Le RN souhaite privatiser l’audiovisuel public. Une mesure qui ne passe pas auprès des journalistes de Radio France et France Télévisions, qui l’expriment ces jours-ci face aux membres du parti de Jordan Bardella.
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00:00Privatiser le service public, c'est-à-dire ?
00:02J'espère que vous pourrez retrouver de bonnes conditions de travail et j'en suis sûr, ne vous inquiétez pas, on prendra soin de vous.
00:07Alors, je suis désolé Alexis Joly, mais vous allez me forcir à sortir de ma réserve et après je vous redonnerai la parole.
00:25Alors, il y a une réforme aussi que vous voulez faire et qui nous concerne directement,
00:28vous en avez parlé sur d'autres plateaux, mais c'est la première fois depuis dimanche que vous êtes sur le service public.
00:33Vous voulez privatiser le service public de l'audiovisuel, vous affirmez que certaines émissions...
00:39Non, vous affirmez plutôt qu'il n'y a pas de neutralité.
00:43Votre présence ce matin montre qu'au contraire, il y a une grande diversité des opinions qui s'expriment à l'antenne.
00:48Pourquoi vous voulez faire cela, à part pour des raisons économiques ?
00:51Nous considérons que c'est 3,5 milliards le service public de l'audiovisuel.
00:55On veut donner un peu de liberté, oxygéner un peu le service public.
00:58Il n'y a pas de liberté sur le service public, monsieur Cheneu.
01:00Dans certaines grandes émissions de radio, dans certaines grandes stations de radio, on a quand même le sentiment,
01:05au-delà de la comptabilité du temps de parole, qu'il y a une espèce d'idée générale partagée
01:12qui penche globalement vers la gauche, l'extrême gauche, grosso modo.
01:16Beaucoup d'économistes sur la fraude sociale, la fraude fiscale, l'immigration.
01:19Déjà, c'est à peu près 100 milliards d'euros récupérés.
01:22Et puis surtout, privatiser le service public, notamment.
01:24Je suis désolé pour vous, mais j'espère que vous pourrez retrouver de bonnes conditions de travail,
01:28et j'en suis sûr, ne vous inquiétez pas, on prendra soin de vous.
01:31Je suis désolé Alexis Joly, mais vous allez me forcer à sortir de ma réserve, et après je vous redonnerai la parole.
01:36Privatiser le service public, je suis désolé, je vais sortir un petit peu du rôle du journaliste,
01:40mais j'ai un peu l'impression, sans vouloir vous offenser, que vous crachez dans la soupe que vous êtes en train de boire.
01:44En fait, le service public de l'audiovisuel, c'est exactement lui qui vous donne la parole aujourd'hui,
01:48qui permet de faire vivre cette campagne électorale comme aucun autre média.
01:52C'est le service public de l'audiovisuel qui vous permet de vous adresser à vos électeurs,
01:56et peut-être de vous faire réélire.
01:58Donc ça donne un petit peu une impression assez étrange d'entendre des responsables politiques,
02:01quels qu'ils soient, dire qu'ils vont privatiser le service public.
02:04Un excellent journaliste.
02:06C'est pas la question, c'est pas la question.
02:08J'ai plein d'autres collègues qui font très bien leur travail aussi,
02:10qui ne sont pas à l'antenne, et qui s'inquiètent aujourd'hui effectivement de tout ça.
02:14Parce que le service public de l'audiovisuel, M. Joly, et le service public en général,
02:18s'il vous plaît, et après je vous rends la parole,
02:20le service public en général, vous qui dites vouloir défendre les gens qui n'ont pas ou qui ont peu de patrimoine,
02:26il faut quand même savoir que le service public en général, c'est le patrimoine de ceux qui n'en ont pas.
02:29Et il y a aussi des journalistes qui sont aussi des militants politiques, ce n'est pas votre cas.
02:33Ce qui n'est pas le cas sur ce plateau.
02:34Mais ça existe également.
02:35Damien Toumy, vous répondez aux questions de France Bleu Picardie ce matin,
02:38qui appartient au service public de l'audiovisuel, que votre parti compte privatiser.
02:42À qui donc voulez-vous vendre France Bleu Picardie dans les trois ans qui arrivent ?
02:45Bah écoutez, on souhaite garder France Bleu Picardie, donc c'est très bien.
02:48Dans l'idée de cette proposition, c'est de privatiser l'audiovisuel public.
02:55Mais de conserver...
02:56Donc France Bleu Picardie, on en fait partie.
02:58De conserver à la fois RFI France 24 qui reprend la France à l'étranger,
03:03de conserver aussi Arte par exemple, de conserver France Info qui est une chaîne d'information,
03:09de conserver les radios France Bleu qui permettent d'avoir une proximité,
03:13qui sont les radios locales.
03:14Et vous-même, vous l'avez dit au quotidien, vous faites votre travail au quotidien,
03:17vous êtes le plus proche, vous êtes la radio numéro un sur le territoire.
03:20Que deviendrait un média public sous un gouvernement d'extrême droite, Damien Toumy ?
03:23Alors ce ne serait pas un gouvernement d'extrême droite,
03:25ce serait un gouvernement de droite d'union nationale.
03:27D'extrême droite.
03:28C'est vos crédits madame ?
03:29C'est le conseil d'état qui a tranché.
03:31Si vous souhaitez.
03:32Mais l'idée de cela...
03:33Quelle garantie sur l'indépendance des médias publics ?
03:35Alors l'idée de cela, justement madame,
03:37c'est que les journalistes aujourd'hui sont libres et resteront libres.