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00:00Qu'est-ce que vous, vous avez entendu, dans cette intervention du chef de l'État, la question de la responsabilité, de sa responsabilité, lui a été posée.
00:08Je crois que ça a été l'une des premières questions posées par les journalistes. Lui, pointe du doigt quand même la responsabilité de l'extrême-gauche.
00:15Ça fait partie des premiers mots qui ont été prononcés.
00:17— C'est d'ailleurs assez étonnant que, vu le contexte, ils s'en prennent autant au bloc de gauche. Il n'est pas le seul. Depuis hier, le mot d'ordre dans les macronistes,
00:28c'est... Et Gabriel Attal aussi, d'ailleurs, dans son émission au 20h hier soir, a beaucoup tapé sur la gauche. Donc c'est assez étonnant,
00:37compte tenu du fait que le danger, le péril, il est quand même du côté de l'extrême-droite, qui est en dynamique et qui peut donc remporter
00:43les élections législatives et donc arriver à Matignon. La stratégie du président de la République est assez étrange. Et j'ajoute en plus de ça
00:51qu'à part... En plus d'avoir appuyé sur le bouton « Reset » dimanche dernier, il ne fait aucun méa culpa. C'est-à-dire que la situation
00:57dans laquelle on est, il est quand même responsable en premier. Il est là depuis 7 ans, la situation politique, et il en est comptable.
01:04Et je trouve que l'absence de méa culpa ne va pas franchement aider ses petits camarades de Renaissance à partir en campagne. C'est-à-dire qu'à partir
01:11du moment où il n'y a aucune remise en question et les points programmatiques qui ont été abordés au cours de ces 30 minutes d'introduction,
01:17plus les quelques questions qu'on vient d'entendre auxquelles il a répondu, ne semblent pas vouloir dire qu'il va changer de cap. Voilà, c'est ça.
01:24— Il a fait le bilan plutôt positif de son mandat. — Ils font ça depuis hier soir. Enfin depuis dimanche, ils expliquent la baisse des impôts,
01:31la situation dans les écoles, la laïcité. Et il ne change pas de cap. Il y a un sujet sur lequel il dit ça va dépendre des discussions.
01:40Et c'est intéressant, parce que c'est sans doute là où il peut négocier un certain nombre de choses avec les Républicains.
01:44J'ai une conviction. Je sais pas si c'est ce qui se passera dans les négociations et les accords électoraux d'ici à dimanche,
01:50au moment où il va falloir déposer les listes en préfecture. C'est la question fiscale. Il dit pas « Je vais continuer le cap de la question fiscale »,
01:59parce qu'il sait très bien qu'il y a Républicains qui trouvent qu'il ne va pas assez loin sur la question fiscale, qu'on baisse pas suffisamment les impôts.
02:04Et voilà. Donc je sens que... — Ils en ont pas suffisamment pour la droite.
02:09— Pourquoi il les baisse pas suffisamment pour la droite, justement ? La droite veut moins d'impôts, aujourd'hui.
02:14Elle trouve qu'il y a trop de pression fiscale pour les entreprises. Donc il faut aller beaucoup plus loin.
02:17Et Emmanuel Macron laisse un peu ouvert cette hypothèse-là. Et ma conviction, c'est que la clarification qui est attendue aujourd'hui de la part des Républicains,
02:24elle doit se faire. À un moment donné, il y a un danger que tout le monde estime être celui de l'extrême-droite.
02:30Je pense que le moment est venu pour les Républicains de décider que oui, il y a une filiation idéologique avec Emmanuel Macron,
02:35et que donc il y a la possibilité de constituer une majorité avec Emmanuel Macron. Je dis pas qu'elle l'emportera aux élections législatives.
02:40Mais s'ils veulent, les Républicains, s'en sortir un peu haut la main et pas voir leurs députés disparaître, c'est évidemment en construisant une majorité
02:50avec Emmanuel Macron. Et c'est, je crois, le sens du propos qu'a tenu Emmanuel Macron. — Mais il y a quand même une main tendue, là, justement,
02:55à ceux qui, aujourd'hui, dans la droite, se retrouvent face à un vrai dilemme. Est-ce qu'il y a une chance, Roselyne, qu'ils acceptent cette main tendue
03:04que vient de leur tendre Emmanuel Macron ? — Écoutez, si on s'en remet au discours de M. Retailleau hier, donc le patron des sénateurs LR,
03:15il a été clair. D'abord, il était furieux, presque des larmes aux yeux, qu'Éric Ciotti les trahisse à ce point. Et il a bien dit, j'ai bien entendu,
03:25ou alors j'ai rêvé, qu'il ne tendra ni la main à l'extrême-droite ni au macroniste. Donc pour l'instant, j'ai le sentiment que la droite
03:36veut garder son ADN et ne veut pas se noyer dans une coalition ou en tout cas un accord de gouvernement avec le gouvernement.
03:47Pour l'instant, c'est l'être morte, pour l'instant. Donc c'est bien la difficulté d'Emmanuel Macron. C'est de tendre cette main.
03:55Mais il pourra toujours dire après, si le RN arrive au gouvernement, de dire « Eh bien voyez, la faute en est aux Républicains, aux gaullistes,
04:06à ceux à qui j'ai tendu la main. C'est de leur responsabilité ». Donc il piège aussi la droite à ce jeu-là. Il piège tout le monde.
04:14Il piège la gauche, qui est bien obligée de se mettre en rang de bataille. Et il pourra toujours dire après qu'il eût été nécessaire, en vérité,
04:26de s'allier avec cette droite qu'il nommera comme responsable de tout ça.
04:32– Pardon, oui, je voulais juste ajouter une chose, parce qu'il est en réalité bien embêté, parce qu'une des raisons pour lesquelles
04:36il a fait cette dissolution, et il le dit très bien, c'est pour la clarification. Il espérait que la gauche...
04:40– Il l'a répété au moins dix fois. – Voilà, la clarification.
04:42La clarification, je crois qu'on est en train de l'observer, elle participe de cette recomposition politique.
04:47Il y a trois blocs, le bloc de gauche, le bloc central et le bloc d'extrême droite.
04:50Et pas de chance, Emmanuel Macron a raté son pari qui était celui de l'explosion de la gauche.
04:55Il espérait que la gauche explose et qu'une partie des sociodémocrates rejoigne le rang d'Emmanuel Macron.
04:59Une partie des Républicains rejoigne le rang d'Emmanuel Macron, enfin pour constituer un bloc qui irait
05:04du parti socialiste jusqu'à une partie des Républicains pour constituer cette espèce de majorité qu'ils cherchent
05:09depuis qu'ils arrivent au pouvoir. Ça n'a pas marché, la gauche est aujourd'hui totalement soudée,
05:14ils sont en train d'élaborer un programme politique.
05:16– Totalement, on a quand même envie de mesurer. – Oui, oui, oui.
05:18– On entend depuis dimanche soir quand même certains prendre leur distance, Raphaël Glucksmann notamment
05:24par rapport à Juste Mélenchon, on attend aussi qu'il n'ait plus de programme.
05:26– Vous voyez bien qu'il est totalement isolé aujourd'hui Raphaël Glucksmann, y compris d'ailleurs
05:28dans les ténors du parti socialiste qui ne sont pas franchement pro-NUPES.
05:30Je pense à M. Nicolas Maillard-Rossignol ou même, j'entendais ce matin Stéphane Lefolc
05:35qui n'est franchement pas un fan de l'idée de s'allier avec la France insoumise,
05:38il dit qu'il le faut ce bloc de gauche.
05:39– Enfin on est quand même toujours en train d'essayer de déterminer un programme.
05:42– On est à deux jours après la dissolution, c'est pas simple.
05:45– Et c'est dans 19 jours le premier tour des législatures.
05:47– Et sans doute aujourd'hui la fumée blanche va sortir, donc voilà,
05:49ils vont partir en campagne, rassembler et c'est sans doute la mauvaise nouvelle pour Emmanuel Macron.
05:53Parce que c'est la seule alternative aujourd'hui qui se dessine face à des crèmes droites.
05:57– Oui, ce sur quoi compte Emmanuel Macron, c'est que dans le fond ces Européennes
06:02étaient un vote des fouloirs, parce que c'est le seul vote du quinquennat,
06:07le seul scrutin du quinquennat.
06:08Il faut quand même rappeler que tous les présidents depuis Nicolas Sarkozy,
06:12François Hollande, Emmanuel Macron ont perdu ces élections européennes.
06:15Donc là il a l'air de dire…
06:17– C'est pas une façon de se rassurer, on l'entend beaucoup ça,
06:18c'est un moment de dire qu'il y a un vote décomplexé aux Européennes,
06:20ça ne sera pas la même chose pour des législatives.
06:22Est-ce qu'on peut prendre le risque de penser ça ?
06:25– Je pense qu'il en appelle aux Français et à la sagesse des Français en disant,
06:31maintenant on est au pied du mur, c'est plus pour de rire,
06:34ce défouler c'était pour les Européennes, si vous voulez, amusez-vous à vous défouler,
06:41maintenant c'est du sérieux.
06:43Et il en a donné d'ailleurs l'extension avec les taux d'intérêt qui commencent à grimper,
06:50le risque avec la Russie, etc.
06:53Donc il joue là-dessus, il joue sur les peurs et il espère ce sursaut en vérité.
07:01On nous dit toujours la même chose, ce pari, il le gagne, il le perd.