Reconnaissables à leur museau allongé en une courte trompe, ces mammifères considérés comme de véritables fossiles vivants sont menacés d’extinction, principalement à cause des activités humaines. Au Costa Rica et au Nicaragua, des biologistes consacrent toute leur énergie à la survie de l’espèce. Y parviendront-ils ?
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00:00Ils sont ici chez eux.
00:28Ou plutôt, ils devraient l'être.
00:31Ce sont les plus grands mammifères terrestres d'Amérique latine, les tapirs.
00:37Ils peuvent peser jusqu'à 300 kilos et jouent un rôle déterminant pour l'écosystème des forêts.
00:48Malheureusement, ils sont menacés d'extinction.
00:52Et l'homme y est pour beaucoup.
00:58Mais ils ont le soutien de fervents défenseurs.
01:02Épaulés par des biologistes, un vétérinaire tente même une expérience inédite.
01:07Ouvrir les portes de la nature à des tapirs nés en captivité.
01:29Le tapir, qui peuplait autrefois les forêts de tout le continent américain,
01:34ne vit plus que dans quelques régions d'Amérique latine.
01:38Les monocultures et l'élevage ont détruit une partie de son habitat naturel.
01:43Et il est aussi braconné pour sa chair.
01:46Des tapirs de Baird, comme ceux-ci, il n'en reste plus que 5000 à l'état sauvage.
01:53Leur nombre décroît un peu partout, y compris dans la jungle nicaragouaïenne.
01:59Mais un programme de repeuplement qui a vu le jour à Managua,
02:03la capitale, il y a déjà plus de 20 ans, portera peut-être bientôt ses fruits.
02:12Les tapirs de Baird sont devenus les plus nombreux en Amérique latine.
02:17C'est cet homme, Eduardo Sacasa, qui en est l'initiateur.
02:22A 73 ans, il continue de s'occuper de ses tapirs de l'aube à la tombée de la nuit, jour après jour.
02:29Sa station d'élevage abrite actuellement 23 spécimens.
02:36Elle est adorable, celle-là.
02:38Elle est très petite.
02:40Ces animaux sont menacés. Ils sont en train de disparaître.
02:46Mais nous avons foi en notre combat, car nous sommes sûrs que nous faisons là quelque chose de bien pour la terre,
02:54notre mer nourricière et pour les générations à venir.
02:58C'est pour ça que je suis venu ici.
03:01Je suis venu ici pour la nourriture.
03:04Je suis venu ici pour la nourriture.
03:06Notre mer nourricière est pour les générations à venir.
03:11Récemment, de nouvelles naissances ont eu lieu.
03:14Chez les tapirs, la gestation dure 13 mois, et une femelle met généralement un seul petit au monde par portée.
03:37Le nouveau-né a maintenant 3 mois.
03:40Sa robe porte encore les rayures et taches blanches caractéristiques des individus juvéniles.
03:46Eduardo et ses collègues contrôlent régulièrement son état de santé.
04:0140 kilos.
04:03Lâchez-la, ça va aller.
04:0736,8 degrés, c'est bien.
04:11Combien est-ce qu'elle a pris ?
04:152 kilos.
04:18En général, un bébé tapir prend environ une demi-livre par jour.
04:23C'est ce qu'elle a pris.
04:25C'est ce qu'elle a pris.
04:27C'est ce qu'elle a pris.
04:29C'est ce qu'elle a pris.
04:31C'est ce qu'elle a pris.
04:33C'est ce qu'elle a pris.
04:34Elle prend environ une demi-livre par jour à ce stade.
04:39Maximum une livre.
04:44Mais quand ils sont déjà un peu plus gros et qu'ils mangent de la nourriture concentrée comme celle-là,
04:51ils prennent plus de poids.
04:58Allez, Silva.
05:05De l'autre côté de la frontière sud du Nicaragua s'étendent les forêts du Costa Rica.
05:11Là aussi, le nombre de tapirs est en chute libre.
05:14Pour les protéger et aussi pour mieux les connaître,
05:18le biologiste Esteban Brenes Mora a fondé le groupe NYE Conservation.
05:24Il rassemble des chercheurs bien décidés à identifier et analyser les tapirs.
05:29Il rassemble des chercheurs bien décidés à identifier et analyser les problèmes venant de la cohabitation des hommes et des animaux
05:38et à trouver des solutions adéquates.
05:49La jeune équipe bénéficie du soutien financier d'organisations de défense des animaux et de l'Université du Costa Rica.
05:57Afin de pouvoir mieux étudier les tapirs vivants à l'état sauvage, Esteban et ses compagnons ont un projet ambitieux.
06:06Ils veulent équiper un certain nombre de spécimens de colliers dotés d'un système GPS.
06:12L'idée est de suivre les tapirs pendant deux ans.
06:17Avec toutes les données que nous allons recueillir, nous pourrons connaître leurs déplacements et leurs rayons d'action.
06:24Cela nous aidera à comprendre les risques qu'ils courent, par exemple, s'ils s'aventurent trop près des exploitations ou s'ils traversent des routes.
06:34Pour mettre un collier à un tapir, il faut d'abord l'attraper.
06:39Il va donc s'agir de dépister un premier spécimen puis de l'anesthésier, ce qui n'est pas sans risque.
06:46Esteban revoit la marche à suivre avec le vétérinaire Jorge Rojas.
06:53Je vais m'approcher le premier pour tirer la fléchette anesthésiante, d'une distance d'à peu près dix mètres.
07:01Surtout, on suit bien les instructions de Jorge. Si on n'est pas sûr de ce qu'on doit faire, c'est vers lui qu'on se tourne.
07:08Une fois que tu as tiré, il faut compter combien de temps ?
07:11Pour que ça fasse effet, cinq minutes.
07:17Il est urgent de mettre en œuvre le projet de pistage.
07:24Esteban se met en quête d'empreintes avec sa collègue Sofia Pastor Parajelas.
07:31Ils vont souvent ensemble dans les forêts à la recherche d'indices pouvant les éclairer sur les habitudes de leur protéger.
07:54Des empreintes de pattes.
07:57Avant ou arrière ?
07:59Ça, ce sont les pattes avant, et ça, les pattes arrière.
08:07On a repéré une piste qui mène probablement à un site où le tapir trouve de la nourriture, à moins que ce ne soit là où il dort.
08:16Ces pistes relient les lieux importants pour les tapirs, ce sont donc des endroits où ils passent fréquemment.
08:23En Amérique, les habitats des différentes espèces de tapirs s'étendent du sud du Mexique jusque dans le nord de l'Argentine.
08:32Ce sont principalement des forêts tropicales, mais on trouve aussi des tapirs dans les prairies.
08:40On les appelle les jardiniers des forêts. Je ne peux pas imaginer une forêt sans tapirs.
08:45On voit bien qu'en se frayant un passage, ils créent des sentiers qui profitent aux autres animaux, mais aussi aux plantes.
08:50Il y a des espèces végétales qui ont besoin d'ombre, d'autres de lumière.
08:56Et les tapirs, en dynamisant le sous-bois, permettent à ces deux types de plantes de prospérer et assurent ainsi un certain équilibre.
09:05Sans le savoir, les tapirs assument également une autre fonction très importante, la dissémination des graines.
09:12Comme celle d'un arbre appelé ici jicarodanto, l'arbre à tapirs, car ces derniers apprécient leurs fruits en forme de concombre.
09:22L'animal mange le fruit sans détruire ses graines en forme de cœur.
09:27Lorsqu'elles sont expulsées dans les excréments, elles se trouvent dans un substrat fertile qui leur permet de pousser rapidement.
09:36Chaque petit tas de fumier est donc la promesse de nouveaux plants.
09:43Des études révèlent que la capacité des forêts tropicales à stocker le carbone diminue à mesure que s'amenuisent les populations d'herbivores.
09:52C'est pourquoi nous voulons lutter contre le braconnage et tout ce qui met en péril la survie des tapirs.
10:04Au centre d'élevage dédié au repeuplement des tapirs du Nicaragua,
10:08le vétérinaire Eduardo Sacasa s'occupe maintenant de rosa.
10:13Les tapirs sont des animaux pacifiques, mais ils ont des mâchoires très puissantes et peuvent infliger de terribles morsures s'ils se sentent en danger.
10:23En guise d'orteil, les tapirs ont de gros sabots. Ils se nourrissent exclusivement de plantes.
10:29Leur courte trompe leur sert à attraper la nourriture.
10:32Ils ont un excellent odorat et une ouïe très fine.
10:38Il existe quatre espèces de tapirs dans le monde.
10:42Il y a le tapir achabrak que l'on trouve en Indonésie.
10:47Ensuite, il y a le tapir du Brésil que l'on trouve en Amérique du Sud et qui a un petit toupet ici.
10:54Celui-ci, c'est le tapir de Baird qui vit en Amérique centrale.
10:59Et le dernier, c'est celui qu'on trouve au Pérou, donc en Amérique du Sud toujours.
11:04Le tapir des montagnes.
11:07C'est le plus petit de tous.
11:11Comme il vit sous un climat plus froid, il a le poil très épais.
11:15Tous sont menacés d'extinction dans le monde entier.
11:27Ils font partie de la même famille que les rhinocéros et les chevaux, qui sont donc leurs parents les plus proches.
11:35Le tapir des montagnes.
11:38Ils font partie de la même famille que les rhinocéros et les chevaux, qui sont donc leurs parents les plus proches.
11:46Pourtant, les gens les confondent souvent avec des fourmiliers à cause de leur trompe.
11:51Il arrive aussi qu'on les prenne pour des bébés éléphants.
11:56Je vais leur faire prendre une petite douche.
12:01Rosa, viens, on va te laver un peu.
12:03C'est bon, hein ?
12:07Rosa fait un brin de toilette.
12:11Ces dernières années, Eduardo a réussi à élever un certain nombre de tapirs.
12:16Ce faisant, il a créé une banque de données génétiques.
12:20Mais il s'inquiète beaucoup pour l'avenir des tapirs à l'état sauvage.
12:24Je pense qu'aujourd'hui, il y en a guère plus de 400.
12:31Et sachant qu'on continue à en tuer tous les jours et à vendre leurs petits, 400, ce n'est rien.
12:40On risque de les perdre, de voir l'espèce s'éteindre complètement.
12:44C'est la triste réalité.
12:53Mais Eduardo travaille depuis longtemps sur un projet.
12:57Relâcher dans la nature des tapirs élevés au centre, de façon à renflouer la population.
13:04Le projet s'adapte à la situation.
13:06Eduardo travaille depuis longtemps sur un projet.
13:09Relâcher dans la nature des tapirs élevés au centre, de façon à renflouer la population sauvage.
13:16Jamais encore des tapirs nés en captivité n'ont été libérés.
13:20Il veut tenter l'expérience avec deux individus, un mâle et une femelle.
13:25L'heureuse élue, elle, s'appelle Waiiku.
13:32Un gros travail préparatoire s'impose.
13:34Tout d'abord, il doit trouver un terrain propice où les animaux ont de bonnes chances de survie.
13:45On ne peut pas les libérer n'importe où.
13:48Il faut trouver un endroit adéquat qui réunisse toutes les conditions.
13:52Pour commencer, ils doivent pouvoir subvenir à leurs besoins alimentaires.
13:56Il doit y avoir beaucoup de végétation, de l'humidité, une rivière, beaucoup d'eau.
14:02Et ça doit être un lieu sûr.
14:05Ou plutôt, un lieu où l'on puisse les surveiller.
14:08Peut-être même employer des gardiens pour s'assurer que personne n'aille les tuer ou les capturer pour les vendre.
14:15En liberté, Waiiku devra chercher sa nourriture elle-même.
14:19C'est pourquoi Eduardo commence dès maintenant à ne lui donner que des plantes qu'elle trouvera dans la nature.
14:25L'expérience que le vétérinaire compte mener avec cette femelle et son partenaire portera-t-elle ses fruits ?
14:33Au Costa Rica, Esteban et ses collègues passent à l'action.
14:39Ce soir, ils veulent débusquer un premier tapir pour l'équiper d'un collier GPS.
14:44L'opération est difficile mais elle en vaut la peine car elle permettra aux chercheurs de recueillir de précieuses informations.
14:56Les recherches commencent.
14:59Pour se donner plus de chance, le groupe se divise.
15:03On a repéré de belles empreintes qui datent d'hier ou de ce matin.
15:13Le groupe s'enfonce plus avant dans la forêt en se méfiant des serpents et notamment du très venimeux terciopélo.
15:22Il est prêt à attaquer.
15:33Tapir en vue.
15:37Il est là.
15:38Il est là.
15:59L'animal repéré est une femelle accompagnée de son petit.
16:04Faut-il laisser tomber cette piste ?
16:09L'équipe décide de rester.
16:12Mais pour ne pas affoler le petit, il s'agira d'anesthésier sa mère lorsqu'il ne sera pas trop près d'elle.
16:19Jorge, le vétérinaire, s'approche et attend le bon moment.
16:28Ça va être bon, je prépare une fléchette.
16:33La première fléchette anesthésiante a été la bonne.
16:35L'animal est endormi.
16:39À présent, il faut agir vite.
16:50D'abord, on prélève un peu de sang et de tissu à l'animal pour en savoir plus sur son état de santé.
16:57Puis, on lui passe le collier GPS.
17:00Tout a fonctionné comme prévu.
17:03Vingt minutes après l'avoir endormi, on administre au tapir un stimulant d'hydratation.
17:10C'est un produit qui permet de faire en sorte que l'animal puisse se déplacer.
17:15C'est un produit très utile.
17:17On l'applique à la tête.
17:19On l'applique à la tête.
17:21On l'applique à la tête.
17:23On l'applique à la tête.
17:25On l'applique à la tête.
17:26Après l'avoir endormi, on administre au tapir un stimulant qui accélère son réveil.
17:37Ce qu'on a fait aujourd'hui, ce n'est pas évident.
17:40Et ce n'est que le début.
17:43Nous avons devant nous deux ans de pistage.
17:46Deux ans à le suivre à la trace.
17:51Deux ans d'analyse de données, de politique de conservation.
17:54Bref, il y a encore beaucoup à faire.
18:03Le lendemain matin, la petite équipe reçoit les premières données de localisation
18:08qui lui permettent d'aller constater que la maman tapir et son petit se sont bien remis de leur frayeur nocturne.
18:15Le collier transmet parfaitement le positionnement des animaux.
18:19Dans le nord du Nicaragua aussi, c'est une journée spéciale pour les défenseurs des tapirs.
18:25Eduardo s'apprête à lâcher ses deux premiers spécimens dans la nature.
18:29Et plus précisément dans une forêt d'où leurs congénères ont disparu depuis un siècle.
18:40Waikou, la femelle, s'est bien développée.
18:42Elle vit depuis quelque temps dans un enclos où elle a pu commencer le processus d'adaptation à la vie sauvage.
18:48Eduardo vient la bichonner une dernière fois.
18:52On voit bien qu'elle est en parfaite santé.
18:55Son pelage ne présente aucune anomalie.
18:59Rien ne donne à penser qu'elle ait une quelconque allergie.
19:02Bref, elle est en pleine forme.
19:07Goliath, le mâle, est un animal qui n'existe pas.
19:10Goliath, le mâle, est prêt à conquérir la forêt, lui aussi.
19:15Eduardo espère que Waikou et lui se reproduiront
19:20et que progressivement le territoire se repeuplera de tapirs.
19:32Ce sont les dernières caresses que je fais à Waikou.
19:36J'en profite parce que c'est le dernier jour.
19:40Je l'ai vue naître et grandir, alors je vais avoir du mal à l'oublier.
19:49Mais c'est notre travail.
19:52Si je me sépare d'elle, c'est par amour, pour assurer la survie de l'espèce.
20:01Le projet d'Eduardo est ambitieux.
20:03Mais si ça marche, il se pourrait qu'une population de tapirs
20:07s'établisse durablement dans cette zone.
20:23La côte Caraïbe du Costa Rica.
20:26Dans les forêts qui bordent le littoral, il n'y a plus aucun tapir.
20:29Ils occupaient pourtant une place importante dans la culture traditionnelle
20:33de la communauté indigène locale, les Bribris.
20:42Comme beaucoup de jeunes Bribris,
20:45Signa Villanueva Morales accomplit un service volontaire en tant que garde nature.
20:51Grâce à sa grand-mère, les légendes de son peuple n'ont pas de secret pour elle,
20:55y compris celles qui entourent les tapirs.
21:03Notre dieu s'appelle Sibu.
21:06Quand Sibu est venu sur Terre, notre planète n'était faite que de pierres.
21:11Il n'y avait pas de terre pour faire pousser de quoi se nourrir.
21:15Sibu se promenait avec une chauve-souris.
21:18La légende veut que partout où la chauve-souris déposait ses étoiles,
21:22les sols devenaient fertiles.
21:25Quand Sibu a demandé à l'animal ce qu'il avait mangé,
21:29il a répondu avoir mordu une petite fille handicapée et but son sang.
21:33Le dieu est allé rendre visite à la famille de la fillette
21:37et a sacrifié l'enfant pour offrir à toute la planète des sols fertiles.
21:42Il a ensuite consolé la famille éplorée en lui racontant
21:46que la fillette, qui n'aurait jamais pu marcher,
21:48pouvait désormais parcourir la Terre entière.
21:52Pour honorer l'enfant et commémorer son sacrifice au profit de la fertilité,
21:57Sibu a créé un animal, le tapir.
22:08Cette légende bribri montre que le rôle crucial des tapirs dans l'écosystème
22:13a été de protéger l'environnement.
22:15La disparition progressive de l'espèce n'en est que plus tragique.
22:19Pour éviter que d'autres spécimens ne se voient privés de leur habitat,
22:23les gardes-natures bribri effectuent des rondes quotidiennes.
22:28Leur territoire s'étend sur un peu plus de 90 km².
22:38En tant que gardes-natures, nous avons un rôle très important
22:43En tant que gardes-natures,
22:46notre mission est de veiller sur nos ressources,
22:49nos montagnes, notre environnement.
22:54Nous sillonnons la forêt pour dissuader les gens
22:57d'abattre des arbres ou de braconner.
23:13Le climat de la côte caraïbe est caractérisé par des averses fréquentes et abondantes,
23:18donc pas question pour les gardes d'interrompre leurs rondes à la moindre pluie.
23:23Au contraire, leur présence est d'autant plus importante lorsqu'il pleut,
23:27car de nombreux bûcherons clandestins viennent justement
23:30quand la pluie battante étouffe le vacarme des tronçonneuses.
23:34Quand on entend une tronçonneuse,
23:37on s'approche discrètement du lieu d'où vient le bruit,
23:40et en chemin, on contacte nos collègues de l'association et la police.
23:55On court de gros risques,
23:57parce qu'il arrive qu'on fasse de très mauvaises rencontres,
24:00avec des gens violents.
24:03Mais tant pis, on considère que notre action est importante,
24:06parce que la nature est comme notre mère à tous.
24:15Les gardes découvrent une clairière,
24:18un espace de forêt qui a été défendu par des gardes.
24:21Les gardes s'intéressent à la nature,
24:23et les gardes découvrent une clairière,
24:26un espace de forêt qui a été défriché il y a longtemps
24:29pour y faire des plantations de bananes et de cacaoyers.
24:32Ils arrivent hélas trop tard et en éprouvent une profonde déception.
24:37Mais dans l'ensemble, les patrouilles s'avèrent tout de même payantes.
24:41Le déboisement semble bien diminué.
24:53Nous voulons mettre en place un dialogue avec la population locale,
24:59pour lui faire prendre conscience de ce qui se passe,
25:03des conséquences sur la nature et de la nécessité de reforester.
25:10Tous ces arbres qui ont été abattus
25:13faisaient partie intégrante de l'habitat de certains animaux.
25:16Alors pour que ces animaux reviennent, il faut replanter.
25:24Estémane se rend aujourd'hui dans une ferme
25:27où un tapir aurait été aperçu.
25:30Ici, on cultive des mandarines et des citrons verts.
25:33Les tapirs dédaignent ces fruits acides
25:36et ne mettent donc pas les récoltes en péril.
25:39C'est pourquoi les fermiers sont d'accord
25:42pour laisser la nature reprendre ses droits
25:45dans certaines zones de leur domaine.
25:48Les petits tapirs sont donc les premières personnes
25:50à récolter dans certaines zones de leur domaine.
25:53Les petits espaces boisés ainsi préservés
25:56peuvent servir de dortoirs aux tapirs,
25:59ou de lieux de repos, ou de transit.
26:02Si Estébane y trouvait vraiment un animal
26:05en train de profiter de ce nouveau arbre de paix,
26:08ce serait une belle victoire.
26:11De petites décisions, de petites actions
26:14peuvent entraîner de grands changements
26:17et avoir un impact important.
26:20Ces recherches le conduisent
26:23dans une zone fraîchement reboisée,
26:26où bambous et jeunes pousses
26:29s'élèvent parmi les mandariniers.
26:40Bientôt, Estébane aperçoit le fameux tapir
26:43qu'on lui a signalé.
26:46C'est une femelle qui semble se reposer
26:48à deux pas de la ferme.
27:05Ce qui se passe ici me redonne de l'espoir.
27:09C'est un cas exceptionnel.
27:13Et ça veut dire que si on s'en donne la peine,
27:15en prenant les mesures adéquates,
27:18on peut y arriver.
27:32Quand on dit qu'il faut protéger les tapirs,
27:35souvent ça donne l'impression
27:38qu'on le fait pour leur rendre service.
27:41Alors récemment,
27:43lors d'une réunion,
27:46j'ai projeté une diapositive qui pose la question.
27:49Depuis combien de temps les tapirs nous rendent service à nous ?
27:53Des millions d'années.
27:56C'est vrai qu'aujourd'hui, ils ont besoin de nous,
27:59mais ce qu'on oublie, c'est que nous aussi on a besoin d'eux.
28:05Le travail d'Estébane et de son équipe
28:08porte ses premiers fruits,
28:10et selon Nae Conservation,
28:13une meilleure cohabitation entre les hommes et les tapirs
28:16paraît possible au Costa Rica.
28:21Dans le nord du Nicaragua aussi,
28:24le vétérinaire Eduardo Sacasa et ses assistants
28:27sont à l'aube d'une grande première.
28:30Après de longs mois de préparation,
28:33ils s'apprêtent à libérer leurs deux premiers tapirs
28:36dans un endroit choisi par Eduardo,
28:38une ferme.
28:41Il ne reste plus qu'à les équiper d'un collier GPS.
28:44Le dispositif pèse un kilo
28:47et sera peut-être un peu inconfortable au début,
28:50mais il ne les handicapera pas dans la nature.
28:53Voyons voir si j'arrive à le mettre.
28:58Tu me le tiens une seconde ?
29:01Ça va, Huayku ?
29:04Marche un peu pour voir.
29:08Calme-toi.
29:16Goliath fait la tête
29:19parce que le collier le gêne.
29:22Quand on le fera sortir,
29:25il ne va plus se déplacer.
29:27Quand on le fera sortir,
29:30il faudra être prêt à décramper
29:33parce qu'un tapir, ça peut changer rapidement d'humeur.
29:36Et une morsure de tapir en colère,
29:39ça peut être fatal.
29:42Depuis leur naissance il y a quatre ans,
29:45Huayku et Goliath ont toujours vécu en captivité.
29:48À présent s'ouvre devant eux la porte vers la liberté.
29:53On va voir comment ils réagissent.
29:56C'est émouvant,
29:59mais j'espère qu'on aura bientôt de quoi se réjouir.
30:09Allez-y les enfants, vous êtes libres.
30:25C'est un rêve.
30:48S'ils se reproduisent,
30:51alors ça voudra dire que notre programme de repeuplement
30:53est naturel.
30:59Ce serait un rêve devenu réalité.
31:04Je ne sais pas si je serai encore là pour le voir,
31:07parce que ça va prendre du temps.
31:10Mais ce serait la plus belle des récompenses.
31:14Je suis sûr que ça va marcher.
31:17Repeupler est une chose.
31:20Permettre à ces nouvelles populations de survivre,
31:23en est une autre.
31:26Pour cela nous devons réapprendre à respecter leur habitat.
31:29En sommes-nous capables ?
31:46Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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