• il y a 4 mois
TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 - J'ai tous vos visages, je vous le dis.
00:02 Donc faites attention à ce que je vous fais.
00:04 - Ils viennent en bande devant chez moi, c'est normal ou pas ?
00:07 C'est normal ou pas ?
00:09 - Tu vas voir, tu vas voir, par là, rien du tout prend pas.
00:13 - Tous vos visages, ils vont tourner.
00:17 Mon bébé, il tombe avec moi, ils viennent en bas devant chez moi, en bande,
00:21 pas qu'à la porte et tout, mon bébé, il dort.
00:23 Mon bébé, il dort.
00:25 - Alors, bonsoir à vous, merci d'être avec nous.
00:28 Qu'est-ce qui s'est passé, en fait ? On n'a pas compris.
00:31 - En fait, maintenant, ça fait plusieurs semaines qu'il y a des mecs
00:35 qui s'amusent à balancer mon adresse sur les réseaux sociaux.
00:37 Après, ça fait 9 ans que je suis sur Internet,
00:39 donc jusqu'ici, je faisais un peu abstraction.
00:42 Il y a quelques semaines, il y a plusieurs...
00:44 Cette fois-ci, c'était des gamins.
00:46 Bon, là, ils sont pas bien plus vieux, mais ils étaient encore plus jeunes.
00:49 Ils sont venus un petit peu chercher les boîtes aux lettres de mon village.
00:51 Il faut savoir que j'habite un petit village dans le sud de la France.
00:54 Je me suis éloigné pour pas avoir de problème.
00:57 Et en fait, ils cherchaient la boîte aux lettres.
00:59 Bon, jusqu'ici, avec ma femme, on n'a trop rien dit.
01:02 Et là, hier, aux alentours de 20h50, on a couché le petit.
01:06 Moi, j'allais regarder le match de foot.
01:07 On était tranquilles dans notre chambre.
01:08 Et il y avait mon petit frère, qui est sur la vidéo,
01:11 qui, lui, il est venu voir son neveu.
01:13 Et il était à l'étage.
01:15 Et en fait, il vient me chercher dans la chambre, il me dit
01:17 "Écoute, Aïkol, il y a mes 25 mecs devant la maison.
01:21 Ils veulent que parler à toi.
01:23 Ils disent qu'ils vont régler leur compte avec toi.
01:24 Je sais pas ce qui se passe. Viens voir."
01:26 Donc moi, je descends.
01:27 Ma femme descend avec moi.
01:28 Au début, le petit dort.
01:29 Elle filme, parce que c'est moi qui lui dis "Filme,
01:31 on sait jamais ce qui peut se passer".
01:33 Si quelqu'un me tape, si moi je range,
01:34 ils essaient de rentrer, "Filme".
01:37 Et quand je sors, ils me sortent une version, mais…
01:40 J'en ai vu des poissons pas oxygénés,
01:43 mais là, il y avait les moins oxygénés du bocal, vraiment.
01:46 C'est-à-dire qu'ils me disent "Ouais, attends,
01:48 je vais faire la vraie voix.
01:49 Alors, t'as vu ? On est venu parce qu'une fois,
01:52 j'ai mis ton adresse sur les réseaux.
01:54 Et tu m'as dit "Ouais, va te faire voir"
01:56 et tu m'as bloqué de ton live."
01:59 Je lui dis "Du coup, tu voulais un café ?
02:01 Qu'est-ce que tu veux ?"
02:02 "Ouais, on est venu pour régler ton compte.
02:03 Tu vas voir ce que c'est la rue, la vraie.
02:05 Ils habitent un petit village à côté d'Aix-en-Provence.
02:08 C'est les plus gentils d'entre nous."
02:10 "Oui, oui, on est venu régler ton compte."
02:12 Donc ma femme sort.
02:13 Elle est un peu apeurée.
02:14 Mon frère sort.
02:15 Le petit commence à pleurer.
02:16 On l'entend par la fenêtre.
02:17 Elle revient pour chercher le petit.
02:18 Elle filme.
02:19 Moi, je sors dehors.
02:20 Il y en a un qui sort un couteau et qui me dit "Maintenant, on fait comment ?"
02:24 Ma femme commence à tomber en larmes.
02:27 Elle va chercher le petit.
02:30 Mon petit frère commence à rentrer entre les deux.
02:33 Il dit "Ouais, laissez tranquille."
02:35 Ils vont chercher des plus grands.
02:37 Ils viennent encore à 15 de plus.
02:39 Il y en a qui essayent de rentrer.
02:41 Mon voisin essaie de fermer la porte pour pas qu'ils rentrent.
02:43 On appelle les gendarmes qui sont venus 45 minutes après.
02:46 Moi, je me dis "Mais je suis où ?
02:49 Mais où est-ce que je suis ?"
02:51 Qu'est-ce que c'est que ce foutoir ?
02:53 Et ensuite, il y en a un qui…
02:55 Celui qui a sorti le couteau est parti parce que ma femme a commencé à filmer.
02:58 Et en fait, une fois qu'ils ont vu la gendarmerie arriver, ils sont partis.
03:03 Et en partant, ils m'ont dit "Ouais, tu vas voir.
03:05 On va revenir.
03:06 On sait où tu habites.
03:07 T'inquiète pas.
03:08 On va revenir.
03:09 On va te faire.
03:10 On va vous faire, etc.
03:11 T'inquiète pas.
03:12 Toi, ta femme, ton fils, qui tu veux, on va vous faire.
03:14 Tu vas voir ce qu'on…"
03:15 Et du coup, mon fils…
03:17 Ma femme ressort avec mon fils.
03:18 Il vomit.
03:19 Il n'a pas dormi de la nuit.
03:21 Ma femme est apeurée.
03:23 On sait…
03:24 Franchement, je ne sais même pas quoi lui dire.
03:26 Même moi, j'ai essayé de ne pas craquer.
03:27 Je n'ai pas mangé depuis hier.
03:28 Je me suis dit "Mais soit j'habite à Bogota, soit mon pays l'a changé".
03:33 Mais ça, ce n'est pas ma France à moi, ça.
03:35 Ce n'est pas possible.
03:37 30 mecs qui viennent devant chez moi.
03:39 "Ouais, on va te régler ton compte.
03:41 Il y en a un qui sort un couteau.
03:42 On est où, les mecs ?
03:43 Arrêtez.
03:44 Ça fait 9 ans que je fais des vidéos.
03:45 Ça fait 2 ans que je me suis assagi.
03:47 Je suis marié.
03:48 J'ai fait un enfant.
03:49 J'ai pris des prises de position quand j'ai commencé avec Cyril qui était beaucoup plus ferme qu'aujourd'hui.
03:53 Aujourd'hui, je fais des pranks sur Internet.
03:55 On vient me chercher chez moi.
03:57 Devant mon fils, on le sort un couteau.
03:58 Mais les mecs, vous êtes fous.
03:59 Et ce ne sont que des gamins.
04:00 Les plus grands étaient derrière en train de les chauffer.
04:03 Et avec tout ce qu'on voit, qu'est-ce que j'en sais que moi ?
04:06 Il n'y a pas un mec qui va mettre un coup de couteau.
04:07 Il va essayer de toucher mon bébé.
04:09 Pour 2 likes, ils sont capables de faire tout et n'importe quoi.
04:12 C'est catastrophique.
04:13 C'est fou, cette histoire.
04:15 – Mais c'est juste ça ou parce que ce qui m'inquiète encore plus, moi,
04:18 c'est que vous expliquez qu'il y avait des très jeunes
04:20 et que derrière, au début, il y avait les plus vieux cachés qui sont sortis après.
04:23 Est-ce qu'ils cherchaient autre chose ?
04:25 Est-ce que vous pensez que ça peut être une agression physique où vous volez ?
04:28 Quelle est la finalité ?
04:29 – Moi, ce que les gendarmes m'ont expliqué, c'est que c'est un village qui est habitué,
04:33 arrivé l'été, les beaux jours.
04:38 Il y a beaucoup de cambriolages.
04:39 Et ils m'ont dit, pour moi, ils ont su que vous habitiez ici, ils vous ont rodé.
04:44 Ils voulaient venir, ils ont vu de la lumière,
04:45 ils ont toqué pour essayer de voir un petit peu ce qu'il allait se passer.
04:48 Et pour moi, de toute façon, les mecs ont essayé de rentrer chez moi.
04:50 Ils nous ont dit "on va revenir, on va vous faire".
04:53 – Ils ne vont pas venir à 25 pour un cambriolage.
04:55 – Ils ne vont pas venir à 25 pour faire la maison plus.
04:58 – C'est que pour le like, ils t'ont embrouillé.
05:00 Ils t'ont pas dit de prendre d'autres prises de position que pour le like.
05:03 – Je pense pas, après, peut-être qu'ils n'aiment pas mes prises de position,
05:06 mais je suis même pas rentré, en fait, je ne sais pas chercher à rentrer en détail.
05:09 Moi, je suis sorti de chez moi, je vois 30 mecs devant chez moi.
05:12 – Pas de cambriolage à 25, il faut.
05:13 – Peu importe, même si sur le live j'étais un peu virulent,
05:15 je t'ai dit "vous allez te faire voir".
05:17 C'est justifié, t'as pas à donner mon adresse.
05:19 Je veux dire, c'est mon endroit privé.
05:21 Tu vas trouver quoi chez moi ? Deux biberons, trois couches ?
05:23 Les mecs, j'habite pas à Dubaï, on faut repérer sur terre.
05:26 Je suis un mec hyper normal, je suis cool, je prends les transports en commun,
05:30 je suis un mec cool.
05:31 Tu vas trouver quoi chez moi ?
05:33 Et ma femme, la pauvre… Bref.
05:37 – Je sais que c'est un moment difficile pour Ramos,
05:42 et c'est vrai que… Qu'est-ce que tu te dis aujourd'hui ?
05:45 Tu te dis que t'as envie de tout arrêter, tu vas faire quoi ?
05:48 – Non. – Non.
05:49 – Déménager ?
05:50 – Oui, je vais déménager, c'est sûr et certain.
05:54 Mais j'ai déposé plainte, ils ont toutes les identités,
05:58 parce que j'ai réussi à avoir les vidéos où on distingue bien les visages.
06:02 Mais je vais déménager, c'est une certitude,
06:04 mais je ne vais certainement pas m'exiler à Dubaï.
06:07 Ce n'est pas à moi de partir.
06:09 – Du coup, la police, elle vous dit quoi ?
06:11 – Sincèrement, je comprends la police qui n'a pas beaucoup de moyens.
06:14 Les gendarmes sont venus, ils étaient d'astreinte,
06:17 il y avait deux pauvres gendarmes qui sont venus,
06:20 c'était deux femmes, elles ne savaient pas trop quoi me dire.
06:22 Mais ce qu'ils me disent, c'est qu'ils sont dépassés, en fait.
06:25 Ils ne peuvent rien faire, ils n'ont pas les moyens.
06:27 Il y en a certains qui sont mineurs, donc ils ne peuvent rien faire.
06:30 Ils vont les mettre en garde à vue, ils vont ressortir le lendemain sans rien.
06:33 Ils me disent en fait "monsieur on ne peut rien faire".
06:35 Et quand je leur ai dit "mais il n'y a pas un trouble à l'ordre public ?"
06:37 Ils me disent "si, mais monsieur, vous êtes sorti, vous avez crié,
06:39 vous avez aussi troublé à l'ordre public".
06:41 Ok, donc j'aurais dû rester chez moi, dire "allez-y les mecs,
06:44 on fait un tagine, rentrez, prenez ce qui vous plaît".
06:48 C'était terrifiant.
06:49 – Ta femme, elle en est où là ?
06:51 – Elle ne veut plus rester ici.
06:54 On est amoureux de notre pays, on aime la France, avec tous ses défauts.
06:59 Mais franchement, si j'étais un peu faible, je partirais loin,
07:02 parce que ce n'est pas possible.
07:04 C'est impossible.
07:06 Et je parle pour moi, mais je n'ai pas envie de faire un cas
07:08 où je me dis "ouin, ouin, je ne suis pas un influenceur,
07:10 je n'influence personne, je crée des vidéos".
07:12 Mais mon cas, c'est celui de plein de femmes qui sortent dans la rue,
07:16 c'est celui de plein d'hommes qui rentrent du travail,
07:18 c'est celui de plein de familles, plein de vieilles dames qui ont peur.
07:21 C'est quoi ce pays en fait ?
07:23 Qu'est-ce qui s'est passé en 10 ans ?
07:25 Moi je suis né dans les années 90, mais jamais on ne serait allé à 30 mecs
07:28 mais voir quelqu'un, un père de famille, à 21h,
07:31 pour lui dire "t'as 10", mais les gars, on est où là ?
07:33 On entend des faits divers, des disparitions inquiétantes toutes les semaines,
07:36 alors qu'à l'époque c'était tous les 6 mois, un écran rouge sur notre télé,
07:40 on était apeurés, aujourd'hui c'est tous les mois.
07:42 Qu'est-ce qui se passe dans notre pays ? C'est le bordel.
07:44 Et là je l'ai vu l'insécurité, je suis toujours en train de minimiser les choses,
07:47 dire "oui, non, allez, liberté, égalité", non, non.
07:50 Il y a un vrai problème.
07:51 Et pourtant, je vous promets que j'habite un village,
07:53 il y a 3 pommiers et 3 vaches.
07:55 Donc si ça se passe comme ça ici, qu'est-ce qui doit se passer ailleurs ?
08:00 J'ai habité à Lyon, j'ai habité à Marseille, 13ème,
08:03 il ne m'est jamais rien arrivé.
08:05 Je suis arrivé dans une campagne, mais c'est qui ces mecs ?
08:09 Qu'est-ce que c'est que cette génération ?
08:11 Plus de respect, plus rien, ma femme allait avec le petit,
08:14 ça rigolait, ça se mettait devant la caméra, "ouais, ouais".
08:18 Ah ouais, d'accord, ok.
08:20 - Donc aujourd'hui tu vas déménager ?
08:22 - On va déménager au plus vite.
08:24 Déjà c'est impossible que ma femme remette les pieds dans notre maison.
08:28 - Puis après, oui.
08:29 - On sait d'où il vient, c'est jeune ?
08:31 - Oui, du village d'à côté.
08:32 - Du village d'à côté, il l'a dit.
08:33 - Juste à côté.
08:34 Et il n'y a aucune justification, rien, il n'y a rien,
08:37 il ne s'est rien passé, je n'ai jamais croisé personne,
08:39 je fais mes courses comme normalement.
08:41 - Tu n'y attendais pas du tout, ça a arrivé ?
08:42 - Pas du tout.
08:43 C'est-à-dire que mon petit frère, il fait beaucoup de blagues,
08:45 il a 18 ans, j'ai vu son visage, je me suis dit, il est tout blanc,
08:48 il y a un problème.
08:49 Il m'a dit, il y a 25 mecs devant la maison, je me suis dit,
08:51 mais je n'ai pas compris, je consomme des stupéfiants, moi,
08:54 je dois 10 000 euros à un dealer ?
08:56 - Tu es fou.
08:57 - Et les mecs, puis le mec qui sort une lame, le mec en rouge, là,
09:00 qui sort une lame, je connais son prénom, je connais son identité,
09:03 et à la fin, il revient, celle-là, c'est vraiment le pompon.
09:06 Il vient s'excuser, il me dit, franchement, je suis vraiment désolé,
09:09 s'il te plaît, ne m'affiche pas sur les réseaux,
09:11 s'il te plaît, ne dépose pas plainte, j'ai le bac dans quelques jours,
09:13 je veux rendre fière à ma mère.
09:15 Oui, d'accord.
09:16 - Il fait tout à l'envers.
09:17 - Non, mais il va se reconnaître, il est devant sa télé, là.
09:19 Je lui ai dit, en plus, mon chéri, tu ne t'en es pas pris à un imbécile,
09:23 tu t'en es pris à quelqu'un qui est normalement constitué
09:25 et qui sait faire les choses.
09:26 Il faisait le malin, il a sorti sa lame, il est reparti en courant,
09:29 et il me dit, non, s'il te plaît, à la fin, devant les gendarmes,
09:32 ne porte pas plainte, j'ai mon bac dans quelques jours,
09:34 mais c'est toi qui as niqué ma vie, c'est toi qui as niqué ta vie, mon chéri.
09:37 Moi, j'allais regarder "François Luxembourg",
09:39 j'ai raté le but d'Aimba Fé, je suis au bout de ma vie.
09:43 C'est terrible.
09:44 Je fais du humour, mais c'est terrible.
09:46 - Merci, Ramos, en tout cas, merci d'être venu nous voir,
09:48 et on est avec toi à fond, et ton bras, c'est ta femme et ton bébé.
09:51 Merci à toi d'être venu nous voir.
09:52 - Et tu ne le dis pas à l'antenne, parce que tu es quelqu'un de…
09:55 Malgré tout ce que tout le monde dit,
09:57 je sais que tu es vraiment quelqu'un sur qui je peux compter.
10:00 Et Cyril m'a envoyé un message, il m'a dit,
10:02 je te paye l'hôtel cinq jours où tu veux,
10:05 un hôtel de classe à Paris, vous restez éloigné de tout,
10:08 et je vous protège et je vais vous aider.
10:11 - Merci, mon amour.
10:12 Tu sais que je suis avec toi, tu fais partie de la famille, tu le sais.
10:14 - Merci.
10:15 - Et t'embrasses fort ta femme et ton bébé.
10:17 [Musique]

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