Hey salut à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo où on va parler de la représentation de la masculinité toxique dans la Pop Culture et son danger pour la sociéter...
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00:00 : Introduction
00:45 : Le débat de la masculinité
04:45 : La masculinité hégémonique à l'écran
08:45 : Les représentations toxiques
15:00 : L'appropriation masculiniste
19:15 : Les dérives dangereuses
22:00 : La remise en cause de la masculinité
25:30 : La diversité et la media literacy
#ReveleTonTalent
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ÉducationTranscription
00:00Nous vivons une crise de la masculinité sans précédent.
00:03Les normes, repères et injonctions qui construisent socialement les hommes ont vacillé.
00:09Le discours public se met de plus en plus à critiquer ce qui était auparavant glorifié,
00:14créant une forme de débat implicite, inintelligible.
00:17Pourquoi l'excès de virilité pose problème ?
00:19Est-ce qu'il serait temps d'emasculer les hommes ?
00:22Est-ce que nous vivons dans une époque trop fragile ?
00:24Pourquoi Fight Club, American Psycho, Avengers sont devenus les symboles d'une masculinité
00:30devenue toxique ayant des conséquences dangereuses sur la société ?
00:33Et est-ce que Ken de Barbie va tous nous sauver ?
00:37C'est ce qu'on va voir tout de suite.
00:38Bon, mais avant d'analyser la pop culture sous un prisme,
00:41c'est mieux de se mettre d'accord sur ce dont on parle.
00:43La masculinité, ça désigne quoi ?
00:45C'est un mot qui a plusieurs interprétations,
00:47mais ici, quand on va parler de masculinité,
00:50on va évoquer ce qui désigne les rôles, les comportements et les attributs
00:54considérés comme appropriés pour les garçons et les hommes dans notre société.
00:57En bref, la masculinité renvoie aux attentes de la société à l'égard des hommes.
01:02Ces normes et ces attentes, elles existent depuis très longtemps.
01:05Ça remonterait carrément à la Grèce antique.
01:07À cette époque, certains critères concernant les hommes apparaissent.
01:10Des critères physiques avec l'injonction à avoir des épaules larges
01:14et une musculature énorme et sèche, ce qu'on retrouve chez les statues de l'époque.
01:18Mais également, et sûrement encore plus intéressant, des critères quasi philosophiques.
01:22Durant la Grèce antique, il était requis aux hommes de poursuivre une morale stoïcienne
01:27associée à une interdiction de montrer ses émotions ou d'avoir des attitudes efféminées.
01:31Donc, même si l'idée de masculinité a évolué depuis, comme on le verra,
01:35dans son fondement, on pouvait déjà y voir une volonté de cadrer les manières d'être
01:40et de faire des hommes selon un idéal prédéfini.
01:42Cet encadrement va alors forcément conduire à ce qu'on a ensuite appelé la masculinité toxique.
01:48Et pareil, je déteste quand les gens emploient des expressions à tout vase
01:52sans clairement les définir pour critiquer tout et n'importe quoi.
01:54Donc, mettons-nous d'accord, qu'est-ce que c'est et qu'est-ce que j'entends, en tout cas, par masculinité toxique.
01:59Wikipédia propose la très bonne définition du psychiatre Terry Koeppers,
02:03à savoir la constellation de traits masculins socialement régressifs
02:06qui servent à encourager la domination, la dévalorisation des femmes,
02:10l'homophobie et la violence gratuite impliquant le besoin de rivaliser agressivement et de dominer les autres.
02:16Parmi les situations clichés de cette masculinité toxique,
02:19on a l'idée qu'un homme, un vrai, ça ne pleure pas qu'un homme,
02:22doit se battre pour se faire respecter ou même subvenir aux besoins de sa famille.
02:26Ça peut être également sur les attitudes et le physique avec l'idée qu'un homme doit être musclé.
02:31Avoir des épaules larges et des gros bras comme moi.
02:33Bon, donc comme expliqué en introduction, c'est un débat qui est extrêmement contemporain
02:38et qui va peut-être en échauffer certains.
02:40Donc je suis comme toujours ravi que vous participiez en commentaire
02:42et je l'attends d'autant plus sur ce genre de vidéos comme pour la religion.
02:46Mais s'il vous plaît, restez respectueux.
02:48Vraiment, c'est extrêmement important parce que oui, c'est un sujet polémique.
02:51Depuis plusieurs années, et ça ne cesse de s'intensifier avec la question du genre et de son expression identité
02:56qui a pris une place majeure dans le débat politique.
02:59Sans même parler de la transidentité, des figures comme Bilal Hassani
03:02ont levé des questions sur ce que devait être un homme ou ce que devait être une femme.
03:07A ces débats culturels, il faut ajouter le mouvement MeToo qui a bouleversé la pop culture.
03:11La libération de la parole des femmes sur le comportement toxique et dangereux des hommes
03:14a remis en cause la place prépondérante offerte à ces derniers
03:17et leur désir de domination souvent malsain.
03:20Une nouvelle vague de féminisme s'est emparée de la question,
03:23même s'il reste encore du chemin à faire.
03:24De l'autre côté, des personnes se revendiquant anti-woke
03:27rejettent en bloc ces nouvelles idées et considèrent qu'il s'agit avant tout
03:30d'une volonté de castrer les hommes et d'un délire de militantes extrémistes.
03:33Déjà, la nature masculine, ce n'est pas la faute des stéréotypes.
03:36Ce n'est pas une construction sociale inventée par le patriarcat.
03:39Oui, la culture a son importance, mais c'est avant tout une donnée biologique.
03:43Pour certains d'entre eux, la masculinité et la virilité seraient des attributs innés chez l'homme
03:47et les reniés reviendraient à renier la nature humaine.
03:50Comme d'habitude, je ne suis pas ici pour vous dire quoi penser.
03:53L'objectif, c'est de vous partager le fruit de ma réflexion et de mes recherches,
03:58mais pour que vous puissiez construire la vôtre.
04:00Vous avez très probablement déjà un avis sur la question,
04:02le but n'est pas que vous adoptiez le mien.
04:03Cependant, en ce qui concerne le débat entre l'inné et l'acquis sur la masculinité,
04:07aujourd'hui, on va se concentrer sur l'acquis.
04:09S'il peut exister des explications biologiques sur certains comportements des humains,
04:15en particulier des hommes par rapport aux femmes,
04:17dans cette vidéo, on va s'intéresser à la manière dont les normes sociales qui nous entourent
04:22influencent notre perception et nos comportements.
04:24La plupart des études suggèrent que les bébés garçons ne naissent pas
04:27avec une préférence pour le bleu et les petites filles pour le rose.
04:30Ce sont les représentations culturelles et sociales qui entraînent cette différence.
04:34Et c'est là-dessus qu'on va se pencher.
04:35Sauf que nous, on ne va pas parler de rose et de bleu,
04:38mais on va parler de la masculinité toxique,
04:40et la manière dont sa représentation dans la pop culture
04:43peut s'avérer extrêmement problématique et changer notre vision du monde.
04:46À l'écran, le masculin a depuis longtemps connu une représentation extrêmement virile
04:51et mettant en avant une forme de masculinité très traditionnelle.
04:54C'est le cas à Hollywood, où dans le sillon des blockbusters,
04:56les films d'action portés par des stars, quasiment exclusivement des hommes,
04:59ont connu un engouement et un succès fou dans les années 80, puis dans les années 90.
05:03Je pense à Rambo, Larmes Fatales, les films de Jean-Claude Van Damme,
05:06d'Arnold Schwarzenegger, ou encore de Chuck Norris.
05:09Ces films, dont on retrouve une forme d'héritage dans les Fast and Furious,
05:11ou évidemment les Expendables de nos jours,
05:13ont pendant longtemps trusté les premières places du box-office.
05:16La plupart d'entre eux ont alors servi de forme d'exutoires et de fantasmes
05:19pour des millions d'hommes rêvant de ces personnages tout puissants
05:23capables de sauver le monde à bout de bras et d'armes automatiques.
05:25Le genre prend dans un sens la suite des westerns,
05:28avec cette apologie de la violence, qui est une des caractéristiques de la masculinité toxique,
05:32et des hommes forts en lead.
05:34Cependant, on peut noter que par rapport aux westerns,
05:36il y a une prise en importance de la place du corps et de la musculature,
05:39nous renvoyant presque aux normes de la Grèce Antique.
05:41Une grande partie de ces acteurs sont même bodybuilders, ou issus des sports de combat,
05:45et se mettent en scène dans des situations de guerre armée.
05:48Cette réaffirmation virile de la masculinité à Hollywood à cette période
05:51s'explique en grande partie par le contexte social aux Etats-Unis.
05:54Le président américain est Ronald Reagan,
05:57ancien acteur de long métrage qui développe rapidement une rhétorique guerrière
06:01s'opposant aux années précédentes considérées comme trop molles.
06:03Il remet l'idée de combat, de conquête et du culte de soi au centre du discours public,
06:09ce qui va fortement influencer Hollywood et permettre l'émergence de ces figures ultra-masculines.
06:14Cependant, on pourrait se dire que malgré les quelques résistants que j'ai évoqués,
06:17ce genre a plutôt disparu de nos salles obscures et appartient au passé.
06:20Pour autant, le nouveau genre qui a quasiment défini les années 2010
06:24est aussi assez intéressant sur la question.
06:26Je pense qu'on peut tous se mettre d'accord pour dire que les films de super-héros
06:29ont écrasé le box-office ces 15 dernières années malgré une récente baisse.
06:33On y retrouve alors des représentations d'hommes forts, puissants et dominants,
06:37pas si éloignés de ce qu'on voyait dans les films d'action des années 80.
06:40Le masculin y est omniprésent à tel point que malgré le retour en grâce des 2008 avec Iron Man,
06:45il faudra attendre près de 10 ans pour voir une femme porter un film majeur du genre avec Wonder Woman.
06:50Une étude de la chercheuse Jennifer Harger s'est penchée sur la place de la masculinité au sein du genre
06:55et y relève une place centrale offerte à la force et à la violence.
06:59Elle a même quantifié le nombre d'occurrences de références se rapportant à cette masculinité
07:03et le résultat est assez impressionnant.
07:05Ça va de 75 pour le film Les Gardiens de la Galaxie 2 à plus de 300 pour les films Avengers.
07:12Et c'est vrai que ces derniers, longtemps dominés par des castings remplis de testostérone,
07:16sont souvent le lieu de comparaison de niveau de masculinité et de virilité entre les personnages.
07:29J'ai commencé par l'exemple du cinéma, car il est sûrement le plus parlant
07:32et on voit bien que les films de la pop culture sont donc remplis de messages et de signes autour d'une vision traditionnelle de l'homme.
07:38Pour Raywin Connell, sociologue qui fait figure de référence sur le sujet,
07:41il s'agit alors de ce qui participe à la construction de la masculinité dite hégémonique.
07:46Pour reprendre la définition donnée par l'auteur, la masculinité hégémonique
07:49est une configuration de pratique qui permet à la domination masculine de se perpétuer.
07:53En gros, c'est ce qui correspond à la façon acceptée et reconnue d'être un homme
07:57obligeant tous les autres hommes à se positionner par rapport à elle.
08:01Elle s'impose non pas systématiquement par la violence,
08:03mais plutôt par le biais de la culture, des institutions et de la persuasion.
08:07Cette masculinité hégémonique, elle s'oppose aux masculinités subordonnées et marginalisées.
08:12Donc les autres masculinités qui ne sont pas considérées comme acceptables dans notre société.
08:17En fait, Raywin Connell reprend la terminologie d'Antonio Gramsci et son concept d'hégémonie culturelle,
08:22à savoir un système de domination qui repose sur la capacité d'une idéologie à dominer les consciences.
08:28La pop culture, on le sait, a comme pouvoir de réussir à faire passer des normes sociales
08:32et à construire une représentation du monde dans la tête des gens,
08:35et donc y compris sur la masculinité et la masculinité toxique.
08:39On retrouve ce problème dans de nombreux personnages.
08:42Une bonne partie des figures majeures de notre culture populaire
08:44est extrêmement problématique quand on s'y penche de plus près.
08:47Alors, je pourrais en énoncer plein à la volée,
08:50ou demander de me croire sur parole en disant « tel personnage, ça se voit qu'il est toxique »,
08:54mais à la place, j'ai décidé de faire comme les figures christiques dans ma vidéo sur la religion,
08:58j'ai trouvé une grille d'analyse proposée par un chercheur
09:00qui va nous permettre de déterminer si un personnage a plus ou moins d'attributs de la masculinité toxique.
09:06Nate Jacobs dans Euphoria, Tony Stark dans Iron Man, James Bond dans... James Bond,
09:11et Anakin Skywalker dans Star Wars.
09:12Je me suis appuyé sur le CMNI, une échelle de conformité masculine développée par le chercheur James Mahalik,
09:19et qui contient 11 normes à respecter, la compétitivité, le contrôle émotionnel,
09:23la prépondérance du travail, la prise de risque, la violence, la présentation hétérosexuelle,
09:27le côté « playboy », donc actif sexuellement, l'autosuffisance,
09:31le pouvoir et le contrôle des femmes, la domination, et enfin, la poursuite d'un statut.
09:35Nate Jacobs coche 9 cases sur 11 avec un accent mis sur son désir de domination et de contrôle des femmes,
09:41surtout ses petites amies qu'il manipule sans état d'âme.
09:44Mais aussi la poursuite d'un statut auprès de ses pères, au lycée, et le rejet de l'homosexualité de son père.
09:49Pour Tony Stark aussi, on est à 9 attributs sur 11 d'après ma lecture.
09:53On retrouve moins l'omniprésence de l'hétérosexualité et de la domination sur les femmes,
09:57par contre on a le côté « playboy », la violence, l'importance du travail, ou évidemment la prise de risque.
10:02Le personnage de James Bond a pendant longtemps été considéré comme l'archétype de la masculinité,
10:07et pour cause, je pense que j'ai même pas besoin de détailler, puisqu'il remplit selon moi aisément les 11 cases.
10:12Pour Anakin Skywalker, c'est moins élevé, puisque j'ai relevé 7 traits caractéristiques de la masculinité sur 11.
10:17Ce qu'on voit, c'est que les scores sont très élevés, et ça confirme ce que je disais plus tôt,
10:22c'est que oui, il y a une prépondérance de la masculinité virile et traditionnelle dans la pop culture,
10:27et ce, malgré des oeuvres qui sont quand même assez diversifiées et des personnages qui, pourtant, sont plutôt différents.
10:33Si vous souhaitez soutenir la chaîne et soutenir mon travail, n'hésitez pas à vous abonner.
10:36Si jamais vous trouvez que je fais du bon travail et que vous avez envie que je continue, il n'y a que comme ça que ça peut marcher.
10:41Merci énormément à ceux qui font l'effort de le faire.
10:43Après, il ne faudrait pas tomber dans un raisonnement binaire qui consisterait à dire que,
10:46puisque ces personnages cumulent des attributs masculins, cela signifie qu'ils sont par essence toxiques.
10:51C'est plutôt l'accumulation de toutes ces figures qui vont propager la même idéologie qui est problématique.
10:56Aussi, à l'inverse, certains personnages iconiques de la pop culture sont toxiques, mais pas forcément en raison de leur masculinité.
11:03Je pense notamment à Ross dans Friends, qui est très souvent revenu quand je vous ai demandé des exemples à mobiliser pour la vidéo.
11:09Et si Ross est clairement problématique, en particulier dans ses relations,
11:12je ne suis pas sûr que cela soit en raison de la prépondérance de caractéristiques masculines.
11:16Pour moi, il ne faudrait pas tomber dans le piège de considérer chaque personnage ambivalent moralement comme toxique en raison de sa masculinité.
11:22Mais donc, ce problème se ressent dans les personnages, mais aussi dans le contenu au global.
11:26Une analyse de la chercheuse Lindsay Roberts visait à identifier la présence en pourcentage de la masculinité toxique dans les séries pour adolescents
11:34en se concentrant sur les agressions et le rejet de la féminité.
11:3737%, soit plus d'un tiers des scènes de séries pour ados, en contiendraient.
11:41Le sujet touche tous les secteurs de la pop culture, quasiment sans exception.
11:45Même la télévision, avec la télé-réalité qui est un terreau particulièrement fertile pour ce genre de discours et de représentations.
11:51Dans les télé-réalités, la masculinité est assez toxique et les candidats masculins sont d'insatiables séducteurs
11:57qui ne peuvent pas s'empêcher de tromper leur conjointe.
12:00Et de l'autre côté, leur conjointe, c'est la femme éplorée, toujours en larmes.
12:04Mais aussi, par exemple, dans la musique, où c'est peut-être encore plus voyant qu'ailleurs.
12:08Aujourd'hui, un des genres qui domine est le rap, en tout cas en France et aux Etats-Unis.
12:12J'ai beau être fan de rap, il est indéniable que concernant la représentation de l'homme, de la femme et du rapport entre les deux,
12:18on est clairement sûr de la masculinité hégémonique.
12:21Ce qui est assez étonnant pour une contre-culture.
12:23Et pour le coup, les médias ne manquent pas de le rappeler.
12:26Tout le monde se souvient de la polémique nationale suite au titre « Sale pute » d'Orelsan,
12:29où il incarnait un mec dangereux qui parlait de frapper sa petite amie.
12:32Ou même plus récemment, Damso qui s'était vu retirer l'hymne de la Belgique pour la Coupe du Monde 2018
12:37en raison de plaintes d'associations féministes pour ses propos vis-à-vis des femmes.
12:40En fait, la violence et le virilisme sont des armes majeures pour l'égotripe qui est à la base du rap.
12:45Quand les rappeurs ne se vantent pas d'être les meilleurs d'un point de vue musical,
12:48ils se rabattent naturellement sur les qualités masculines valorisées par la société.
12:52Pour cela, ils vont d'ailleurs le plus souvent se reposer sur des références de la pop-culture,
12:55comme Tony Montana, le mafieux personnage principal de Scarface.
12:59Autant vous dire qu'il coche facilement les 11 cases mentionnées précédemment.
13:02Richie « Hardcore » Stewart a consacré une thèse sur le sujet en se demandant si le rap populaire
13:07représentait et renforçait la théorie de la masculinité hégémonique.
13:10Bon, et spoiler, oui.
13:12Son analyse montre que la musique hip-hop grand public dégrade régulièrement les femmes,
13:17promeut la violence comme un comportement normatif pour les garçons et les hommes,
13:20et valorise le matérialisme ostentatoire.
13:22Les femmes sont alors un simple objet de désir sexuel, une forme de capitale sociale valorisée par les rappeurs.
13:27Et les rappeurs, qui ne rentrent pas dans les codes masculins traditionnels,
13:31sont régulièrement attaqués pour cela, renforçant la théorie de Connell.
13:34Après, je préfère préciser, je reste un grand hésiteur de rap,
13:37et je pense qu'il convient quand même de nuancer cette vision qui est souvent assez caricaturale
13:42et qui a souvent comme but de dénoncer le rap comme un genre décadent, etc.
13:46L'approche du sujet est en train de changer.
13:48Certains rappeurs, comme Nekfeu, qui n'hésitait pas à exhiber des jeunes femmes en sous-vêtements dans ses clips à ses débuts,
13:52se retrouvent à défendre l'image des femmes dans un morceau,
13:55ou même rejettent l'homophobie ambiante du milieu.
13:57Même Damso semble avoir ajusté son fusil d'épaule,
13:59puisqu'il se proclame lui-même misandre dans un récent morceau en featuring.
14:03Alors oui, j'ai pris deux exemples de rappeurs qui représentent peu à l'échelle d'une industrie,
14:08mais ce sont des signaux faibles à prendre en compte.
14:10Aussi, le rap est loin d'être le seul genre avec cette problématique.
14:14On retrouve un phénomène similaire du côté de la pop.
14:16Il suffit de voir le traitement de la femme et de la domination masculine dans le morceau Blurred Lines pour s'en convaincre.
14:21L'industrie musicale n'a pas échappé à ce travers.
14:23Bien au contraire, elle n'a cessé de le renforcer au fil des années
14:26par les paroles des chansons, mais aussi les clips et les imaginaires qui entourent les artistes.
14:30Par exemple, si je vous parle d'artiste qui profite de sa célébrité pour séduire et coucher avec ses fans,
14:35c'est très probablement l'image d'un homme qui vous viendra en tête.
14:38On n'imagine pas B.B. Eilish profiter de sa notoriété pour cela,
14:41alors que c'est un comportement qui a pendant longtemps été normalisé chez les hommes dans notre esprit.
14:45Ce monopole sur les consciences de la pop culture au sujet du masculin n'a pas que des effets moraux.
14:51Parce qu'on serait tenté de limiter l'analyse à la représentation de la masculinité dans la pop culture
14:56et les représentations qui en sont faites.
14:58Et c'est le cas de la plupart des études que je cite ici.
15:00Mais le point le plus intéressant pour moi,
15:03et en tout cas qui montre que c'est un sujet majeur dont il faut qu'on s'empare absolument,
15:07c'est de réussir à mettre en parallèle cette masculinité hégémonique qui est mise en avant dans la pop culture
15:13avec les comportements et donc les effets qui en découlent et qui peuvent être très graves.
15:17Depuis plusieurs années, on a vu en ligne des communautés de masculinistes se développer.
15:21Sur les réseaux sociaux et les forums, de nombreux hommes se réunissent désormais autour d'une hiérarchisation
15:26des hommes allant de bêta, les gros geeks soumis un peu comme moi,
15:30aux alpha, les extravertis musclés avec beaucoup de relations sociales.
15:33Comme l'explique Justine Rix dans son article Vice sur le sujet,
15:37dernièrement, ce sont les sigmas qui ont fait parler d'eux.
15:39Les sigmas sont entre les deux, ce sont les outsiders.
15:42Ni trop, ni pas assez, les sigmas sont discrets, différents et intelligents.
15:46Et si j'en parle, c'est parce que certains d'entre eux prennent comme modèle Christian Bale.
15:50Vous allez me dire, c'est cool, Christian Bale c'est un super acteur et il n'a pas connu trop de polémiques.
15:55Sauf que c'est Christian Bale dans American Psycho, donc Patrick Bateman.
15:58Pour ceux qui ne connaîtraient pas le personnage, c'est un homme d'affaires américain, séduisant,
16:02prospère et tueur en série avec des tortures et des viols.
16:05Et c'est lui qui a été choisi par la communauté des sigmas pour promouvoir un lifestyle masculin idéal
16:10aux côtés de personnages de Peaky Blinders ou de Mad Men.
16:13Oui, il y a une part de troll dans tout ça.
16:15Et chaque personne partageant un mème de Sigma Bale n'est pas un affreux masculiniste.
16:20Et l'objectif c'est pas, encore une fois, de mettre tout le monde dans le même panier.
16:23Ces communautés sont extrêmement larges et donc ont plus ou moins des approches diversifiées selon les personnes.
16:28Mais il est indéniable qu'au sein de ces communautés se forment des convictions plus profondes sur l'homme de manière globale.
16:33En fait, ces oeuvres et personnages de pop culture sont fréquemment employés par des influenceurs ou des TikToks
16:39de développement personnel dédié aux jeunes hommes.
16:41Ce qu'on remarque immédiatement, c'est que le contexte et même tout le propos de l'oeuvre est retiré,
16:45avec comme seul objectif de les faire rentrer dans leur narratif.
16:48American Psycho ne loue jamais ni le mode de vie ni la figure de Patrick Bateman.
16:53De même que Joker, qui est souvent mobilisé dans ses groupes comme une figure quasi-héroïque.
16:57Comme si, finalement, le point de vue de l'auteur n'avait pas d'importance.
17:00Tout ce qui compte, c'est de le faire rentrer dans notre cadre de pensée, de créer un fantasme et un archétype d'homme viril rêvé.
17:06C'est par exemple le propos d'un film que vous connaissez sûrement, Fight Club.
17:10Le personnage principal joué par Edward Norton invente Tyler Durden, Brad Pitt, pour poursuivre cet idéal de masculinité.
17:17Il est littéralement un personnage imaginaire créé par les angoisses, les doutes et les influences de la société sur la conscience d'Edward Norton.
17:24Le film passe alors son temps à dénoncer Tyler Durden, et même le protagoniste finit par s'en débarrasser.
17:29Pourtant, Fight Club est aujourd'hui utilisé par certains masculinistes pour mettre en avant une idée de l'homme viril, violent, complètement toxique.
17:37Fight Club est le film qui réunit le mieux la violence et l'esprit de l'homme.
17:40Sa philosophie stoïcienne et nichéenne vient en contradiction avec le conditionnement mental de l'homme moderne.
17:44Sur Fight Club, le débat continue à faire rage, avec d'un côté ceux qui soulignent l'ambiguïté du discours de son auteur original en interview,
17:51qui rejettent par exemple le terme de masculinité toxique, et de l'autre ceux qui avancent l'idée que ce même auteur est gay,
17:56et que rien que pour cette raison, Fight Club ne peut pas être une ode à la masculinité traditionnelle et hégémonique qui rejette l'homosexualité.
18:04C'est une vraie discussion que je trouve super intéressante, et d'ailleurs j'aimerais avoir votre avis en commentaire.
18:08Selon vous, ces personnages, de manière générale, les personnages ou même les œuvres que j'ai cités comme représentant de la masculinité plus ou moins toxique,
18:15le sont-ils par nature, par création, le sont-ils déjà dans l'idée de l'auteur, ou alors le sont-ils par l'interprétation qui en est faite par des hommes parfois masculinistes ou parfois non ?
18:24Ça me rappelle le propos de Roland Barthes dans son excellent essai « La mort de l'auteur ».
18:29Il explique que finalement le sens d'une œuvre réside peut-être plus dans la réception et l'interprétation qui en est faite par l'audience que par l'intention initiale de l'auteur.
18:36À notre ère, les films sont découpés en très courts extraits, remixés, sous-titrés, assemblés différemment pour être diffusés sur TikTok, Instagram, etc.
18:44Cela accentue la distance entre la volonté initiale du créateur et son appropriation par des communautés qui n'ont parfois même pas vu l'œuvre originale.
18:52Bien plus que l'omniprésence de la masculinité et d'une masculinité toxique, ce qui pose problème c'est l'interprétation qui en est faite, y compris quand à la base elle est dénoncée par le film ou la musique en question.
19:02Car c'est ici que l'effet sera le plus dévastateur sur la conscience et la manière de voir le monde.
19:08C'est pas tant dans l'exposition à un archétype, mais dans sa digestion que la plupart des effets se produisent.
19:14C'est précisément ici que cela peut vite devenir très dangereux.
19:17On l'a dit, le rejet de la féminité et la volonté de domination des femmes est central dans l'idée de masculinité toxique.
19:23Les tenants de ce mode de pensée vont pour certains développer une véritable haine des femmes.
19:28Une autre communauté centrée autour d'une certaine idée du masculin, c'est celle des incels.
19:33Vous en avez sûrement déjà entendu parler, les incels sont des hommes qui se considèrent incapables d'attirer les femmes et qui vont donc le plus souvent être hostiles à leur sujet.
19:41Une étude a été conduite à ce propos et montre que leur vision de la masculinité est beaucoup plus traditionnelle que la moyenne
19:48et qu'ils acceptent beaucoup plus facilement la violence, par exemple.
19:51D'ailleurs, le chercheur Gary Baker a démontré que les jeunes garçons soutenant les clichés de la masculinité avaient 4 fois plus de risque d'être violents, notamment envers les femmes.
19:59Un peu de la même manière que le personnage de Travis Bickle dans Taxi Driver, qui, isolé et rejeté par la société, se met à devenir violent, notamment pour attirer l'attention d'une femme.
20:07En fait, pour moi, tous ces mouvements sont symptomatiques de notre époque.
20:11La vague actuelle de masculinité toxique doit, pour moi, être comprise comme une réaction à la nouvelle vague du féminisme.
20:17En ayant l'impression d'être attaqué au sujet de leur masculinité, de nombreux hommes ont donc décidé, au contraire, de l'affirmer plus fortement que jamais.
20:23Cette surréaction va créer d'autres attitudes discriminatoires, notamment l'homophobie.
20:28L'homosexualité est vue comme une masculinité marginalisée, et à ce titre, les hommes souhaitant affirmer leur capacité à se conformer vont la rejeter frontalement, quitte à la détester et à tenir des propos haineux à son égard.
20:39Cependant, au sein même de cette masculinité hégémonique, de véritables dangers sont encourus par les hommes eux-mêmes, en particulier en ce qui concerne la santé mentale.
20:48Ces normes, ces figures héroïques construisent des attentes et des objectifs inatteignables, ce sont des formes de prophétie.
20:53Or, l'incapacité à atteindre les standards imposés par la société ou notre environnement social peut conduire à de la honte, de la perte de confiance en soi et dégrader grandement le bien-être psychologique des hommes concernés.
21:04Encore plus quand on sait qu'il s'agit du sexe de loin le plus réticent à l'idée de soigner sa propre santé mentale.
21:10La plupart des personnages populaires sont montrés comme en maîtrise constante de leurs émotions.
21:14Ils ne lâchent pas une larme, pas un craquage émotionnel n'est permis, ils se doivent de garder bonne figure constamment.
21:19Cela pour expliquer en partie l'immense différence chaque année entre le taux de suicide chez les hommes par rapport aux femmes.
21:26En France, il y aurait 4 fois plus d'hommes qui mettraient fin à leur jour par rapport aux femmes en 2017.
21:31La masculinité toxique est loin d'être le seul facteur, mais il paraîtrait logique qu'elle y joue un rôle vu ses effets démontrés sur les consciences et les comportements.
21:39J'avoue, j'ai dressé un tableau un peu noir.
21:41A m'écouter, on pourrait être persuadé que le monde s'apprête à devenir un repère à mascu toxique.
21:46Pourtant, quand on s'y penche de plus près, on peut voir que la pop culture remet de plus en plus en cause cet idéal de l'homme viril.
21:52Pour reprendre l'exemple mobilisé des super-héros, on le voit avec Spider-Man.
21:55Celui qui est aujourd'hui dans de nombreux pays le personnage de comics le plus populaire est très loin de cumuler les caractéristiques toxiques que j'ai pu évoquer.
22:03Peter Parker est clairement un bêta.
22:04Un bout de noeud, geek à lunettes, incapable d'adresser la parole à une fille qu'il trouve jolie sans bredouiller.
22:10Certes, il prend en confiance lorsqu'il enfile le masque et n'hésite pas à recourir à la violence ou à se montrer bien toxique avec Mary Jane.
22:16Il n'empêche qu'on reste très loin de Superman, Batman ou même Thor et Captain America dans le domaine.
22:21Pour rester dans les super-héros et se plonger même dans la critique de la masculinité toxique, The Boys le fait parfaitement.
22:26La série d'Amazon Prime caricature sans limite cette vision réactionnaire des super-héros en mettant en scène ce qui est clairement un super-fasciste dans l'âme.
22:34Même si, encore une fois, certains ont du mal à l'interpréter comme tel.
22:37Mais si je dois parler des personnages marquants de la pop culture et de leur rapport à leur positionnement en tant qu'homme dans la société, je suis obligé d'aborder le cas de Ken.
22:45Le film Barbie a eu un mérite qu'on aime ou qu'on le déteste, c'est de mettre le sujet de la masculinité et surtout du patriarcat au centre des débats.
22:52Ça passe principalement par le personnage de Ken qui, au cours du film, alors qu'il se rend dans le vrai monde, découvre le patriarcat.
22:58Or, ce qui est drôle et constitue une des critiques saillantes, c'est la manière dont il va interpréter la masculinité.
23:03En fait, Ken va être conquis par les manifestations du patriarcat plutôt que le patriarcat lui-même, d'un point de vue vestimentaire mais aussi de ses héros.
23:11Des peints comme assez bêtes, on le voit même arborer un manteau en fourrure qui n'est autre qu'une tenue portée par Sylvester Stallone, l'interprète de Rookie et héros ultime de films d'action bien masculins.
23:21Pareil pour ses abdos qui apparaissent d'un seul coup, de manière artificielle.
23:24Tout ceci va venir illustrer que la masculinité est avant tout performative et consiste surtout en une manière de se conformer aux normes sociales.
23:33Cette manière d'être un homme est avant tout une mise en scène.
23:36Un peu comme le fait que nous portons des masques constamment en société qui nous permettent de nous positionner par rapport aux gens extérieurs.
23:43La masculinité est alors aussi une forme de démonstration.
23:47Et c'est ce qui explique pour moi cette escalade au plus viril, au plus masculin, parce qu'il s'agit avant tout d'une performance.
23:53Alors, avec son approche humoristique et hyperbolique, le film pousse à s'interroger sur ces standards qui sont imposés aux hommes.
24:00D'ailleurs, ironiquement, Barbie parle peut-être plus de masculinité et du patriarcat que de la place de la femme, hormis le monologue d'America Ferrara.
24:07Après, d'autres films ont abordé le sujet de manière plus sérieuse et plus subtile.
24:10Dernièrement, on a eu Ironclaw, The Power of the Dog ou même Priscillia, que je vous conseille tous, et qui offrent des points de vue très intéressants sur le problème.
24:17Mais on le sait, ce qui construit l'inconscient collectif et permet de changer les mentalités, ce sont aussi les oeuvres populaires comme Barbie.
24:24Et avant de conclure, je voulais revenir sur une série que vous connaissez forcément et qui mérite selon moi d'être analysée sous cet angle, Friends.
24:31J'en ai parlé plus tôt quand je disais que Ross est souvent pris comme exemple d'homme toxique.
24:34La série, de manière générale, est critiquée pour ses idées jugées trop conservatrices.
24:38On l'a déjà abordé plein de fois, Friends a mal vieilli sur beaucoup d'aspects.
24:41Mais dans sa thèse sur la place de la masculinité toxique dans la série, la chercheuse Liv Christensen offre un point de vue plus nuancé.
24:48Oui, le show met en scène des formes de masculinité hégémonique, à travers Ross qui cherche à garder le contrôle sur ses amantes,
24:54Joey et son objectification des femmes, ou encore le rejet de la féminité chez les hommes pour Chandler.
24:59Cependant, ces normes sont souvent tournées en dérision, et les rires enregistrés appuient le comportement risible des personnages sur ces sujets.
25:06Comme pour la plupart des débats de société que Friends traite, son positionnement est ambivalent.
25:10La série va constamment privilégier le système et l'idéologie dominante,
25:14mais peut-on vraiment demander à la sitcom la plus populaire du monde d'être à ce point contestatrice de l'ordre établi ?
25:19De manière générale, vous me connaissez, je suis contre la censure.
25:22Il n'est alors pas question pour moi d'interdire de représenter toute forme de masculinité qui serait trop traditionnelle ou trop virile.
25:29D'autant que les personnages qui sont toxiques sont aussi des personnages qui sont ambivalents,
25:34et qui donc sont intéressants pour des arcs narratifs, pour faire passer des messages,
25:38ou pour justement pousser le spectateur à se positionner par rapport à lui,
25:42et éviter une attitude passive avec des personnages qui seraient tout blanc ou tout noir.
25:46Cependant, il me paraît important de creuser deux aspects assez évidents, mais nécessaires pour avancer véritablement sur cette problématique.
25:54Le premier concerne l'acceptation et la mise en avant de la diversité des masculinités.
25:59L'idée n'est pas de remplacer la masculinité hégémonique actuelle, conservatrice et virile, par une autre plus ouverte,
26:04mais plutôt, comme le préconise Raewyn Connell, d'accepter l'idée qu'il existe plusieurs formes de masculinité,
26:10et qu'il n'y a pas de véritable hiérarchie dans leur niveau de légitimité.
26:13Et là-dessus, il y a du chemin à faire, quand on voit qu'une photo de Kylian Mbappé en pull blanc lui vaut des insultes homophobes,
26:19ou qu'il est reproché à Harry Styles de faire du queerbaiting à chaque tenue extravagante aux couleurs flashy qu'il porte sur scène ou pour un shooting.
26:25Pareil pour Squeezie, chez GQ, on s'en souvient.
26:27Réduire les injonctions et les normes, c'est pas de la censure. Au contraire, c'est offrir plus de liberté.
26:32Enfin, le deuxième aspect qu'il est nécessaire de creuser, c'est ce que les anglophones appellent la média-littératie,
26:37à savoir la capacité de décrypter ou décoder le sens d'une oeuvre médiatique.
26:41Ça peut être un film, une série, un clip, un livre, etc.
26:43L'objectif est d'empêcher les réinterprétations fallacieuses menant à ces représentations toxiques qu'on a vues plus tôt.
26:49Je ne cesse de me répéter sur ce sujet, mais l'éducation aux médias devrait être une grande cause nationale.
26:55Nous sommes exposés à des oeuvres, des propos, des métaphores, sans parfois avoir les outils pour les comprendre correctement.
27:01C'est de cette manière que se perpétuent des idées fausses et des perceptions tronquées du monde qui nous entoure.
27:06Le vrai danger de la masculinité toxique est sûrement ici.
27:08Déconstruire les figures problématiques issues de la pop culture est nécessaire et louable.
27:12Mais ce qui est plus important, c'est d'éduquer sur la manière dont elles peuvent nous influencer et ne pas nous laisser guider aveuglément à ces dernières.
27:18S'attaquer individuellement à Patrick Bateman, au Joker, à Tony Montana, à Chuck Norris ou à Rocky, c'est vider un océan à la petite cuillère.
27:25Ce qu'il faut, c'est s'attaquer au processus de persuasion qu'ils exercent sur nos consciences.
27:30Réussir à comprendre les signes qu'ils propagent pour mieux les appréhender.
27:33Et surtout, accepter l'idée que la masculinité virile des hommes tout comme la féminité rose bonbon des femmes sont avant tout des présentations de soi qui visent à se conformer en société.
27:44Il n'y a pas besoin de les rejeter en bloc.
27:46Mais les déchiffrer me paraît nécessaire pour ne pas tomber dans ces excès.
27:50J'espère que cette vidéo vous aura au moins servi à ça.