À qui parle la gauche ? | LE CRAYON - Vidéo Dailymotion

L’avis de François Ruffin, député Picardie debout ! de la Somme à l’Assemblée nationale.

Transcript

00:00Vous avez parlé d'unité nationale, mais est-ce que la gauche aujourd'hui, elle est capable de cette unité nationale ?

00:05Et aujourd'hui, à qui parle la gauche ?

00:06On a un souci aujourd'hui, c'est qu'on porte un héritage de 40 ans d'une gauche qui n'a pas été de gauche,

00:1240 ans d'une gauche qui a renoncé pour les gens qui votaient pour elle,

00:17tu vois, qui a détruit sa propre base.

00:18Donc il y a un enjeu à ce niveau-là de retrouver un lien avec les classes populaires,

00:23qu'il y ait une confiance qui se renoue, et ça se fait pas comme ça en claquant des doigts.

00:26Je pense que la gauche, elle doit se réancrer dans les classes populaires,

00:30elle doit se réancrer dans le monde du travail, sans que ça soit exclusif.

00:35Les quartiers populaires, elle doit leur parler, je dis la France des bourgs et la France des tours,

00:38elle doit parler aux mouvements féministes,

00:41enfin, il y a une conjonction de causes aujourd'hui qu'il s'agit de porter,

00:44mais ne pas oublier, moi c'est vrai que j'ai fondé mon journal en 99,

00:49parce qu'on est dans un temps où, comme le reprochait Pierre Moroy à Lionel Jospin

00:56dans sa campagne de 2002, on n'ose plus prononcer le mot ouvrier.

00:58Pourquoi ?

00:59Pourquoi ? Parce qu'à l'époque c'était Aspyn.

01:01Les usines, ça puait, ça polluait.

01:03Ça s'est pas dépassé aujourd'hui ?

01:04Non, aujourd'hui je pense qu'il y a des grands changements, il y a un grand retour.

01:08Il y a un retour de la question du travail, il y a un retour de la question ouvrière,

01:10il y a un retour des classes populaires.

01:12On ne vit plus le même temps.

01:14L'industrie, je veux dire, le premier, le plus grand des retourneurs de veste,

01:19c'est Emmanuel Macron, qui en 2017...

01:21Pour réindustrialiser...

01:22...qui en 2017 était élu sur le mode start-up nation,

01:25truc choumpétérien, de la destruction créatrice.

01:28S'il y a des vieilles usines qui ferment, tant mieux,

01:30parce qu'au fond ça va se recréer en mieux ailleurs,

01:32et c'est ça qui sera la création de valeur.

01:34Bon, voilà, tout ce baratin qu'on a entendu pendant 40 ans,

01:37et c'est l'homme qui vient te dire maintenant il faut réindustrialiser le pays.

01:40Il faut retrouver la souveraineté.

01:42Des mots qui lui étaient auparavant interdits.