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Le député RN sortant de la Somme, candidat à sa réélection lors des législatives anticipées le 30 juin et le 7 juillet, est notre invité à 8h20. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-du-we-du-samedi-15-juin-2024-2502420

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00:00Grand entretien ce matin avec Marion Lourdes. Nous recevons un député sortant du Rassemblement National.
00:06Il est candidat à sa réélection dans la quatrième circonscription de la Somme, conseiller régional de la Somme.
00:14Également, vos questions, vos réactions, chers auditeurs, au 01 45 24 7000 ou sur l'application France Inter.
00:22Bonjour Jean-Philippe Tanguy.
00:23Bonjour monsieur, bonjour madame.
00:25Et bienvenue, vous avez le rôle dans votre parti d'être celui qui est en charge des questions économiques,
00:33notamment budgétaires, éventuellement on vous prête même l'ambition ou le destin peut-être,
00:39qui sait, de devenir ministre de l'économie d'un prochain gouvernement, Rassemblement National.
00:44Mais laissons de côté la politique fiction, parlons de ce qui est aujourd'hui au cœur de la campagne,
00:51à savoir un vide et une forme d'absence.
00:54Vous n'avez toujours pas de programme à quelques jours maintenant du premier tour ?
00:58Mais si, vous savez, notre programme, c'est celui de Marine Le Pen à la présidentielle.
01:04Le 2022 ?
01:05Oui, et celui que Jordan a présenté pour les enjeux européens, il y a quelques semaines,
01:10et qui a été mis très en avant et avec une très belle victoire, il faut quand même le rappeler,
01:14parce qu'on a l'impression que cette victoire aujourd'hui parait bien loin avec tous les événements, par les Français.
01:20Et ce programme, il va évidemment être adapté à la cohabitation, mais les Français le savent, la cohabitation,
01:27ils l'ont connue en 1997 avec Lionel Jospin et Jacques Chirac, vous n'avez pas tous les pouvoirs,
01:32vous n'avez pas notamment le monopole...
01:34On va y venir, à la question politique, mais sur la question des programmes,
01:38puisque la question est fondamentale dans la mesure où ce sera au cœur de la prochaine législature,
01:44et en l'occurrence, votre parti, depuis que le président de la République a annoncé la dissolution de l'Assemblée Nationale,
01:51votre parti a formulé plusieurs propositions qui reviennent sur d'autres qui étaient au cœur de la campagne de Marine Le Pen en 2022.
01:58Le report de l'exonération d'impôts pour les moins de 30 ans, l'abrogation de la réforme des retraites qui n'est plus une priorité,
02:04on va y venir, cette question du programme, elle est cruciale, vous comprenez qu'un électeur, par exemple,
02:10pourrait avoir tout simplement envie d'aller sur le site du Rassemblement National et de voir ce que vous proposez.
02:15Mais monsieur, tout cela n'est pas exact, quand vous dites que la réforme des retraites ne sera pas une priorité,
02:20le fait qu'il y ait un calendrier législatif, ne veut pas dire que l'abrogation de la réforme de M. Macron,
02:25et la mise en place des promesses promises par M. Bardella et par Mme Le Pen,
02:29est remise en cause, pas du tout, on va arriver, si les Français nous font confiance,
02:32nous arriverons au pouvoir en juillet, en plein, pendant les vidéos.
02:35C'est le mot même du président de votre parti, Jordan Bardella.
02:39La priorité à l'arrivée du pouvoir, nous allons arriver en plein pendant les JO, il va falloir gérer les JO olympiques,
02:45M. Bardella a indiqué évidemment qu'on maintiendrait notre confiance dans les services de l'État,
02:49il y a ensuite deux urgences que nous pouvons impliquer immédiatement, c'est le pouvoir d'achat avec la baisse de la TVA,
02:55ça tombe de mesures très fortes sur l'immigration et la sécurité, et ensuite le gouvernement doit se mettre en place,
03:00le dialogue avec les partenaires sociaux, les syndicats salariés, les syndicats patronaux, doit se mettre en place,
03:05et nous pourrons abroger la réforme de M. Macron et mettre en place les réformes que nous avons prévues.
03:11Mais aucun gouvernement n'a jamais abrogé une réforme des retraites, et surtout mis d'autres mesures à sa place,
03:17dans une semaine en arrivant, ce ne serait pas sérieux.
03:20Moi je suis extrêmement surpris des doubles attaques dont on fait l'objet, à savoir,
03:25on nous accuse de ne pas être sérieux avec des attaques de mauvaise foi sur le programme,
03:28et en fait on nous reproche le fait qu'on soit trop sérieux sur la mise en place de la réforme des retraites,
03:34qui évidemment demande un temps d'installation, un temps de concertation et un temps de travail.
03:39J'ajoute que la crise dramatique des finances publiques,
03:43sur laquelle j'ai pu à de nombreuses reprises m'exprimer sur votre antenne,
03:48impose un travail d'audit très important, un travail de transparence,
03:51les mots-mêmes de l'ensemble des rapports de la Cour des comptes,
03:55le rapporteur spécial du Sénat qui a fait un rapport, il faut bien dire, un peu dans l'indisférence générale,
04:00il y a deux jours, qui explique que le gouvernement a fait de la rétention d'informations
04:03sur la situation du déficit, impose la transparence que nous ferons aux Français sur les finances publiques.
04:07Parlons-en des finances publiques Jean-Philippe Tanguy, puisque vous nous dites,
04:10notre première mesure, nos premières mesures, elles concernent le pouvoir d'achat,
04:13il y a donc cette baisse de la TVA sur les prix de l'énergie qui descendrait à 5,5%,
04:18la sortie du marché européen de l'énergie pour ce qui concerne l'électricité,
04:22vous avez aussi dans vos cartons une exonération par exemple d'impôt sur le revenu pour les médecins
04:27qui s'installerait dans les déserts médicaux, mais rien que cette baisse de la TVA,
04:31elle est chiffrée à 12 milliards d'euros par vous, alors Bercy dit 16,
04:35avec une dette à 3000 milliards d'euros, où est-ce qu'on va le trouver cet argent ?
04:41Mais nous allons assurer l'équilibre économique de cette réforme,
04:45le bouclier tarifaire de M. Le Maire et de M. Macron, qui n'a pas fonctionné par exemple,
04:49a coûté plus de 60 milliards d'euros et ils n'étaient pas, comment dire,
04:54harcelés au quotidien des questions pour savoir comment ils allaient le financer.
04:58Alors ici on pose la question à tout le monde, M. Tanguay.
05:01Oui, écoutez, il a pu dépenser de l'argent n'importe comment, sans que visiblement ça pose de problème
05:05à ceux d'aux experts qui se réveillent maintenant. Nous ne laisserons pas filer le déficit,
05:09donc nous prenons un certain nombre de mesures, un certain nombre de niches fiscales,
05:13sur un certain nombre de gabegies que j'ai identifiées en commission des finances
05:17et que j'ai dénoncées régulièrement depuis deux ans, mais il y aura un équilibre financier.
05:22Est-ce que vous pouvez être un peu plus précis ? Un certain nombre de niches fiscales,
05:25ça veut dire qu'on va augmenter les impôts ?
05:27Nous allons répartir les impôts différemment.
05:29Vous-même vous dites que nous allons baisser la fiscalité sur la consommation
05:33pour les catégories populaires et moyennes de 14 à 16 milliards d'euros.
05:37Donc nous allons les compenser par d'autres mesures.
05:40Ce ne sera pas donc une baisse ou une hausse d'impôts,
05:43ce sera une répartition différente de l'effort fiscal,
05:46puisque ce qui caractérise le mandat de M. Macron, c'est l'injustice fiscale.
05:49Nous avons à la fois le record d'impôts depuis sept ans
05:53et une très mauvaise répartition de cet effort qui est toujours fait sur les mêmes.
05:56Nous voulons redonner de l'air aux classes moyennes et populaires.
06:00C'est tout l'enjeu de cet effort.
06:02Mais effectivement, elles seront financées.
06:04Il n'y aura pas de fuite en avant sur le déficit public.
06:07J'ajoute que Jordan Bardella annoncera des mesures beaucoup plus précises la semaine prochaine.
06:11Nous sommes en train de finaliser la consolidation de ce plan
06:14avec ces deux étapes, les urgences tout de suite en arrivant
06:17et les réformes que nous mettrons en place à l'automne, à l'hiver et au printemps.
06:21On aurait aimé en savoir plus sur le financement,
06:24mais ça marche aussi pour ce qui est des comptes sociaux.
06:26Parce que Marie-Élise Léon, la patronne de la CFDT qui était là juste avant vous à ce micro,
06:30elle nous a parlé de cette baisse des cotisations
06:33qui permettrait d'augmenter le revenu disponible des salariés
06:36que vous prévoyez et qui fait aussi partie de vos mesures pour l'enachat.
06:39Et là c'est pareil, il y a un trou de la sécurité sociale.
06:42Où trouver l'argent ?
06:43Madame Léon fait semblant de ne pas comprendre cette réforme
06:45ou peut-être ne veut-elle pas la comprendre
06:47puisqu'elle refuse systématiquement de débattre avec nous.
06:50Ce n'est pas une perte de recettes
06:52puisque ce sont des hausses de salaires qui n'existent pas.
06:55Ce que nous proposons, c'est quand une entreprise met un accord cadre
06:58qui permet d'augmenter en une seule fois les salaires de 10%,
07:00alors sur cette hausse de 10%, il n'y aura pas de charges patronales afférentes sur cette hausse.
07:04Et donc cet argent n'ira pas à la sécurité sociale aux retraites ?
07:07Excusez-moi, c'est important parce qu'on entend n'importe quoi sur cette réforme.
07:10Il n'y aura donc pas de baisse des cotisations sociales sur la masse salariale existante.
07:15Et bien au contraire, à partir du moment où vous avez une hausse de 10% des salaires,
07:18vous aurez des retours fiscaux très importants
07:21puisque les gens seront libres de mieux consommer.
07:23Aujourd'hui, ce qui a faussé un certain nombre de prévisions économiques du gouvernement depuis deux ans,
07:27qui explique une partie du déficit caché de la dernière année,
07:32c'est que le taux d'épargne des Français est trop important, y compris des classes moyennes.
07:35Ça veut dire quoi ?
07:36On a trop d'argent.
07:37Non, ils n'ont pas trop d'argent, mais comme les Français ont peur des hausses d'impôts
07:41ou ont peur de l'inflation, ils mettent de côté plus d'argent que nécessaire.
07:45Et donc ça freine la consommation.
07:47Or, vous savez très bien, le rôle de la consommation dans la croissance française
07:50est primordial.
07:51Donc en redonnant confiance aux Français, en leur redonnant de l'air
07:54et en les payant mieux collectivement pour le travail qu'ils assurent,
07:59nous redonnerons de l'air et nous relancerons la croissance française.
08:01C'est le premier pilier du retour de la croissance.
08:04Le deuxième étant de libérer les forces économiques pour produire en France.
08:07La Bourse de Paris a vu tous ses gains depuis janvier s'évaporer cette semaine.
08:13La pire semaine, on le disait tout à l'heure dans notre chronique éco pour le marché actions
08:17depuis mars 2022 et l'invasion de l'Ukraine.
08:19Comment est-ce que vous pouvez rassurer les milieux économiques aujourd'hui ?
08:22Monsieur Macron joue à l'apprenti sorcier avec Monsieur Le Maire
08:24puisqu'il prend des décisions inopinées.
08:27Et non seulement elles sont inopinées pour les marchés,
08:29puisqu'il avait dit le contraire aux Français et aux marchés la semaine d'avant
08:32en disant que jamais il ne céderait à la demande populaire de dissoudre.
08:36Mais ils ne font que faire peur aux marchés
08:38en racontant absolument n'importe quoi sur le programme économique et financier du RN
08:42qui, évidemment, pourrait gagner ces élections.
08:45Ils jouent avec le feu.
08:46Aujourd'hui, tout ce que perdent les épargnants,
08:48tout l'argent qui est mis sur les marchés parce que nous devons emprunter plus cher
08:52puisque le spread, c'est-à-dire l'écart du taux d'intérêt entre la France et l'Allemagne,
08:56s'est malheureusement dégradé.
08:57Tout cet argent est perdu pour les Français
09:00à cause des manipulations de Monsieur Macron et de Monsieur Le Maire
09:03qui mentent matin, midi et soir aux marchés et aux Français,
09:06qui font peur à tout le monde.
09:07Les marchés s'agitent et c'est de l'argent et de l'épargne perdu pour les Français.
09:11C'est très grave parce que je vois que c'est présenté, pas ici,
09:13mais dans un certain nombre de médias,
09:15comme quelque chose de drôle ou peut-être des agitations de campagne.
09:18Non, le comportement notamment de Monsieur Le Maire
09:21qui utilise les moyens de l'État pour faire des expectatives bidons
09:25et pour affoler les marchés a des conséquences concrètes
09:28sur l'épargne des Français et sur les intérêts que vont devoir payer les contribuables.
09:32Ça veut dire que pendant cette période de folie
09:34où le ministre des Finances, au lieu de rassurer les marchés, leur fait peur,
09:37les contribuables vont devoir payer pour cette agitation
09:40et pour cette propagande de campagne.
09:42Et maintenant, avec le programme du Front Populaire
09:44qui vient nourrir cette anxiété, qui vient nourrir cette folie sur les marchés,
09:48ça va coûter malheureusement très cher aux Français pour trois semaines de baratin.
09:51Donc moi j'appelle tout le monde à la mesure, j'appelle tout le monde à la responsabilité.
09:55Quand il y avait des menaces sur la notation française par les agences de notation,
09:59jamais le Rassemblement National n'a mis de bulle sur le feu.
10:02Nous n'avons jamais appelé à la sanction de la France.
10:04Nous n'avons jamais appelé aux sanctions des marchés ou au comportement de Monsieur Le Maire.
10:08Nous avons toujours agi en responsabilité
10:10parce que quand un parti politique d'opposition et encore plus un parti au pouvoir
10:14fait peur aux marchés, il fait payer la facture aux Français.
10:17Et je trouve que c'est dramatique et je voulais le dire ce matin.
10:19Je vous remercie de me poser cette question
10:20parce que ça a des conséquences très concrètes sur les gens.
10:23De nombreuses questions d'auditeurs.
10:25Jean-Philippe Tanguy et notamment celle d'Ahmed.
10:28Le Rassemblement National, pendant la réforme des retraites,
10:30beaucoup d'auditeurs y reviennent.
10:32C'était prononcé contre.
10:34Est-ce qu'aujourd'hui vous pouvez dire que vous allez abroger les retraites à 64 ans
10:37et revenir à 62, oui ou non ?
10:40Qu'on comprenne de manière simple et claire.
10:42La retraite de Monsieur Macron qui a fait porter l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans
10:47sera abrogée.
10:48Le Rassemblement National a toujours dit qu'elle était économiquement non viable.
10:52Pourquoi ?
10:53La réforme Wörth-Fillon de 2008-2010 a été expertisée par l'Adresse et la Cour des comptes.
10:57Cette réforme a des coûts cachés.
10:58Qu'est-ce que c'est ?
10:59C'est intéressant pour ceux qui nous écoutent.
11:01Ça veut dire que quand vous obligez des gens qui ont un travail pénible ou douloureux
11:04à travailler plus longtemps, les corps malheureusement s'abîment et la vie est difficile.
11:09Vous avez des coûts sociaux.
11:10Vous avez une hausse des pensions d'invalidité malheureusement.
11:13Vous avez une hausse des maladies chroniques.
11:15Vous avez une hausse des handicaps liés à l'usure du corps.
11:18Tout cela a des coûts.
11:20Ça coûte 3 milliards pour la réforme Wörth-Fillon.
11:23Ça coûtera selon les experts entre 3 et 5 milliards pour la réforme Wörth-Fillon.
11:293 à 5 milliards pour la réforme Borne.
11:32Ce sont des coûts cachés.
11:33Donc, ce n'est économiquement pas viable.
11:35Les mesures annoncées par Jordan, Bardella et Marine Le Pen seront appliquées.
11:40La seule chose que nous devons faire, c'est concerter avec les acteurs sociaux.
11:43Elles seront appliquées si vous êtes en responsabilité ?
11:45Oui, c'était le sens de votre question, M. Baddou.
11:47C'était dans l'expectative où nous gagnons évidemment.
11:49C'était pour faire une transition vers la prochaine question.
11:52Mais nous devons concerter.
11:54On va sortir de cet anachronisme où les corps intermédiaires ont été écrasés,
11:57où les syndicats ont été écrasés.
11:59Nous ne gouvernerons pas comme M. Macron.
12:01Nous gouvernerons fidèlement aux esprits de la Vème République,
12:04qui, je vous rappelle, est une république sociale.
12:06Et une république sociale, elle est fondée sur la concertation des acteurs sociaux.
12:09Jean-Philippe Tanguy, vous parlez au futur.
12:11Comme s'il n'y avait pas de doute sur la victoire de votre camp et du Rassemblement National.
12:17Vous avez évidemment lu la presse, et notamment le journal Le Monde hier,
12:22avec le Président de la République qui parle de cette dissolution
12:28comme une décision qu'il avait prise depuis plusieurs semaines.
12:32Il dit, je cite, « Je suis ravi, je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes.
12:38Maintenant, on va voir comment ils s'en sortent ».
12:40Est-ce que vous êtes si sûr d'avoir la main ou est-ce que vous n'avez pas l'impression,
12:45en lisant justement ces propos rapportés et la confiance du Président de la République,
12:50d'être finalement tombé dans une sorte de piège électoral ?
12:53Vous connaissez cette phrase qui s'applique parfaitement à M. Macron.
12:56Les événements le dépassent, il feignent d'en être l'auteur.
13:00– Par l'occurrence, c'est lui qui en est l'auteur de la dissolution.
13:03– Non, c'est le peuple français qui a repris son défi.
13:06– Non, c'est lui qui est à l'origine de la dissolution.
13:08– Moi je pense que les hommes politiques, y compris le Président de la République,
13:11doivent servir le peuple, et c'est le peuple qui s'est exprimé.
13:14Et l'avance de Jordan Bardella a été telle que le pays n'était plus gouvernable par M. Macron
13:20qui devait, je vous rappelle, trouver 95 milliards d'euros de réformes et d'économies
13:24pour s'en sortir. Et donc, il a décidé d'obéir au peuple français.
13:29Maintenant, il fait croire que c'est lui qui dirige tout.
13:31Absolument pas, il est évident que M. Macron a dû céder au peuple français.
13:35Maintenant, c'est le peuple français qui, une fois de plus, va décider de son destin.
13:38C'est lui qui va aller voter, c'est lui qui va aller faire son choix.
13:41Et je crois que M. Macron n'avait prévu ni la grande coalition
13:44qui a réussi à rassembler Jordan Bardella et Marine,
13:47de tous ceux qui veulent redresser la France.
13:49M. Dupont-Aignan, M. Ciotti, Mme Marion Maréchal.
13:52Et je pense qu'il n'avait pas non plus vu cette alliance très mal nommée
13:56du Nouveau Front Populaire qui rassemble, il faut bien le dire,
13:58tous les sociopathes violents de l'extrême gauche et les sociotraites socialistes
14:02comme M. Rousseau qui a organisé la réforme des retraites
14:05portant l'âge de 60 à 64 ans.
14:07Ah oui, sociotraites, les socialistes français.
14:09Je pense qu'on peut dire les sociotraites.
14:11D'ailleurs, c'est comme ça que les appelaient, M. Mélenchon,
14:13quand ils étaient au pouvoir.
14:15C'étaient les solféridiens sociotraites.
14:17Non, mais c'était étonnant d'entendre un vocabulaire
14:19qui appartient à l'extrême gauche dans votre bouche, Jean-Philippe.
14:22Je crois que c'est un vocabulaire qui appartenait aussi au général de Gaulle
14:25qui n'avait pas beaucoup d'admiration ou de respect
14:28pour les socialistes de salon qui font de belles promesses aux travailleurs
14:32et quand ils sont au pouvoir, les trahissent.
14:34Une fois plus, M. Rousseau qui va être candidat de ce Front Populaire
14:37alors qu'il a organisé la réforme des retraites
14:39pendant plus d'un an avec Mme Borne,
14:41c'est tout simplement scandaleux.
14:43Vous parliez d'Éric Ciotti à l'instant,
14:45le patron du parti Les Républicains.
14:48Vous avez passé un accord avec lui.
14:51On a vu hier que la justice a tranché,
14:53elle a invalidé en référé l'exclusion d'Éric Ciotti
14:56de la présidence du parti Les Républicains.
14:58Il reste donc à la tête de sa formation.
15:00Mais tout de même, vous avez conscience que votre allié pour l'élection
15:03il est quand même divisé, fracturé ?
15:05Il est divisé entre ceux qui étaient des macronistes cachés
15:09ou qui ont participé à la faillite de la France
15:11et ceux qui veulent redresser notre pays.
15:13Moi, c'est une clarification dont je me félicite
15:15que j'avais moi-même fait en rejoignant
15:17alors que j'étais à debout la France, Mme Le Pen.
15:20C'est qui est-ce qui veut aider à redresser la France ?
15:22Écoutez, moi je suis plutôt content
15:24qu'un certain nombre de gens qui ont malheureusement
15:26une responsabilité dans les difficultés
15:28que traversent nos concitoyens,
15:30que traversent les Françaises et les Français,
15:31aient fait le choix de rester du côté de M. Macron.
15:33Ça clarifie les choses et M. Ciotti a été très courageux.
15:36Et vous avez un accord avec eux sur 70 circonscriptions.
15:39Est-ce que vos programmes sont vraiment conciliables ?
15:41Parce que par exemple, vous, vous voulez annuler
15:43la réforme de l'assurance chômage.
15:45Eux, pas du tout.
15:47Vous voulez un retour à la retraite à 60 ans.
15:49En tout cas, à long terme, ils ne le souhaitent pas.
15:51Il y a vraiment des points communs sur vos programmes
15:53ou c'est uniquement électoraliste ?
15:54Absolument pas. Écoutez, ce n'est pas électoraliste
15:56parce que vu le courage qu'il a fallu à M. Ciotti
15:58dans une circonscription qui était ingagnable
16:01pour le Rassemblement National,
16:03M. Ciotti est très bien implanté.
16:04D'ailleurs, ce n'est pas une attaque qui a été faite
16:06par nos adversaires.
16:08Donc, c'est sur le fond, c'est redresser la France.
16:10Nous avons des points d'accord sur la sécurité et sur l'immigration.
16:12Sur l'immigration, sur la sécurité,
16:14sur le respect des institutions,
16:16sur l'école,
16:17sur un certain nombre de questions de société
16:19comme le respect de la langue française
16:20qui peut paraître anecdotique,
16:21mais pour moi, ça ne l'est pas.
16:22La lutte contre l'écriture inclusive,
16:24c'est la défense de la civilisation française.
16:26Qu'est-ce que vous entendez ?
16:27La défense de la langue française ?
16:28L'écriture inclusive, M. Baddou.
16:30Le fait qu'un certain nombre d'administrations,
16:33de membres de ce que j'appelle du monde académique
16:36résistent à la Constitution française
16:39qui dit qu'il n'y a qu'une seule langue en France
16:40et qu'ils la martyrisent,
16:41qu'ils veulent la changer
16:43contrairement à ce que veulent une très grande majorité des Français.
16:45Donc vous voudriez interdire l'écriture inclusive ?
16:47Totalement interdire l'écriture inclusive.
16:49Totalement l'interdire ?
16:50Totalement.
16:51Dans la mesure des moyens de l'État.
16:53Comment allez-vous faire lorsque deux personnes s'échangent un SMS ?
16:56Dans la limite des moyens de l'État,
16:58c'est évidemment l'utilisation du français dans l'administration,
17:00dans la communication publique
17:02et dans le monde académique.
17:03Je vois à l'universitaire
17:04un certain nombre d'universitaires
17:06qui sont payés par l'État français,
17:07qui doivent obéir aux lois françaises,
17:10qui veulent imposer l'écriture inclusive
17:12alors qu'ils n'en ont pas le droit.
17:13S'ils veulent écrire des SMS incompréhensibles
17:15entre leurs amis,
17:16ils le font.
17:17Mais j'en doute parce que je connais
17:18un certain nombre personnellement
17:19de personnes qui utilisent l'écriture inclusive
17:21pour faire les malins
17:22dans leur salle de classe
17:24ou dans le grand public
17:25mais qui m'écrivent des textos en français normal
17:27parce que c'est tout simplement impraticable
17:29et illisible.
17:30Je crois que cette petite anecdote
17:31illustre bien leur hypocrisie
17:33et le fait que l'écriture inclusive
17:34est une espèce de poison politique
17:36bien loin de la réalité.
17:38De poison politique ?
17:39Oui, c'est un poison politique
17:40parce qu'on essaie d'utiliser la langue française
17:42pour ce qu'elle n'est pas.
17:43Vous savez très bien, M. Baddou,
17:45de par vos études et de par vos connaissances,
17:46que la langue,
17:47ce n'est pas juste un véhicule ordinaire.
17:49Il y a un projet politique.
17:50Que la langue est vivante ?
17:51Qu'elle évolue ?
17:52Elle est vivante, absolument.
17:53Et donc, quand on veut lui donner un sens,
17:55elle perd le sens patrimonial qu'elle a.
17:58Par ailleurs, nous voulons aussi défendre le français
18:00face à l'anglais.
18:01Et nos amis québécois nous montrent le chemin.
18:03Défendre sa langue,
18:04c'est défendre sa culture,
18:05son indépendance d'esprit.
18:06C'est aussi défendre, M. Baddou,
18:07la façon dont on pense.
18:08Vous savez très bien
18:09qu'une langue traduit la façon dont on pense.
18:11Et quand un certain nombre d'élites
18:13ou de messages publicitaires
18:14pensent en anglais,
18:15et bien ça se polie les français
18:16de leur culture et de leur façon de penser.
18:18L'utilisation de la langue,
18:19la protection de la langue,
18:20ça ne veut pas dire la mettre sous cloche,
18:23c'est très important
18:24pour la défense de la culture
18:25et de la pensée en général.
18:27Je crois que cette conviction
18:28dépasse largement le Rassemblement National.
18:30Jean-Philippe Tanguy,
18:31on ne parle pas beaucoup d'environnement
18:33dans votre programme,
18:34dans votre profession de foi.
18:36Ce n'est pas un sujet,
18:37malgré le nombre de morts du chaque année
18:39à la pollution de l'air ?
18:40Bien sûr que si, c'est un sujet.
18:41Nous avons un plan clé en main
18:42pour la décarbonation
18:43qui s'appelle le plan Marie Curie.
18:44C'est votre serviteur qui l'a rédigé.
18:46C'est un plan de 40 pages
18:48pour assurer la neutralité carbone,
18:50la fin des particules polluantes,
18:52avec le nucléaire,
18:53avec le développement de l'hydroélectricité,
18:55avec la transition des centrales à charbon
18:57que M. Macron a maintenues
18:59en service vers la biomasse propre.
19:01C'est M. Loubet,
19:02dans sa circonscription de Moselle,
19:03qui le propose.
19:04Donc nous allons dépolluer
19:06l'atmosphère française,
19:07mais avec des méthodes...
19:08Mais ce n'est pas dans les priorités éprouvées ?
19:09Mais si, c'est une priorité.
19:10Mais c'est un plan,
19:11si vous voulez, sur 5 ans.
19:12Ce n'est pas dans l'actualité aujourd'hui.
19:14Mais ce plan, il existe,
19:15il n'a pas changé.
19:16Je vous remercie d'en parler.
19:17Tout le monde peut le consulter.
19:18Le plan Marie Curie,
19:19vous verrez qu'il est très développé
19:21pour permettre la neutralité carbone
19:22et la fin de la pollution atmosphérique.
19:24Jean-Philippe Tanguy,
19:25des questions au standard.
19:26Bonjour Géraldine.
19:27Bonjour.
19:28Et bienvenue sur France Inter.
19:30Vous avez une question pour notre invité.
19:31Bonjour madame.
19:32Oui, oui, oui.
19:33Oui, bonjour monsieur.
19:34Vous promettez une hausse des salaires
19:36de 10% exonérée de cotisations.
19:39Mais cela ne dépend pas du gouvernement,
19:42cela dépend des entreprises.
19:44Donc comment pensez-vous
19:45que les entreprises vont répondre
19:47à votre promesse ?
19:48Merci Géraldine pour votre question.
19:49Et c'est effectivement une question qui se pose
19:51puisque ce n'est pas l'État
19:52qui décide des augmentations de salaires.
19:53Absolument.
19:54C'est notre différence fondamentale
19:55avec le programme de la NUPES,
19:57Nouveau Front Populaire.
19:58C'est un accord d'entreprise.
19:59Et donc, évidemment,
20:00c'est au sein d'un accord d'entreprise.
20:01Quand l'entreprise choisit de pousser à 10%
20:03pour tous les salariés,
20:04sans discrimination,
20:05il y aura cette baisse de charges.
20:07Nous voulons les inciter
20:08parce que nous avons la certitude
20:09qu'aujourd'hui les entreprises
20:10veulent augmenter les salaires,
20:11qu'ils ont conscience que leurs employés
20:13ne peuvent pas vivre dignement
20:14avec leurs salaires,
20:15mais aussi pour attirer des nouveaux talents.
20:16Et donc, nous pensons que les entreprises
20:18sont volontaires pour faire cette augmentation.
20:20Mais oui, vous avez raison,
20:21ce ne sera pas une augmentation automatique,
20:22mais nous ne l'avons jamais prétendue.
20:24Votre président,
20:25le président du Rassemblement National,
20:26a parlé de Français d'origine
20:29étrangère.
20:30Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?
20:32Vous reprenez l'expression à votre compte ?
20:34Il y a des Français qui sont
20:35d'origine étrangère,
20:36comme M. Bardella lui-même
20:37qui est d'origine italienne
20:39par ses parents.
20:40Je ne vois pas
20:41ce que ça veut dire d'autre que ça.
20:43Ça n'implique,
20:44et j'ai été attentif à ce qu'a dit
20:45Jordan Bardella hier,
20:46aucune discrimination évidemment.
20:47Tous ceux qui aiment la France,
20:48quelle que soit leur origine,
20:49quelle que soit d'ailleurs
20:50leur pensée politique,
20:52et qui sont,
20:53c'était la fin de la phrase,
20:54sont donc Français,
20:55évidemment,
20:56de droit de cœur,
20:58de plein droit,
20:59et donc nous ne faisons
21:00aucune différence
21:01entre les Français,
21:02quelle que soit leur origine.
21:03Seul l'amour
21:04de la France,
21:05de la patrie,
21:06et du respect des lois
21:07nous importent.
21:08Et Jordan Bardella,
21:09je crois,
21:10en est l'incarnation,
21:11puisqu'il est lui-même
21:12le fruit de cette insimilation,
21:13de cette réussite républicaine.
21:14Le droit et la citoyenneté.
21:15Merci Jean-Philippe Tanguay
21:16d'avoir été un écrivain
21:17de France Inter.
21:18Merci Madame.

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