• il y a 6 mois
Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

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00:00Bonjour Yvon Youfolle. Alors je rappelle que vous êtes journaliste, éditorialiste et on va faire avec vous un état des lieux à l'approche du premier tour.
00:12Alors qui est qui et puis qui propose quoi sur les principaux sujets dont je viens de parler. On va commencer par le nouveau Fonds Populaire.
00:19Alors qu'est-ce qu'il propose par exemple concernant le pouvoir d'achat ? Quelles sont les propositions qu'il faut retenir et est-ce qu'elle vous semble intéressante ?
00:28Alors il est le plus audacieux sur le pouvoir d'achat naturellement parce que c'est un Fonds Populaire qui se réclame de la gauche.
00:34Vous avez la gauche, vous avez le centre et vous avez la droite. Il manque d'ailleurs dans ce panel les Républicains qui ont déjà disparu.
00:41Et vous avez vu qu'hier soir, il y a eu un grand débat organisé sur une chaîne concurrente où les Républicains n'étaient pas là.
00:47Et donc cela... — Mais ils ont protesté d'ailleurs. — Ils ont protesté. Mais enfin malheureusement pour eux, ils n'ont pas pu exprimer leurs idées.
00:53Et d'ailleurs, ce qui est frappant en introduction, si vous me permettez, dans ce débat, c'est le manque d'idées, c'est-à-dire que les idéologies ne sont plus là.
01:00Ce sont des débats techniques aujourd'hui qui habitent et la droite et le centre et la gauche. Ce sont des débats même un petit peu ennuyeux.
01:07Ce sont des débats d'experts, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de grand envolé lyrique. Et aujourd'hui, c'est le pragmatisme qui s'impose un petit peu à travers tous les partis
01:15et même d'ailleurs au sein du parti de la gauche qui est quand même le plus perméable aux grandes idéologies, aux envolés lyriques.
01:21Ça, c'est pour le préalable. Et c'est ce qui m'a vraiment frappé. Et donc avec un débat de techniciens, dans le fond, et...
01:28— En tout cas sur le pouvoir d'achat. — Alors sur le pouvoir d'achat et même sur le reste. Alors sur le pouvoir d'achat, pour répondre à votre question, pardon.
01:34En effet, là, il est le plus dispendieux. Ce n'est pas du tout un jugement personnel que je porte. C'est le jugement des experts qui notent qu'à peu près,
01:42ce serait 150 milliards ou à 200 milliards d'euros supplémentaires qui seraient dépensés sur le programme de ce Front populaire parce qu'il propose...
01:50Alors en gros, je vais pas tout vous énumérer. C'est très ennuyeux. — Les principales mesures.
01:53— Les principales. Le SMIC à 1 600 €, une revalorisation de l'index des fonctionnaires de 10 %, un blocage des prix et naturellement,
02:05pour financer tout ça, une imposition des plus riches. On est vraiment dans le corpus habituel de la gauche, si vous voulez.
02:13— On va voir sur ce sujet-là comment se comportent les deux autres blocs. Maintenant, on va rester sur le nouveau Front populaire, la sécurité,
02:20puisque c'est le deuxième sujet qui vient... — Alors sur la sécurité et sur l'immigration, parce que je vais joindre les deux concernant ce sujet-là.
02:27Ce ne sont pas des sujets qui intéressent particulièrement le Front populaire. Le nouveau Front populaire, c'est-à-dire le nouveau Front populaire,
02:34reconnaît qu'il y a un sentiment d'insécurité, qu'il y a une insécurité. Mais ils n'ont pas... Je n'ai pas vu de proposition très saillante,
02:40sinon de rétablir la police de proximité. Ils proposent même de désarmer les polices municipales. Et donc il y a là quand même une sorte de lacune.
02:47Enfin les gens jugeront. Quant à l'immigration, c'est un non-dit. C'est un problème qui n'est pas posé, parce que pour le Front populaire,
02:57ce n'est pas un problème. C'est-à-dire que le Front populaire est pour une société ouverte, pour une société inclusive, multiculturelle,
03:03ouverte à l'immigration. Et il n'est nulle part dans les programmes question de limiter cette immigration. Il serait même plutôt question de l'augmenter
03:11dans la mesure où Jean-Luc Mélenchon plaide pour une société métissée, une société créolisée. Et donc il n'y a pas là, en tout cas, de réponse à tout de même
03:21ce qui est une des crises existentielles qui est palpable au cœur même de la colère française. Parce que malgré tout, c'est aussi cette colère française...
03:29– Qui a été exprimée déjà dans l'élection précédente. – Qui a été exprimée et qui pourrait, parce que les Français ont de la suite dans les idées,
03:35qui pourrait s'exprimer encore, peut-être, on n'en sait rien, dimanche et dimanche prochain.
03:40– D'accord. Caroline ? – On passe au camp présidentiel, rassemblement ensemble pour une nouvelle République.
03:45On a du mal avec les nouvelles appellations. Concernant le pouvoir d'achat, là, qu'est-ce que vous retenez dans les propositions qui n'ont pas déjà été faites ?
03:51– Ils sont vraiment très prudents. Là, d'ailleurs, c'était frappant de voir qu'hier soir, le Premier ministre, qui était un des trois débatteurs,
03:58avait en fait assez peu de propositions à émettre, sauf qu'il avait à critiquer l'irréalisme et l'irresponsabilité de ses concurrents.
04:07Pour l'instant, sur le chiffrage et sur les propositions, les propositions d'Emmanuel Macron sont tout à fait marginales.
04:17Une baisse des frais de notaire, un bolus-malus pour certains, pour les seniors. Il s'est engagé à ce qu'il n'y ait pas d'augmentation d'impôts.
04:25Mais enfin, il est dans le service minimum. Et là, il n'y a pas de dépense nouvelle. Il se veut rassurant.
04:30Et il était le plus technicien, dans le fond, de tous les trois candidats.
04:34Mais il n'y a pas, là, de mesures flagrantes que je n'ai vues, que j'ai vues en tout cas sur le pouvoir d'achat,
04:39ce qui est une préoccupation naturellement de la majorité, bien entendu. Et quant à l'immigration et à la sécurité,
04:44ils sont également sur le continuum, dans le fond, de ce qu'est la politique d'Emmanuel Macron, qui est de dire qu'il y a naturellement une insécurité,
04:52mais qu'ils vont continuer à essayer de durcir le renvoi des OQTF, etc. Et quant à l'immigration, je n'ai pas senti...
04:58— Ils ont dit qu'ils allaient faire mieux, il me semble. — Oui, ils feront mieux.
05:00— Ils vont accélérer un peu le mouvement. C'est ça, l'idée. — C'est-à-dire que, comme ils ont été tellement ébranlés par les élections du 9 juin,
05:07naturellement, ils promettent de faire mieux et qu'ils ont compris le message, le message d'Emmanuel Macron,
05:13et de dire qu'il a entendu la colère française. On le verra. Mais en tout cas, concernant l'immigration elle-même,
05:20si vous écoutez Emmanuel Macron... Alors certes, il entend qu'il y a un problème d'immigration.
05:24Mais lui, il veut réduire l'immigration clandestine. Et donc il laisse tomber, si je puis dire, l'immigration régulière,
05:30qui représente quand même 500 000 entrées par an. Or, là, je n'ai pas décelé, de la part du parti majoritaire, de propositions très novatrices.
05:39— Et on termine avec le RN et ses nouveaux alliés républicains. Même question, d'abord sur le pouvoir d'achat.
05:45Que faut-il retenir de ce qu'il propose, à votre avis ? — Alors sur le pouvoir d'achat, il est également dispendieux.
05:50Un peu moins, parce que selon l'IFRAP, son programme coûterait 8 milliards d'euros. Contre 150 milliards, 8 milliards d'euros.
05:56L'IFRAP, c'est un groupe de réflexion plutôt libéral. Alors lui, il propose qu'en mesure d'emblée, pour que ce soit lisible sur cette nouvelle politique,
06:04sur cette nouvelle rupture qu'il voudrait imposer dans le camp politique, il propose tout d'abord une baisse de la TVA.
06:13Ça, c'est son mantra, une baisse de la TVA immédiate, qui passerait de 20 à 5,5% sur les carburants, sur le gaz, sur l'électricité, etc.
06:23Et ça, c'est pour répondre au pouvoir d'achat, avec donc, promet-il, une baisse en tout cas à la pompe immédiate et palpable pour les automobilistes notamment,
06:31mais également pour ceux qui se chauffent au fioul et à l'électricité, bien entendu. Et quant à l'immigration, il propose, et immédiatement également,
06:39et on verra si c'est possible, une suppression du droit du sol. C'est-à-dire que là, il y aurait quand même un bouleversement dans la pratique républicaine
06:48pour revenir, si j'en crois le comprendre, d'abord au droit du sang, qui naturellement n'a pas été écarté, et pour imposer un droit de la volonté.
06:57Le droit de la volonté, c'est-à-dire de demander à ceux qui veulent nous rejoindre de faire expressément allégeance, si je puis dire,
07:05aux règles de la République et à la culture française. Donc avec une nouvelle adhésion, si je puis dire, au sentiment républicain.
07:15– Merci pour cet exercice, il fallait faire vite, et pour résumer l'ensemble des programmes aussi vite que ça.
07:23Merci Yvon Hufot, c'était votre point de vue d'éditorialiste à quelques jours de ce premier tour des élections présidentielles,
07:28et c'était très clair pour vous, j'espère. – Législative, je disais.
07:31– Législative, je l'ai dit. – Présidentielle.
07:34– J'anticipe. – Et vous avez raison, parce que c'est presque un plébiscite.
07:38– Oui, oui.

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