Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete
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00:00Christine, il y a des journalistes, il y a Karim Rissouli, il y a Mohamed Bouhafsi et on est à fond avec eux, bien entendu, on l'a dit hier.
00:07Ils ont eu des menaces, des lettres avec des noms d'oiseaux, des lettres extrêmement racistes, on en reçoit aussi.
00:15Moi j'ai eu un article dans le JDD le week-end dernier qui disait qu'il y avait énormément de tweets antisémites, etc.
00:20Et donc forcément, il y a énormément de gens des médias qui ont exprimé leur soutien à Mohamed Bouhafsi
00:29et à Karim Rissouli. Et ce que vous dites, c'est qu'il y a même là-dedans, pour vous, il y a deux poids, deux mesures,
00:34puisque vous, vous avez subi quand même les pires menaces, je le dis, et Christine, ce qu'elle a subi,
00:39je peux vous dire que c'est puissant sang par rapport à nous tous.
00:41Non mais je le dis parce que j'étais auprès d'elle et je sais ce qu'elle a subi, Christine, et c'est vrai que vous,
00:46Christine, bien sûr, ce que vous avez dit, vous soutenez Mohamed Bouhafsi, vous soutenez Karim Rissouli,
00:51vous trouvez ça dégueulasse ce qui se passe et les mots qu'ils peuvent recevoir, mais vous dites, c'est vrai que même là-dedans,
00:57il y a quand même une indignation à géométrie variable, n'est-ce pas Christine ?
01:02Parce que vous, vous n'avez reçu aucun soutien, ni de la part d'autres journalistes, personne n'a jamais mis un tweet pour vous,
01:06enfin par nous, par les amis, mais personne n'en a parlé.
01:12Mais vous savez que moi, l'article du JDD, il n'y en a pas un qui l'a repris, pas un journaliste qui l'a repris,
01:18il n'y a pas un mec qui a retweeté pour dire, voilà, si, il y a des gens, voilà, il y a Nadine Morano qui a retweeté, etc.
01:26Sinon, voilà, aucun journaliste, aucun, exactement, Valérie Boyer, voilà, qui est géniale aussi, voilà, mais c'est vrai que, voilà, c'est fou.
01:32Et donc, vous dites, bien entendu, vous soutenez ces deux journalistes, mais vous dites quand même, c'est fou, même là-dedans, c'est la géométrie variable.
01:39Mais les journalistes me fuyaient, mais c'était comme si j'étais la peste, c'était comme si je sentais mauvais,
01:45c'était comme si j'étais la personne à abattre, à fuir, à juste...
01:49Pourquoi ? Parce que j'ai décidé de faire une émission avec Éric Zemmour, et j'ai décidé de la faire au nom de la liberté d'expression.
01:57La même liberté d'expression qu'ont accrié tous ceux qui ont été convoqués pour apologie du terrorisme, notamment au tribunal, du côté de LFI.
02:06Mais j'ai fait mon émission au nom de la liberté d'expression, je n'ai jamais exprimé mes opinions,
02:12je pense que mes opinions et pour qui je vote, personne ne le sait jusqu'à présent.
02:17J'ai une association, comme le disait d'ailleurs Marc Menand hier, il sait très bien que j'ai des musulmanes que j'aide dans mon association,
02:24certaines sont voilées, d'autres ne le sont pas, j'ai de toutes les races dans mon association et qui me soutiennent depuis 15 ans maintenant,
02:33et de voir qu'au moment où je fais cette émission sans connaître mon bord politique, où est-ce que je peux me mettre ma coloration politique,
02:43si je peux éventuellement en avoir une, j'ai eu environ 50 articles de presse par jour, la communication de CNews m'envoyait ces articles que je ne lisais pas,
02:53que de la haine, que de la méchanceté, qu'est-ce qu'elle fait là, elle est incapable, etc.
02:58Pas un article pour me soutenir, pas un article pour dire qu'on n'a pas le droit d'empêcher à quelqu'un de faire son travail,
03:06pas un article pour dire qu'on n'a pas le droit de menacer un journaliste de mort,
03:12pas un article pour dire que menacer de décapitation, on n'a pas le droit de faire ça à une journaliste.
03:17Et je suis effectivement choquée de voir que maintenant c'est un emballement parce que certains ont quelques petits mots d'oiseau.
03:25Donc avoir des petits mots d'oiseau c'est quelque chose, vivre avec la peur, vivre avec des gardes du corps, pour emmener sa fille à l'école, pour dormir le soir,
03:33pour sortir, pour faire son travail, pour faire ses courses, avoir honte d'avoir deux gardes du corps quand vous allez au Monoprix acheter votre petite culotte, pardonnez-moi,
03:40mais c'est ça la vie avec les gardes du corps, c'est-à-dire vivre avec eux tout le temps, savoir quand est-ce que vous allez vous réveiller demain.
03:46Alors bien sûr tout le monde a des menaces de mort, bien sûr tout le monde a des menaces de mort, mais on a juste besoin d'un peu d'aide à ce moment-là, juste besoin d'un peu de relâche.
03:54Vous avez été lâchés de partout à part par le groupe bien entendu et vos amis, notamment...
03:59Exactement, je ne vous ai pas caché que vous avez été le premier à m'envoyer un SMS, à me proposer d'ailleurs par votre garde du corps de l'aide.
04:07Marlène Schiappa a fait partie aussi des personnes qui m'ont appelée immédiatement, mais c'était vraiment, c'était genre vraiment les seules personnes et ma direction évidemment qui m'ont dit
04:18Christine, continue, reste zen, on est avec toi. Mais franchement, mais c'était horrible et à chaque pas que tu fais dans le parking pour aller chez toi, pour rentrer dans ta maison, etc.
04:28Et tu te dis mais waouh, est-ce qu'il n'y a pas une personne... Quand j'ai été, j'ai fini par porter plainte, les courriers que j'ai reçus chez moi, les courriers que j'ai reçus à CNews, et quand j'ai fini par porter plainte sous l'incitation d'un avocat qui a dit
04:40attends, là, tu as porté plainte, pas pour toi mais pour les autres, parce qu'il faut que ça cesse. La personne a été condamnée, un journaliste de l'AFP, une journaliste de l'AFP était au tribunal,
04:50elle ne voulait pas du tout m'interroger, elle ne voulait pas du tout mettre mon nom dans le papier, et l'avocat qui lui a dit non non non, il faut mettre quand même la condamnation.