Interdiction de l'abaya à l'école !

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Transcript
00:00 Je suis 100% d'accord pour une raison très simple,
00:02 c'est que la France est une république laïque,
00:04 c'est le premier article de la Constitution,
00:06 et une république laïque, ça veut dire deux choses,
00:09 ça veut dire le droit de croire ou ne pas croire,
00:11 et c'est la neutralité de l'État et tout ce qui est attaché à l'État.
00:15 C'est pour ça que le titre est faux.
00:17 Ce n'est pas interdiction de la baïa à l'école,
00:18 c'est interdiction de la baïa à l'école publique.
00:21 Ça, c'est la laïcité à la française.
00:23 On peut porter la baïa dans des écoles confessionnelles,
00:25 pas seulement musulmanes, il y a des écoles catholiques
00:27 qui acceptent la baïa.
00:29 Mais dans la tradition française, dans la loi française de la laïcité,
00:33 la baïa, qui est un vêtement religieux, est donc prohibée.
00:36 Ce n'est pas moi qui le dis, que c'est un vêtement religieux,
00:39 c'est l'imam Chalgoumi, donc ce n'est pas un musulman.
00:43 Il y a la…
00:44 Oui, mais enfin, il est imam.
00:45 - Vous me dire, là, tu n'es pas d'accord.
00:47 - Vous secouez la tête.
00:48 Je finis juste.
00:49 Il y a la première imam de France, Kaina Baloul,
00:51 qui a même dit que ce vêtement était un vêtement d'endoctrinement religieux.
00:56 Donc, ce n'est pas seulement les vilains fascistes d'extrême droite qui sont là.
01:00 Au sein de la communauté musulmane,
01:02 beaucoup de gens savent très bien que ce vêtement,
01:04 qui a été imposé par un certain Islam brigoriste,
01:07 par les frères musulmans pour les nommer,
01:09 est un vêtement religieux.
01:10 Donc, il n'a pas sa place à l'école publique,
01:12 mais il a sa place dans la rue, chez vous, où vous voulez,
01:15 mais pas à l'école publique.
01:16 La situation est extrêmement simple, en fait.
01:18 - Elle va vous répondre dans un instant.
01:19 Et là, je voudrais avoir l'avis de Yann Mouax.
01:21 - Je suis, à titre de personne, indigné, mon cher Cyril,
01:23 par cette décision et pour une raison très claire.
01:25 Il me semblait, mais peut-être que je suis naïf,
01:27 que la mission de l'école, c'était de faire la chasse aux fautes d'orthographe,
01:32 aux élèves mauvais en calcul.
01:33 Je ne savais pas que l'école avait comme mission de faire la chasse aux musulmans.
01:37 Je ne savais pas que l'abaya était un signe religieux,
01:41 étant donné que Gold Sheikh Ebana, etc.,
01:42 les plus grandes marques, peuvent vous vendre des abayas.
01:45 - On va citer d'autres marques.
01:46 - Bingo, etc.
01:48 - Et Yann Mouax.
01:49 - D'autres marques.
01:50 Je ne savais pas non plus, si vous voulez,
01:52 que le jour de la rentrée scolaire,
01:54 la République française avait vocation à aller stigmatiser des gens face caméra,
01:58 alors que la rentrée est déjà quelque chose de stressant,
02:00 mon cher Cyril, en soi, pour demander pourquoi tu t'habilles comme ça, petite ?
02:03 Et ce qui me désoblige encore plus, c'est les faiseaux, si vous voulez.
02:07 La République, qui toujours pose des difficultés aux journalistes
02:11 lorsqu'ils veulent aller faire des reportages dans les écoles,
02:13 là, pour une fois, c'est journée porte ouverte.
02:15 Venez voir de quelle bois on se chauffe.
02:17 Venez voir un peu à quel point nous sommes des durs à cuire.
02:22 Voyez à quel point la laïcité est quelque chose d'important pour nous.
02:26 Cyril, la laïcité à coups de tric, je ne la comprends pas.
02:29 La République à coups de fouet, je ne la comprends pas.
02:32 Pour moi, ce qui est important, c'est que la laïcité s'imprègne par capilarité,
02:36 par intelligence dans des conversations,
02:39 mais certainement pas de manière punitive.
02:41 La laïcité punitive est contre-productive.
02:43 Et je crois qu'il y a quelque chose qu'il faudrait comprendre dans ce pays.
02:46 À force de créer des polémiques incessantes,
02:49 parce que là, il va y avoir des idées de Torrio et des unes à l'infini,
02:51 est-ce qu'on pourrait cinq minutes laisser les musulmans en paix ?
02:55 - Alors, on a eu l'avis de Dan Mouax et d'Éric Nolot.
02:58 J'aimerais faire un petit tour de table avant d'avoir Néla et son papa.
03:01 Néla, forcément, qui est en colère à la suite de cette décision.
03:03 Maudit dire, je t'ai vu haucher la tête quand t'as entendu, Éric.
03:05 - Oui, alors ce que je vais dire là, je ne l'ai pas fait en 20 ans, Cyril.
03:09 S'il y a des choses qui vont vous gêner, à toi ou à la production ou à la chaîne,
03:14 vous pouvez me virer, d'accord ?
03:15 Je suis extrêmement fier d'être français, bien évidemment.
03:18 Moi, je suis d'autant plus fier d'être musulman et j'essaye d'être un bon pratiquant.
03:23 Éric était en train de justement parler de la laïcité,
03:25 mais quand on prend des historiens et spécialistes de la laïcité,
03:28 comme Émile Poulain, Buzounesque, ce sont des gens,
03:31 s'ils étaient là, tu prendrais une fessée culturelle.
03:35 Pourquoi je dis ça ?
03:36 Je dis ça parce que si ces filles ou ma sœur qui est en face de moi,
03:41 si c'était un vêtement islamique, ils iraient dans des écoles islamiques.
03:44 Visiblement, elles portent une paire de baskets, une paire de stasmines.
03:47 Je ne pense pas que la paire de stasmines soit islamique non plus.
03:50 Je pense qu'au bout d'un moment, il va falloir que la France, mon pays,
03:54 ne se trompe pas dans son histoire et dans ses valeurs.
03:56 Voilà, tout simplement.
03:57 Moi, c'est des choses qui me touchent énormément.
03:59 Nos parents nous disaient à l'époque, quand ils ont immigré justement d'Algérie,
04:03 parce qu'ils ont voulu pour nous qu'on ait une meilleure vie,
04:07 pour ne pas qu'on ait à subir ce que eux ont subi
04:09 et qu'on a toujours été respectueux.
04:12 Et aujourd'hui, alors que l'école va extrêmement mal,
04:15 les professeurs se font tabasser, se font poignarder,
04:18 il n'y a pas de porte, il n'y a plus de sport.
04:20 Et la seule chose qu'on trouve à mettre,
04:23 plutôt que donner de l'espoir, mais plutôt du désespoir,
04:26 et aussi, je pense aussi aux parents, à leurs enfants,
04:29 on leur dit exactement, toi, tu ne vas pas rentrer,
04:33 toi, tu vas rentrer.
04:34 Donc, en fait, pour globaliser tout ça, Cyril,
04:37 c'est que les écoles vont devenir des boîtes de nuit,
04:39 un peu comme l'ambiance qu'il y a eu tout à l'heure,
04:41 et que les chefs d'orientation vont être des videurs.
04:44 Toi, tu rentres, toi, tu ne rentres pas, toi, je ne sais pas.
04:47 – Ils vont employer Christina Cordula.
04:49 – Exactement.
04:50 – Pour achat de la…
04:50 – Et ils vont ramener Jean Rode pour faire le sou.
04:53 – Alors Jacques Cardoze.
04:54 – Ne récapturez pas, moi, j'ai entendu tout à l'heure,
04:57 il y a de moi que je vous adore, mais alors,
04:58 quand vous dites que c'est une chasse aux musulmans,
05:01 enfin franchement, non, ce n'est pas du tout une chasse aux musulmans.
05:04 – Déjà, l'argumentation, c'est de dire que ce n'est pas un vêtement religieux.
05:07 Si ce n'est pas un vêtement religieux, quand on demande de l'enlever,
05:09 ça n'est pas de l'islamophobie, par définition.
05:11 – Je voudrais juste vous poser une question,
05:12 est-ce que vous savez que trois quarts des élèves handicapés en France
05:14 ne peuvent pas avoir une scolarité normale ?
05:16 Vous ne croyez pas que l'école a des priorités plus intelligentes ?
05:18 – Non, mais regarde ça, ça c'est un autre débat.
05:20 – Oui, non.
05:20 – Mais là, pour le moment, on est sur la baïa.
05:22 – Très étrange.
05:23 – En tous les cas, il y a un ministre qui, pour une fois,
05:26 alors on sort d'une période avec M. Ndiaye qui a dit au recteur, au prof,
05:30 "débrouillez-vous", ce qui est quand même dingue.
05:33 Enfin, je veux dire, il y a eu…
05:34 – Ah si ?
05:34 – Il mit sur l'intelligence des directeurs d'école,
05:36 mais ce n'est pas à eux de faire ça,
05:38 ils ont suffisamment de poids sur les épaules.
05:40 – Mme Ndiaye, je pense qu'il est surtout sur comment je vais faire
05:43 pour ne pas travailler aujourd'hui.
05:44 – C'est à l'état de définir et de nous dire ce qu'est la laïcité.
05:50 Il considère que la baïa relève de la loi de 2004.
05:54 À partir de ce moment-là, les choses sont en effet extrêmement simples.
05:56 – Une dernière question, une dernière toute dernière.
05:57 – Attends, attends, je termine Yann Moix.
05:59 Il faut répéter que la laïcité, ce n'est pas du tout une attaque
06:02 contre les musulmans ni contre aucune religion.
06:04 C'est la possibilité de suivre sa foi et d'exercer sa foi dans son intimité,
06:11 que ce soit dans un lieu de culte, que ce soit chez soi.
06:14 Et de ne pas la manifester…
06:15 – Non, et dans la rue.
06:16 – Et dans la rue, absolument.
06:17 Et de ne pas la manifester dans ce qu'est l'école de la République.
06:21 Et moi, il y a quelque chose auquel je suis très attaché,
06:23 c'est l'égalité entre tout le monde.
06:24 L'école de la République, c'est qu'il n'y ait pas de différence
06:28 et qu'il n'y ait pas de différence non plus.
06:29 Ça passe aussi par les vêtements.
06:31 On pourrait parler de la pauvreté et des riches par les vêtements.
06:34 C'est pour ça, moi, que je suis personnellement pour le port d'un uniforme,
06:37 ou d'un uniforme, on va dire, assez moderne.
06:39 Mais je pense que ça ne crée aucune différence.
06:41 C'est important que dans l'école de la République,
06:43 il n'y ait pas de différence entre les musulmans et n'importe qui.
06:45 – Comment expliquer que les islamistes postent, à qui mieux mieux sur les réseaux sociaux,
06:50 des tutos, de démonstrations, en expliquant à des jeunes filles,
06:53 aussi jeunes que vous, que il faut mettre la baïa
06:58 comme signe d'appartenance religieuse
07:01 et que c'est une bonne manière de faire progresser l'islamisme ?
07:04 Les islamistes vous expliquent la vérité.
07:06 Après, vous pouvez m'expliquer, vous pouvez faire oui-oui au pays de la baïa,
07:10 mais ça ne marche pas.
07:11 Oui-oui au pays de la baïa, ce n'est pas la France.
07:12 La France, c'est un pays laïc, il y a des règles.
07:15 C'est une arnaque de faire croire que c'est dirigé contre les musulmans,
07:18 car les signes distinctifs des juifs ou des chrétiens
07:20 sont également prohibés par l'école de la République.
07:23 La République est laïque, l'école de la République est laïque.
07:25 Une République, une démocratie qui utilise l'interdiction pour asseoir ses valeurs
07:29 est une République, une démocratie qui est faible.
07:34 La force, c'est d'autoriser, la force n'a jamais été d'interdire, première chose.
07:37 Et la deuxième, c'est que je peux très bien vous rejoindre juste pour le débat,
07:42 mais c'est une sorte de tonneau des Danaïdes,
07:43 c'est-à-dire qu'en fait, si vous interdisez les signes religieux,
07:47 c'est-à-dire qu'en fait c'est un tonneau, vous le remplissez
07:49 et il se vide de la manière que vous le remplissez.
07:51 Les gens trouveront toujours une façon…
07:55 Oui, j'en ai mangé tout.
07:56 Festimentaire, inédite, renouvelée, nouvelle, originale,
07:58 de faire passer en contrebande, si vous souhaitez, un signe religieux.
08:02 Ils en inventeront un autre, ce sera peut-être un signe microscopique sur l'ongle,
08:05 ce sera peut-être une casquette à l'envers.
08:06 Est-ce que vous êtes d'accord avec le principe de la laïcité
08:09 qui a été édité au début du siècle dernier ?
08:11 J'ai eu votre prénom.
08:12 Jacques.
08:13 Jacques. En fait, pour une raison très simple, c'est que vous oubliez,
08:15 et après je me tais, mon cher Cyril,
08:17 une petite dimension très importante dans la laïcité.
08:19 La laïcité, c'est considérer que l'État ne peut pas voir un signe religieux.
08:24 C'est-à-dire que vous mettiez une croix ou une casquette, un jean ou une abaya,
08:28 en fait pour l'État, ça revient au même.
08:30 C'est ça la laïcité.
08:31 Alex.
08:32 Mais l'école parle de la religion.
08:33 Il y a des cours d'histoire où ils parlent de la religion à l'école.
08:35 Le problème n'est pas là.
08:36 Le problème, c'est que moi j'ai la chance, depuis que j'ai fait l'Umni
08:39 et pendant le confinement, de parler avec le ministère de l'Éducation,
08:41 avec tous les professeurs.
08:42 Je travaille encore avec des professeurs juifs, avec la mission laïque française.
08:44 La réalité, c'est que les profs étaient à bout et qu'il y avait des problèmes partout.
08:49 Et donc là, vous avez un ministre qui est nommé le 20 juillet,
08:52 qui le 28 août fait une conférence avec pas que ça, des milliards et des milliards.
08:56 Beaucoup d'annonces hyper positives pour plein de choses, pour les professeurs,
09:00 pour les élèves, pour le savoir, en disant je vais pousser les bonnes attentes.
09:04 La lutte contre le harcèlement.
09:05 La lutte contre le harcèlement qui est vitale.
09:06 Il n'y a que ça qui est ressorti.
09:07 Ça fait partie du harcèlement, ça.
09:08 C'est pour ça que moi aussi je suis pour l'uniforme à l'école.
09:09 Parce que même quand on est habillé avec des fringues hyper, hyper riches,
09:12 les enfants qui pleurent, ils mettent l'uniforme au professionnel.
09:15 Non mais tu ne peux pas dire que la meilleure...
09:17 D'abord, le centre islamique de Paris a bien dit que ce n'était pas...
09:21 Oui mais les images sont de l'inverse.
09:22 Attends, tu ne peux pas dire que ça, que cette robe-là longue, peu importe,
09:27 une fille peut s'appeler Marie et porter ça, elle va être jugée comment ?
09:29 Une fille qui a un problème avec son corps, qui est corporel et qui veut s'habiller large.
09:32 Attends, s'il te plaît.
09:35 On est des copains en plus.
09:36 Donc pour le coup, je suis en train de te dire que ça, ce n'est pas du harcèlement.
09:40 Ceux qui font du harcèlement, c'est ceux qui veulent taper sur des filles
09:42 entre 14, 15 et 16 ans et qui ne veulent pas les laisser libres.
09:46 Alors on a Pascal de la Tour du Pin qui ne prend jamais parti,
09:48 donc on lui a mis un drapeau de la Suisse.
09:49 Voilà.
09:51 Donc Pascal de la Tour du Pin, vous, vous dites quoi ?
09:54 Non, non, je dis juste, pour rester peut-être factuel en tout cas, les chiffres.
09:57 C'est vrai que les Français majoritairement soutiennent la décision de Gabriel Attal.
10:01 7 Français sur 10 en moyenne d'après un sondage.
10:03 Et là, ce qui a poussé le ministère de l'Éducation nationale
10:07 à prendre ce type de décision aujourd'hui,
10:09 c'est que depuis l'assassinat de Samuel Paty,
10:11 on a constaté au sein de l'Éducation nationale et dans les écoles,
10:15 une montée considérable des atteintes à la laïcité.
10:19 Papendiaïe ne s'était pas prononcée.
10:21 Gabriel Attal...
10:21 Sur quoi il ne s'est pas prononcé, Papendiaïe ?
10:24 Papendiaïe ne s'était pas prononcée, ça va ensemble.
10:27 Non, non, mais voilà, il y a une décision prise.
10:29 Gabriel Attal donc prend cette décision qui est soutenue par une majorité de Français aujourd'hui.
10:32 Et qui est soutenue par Emmanuel Macron.
10:34 Aussi, bien sûr.
10:35 Il vient de me dire, j'ai fini avec Papendiaïe.
10:37 Ils lui ont envoyé son solde de tout compte.
10:39 C'est bon, merci.
10:41 Gratuite, laïque et obligatoire.
10:45 Nos enfants, on ne veut pas savoir d'où ils viennent, ce qu'ils pensent,
10:48 de quelles familles ils sont.
10:49 C'est un élément de justice.
10:51 De la maternelle jusqu'au baccalauréat, l'école est laïque.
10:55 Et ça veut dire qu'il n'y a pas de place pour les signes religieux.
10:58 Il faut que les familles qui voulaient mettre la baïa pour leur fille
11:02 ou les jeunes filles qui voulaient la mettre comprennent ce pourquoi on le fait.
11:05 C'est respectueux, c'est bienveillant, c'est la laïcité.
11:07 On ne nous empêche pas de parler d'une religion.
11:10 Mais dans l'école, il n'y a pas de place pour ces signes.
11:13 Voilà, donc il était chez Hugo Décrypte.
11:15 Un excellent Hugo, j'embrasse également.
11:17 Alors Gilles Verdet, toi, tu n'es pas d'accord avec le président de la République ?
11:19 Non, ni avec M. Attal.
11:21 Mais je pense que ça va aller quand même.
11:23 Ça les empêche de dormir.
11:25 Il faut être clair, Cyril.
11:27 La baïa n'est pas un vêtement religieux.
11:29 Mais non, mais comment tu peux dire un truc pareil ?
11:31 La baïa, c'est une ronde-pompe.
11:33 C'est pas possible.
11:35 Pourquoi ? Attends deux minutes, pourquoi ?
11:37 Il t'arrête tout de suite, donc dis-lui.
11:39 C'est un vêtement dont on sait qu'il a été porté par les Bédouins,
11:41 qui est officiel en Arabie Saoudite,
11:43 qui est officiel en Iran.
11:45 D'ailleurs, vous ne le savez peut-être pas,
11:47 mais là-bas, il y a des voix pour essayer de commencer
11:49 à demander la fin de cette interdiction.
11:51 Évidemment que c'est une tenue religieuse.
11:53 Oui.
11:55 Qu'elle soit aussi culturelle, cultuelle,
11:57 et qu'elle soit à la croisée de plusieurs chemins,
11:59 ça c'est tout à fait possible.
12:01 Et que la religion musulmane soit quelque chose de beaucoup plus complexe que ça,
12:03 évidemment on ne peut pas réduire uniquement cette tenue
12:05 seulement à le fait que c'est une tenue religieuse.
12:07 Mais c'en est une.
12:09 C'est un message politique.
12:11 Non, non.
12:13 Ce n'est pas une tenue religieuse.
12:15 C'est une tenue qui est à la mode, qui est portée par les jeunes filles.
12:17 En tout cas, j'ai l'impression que vous allez bien vous entendre tous les deux.
12:19 Par les jeunes filles en ce moment.
12:21 Je sens que je tiens un duo, qui adore cette tenue,
12:23 parce qu'elle est ample, parce qu'effectivement,
12:25 en ce moment, elle est très vendue.
12:27 Je trouve qu'elle permet de cacher leur forme, et elles aiment bien.
12:29 Et moi j'en ai marre.
12:31 Je ne cacherai pas leur corps.
12:33 Gilles, une question.
12:35 Laissez-le finir.
12:37 J'en ai marre.
12:39 J'en ai marre de cette république où l'on stigmatise les musulmans.
12:41 Qu'est-ce que vous allez faire ?
12:43 Qu'est-ce que vous allez faire ?
12:45 Vous allez faire que les jeunes musulmans,
12:47 vous leur reprochez d'opérer un repli communautaire.
12:49 Vous allez leur reprocher de ne pas chanter la marseillaise.
12:51 Mais à force de leur donner le coup,
12:53 ils vont dire que la république n'est plus la leur.
12:55 Donc revenez à la raison.
12:57 Pensez aux musulmans.
12:59 Non, arrêtez. Eric Nolot, arrêtez vous aussi.
13:01 Attends, Eric.
13:03 Moi j'en ai marre des idioticiles de l'islamisme.
13:05 Sauf que je ne sais pas si vous êtes plus idioticule ou l'inverse.
13:07 Je ne sais pas.
13:09 Je ne sais pas si vous croyez à ce que vous dites ou pas.
13:11 Ce que vous êtes en train de faire,
13:13 c'est de vous faire le complice d'une oppression.
13:15 Arrêtez.
13:17 Ça me fait de la peine ce que dit M. Mounir.
13:19 Tu es originaire d'Algérie, c'est ça ?
13:21 Alors je suis né en France, de parents algériens.
13:23 C'est pas la police.
13:25 Je m'en bats les dents.
13:27 Mounir a été comme ça.
13:29 Je suis né en France.
13:31 Ça a été imposé par les pays du Golfe,
13:33 via leurs prédicateurs,
13:35 via leurs prêcheurs,
13:37 via leurs techniques d'endoctrinement.
13:39 Et ça me fait beaucoup de peine que tu soutiennes.
13:41 Mais bien sûr, que tu soutiennes l'islam rigoriste.
13:43 Non, mais c'est pas l'islam rigoriste.
13:45 C'est pour ça qu'il faut définitivement
13:47 arrêter de mélanger les musulmans
13:49 et l'islam rigoriste.
13:51 Il faut arrêter.
13:53 Mais aussi tradition et religion.
13:55 C'est pour ça que je disais tout à l'heure
13:57 que c'était peut-être plus complexe que ça.
13:59 Et on a la chance en France,
14:01 contrairement à d'autres pays,
14:03 que les bibliothèques sont gratuites.
14:05 Et qu'il y a un endroit qui est exceptionnel.
14:07 Je ne savais pas que...
14:09 Qui s'appelle l'Institut du monde arabe.
14:11 Où il y a des bouquins de l'orient et de l'occident.
14:13 Mais tu sais que les théologiens ne sont pas d'accord.
14:15 Mais il y a aussi des savants.
14:17 Mais bizarrement, lorsqu'on vous entend,
14:19 vous prenez toujours le côté mâle
14:21 plutôt que ceux qui donnent l'exemple.
14:23 Et l'islam rigoriste.
14:25 - Attends, attends.
14:27 - Le port de cette tenue
14:29 est un symbole politico-religieux.
14:31 - Mais non, mais arrête.
14:33 - On a la chance d'avoir Néla
14:35 et son papa qui sont avec nous.
14:37 Néla, tu as 16 ans.
14:39 Cette année, tu fais ta rentrée en classe de première.
14:41 Et ce soir, tu es avec nous car tu aimerais
14:43 nous donner ton avis sur la décision de Gabriel Attal.
14:45 Est-ce que déjà, ça t'a étonné ?
14:47 - Oui. J'étais très étonnée.
14:49 - Toi, tu vas dans une école. Tu vas avec cette tenue ou pas ?
14:51 - Oui.
14:53 - Ça ne t'a jamais posé de problème ?
14:55 - Non.
14:57 - Ça ne pose pas de problème aux autres élèves ?
14:59 - Non.
15:01 - Au professeur ?
15:03 - Non.
15:05 - Et là, tu te dis comment tu vas faire demain.
15:07 - Oui.
15:09 - Donc demain, comment tu y vas ?
15:11 - Je mets un kimono.
15:13 - Tu vas avec tes dyréneurs ?
15:15 - Oui.
15:17 - Tu vas respecter la loi.
15:19 - C'est bien. Pourquoi tu ne comprends pas ?
15:21 On va voir le sondage dans un instant.
15:23 Pourquoi tu ne comprends pas
15:25 ceux qui comprennent la décision de Gabriel Attal ?
15:27 - Parce que la abaya,
15:29 c'est une robe.
15:31 Ce n'est pas un habit religieux.
15:33 C'est une robe.
15:35 Ça veut dire robe.
15:37 - Là, tu es en abaya ?
15:39 - Oui. C'est une robe.
15:41 - Et donc, ça te dérange ?
15:43 - Je n'ai pas le droit de m'habiller comme je veux.
15:45 - Tu t'habillais comme ça tous les jours à l'école ?
15:47 - Non.
15:49 - Pas tous les jours ?
15:51 - Pas tout le temps.
15:53 Je m'habille des fois en jogging quand j'ai le sport.
15:55 Je ne m'habille pas toujours en...
15:57 Mais j'aime bien m'habiller comme ça.
15:59 - Mida, vous êtes le papa de Néla.
16:01 Vous comprenez la décision ?
16:03 Vous dites à votre fille,
16:05 "On comprend la décision."
16:07 Ou vous lui dites, "Oui, je comprends,
16:09 c'est inadmissible."
16:11 - Je suis un père de famille,
16:13 comme de très nombreux citoyens de ce pays.
16:15 - La République, la République, la République,
16:17 la langue de la République française, c'est le français.
16:19 Je ne comprends pas l'utilisation du terme abaya.
16:21 Pour avoir des origines de pays
16:23 de l'autre côté de la Méditerranée,
16:25 le mot abaya signifie tunique, robe.
16:27 Vous, vous portez ici un khamis.
16:29 Khamis, ça veut dire une chemise.
16:31 Le mot khamis, c'est une chemise.
16:33 - C'est vrai qu'on ne dit pas en interprétant.
16:35 - Souvent, les gens ne le savent pas.
16:37 Le chemise vient du mot khamis.
16:39 Un khamis, une chemise peut être court, long.
16:41 Ce qu'on appelle ici un abaya,
16:43 c'est une sémantique qui est mise en avant
16:45 par certaines personnes qui voudraient
16:47 impérativement donner un sens religieux.
16:49 Mais c'est qui qui décide de ce qui est religieux
16:51 ou pas en République française ?
16:53 L'État, tout à l'heure, M. Nolot
16:55 rappelait que l'État était laïc.
16:57 L'État n'indique pas
16:59 et n'a pas le droit de s'immiscer
17:01 dans l'organisation ou la définition
17:03 de ce qui est cultuel ou pas.
17:05 Il est là pour garantir l'éducation
17:07 à nos enfants, à tous les enfants de France.
17:09 Donc moi, je suis choqué qu'on puisse,
17:11 alors que d'autres l'ont rappelé,
17:13 on a des patients handicapés qui n'arrivent
17:15 même pas à se déplacer dans les enseignements.
17:17 L'année dernière, je suis dans un quartier
17:19 où le deuxième jour de la rentrée,
17:21 tous les professeurs étaient en grève
17:23 parce qu'ils avaient 4 toilettes pour 800 élèves.
17:25 On a des problèmes plus graves.
17:27 Ensuite, il faut dire une chose qui est claire.
17:29 Moi, c'est ma fille, je la défendrai.
17:31 Je n'ai pas envie que ma fille, demain,
17:33 elle vienne en pleurant, elle l'a dit,
17:35 elle s'habille comme elle veut.
17:37 Moi, d'ailleurs, quand elle décide
17:39 qu'elle fait ce qu'elle veut.
17:41 Mais par contre, que des hommes, ici,
17:43 puissent, ici, ou d'autres personnes,
17:45 imposer une tenue vestimentaire
17:47 en expliquant c'est quoi le religieux ou pas,
17:49 l'État déjà n'a pas le faire.
17:51 Et d'autant plus que moi, c'est intéressant,
17:53 moi je le dis ici, comme ça tout le monde le sait,
17:55 ma fille, si un jour elle arrive en robe,
17:57 parce que je n'aime pas le mot "abaya",
17:59 pourquoi on ne parle que du mot "abaya" ?
18:01 C'est pour dire "c'est arabe, c'est étranger,
18:03 donc c'est musulman".
18:05 Non, non, non, il faut dire que c'est une robe.
18:07 Vous pouvez venir avec une robe ou pas.
18:09 Vous et moi, on porte une barbe.
18:11 Une barbe, ça peut être à la mode, ça peut être un style,
18:13 ça peut aussi avoir un sens religieux.
18:15 Alors s'il y a des jeunes lycéens qui arrivent au lycée,
18:17 qu'est-ce qu'on va leur faire ?
18:19 Comment on va déterminer si c'est religieux ou pas ?
18:21 - C'est les islamistes qui le déterminent pour vous.
18:23 - Non, non, monsieur, je parle de l'école.
18:25 Monsieur Nolot, je parle de l'école.
18:27 - Les islamistes vous expliquent.
18:29 - Ce sont les enseignants.
18:31 - Ils encouragent les jeunes filles à porter la baille,
18:33 puisque c'est aussi la police.
18:35 - Ils encouragent les jeunes femmes à porter la baille.
18:37 - Je vous ai dit ce que j'ai à dire.
18:39 - Vous traitez certains d'idiotuiles,
18:41 mais il y a aussi des paternalistes qu'il faudrait
18:43 aussi parfois rappeler à l'ordre, parce que c'est important.
18:45 - Ça s'appelle des laïcs. Ça a l'air de vous déranger.
18:47 - Non, non, pas du tout. La laïcité, c'est votre...
18:49 - La laïcité, ça fait partie de l'identité française.
18:51 Moi, je suis attaché à l'identité française.
18:53 - Mais comme nous, les...
18:55 - Non, non, j'écoute vos raisonnements spéciaux,
18:57 ça ne marche pas.
18:59 - C'est vos raisonnements spéciaux, monsieur.
19:01 - C'est votre conception.
19:03 - C'est votre conception de la laïcité, monsieur.
19:05 La laïcité, c'est l'indifférence.
19:07 L'Etat est indifférent vis-à-vis de tout le monde.
19:09 C'est votre conception. Et d'ailleurs, dans ce pays,
19:11 c'est pas à vous, ni moi, ni les ministres,
19:13 ni les enseignants...
19:15 - La laïcité, c'est pas une conception.
19:17 - Mais la laïcité, c'est pas une conception.
19:19 - Le CMI l'a terminé.
19:21 - Vous savez qu'au final, c'est le Conseil d'Etat qui dira.
19:23 - Vous êtes arrivé à mon terme, on l'a compris.
19:25 Donc vous avez anticipé.
19:27 Ceux qui vont déterminer, monsieur, réellement,
19:29 ceux qui sont religieux...
19:31 - C'est pas religieux.
19:33 - Monsieur, c'est une tenue...
19:35 - Quand on interdit, c'est pas religieux.
19:37 - C'est une tenue contre bien.
19:39 - Non, non.
19:41 - Mais en même temps, on parle d'islamophobie.
19:43 - C'est vous qui utilisez ce terme.
19:45 - Je comprends rien au discours.
19:47 - La république, avant tout, c'est la politesse et l'échange.
19:49 - Absolument.
19:51 - Alors laissez-moi terminer, sinon on n'arrivera pas où.
19:53 - Allez-y.
19:55 - Donc moi, ce que je voulais dire, c'est que déjà,
19:57 il n'y a pas de même, personne, personne,
19:59 si ce n'est la loi qui fixe les règles.
20:01 - Et aujourd'hui, c'est pas une loi, c'est une note.
20:03 - Une note, on va dire, c'est tout en bas.
20:05 - Une circulaire.
20:07 - C'est une note, monsieur.
20:09 - Alors justement, est-ce qu'elle aurait le droit,
20:11 demain, d'aller à l'école en Abaya ?
20:13 - Oui, mais c'est toute la question.
20:15 - Est-ce qu'elle aurait le droit, demain, d'y aller ?
20:17 - Dans les actuels des choses.
20:19 - Non, mais dans les actuels des choses, non.
20:21 - Non, mais au final, ce serait le tribunal qui dirait...
20:23 - Exactement.
20:25 - Alors, je vous explique, je vous annonce...
20:27 - Demain, c'est en Abaya.
20:29 - Demain, c'est en Abaya. Si ma fille se fait recaler,
20:31 c'est pas un vêtement religieux.
20:33 D'ailleurs, ma fille porte le voile.
20:35 Quand elle arrive à l'école de la République,
20:37 elle l'enlève, elle respecte la loi.
20:39 - C'est pas obtenu.
20:41 - Ma fille, elle décide de porter le voile
20:43 quand elle arrive à l'école de la République.
20:45 Moi, je veux pas qu'elle aille dans des écoles professionnelles.
20:47 Je veux qu'elle aille à l'école de la République.
20:49 Là, on forme des citoyens.
20:51 - Très bien.
20:53 - Les islamistes vous expliquent à longueur de journée...
20:55 - Moi, je sais pas c'est quoi...
20:57 Je les connais pas, les islamistes, de vous parler.
20:59 Moi, je vous parle de ma fille.
21:01 Ma fille qui a 16 ans, je veux qu'elle finisse son bac
21:03 et qu'elle réussisse le sonolo.
21:05 - La tenue, elle a aucun rapport avec l'islam radical.
21:07 Le fait que les frères musulmans aient soutenu
21:09 très clairement cette tenue...
21:11 - Mais ils sont les frères musulmans.
21:13 - Je sais pas.
21:15 - Là, vous parlez à une jeune fille française...
21:17 - Je vous pose une question à vous.
21:19 - Parce que tout le débat, c'est pas religieux, c'est religieux.
21:21 - Je vous explique une chose.
21:23 - On verra ce que dit le Conseil d'Etat.
21:25 - Laissez-moi finir, s'il vous plaît.
21:27 Dans tous les cas de figure, moi, si ma fille et sa maman
21:29 font l'objet d'une interdiction de pénétrer
21:31 dans l'enceinte de la République, c'est très simple.
21:33 On se rend auprès du commissariat, on dépose plainte
21:35 pour rupture d'égalité face au service public
21:37 et pour discrimination.
21:39 On ramène ça sur le terrain du pénal, d'accord,
21:41 et on verra ce qu'un justice dira.
21:43 Et ensuite, il y a des tribunaux au niveau administratif
21:45 qui seront saisis et c'est eux qui diront
21:47 si c'est un vêtement religieux ou pas.
21:49 - Alors, pour ça, vous vous estimez que ce n'est pas religieux ?
21:51 - Oui. - Mais monsieur, je suis musulman.
21:53 - Il n'y a pas une tenue religieuse.
21:55 - Je vais vous dire une chose qui va vous choquer.
21:57 Dans la religion musulmane, il n'y a pas de vêtements
21:59 dits religieux, d'accord ? Entendez bien ce que je vous dis.
22:01 Il n'y a pas une règle... Dans la religion musulmane,
22:03 il y a des dogmes, il y a des façons de prier,
22:05 mais il n'y a pas une tenue vestimentaire
22:07 qui est dite religieuse. - Dans l'islam, mais dans l'islamisme,
22:09 oui. - Non, non, non, monsieur, je vais vous dire pourquoi.
22:11 - C'est pas l'islam qui impose le voile aux iraniens,
22:13 mais c'est l'islamisme. - Mais moi, je suis musulman. Je m'en fous de l'islamisme.
22:15 - Ce que vous dites est faux. - Moi, je suis musulman, d'accord ?
22:17 Je suis musulman, d'accord ? Ma fille aussi.
22:19 Et ce que je veux vous dire, pardon, monsieur, vous me posez très bonne question.
22:21 Alors, entendez ce que je veux vous dire. - Je vous écoute.
22:23 - Parce que je suis là aussi pour défendre ma fille,
22:25 qui pour nous, pour moi et pour mon épouse,
22:27 va certainement faire l'objet
22:29 d'une décision
22:31 qui, pour nous, est discriminatoire.
22:33 Comment on va décider qu'est-ce que,
22:35 en guillemets, une abaya ou pas, d'accord ?
22:37 Parce qu'une abaya est une robe. Pourquoi ils ont pas dit,
22:39 au fait, dans cette note-là,
22:41 les robes sont interdites ?
22:43 Parce qu'on sait pertinemment qu'on peut pas interdire,
22:45 ça n'existe pas la police des pays. - Une oaf de mine, là-dessus.
22:47 - Et je termine juste en disant, moi, je suis musulman, d'accord ?
22:49 D'accord ? Ça n'existe pas de vêtements,
22:51 appropriément dit, religieux.
22:53 Ça n'existe pas. Vous allez dans tous les pays où il y a l'islam,
22:55 - Je viens de vous répondre, monsieur. - Laissez-moi finir, monsieur.
22:57 D'accord. Monsieur, donc moi,
22:59 ma fille est une islamiste, c'est ça, monsieur ?
23:01 - Je vous dis pas ça. - Répondez à ça.
23:03 - Je vous dis que l'islamisme décide qu'il y a des vêtements religieux.
23:05 - D'accord. - Pas l'islam, mais l'islamisme.
23:07 - Et les libertés individuelles ? - En Iran, c'est l'islamisme
23:09 qui décide que les femmes doivent être voilées,
23:11 sinon elles sont torturées, violées, assassinées.
23:13 - Il ne faudrait pas qu'en République française, des hommes
23:15 ou des décideurs décident de déshabiller des femmes
23:17 qui ont choisi vos raisonnements.
23:19 - Non, mais vos raisonnements sont faux. - Gérardine, qu'est-ce qu'on vous offre ?
23:21 - Il y a des vêtements religieux. - Mademoiselle, ça doit pas être évident
23:23 pour vous, parce que tout le monde parle de vous.
23:25 - Exactement. - C'est ça.
23:27 - Après, effectivement, Gilles était absolument
23:29 à côté de la plaque en juin.
23:31 Je constate qu'il est à côté de la plaque en septembre.
23:33 Par pure démagogie, j'imagine.
23:35 - Tu fais une bonne émission, toi.
23:37 (Rires)
23:39 - Je constate que ceux qui ont dit non sont les deux personnes
23:41 de confession musulmane autour de la table.
23:43 - Français et de confession.
23:45 - Non, mais j'ai pas dit le contraire. On parle de confession.
23:47 Donc vous êtes malgré tout contre cette interdiction.
23:49 Tous les deux.
23:51 - Je suis contre, oui.
23:53 - Pour moi, la laïcité, en fait, elle est pas islamophobe.
23:55 La laïcité, elle est pas antisémite, elle est pas cathophobe.
23:57 La laïcité, c'est juste la laïcité.
23:59 Et comme l'a dit Macron et comme l'a dit Éric Nolot,
24:01 Emmanuel Macron, Éric Nolot,
24:03 effectivement, l'école, quand on va à l'école,
24:05 on veut pas connaître votre religion,
24:07 on veut pas savoir ce que vous pensez.
24:09 En fait, c'est une République et on doit pas avoir
24:11 de signe ostentatoire de religion.
24:13 Ensuite, avec beaucoup d'hypocrisie et de déni,
24:15 vous nous dites que non, mais finalement,
24:17 c'est un habit comme un autre, c'est pour cacher les formes,
24:19 soit on est complexé, tout ça.
24:21 Bah non, en fait. Pour moi, pardonnez-moi,
24:23 peut-être que je me trompe, mais pour moi,
24:25 en fait, ce n'est pas, mademoiselle et monsieur,
24:27 ce n'est pas un habit comme les autres.
24:29 C'est-à-dire que le parallèle qui consisterait à dire
24:31 en fait, l'abaya, c'est finalement
24:33 un crop top ou autre chose, pour moi,
24:35 ça n'est pas vrai. C'est là où il y a une sorte
24:37 de petite hypocrisie. Donnez-moi,
24:39 alors, bosser peut-être pour demain, trouver des pays,
24:41 par exemple, dans le monde, où il y a des femmes
24:43 qui manifestent parce qu'elles veulent s'affranchir
24:45 de ce crop top. Est-ce qu'il y a des femmes qui sont
24:47 mises en prison parce qu'elles ont des crop tops
24:49 et elles veulent l'enlever ? Est-ce que ça existe ?
24:51 - Je ne sais pas, il faut poser la question.
24:53 - Non, ça n'existe pas. - C'est pas tous en même temps.
24:55 - Donc, ça n'existe pas, ça prouve bien que ça n'est pas
24:57 un habit comme un autre, ça prouve bien que
24:59 malgré tout, il y a une utilisation qui a été
25:01 un petit peu dévoyée de cet habit qui est peut-être
25:03 au départ culturel, mais qui est aussi
25:05 un habit politique et qui est utilisé,
25:07 pour moi, pour manipuler
25:09 une jeunesse. Voilà. Donc, point,
25:11 barre, voilà. Et donc, il n'y a pas d'abaya
25:13 à l'école, il n'y a rien de religieux à l'école,
25:15 c'est fini. Et effectivement, si on veut montrer
25:17 de quelle religion on est, on va dans une école confessionnelle
25:19 et c'est très bien comme ça, il n'y a aucun sujet.
25:21 - Alex, tu as une question ? - Oui, l'argument des formes, je le trouve un peu
25:23 fallacieux parce qu'on peut s'habiller n'importe comment pour cacher
25:25 ses formes et surtout, la question, c'est, tu es à l'heure
25:27 où tu as dit que les familles iraniennes, afghanes, elles font tout
25:29 pour s'émanciper de leur corps et de leur destin.
25:31 - Moi, je vais te dire, quand je te vois, je te dois d'interdire
25:33 le débarque d'heure.
25:35 - Je vais prendre une décision qui va être claire.
25:37 - On n'a pas entendu Néla depuis tout à l'heure, on ne l'entend pas.
25:39 J'ai posé une question très simple, Néla,
25:41 comme ça, je te vois en face. Est-ce que, un, pour toi,
25:43 c'est un vêtement à connotation religieuse
25:45 et deux, pourquoi tu aimes ça ?
25:47 Pourquoi tu aimes ce vêtement ?
25:49 - Première question,
25:51 pour moi, c'est...
25:53 Vous pouvez répéter, s'il vous plaît ?
25:59 - Est-ce que c'est un vêtement religieux pour toi ?
26:01 Deuxième question, pourquoi tu portes ce vêtement ?
26:03 - Non, première question, pour moi, c'est pas un vêtement religieux.
26:05 Après, la deuxième question, j'aime bien,
26:07 c'est mon choix, j'aime bien.
26:09 - Tu te mêles pas de ton cul.
26:11 Est-ce que je t'ai demandé pourquoi tu aimes les barres d'heure ?
26:13 Donc, pour toi, c'est pas un vêtement religieux.
26:15 - Non.
26:17 - Valérie. - Pardonne-moi, pourquoi tu le mets, alors ?
26:19 Qu'est-ce qu'il veut dire, qu'est-ce qu'il signifie ?
26:21 - Ça ne veut rien dire.
26:23 - Quand on s'habille, on se présente au monde.
26:25 Et quand on se présente au monde, la façon dont on s'habille...
26:27 - Tu es en train de me dire qu'Alex Good s'est présenté au monde, là.
26:29 - C'était mon objectif aujourd'hui. - J'adore, merci, bravo.
26:31 - Dis quelque chose de nous. Qu'est-ce que tu nous dis,
26:33 en choisissant de te vêtir ainsi ?
26:35 - Je dis rien à personne.
26:37 Je m'habille comme j'ai envie de m'habiller,
26:39 comme vous vous êtes habillés aujourd'hui.
26:41 Vous ne vous représentez aucune religion, comme moi, aujourd'hui.
26:43 Après, j'ai mon voile, mais...
26:45 - Est-ce que tu comprends, malgré tout,
26:47 que pour certains d'entre nous,
26:49 il y a pour nous une interrogation,
26:51 parce qu'effectivement, on a le sentiment qu'il y a une forme d'hypocrisie,
26:53 parce qu'à la fois, on nous dit, c'est un vêtement comme un autre,
26:55 et en même temps, on nous dit,
26:57 oui, mais ça stigmatise.
26:59 Alors, ça ne peut pas être un vêtement comme un autre,
27:01 et en même temps, ça ne peut pas stigmatiser si c'est un vêtement comme un autre.
27:03 Du coup, il y a un hiatus. Ça ne tient pas la route.
27:05 - Vous êtes libre d'avoir l'opinion que vous voulez.
27:07 Vous avez le droit de penser, de donner un sens à un vêtement,
27:09 mais il faut le rappeler tout le temps.
27:11 Nous sommes dans un pays où il n'y a pas de police de vêtements.
27:13 Il faut le répéter à l'école de la République,
27:15 à la loi de 2004,
27:17 sur les signes religieux qui sont bien décrits
27:19 dans des circulaires et des trucs qui sont détaillés,
27:21 mais il faut le rappeler les choses,
27:23 parce que l'hypocrisie de l'histoire, c'est tout signe
27:25 qui pourrait avoir une connotation religieuse.
27:27 - Est-ce que vous avez l'impression de rendre service à votre fille
27:29 en la plaçant en marge de la République ?
27:31 - Mais elle n'est pas en marge de la République,
27:33 M. Nolot.
27:35 C'est vous qui êtes en marge de la République
27:37 en essayant de discriminer à travers votre posture.
27:39 - Je n'ai pas un principe fondamental de la République.
27:41 - Vous tentez... Non, monsieur.
27:43 - Un, la conscience.
27:45 - Il n'y a pas en République française,
27:47 il n'y a pas une police des vêtements.
27:49 - Elle est laïque.
27:51 - Elle est laïque dans votre sens.
27:53 Laïcité, je vous invite à lire vos barreaux.
27:55 - Merci à tous.
27:57 - Je vous invite à le lire.
27:59 - Les résultats du son de l'interdiction de la baille à l'école.
28:01 - 80 % des gens sont dans la République.
28:03 Vous voulez placer votre fille hors de la République.
28:05 - La peine de mort aussi, les Français le sont pour,
28:07 mais est-ce qu'il faut la mettre en pratique
28:09 pour raconter des bêtises, M. Nolot ?
28:11 - Merci, Néla, merci, Eric Nolot,
28:13 merci, Yann Moix, d'avoir été avec nous.
28:15 ♪ ♪ ♪

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