L’ancien Premier ministre, Lionel Jospin, était l’invité de Benjamin Duhamel dans C’est pas tous les jours dimanche, sur BFMTV.
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00:00Vous redoutez cette victoire, cette accession de Jordan Bardella à Matignon ?
00:06J'espère que les portes resteront closes.
00:09Mais je voudrais dire déjà, pour que ce soit clair, de nommer ou de préciser ce danger.
00:16Pour moi, le Rassemblement National n'est pas un parti fasciste.
00:20Je ne le disais même pas du Front National de Jean-Marie Le Pen.
00:26C'est par contre un parti d'extrême droite, et il sera aisé de le montrer.
00:31Ensuite, je me tourne vers les électeurs qui ont voté pour le Front National.
00:36Et je sais qu'un certain nombre d'entre eux adhèrent aux thèses extrémistes.
00:42On le voit notamment avec les candidats.
00:44Mais pour une bonne partie de ces électeurs, ils ne sont pas ralliés aux idées d'extrême droite.
00:51Ils sont déçus, ils sont en colère.
00:55Ils sont déçus, ils sont en colère.
00:56Mais eux aussi, et même peut-être eux surtout, doivent mesurer ce que représenterait ce basculement hypothétique.
01:07Alors, je sais qu'il y a le thème.
01:09On a tout essayé, mais ça, on ne l'a pas essayé.
01:12Alors là, faisons un rappel.
01:14Depuis un siècle et demi, sous la République, après la chute du Second Empire
01:21et le rétablissement de la République en France,
01:25jamais les Français n'ont porté un parti d'extrême droite au pouvoir.
01:31Il y a eu l'intermède 40-44, le régime dit de révolution nationale,
01:36mais c'était sous l'égide, l'occupation nazie.
01:43Mais sinon, depuis lors, en 150 années de vie républicaine,
01:49jamais les Français n'ont décidé, eux, de porter l'extrême droite au pouvoir
01:55parce qu'ils savent que c'est fondamentalement antagoniste avec des valeurs et des principes de la République.