans se faire prendre.
00:54:24Ce sera le scandale dont vous serez les premiers à pâtir.
00:54:28Encore une fois, pensez à votre fils.
00:54:30Mon fils ?
00:54:34Mais je veux dire, Jean-Marie,
00:54:36vous n'avez pas d'autres fils avec qui je sois mariée ?
00:54:38Ah non, évidemment.
00:54:43Pour Félicien, Sylvie me parlait de l'envoyer à Milan.
00:54:46On pourrait peut-être voir de ce côté-là, hein ?
00:54:48Milan. Milan. Loin des yeux, loin du cœur.
00:54:51Ça, c'est l'idée de Sylvie pour se débarrasser de Félicien.
00:54:53Ce serait une folie, M. le maire.
00:54:55C'est trop tôt.
00:54:56Trop tôt ?
00:54:57Milan offre 4 millions pour Félicien tout de suite,
00:54:59alors qu'il en vendra 12 ou 15 dans un an.
00:55:0115 millions ?
00:55:031,5 milliard de centimes, oui !
00:55:06C'est le prix à l'Argus !
00:55:10Pour s'implonger, c'est une crèche.
00:55:12Eh oui, c'est une crèche.
00:55:13Un parking derrière l'église.
00:55:14Un parking.
00:55:15Et dans le bas de la ville, le tout-à-l'égo qu'elle vous tenait tant.
00:55:18Ah oui, alors ça, mon tout-à-l'égo...
00:55:21Et qui portera votre nom.
00:55:27Pourquoi ?
00:55:42Je suis trop touché.
00:55:47Si quelque chose pouvait me toucher, c'est...
00:55:50voir mon nom sur une plaque d'égout, c'est...
00:55:56À condition qu'on ne déstabilise pas Félicien une fois par semaine.
00:55:59Ah oui.
00:56:00D'un autre côté, je ne peux pas encourager l'adultère de ma belle-fille
00:56:03pour installer le tout-à-l'égou.
00:56:09Il y a ça aussi, hein.
00:56:11Mais c'est qu'une prostituée !
00:56:14Madame, il s'agit de l'avenir de sa plongée !
00:56:17À ce niveau-là, ce n'est pas de la prostitution.
00:56:20C'est du civisme.
00:56:22Et...
00:56:23Permettez-moi de vous rappeler,
00:56:24ça n'est pas nous qui avons succombé à Félicien en trois bûcherons.
00:56:27Qui casse les verres, les peigne !
00:56:28Mais je rêve.
00:56:29Vous vous rendez compte de ce que vous me demandez ?
00:56:32Ah oui, ça, c'est immoral, hein.
00:56:35Ah oui, c'est immoral !
00:56:40D'un autre côté...
00:56:43Si une rupture trop brutale doit faire perdre son génie à Félicien,
00:56:47sur le plan humain...
00:56:48Exactement !
00:56:49Si Saint Plongée apprend que nous avons bradé Félicien
00:56:52et que le tout-à-l'égou part à Milan...
00:56:59Sur le plan humain, vous serez chassés à coups de pierre,
00:57:01monsieur le maire, sur le plan humain.
00:57:04Mais tu peux peut-être atteindre ton but sans brusquer Félicien,
00:57:07l'amener lentement à comprendre la situation.
00:57:10Mais dans quel pétrin ?
00:57:11Il met son bienfaiteur.
00:57:13Le bienfaiteur, il s'en fout.
00:57:14Il se rend bien compte que si ça n'avait pas joué au football,
00:57:16il n'y a pas de bienfaiteur qui serait venu le sortir des bronchettes.
00:57:18Que depuis la visite des sélectionneurs, il est entouré de bienfaiteurs.
00:57:21Et que ça commence à lui mettre les boules.
00:57:23C'est un ingrat.
00:57:26Bon, pour commencer, vous pouvez espacer un peu les rencontres.
00:57:31Eh oui ! Tu espaces !
00:57:36Tu espaces !
00:57:38Sorte de rupture homéopathique.
00:57:49Ah oui, c'est ça. Au lieu d'une fois par semaine,
00:57:51je ne trompe plus votre fisc que tous les quinze jours.
00:57:54Voilà !
00:58:01Excusez-moi, monsieur le maire.
00:58:03Mais vous n'êtes pas parti, madame Fontaine ?
00:58:05Je suis parti, mais je suis revenu chercher une enveloppe à mettre à la poste.
00:58:08Ah bon ?
00:58:09Et j'ai entendu. Mon Dieu !
00:58:10Vous avez entendu quoi ?
00:58:11Pour madame Donatio et courez coulez.
00:58:13Oui, alors ?
00:58:14Vous ne pouvez pas faire ça, monsieur le maire.
00:58:16Mais faire ça quoi ?
00:58:17C'est vrai que madame Donatio n'aurait pas dû succomber à l'auberge des Trois Bûcherons.
00:58:21Mais vous ne pouvez pas l'obliger à continuer.
00:58:24La femme de votre fils, monsieur le maire.
00:58:27Mais...
00:58:28De quoi je me mêle ?
00:58:32Ce prostitué ! C'est elle qui l'a dit pour sauver le club de football.
00:58:36Mon Dieu, mais c'est monstrueux.
00:58:38Vous ne pouvez pas vouloir une chose pareille.
00:58:40Non, mais madame Fontaine, vous avez mal compris.
00:58:42Non, non, non.
00:58:43Vos Trois Bûcherons sont maintenant aux Petits Pages, à Genonceau.
00:58:47Et vous, ma pauvre enfant, vous vous rendez-vous compte ?
00:58:50Si monsieur Jean-Marie apprenait, mon Dieu !
00:58:54Et votre femme, monsieur le maire, si droite,
00:58:57que vous encouragez votre belle-fille à coucher.
00:59:00Je ne l'encourage pas.
00:59:03Mais non.
00:59:04Nous voulons simplement qu'elle mette un terme à cette liaison en évitant la casse.
00:59:08Tout de même.
00:59:09Et les gens de la ville, mon Dieu.
00:59:12Si personne n'en parle, personne ne le saura.
00:59:16Évidemment.
00:59:17Il ne s'agit pas uniquement de sauver le club, madame Fontaine,
00:59:20avec Félicien, comme vous avez pu l'entendre derrière la porte.
00:59:23C'est l'avenir de notre cité qui est en cause.
00:59:27Quel est l'objectif de monsieur le maire ?
00:59:33C'est, profitant de l'exceptionnel talent de Courrécoulé,
00:59:36de pouvoir, avec un parking et le tout à l'égout,
00:59:38offrir une vie plus digne et plus confortable aux travailleurs de notre ville.
00:59:43C'est ça, mon objectif.
00:59:46C'est ça.
00:59:49Mais j'ai entendu, vous disiez vous-même au début, monsieur le maire,
00:59:53que vous ne vouliez pas que votre belle-fille se prostitute pour le tout à l'égout.
01:00:00C'est que, monsieur le maire, il y aurait le prix de l'exceptionnel talent de Courrécoulé.
01:00:04C'est ça, mon objectif.
01:00:06C'est ça, mon objectif.
01:00:08C'est ça, mon objectif.
01:00:10C'est ça, mon objectif.
01:00:11Mais, monsieur le maire, il y aurait le prix de Courrécoulé.
01:00:13Eh bien oui, voilà, c'est un milliard et demi, je ne savais pas.
01:00:16Un milliard et demi ?
01:00:18Je n'ai pas entendu ça.
01:00:21Courrécoulé va recevoir un milliard et demi pour taper dans un ballon ?
01:00:24Non.
01:00:25Une grosse partie ira à la commune.
01:00:27Aux travailleurs.
01:00:28Dont le sort a toujours préoccupé monsieur le maire.
01:00:30Ah, ah.
01:00:33Ça, les travailleurs, moi, ça a toujours été mon mot.
01:00:38Quand je vois un travailleur, moi...
01:00:42J'en vois plus beaucoup, mais...
01:00:50Monsieur le maire, qui me parlait précisément de votre cas, hier ?
01:00:59C'est bien hier que vous me disiez, pour Mme Fontaine...
01:01:01Mais si, je me demande, disiez-vous hier, si je ne devrais pas revoir le salaire de Mme Fontaine.
01:01:16Ce sont vos propres paroles, monsieur le maire.
01:01:19Ben, c'est rigolo, m'en rappelle.
01:01:23Ne me démentez pas.
01:01:24Ah, non, non, je ne vous démente pas.
01:01:26Non, c'est seulement que j'ai mis quelques heures.
01:01:28Pourquoi j'aurais dit une connerie pareille, c'est pas...
01:01:38Ben oui, ah ben oui, ah ben oui, ah ben oui.
01:01:40Ah ben oui, j'étais là.
01:01:42Vous m'avez dit, tiens, faudra que je pense à revoir le salaire de Mme Fontaine.
01:01:49Voilà.
01:01:50Et vous envisagez, dans un avenir très proche...
01:01:54Très proche.
01:01:55Oui, oui, oui.
01:01:56Dans un avenir très proche...
01:01:58Très proche.
01:01:59Ce mois-ci, je crois bien.
01:02:03Ce mois-ci ?
01:02:04Oui, ce mois-ci, de faire passer Mme Fontaine de...
01:02:065 285 francs.
01:02:09Mon Dieu !
01:02:11Comment peut-on vivre avec ça ?
01:02:14Oui, mais on s'en fout, c'est pas le problème.
01:02:19De 5 285 francs à...
01:02:21À ?
01:02:22À ?
01:02:25À combien disiez-vous hier, M. le maire ?
01:02:27À combien disiez-vous hier, M. le maire ?
01:02:37Qu'est-ce que ça peut valoir ?
01:02:51Elle a déjà des heures de vol, hein, c'est pas...
01:02:56Non, c'est pas...
01:02:58C'est pas un prototype, quoi, ça.
01:03:06Oh, mon Dieu !
01:03:095 500 ?
01:03:139 000 !
01:03:15Quoi ?
01:03:169 000 francs !
01:03:189 000 ?
01:03:20Adjugé !
01:03:21Adjugé !
01:03:24Avec effet rétroactif depuis janvier.
01:03:26Mais ça va pas, non ?
01:03:27Sur un milliard et demi, M. le maire,
01:03:29ce n'est pas ma rallonge qui privera la ville du parking dans le tout à l'aigu.
01:03:32Évidemment.
01:03:33Et je suggère, M. le maire, que cette rallonge soit accordée à Mme Fontaine
01:03:36au titre de secrétaire de l'Olympique.
01:03:38Secrétaire de l'Olympique ?
01:03:40Oui, oui, oui, oui.
01:03:41Rallonge.
01:03:42Susceptible d'être rallongée, mais qui peut aussi bien sauter.
01:03:46Et la secrétaire avec.
01:03:48Si, pour une raison ou pour une autre,
01:03:50l'Olympique connaissait des difficultés.
01:03:58Merci, mon président.
01:03:59Merci, M. le maire.
01:04:01Ah, pour le secrétaire de l'Olympique, vous me direz quand je commence.
01:04:04Je suis libre tous les soirs, sauf le lundi,
01:04:06où j'ai ma conférence Saint-Vincent-de-Paul.
01:04:09On va gagner !
01:04:11On va gagner !
01:04:18Eh bien, reprenez-moi si je me trompe, mais elle me fait chanter.
01:04:21Oui !
01:04:24Réunion du comité ?
01:04:25Non, terminé. Je me suis ouvert. Au revoir, madame.
01:04:26Au revoir.
01:04:27Au revoir, M. le maire.
01:04:28Au revoir, madame.
01:04:29Au revoir et merci, M. Artebon.
01:04:31Au revoir, Françoise, au revoir.
01:04:32Vous devriez faire un saut chez Laurette.
01:04:34Elle a reçu des pulls. Vous portez ça si bien.
01:04:36Ah, j'irai demain après-midi, merci.
01:04:38On pourrait y aller ensemble.
01:04:39Je passe vous prendre à la pharmacie.
01:04:41Vers trois heures ?
01:04:42Eh bien, d'accord. À demain, alors.
01:04:44Au revoir, Sylvie.
01:04:45Au revoir.
01:04:47Au revoir, chère petite.
01:04:48Ah bon ?
01:04:49Quoi, ah bon ?
01:04:50Non, je veux dire, maintenant, avec ta belle-fille, c'est ami-ami.
01:04:52Oui, j'ai souvent été trop sévère avec elle. Je vais t'en parler.
01:04:55Ah non, non, les histoires de famille, à la ferme.
01:04:58Ici, c'est la vie de la cité.
01:05:00Artebon et Sylvie, c'est pas la cité, c'est le club de foot.
01:05:03Ah ben oui, tiens, le foot.
01:05:04Sais-tu combien nous pourrons vendre Courrécoulé dans 18 mois si nous en prenons soin ?
01:05:08Aucune idée. Un veau, je pourrais te répondre.
01:05:11Mais est-ce qu'on achète les joueurs au point comme des veaux ?
01:05:13Un milliard et demi.
01:05:15Dis-donc, alors faut plus qu'ils jouent jusqu'à la vente.
01:05:22Ou alors tout seul avec un ballon en caoutchouc mousse.
01:05:24Je comprends pas.
01:05:25Suppose qu'ils reçoivent un mauvais coup qui se torde le pied. Tu te le gardes ?
01:05:28Oui, oui, oui.
01:05:29Même pour l'abattoir, un veau qui boit, tu perds dessus.
01:05:31Mais bien sûr.
01:05:32Bon, je ne suis pas venue pour ça. Je viens d'avoir une conversation avec Jean-Marie.
01:05:36Oui, alors ?
01:05:37L'attitude de Sylvie ces derniers mois m'inquiète.
01:05:39Quelle attitude ?
01:05:40Ben, chambre à part et tout ça.
01:05:42Oh, putain.
01:05:43Tu sais que depuis longtemps, Jean-Marie va passer ses week-ends à Paris avec Catala.
01:05:46Oui, avec Catala.
01:05:47Terminé. Je lui ai mis les poings sur les i.
01:05:49Jean-Marie, tu vas perdre ta femme. Il a compris.
01:05:52Maintenant, il passera tous ses week-ends ici, à Saint-Plonger, avec Sylvie.
01:05:59Quoi ?
01:06:00Tu crois que je m'en vais ?
01:06:04Madame Fontaine, dans votre pavillon à Passe-des-Bleuets, il y a toujours une petite chambre au deuxième étage.
01:06:10Oui, monsieur le maire.
01:06:11On peut toujours sortir de chez vous par la ruelle derrière sans se faire voir.
01:06:14Oui, monsieur le maire.
01:06:15Bon, eh ben, la petite chambre, on va s'en servir.
01:06:17Henri, qu'est-ce qui te prend ?
01:06:37Pas pour nous, vieille idiote !
01:06:42Pour les petits, si Sylvie ne peut plus aller à ce nonceau,
01:06:45Félicien va shooter contre son camp et il devient un vandale.
01:06:47Alors maintenant, pour leurs week-ends, la petite chambre à Passe-des-Bleuets, merci Germaine.
01:06:51Jamais ! Je refuse de transformer mon pavillon.
01:06:53Ça va, j'ai compris. 9000 C.
01:06:559000 ?
01:06:568 !
01:06:57Adjugé !
01:06:58La salope, elle a fait quelque chose de voir ça.
01:07:01Oh là là, là là, là là, là là.
01:07:07Monsieur Zem, monsieur le maire, je pars.
01:07:10Oui.
01:07:11Pas de problème ?
01:07:12Oh non, monsieur le maire, cher petit.
01:07:14Cher petit, un miracle, hein ?
01:07:16Mais non, monsieur le maire, nos amoureux sont très prudents.
01:07:19Madame Sylvie entre toujours par la rue des Bleuets et Félicien par la ruelle derrière
01:07:23depuis trois mois, tous les jeudis à 17h.
01:07:26A demain, monsieur le maire.
01:07:27Comment ça, tous les jeudis depuis trois mois ?
01:07:29Mais je croyais qu'ils devaient se passer les rencontres.
01:07:32Pas encore, monsieur le maire.
01:07:34Traitement homéopathique.
01:07:37À ce temps-là, ils ne sont pas prêts de vider la boîte, hein.
01:07:42Et puis dites, peut-être qu'ils ne montent plus dans la chambre que pour papoter.
01:07:46Oh papoter, alors, entrez.
01:07:48Bonsoir, monsieur le maire.
01:07:49Bonsoir, monsieur le maire.
01:07:50Bonsoir, mon président.
01:07:51Je vais au stade.
01:07:53Vous allez où ?
01:07:54Au stade.
01:07:55Un petit galop d'entraînement pour dimanche.
01:07:57Un petit galop d'entraînement pour dimanche ?
01:07:59Elle joue dimanche ?
01:08:01Non !
01:08:02Mais c'est la première fois que je vais me servir de la billetterie électronique.
01:08:06Que je ne sois pas là à tâtonner devant les clients.
01:08:08La billetterie électronique ?
01:08:10Mais c'est plus Bedoul, le coiffeur, qui vend les billets.
01:08:12Mais Bedoul était débordé, ça pousse à aller au guichet, l'ordinateur.
01:08:15Le temps qu'on gagne avec ça, le seul danger à ce qu'on dit, c'est le virus.
01:08:21Le danger, c'est le virus.
01:08:22Dans le logiciel.
01:08:24Un virus dans le logiciel, tout se mélange, la recette est faussée.
01:08:28Il paraît qu'il y a des tas de clubs qui ont souffert de ça.
01:08:39Il y a même un président qui a failli aller en prison.
01:08:4348 tickets vendus à 250 francs pièce.
01:08:46Il s'est pris un virus dans le logiciel, on l'a retrouvé avec 826 francs dans la caisse.
01:08:52Le virus.
01:08:54Faire attention.
01:08:55Ça devait être une bête énorme, alors.
01:08:59Et on ne sait pas comment les logiciels des clubs de football attrapent ça, on ne sait pas.
01:09:03Non.
01:09:04Non ?
01:09:05Non, mais à tout hasard, je vais éviter de laisser le mien dans les courants.
01:09:09Qu'est-ce qu'il se passe, M. le maire ? Pelu veut nous voir.
01:09:11Oui, Pelu veut nous voir, mais il ne m'a pas dit pourquoi.
01:09:13Félicien a dû éterner en panique, je n'ai pas beaucoup de temps.
01:09:15Comment ça va, Félicien ?
01:09:16Lui, pleine forme.
01:09:17Progression constante, les enchères s'envolent, l'embarras du choix.
01:09:21Entrez !
01:09:23M. le maire ?
01:09:24Ah, Pelu, il y a un problème ?
01:09:26Oui, M. le maire, c'est à propos du tout-à-les-goûts dans la ville d'Ars.
01:09:30Oh non, c'est pas pour ça que vous m'avez fait venir. Qu'est-ce que j'en ai à foutre du tout-à-les-goûts, moi ?
01:09:33Dans la ville d'Ars, il y a un poissonnier nommé Bougitrou.
01:09:37Oui, je connais Bougitrou.
01:09:38Un des membres les plus actifs de l'association des commerçants, dont je suis le secrétaire.
01:09:42Bougitrou se plaint de ce que les travaux du tout-à-les-goûts confiaient sur l'assistance de M. Heurtepont à l'entreprise Banetti.
01:09:49Les amis à lui croient se savoir.
01:09:50C'est exact.
01:09:51Les travaux du tout-à-les-goûts ont été stoppés.
01:09:56Stoppés ?
01:09:57Oui, laissés en plan.
01:09:59Or, Bougitrou conserve depuis toujours sa marchandise dans un état de fraîcheur limite,
01:10:04grâce à l'eau du robinet qu'il congèle et avec laquelle il nettoie son étalage.
01:10:08C'est pas vrai. Quel rapport ça a avec l'Olympique ?
01:10:10En raison des travaux du tout-à-les-goûts, on a coupé l'eau du robinet.
01:10:14Pendant trois semaines, Bougitrou a fait sa glace et son arrosage avec de la viande.
01:10:19Sur quoi ?
01:10:20L'entreprise Banetti laisse tomber le tout-à-les-goûts pas terminé, ne veut plus remettre l'eau du robinet
01:10:25et s'en va travailler au stade.
01:10:27Depuis une semaine, dans un rayon de 500 mètres autour de la poitronnerie,
01:10:31on parle de Tchernobyl et de ses maisons.
01:10:34Est-ce que vous êtes au courant de ça, M. le maire ?
01:10:36Non, je ne suis pas au courant.
01:10:37Ah bon ? Vous ne l'avez pas dit à M. le maire ?
01:10:40Non. Non. Mais je vois que vous voulez en venir.
01:10:43La commission de sécurité lui chipote sur les installations du stade, voulait me fermer la boutique.
01:10:47Fermer le stade ?
01:10:49Pour cinq ou six matchs, le temps des travaux.
01:10:51On n'allait pas perdre 6 000 payants, plein tarif.
01:10:54Je n'ai trouvé qu'une seule entreprise capable de se mettre immédiatement au chantier, Banetti.
01:10:58Pour six semaines.
01:10:59Alors si Bougitrou attend son tout-à-les-goûts depuis le Moyen-Âge,
01:11:02il peut peut-être patienter six semaines de plus.
01:11:05Et ses 3 mètres aussi.
01:11:07D'accord, mais alors il faut passer au plan sec.
01:11:10D'accord, mais alors il faut passer au plan sec.
01:11:12On évacue.
01:11:13On peut plus, il y en a marre.
01:11:15Vous deviez laisser Banetti sur le tout-à-les-goûts
01:11:17et vous adresser à l'entreprise Goulard,
01:11:19beaucoup plus qualifiée pour consolider le stade dans les délais.
01:11:23Pourquoi l'a-t-on pas fait après la Goulard ?
01:11:25Ben oui, pourquoi pas Goulard ?
01:11:26Mais dix fois trop cher, M. le maire, on n'a pas les moyens.
01:11:29Tandis que votre ami Banetti, qui vous doit déjà le tout-à-les-goûts,
01:11:32pouvait se montrer plus souple.
01:11:34L'ascenseur, s'il vous plaît.
01:11:37Quoi ?
01:11:39Se montrer plus souple ?
01:11:41Qu'est-ce que vous voulez dire ?
01:11:42Je vais vous le dire, M. le maire, c'est ce qu'il veut dire.
01:11:45Que je favorise Banetti.
01:11:47Et qu'en échange,
01:11:49cadeau,
01:11:51vous me cherchez, celui-là.
01:11:52Ce qui nous prend au nez aujourd'hui avec vos manœuvres,
01:11:55c'est une manifestation des commerçants de l'association
01:11:57solidaire de Bougitrou,
01:11:59auxquelles s'ajouteront les initiés de la ville basse.
01:12:01Et vous allez payer ce désordre dans un mois aux élections, M. le maire.
01:12:05M. Fortepont, pourquoi avez-vous tiré Banetti du tout-à-les-goûts sans m'en parler ?
01:12:09Parce que c'est moi qui suis responsable du club.
01:12:11Il fallait sauver la recette et la réputation de l'équipe.
01:12:13Tous les sportifs comprendront.
01:12:14Les sportifs et pas les autres.
01:12:16Et ça fait du monde.
01:12:18Ah oui, les autres, ça fait du monde.
01:12:20Les femmes, Fortepont,
01:12:2290% des femmes se foutent complètement du football.
01:12:27Elles croient encore que ça se joue en 3-7 avec un cautionnaire.
01:12:32Vous ne ferez pas voter les femmes pour une tribune.
01:12:35Ça, ce sont des butins pour Catalans.
01:12:37Je ne voulais pas le dire, mais...
01:12:39Moi, je m'interdis de penser à une magouille de votre part.
01:12:41Mais vous avez commis une erreur grossière et Catalan va l'exploiter.
01:12:45Que la mairie fait passer le ballon avant le camion et qu'on va en entendre.
01:12:49Magouille, voilà.
01:12:51Déjà, M. le maire, des voix sont entendres.
01:12:53Coubertin, avec nous. Coubertin, avec nous.
01:12:56Vous savez ce qu'il vous dit, Coubertin ?
01:13:01La vérité, c'est que vous cherchez à me faire virer
01:13:05pour être président du club à ma place,
01:13:07comme vous avez fait virer le précédent secrétaire de l'association des commerçants.
01:13:10Moi ?
01:13:11Et le con, c'est qu'il n'est pas d'ici. Il y a 5 ans, vous ne le connaissez pas.
01:13:15Le verre dans le fruit.
01:13:17Non.
01:13:18Vous feriez virer M. le maire et paf, si vous aviez les moyens.
01:13:21Et ce n'est pas par amour du sport que vous avez plaqué Catalan pour venir à l'Olympique.
01:13:24C'est parce qu'il est encore plus vislard que vous
01:13:27et qu'il ne vous laissait pas approcher de son fromage.
01:13:29Et comme Catalan fait plutôt dans la plaisanté gauloise que dans l'humour anglais,
01:13:33vous savez ce qu'il raconte sur lui, Catalan ?
01:13:38Que si un jour vous deveniez président du club,
01:13:40vous allez influencer nos joueurs et ils auront tous les chevilles tordues.
01:13:44Les chevilles tordues ?
01:13:45Oui, parce que c'est difficile de courir en talons aiguilles.
01:13:51Vous n'êtes pas gros sur les personnages. Je retirerai ça tout de suite.
01:13:53Jamais !
01:13:55Et vous n'avez de leçon à donner à personne et surtout pas à moi.
01:13:59Je me permets de rappeler, M. le maire, que sans moi, l'Olympique n'existerait plus.
01:14:02C'est moi qui ai découvert Félicien quand vous étiez encore à tirer les ponts de Catalan.
01:14:06Ça, le fait est que sans Heurte-Pont...
01:14:08Il n'aurait pas été intéressé par Félicien si vous n'aviez pas d'abord fondé le club, M. le maire.
01:14:13Ah ben oui, si je ne fonde pas le club, vous...
01:14:16Et ça, M. le maire, quel courage d'imposer Félicien à la population.
01:14:20Avec une lucidité, une audace qui m'ont ouvert les yeux.
01:14:23Converti, pour ainsi dire.
01:14:25Félicien n'aurait jamais joué à sa plongée.
01:14:27Et c'est pour remercier M. le maire de vous avoir confié le club
01:14:30que vous voulez l'entraîner dans votre chute.
01:14:33Ma chute ?
01:14:34Vous n'y aurez pas, M. le maire, que depuis quelque temps,
01:14:36les clubs de football sont dans le collimateur du ministère des Finances.
01:14:39Quand on saura que vous avez touché une commission de Vanetti
01:14:43pour les travaux concernant la commune, M. le maire sera mis en cause.
01:14:47Une commission ?
01:14:48Vous savez la preuve ?
01:14:49Que le président de l'Olympique a encaissé 400 000 francs pour voir Vanetti.
01:14:53Quoi ?
01:14:5440 000 euros de centimes.
01:14:55Une bagatelle, d'accord, mais à sa plongée, au début, dans le football, on n'y est pas fait.
01:14:59Ça va choquer.
01:15:01Alors, que pensez-vous ?
01:15:02C'est à vous, M. le maire, de signer, s'il est prudent,
01:15:04un mois avant les isoloirs, de conserver la tête du club
01:15:07de notre âgeur du tout-à-l'égout.
01:15:09Si l'escalade éclate, votre glorieux passé ne vous protégera pas
01:15:12des éclaboussures et des calomnies.
01:15:14Mon glorieux passé ?
01:15:15De résistance. Vous avez été résistant.
01:15:17Hein ? Oui. Au début, pas...
01:15:21Bien sûr, pas au début.
01:15:22Pas au début.
01:15:23Mais la fin, en 45.
01:15:24En 45, alors, là, c'est la fin.
01:15:27Et même en 46, il en restait encore dans les 45, là.
01:15:30Voilà. Le nom d'un héros ne peut pas être associé à ses malversations.
01:15:34Surtout, M. le maire, que le départ de M. Hurtepon
01:15:37peut se faire dans l'honneur et la dignité, façon parlementaire.
01:15:42L'honneur et la dignité, façon parlementaire, on va se...
01:15:45Face à l'accusation, il exige sa mise en examen
01:15:48pour avoir accès au dossier.
01:15:50Mais de quoi m'accuse-t-on ?
01:15:52Ah, ben oui. Ben oui, parce que lui, il sait pas.
01:15:54Mais non, il ne sait pas, il ne sait pas.
01:15:56Et ça fait confiance, tranquille, et ça gagne du temps.
01:15:59Procédure, amnistie, on classe, et il repart vers de nouvelles aventures.
01:16:04Et concernant à ce que vous croyez, Hurtepon,
01:16:06être président de l'Olympique, je m'en fous.
01:16:08Et à ce propos qu'on me l'offre, j'en fume.
01:16:10Bon, ça va s'arranger, Hurtepon va restituer.
01:16:12Non ! C'est trop tard, je ne me tairai pas.
01:16:14Mais enfin, vous vous prenez pour qui ?
01:16:16Pour un membre du comité directeur du Football Club Olympique de Saint-Pelonger.
01:16:19Et à ce titre, je défends le football contre la corruption.
01:16:22Et si maintenant, vous vous sentez un peu à l'étroit dans vos chaussures,
01:16:26j'ai la pointure au-dessus en magasin.
01:16:38Inutile de vous demander si ce que dit Peulut est vrai.
01:16:40Peulut est une ordure, M. Mary s'en fout de Coubertin.
01:16:43Vous en faites quoi, vous, de Coubertin ?
01:16:45C'est pas pour lui élever un buste que vous avez empoché 400 000 francs de remise,
01:16:50qui devait aller dans la Caisse du Globe.
01:16:53Corruption, c'est puni de prison.
01:16:57On a fait sauter des ministres en exercice et bien protégés pour moins que ça.
01:17:02Quand on les a pas acculés au suicide.
01:17:06Vous voulez que je me suicide ?
01:17:07Pensez-y, ça arrangerait tout le monde.
01:17:13Et bien entendu, vous n'avez aucune arme contre Peulut.
01:17:16Bah si, le revolver, le couteau de cuisine.
01:17:19Une magouille de 40 briques.
01:17:22Il y a des provinces où ça ferait sourire.
01:17:28On ferait ça.
01:17:31La Bouillabaisse.
01:17:40Mais pas ici.
01:17:42Pas ici.
01:17:43Un pays d'éleveurs.
01:17:44Un pays d'éleveurs.
01:17:45Où on mène les vaches pisser dans le bureau du préfet pour faire monter le veau d'un centimo-kilo.
01:17:52Moi je suis désolé, Hortepon, mais malgré l'amitié que j'ai pour vous,
01:17:55je peux pas laisser exploser la bombe, on s'en remettrait pas.
01:17:58Vous devez démissionner.
01:18:02Qu'est-ce qui vous a pris ?
01:18:03Vous avez vraiment besoin de ce fric ?
01:18:05Vous vous êtes cru dans la Cour des Grands ?
01:18:07Un service à rendre urgent.
01:18:08Non.
01:18:09Un devoir à remplir.
01:18:11J'avais pas les fonds.
01:18:12Le garage, la banque.
01:18:13La banque, je l'ignore depuis des mois.
01:18:15Fallait m'en parler.
01:18:17Vous m'auriez prêté 400 000 francs ?
01:18:19Hein ?
01:18:21J'ai pas, j'ai pas, j'ai pas...
01:18:24Non, mais nous aurions cherché ensemble quelqu'un susceptible de vous les prêter.
01:18:30Ce que vous me faites là, Hortepon, vraiment c'est...
01:18:33Enfin c'est vrai, on a créé le club ensemble, surmonté les difficultés, avec Félicien, la gloire.
01:18:39En plus, et c'est rare, vous aviez l'estime et la reconnaissance des gens.
01:18:45Et comment Pelu a-t-il pu être né au courant de ça ?
01:18:48Par goulard, le concurrent dit c'est toute bonétie, comme bonétie c'est toute goulard.
01:18:53Bon, pour expliquer votre démission, nous dirons que nous sommes en désaccord sur la conduite du club.
01:18:57Quand on veut virer...
01:18:58Bonsoir !
01:18:59Bonsoir, madame.
01:19:00Excusez-moi, je vais chez le traiteur pour le buffet.
01:19:03On fait ça où ? Ici ou à la ferme ?
01:19:05Je comprends pas.
01:19:06Le buffet campagnard, les élections.
01:19:0820h dépouillement, 20h15, vive monsieur le maire, dur merci, et buffet campagnard, alors ici ou à la ferme ?
01:19:14On verra ça, le jour des élections, dans un mois.
01:19:16Non, ce soir-là, il y aura 350 buffets campagnards dans le département, les traiteurs doivent se faire un itinéraire.
01:19:22Oui, mais moi, de commander la bouffe avant, j'ai peur que ça me porte la poisse.
01:19:27La poisse ? Avec l'Olympique, tu rêves ! Tu battrais n'importe qui.
01:19:31Mieux qu'en Corse, tu auras plus de bulletins que d'inscrits.
01:19:36Oh, celui-là, comme un quillet, c'est quelque chose.
01:19:42Bon, je déciderai moi-même.
01:19:44Oh, j'oubliais, vous savez la nouvelle pour Coraline ?
01:19:47Elle quitte les bronchettes, elle va habiter le centre-ville.
01:19:50Je viens de rencontrer madame Chauffet,
01:19:52elle lui a vendu un joli deux-pièces au troisième étage, 60m2, centre-ville, plein sud.
01:19:57Avec son félicien célèbre, les journalistes et tout ça,
01:20:00Coraline sera tout de même plus à sa place dans le centre-ville qu'aux bronchettes.
01:20:04Vous ne trouvez pas ?
01:20:05Si, tout à fait.
01:20:06Et il y a même longtemps qu'elle devrait y être, et c'est la commune qui aura dû s'en occuper.
01:20:09On lui doit bien ça.
01:20:10Vous lui doit ça, et qui ? Coraline ?
01:20:12Oui.
01:20:13Il a raison.
01:20:14C'était le devoir de la commune, un peu de gratitude.
01:20:16Parce que sans monsieur le maire, pas d'Olympique, mais sans Coraline, pas de félicien.
01:20:24C'est vrai.
01:20:25Et puis alors, l'appartement, pas cher.
01:20:2760m2, centre-ville, plein sud.
01:20:3060m2, centre-ville, plein sud.
01:20:33Dis un prix.
01:20:35400.000.
01:20:36Exactement.
01:20:40À saisir tout de suite, tu penses.
01:20:43Elle n'avait pas l'argent, mais par un ami, m'a dit Mme Chauffet, elle a pu se débrouiller.
01:20:52Centre-ville, pour ses clientes, ça sera moins dangereux qu'aux bronchettes.
01:20:55On pourra y aller avec son sac.
01:20:57Je suis contente pour elle, elle est méritante, cette femme-là.
01:21:08Bon.
01:21:09Alors.
01:21:10Les 400.000.
01:21:11De gré ou de force ?
01:21:13Pardon ?
01:21:14Ben, j'ai compris.
01:21:15Félicien.
01:21:16Chantage.
01:21:18Vous offrez un appartement à ma mère, où je vous fais une tendinite pour 6 mois.
01:21:23Ça lui suffit plus d'avoir Sylvie tous les jeudis de 17 à 19h.
01:21:27Maintenant, il faut loger la famille.
01:21:29Pour Noël, il exigera une Ferrari.
01:21:32Tous les présidents connaissent ça.
01:21:34C'est le virus des clubs.
01:21:38Et vous avez plongé.
01:21:39Non.
01:21:40Félicien ne m'a rien demandé de Coraline non plus.
01:21:42J'ai aidé Coraline parce que personne n'envisageait de le faire.
01:21:45Directement ou indirectement, de la port-hôtel au bistrot du stade,
01:21:48tout le monde profite de Félicien.
01:21:50Pourquoi pas sa mère ?
01:21:52C'est étonnant qu'on n'ait pas de nouvelles du papa.
01:21:55Du papa ?
01:21:57Coraline n'a pas fait Félicien tout seul.
01:21:59Le papa peut aussi bien se pointer pour encaisser les royalties.
01:22:05Oui, bon.
01:22:06Mais enfin, les questions de logement, ça regarde la mairie.
01:22:08Coraline pouvait s'adresser à moi.
01:22:09Mais non, pour son fils.
01:22:11Elle n'hésiterait pas à me demander quelque chose pour elle.
01:22:13Jamais.
01:22:14Comment jamais ?
01:22:15Elle a bien accepté votre argent.
01:22:17Fais voir, c'est différent.
01:22:18Nos rapports sont plus...
01:22:20Vous voyez ?
01:22:25Non, je ne vois pas.
01:22:28Ils sont plus quoi, vos rapports ?
01:22:30Si vous voulez, plus intimes.
01:22:32Plus intimes ?
01:22:34Coraline et moi, nous avons des projets.
01:22:36Des projets ?
01:22:37Oui.
01:22:38Nous envisageons de vivre ensemble.
01:22:40De vivre ensemble ?
01:22:41Oui.
01:22:42Et pourquoi pas, de nous marier.
01:22:44C'est nouveau, ça.
01:22:46Si on veut.
01:22:47Le tréport !
01:22:48Quoi, le tréport ?
01:22:49Ça remonte aux déplacements d'Olympique au tréport, il y a deux mois.
01:22:51J'avais invité Coraline à nous accompagner.
01:22:53Après le match, je l'emmenais faire un tour sur la plage,
01:22:55avant de reprendre le car.
01:22:56Ah !
01:22:57Ah oui, c'est une promenade de rêve.
01:23:01La plage du tréport, c'est du galet.
01:23:05Justement !
01:23:06Elle se tord le pied.
01:23:07Aïe !
01:23:11Contact.
01:23:12Contact.
01:23:18La semaine d'avant,
01:23:19j'avais essayé d'emmener dîner aux Trois Bûcherons.
01:23:24Elle m'a dit qu'elle y avait déjà dîné une fois,
01:23:26qu'elle s'en était pas encore remise.
01:23:29Enfin, bon, bref, voilà.
01:23:31Et comme elle se fout complètement que je sois ou que je sois pas président de club...
01:23:33Et Félicien ?
01:23:35Quoi, Félicien ?
01:23:36On est grand, on peut se passer de la permission de Félicien.
01:23:38Oui, non, bien sûr, je veux dire, vous lui en avez parlé ?
01:23:41Oui, il est ravi.
01:23:43Je crois qu'il a de l'affection pour moi.
01:23:45Il peut.
01:23:46Vous le comblez.
01:23:48A ce prix-là, on se fait affectionner par n'importe qui.
01:23:52Mais pas par Félicien.
01:23:53Félicien, comme sa mère, il profite de ce qu'on lui donne.
01:23:55Il n'aimera pas le petit doigt pour l'obtenir.
01:23:57Impur, Félicien.
01:23:58Ah oui, impur.
01:23:59Qu'il couche avec ma belle-fille, une femme mariée.
01:24:01Parce qu'il l'aime.
01:24:03Et pas pour avoir des médicaments à l'œil ou devenir adjoint du maire.
01:24:06Vous connaissez pas, Félicien.
01:24:08Et c'est pas en me laissant la main une fois par semaine dans les vestiaires
01:24:10que vous apprendrez à le connaître.
01:24:12Et ce qu'on lui donne,
01:24:14il le mérite.
01:24:15Et président ou plus président,
01:24:17je veillerai toujours à ce qu'on lui donne jamais moins que ce qu'il vaut.
01:24:20Ah, mais alors là, c'est plus fort que la magouille.
01:24:22Vous devenez un presario.
01:24:26Mieux que ça.
01:24:27J'envisage de l'adopter.
01:24:35Vous voulez adopter Félicien ?
01:24:37Oui.
01:24:38Un père, une mère pour lui, ça peut être une expérience intéressante.
01:24:41Mais il n'en est pas question.
01:24:43J'interdis.
01:24:48Pardon ?
01:24:49Félicien ne sera pas le fils d'un condamné de droit comme eux.
01:24:54Jamais.
01:24:55Condamné ?
01:24:56Condamné par qui ? Pourquoi ?
01:24:57Puisque je donne ma démission.
01:24:59Refusez.
01:25:03Refusez.
01:25:04Je refuse votre démission.
01:25:05Vous restez président du club.
01:25:07Peu lui fait exploser sa bombe et on va vous cueillir au stade.
01:25:11Quoi ?
01:25:12Et vous devenez un condamné de droit commun.
01:25:15Un déshonoré.
01:25:17Un montré du doigt.
01:25:19Et dans un trou comme Saint-Plonger-France-Profonde,
01:25:21ça vous bousille encore son homme, vous allez voir.
01:25:24Mais de quoi je me mêle ?
01:25:26On n'a jamais vu ça, qu'est-ce qui vous prend ?
01:25:28L'Olympique volera en éclats, mon glorieux passé y laissera des plumes.
01:25:32Mais vous n'adopterez pas Félicien.
01:25:34Je ne permettrai pas.
01:25:37Mais c'est incroyable et de quel droit vous ne permettrez pas ?
01:25:40Parce que je suis le maire.
01:25:42Là.
01:25:54Madame Couray-Coulé demande si vous pouvez la recevoir.
01:25:57J'y vais.
01:26:04Bonjour monsieur le maire.
01:26:05Bonjour madame.
01:26:07Quel bon vent vous amène ?
01:26:09Ce n'est pas le vent qui m'amène.
01:26:10C'est ma question de savoir ce qui s'est passé dans ta tête hier soir.
01:26:12Ah, une seconde.
01:26:13Madame Fontaine ?
01:26:14Oui ?
01:26:19Vous allez au stade ?
01:26:21Faire quoi monsieur le maire ?
01:26:22Petit galop d'entraînement.
01:26:24Je galope jusqu'à quelle heure ?
01:26:25Jusqu'à épuisement. Au revoir madame Fontaine.
01:26:29Qu'est-ce qui t'a pris de refuser la démission de Marcel pour l'enfoncer davantage ?
01:26:32À quoi ça ressemble ?
01:26:33Heurte-Pont a commis une indélicatesse, je sanctionne.
01:26:36Mais tu n'as aucun droit de sanctionner. Tu te prends pour qui ?
01:26:39Tu ne vas pas passer ta vie à prise à la mienne, non ?
01:26:41C'est un service que je vous rends à Félicien et à toi.
01:26:44Heurte-Pont va avoir les pires ennuis. Il est inutile que vous soyez mêlés à tout ça.
01:26:48Si tu dois te marier, choisis mieux.
01:26:53Mais quel exemple pour notre enfant.
01:26:57Mais je rêve !
01:26:59Et quel genre d'exemple tu mets, toi, pour notre enfant ? Tu m'as laissé sur les bras.
01:27:01Enfin, j'ai tout de même un droit de regard sur le père que tu vas donner à mon fils, non ?
01:27:06A propos de ce mariage, je trouve ta conduite tout à fait indécente. Indécente.
01:27:10Indécente ?
01:27:11Les fleurs ne sont pas fanées sur la tombe de Nicolas que tu vas te rouler sur les galets du Tréport avec un garagiste indélicat.
01:27:16C'est du propre.
01:27:17Les fleurs ne se faneront jamais sur la tombe de Nicolas.
01:27:20Mais il est mort depuis trois ans. Je dois refaire ma vie de me rouler sur les galets avec qui je veux.
01:27:24Ça ne te regarde pas.
01:27:26Mais Marcel a le cœur brisé.
01:27:28Et ce n'est pas d'abandonner le club pour lequel il se dépense depuis des années qui lui fait le plus de mal.
01:27:32C'est de voir que tu te conduises avec lui comme s'il était ton ennemi. Il croyait à ton amitié.
01:27:36C'est monstrueux, ce que tu fais là.
01:27:38Tu sais que l'argent qu'il a accepté de Bonetti, c'était pour moi. J'aurais su d'où il venait, je ne l'aurais pas accepté.
01:27:42C'était pour lui.
01:27:44Il t'a offert un appartement pour mieux atteindre son but, t'épouser et devenir l'impresario de Félicien.
01:27:48C'est faux !
01:27:49Mais moi, j'y vois clair.
01:27:50Hier soir, tu l'as d'abord défendu contre Pelut.
01:27:53Mais quand il t'a fait part de nos projets, tu as changé d'attitude.
01:27:55L'échafaud !
01:27:57La vérité, c'est que tu es jaloux.
01:27:59Et comment ?
01:28:00Mais je ne suis pas jaloux. J'ai parfaitement admis que tu fasses ta vie avec Nicolas.
01:28:03Tu es un garçon travailleur. Et honnête, lui.
01:28:06Parfaitement admis ?
01:28:07Ce n'était pas écrit sur ta figure.
01:28:10Mais c'est vrai aussi qu'à l'époque, ça t'arrangeait qu'un homme soit là pour pousser l'andeau à ta place.
01:28:14Ouf ! Elle est casée.
01:28:16Et puis, je restais au broncher, tu me surveillais du coin de l'aile.
01:28:19Au fond, je t'appartenais toujours un peu.
01:28:21Mais avec Marcel, c'est différent. Il n'y a plus de l'andeau à pousser.
01:28:24Et tu es franchement jaloux.
01:28:27Ce qui ne m'est pas désagréable.
01:28:30Consomme-toi, je t'ai aimé longtemps, tu sais.
01:28:35Il faut arranger ça, Henri.
01:28:37Alors si, je comprends bien. En sortant d'ici, hier soir, Eurthepont a couru sangloter sur ton épaule.
01:28:42C'est normal, non, sa fiancée ?
01:28:44Ben, oui.
01:28:45Beau petit père.
01:28:48Mais pour ce qui est d'adopter Félicien, il a parlé sans sa voix.
01:28:51Maintenant, bien sûr, il se rend compte.
01:28:53Il se rend compte de quoi ?
01:28:54Qu'il aurait dû aborder le sujet avec plus de délicatesse.
01:28:57Mais à ce moment-là, il ne savait pas encore que tu étais le père de Félicien.
01:29:04Tu lui as dit que Félicien est mon fils ?
01:29:06Ben oui. Il a bien fallu que je lui explique les raisons de ton attitude, il ne comprenait pas.
01:29:10Et puisque nous envisageons de vivre ensemble, on ne va pas commencer avec des cachotteries.
01:29:13Mais tu te rends compte, toi, de l'arme qu'Eurthepont a contre moi, maintenant ?
01:29:16Mais non !
01:29:18Comme tous les égoïstes, tu ne sais rien des gens qui vivent près de toi et qui t'aiment.
01:29:21Pour leur malheur.
01:29:22Marcel n'est incapable de faire du mal, même pas de t'en vouloir.
01:29:25Pauvre biquet !
01:29:26Oh oui, oh oui, un pauvre biquet, un pauvre biquet.
01:29:29Moi, le pauvre biquet, je ne peux pas le garder.
01:29:32Pelu fera exploser sa bombe.
01:29:36Je ne m'explique pas, d'ailleurs, cette espèce de haine que Pelu a contre Eurthepont.
01:29:40C'est que Pelu aussi s'est attaché à Félicien.
01:29:43Très sincèrement et sans arrière-pensée.
01:29:45Peut-être le fils qu'il aurait aimé avoir.
01:29:47Mais pour Félicien, il n'y a que Marcel qui compte.
01:29:49Oui, le maire, tout le monde s'en fout.
01:29:51Mais non !
01:29:52Félicien t'estime beaucoup, simplement tu n'es pas près de lui.
01:29:55Tu ne partages pas ses problèmes comme Marcel qui le voit tous les jours.
01:29:58Et c'est ce que Pelu ne supporte pas.
01:30:00Marcel est carté.
01:30:01Pelu devient président du club et se rapproche de Félicien.
01:30:04Mais ôtez-vous ça de la tête, la présidence Pelu s'en fout.
01:30:07On l'offrirait, il la refuserait, il nous l'a dit.
01:30:09Tu parles, il en crève d'envie.
01:30:10Offre-le-lui, tu verras bien.
01:30:11Pas question.
01:30:12Alors neutralise-le et tu gardes Marcel.
01:30:14Neutraliser Pelu comment ?
01:30:16Marcel a une arme redoutable contre Pelu.
01:30:19Oui, le couteau de cuisine.
01:30:20Mais non ! Mieux que ça.
01:30:22Mais il n'ose pas s'en servir.
01:30:23Mieux et il n'ose pas s'en servir, ça veut dire quoi ?
01:30:25Bon, Marcel est en bas, je vais le chercher, il va t'expliquer.
01:30:28Téléphone à Pelu, demande-lui de venir te voir immédiatement.
01:30:31Ah non, moi le maire, je ne peux pas attirer Pelu dans un guet-apensé.
01:30:34Fais-moi confiance, appelle Pelu et rassure-toi, il sortira de ton bureau en bonne santé.
01:30:38Soucieux, mais en bonne santé.
01:30:40Merci.
01:30:42Appelle Pelu, appelle Pelu.
01:30:44Ah oui, c'est facile, appelle Pelu.
01:30:50C'est toujours moi qu'il faut qu'il fasse ça.
01:30:56Le soulier de Satan ?
01:31:00Ah, c'est la maman de Monsieur Pelu.
01:31:02Bonjour Madame Pelu, c'est le maire à l'appareil.
01:31:04Ah, c'est la maman de Monsieur Pelu.
01:31:06Bonjour Madame Pelu, c'est le maire à l'appareil.
01:31:08Bonjour Madame Pelu, c'est le maire à l'appareil.
01:31:11Comment allez-vous Madame Pelu ?
01:31:14Cholestérol ? Ah, allons, bon.
01:31:16Alors, ça c'est embêtant. Combien ?
01:31:20Mon Dieu !
01:31:22Mais c'est trop ça !
01:31:25Ah non, mais là Madame Pelu, vous en avez pour trois personnes.
01:31:32Faut pas rester avec ça, hein.
01:31:35C'est toujours le docteur Catala qui vous soigne.
01:31:39Ah non, non, non, non, il est bien, Catala, il est bien, il est bien.
01:31:42Non, je veux seulement dire que le cholestérol, c'est pas son truc, voyez.
01:31:47Catala, c'est l'ongle incarné, le torticollis ou la poussière dans l'œil.
01:31:53C'est un très grand généraliste.
01:31:59Mais alors, pour le cholestérol, il est même dangereux avec ça.
01:32:05Ah ben alors, tenez, puisqu'on en parle, pour le cholestérol, vous voyez Bougou Bongo ?
01:32:10Bougou Bongo !
01:32:12C'est ça, oui, le médecin sénégalais.
01:32:15Alors lui, il vous éponge le cholestérol.
01:32:18Ah ben alors là, Madame Pelu, c'est à vous de choisir.
01:32:22Ou vous perdez votre cholestérol avec un sénégalais.
01:32:30Ou vous le stockez avec un berichon.
01:32:36Mais pas du tout, pas du tout, pas du tout, c'est la moindre des choses.
01:32:40Quand je peux rendre service, je dis quand je peux rendre service,
01:32:44sans nuire à personne, je ne...
01:32:48Voilà. Est-ce que votre fils est là ?
01:32:50Oui, merci.
01:32:52Pelu, c'est le maire. Pouvez-vous venir immédiatement à la mairie ?
01:32:56Euh, à quel sujet ? A quel sujet ?
01:32:58Ben écoutez, on en parle quand vous serez là, d'accord ?
01:33:01Voilà, deux petites minutes, merci.
01:33:06Excusez-moi pour hier soir, M. le maire, je ne savais pas.
01:33:09Et félicitations.
01:33:11Félicitations ?
01:33:12Un fils pharmacien, un fils chanteur...
01:33:14Ça va, ça va !
01:33:16Ah là là...
01:33:18Pelu ?
01:33:19Ben, Pelu, il arrive. Sortez votre... votre arme.
01:33:22Dis à Henri ce que tu as pris sur Pelu, vite.
01:33:24Non, non, je ne sais pas si j'ai le droit.
01:33:26Mais si ! Vas-y, mon chéri.
01:33:28Vas-y, mon chéri.
01:33:31Vas-y, Marcel.
01:33:33Vas-y, Marcel.
01:33:41Pelu est venu s'installer à Saint-Ploge il y a cinq ans,
01:33:43à la suite d'une aff...
01:33:45d'un problème qu'il a eu dans le Nord.
01:33:48Il a eu un problème dans le Nord, Pelu ?
01:33:51Quel genre de problème il a eu dans le Nord, Pelu ?
01:33:54Du genre...
01:33:56du genre masculin.
01:34:04Avec un mineur.
01:34:26Je veux dire...
01:34:28Dans le Nord, un mineur...
01:34:32Une gueule noire ?
01:34:34Non !
01:34:36Un apprenti pâtissier mineur.
01:34:38Ah !
01:34:40Le gosse m'a fait croire qu'il avait vingt ans.
01:34:42Il en avait dix-sept, donc mineur.
01:34:44Dépêche-toi, continue.
01:34:46Les parents sont pleins. Scandale !
01:34:48Pelu a dû partir de Valenciennes,
01:34:50il est venu s'installer ici.
01:34:53Comment savez-vous ça ?
01:34:55J'ai de la famille à Valenciennes.
01:34:57Et un jour, par hasard, en parlant de Pelu...
01:35:01Ils n'ont pas de chance à Valenciennes.
01:35:13Et Pelu...
01:35:15Pelu a été...
01:35:17Il a été...
01:35:19Il a été...
01:35:21Pelu a été condamné ?
01:35:23Avec sourcil.
01:35:28Ah oui, ça...
01:35:30Ça, c'est intéressant.
01:35:35Vous n'avez rien sur Catala ?
01:35:43Tant pis, on fera avec ça.
01:35:45Allez, asseyez-vous là.
01:35:47Voilà.
01:35:49Et maintenant, remords.
01:35:51Pardon ?
01:35:53Vous avez des remords.
01:35:55Quand Pelu va rentrer, vous ne pouvez pas...
01:35:57Non, remords.
01:35:59Mettez-vous dans la position du remords.
01:36:01Voilà.
01:36:03C'est ça, le remords.
01:36:09Vous ne pouvez pas y mettre un ou deux sanglots pour...
01:36:13Voilà, comme ça.
01:36:15Ça fait bon poids.
01:36:17C'est un bon remords, là, hein ?
01:36:19Escroc.
01:36:25Entrez !
01:36:27Bonjour, Monsieur Pelu.
01:36:29Bonjour, Madame. Bonjour, Monsieur le maire.
01:36:31Je rentre chez moi, centre-ville, plein sud.
01:36:33Je t'attends en bas, Marcel, tu m'accompagnes.
01:36:35Monsieur le maire voulait me voir.
01:36:37Oui, merci d'être venu aussi rapidement.
01:36:39Asseyez-vous.
01:36:41Pelu, pour satisfaire à votre demande,
01:36:43ainsi qu'à celle du regretté baron Pierre de Coubertin,
01:36:45dont vous vous êtes fait le porte-parole,
01:36:47j'ai accepté la démission de Monsieur Artopon.
01:36:49Nous sommes bien d'accord.
01:36:51Oui !
01:36:53Mais c'est dur !
01:37:01C'est le remords.
01:37:03C'est le remords.
01:37:05Hein ? C'est le remords.
01:37:07Oui, oui, c'est le remords.
01:37:11Il nous fait un gros remords, là.
01:37:13Oui.
01:37:15Bon, mais maintenant, épargnez-nous vos plornicheries.
01:37:17J'ai à parler à Monsieur Pelu.
01:37:19Oui, vous le savez, parce que je ne peux pas laisser maman seule
01:37:21très longtemps dans la boutique.
01:37:23Dans l'état qu'est-ce que vous faites ?
01:37:25La présence de ce monsieur est-elle indispensable ?
01:37:27Pelu, j'ai cherché dans tout Saint-Plonger
01:37:29quelqu'un susceptible de remplacer Artopon
01:37:31à la présidente du club. J'ai pas trouvé.
01:37:33Et le temps presse.
01:37:35Pas trouvé, Monsieur le maire ?
01:37:37J'ai pas trouvé, j'ai pas trouvé.
01:37:39Des gens d'une haute moralité, mais incompétents.
01:37:41C'est une équipe, sa motivation.
01:37:45Depuis plusieurs mois, Pelu,
01:37:47vous vivez près de nos jeunes.
01:37:49Vous savez ce qu'il en est de leur versatilité,
01:37:51de leur faiblesse.
01:37:55Oh, mon Dieu !
01:37:57Ne plus revoir mes petits.
01:37:59Et surtout, Félicien. Prenez Félicien. Faut pas le quitter.
01:38:01Félicien, pour un rien, c'est la sauve-humeur.
01:38:03Ça, il faut qu'auprès de Félicien, un président qu'il comprenne
01:38:05et surtout qui ait son entière confiance.
01:38:07Enfin, bref, Pelu, je ne vois que vous.
01:38:09Ah non, il n'en est pas question. Pelu !
01:38:11N'avez-vous rien à vous faire pardonner ?
01:38:13Pardonner ?
01:38:15Votre premier jugement sur Félicien.
01:38:17C'est un casseur, c'est un voyou.
01:38:19Bon, depuis six mois, n'a-t-il pas démontré qu'il était autre chose que cela ?
01:38:21Qu'il méritait qu'on s'intéresse à lui ?
01:38:23Oui, certainement, mais...
01:38:25Alors, ne l'abandonnons pas.
01:38:27Surtout que j'ai déjà parlé de votre présidence à M. Ferlut.
01:38:29M. Ferlut ?
01:38:31Mais oui, M. Ferlut, le patron des patrons
01:38:33de la bretelle Saint-Plonger.
01:38:35Nous regretterons, m'a dit M. Ferlut,
01:38:37le départ de M. Erdepont.
01:38:39Tout de même ?
01:38:41Ah oui, il a même ajouté
01:38:43un homme intègre.
01:38:49Alors lui, il était vraiment au courant de rien.
01:38:53Moi, je ne l'ai pas détrompé, je n'ai pas dit un mot
01:38:55de vos escroqueries, détournements...
01:38:57Mais comment ai-je pu ?
01:38:59Ah ben oui, comment ai-je pu ?
01:39:01Et jusqu'où auriez-vous roulé sans l'intervention de M. Coubertin ?
01:39:03De M. Erdepont.
01:39:07Merci, Pelu.
01:39:09Merci, Pelu.
01:39:11Merci, Pelu.
01:39:13Merci, Pelu.
01:39:15Merci, Pelu.
01:39:17Merci, Pelu.
01:39:19Merci, Pelu.
01:39:21C'est presque trop.
01:39:23Mais Pelu le remplacera
01:39:25avantageusement, a dit M. Ferlut.
01:39:29Enfin, a dit M. Ferlut,
01:39:31un président de club de foot
01:39:33raffiné et cultivé.
01:39:35C'est vrai que moi, je ne suis pas cultivé.
01:39:37Mais Pelu doit être cultivé
01:39:39parce que M. Ferlut avait l'air d'y tenir.
01:39:41Écoutez, écoutez, M. Ferlut, je suis très flatté, vraiment.
01:39:43Non !
01:39:45Non, non, je ne peux pas. Pelu !
01:39:47C'est peut-être à cause de sa maman.
01:39:49Sa maman ?
01:39:51Si la maman de M. Pelu ne veut pas qu'il soit président,
01:39:53il ne va pas risquer de se faire gronder.
01:39:55Ah vous, ça va, hein ?
01:39:57Ah, tout de même.
01:39:59Pelu n'est plus une gamine.
01:40:01Non, non, non.
01:40:03Non, non.
01:40:07Il n'est plus un enfant.
01:40:09Écoutez, si M. Ferlut pense que ma présence
01:40:11à la tête du club peut momentanément...
01:40:13Alors, vous allez communiquer vos rendez-vous
01:40:15avec les chaînes télé à Pelu.
01:40:17Maintenant, à la télé, c'est Pelu qui parlera.
01:40:19Vous, c'est terminé.
01:40:21Ah non, pas le 7 sur 7 ?
01:40:23Ah ben si, le 7 sur 7, ce sera Pelu.
01:40:25La Saint-Claire ne vous fait pas peur ?
01:40:27Non, pas du tout. C'est pour quand ?
01:40:29Dimanche 15.
01:40:31A propos du petit accroc dont vous venez de me parler,
01:40:33vous ne craignez pas ?
01:40:35Ça ne risque pas de poser de problème ?
01:40:37Le petit accroc, je ne vois pas.
01:40:39Ah non, absolument pas.
01:40:41Les gens s'en foutent.
01:40:43Non, mais je ne vous parle pas des gens.
01:40:45Moi, je vous parle de Coubertin,
01:40:47qui n'arrive pas à s'imaginer que maintenant,
01:40:49on introduit dans le football...
01:40:51Oui, mais enfin, Coubertin n'a rien à voir là-dedans.
01:40:53Coubertin, c'est défense de tirer par les maillots,
01:40:55de mort de l'arbitre, de sucer des anabolisants
01:40:57comme des cachous.
01:40:59Si on est hétéro ou pas hétéro, il n'a rien à dire.
01:41:01Parce que moi, à cause de ça, je ne peux pas changer de président
01:41:03toutes les 24 heures.
01:41:05Excusez-moi, mais vous devez aller dans mon magasin.
01:41:07Surtout que son affaire date d'il y a 6 ou 7 ans.
01:41:09Si vous l'avez appris, d'autres peuvent l'apprendre.
01:41:11Je l'ai appris parce que j'ai de la famille dans le Nord.
01:41:13Et que ma nièce
01:41:15va toujours acheter ses tartes
01:41:17chez Pantin-Berlot.
01:41:19Derrière la cathédrale.
01:41:21Où il y avait le mineur.
01:41:23Où il y avait le mineur, oui.
01:41:25Ben oui, en effet,
01:41:27cela ne peut pas s'ébruter
01:41:29parce que les habitants de Saint-Blongers
01:41:31ne vont pas subitement faire 400 km
01:41:33pour aller acheter de la tarte derrière la cathédrale
01:41:35d'Armentière.
01:41:37Robert, Tourcoing, Lille, je ne sais plus du tout
01:41:39où ça se passe.
01:41:41Pantin-Berlot, le pâtissier, c'est à
01:41:43Valenciennes.
01:41:45Derrière la cathédrale.
01:41:47Où il y a le mineur.
01:41:51Vous connaissez ?
01:41:55Bravo, merci, M. le maire.
01:41:57Mais c'est moi.
01:41:59Maillot, chaussures, chaussettes, c'est toujours moi.
01:42:01Mais Pellu, vous êtes irremplaçable.
01:42:03Mais si, M. le maire.
01:42:15Bien, j'ai reçu ce matin
01:42:17un outil pour voyageurs de Milan.
01:42:19Pour Félicien, 20 millions. Ce serait de la folie d'en fuser.
01:42:21Je vais m'en occuper.
01:42:23Vous êtes là tous les deux, ça tombe bien.
01:42:25Je n'en peux plus, je n'en peux plus.
01:42:27Eh bien, sois contente, c'est terminé, t'es libre.
01:42:29Félicien sera venu à Milan dans la journée. Fin de semaine, il est parti.
01:42:31Et d'abord à Milan, Félicien connaîtra
01:42:33d'autres filles et il t'oubliera.
01:42:35M'oublier avec d'autres filles à Milan, mais ça va pas.
01:42:37Que j'en vois une, me l'approcher, je la tue.
01:42:41Non, mais faudrait savoir.
01:42:43Tu dis que t'en peux plus, on te libère.
01:42:45Je n'en peux plus de vivre loin de Félicien six jours par semaine.
01:42:47Je veux partir avec lui.
01:42:49Quoi ?
01:42:51Félicien, voilà.
01:42:53C'est clair et ça devait arriver.
01:42:55On ne fait pas l'amour avec un garçon aussi gentil.
01:42:57Aussi, aussi, pour tout.
01:42:59Pendant six mois, tous les jeudis, de 17 à 19 heures,
01:43:01sans en tomber amoureuse.
01:43:03C'est de votre faute, je veux divorcer et refaire ma vie avec lui.
01:43:05Ah non, tu ne feras pas ça, mon fils.
01:43:07Ah oui, alors, parce que c'est l'autre fils qui va...
01:43:09Ça va !
01:43:13Un scandale pareil, un mois avant les élections,
01:43:15je perds la mairie.
01:43:17Tant pis pour vous, je pars avec Félicien le divorce suivant.
01:43:19Oh, Félicien ne part plus.
01:43:21Alors, j'irai vivre chez lui au bronchette.
01:43:23Vas-en !
01:43:25Un accident de voiture, monsieur Jean-Marie, vous êtes au courant ?
01:43:27Non, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
01:43:29Deux bras cassés.
01:43:31Où est-il ?
01:43:33À la boutique, il sert les clients.
01:43:35Il sert les clients avec deux bras cassés ?
01:43:37Non, ce n'est pas lui qui a les bras cassés,
01:43:39c'est la dame qui l'accompagnait.
01:43:41Ah, c'est coton-tige, bien fait pour elle.
01:43:43J'en étais sûre, il était avec coton-tige.
01:43:45Me faire ça à moi, je divorce.
01:43:47Mais pourquoi coton-tige ?
01:43:49Il s'agit sûrement d'une dame qui l'a dépanné sur la route.
01:43:51Je ne crois pas, monsieur le maire.
01:43:53Pourquoi ?
01:43:55Parce qu'on a trouvé des sous-vêtements d'un dame dans la boîte à gants.
01:43:57Ah, bon, bon, bon, l'accident de Jean-Marie,
01:43:59vous êtes au courant ?
01:44:01Oui, c'est affreux.
01:44:03Je suis bafouée.
01:44:07Je divorce.
01:44:09Je suis bien obligée de reconnaître que vous en avez le droit.
01:44:11Je n'agirai pas autrement.
01:44:13Mais ça, c'est...
01:44:15Bon, mais d'abord,
01:44:17tu peux t'éloigner un peu pour réfléchir.
01:44:19C'est ça, je vais m'éloigner pour réfléchir.
01:44:21Mais oui, c'est vos parents à Concarneau.
01:44:23Non, Milan.
01:44:25Milan ?
01:44:27Elle veut réfléchir à Milan.
01:44:29A Concarneau, on ne réfléchit pas.
01:44:35Ils sont dans le poisson jusque-là,
01:44:37on ne réfléchit pas dans du poisson,
01:44:39on ne sait pas quoi dire.
01:44:41Milan.
01:44:43Milan, le dôme.
01:44:45Fiat.
01:44:49Aucune culture, hein, ça.
01:44:51Je vais m'occuper de la vente de Félicien.
01:44:53Non, j'ai des projets pour l'Olympique.
01:44:55Avec l'argent
01:44:57de la vente de Félicien,
01:44:59nous allons organiser un élevage.
01:45:01Qu'est-ce que je dis, un élevage ?
01:45:05Une école.
01:45:09Envisager un élevage,
01:45:11je dis une école.
01:45:13Une école de jeunes footballeurs
01:45:15que nous revendrons quand ils feront le poids.
01:45:17Quand, je veux dire, quand...
01:45:19Bonjour, François.
01:45:21Alors, mon chéri, tu descends ?
01:45:23J'arrive, mon amour.
01:45:25Alors, c'est vrai, est-ce qu'on va peu ?
01:45:27Oui, ça avant ton dépassement de l'Olympique au Tréport il y a deux mois.
01:45:29J'avais invité Coraline à nous accompagner.
01:45:31Après le match, on devait faire un tour sur la plage.
01:45:33Et elle a quitté.
01:45:35Contact.
01:45:37Je te raconterai. Au revoir, Biquet.
01:45:39Jean-Marie n'est pas pire qu'un autre.
01:45:41J'ai toujours pensé que Sylvie et lui
01:45:43n'étaient pas faits pour s'entendre.
01:45:45Et peut-être que si tu t'intéresses davantage
01:45:47au travail de Jean-Marie,
01:45:49tu lui feras passer le goût de catalate.
01:45:51Un fils pharmacien,
01:45:53un fils champion de foot,
01:45:55t'es vraiment un heureux papa.
01:45:57Qu'est-ce qu'il y a encore ?
01:45:59Monsieur le maire, puisque Sylvie s'en va
01:46:01pour les relations publiques,
01:46:03il faut prendre Morissette.
01:46:05Non, non, non, pas de Morissette,
01:46:07plus de relations publiques, on s'en passera.
01:46:09Henri !
01:46:11C'est la première fois depuis 40 ans
01:46:13que je te demande de t'occuper de ta fille.
01:46:15Oh, merde !
01:46:17Henri !
01:46:19C'est la première fois depuis 40 ans
01:46:21que je te demande de t'occuper de ta fille.
01:46:23Oh, merde !
01:46:47Oh, merde !
01:47:17Sous-titrage Société Radio-Canada

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