• l’année dernière
Hey salut à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo où on va parler des couples toxiques dans la musique avec les exemples de Lomepal, Miley Cyrus ou encore Britney Spears...

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00:00 : L’influence de la musique
04:15 : La trilogie toxique de Lomepal
09:36 : La relation malsaine Britney Spears/Justin Timberlake
13:25 : La revenge song de Miley Cyrus (et Shakira)
16:15 : Déconstruire un imaginaire problématique

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🎵
Musique
Transcription
00:00 *musique*
00:29 L'année dernière, à l'occasion de la Saint-Valentin, j'étais revenu en détail sur différents couples marquants de la pop culture,
00:36 en me concentrant sur les séries et les films.
00:38 J'avais rapidement posé la question de leur représentation, voire même de leur toxicité.
00:44 Cette année, j'avais envie de remettre le couvert et de remuer une nouvelle fois le couteau dans la plaie ouverte
00:49 de tous les célibataires en abordant ce thème.
00:52 Alors, pour changer, on s'intéressera à un domaine différent, mais pas moins touché par cette problématique,
00:57 celui de la musique.
00:59 On va revenir d'abord sur le lien entre les chansons et les relations toxiques,
01:03 puis on étudiera trois cas pratiques distincts qui mettent en valeur ce problème pour moi,
01:08 et on conclura de manière plus générale.
01:10 Enfin, avant de commencer, je préfère préciser que je vais me concentrer sur la musique grand public, populaire et mainstream.
01:17 Il y a sûrement plein d'autres manières de l'aborder, selon les genres, etc.,
01:21 mais vous imaginez bien que j'ai dû restreindre pour les besoins de la vidéo.
01:24 Et je tiens à faire un petit disclaimer, parce qu'on va parler d'un sujet assez grave
01:28 et qui, je pense, en plus, touche quand même pas mal de gens
01:31 et peut avoir de vraies répercussions graves dans la vraie vie sur les couples toxiques.
01:36 Et donc, je veux dire que l'objectif de cette vidéo, c'est jamais de le prendre à la légère, de le banaliser.
01:41 Au contraire, si jamais vous pensez être dans un couple toxique,
01:44 n'hésitez pas à regarder sur Internet, il y a plein de ressources,
01:47 soit pour aider à s'en sortir, mais même pour aider à l'identifier, c'est souvent ça le plus dur.
01:51 Et pour ce qui est des couples dont on va parler aujourd'hui,
01:54 vous verrez, il y aura toujours le débat de "est-ce qu'ils sont vraiment toxiques ou pas ?"
01:59 Donc, c'est selon l'interprétation de chacun.
02:01 Je me suis concentré sur des couples qui avaient vraiment des caractéristiques toxiques
02:05 ou alors des chansons qui parlaient de rupture
02:08 et qui dénonçaient des comportements malsains qui avaient eu lieu pendant la relation.
02:12 Après, il y a plusieurs niveaux de toxicité,
02:14 mais en tout cas qui ont des caractéristiques toxiques et que je considère problématiques.
02:18 Bref, les premières fois que j'ai vraiment entendu parler du problème que pouvait poser,
02:23 le fait de représenter des relations toxiques en chanson, c'était avec Lana Del Rey.
02:28 Son album "Ultraviolence" est rempli de références à des romances pour le moins conflictuelles,
02:34 voire carrément violentes.
02:35 On avait parlé spécifiquement d'elle, précisément sur ce point,
02:39 la romantisation de la dépression par exemple,
02:41 et c'est ce qui lui a été reproché, érotiser la toxicité au sein d'un couple.
02:46 Pourtant, ce n'est pas la première fois qu'une artiste met en scène ce sujet.
02:49 Amy Winehouse dans "Back to Black" offre aussi des paroles aux implications pour le moins inquiétantes.
02:55 On pourrait également mentionner une bonne partie de la discographie de Taylor Swift
02:59 qui repose sur la dénonciation des mauvais comportements de ses ex envers elle.
03:03 Alors, pourquoi ça inquiète ?
03:05 Scott Barry Kaufman, un autre chercheur, a résumé une étude de 2009
03:10 qui relève que 92% d'un échantillon de 174 morceaux de pop ou de R&B font référence à l'amour ou au sexe.
03:19 Les relations d'un soir et la promiscuité sont les deux thèmes qui reviennent le plus souvent.
03:24 Dans un article universitaire passionnant et disponible gratuitement,
03:28 Dave Miranda revient sur le lien et le rôle de la musique dans le développement de l'adolescent.
03:33 Il reprend plusieurs études qui pointent du doigt les effets parfois positifs
03:37 ou parfois négatifs sur le comportement des jeunes.
03:40 Par exemple, les ados exposés à des musiques relatant régulièrement des débats sexuels
03:45 auraient plus de chances de coucher plus tôt et d'avoir une pratique à risque sur le sujet.
03:50 En ce qui concerne les symptômes dépressifs et antisociaux, c'est par exemple plus difficile à déterminer,
03:54 dans le sens où on a du mal à savoir si c'est parce que les individus ont des prédispositions
03:59 pour ces comportements qu'ils écoutent ces musiques ou l'inverse.
04:01 Tout ça pour dire qu'on peut en effet envisager que des chansons qui feraient l'apologie d'une relation toxique
04:08 et on a vu que le thème des relations et de l'amour était omniprésent,
04:11 pourraient participer à leur normalisation, notamment auprès d'un jeune public.
04:16 Je voulais donc commencer par un artiste issu du rap et un homme
04:20 pour montrer que ce phénomène ne concerne pas que les popstars féminines.
04:23 J'aurais pu choisir Nekfeu, dont les morceaux Galeté, Risi Blamour ou encore Elle Pleut sont intéressants de ce point de vue,
04:29 mais aucune d'entre elles n'a vraiment de clip.
04:31 Pareil pour Damso, dont le morceau Amnésie, où il raconte avoir poussé au suicide une ancienne petite amie,
04:37 est vraiment glaçant.
04:38 Le rappeur affirme d'ailleurs lui-même regretter d'avoir publié ce morceau qu'il a retiré des plateformes de streaming.
04:44 Régulièrement sur Twitter, le débat à son sujet revient, car s'il refuse de la chanter en concert,
04:49 il continue de la diffuser, car ses fans lui réclament et la chantent en chœur à chaque fois.
04:54 Donc l'homme pâle est le seul des trois à avoir vraiment clippé ses morceaux sur le sujet.
04:59 A la base, je voulais juste me concentrer sur son tube Trop Beaux,
05:02 mais en penchant dessus, j'ai remarqué énormément de liens avec les morceaux Yeu Diz,
05:06 qui datent de son album précédent Flip, et Décrescendo, de son album suivant Mauvais Ordre.
05:11 J'ai donc une petite théorie à prendre avec de grosses pincettes.
05:14 Pour moi, les trois morceaux et les clips qui les accompagnent peuvent se lire comme l'histoire d'une seule et même relation toxique.
05:21 Dans Yeu Diz, on assiste à la rencontre entre Antoine et la femme qu'il aime.
05:26 Dès le début, il prévient, il sait très bien comment ça va finir.
05:30 Mal.
05:31 Il le confirme un peu plus loin, en répétant qu'il a l'habitude de briser les cœurs.
05:36 On sait très bien comment ça va finir.
05:38 Enchanté, Antoine, je brise les rêves et les cœurs, mais j'ai un bon fond, promis.
05:42 Et pour une raison simple, sa passion pour son art est pour sa personne.
05:47 L'homme pas l'explique, donc chercher le regard de son être aimé,
05:50 plus par volonté de s'y retrouver, de se sentir désiré, que par un réel attachement à la personne.
05:56 Mais surtout, il souligne à quel point son quotidien d'artiste empiète sur la relation,
06:01 à tel point qu'il est devenu insensible aux problèmes de son couple, absorbé par son art.
06:05 Il conclut sur le probable départ de la fille qu'il vient de rencontrer.
06:09 Trop beau va alors venir acter la rupture.
06:24 Dans le morceau, il fait référence au titre Bécane, mais aussi à Zyudise,
06:28 lorsqu'il dit que le regard de la femme qu'il aime le traverse à la manière d'un thermomètre culinaire.
06:33 Le regard qu'il cherchait tant le fait désormais souffrir.
06:36 Dans le morceau précédent, il affirme aussi avoir mis peut-être un peu trop de distance entre eux,
06:41 et en subit les conséquences dans cette chanson.
06:59 C'est à ce moment là que la toxicité de la relation va le plus se faire ressentir,
07:03 avec des phrases telles que "on se déteste tellement qu'on refait l'amour" ou "on se blesserait avec zéro mot".
07:08 On la voit même menacer directement l'homme pâle avec une arme dans le clip.
07:12 Durant toute la vidéo, on voit d'ailleurs les deux amants couler à tour de rôle
07:16 et s'entraîner dans les bas-fonds de l'océan, comme une métaphore de l'enfermement dans cet amour nocif.
07:22 La fin vient illustrer la phrase où le chanteur affirme qu'ils sont dans une voiture en train de foncer vers la mort,
07:28 puisqu'ils découvrent, sur une route dangereuse, que sa ceinture a été sabotée.
07:33 La rupture est actée.
07:34 Vient donc ensuite "Decrescendo", qui est vraiment construite comme une chanson post-rupture.
07:48 Mais au-delà des paroles, ce que je trouve intéressant, c'est que dans le clip, on voit l'homme pâle couler à bord d'une voiture.
07:54 Une métaphore de sa situation, mais aussi une continuité du clip de "Trobo".
07:59 Sauf que cette fois-ci, il est seul, et comme pour éviter d'accepter son destin tragique,
08:04 il trouve un refuge, il ne cesse de chanter.
08:07 La musique, son art, sa passion, qui était à l'origine des mots de son couple,
08:11 se trouve être son seul refuge une fois l'être aimé parti.
08:15 Je ne sais pas si l'homme pâle a vraiment construit ces morceaux comme un triptyque,
08:19 et j'en doute même très fortement, mais je trouvais intéressant de les appréhender sous ce prisme-là
08:23 pour souligner la récurrence de certains codes ou références lors de ses chansons à propos des relations amoureuses.
08:28 A noter que niveau toxicité, il s'est bien calmé,
08:32 puisque dans l'EP "Senior", le morceau "Toi et moi", où il joue le rôle d'un psychopathe, était bien plus hard.
08:37 Et quand on voit le succès de ces morceaux de l'homme pâle,
08:40 qui sont tous les morceaux les plus écoutés de chacun de ses albums,
08:43 on se dit qu'il y a un véritable culte pour ces sons qui décrivent les relations tourmentées des artistes.
08:48 Ce que je trouve intéressant avec les trois morceaux de l'homme pâle qu'on vient de voir,
08:51 c'est que ce sont des morceaux qui n'ont pas du tout fait polémique,
08:54 mais que même dans ces morceaux qui ne font pas polémique, on peut y retrouver de la toxicité.
08:59 Par exemple, on parle beaucoup dernièrement du dernier morceau de "Taiki",
09:02 qui est littéralement une apologie du ***** conjugale.
09:07 Donc là, ce n'est pas le sujet de la vidéo, les agressions sexuelles, même si on pourrait en parler,
09:12 mais souvent, ça entre dans une caractéristique de relations toxiques, ce genre de pratiques.
09:17 Mais ce que je trouve intéressant, c'est que même dans ces morceaux qui, pour moi,
09:21 ne sont pas forcément problématiques, ne posent pas forcément problème au premier abord,
09:25 en fouillant un peu, en grattant un peu à la surface, on peut y voir la narration d'une relation
09:31 qui est loin d'être une relation qui est saine, mais donc voilà,
09:34 parfois, ce n'est pas aussi évident qu'on pourrait le croire.
09:36 Et encore plus quand cette relation fait la une des journo-people,
09:41 comme pour Britney Spears et Justin Timberlake.
09:43 Pour rappel, les deux artistes s'étaient rencontrés très jeunes, vers l'âge de 12 ans,
09:47 pendant qu'ils tournaient dans le Mickey Mouse Club.
09:49 En 1999, alors que leur carrière commence à décoller, ils sortent officiellement ensemble,
09:54 puis en 2002, on apprend qu'ils ne sont plus ensemble, après plusieurs semaines de rumeurs.
09:58 Et, comme par hasard, à ce moment-là, sort le clip qui fera entrer Justin Timberlake
10:03 dans une autre dimension, "Cry Me a River".
10:06 On assiste aux lamentations du chanteur, qui aurait appris à avoir été trompé.
10:11 On pourrait se dire qu'il s'agit simplement d'une coïncidence,
10:14 les paroles étant assez peu intéressantes et très simples.
10:18 Sauf qu'en regardant le clip, il est impossible de ne pas y voir une allusion directe
10:23 pour une accusation de tromperie envers Britney Spears.
10:25 Justin Timberlake est toujours resté très vague sur le sujet.
10:29 Mais, évidemment, l'histoire ne s'arrête pas là.
10:31 En 2003, c'est au tour de Britney Spears de relater ce qui pourrait être leur relation avec le hit "Toxic".
10:38 Et là, bien plus que le simple thème de la tromperie abordé par le chanteur,
10:42 on y trouve, comme son nom l'indique, tous les ingrédients d'une relation bien toxique.
10:46 Dès le premier couplet, Britney Spears appuie sur la dangerosité de l'homme dont elle tombe amoureuse,
10:52 et pire, elle affirme que c'est ceux-là qu'elle adore chez lui.
10:55 Elle semble même filer une métaphore entre sa relation et une drogue dont elle serait tombée addicte,
11:02 tout en connaissant pourtant les effets néfastes sur elle.
11:05 Et autant "Cry me a river" dépeignait l'adultère comme une souffrance par sa mélodie, ou encore les paroles,
11:11 autant, pour Britney Spears, il est compliqué de ne pas y voir une forme de romantisation, voire même d'érotisation.
11:18 Le clip va venir appuyer ça en étant extrêmement subjectif,
11:21 avec une forme de femme-objet en la personne de Britney Spears,
11:24 qui va clairement faire l'apologie de cette toxicité qui semble l'attirer.
11:29 *Musique*
11:37 Par contre, en 2004, l'année suivante, elle sort le titre "Everytime".
11:41 Elle a été écrite par Annette Armani, une ancienne choriste de Justin Timberlake,
11:46 qui a reconnu plus tard en interview que c'était prévu pour être une réponse directe à "Cry me a river".
11:53 Et cette fois, on est loin du stress et des paillettes,
11:56 la mélodie est lourde et le clip va même jusqu'à relater la mort fictive de la chanteuse prise dans un couple qui détruit sa vie.
12:03 On voit alors que ces relations, dont on a déjà vu qu'elles venaient capter une attention médiatique et du public très forte,
12:10 peuvent être mises en scène de différentes manières alors qu'on parle du même couple.
12:14 Mais surtout, qu'au début des années 2000, ce genre d'étalage dans les bacs de tromperie, de comportement violent ou possessif,
12:21 était quasiment monnaie courante.
12:22 Cependant, les morceaux visant spécifiquement des anciens amants n'ont pas disparu.
12:26 Sur les réseaux sociaux, on voit régulièrement fleurir des théories selon lesquelles Olivia Rodrigo et Joshua Bassett,
12:32 et également Sabrina Carpenter, ex-compagnons de vie, et tous les trois chanteurs s'enverraient des petites piques à travers leurs morceaux.
12:40 Et avec cet exemple de Britney Spears et Justin Timberlake,
12:43 ça montre pour moi la problématique même quasi principale de ces couples toxiques dans la musique.
12:49 C'est que très souvent, ils sont le fruit d'une représentation artistique et imagée,
12:54 mais parfois cette représentation, elle va dépasser la limite du simple cadre artistique,
12:59 et elle va devenir un événement peephole, "je suis pour qu'on s'en débarrasse",
13:04 et ça c'est une problématique qui est assez spécifique aux couples toxiques dans la musique.
13:08 On a beaucoup moins ça pour la représentation des couples toxiques au cinéma,
13:11 et cet exemple le met parfaitement en évidence.
13:14 Mais dernièrement, il est impossible de parler de représentation des couples toxiques dans la musique
13:18 sans parler de Miley Cyrus et Shakira.
13:21 Miley, qui était en pause musicale depuis plusieurs années,
13:25 est revenue en début d'année avec ce qui s'est rapidement imposé comme l'un de ses plus gros tubes, Flowers.
13:30 Et le son est très clairement une attaque envers Liam Hemsworth,
13:34 avec qui elle était mariée avant une séparation pour le moins douloureuse.
13:38 On reconnaît alors immédiatement l'air et surtout les paroles de "When I Was Your Man",
13:43 morceau de Bruno Mars que son ex lui avait dédié.
13:46 *Musique*
14:00 Ce n'est d'ailleurs sûrement pas un hasard si elle a décidé d'attendre l'anniversaire de Liam pour dévoiler Flowers.
14:06 Certains vont même plus loin en décrétant qu'on peut la voir faire un mouvement de danse
14:10 qui aurait eu l'habitude de gêner l'acteur sur les tapis rouges,
14:13 voire même qu'elle porterait un de ses costumes dans le clip.
14:16 Miley mentionne également une maison qui aurait brûlé,
14:19 qui peut s'interpréter comme la métaphore de leur relation qui aurait volé en fumée,
14:23 ou alors au sens tout à fait littéral de leur ancienne maison en Californie
14:27 qui a effectivement pris feu lors d'importants incendies.
14:30 Mais au-delà des petits clins d'œil, ce qui est intéressant ici c'est la posture de Miley,
14:34 jamais larmoyante ou nostalgique.
14:36 D'ailleurs, elle joue avec cette attente,
14:38 avec un début de musique assez doux et timide,
14:41 avant un refrain entraînant, dansant et à contre-pied de ce qu'on aurait pu attendre.
14:46 Cette position assez offensive et girl power se retrouve aussi au même moment chez Shakira,
14:51 qui s'est séparée du footballeur Gérard Piqué il y a quelques temps.
14:54 Dans son dernier morceau, elle lâche des tacles au glissé à peine dissimulés aux défenseurs du FC Barcelone,
15:00 et en profite pour affirmer qu'elle n'a pas besoin de lui et qu'elle est la meilleure version d'elle-même désormais.
15:04 Avec Miley Cyrus et Shakira, on a donc ici affaire à des "revenge songs",
15:09 donc des sons un peu de revanche.
15:12 Si vous voulez le meilleur exemple dans tout ça, c'est très souvent Taylor Swift,
15:15 qui est un genre qui est très particulier et qui aujourd'hui est un petit peu dénoncé.
15:20 Un peu plus tard dans la vidéo, je vous parlerai d'une étude qui a été réalisée par Natasha Mulville,
15:25 où elle explique qu'en fait l'empowerment féminin qui est vendu par ces morceaux de "revenge songs",
15:31 bah c'est pas forcément une bonne chose.
15:34 Dans le sens où quand on voit la chanson "Flowers" de Miley Cyrus, on se dit "Waouh, c'est bien,
15:38 ça montre que les femmes elles sont puissantes et elles peuvent se sortir des relations toxiques",
15:41 et oui, et c'est cool,
15:44 mais elle, elle met en garde contre le fait que souvent derrière, il y a une revendication de prise de pouvoir,
15:49 et d'affirmation de pouvoir, et un renversement simplement de la situation de pouvoir,
15:54 qui est pas forcément très saine non plus.
15:56 Bref, je vous apprends rien en vous disant que les ruptures et disputes de couple
15:59 permettent de nourrir l'univers musical de nos artistes préférés.
16:03 Ce qui pose plus question, c'est où est la limite entre un artiste qui va simplement relater ses problèmes de couple,
16:08 et la mise en scène d'une relation purement toxique.
16:10 Natasha Mulville a réalisé une étude extrêmement approfondie sur le sujet des relations toxiques dans la musique pop il y a deux ans.
16:18 Il en ressort notamment plusieurs thèmes récurrents, et je pense important de partager avec vous,
16:23 car ils doivent nous alerter.
16:24 L'association constante du plaisir et de la souffrance,
16:27 le fait d'ignorer les conseils de ses proches,
16:30 la tentative constante de réaffirmer son pouvoir,
16:33 le cycle de la violence,
16:34 ou encore la compétition pour le contrôle.
16:36 Tous ces thèmes entrent le plus souvent en écho,
16:39 avec une représentation malsaine d'une situation amoureuse.
16:42 Après, on l'a vu avec différents exemples,
16:44 c'est toujours difficile à déterminer, car ça prête énormément à l'interprétation de chacun.
16:48 Neil Lester a d'ailleurs écrit un article sur le sujet,
16:51 nommé "Boys know what girls want, messages in popular music",
16:56 dans lequel il souligne l'importance de prendre le temps d'analyser les lyrics problématiques
17:02 pour en comprendre et en atténuer les effets.
17:04 Comme on l'a vu en introduction,
17:06 la musique que l'on écoute peut véritablement avoir une influence sur notre comportement.
17:10 Le fait d'être trop impliqué et de prendre trop au pied de la lettre certaines paroles ou chansons
17:14 peuvent nous pousser à projeter une image romantisée par l'art musical
17:18 de comportement véritablement malsain.
17:21 Surtout que les chanteurs et chanteuses, à l'image de beaucoup d'artistes,
17:24 vont avoir tendance à utiliser, comme je l'ai relevé, des métaphores et surtout des hyperboles,
17:28 pour permettre d'ajouter de l'enjeu et d'impliquer le public dans l'oeuvre dont il est question.
17:32 C'est pour cette raison que l'homme pâle l'illustre
17:35 par ce qui est quasiment une tentative d'homicide, ou Britney par un suicide.
17:39 Mais surtout, tout cela va s'inscrire, comme d'habitude,
17:43 dans un système médiatique qui va alimenter ce phénomène.
17:46 Il suffit de voir le nombre d'articles sur le dernier morceau de Miley Cyrus
17:50 ou de Shakira par rapport au précédent.
17:52 Et même au-delà du côté gossip et drama qui alimente la presse
17:55 et va donner une dimension feuille tenante à ces chansons et attirer un public large,
17:59 un peu de la même manière que le procès entre Johnny Depp et Humber Heard,
18:03 c'est parfois les auditeurs eux-mêmes qui vont y participer activement.
18:06 En plus d'écouter particulièrement les chansons tristes et de ruptures,
18:10 il n'est pas rare de voir certains se réjouir des ruptures de certains de leurs artistes préférés.
18:15 C'était le cas avec The Weeknd et Bella Hadid par exemple.
18:18 Comme si finalement, la souffrance dans sa relation ou son amour
18:23 était un mal nécessaire à la création.
18:26 Ça va rejoindre alors tout un historique de l'imaginaire
18:29 autour des artistes comme des écorchés vifs, aux sentiments tumultueux.
18:33 Je veux dire, Marcel Proust, dans son ouvrage "La Recherche",
18:36 il expliquait que selon lui, on devait tous les chefs-d'œuvre
18:39 justement à des artistes dérangés, anxieux, nerveux,
18:43 qui étaient dans cet état parce qu'ils étaient constamment dans leur art.
18:49 On l'a vu avec L'Homme Pâle, qui explique quasiment les problèmes de sa relation
18:53 par le fait d'être obnubulé par la musique.
18:55 Je pense que ça va pousser les artistes à pousser les curseurs de cette relation,
19:00 à entretenir cet imaginaire de l'artiste dépressif, écorché vif,
19:04 incapable d'avoir une relation saine.
19:06 Parce que qu'est-ce qu'un artiste qui viendrait juste nous dire qu'il a une relation saine ?
19:10 Un des très bons exemples aussi, c'est Orelsan,
19:12 qui parfois met en avant sa relation comme étant idyllique,
19:16 dans "Paradis" ou encore dans "Athéna",
19:19 mais qui de l'autre côté va faire des sons comme "Point de rupture",
19:22 "Bébé bois" ou encore "Bonne meuf",
19:24 qui sont quand même très loin de montrer une relation parfaitement stable et idyllique.
19:30 Et je trouve que ça montre bien cette absence d'entre deux,
19:33 et qui est tout à fait normale,
19:34 parce que l'artiste va être là pour essayer de nous faire ressentir des émotions,
19:37 pour essayer de nous faire rentrer en empathie avec ce qu'il nous raconte,
19:41 d'essayer de nous faire vibrer.
19:43 Et pour ça, si jamais vous racontez simplement que votre quotidien se passe bien
19:46 avec la personne que vous aimez,
19:48 il y a peu de chances d'en faire un chef d'œuvre.
19:51 Donc il y a ce double biais,
19:52 à la fois de l'hyperbole qui va permettre de transmettre des émotions plus fortes,
19:57 et à la fois la construction de cette figure de l'artiste écorché vif.
20:01 C'est un tout, mais ce qui est intéressant,
20:02 c'est de comprendre pourquoi, quels mécanismes sont à l'œuvre.
20:05 Je pense avoir apporté des réponses,
20:07 et surtout comment les identifier,
20:08 et comment réussir à s'en détacher un petit peu.
20:10 Pour conclure, je voulais alors simplement profiter de la période de Saint Valentin,
20:15 pour réaffirmer la nécessité de constamment questionner
20:18 les représentations qui nous sont offertes du couple,
20:21 voire même de l'amour, y compris chez des artistes que l'on apprécie.
20:24 Car le meilleur moyen de s'en protéger,
20:26 est sûrement dans un premier temps, de déconstruire ces symboles toxiques.
20:30 Hey, vous pouvez regarder cette vidéo sur les rêves de La La Land.
20:34 Vous pouvez cliquer ici pour la voir.
20:36 A la prochaine !

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