Julien Odoul dans "On vous répond", mercredi 26 juin 2024

  • il y a 3 mois
Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, député sortant de l’Yonne, était l’invité du “8h30 franceinfo”, mercredi 26 juin 2024.

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00:00France Info, Législative 2024, on vous répond.
00:08Et France Info vous donne la parole ce matin après Bruno Le Maire avant-hier pour le camp présidentiel,
00:13Emmanuel Bompard demain pour le nouveau Front Populaire.
00:16C'est Julien Audoul, porte-parole du Rassemblement National qui répond à vos questions aujourd'hui.
00:200809 40 41 42, c'est le numéro du standard de France Info.
00:24Vous pouvez appeler dès maintenant ou rendez-vous sur franceinfo.fr pour intervenir en direct.
00:29Et donc on va prendre tout de suite une auditrice, une téléspectatrice, Marie France,
00:33qui est retraitée dans la fonction publique territoriale dans Lyon, chez vous, Julien Audoul.
00:37Bonjour, Marie France.
00:39Bonjour.
00:40Votre question, Julien Audoul.
00:42Oui, je vous écoutais attentivement ce matin.
00:44Alors d'abord, j'ai une remarque, j'ai vu qu'il voulait faire des puises des économies,
00:47mais je n'ai pas entendu qu'il voulait faire des économies sur les plus riches,
00:50donc quid du retour de l'impôt sur la grosse fortune.
00:54Mais ma question, c'est, il est député depuis deux ans,
00:56pourquoi il n'a pas voté l'augmentation du SMIC à l'Assemblée nationale,
00:59alors qu'aujourd'hui, il semble que ça soit de nouveau dans ses propositions.
01:04Donc voilà, je m'interroge, faites ce que je dis, mais pas ce que...
01:08Enfin, je dis, mais je ne sais pas, voilà.
01:11C'est très interrogatif.
01:12Ce n'est pas dans le programme, mais vous pouvez lui répondre, Julien Audoul, l'augmentation du SMIC.
01:16Bonjour, Marie France.
01:17Alors déjà sur l'ISF, puisqu'elle m'a interrogé sur l'ISF,
01:21c'était dans le projet présidentiel de Marine Le Pen.
01:24Nous souhaitons un impôt sur la fortune financière.
01:27Nous faisons la différence entre la fortune financière,
01:31celle qui a été acquise avec des plus-values, avec du boursicotage.
01:35Les transactions.
01:36Les transactions, effectivement.
01:37Donc là, il y aura un impôt sur la fortune financière.
01:40Mais nous souhaitons épargner le patrimoine des Français, effectivement.
01:45Et concernant les petits propriétaires qui ont économisé toute leur vie pour acheter leur maison,
01:52pour se constituer un patrimoine.
01:54Effectivement, nous souhaitons les protéger,
01:57parce qu'aujourd'hui, les Français n'ont plus que leur patrimoine
02:00et ils cherchent effectivement déjà à le préserver et surtout à le transmettre.
02:04Et en taxant les transactions financières, ça peut rapporter combien ?
02:08Et en taxant les transactions financières ?
02:10Écoutez, ça rapporte un certain nombre de...
02:14Ça rapporte gros sur les transactions financières.
02:16Mais surtout, ça permet, encore une fois, de faire un choix.
02:20Et de faire un choix, vous savez, dans l'économie.
02:23L'économie enracinée, l'économie du réel, celle qui a été construite avec le travail
02:27et celle qui est aujourd'hui nourrie par les transactions financières,
02:33la financiarisation de l'économie.
02:35Gros, c'est combien ?
02:36Ça rapporte gros ?
02:36Oui, parce qu'on sait ce que l'État perdrait si vous supprimez l'IFI,
02:40l'impôt sur la fortune immobilière.
02:42Mais votre impôt sur la fortune financière, il rapporterait combien ?
02:45Écoutez, ce sera évalué très clairement déjà dans le cadre de notre audite
02:50que nous voulons à la rentrée.
02:53Mais encore une fois, c'est un choix politique que nous assumons.
02:56C'est une question un peu prématurée de ma part, ce que vous voulez dire.
02:58C'est un choix prématuré compte tenu aujourd'hui de l'audite
03:01que nous souhaitons organiser dès la rentrée.
03:03Mais c'est un choix de protéger le patrimoine des Français.
03:06Et donc, d'arrêter de taxer en permanence le patrimoine.
03:10Ce qui est d'ailleurs dans le programme...
03:11Les plus modestes ne sont pas touchés par l'IFI aujourd'hui.
03:14Ce qui est d'ailleurs dans le programme de nos fonds populaires
03:16avec ces cinq nouvelles tranches d'impôts
03:19qui vont pénaliser principalement les classes moyennes
03:22qui vont être encore une fois les grands perdants de cette politique de matraquage.
03:26Marie France s'étonne que vous, député, vous n'ayez pas voté pour la hausse du SMIC.
03:30Oui, parce que nous ne sommes pas favorables à l'augmentation du SMIC.
03:33Nous sommes favorables à l'incitation pour l'augmentation de tous les salaires
03:37de 10% jusqu'à trois fois le SMIC
03:40avec une incitation qui sera faite aux entreprises,
03:43aux chefs d'entreprise avec en contrepartie une baisse de charge patronale.
03:47C'est la seule mesure concrète, efficace
03:50pour permettre à la fois d'augmenter les salaires,
03:52de relancer l'économie et de permettre aux chefs d'entreprise
03:57tout simplement de ne pas être taxés, de ne pas être fragilisés.
04:01Je le répète, l'augmentation du SMIC
04:03telle qu'elle est décidée et voulue par le Louvre populaire
04:06serait un cauchemar pour bon nombre de petits chefs d'entreprise
04:09qui seraient obligés de mettre la clé sous la porte
04:11parce qu'ils ne pourraient pas assumer cette augmentation.
04:13– Alors, Julien Audoul, nous allons prendre une question d'une autre auditrice.
04:17Nous allons prendre la question de Nathalie qui est enseignante
04:21et qui nous appelle de Limoges.
04:23Nathalie, vous êtes à l'antenne, posez votre question à Julien Audoul.
04:26– Oui, bonjour, merci de me donner la parole.
04:29Oui, j'ai une question, j'ai regardé votre programme pour l'école
04:33et je voulais savoir dans quelle mesure l'exigence absolue de neutralité
04:38qui est indiquée en noir sur votre programme
04:42touchera-t-elle les programmes des lettres et de l'histoire
04:45et plus largement des sciences humaines au collège et au lycée ?
04:48En fait, pour être un peu plus précise,
04:51par exemple, un prof de français aura-t-il le droit
04:54de travailler la littérature francophone, par exemple,
04:59ou il sera-t-il interdit sous prétexte
05:02qu'aborder la négritude avec Aimé Césaire
05:05serait contraire au principe de neutralité que vous voulez mettre en place ?
05:11– Julien Audoul.
05:13– Merci pour cette question dont je ne comprends pas tellement le sens,
05:17excusez-moi, il y aura effectivement la possibilité
05:21pour les enseignants d'étudier Aimé Césaire,
05:26enfin, je n'ai aucun souci là-dessus,
05:29il y aura des programmes qui seront déterminés,
05:32ce que nous souhaitons, c'est qu'on insiste sur les savoirs fondamentaux
05:37et que les échecs que nous constatons, notamment à l'entrée en 6ème,
05:40qu'on fasse reculer, encore une fois,
05:44ces 40% de jeunes élèves qui ne savent ni lire, ni écrire, ni compter,
05:49donc ça c'est l'objectif principal,
05:51donc mettre le paquet sur la lecture, l'écriture, le calcul,
05:55l'histoire de France, bien évidemment, les valeurs civiques, bien évidemment,
05:59la laïcité, bien évidemment, mais encore une fois,
06:02il n'y a pas de crainte à avoir sur les ouvrages que vous avez cités.
06:07– Mais pour reprendre, excusez-moi la question de Nathalie,
06:09à l'instant, il y a effectivement dans votre programme,
06:11le Rassemblement national, cette exigence de neutralité,
06:13de neutralité de l'enseignement, vous l'expliquiez,
06:15qui la contrôlera et qui la fera respecter cette neutralité ?
06:18– La neutralité, elle est indispensable,
06:20puisque vous le voyez aujourd'hui dans certains programmes,
06:24il y a des partis pris, il y a des orientations idéologiques qui sont prises,
06:29qui sont plutôt favorables, il faut bien le dire, au communautarisme,
06:34qui sont plutôt favorables à une forme de wokisme,
06:37qui tendent à penser que finalement,
06:38que nous ne sommes rien sans l'Union Européenne
06:41et que la France est un petit pays raboulé,
06:43avec souvent une histoire qui est jugée malheureuse,
06:48avec beaucoup de repentance, donc effectivement, nous, nous souhaitons…
06:51– Donc il faut réécrire les programmes scolaires, si je suis bien ?
06:53– Il ne faut pas réécrire, il faut que les programmes scolaires
06:55soient justes, notamment sur le volet historique.
06:57– Fidèles à votre physiologie.
06:59– Non, ce n'est pas fidèle, c'est fidèle à l'histoire de la France,
07:03encore une fois, on ne peut pas accepter que dans certains programmes,
07:06on se saute au flagelle en permanence, en faisant penser aux élèves,
07:11et notamment aux élèves issus de l'immigration,
07:12et c'est très important, que l'État français est un État raciste,
07:16colonialiste, collaborationniste, etc., ce qui évidemment n'est pas la réalité.
07:20– Vous considérez aujourd'hui que ces programmes que vous venez d'expliquer
07:23ne sont pas neutres, donc il faut les réécrire, il faut les corriger.
07:26– Mais il y a des programmes effectivement qui ne sont pas neutres,
07:28et qui aujourd'hui ont pris beaucoup de largesse et beaucoup de liberté,
07:31et qui sont orientés idéologiquement.
07:34– Des programmes qui sont faits par les historiens.
07:36– Non, non, non, qui ne sont pas faits par les historiens, excusez-moi,
07:39qui sont faits surtout par des idéologues et par des politiques
07:43qui cherchent à éduquer, à rééduquer une part de la jeunesse.
07:47– Et qui va réécrire les programmes ?
07:48– Mais encore une fois, ce sera décidé en concertation, ne vous inquiétez pas,
07:53ce n'est pas une personne dans un bureau qui va réécrire tous les programmes,
07:56mais nous souhaitons effectivement que l'on apprenne
07:58et que l'on soit fier de l'enseignement de l'histoire de France,
08:02qu'il n'y ait pas de repentance dans les programmes scolaires,
08:05et que les élèves français, encore une fois, soient fiers de leur histoire,
08:10de leur identité nationale, fiers de leur langue, de leur culture.
08:13– Là, visiblement, votre programme éducation inquiète,
08:16puisqu'on a une autre enseignante qui veut vous poser une question,
08:19c'est Marie Agnès qui nous appelle de Versailles, bonjour Marie Agnès.
08:22– Oui, bonjour.
08:23– Votre question à Julien Audoul.
08:25– Bonjour M. Audoul, merci de me prendre ma question,
08:28moi je suis enseignante dans un collège libre hors contrat,
08:32et en fait, dans votre programme, je ne vois aucune mention
08:35de la liberté scolaire et de l'instruction en famille
08:37qui a été injustement supprimée par le gouvernement Macron,
08:40j'aurais voulu savoir ce que vous prévoyez, merci.
08:45– Nous sommes totalement favorables à l'enseignement libre
08:49et à la liberté d'enseignement, et en cela, effectivement,
08:55on l'avait rappelé lors des débats sur le projet de loi séparatisme
09:00qui avait fait couler beaucoup d'encre, puisque Emmanuel Macron finalement
09:04insistait sur des écoles qui ne posaient aucun problème,
09:08sur l'enseignement aussi à la maison, qui pour bon nombre de familles
09:13ne pose aucun problème, donc il faut que vous soyez totalement rassurés
09:16sur notre volonté de garantir la liberté.
09:20– Vous dis pareil pour les familles musulmanes que vous suspectez
09:23d'être islamistes ? – Pardon ?
09:26– Pour l'enseignement à la maison ?
09:27– Vous voulez dire qu'on suspecte les musulmans d'être des islamistes ?
09:29– Non, c'est la question que je vous pose, pour l'enseignement à la maison.
09:32– Je me dis que c'est le risque que peut poser justement
09:34l'enseignement à la maison dans certains cas.
09:37– Mais écoutez, s'il y a des signes de radicalisation,
09:40s'il y a des signes de déviance par rapport aux valeurs de la République,
09:46par rapport aux principes de notre République,
09:49effectivement, ce sera regardé de près.
09:52– Décidément, ce que fait la loi séparatiste pour laquelle vous êtes invité.
09:54– Oui, excusez-moi, la loi séparatisme a fait beaucoup de bruit.
09:57Dans les faits, elle laisse et elle épargne ceux qui constituent une menace
10:01pour la cohésion nationale et pour nos valeurs et nos libertés,
10:05et elle essaye surtout de mettre le focus sur des familles qui ne posent aucun problème.
10:10– Donc il n'y aura pas le retour de l'enseignement à la maison ?
10:12– Non, il n'y aura pas le retour de l'enseignement à la maison,
10:14il y aura la liberté, encore une fois, qui sera donnée pour les familles françaises
10:18d'instruire leurs enfants.
10:21Encore une fois, il faut que cette liberté soit préservée, respectée.
10:24– 0809 40 41 42 ou sur franceinfo.fr, c'est ce qu'il faut faire
10:29pour poser directement votre question à Julien Audoul,
10:31porte-parole du Rassemblement National, mais tout de suite, il est 9h16
10:36et c'est l'heure du Fil info de Thomas Giraudeau.
10:39– Il est accusé d'espionnage au profit de la CIA par les autorités russes.
10:42Evan Gershkovitch compare depuis ce matin dans un tribunal de Yekaterinbourg.
10:46Le procès se déroule à huis clos.
10:48Moscou n'a jamais montré les preuves d'une éventuelle activité parallèle
10:51du journaliste américain.
10:53« Nous l'appliquerons quand nous le pourrons, mais pas dès notre arrivée au pouvoir »,
10:57indique Marine Le Pen ce matin au sujet de l'exonération d'impôts sur le revenu
11:01pour les moins de 30 ans promises par son parti.
11:03Jordan Bardella a été interpellé sur le sujet hier soir par Gabriel Attal
11:07lors du débat où était aussi présent Manuel Bompard pour le nouveau Front populaire.
11:11De plus en plus de Français consomment de la cocaïne.
11:14Un adulte sur dix en a déjà pris au moins une fois dans sa vie
11:17selon l'Observatoire français des drogues
11:19qui a interrogé un échantillon représentatif de 15 000 personnes.
11:22Et puis les Bleus terminent leur phase de poule de l'euro
11:24sans avoir marqué le moindre but dans le cours du jeu.
11:27Victoire face aux Pays-Bas grâce à un but contre son camp
11:29et match nul hier soir un partout contre la Pologne.
11:32Un pénalty transformé par Kylian Mbappé.
11:34Ils connaîtront leur adversaire en huitième de finale ce soir.
11:36Ce sera soit la Slovaquie, soit la Roumanie, l'Ukraine ou encore la Belgique.
11:50Et nous sommes toujours avec Julien Audoul, porte-parole du Rassemblement National
11:53et on continue de prendre les appels aux standards de France Info, Renaud.
11:57Oui et tout de suite nous avons une question d'une nouvelle auditrice
12:00donc qui est Claire, Claire qui nous appelle de Paris
12:03et qui vous pose sa question, Julien Audoul. Claire, vous êtes à l'antenne.
12:07Bonjour messieurs, moi j'avais une question un peu plus concernant la campagne en elle-même.
12:12Les tracts qui ont été diffusés pour appeler à voter pour vous
12:16dans votre circonscription de Lyon
12:19contenaient des fausses informations concernant le programme du Nouveau Front Populaire.
12:23Je pense notamment à la mention de la suppression de CNews.
12:25Et donc moi la question que je voulais vous poser c'est
12:28est-ce que ce type de propagation de fausses informations
12:31c'est selon vous intègre et est-ce que c'est réellement digne d'un élu de mentir à ses électeurs ?
12:37Merci Claire pour votre question qui va me permettre d'éclairer pour le coup.
12:42Non ce ne sont pas des fausses informations, ce sont des informations qui sont véridiques,
12:47vérifiées et qui correspondent soit à des propositions de la coalition d'extrême-gauche Nouveau Front Populaire,
12:52soit à des déclarations et à des intentions et comportements de membres du Nouveau Front Populaire.
12:58Si on prend l'exemple que vous citez, notamment l'interdiction de CNews,
13:02énormément de membres du Nouveau Front Populaire, qu'ils soient écologistes ou insoumis,
13:07ont souhaité que l'ARCOM ne renouvelle pas, encore une fois, l'autorisation à la chaîne CNews d'émettre
13:15donc sa fermeture.
13:17Ça n'a donc rien à voir.
13:19On peut reprendre très précisément ce qu'il y a sur le tract.
13:22Pour être précis, sur le tract en question, juste pour bien le préciser à nos éditeurs.
13:26Écrit fermeture de CNews, censure de tous les journalistes qui ne sont pas de gauche,
13:31soutien aux islamistes, viol de la propriété privée, raquette de votre épargne pour financer la politique d'immigration notamment.
13:37Pour ce qui est de la fermeture de CNews, vous êtes bien d'accord que la seule autorité susceptible de changer
13:43l'attribution d'une fréquence, c'est l'ARCOM, ce n'est pas le Nouveau Front Populaire.
13:47Le Nouveau Front Populaire milite, excusez-moi, comme vous avez une députée écologiste qui a lancé une pétition,
13:53comme vous avez bon nombre de députés insoumis dans le cadre d'une commission d'enquête
13:57qui ont souhaité justement interdire fermer à la fois CNews mais C8,
14:02donc je considère à juste titre que ça fait partie de leur orientation politique
14:07et que dans le cas où ces gens-là seraient aux responsabilités, ils seraient susceptibles évidemment...
14:12– Ça ne figure pas dans le programme de l'État.
14:14– ...de censurer, vous savez, dans un programme vous avez ce qui est annoncé
14:17et puis ensuite vous avez les comportements des uns et des autres
14:20et notamment la ligne qui est imposée par Jean-Luc Mélenchon
14:24qui aujourd'hui est extrêmement dangereuse et qui fait pleure à beaucoup de gens.
14:27– Est-ce que ce principe vaut pour le RN ?
14:28– Pardon ?
14:29– Est-ce que ce principe vaut pour le RN ?
14:30C'est-à-dire qu'il y a d'un côté un programme et puis il y a effectivement des prises de positions
14:33qui sont variables d'ailleurs.
14:34– Citez-moi les prises de positions qui constituent un danger pour la liberté des médias en France.
14:38– Je veux dire, est-ce qu'il faut s'en tenir au programme du RN
14:40ou est-ce qu'il faut aussi prendre en compte les prises de positions
14:42de ces différents responsables sur tel ou tel sujet
14:44qui ont pu changer ces derniers mois, ces dernières semaines ?
14:46– Renaud Delis, à partir du moment où c'est Jean-Luc Mélenchon
14:49qui serait le Premier ministre de la coalition d'extrême-gauche
14:52appelé improprement Nouveau Front Populaire, c'est le programme...
14:56– Il dit désormais le contraire.
14:57– Oui, bien sûr, excusez-moi, on sait très bien,
14:59le groupe Insoumis serait le plus important, les Insoumis ont le plus de circonscriptions,
15:05ils seront donc à la manœuvre pour diriger et orienter la ligne
15:09et aussi pour proposer le prochain Premier ministre,
15:12on sait très bien que c'est Jean-Luc Mélenchon qui serait...
15:14– Julien Audeau, juste pour répondre à Claire, parce qu'elle a appelé pour poser sa question,
15:17tout ce qu'il y a dans votre tract, vous l'assumez, pour vous ce n'est pas du mensonge,
15:20même si ça ne figure pas dans le programme du Nouveau Front Populaire.
15:23– Ce sont des faits, si on prend le viol de la propriété privée,
15:26dans le programme du Nouveau Front Populaire, il y a l'abrogation de la loi Casparian
15:30contre les squatteurs, c'est-à-dire que le squat serait généralisé
15:34et légalisé, donc plus de propriété privée.
15:37Mais bien sûr, à partir du moment où vous pénalisez, vous abrogez la loi anti-squatteurs,
15:44oui vous favorisez le squat.
15:45– Julien Audeau, ce n'est pas la loi Casparian qui a rendu illégal le squat,
15:49le squat est préalablement illégal, en revanche la loi Casparian
15:53a aggravé un certain nombre de pénalités à l'envers des squatteurs,
15:56mais le squat resterait illégal même en cas d'abrogation de la loi Casparian.
15:59– Non, non, pas avec le Nouveau Front Populaire,
16:01quand vous savez le calvaire aujourd'hui, compte tenu de la législation actuelle,
16:05avant ou après, etc., de Français qui voient pendant deux ans
16:10leur habitation occupée, qui doivent tout payer, qui doivent tout rembourser
16:14et qui sont finalement expulsés de leur propre domicile
16:17parce qu'il y a une impunité totale pour les squatteurs,
16:20je considère qu'avec le Nouveau Front Populaire,
16:22ce serait généralisé et c'est une réalité.
16:24– Vous le considérez, mais ce n'est pas écrit de mort sur mort.
16:26– Non, non, mais c'est une réalité, excusez-moi.
16:28– Voilà, vous le considérez.
16:29On va continuer parce qu'il y a plein de questions au standard.
16:32Célim nous appelle de Bordeaux, bonjour Célim.
16:35– Bonjour Salia, bonjour à tous.
16:36– Votre question à Julien Aoudoul.
16:38– Monsieur Aoudoul, bonjour, je m'appelle Célim Ejnaïni,
16:41je suis issu de l'immigration, selon vos critères,
16:43puisque je suis binational, je suis né à Bordeaux
16:47et je me sens mis à part par des mesures qui, pour autant, ne me concerneraient pas.
16:52Je suis non-voyant, donc je n'attends pas à avoir de haute fonction à la DGSE,
16:55je vais vous rassurer là-dessus.
16:57Néanmoins, dès lors que votre programme est annoncé dans ce sens,
17:01on a l'impression, on se sent déjà mis de côté,
17:04on se sent déjà de seconde zone, quand on est dans mon cas.
17:07On a presque l'impression que c'est une première étape dans ce programme.
17:13J'ai peut-être envie de vous demander quelles sont les suivantes.
17:16Et puis, deuxième chose, pourquoi persévérer dans cette voie ?
17:19Pourquoi persévérer à vouloir diviser les Français
17:23alors même que vous portez le nom de Rassemblement National ?
17:27On a presque le sentiment que votre dicton pourrait être
17:31« On est tous égaux, mais certains plus que d'autres ».
17:34Votre réponse, Julien Audoul ?
17:35Rassurez-vous, Célime, notre projet vise à rassembler tous les Français,
17:40quels qu'ils soient, et ne fait pas de distinction entre les Français,
17:44selon leurs origines, selon leurs religions, selon leurs opinions.
17:49Rassurez-vous, encore une fois, la loi sera la même pour tous.
17:53Là, nous parlons d'emplois extrêmement précis, stratégiques,
17:57qui concernent la sécurité.
17:58Si je vous prends un exemple très concret,
18:00qui est d'actualité avec la guerre en Ukraine,
18:02nous ne pourrions pas accepter,
18:04et je pense que vous pourriez vous en inquiéter légitimement,
18:07qu'un ressortissant franco-russe, un citoyen qui a la double nationalité,
18:12et donc qui a un lien avec la Russie,
18:14ait un poste stratégique qui concerne la sécurité intérieure
18:18où le renseignement poserait des problèmes.
18:20Donc là, on parle vraiment d'emplois qui concernent la sécurité intérieure,
18:25qui concernent le renseignement français,
18:27ça ne concerne pas tous les autres emplois,
18:29et rassurez-vous, tous nos concitoyens qui ont une autre nationalité,
18:33quelles qu'elles soient, évidemment, auront les mêmes droits,
18:36les mêmes chances que tous nos compatriotes, bien évidemment.
18:39C'est le cas, d'après vous, aujourd'hui, Julien Audoul ?
18:40Il y a des franco-russes à la DGSE qui sont à des postes stratégiques ?
18:43Je vais vous citer un exemple.
18:44Oui, je vous pose une question.
18:46Je vous citais un exemple, mais que ce soit, encore une fois, sur ce domaine-là.
18:51Vous avez des exemples à la DGSE, aujourd'hui,
18:53ou dans d'autres hautes fonctions stratégiques à caractère militaire, par exemple ?
18:56Mais ça peut arriver, effectivement, ça peut arriver, ça pourrait arriver,
19:00et compte tenu des risques, aujourd'hui, qui sont nombreux,
19:03que ce soit en termes d'entrismes, d'ingérences étrangères,
19:07parce qu'on a eu un débat sur les ingérences étrangères,
19:10dont on a occulté certaines ingérences, il faut bien le dire,
19:13en mettant le focus sur une ingérence,
19:15il y a beaucoup d'ingérences étrangères.
19:17Effectivement, sur des emplois très stratégiques, très sensibles,
19:21je pense qu'il faut limiter les risques.
19:23Et vous entendez quand même ce que dit Célim ?
19:24Célim, il se sent mis de côté, mis à part.
19:27Je ne vois pas en quoi.
19:28Parce que lui, il est issu de l'immigration,
19:30ce que vous dites pour les franco-russes, c'est valable aussi pour les franco-israéliens,
19:33c'est valable pour les franco-algériens, marocains,
19:36pour tout le monde, vous ne faites pas de différence entre les binationalités ?
19:39Mais je vous le dis, sur ces emplois-là,
19:41il y a un double risque, à la fois d'infiltration,
19:44encore une fois, on n'est pas dans le James Bond, ça existe,
19:46ça arrive, ça existe, c'est arrivé,
19:49et surtout, il y a un risque pour ces ressortissants,
19:52même de bonne foi, de voir un État étranger faire pression sur eux,
19:57via leur famille, via leur patrimoine, etc.
20:00Et ça, nous ne pouvons pas l'accepter, au nom de la sécurité nationale.
20:03Juste un point qui participe peut-être de l'inquiétude de notre auditeur Célim,
20:06Julien Rodoul, pourquoi est-ce que pendant 50 ans,
20:08le FN, puis le RN, a prôné la suppression,
20:11l'interdiction de la binationalité ?
20:13Pourquoi est-ce que vous avez changé d'avis il y a quelques mois ?
20:15Non, pas il y a quelques mois.
20:17Jusqu'à la campagne présidentielle de 2022,
20:202022, ce n'est pas très ancien, il y a deux ans,
20:23Marine Le Pen prônait l'interdiction absolue de la binationalité.
20:27Mais parce que nous savons évoluer et nous sommes pragmatiques,
20:31et nous regardons aussi la situation des Français,
20:35nous voyons qu'il y a bon nombre de nos concitoyens
20:37qui ont une autre nationalité et qui gardent cet attachement
20:40à cette autre nationalité, sans pour autant, j'allais dire,
20:44être soit, encore une fois, en rupture avec nos lois,
20:48nos modes de vie, etc., qui veulent conserver cette double nationalité,
20:51qui ne posent aucun problème, donc c'est pour ça
20:53que nous ne reviendrons pas dessus.
20:55Vous ne reviendrez pas en arrière, c'est sûr.
20:57Mais non, nous ne reviendrons pas.
20:58Parce que ça change.
20:59Mais non, mais ça ne change pas.
21:00On essaie de savoir quand est-ce que vous allez changer d'avis.
21:02Mais encore une fois, nous sommes pragmatiques,
21:04nous écoutons les Français, nous regardons,
21:06contrairement à certains idéologues,
21:08ne pas buter sur des principes,
21:10et pour bon nombre de nos concitoyens, effectivement,
21:12qui ont une double nationalité,
21:14qu'elle soit marocaine, qu'elle soit israélienne,
21:16qu'elle soit portugaise ou autre,
21:18ça ne pose pas de problème.
21:19– Allez, on ne va pas très loin puisqu'on va à Paris,
21:22et c'est Christiane qui nous attend.
21:23Bonjour Christiane.
21:24– Bonjour.
21:26– Votre question à Julien Aoudoul.
21:28– Oui, je voudrais poser une question sur les médias.
21:32Je voudrais savoir quelle politique le RN compte mener
21:36en ce qui concerne les médias, presse, radio, télévision,
21:40la culture en général.
21:42J'ai entendu sur Europe 1, il y a quelques jours,
21:48Cyril Hanouna recevoir ses premiers invités
21:52sur une émission qui remplaçait une autre émission
21:56supprimée par Monsieur Bolloré, qui n'est pas vraiment de gauche.
22:00Les premiers invités de Cyril Hanouna,
22:04c'était Marion Maréchal-Le Pen,
22:06plus deux autres extrêmes droites dont j'ai oublié le nom.
22:10Donc je suis très inquiète parce que les médias,
22:14c'est quelque chose de très important,
22:17dont on parle très peu pendant cette campagne.
22:20– La question de la liberté de la presse en fait, Julien Aoudoul.
22:22– Oui, avec le RN, il n'y aura pas d'ingérence
22:25dans l'organisation des médias en France.
22:28Nous laisserons les médias déterminer leur grille,
22:33déterminer leur ligne éditoriale, bien évidemment.
22:38Contrairement au Nouveau Front Populaire
22:40qui souhaite réintégrer Guillaume Meurice,
22:43qui a été suspendu pour propos antisémites.
22:46– Il n'a pas été condamné par la justice.
22:48– Qui a été suspendu pour propos antisémites, je réitère.
22:51Des propos ignobles d'ailleurs qu'il a assumés, répétés.
22:55Donc nous, très clairement, nous souhaitons une liberté totale
22:59pour les médias, sans ingérence.
23:02– Et puisque vous citiez le cas de M. Bolloré,
23:05qui a le droit de ne pas être de gauche,
23:08tous les patrons de médias ont le droit de ne pas être de gauche.
23:11Encore une fois, il n'y aura pas d'ingérence, pas d'interdiction, pas de censure.
23:17La liberté sera évidemment respectée.
23:19– Julien Aoudoul, il y a quand même une ingérence
23:21assez spectaculaire dans votre programme, importante.
23:23C'est la privatisation du service public de l'audiovisuel.
23:26Ça c'est une forme d'ingérence.
23:28– Pas d'ingérence.
23:29– Si, c'est une décision.
23:31– Oui, mais c'est l'argent des Français.
23:33Oui, mais c'est l'argent des Français.
23:35C'est l'argent des Français, encore une fois.
23:37Est-ce qu'en 2024, les contribuables français
23:40ont financé le service public de l'audiovisuel qui,
23:44très clairement, par bien des aspects, ne répond pas souvent
23:49à l'exigence de neutralité d'un service public ?
23:52Non, je ne pense pas.
23:53On citait Europe 1, à l'instant, il faut regarder les invités
23:57et les sujets sur France Inter, par exemple,
23:59où il y a un parti pris évident, où les invités sont triés
24:03sur le volet en fonction de leurs lignes et de leurs pensées.
24:06Je pense que ça ne va pas être financé par les Français.
24:08– Par exemple, Vincent Bolloré, que vous évoquiez tout à l'heure,
24:10ferait un excellent patron, à vos yeux, d'un service public privatisé.
24:15– Mais, encore une fois, ce n'est pas la question et ce n'est pas l'actualité.
24:19– Ça peut le devenir.
24:20Si il gagne les élections, ça peut le devenir.
24:22– Monsieur Bolloré, encore une fois, fait ce qu'il veut de son côté.
24:26Nous, nous souhaitons garantir la liberté médiatique,
24:29mais nous ne souhaitons pas que les Français, avec leurs impôts,
24:32financent un service public de l'ordre individuel
24:35qui ne répond pas souvent à l'exigence de neutralité.
24:38– Voilà pour Christiane, la question de Christiane.
24:41Merci beaucoup, Julien Audoul, de vous être prêté à l'exercice.
24:44Porte-parole du Rassemblement National, député sortant de Lyon.
24:47Demain, c'est Manuel Bompard du Nouveau Front Populaire
24:50qui répondra aux questions des auditeurs et des téléspectateurs de France Info.
24:54– Sous-titrage Société Radio-Canada

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