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00:00 Monsieur le Président, bonjour. Julien Lenni pour France Télévisions. Depuis dimanche, beaucoup des Français qu'on a pu interroger, malgré vos explications,
00:10 ne comprennent pas votre choix de dissoudre l'Assemblée nationale pour une raison simple.
00:14 Ils craignent, certains d'entre eux, que d'ici moins d'un mois, vous soyez le Président qui, pour la première fois en France depuis 80 ans, donne les clés du pouvoir à l'extrême-droite.
00:23 Alors la question est simple. Est-ce que, Monsieur le Président, aujourd'hui, vous assumez personnellement et politiquement les conséquences et l'éventualité de ce résultat ?
00:34 D'abord, il m'arrive de regarder les sondages, comme vous. Les sondages depuis dimanche indiquent plutôt que les deux tiers des Français, deux Français sur trois, comme on aurait dit jadis,
00:48 comprennent et veulent cette dissolution. Donc je ne partage pas cette interrogation. Je réfléchis juste à ce que beaucoup de vos confrères ont pu écrire ou révéler.
00:59 Je pense que le retour au peuple, ça ne doit jamais être incompréhensible. C'est un principe démocratique.
01:07 Ensuite, pour vous rassurer, je l'assume totalement, puisque c'est un pouvoir constitutionnel qui revient au Président de la République.
01:14 Mais surtout, nous venons là, déchirer l'hypocrisie et les malentendus qui étaient à l'œuvre.
01:21 Comment voulez-vous, que m'auriez-vous dit le jour d'après, si j'avais été devant vous, à l'issue de Dimanche Soir, avec 50 % des Français qui votent aux extrêmes,
01:30 en vous disant "on ne change rien, on continue". Vous m'auriez dit "il est déconnecté, ce type".
01:37 D'ailleurs, nos compatriotes, dans les campagnes, les quartiers qui ont voté aux extrêmes, et qui ne croient pas bien souvent dans les idées des extrêmes,
01:44 parce que ce n'est pas les idées du Rassemblement National qui ont encombré sa campagne européenne.
01:49 Moi, je respecte tous nos compatriotes qui ont voté cela, mais ils ont marqué une colère.
01:53 Ils auraient dit "il ne nous a pas entendu", une fois encore. Et c'est ça qui rend le pays, qui met le pays, si je puis dire, en danger.
02:00 C'est ça qui aurait été irresponsable, c'est de se dire "il y a une colère qui a été exprimée, mais on va faire comme si de rien n'était".
02:06 Parce qu'au fond, ça arrange tout le système. Alors oui, vous avez raison.
02:10 Si deux tiers des Français comprennent très bien la dissolution, et cette décision que j'ai prise,
02:15 l'écrasante majorité du système politique ne l'aime pas, parce qu'ils préfèrent l'ambiguïté.
02:21 Mais je n'ai jamais été là pour protéger le système politique.
02:24 Parce que, au fond, tout le monde voyait monter l'eau de l'extrême droite.
02:28 Tout le monde, dans les cafés, dans les coursives, dans vos déjeuners politiques, et les offres que vous faites avec les responsables politiques,
02:36 je les lis dans vos colonnes, tout le monde disait "l'extrême droite arrive, en 2027, il donnera les clés du pouvoir à Madame Le Pen, c'est déjà écrit".
02:45 Mais tout le monde y allait de ses petits calculs, chacun tirait ses bords, chacun menait sa barque.
02:50 Ben non, moi je ne veux justement pas donner les clés du pouvoir à l'extrême droite en 2027.
02:55 Donc j'assume totalement d'avoir déclenché un mouvement de clarification, d'abord parce que les Français nous l'ont demandé, dimanche.
03:02 Quand 50% des Français votent aux extrêmes, que vous avez une majorité relative à l'Assemblée,
03:07 vous ne pouvez pas leur dire "on continue comme si de rien n'était". Ce n'est pas les respecter, ce n'est pas les entendre.
03:12 La deuxième chose, c'est que je veux qu'il y ait un gouvernement qui puisse agir pour répondre à leur colère et à leurs urgences.
03:18 Et puis la troisième chose, c'est que, comme Président de la République, le jour d'après ces élections législatives,
03:28 j'aurai comme le veut la Constitution à tirer les conséquences et à choisir un Premier ministre,
03:35 mais ce n'est pas donner les clés du pouvoir, c'est permettre de gouverner à des forces politiques qui auront été choisies par les Françaises et les Français.
03:44 Vous êtes tout de même des drôles à penser que ce serait forcément l'extrême droite ou les extrêmes,
03:49 ou alors vous avez l'esprit de défaite répandu partout. Si les gens ont peur de cela, le sursaut c'est pour maintenant, c'est bien.
03:57 Voilà, donc j'assume tout cela, parce que c'était tout cela qui était en train de se faire, sourdement.
04:03 Et donc je pense que la clarification, c'est maintenant.
04:12 Bonjour Monsieur le Président, Mathieu Coache, BFMTV.
04:14 Depuis dimanche, plusieurs de vos alliés historiques, parfois des ministres, des collaborateurs,
04:20 vous demandent plus ou moins publiquement de ne pas être au centre de cette campagne pour les législatives comme vous le faites aujourd'hui.
04:26 Edouard Philippe l'a dit publiquement, lui il dit que ce n'est pas sain, et d'ailleurs il n'est pas présent dans cette salle aujourd'hui.
04:34 Est-ce que vous interprétez le résultat de dimanche aussi comme un rejet de votre personne ?
04:39 Et est-ce que la meilleure façon pour battre le Rassemblement national n'est pas de vous mettre en retrait
04:44 et par conséquence de ne pas débattre avec Marine Le Pen comme vous le souhaitez ?
04:48 D'abord, l'élection de dimanche, c'est une élection européenne.
04:55 Je n'étais pas le tête de liste aux élections européennes.
04:58 Et ne me portez pas violent, j'ai donné ma vision de l'Europe, elle est connue.
05:02 Ensuite, c'est quand même étrange de dire "vous allez trop loin en faisant la dissolution, mais c'est un problème personnel qui touche le Président".
05:11 La conséquence de dimanche, là ça va dans tous les sens.
05:14 Donc l'élection personnelle dans la Ve République, c'est celle d'un maire et celle du Président de la République.
05:23 Elle s'est jouée en 2022 et pour 5 ans.
05:28 Elle est claire.
05:30 J'entends tout ce qui peut être dit là aussi dans les commentaires et souvent dans ce qui se passe derrière les rideaux, les portes fermées.
05:38 Vous démissionnerez pas avant 2027 ?
05:41 Non, vous tordez le cou à ce canard qui n'a jamais existé.
05:45 C'est absurde. Je crois dans la force de nos institutions.
05:48 Écoutez, je me suis soumis à deux reprises au suffrage des Françaises et des Français.
05:54 Alors j'entends tout ce qu'on dit sur ma pomme, on le disait il y a deux ans.
05:57 Il se trouve que je suis à des élections qui m'ont tout de même choisi.
06:00 Donc ça ne doit pas être si terrible que certains le décrivent.
06:02 Après qu'il y ait des ambitions personnelles des uns et des autres qui soient contrariées par les moments actuels, non tac, mais ça n'est pas grave.
06:08 Nous sommes dans un moment historique du pays.
06:10 Donc je vais vous répondre très simplement.
06:12 La première chose, les conséquences politiques de l'élection de dimanche, je les ai tirées devant vous aujourd'hui.
06:19 Je les ai annoncées dimanche soir, je vous les ai explicitées.
06:22 Il y a une colère qui est là, il faut l'entendre, il faut lui donner un débouché, il fallait y se soudre.
06:26 La deuxième chose, le président de la République, il doit donner un cap, une vision, mais il n'est pas là pour faire campagne législative.
06:34 Donc je ne ferai pas campagne législative.
06:36 De la même manière que je ne l'ai pas fait en 2022 et en 2017.
06:40 Ça n'a pas changé.
06:41 Je note que parfois les mêmes m'ont reproché en 2022 de ne pas avoir fait suffisamment campagne, et c'était pour cela qu'on avait une majorité relative.
06:47 Enfin, ça vous montre que parfois chez certains, on en a un cinquième, c'est de toute façon toujours la responsabilité du président.
06:55 Je m'accommode de ce sort, ça fait sept ans que je vis avec, mais le président n'a pas à faire campagne.
07:01 C'est le Premier ministre qui va porter cette campagne, avec les responsables de la majorité qui sont là à ses côtés.
07:06 La majorité est unie, le secrétaire général du groupe Horizon est là à nos côtés, et la majorité est évidemment unie dans cette bataille.
07:13 Et elle n'est pas simplement unie, elle est en situation de conquête, elle veut concrétiser de nouvelles circonscriptions,
07:19 et d'ouverture de dialogue, de rassemblement.
07:23 Voilà. Et donc je n'entends pas faire campagne davantage que je l'ai fait en 2017 et en 2022.
07:32 Mais je pense qu'aujourd'hui, dans le contexte que nous vivons, il est important de à la fois donner le cap et de donner la méthode, c'est ce que je voulais faire aujourd'hui.
07:42 Et vous souhaitez débattre avec Marine Le Pen ?
07:44 Non, je l'ai déjà dit, j'ai fait cette offre de clarification avant les Européennes, parce qu'elle ne s'est pas rendue au rendez-vous.
07:52 J'ai compris que Mme Le Pen voulait rejouer la présidentielle en disant que si elle voulait seser un débat avec moi, il fallait ensuite que je démissionne.
08:00 Je l'invite à relire la Constitution de notre République. Donc non. Dans ce contexte-là, non.
08:10 Évidemment. Les choses sont claires. Et s'il y a un endroit où les choses sont claires, je crois pouvoir vous le dire, c'est ici.
08:21 Stéphane Vernet, Ouest France. Monsieur le Président, bonjour. Vous avez évoqué à plusieurs reprises la situation des petites villes, des villes moyennes, des campagnes qui ont exprimé une colère dimanche.
08:33 La plupart de ces secteurs, la ruralité en tout cas, a massivement voté Jordan Bardella ce dimanche. Même des zones comme l'Ouest de la France ou la Bretagne, qui vous étaient plutôt favorables.
08:48 Vous nous dites aujourd'hui que vous avez entendu cette colère, que vous y répondez déjà par l'action qui a été menée. Beaucoup de choses ont été faites.
08:58 Ça n'a pas été perçu, dites-vous. Vous nous annoncez une révolution copernicienne de l'action. En fait, ce sont des choses que vous avez déjà dites à plusieurs reprises au cours des sept dernières années.
09:10 Ça ne s'est manifestement pas traduit dans les faits. Ça n'a pas été perçu, comme vous dites. Qu'est-ce qui vous fait croire que ce qui n'a pas été perçu pourra l'être d'ici trois semaines ?
09:21 Et qu'est-ce qui vous fait croire que les campagnes, les zones rurales pourraient vous redonner la confiance ou redonner une confiance à vos candidats alors qu'aujourd'hui, ces zones-là se sont manifestement prononcées en faveur du Rassemblement national ?
09:39 D'abord, je vais être clair, beaucoup de choses sur la partie la plus régalienne, ça prend du temps. C'est ça, la réalité. Quand on a la responsabilité de gouverner, je suis obligé, avec responsabilité, de vous dire que ça prend du temps.
09:54 Quand on veut mieux protéger nos compatriotes, il faut créer des postes de policiers, de gendarmes, de magistrats, de greffiers, ce qu'on a fait. Il faut les former, les déployer sur le territoire.
10:02 Ils sont arrivés depuis parfois 18 mois ou sont en train d'arriver. Donc la recette magique, ce n'est pas six mois. Ensuite, il y a déjà des résultats qui sont là. Il n'y a pas une circonscription de police où il y a moins de policiers.
10:13 Il n'y a pas un endroit où il y a moins de gendarmes ou de magistrats dans notre pays. Après, je pense qu'il y a des choses qu'on est en train de bousculer, des chantiers comme celui sur la violence des mineurs ou autres qu'on est en train de bouger, qui vont arriver sur le terrain.
10:23 Mais je pense aussi que ce que j'ai dit aujourd'hui, c'est quand même une accélération, une intensification de la réponse républicaine, plus d'autorité républicaine. Je crois que parfois, on n'a pas été assez vite.
10:35 Je l'assume totalement. Mais il ne doit pas y avoir d'ambiguïté. C'est le message que je voulais donner aujourd'hui. Dans ces cinq axes, il ne doit pas y avoir d'ambiguïté.
10:43 Il faut répondre au sujet de l'impunité. Il faut répondre avec beaucoup plus de visibilité et de rapidité au sujet des petites peines. Et je crois que dans beaucoup de ces quartiers, de ces villes périphériques, de ces villages, en effet, c'est le sentiment d'être dépossédé que cette délinquance du quotidien, il n'y avait pas une réponse qui était visible et intelligible.
11:03 On doit avoir de manière concrète beaucoup plus d'efficacité. On ne l'a pas eu à ce stade. C'est tout à fait vrai. Sur la question de la laïcité, c'est un nouveau chantier que je veux ouvrir avec cette nouvelle commission, au-delà du séparatisme.
11:15 Parce qu'avec le séparatisme, je peux vous le dire, ça se voit dans les quartiers et dans beaucoup de villes. Et sur la question des services publics, oui, là, je pense qu'il faut aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort.
11:25 Vous savez, dans toutes ces campagnes, il y a quatre ans, on nous disait qu'on n'avait pas la 4G ou la 5G. Ils l'ont aujourd'hui. Alors, la vie politique n'est pas faite de gratitude.
11:35 Mais maintenant qu'ils ont la 4G ou la 5G, ils disent que ça ne va pas assez vite pour réparer la ligne qui est tombée, ça ne va pas assez vite, on a des connexions qu'on a perdues, il y a des axes qui ne sont pas assez développés, on a perdu des lignes de train ou parfois d'avion.
11:49 C'est ça, la réalité du quotidien. On a toujours du mal à accéder à un médecin. C'est là où je dis, territorialement, il faut qu'on aille beaucoup plus vite et c'est la réponse de bon sens.
11:57 On a commencé cette transition, il faut aller beaucoup plus vite. Maintenant, je veux surtout aller au cœur de ce que je crois par rapport à votre question.
12:06 Parce que je ne pense pas qu'il y ait de recette miracle, comme vous l'avez dit, en trois semaines pour dire tout va changer.
12:11 Et au fond, ce qui a été fait par les gouvernements à majorité successive, mais qui sont dans la même cohérence depuis 7 ans, on va tout faire nouveau ou différent.
12:19 Ce n'est pas ce que je vous ai dit aujourd'hui. Je vous ai donné des éléments d'ouverture, des intangibles et quand même des éléments de prise de conscience que j'assume.
12:27 Moi, je pense que les trois semaines, le temps qui s'est ouvert depuis dimanche, c'est un temps de prise de conscience et de responsabilité auquel j'appelle les Françaises et les Français.
12:41 Est-ce que je pense, vous avez dit dans les campagnes du Grand Ouest, mais de toutes les régions de France, qu'ils sont d'accord avec les idées, je dirais même l'idéologie du Rassemblement national ?
12:54 Ma réponse est non. Je vous le dis sincèrement. Simplement, ils ont dit une colère. Et donc, ma réponse solennelle, c'est de dire j'entends cette colère et on doit à la fois, dans ce qui va être proposé,
13:10 dans la manière de s'ouvrir à d'autres voies et donc d'être plus respectueux de ceux qui veulent travailler avec nous, comme des oppositions républicaines,
13:18 dans la manière de mieux travailler avec les élus locaux, les forces syndicales et économiques, on doit changer le moyen d'y répondre. C'est clair.
13:27 Et on doit apporter des réponses concrètes à vos colères, mais aussi une manière de faire où vous vous sentirez beaucoup plus considéré, écouté et en acte.
13:38 Mais la réponse que je veux aussi leur apporter, c'est de dire vous avez exprimé une colère dimanche, signal reçu. On ne peut pas faire plus solennel et plus fort.
13:47 Maintenant, est-ce que l'expression d'une colère, c'est une réponse à votre quotidien ? Là, je vais vous dire non. Non.
13:56 Et je le dis à tous nos compatriotes qui habitent ces campagnes, ces quartiers populaires, ces villes périphériques. Cette colère, je l'ai entendue, mais le projet que porte le Rassemblement national,
14:07 c'est un projet qui ne permettra pas de répondre à l'insécurité que vous visez, que vous vivez. Parce qu'il fait simplement croire en quelques trucs.
14:14 Il explique qu'il faudrait sortir des traités, bouger notre constitution pour y répondre. Mais c'est quoi la réponse concrète qu'ils ont ? Ils n'en ont pas.
14:23 Ils n'ont pas de réponse, Miracle. Ils disent juste ça ne va pas. Ils sont l'incarnation du non. On est tous pareil.
14:30 Quand on en a marre et qu'on veut dire non, on envoie un message. On se remet au toit de la table, on veut être entendu.
14:35 Mais ce n'est pas parce qu'on a envoyé un message que celui par qui on l'a envoyé a pour autant la réponse.
14:41 Et le Rassemblement national, il n'a pas cette réponse à l'insécurité. Il n'a rien dans ses propositions pour le faire.
14:46 Mais surtout, et je veux insister là-dessus, le jour d'après, il est une vraie réponse à vos difficultés de pouvoir d'achat parce qu'il va vous appauvrir.
14:59 Et ça, je crois que c'est une prise de conscience que tous nos compatriotes peuvent avoir en tête.
15:05 C'est que le Rassemblement national, on le voit d'ailleurs depuis lundi, regardez, les taux d'intérêt augmentent, les marchés s'affolent,
15:14 les partenaires européens et internationaux s'inquiètent. Qu'est-ce que ça veut dire dans la vie des Français ?
15:20 L'accès au crédit coûtera plus cher. Le taux pour accès au logement, ce sera plus cher.
15:26 Parce que là, aujourd'hui, quand on a des bons résultats financiers, c'est le fruit d'un sérieux, d'une cohérence.
15:33 Quand on a un projet qui est incohérent, nous avons une dette qui est détenue à l'extérieur du pays.
15:40 Donc c'est un affaiblissement financier. Ensuite, c'est une formation politique qui fait la démagogie à tous les étages depuis des années.
15:47 Je l'ai dit tout à l'heure, elle va soit appauvrir les salariés, soit appauvrir les retraités, sans doute même les deux.
15:55 Comment financeront-ils ce qu'ils ont proposé comme étant une priorité ?
15:59 La fin de la réforme des retraites, grande promesse depuis deux ans, mais surtout promesse des 60 ans depuis dix ans.
16:07 La renationalisation des autoroutes et tant et tant de réformes, c'est 100 milliards dès cette année.
16:14 5 à 6 000 euros par contribuable. Bon courage. Mais c'est ça la réalité.
16:21 Parce qu'on ne peut pas simplement, et c'est ce sur quoi je veux faire toucher du doigt, je ne crois pas au miracle.
16:27 Mais simplement, on précipite la clarification des choix. Et donc là, aux élections du 30 juin et du 7 juillet, il ne faut pas simplement dire non pour dire non.
16:35 Il faut dire qui va gouverner le pays. L'extrême droite avec son projet qui va menacer les retraités, les épargnants, affaiblir le pays dans sa vie économique,
16:45 qui n'a aucune réponse, simple, claire, face aux difficultés du quotidien et qui exigent l'insécurité, ou des forces démocratiques républicaines qui ont appris à travailler ensemble,
16:59 qui sont prêtes à s'ouvrir et qui portent quand même du sérieux et qui ont des résultats. Voilà, c'est ça le choix.
17:05 Donc ce que je dis, c'est qu'il y a eu une colère dimanche, mais qu'en redonnant la parole aux gens, je suis convaincu qu'ayant vu cette colère entendue,
17:13 ils sauront regarder en responsabilité quels sont les choix pour gouverner et les choix d'avenir. Et c'est ça ce que le débat démocratiquement doit éclairer dans les 18 jours à venir et dans l'entre-deux-tours.
17:23 Ce n'est pas l'expression d'une colère, ça c'est trop simple, ou d'une inquiétude. C'est qui propose quoi concrètement.
17:29 Bonjour M. le Président. Maxence Lambrecq, France Inter. Vous parlez d'un scrutin de clarification, et moi je vais aller sur des clarifications sur le fond.
17:41 Il était question de 20 milliards d'économies dans le budget l'année prochaine. Ces 20 milliards, où allez-vous les trouver ? Sont-ils toujours d'actualité ?
17:49 La réforme de l'assurance... Oui, en effet, il y a une petite liste, donc c'est mieux d'écrire. La réforme de l'assurance chômage, le décret sera-t-il publié le 1er juillet prochain ?
18:01 Le tabou de la hausse d'impôts, est-ce qu'il restera d'actualité ? Est-ce que la stabilité fiscale, vous la garantissez pour les trois prochaines années ?
18:10 Que faites-vous des projets en cours ? Est-ce que le texte "Fin de vie" sera le premier que vous remettrez à l'agenda de l'Assemblée, sachant qu'il a été suspendu et prêt à être adopté ?
18:20 Le projet de loi agricole, le congé de naissance, les réformes constitutionnelles... Nous étions en Nouvelle-Calédonie il y a quelques jours. Est-ce que c'est toujours d'actualité ?
18:29 Le droit du sol à Mayotte, la spécificité corse... Je vais bientôt m'arrêter. La fusion de l'audiovisuel public, le retour de l'ORTF.
18:36 Et pour être clair aussi, deux petites choses. Est-ce que vous voulez supprimer les grandes régions ? Vous en avez parlé. Et donc basculer leurs compétences au département.
18:46 Et ma deuxième chose, c'était... Oui, le grand débat sur la laïcité. Non, non, mais pardon. Non, mais les nouveautés. Parce que j'ai l'impression que c'est deux choses assez nouvelles.
18:53 Les grandes régions supprimées éventuellement. Et le débat sur la laïcité. Est-ce que ça peut aboutir à d'autres interdictions ?
18:59 Type interdiction de la baïa qui avait été proclamée par Gabriel Attal. Hormis ces deux propositions, il y avait une affiche il y a deux ans de votre parti.
19:08 C'était cinq ans de plus. Là, j'ai un peu l'impression que c'est trois ans de plus.
19:14 Alors, je vais essayer de répondre aux questions qui touchent nos compatriotes au fond. D'abord, je ne vais pas préempter le résultat des élections.
19:25 On est dans un temps électoral. Donc, je vous invite à avoir à l'égard de l'extrême droite et de l'extrême gauche et de leurs alliés le même souci de clarification.
19:35 La première réponse, il est tout à fait évident qu'il faudra préparer un budget, de toute façon, avec des réformes qui permettent des économies.
19:41 Comme on l'a fait ces dernières années. Et comme on l'a d'ailleurs fait des emplois aidés et autres. Parce que c'est comme ça qu'on ne fait pas avec de l'économie paramétrique.
19:49 C'est pour ça que j'ai clarifié les choses en disant que les économies ne se feront pas sur le dos des retraités.
19:53 Mais la responsabilité budgétaire continuera d'être au cœur d'une majorité gouvernement, si c'est la majorité présidentielle, ce que je souhaite qu'il emporte avec des alliés.
20:03 Simplement, ça devra faire, évidemment, l'objet de la discussion entre les forces et toutes celles et ceux qui sortiront de ces élections.
20:10 La réponse est oui. Sur l'assurance chômage, c'est une réforme qui est importante pour le pays, qui est indispensable. Elle a été assumée, elle a été préparée.
20:17 La réponse est oui. Après, il y a un temps électoral. Là aussi, ça doit se reprendre après. Est-ce que ça doit passer par l'Assemblée ? Est-ce que ça doit passer par un décret ?
20:24 On le verra le lendemain. Mais ils sont, de manière très claire, cette réforme, elle est assumée, elle est importante. Il ne faut pas fassayer.
20:32 Le gouvernement l'assume, je l'assume. Ce n'est pas la stabilité fiscale, ce qu'on fait depuis 7 ans, c'est la baisse des impôts.
20:40 Je le dis parce qu'il y a une majorité, depuis 7 ans, qui a supprimé la taxe d'habitation, qui a supprimé la redevance audiovisuelle,
20:48 qui a baissé 30 milliards des impôts pour nos compatriotes et leurs familles, et 30 milliards des impôts pour les entreprises.
20:55 Ce n'est pas la stabilité, c'est la baisse. Et donc, ça, ça fera partie de ce qui sort de la majorité. C'est l'objectif de cette majorité-là.
21:03 Après, si certains, dans la discussion, veulent ouvrir là aussi tel ou tel levier, je ne peux pas le préempter aujourd'hui.
21:12 Et donc, ça doit faire partie d'une discussion avec des partenaires, des responsables. Je vous dis en tout cas ce que la majorité porte en cohérence.
21:19 Sur les projets en cours, mon souhait, c'est qu'ils puissent être repris si la majorité est confirmée, élargie ou avec d'autres partenaires.
21:30 Je pense en particulier que pour beaucoup de nos compatriotes, le projet de fin de vie était attendu.
21:34 Pour beaucoup de nos compatriotes, le projet agricole était attendu ou congé de naissance.
21:41 Ces trois que vous avez cités, je pense qu'ils sont importants.
21:43 Le projet de loi constitutionnelle qui a été voté dans les mêmes termes par les deux chambres sur la Nouvelle Calédonie, j'ai décidé de le suspendre.
21:53 Parce qu'on ne peut pas la laisser l'ambiguïté dans la période, il faut le suspendre pour donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l'ordre.
22:02 Enfin, sur vos deux questions, les deux dernières, parce que vous en avez eu beaucoup, mon souhait, vous l'avez compris, c'est en effet qu'on puisse redonner une liberté de choix à nos compatriotes.
22:14 Avec un objectif proximité, simplicité et appropriation.
22:18 Moi, j'ai été frappé ces dernières années dans beaucoup de régions, on a des compatriotes qui disent "la région est trop grande".
22:24 Et ils ont le sentiment de dépossession parce que les centres de décision régionaux, pour la région élue et parfois pour l'État, se sont éloignés.
22:33 Et ils disent "ça n'a pas de cohérence".
22:36 Alors, je ne suis pas pour les découper de manière arbitraire, parce que ça a été fait de manière arbitraire.
22:41 Je suis pour qu'on rouvre ce débat de manière libre et qu'on permette cette liberté de discussion, et elle est bonne.
22:48 Mais qu'on la fasse aussi de manière intelligente, parce qu'on parle souvent du millefeuille.
22:52 Nos élus locaux font un travail formidable, nos maires, nos élus d'interco, nos conseillers départementaux et régionaux.
23:00 Mais on voit bien qu'on a trop de niveaux, avec des compétences qui s'entrechevêtent, qui ne sont plus lisibles.
23:05 Je pense qu'il faut qu'on ait un bloc communal et qu'il faut qu'on ait un bloc territorial.
23:10 Et c'est ce qu'il y a derrière ce qu'on appelle le conseiller territorial,
23:13 qui est de dire qu'on a une même élection avec des gens qui sont dans des cantons
23:17 et qui ont à la fois une responsabilité au département et à la région.
23:20 Moi, je pense qu'il faut qu'on aille au bout de cette réforme et qu'on se dise au fond, il y a un échelon territorial,
23:25 mais il y en a un seul qui est élu entre le bloc communal et le niveau national.
23:30 Et puis après, ils décident de gérer au niveau de la région, des départements, mais c'est un choix de gestion, pas l'élection.
23:36 Par contre, je pense qu'il faut rouvrir, faire de cette simplification.
23:40 Et j'ai entendu le message de beaucoup sur le terrain à cet égard.
23:44 Sur la laïcité, vous l'avez noté, il y a beaucoup de choses qu'on peut faire sur la laïcité avec du volontarisme.
23:51 On l'a fait sur la Bayal, le ministre à l'époque l'a fait par une circulaire.
23:56 Donc il n'y a pas besoin de changer la Constitution pour faire des choses concrètes comme ça, et les contrôles, etc.
24:01 Par contre, on voit bien qu'il y a une situation qui existe où on a de la pression sur des enseignants.
24:07 On a des maires qui sont sous pression pour les ouvertures d'infrastructures sportives, entre telle ou telle heure.
24:14 On a des présidents de clubs de foot amateurs qui sont sous pression pour jouer.
24:20 C'est ça qui crée le malaise avec beaucoup de gens qui sont des républicains honnêtes,
24:25 quelle que soit leur sensibilité politique, et qui vivent sous pression sur le terrain quelque chose,
24:29 qui disent que les règles ne sont pas claires, et qui sont entre la demande de certains de leurs administrés,
24:34 ou de familles ou autres, qui disent "nous on veut des règles claires parce que là on a l'impression que ça ne va plus",
24:40 et de l'autre, des gens qui disent "mais nous on veut pouvoir vivre dans la diversité".
24:45 Il faut clarifier ces règles.
24:47 Moi je pense que la laïcité, c'est un principe qui protège en respectant les consciences,
24:51 mais en permettant à chacun de vivre ensemble en République.
24:54 Et donc c'est pour ça que je pense qu'il faut qu'on mette ces débats sur la table,
24:58 pas du tout de manière passionnée au gré d'une polémique du moment,
25:02 c'est la pire façon de prendre une décision,
25:05 mais en mettant tous les élus qui sont autour de la table de terrain,
25:09 et en ayant un travail méthodique pour se dire "voilà les quelques points qu'on va changer de bon sens".
25:16 Je sais que c'est votre obsession sur le devisé de public,
25:19 alors je pourrais répondre la chose, c'est une initiative parlementaire venant du Sénat,
25:24 donc là aussi on attendra la fin des élections.
25:26 Est-ce que je pense qu'il faut une réforme pour l'audiovisuel public ?
25:29 La réponse est oui.
25:31 Est-ce que je pense que c'est le retour à l'ORTF ?
25:33 La réponse est non.
25:34 Et je pense que là aussi, il y a quelque chose entre l'hyper privatisation de l'audiovisuel
25:39 à la main d'intérêts hégémoniques et l'ORTF.
25:44 Il y a l'idée d'avoir un modèle d'audiovisuel public plus réaliste,
25:47 exigeant et peut-être plus efficace.
25:50 On peut se dire les choses en bon sens sans caricaturer les débats.
25:53 C'est toujours comme ça que j'ai travaillé.
25:54 Donc il doit se reprendre dans l'apaisement, si une majorité est constituée pour le faire.
26:00 [Bruit du moteur]
26:02 - Merci.