• il y a 5 mois
Découvrez « Face aux Territoires », émission diffusée sur TV5 Monde en partenariat avec Le Point. L'invitée du dernier numéro : Manon Aubry, tête de liste LFI aux élections européennes. Elle répond aux questions du journaliste Cyril Viguier et d'Armelle Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du Point.

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Transcription
00:00 Dans un instant, c'est Armelle Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du Point qui est sur ce plateau.
00:04 [Musique]
00:07 C'est Manon Aubry, la tête de liste LFI aux élections européennes, qui est notre invitée.
00:11 Armelle Le Goff, vous êtes directrice adjointe de la rédaction du Point.
00:14 Retour sur la situation actuelle en Ukraine.
00:16 En Ukraine, où Emmanuel Macron envisage d'envoyer des instructeurs français,
00:21 que Vladimir Poutine envisage de viser, est-ce que ça constituerait une escalade, pour vous, intolérable ?
00:29 Il y a un risque manifeste et qui est présent face à nous,
00:33 parce qu'au fur et à mesure qu'on monte le niveau d'escalade,
00:36 on a la France et la Russie qui sont deux puissances nucléaires.
00:39 On a réussi à éviter, même pendant la guerre froide, l'affrontement entre deux puissances nucléaires.
00:43 C'est ce que je pense que nous devons éviter absolument,
00:47 tout en aidant le mieux du monde et le plus possible l'Ukraine,
00:52 tout en arrêtant notre hypocrisie, notamment à porter du gaz de la part de la Russie.
00:58 Quelque part, on finance indirectement la guerre nucléaire.
01:00 Je vous interroge, vous n'êtes pas en faveur d'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne,
01:04 alors que l'Ukraine est menacée par la Russie.
01:06 Est-ce qu'envisager cette adhésion à l'Union européenne ne serait pas une avancée
01:11 et un soutien manifeste de la part de l'Union européenne ?
01:13 Plusieurs choses là-dessus.
01:14 Il n'y a pas besoin d'être dans l'Union européenne pour aider l'Ukraine.
01:17 J'ai voté, par exemple, le programme d'aide de 50 milliards d'euros à l'Ukraine,
01:20 il y a quelques mois de cela.
01:22 Je le referai, évidemment.
01:24 On peut avoir un soutien logistique, financier, militaire à l'Ukraine
01:28 sans évidemment qu'il soit dans l'Union européenne.
01:30 Au-delà du fait qu'intégrer un pays en guerre dans l'Union européenne,
01:33 ça ne s'est jamais fait dans l'histoire et ce n'est pas vraiment réaliste.
01:35 Mais au-delà de ça, je veux dire...
01:36 Alors, question.
01:37 Parce que, paradoxalement, vous souhaitez que l'Union européenne reconnaisse un État palestinien
01:41 qui est visiblement...
01:43 Vous confondez tout, là.
01:44 Ce n'est pas l'intégration dans l'Union européenne.
01:46 Non ?
01:46 C'est le droit d'exister.
01:48 C'est une reconnaissance d'un État.
01:49 Le droit d'exister, c'est la reconnaissance du droit international, madame.
01:51 Mais pour les Ukrainiens, l'intégration à l'Union européenne,
01:54 c'est un soutien et une reconnaissance de leur droit à exister.
01:56 Non, vous confondez plein de choses.
01:58 C'est votre avis, mais si vous m'interrogez, j'ai le droit de donner mon avis.
02:01 Donc, le droit à un peuple d'exister est reconnu par le droit international
02:06 pour les Ukrainiens comme pour la Palestine.
02:08 Vous voyez, je n'ai pas le droit international à la géométrie variable
02:10 et je le reconnais pour les Palestiniens comme pour les Ukrainiens.
02:12 Enfin, pour finir sur l'élargissement.
02:14 Le fond de la question, c'est...
02:16 Moi, je suis opposée à l'élargissement sans harmonisation sociale, fiscale et environnementale préalable.
02:20 Dit autrement, si ce critère était rempli, évidemment que j'y serais favorable.
02:23 En Ukraine, le salaire minimum est de moins de 200 euros par mois.
02:26 En Ukraine, on produit un kilo de poulet à peu près à 3 euros du kilo
02:29 quand il est 7 euros en France.
02:31 On comprend logiquement que ça crée de la concurrence déloyale
02:34 et on n'aidera pas l'Ukraine en affaiblissant notre tissu agricole et industriel
02:39 en France et en Europe.
02:40 C'est la raison pour laquelle, en l'État, j'y suis opposée.
02:43 Ce qui n'empêche pas, évidemment, de tout faire pour aider les Ukrainiens.
02:46 Et je crois que mes votes le démontrent au Parlement européen.
02:48 Autre question.
02:49 Le groupe de votre parti veut faire craquer le gouvernement
02:52 en invitant la question palestinienne à l'Assemblée nationale chaque semaine.
02:55 Vous êtes à l'aise avec cette stratégie ?
02:56 Bien sûr, parce que je crois qu'il y a un devoir de responsabilité de la part de l'État français
03:02 face au carnage en cours dans la bande de Gaza
03:04 où il est mort près de 40 000 civils, où chaque jour, on a un nouveau drame.
03:08 Là, c'est une école qui a été touchée ce matin.
03:11 Il y a quelques jours, c'était un camp de réfugiés.
03:13 Vous avez vu ces images terribles.
03:15 Un enfant décapité, d'hommes et des femmes brûlés à vif.
03:18 Évidemment que la France a un devoir et une responsabilité.
03:20 Il ne suffit pas d'appeler un cessez-le-feu comme le fait le président Macron très tardivement.
03:23 Il faut prendre des mesures.
03:25 À la fois la reconnaissance de l'État de Palestine,
03:27 ce qui nous a été promis depuis des décennies en France et qui n'a jamais été fait.
03:31 Et je pense qu'on devrait suivre l'exemple de l'Espagne, de l'Irlande et de la Slovénie
03:34 qui viennent de le faire.
03:35 Et puis surtout, il faut prendre des sanctions à l'égard du gouvernement israélien.
03:39 La suspension de l'accord d'association entre l'Union Européenne et Israël.
03:42 Un embargo sur l'envoi d'armes.
03:44 Pour utiliser tous nos leviers pour mettre fin à ce carnage.
03:47 Et donc tant que l'État français, le gouvernement français ne prendra pas ces responsabilités,
03:51 on lui rappellera par tous les moyens que ce soit.
03:53 Armel Le Goff ?
03:54 Le pouvoir d'achat est un de vos thèmes majeurs et une des premières préoccupations des partisans de LFI.
04:02 Et des Français d'ailleurs.
04:03 Et des Français. À 72%.
04:05 Pourtant, votre campagne est quand même beaucoup centrée sur les sujets du Proche-Orient.
04:10 Est-ce que, enfin, pour quelle raison ? Est-ce que vous ne regrettez pas cette localisation ?
04:15 Est-ce que vous avez écouté mes meetings ?
04:17 Ben pas tous, non.
04:18 Les certains ?
04:19 Les débats, les... Ouais.
04:20 Ouais, ouais, ouais, les débats, les meetings.
04:22 Et qu'est-ce que vous avez remarqué dans les débats, les meetings ?
04:24 C'est que je parle, depuis le début de ma campagne, de trois sujets,
04:27 dont on parle d'ailleurs autour de ce plateau aujourd'hui.
04:30 Je parle évidemment de la question de la vie chère.
04:32 Et je dis que la vie chère n'est pas une fatalité, qu'on peut bloquer les prix des produits de première nécessité,
04:37 qu'on peut agir sur les salaires en indexant les salaires sur l'inflation,
04:41 qu'on peut agir sur le marché européen de l'énergie pour tirer les factures d'électricité à la baisse.
04:46 Je parle du libre-échange qu'on évoquait juste avant et comment protéger notre industrie, notre agriculture.
04:52 Et je parle de la situation au Proche-Orient, mais de la paix à Gaza comme en Ukraine.
04:56 Ce sont mes trois sujets de campagne.
04:58 Et je dois dire, en cette fin de campagne, on peut faire le bilan,
05:00 mais ce sont imposés dans la campagne.
05:02 Il n'y a pas de hiérarchie à faire pour moi, il n'y a pas un sujet qui s'oppose à l'autre.
05:05 Et quand Mélenchon, par exemple, décrète que cette campagne, c'est le premier tour de la présidentielle de 2027,
05:09 vous trouvez ça fair-play par rapport à votre campagne ?
05:11 Il est évident que l'après-Macron se dessine.
05:13 Vous voyez dans quel état il a Macronie dans le cadre de cette campagne.
05:16 Emmanuel Macron ne pouvant se représenter.
05:18 Ces élections européennes étant la seule élection nationale d'ici l'élection présidentielle de 2027,
05:23 évidemment que nous construisons l'après-Macron qui se dessine face à nous.
05:28 Nous sommes déterminés à ne pas laisser cet après-Macron dans les mains de l'extrême droite.
05:31 Et c'est la raison pour laquelle nous assumons cette dimension nationale de la campagne,
05:35 tout en les liant aux enjeux européens comme on l'a fait.
05:37 Et Armelle Le Goff, vous dirigez la rédaction du Point, directrice adjointe.
05:41 Il y a eu une du Point avec un petit encadrement.
05:43 Avec un streamer sur LFI, la stratégie antisémite.
05:47 Oui, qui ne va pas fonctionner à notre habité.
05:49 C'est des anathèmes et des insultes qui ne font pas honneur au métier de journaliste.
05:53 L'antisémitisme est quelque chose de suffisamment sérieux.
05:56 De résiduel.
05:57 Non, suffisamment sérieux.
05:58 Non, mais c'est les termes de Jean-Luc Mélenchon.
06:00 Si, Manon Brice, c'est les termes de Jean-Luc Mélenchon.
06:02 Non, il évoquait les manifestations pour la Palestine et pour le cesser le feu à Gaza
06:07 sur lesquelles était jeté l'anathème de l'antisémitisme.
06:11 Et il dit "je n'ai pas entendu, comme moi, de message à caractère antisémite
06:16 dans les manifestations pour la Palestine".
06:19 Mais vous savez, l'antisémitisme est un sujet suffisamment sérieux.
06:22 Chaque acte antisémite dans notre pays est un acte de trop
06:25 pour ne pas inventer des antisémites là où il n'y en a pas.
06:28 Et c'est son programme pour l'Europe, "Guerre, ingérence et déstabilisation",
06:31 la une principale du magazine Le Point Merci, Armelle Le Goff.
06:34 Merci.

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