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00:00 - Ça fonctionne tout simplement, on a des bureaux à la chambre d'agriculture à Bretagnères,
00:05 on a deux administratifs qui bossent dans ces bureaux et qui réceptionnent des appels
00:12 des agriculteurs qui ont des besoins de remplacement.
00:14 - Quels sont ces besoins ? - Notre raison d'être principale c'est accident-maladie,
00:19 décès aussi malheureusement, mais c'est notre cœur de métier.
00:23 - Donc je suis agriculteur, j'ai un petit souci, un pépin de santé.
00:27 - Je suis à l'hôpital parce que j'ai une jambe cassée par exemple.
00:29 - Je vous appelle et tout de suite on va débloquer quelqu'un pour venir à la ferme me remplacer
00:36 le temps de notre dispositivité.
00:37 - Si il est sur une autre mission, on enlève la mission, mais la mission prioritaire c'est
00:40 accident-maladie.
00:41 - Combien d'agents de remplacement on a en ce moment en Côte d'Or ?
00:44 - On en a une quinzaine en ce moment, mais notre groupe problématique en ce moment c'est
00:50 le recrutement, il nous manque au moins 4 agents sur la Côte d'Or, 4 agents en CDI.
00:54 - Donc vous appelez ce matin les bonnes volontés, les bonnes volontés des candidatures.
00:59 C'est quoi le profil de ces remplaçantes ?
01:01 - Vous voyez un couteau suisse, c'est à peu près ça.
01:06 - On imagine la difficulté que c'est d'arriver sur une exploitation, de devoir faire des
01:11 remplacements un peu dans tous les domaines, je m'imagine.
01:13 - Exactement.
01:14 - Ce sont des personnes formées à tous les métiers de l'agriculture ?
01:16 - Ils se forment en interne on va dire, mais ils ne sont pas formés à tous les métiers.
01:21 Je veux dire, intervenir dans une élevage de lapins ou une élevage de poules pondeuses
01:26 ou une exploitation de vaches laitières, ce ne sont pas les mêmes boulots du tout.
01:31 Mais par contre il faut qu'ils soient capables de s'adapter dans toutes les missions.
01:33 - Donc ils doivent être capables quand même d'avoir les bases.
01:36 Il n'y a pas toujours le chef d'exploitation sur place, s'il est à l'hôpital, etc.
01:41 Donc en plus on n'est pas forcément aidé.
01:43 - C'est ça, il faut qu'ils aient beaucoup d'autonomie.
01:45 Enfin souvent il y a quand même un référent localement, soit l'épouse, soit un voisin,
01:49 il y a un référent, donc ça simplifie un peu.
01:51 Mais on a régulièrement des remplacements comme ça en urgence, parce que la personne
01:58 n'était pas adhérente et on répond en urgence.
02:02 Et là c'est beaucoup plus compliqué pour l'agent.
02:04 - Et ça coûte combien ce service ?
02:05 - Le coût pour l'agriculteur ? On va dire 2 zéros, puisque en gros pour un congé maternité
02:14 c'est pris en charge en intégralité.
02:16 - Par la MSA, la mutualité sociale agricole.
02:19 - Donc une agricultrice qui part en congé maternité c'est pris en charge en intégralité.
02:23 Et puis le coût maximum pour du complément de main d'oeuvre, c'est quelqu'un qui vient
02:28 aider sur une exploitation où il y a déjà l'agriculteur, c'est 210 euros.
02:32 - Parce que ça peut être un renfort alors que le chef d'exploitation est là ?
02:36 - Tout à fait, exactement.
02:37 - Ça peut être difficile.
02:38 - Oui, on s'adapte.
02:39 Enfin on essaie de couvrir tous les besoins possibles.
02:43 Par contre entre 0 et 210, on a toute une palette avec des aides plus ou moins importantes
02:49 du conseil régional, du conseil départemental.
02:50 - Est-ce qu'on remplace, on parlait de la crise agricole, de cette détresse au sein
02:55 de la profession, est-ce qu'on remplace de plus en plus pour des malaises, des problèmes
03:00 liés à cette détresse ?
03:02 - Il y a une mesure répit avec des aides de la MSA pour la prise en charge du remplacement.
03:08 Donc ça se développe, malheureusement.
03:12 - Ils vont comment vos collègues agriculteurs, agricultrices, aujourd'hui, 5 mois après
03:19 le déclenchement de cette crise ? Elle date pas d'il y a 5 mois cette crise, elle est
03:22 beaucoup plus profonde que ça, mais est-ce qu'il y a du mieux ?
03:24 - Pour ceux qui vont bien, oui.
03:26 Quand une bonne situation économique, ça va.
03:29 - Mais si on a bien compris, ils sont assez peu nombreux ?
03:31 - Oui, c'est ça.
03:32 Nous, dans les services de remplacement, on intervient principalement chez des éleveurs,
03:37 donc avec un besoin journalier.
03:40 - Et c'est l'une des professions les plus en crise ?
03:43 - Exactement.
03:44 - L'élevage ?
03:45 - Oui.
03:46 L'élevage à l'étang, parce que les cours de la viande ont un peu remonté, donc ça
03:49 leur donne un petit bol d'air, mais ils avaient pris cher les 3 dernières années.
03:54 - Donc l'essentiel des remplacements se font dans ce domaine-là, l'élevage ?
03:57 - Oui.
03:58 L'élevage laitier, parce que vous avez de la traite 2 fois par jour, tous les jours,
04:01 donc c'est surtout ça.
04:03 Et puis aussi l'élevage à l'étang.
04:05 - Et vous le disiez, en préambule, vous intervenez souvent, très souvent, sur des questions
04:11 sociales.
04:12 - Oui, notre route, c'est principalement sociale.
04:16 Mais sur la mesure répit, ça représente en gros 10% de notre activité, donc c'est
04:21 pas non plus la mesure phare, mais c'est important.
04:24 - Vous êtes censé faire de la prévention ? On sait que malheureusement ce malaise peut
04:27 aller jusqu'au suicide, vous faites de la prévention dans ce domaine-là ?
04:31 - À l'élevage des remplacements, non.
04:32 Et puis je ne souhaite pas justement que les filles qui sont au bureau s'occupent de ça,
04:36 parce que sinon ça va déjà leur en rajouter.
04:38 Non, après c'est le rôle de la mutualité sociale agricole.
04:42 Là par contre, il y a des assistantes sociales qui sont en charge de ça.
04:45 Donc dans la mesure répit, il peut y avoir des mesures d'accompagnement pour aider psychologiquement
04:49 les agriculteurs.
04:50 - On était avec vous ce matin sur France Bleu Bourgogne, vous l'avez entendu, l'agriculture
04:54 est le dossier qu'on a décidé de mettre en avant aujourd'hui dans l'actu de notre
04:58 Bourgogne.
04:59 Est-ce que vous pensez que les législatives vont changer quelque chose dans la crise agricole ?
05:02 Alors vous répondez non à 82% sur l'application ici.
05:07 On aimerait bien vous entendre, voilà, très sincèrement, on aimerait avoir votre avis.
05:10 Vous êtes peut-être agriculteur, agricultrice, vous connaissez des gens qui sont dans ce
05:13 domaine-là ou simple citoyen de Bourgogne.
05:16 Venez nous retrouver au 03 80 42 15 15.
05:19 On met l'agriculture et les législatives au même niveau là ce matin.
05:23 On voudrait savoir si ça peut avancer avec ces nouvelles élections anticipées.
05:26 On se retrouve ensemble juste après de géniales idées sur France Bleu et France 3 avec vous,
05:30 comme tous les matins, c'est le 6/9.
05:31 Je te promets le sel au baiser de ma bouche.
05:35 Je te promets le miel à ma main qui te touche.
05:40 Je te promets le ciel au-dessus de ta couche.
05:44 Des fleurs et des dentelles pour que tes nuits soient douces.
05:48 Je te promets la clé des secrets de mon âme.
05:53 Je te promets la vie de mes rires à mes larmes.
05:57 Je te promets le feu à la place des armes.
06:01 Plus jamais des adieux, rien que des au revoir.
06:06 J'y crois comme à la terre, j'y crois comme au soleil.
06:10 J'y crois comme un enfant, comme on peut croire au ciel.
06:15 J'y crois comme à ta peau, à tes bras qui me serrent.
06:19 Je te promets une histoire différente des autres.
06:23 J'ai tant besoin d'y croire encore.
06:28 Je te promets des jours doubles comme tes veines.
06:34 Je te promets des nuits rouges comme tes rêves.
06:38 Des heures incandescentes et des minutes blanches.
06:42 Des secondes insouciantes au rythme de tes hanches.
06:46 Je te promets mes bras pour porter tes angoisses.
06:50 Je te promets mes mains pour que tu les embrasses.
06:55 Je te promets mes yeux si tu ne peux plus voir.
06:59 Je te promets d'être heureux si tu n'as plus d'espoir.
07:03 J'y crois comme à la terre, j'y crois comme au soleil.
07:07 J'y crois comme un enfant, comme on peut croire au ciel.
07:11 J'y crois comme à ta peau, à tes bras qui me serrent.
07:15 Je te promets une histoire différente des autres.
07:19 Si tu m'éveilles, j'y crois encore.
07:25 Et même si c'est pas vrai, si on te l'a trop fait.
07:29 Si les mots sont usés comme écrit à la craie.
07:34 On fait bien des grands feux en frottant des cailloux.
07:37 Peut-être avec le temps, à la force d'y croire.
07:41 On peut juste essayer pour voir.
07:45 Et même si c'est pas vrai, même si je mens.
07:49 Si les mots sont usés, légers comme du vent.
07:53 Et même si notre histoire se termine au matin.
07:57 Je te promets un moment de fier et de douteur.
08:01 Pas toute la vie mais quelques heures.
08:08 Heu...
08:17 Je te promets le sel au baiser de ma bouche.
08:22 Je te promets le miel à ma main qui te touche.
08:27 Je te promets le ciel au-dessus de ta couche.
08:32 Je te promets les dents d'ail pour que tes nuits soient douces.
08:38 Heu...
08:48 ...
09:17 ...
09:22 Je te promets Johnny Hallyday et sur France Bleu Bourgogne des promesses.
09:26 Ces enfants beaucoup, les politiques.
09:28 Mais est-ce qu'ils vont jusqu'au bout ? C'est la question qu'on se pose ce matin.
09:31 Y compris dans le monde de l'agriculture qui est mis en avant dans votre 6/9.
09:35 On vous demande si avec les élections législatives ça peut changer quelque chose dans la crise agricole.
09:39 Et on en parle toujours avec notre invité.
09:41 C'est le président du service de remplacement en Côte d'Or.
09:43 Donc un service qui remplace les agriculteurs quand ils ne peuvent plus travailler.
09:47 C'est Olivier Ghelien qui est avec nous.
09:49 Olivier Ghelien, vous avez déjà fait appel à votre propre service.
09:52 Le service dont vous êtes président depuis 20 ans.
09:54 Ça vous est arrivé ?
09:55 Oui, ça m'est arrivé plusieurs fois. J'ai eu des pépins de santé.
09:57 Enfin, des accidents. Donc oui.
09:59 Effectivement. Avec du coup, du succès.
10:02 C'est bon, ça s'est bien passé ?
10:03 Ah tout à fait. Oui, oui.
10:05 Non, non, j'étais pas obligé de démissionner.
10:07 On précise que vous êtes agriculteur, donc céréalier en bio.
10:13 Comment ça va vous aujourd'hui ?
10:15 On sait que le bio ça va pas, que les céréaliers ça va pas toujours.
10:18 La saison se profile comment pour vous ?
10:20 La saison d'un point de vue récolte, c'est plutôt pas mal sur les plateaux châtillonnés.
10:26 Parce qu'on n'a pas beaucoup de réserve d'eau.
10:28 Et puis comme il pleut régulièrement, vous avez remarqué.
10:30 On l'a remarqué.
10:32 Les cultures sont plutôt pas mal.
10:34 Par contre, sur les prix, c'est une catastrophe.
10:37 En bio, c'est une catastrophe.
10:39 Parce que le cours du blé bio, c'était...
10:41 Par exemple, le cours du blé bio, il y a deux ans, c'était 500 euros la tonne.
10:45 Une année comme cette année, c'est 200.
10:47 Donc c'est le prix d'un blé conventionnel.
10:49 Donc plus de la moitié...
10:51 C'est ça. Enfin moins de la moitié.
10:53 Plus de la moitié, je suis prudent.
10:55 Le fait d'être indexé à un cours mondial comme ça, c'est compliqué ?
11:01 C'est catastrophique.
11:03 Ça fait partie des choses qu'il faudrait réévaluer, réestimer ?
11:07 Oui, après la solution n'est pas simple.
11:09 Je ne l'ai pas non plus.
11:11 Mais pour tous les producteurs bio, parce qu'on parle là du blé.
11:16 Mais c'est valable aussi pour le lait.
11:18 C'est valable pour les oeufs.
11:20 Toutes les productions bio, c'est catastrophique.
11:22 Qu'est-ce que vous avez envie de dire aux candidats qui commencent leur campagne électorale,
11:27 pour ces législatives, qu'ils soient de droite ou de gauche ?
11:31 Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire en tant qu'agriculteur,
11:35 et en tant qu'agriculteur qui connaît cette situation pas toujours facile ?
11:39 On a surtout envie de vivre décemment de notre métier.
11:43 C'est principalement ça.
11:45 Les solutions ne sont pas faciles à trouver.
11:47 Pendant la crise, on nous a mis en avant toutes les normes.
11:51 Mais en fait, ce que réclame la majorité des agriculteurs, ce n'est pas les normes.
11:54 Ce sont des prix convenables, c'est tout.