050624 - L'INVITE DE 7H45

  • il y a 3 mois
Isabelle Chenou, candidate LFI- Union Populaire aux élections européennes

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Transcript
00:00Notre invitée maintenant, une gardoise, Quentin Pérez de Tudela, à propos des élections européennes,
00:04candidate aux européennes, donc derrière Manon Oubry, tête de liste, la France insoumise.
00:08Oui, bonjour Isabelle Chenoux.
00:10Bonjour.
00:11Merci d'être en studio avec nous.
00:13Avant de parler des grands thèmes de la campagne, à quatre jours du scrutin,
00:17on va essayer d'en savoir un petit peu plus sur vous,
00:19parce que vous êtes institutrice, professeure des écoles,
00:22et dites-moi, c'est parce que vous en aviez marre de vos élèves
00:26que vous voulez partir loin à Bruxelles et Strasbourg ?
00:29Non, clairement pas, non, non, c'est très passionnant même d'être en classe,
00:34avec les enfants, au sein de la classe, vraiment c'est quelque chose de très agréable,
00:38donc c'est pas ça qui m'en oppose, non, bien au contraire,
00:41mais voilà, par ailleurs j'ai un engagement politique,
00:44et du coup voilà pourquoi je me suis engagée pour les européennes.
00:48Qu'est-ce qui vous pousse justement à vous engager sur ce scrutin-là ?
00:51Oui, et bien ce qui me pousse à m'engager, c'est de montrer,
00:55de tenir les valeurs de la France insoumise qui me tiennent à cœur,
00:59et du coup j'y suis engagée en tant que militante syndicaliste,
01:03parce que toute cette liste qui se présente pour être élue à l'Union Européenne,
01:08ce sont des combattants, et donc chacun va pouvoir porter ses luttes
01:12au sein de l'Union Européenne en fonction de ses spécificités.
01:15Il y a un sujet qui vous tient particulièrement à cœur, Isabelle Chenoux,
01:19c'est le pouvoir d'achat,
01:21on n'a pourtant pas beaucoup entendu la France insoumise à ce sujet-là depuis…
01:24Ah non, je pense que bien sûr que si, puisque c'est un sujet, comme vous le dites,
01:28complètement essentiel, le pouvoir d'achat,
01:31et nous avons des mesures tout à fait très importantes,
01:36donc par exemple le blocage des prix de première nécessité,
01:40donc c'est les articles qu'on achète le plus souvent dans les supermarchés,
01:45nous on propose que leurs prix soient bloqués,
01:47parce que depuis deux ans les prix ont augmenté de plus de 20%, et donc…
01:52Sur les prix de l'alimentaire ?
01:53Oui, c'est ça, tout à fait, merci, les prix de l'alimentaire,
01:56donc on propose leur blocage, en fait, parce qu'au milieu,
01:59entre les producteurs et les personnes qui achètent,
02:03il y a des marges qui ont augmenté énormément,
02:06et donc c'est ça qu'on veut diminuer,
02:08et donc bloquer les prix de première nécessité.
02:10Une autre mesure qu'on veut, c'est faire baisser les prix de l'électricité.
02:15Oui, tout à fait, vous dites faire baisser,
02:18puisque vous partez là-dessus sur les prix de l'électricité,
02:22vous proposez un pôle public de l'énergie.
02:25Oui, absolument, on propose un pôle public de l'énergie
02:28qui nous proposera de réglementer les tarifs de l'électricité,
02:31parce qu'en fait le marché européen a permis de libéraliser ses prix,
02:34donc là encore mettre la main du marché sur un bien commun
02:38qu'est l'électricité aujourd'hui,
02:40et ce qui permet de nouveau gaver les actionnaires
02:44qui ont pris 40 milliards d'euros,
02:46alors que le prix d'électricité à produire reste le même,
02:50mais entre la production qui coûte 10 euros
02:53et la vente qui revient à 1000 euros,
02:55il y a énormément de bénéfices qui se font.
02:57Donc sortir du marché européen de l'électricité.
03:00Vous proposez aussi un SMIC européen ?
03:02Alors, pas exactement dans ces mots-là,
03:04mais en tout cas ce qu'on propose,
03:06c'est d'augmenter les salaires au niveau de l'inflation,
03:12tel que ça se pratique en Belgique,
03:14donc on aimerait bien niveler par le haut,
03:16ça nous paraît une mesure très intéressante.
03:18Parce que c'est une mesure que proposait
03:20notamment Ursula von der Leyen,
03:22la présidente de la commission qui est issue du PPE,
03:25donc la droite qui est majoritaire au Parlement.
03:28Oui voilà, vous n'êtes pas sans savoir
03:30qu'on ne partage pas du tout ces idées.
03:32C'est marrant que là-dessus vous vous rejoigniez.
03:34Je ne sais pas, Ursula von der Leyen,
03:37pour augmenter les salaires avec l'inflation,
03:39je n'en suis pas certaine,
03:41en tout cas nous c'est notre mesure,
03:43et là où on ne se rejoindra pas avec Mme von der Leyen,
03:45c'est que nous on pense qu'il faut absolument agir
03:48sur certaines mesures européennes
03:50comme la règle des 3% de déficit public
03:54que les États n'ont pas le droit de dépasser.
03:56Ça nous paraît complètement à rebours
03:58du bon sens de la modernité
04:00vers laquelle il faut aller,
04:02puisque ça implique des règles,
04:04des cures d'austérité telles qu'on connaît dans le pays,
04:07avec aujourd'hui les 10 milliards d'euros
04:10qui nous serrent la ceinture au niveau des services publics,
04:14telle que justement l'école pour laquelle je suis très concernée,
04:16telle également que la santé,
04:18on voit bien les hôpitaux qui souffrent,
04:20et puis les transports,
04:22et donc nous on pense qu'il faut s'exonérer
04:24de cette règle des 3%.
04:26Mais pour en revenir à cette question des salaires,
04:28comment vous faites ?
04:29Parce que ce n'est pas une compétence communautaire,
04:30ça c'est une compétence nationale.
04:32C'est les gouvernements qui décident
04:34à l'échelle de chaque pays
04:36de la politique en matière de salaire.
04:38Oui mais comme je vous dis,
04:40comme la Belgique a pu choisir
04:42d'augmenter les salaires
04:44et de les indexer sur l'inflation,
04:46la France pourrait faire ce même choix,
04:48et on peut harmoniser cette mesure
04:50au niveau des différents pays européens.
04:54Ça peut être tout à fait décidé.
04:56Autre sujet qui est très important dans le Gard,
04:58c'est évidemment l'agriculture.
05:00Alors vous, à la France Insoumise,
05:02vous ne voulez plus de traités de libre-échange,
05:04vous voulez même sortir de ceux qui existent aujourd'hui.
05:06Qu'est-ce que vous dites alors
05:08aux producteurs, aux vignerons,
05:10aux rônes, aux costières, qui eux exportent beaucoup ?
05:12Vous leur dites quoi ?
05:14Nous, effectivement,
05:16on est pour sortir des traités de libre-échange,
05:18et d'ailleurs on est très fiers
05:20d'être le seul groupe à l'Union Européenne
05:22qui n'a jamais apporté sa voix
05:24pour les traités de libre-échange.
05:26Donc ces traités de libre-échange,
05:30ils n'ont pas de légitimité démocratique,
05:32puisque je vous rappelle
05:34qu'en 2005, le vote contre
05:36le traité de Lisbonne avait été majoritaire.
05:38Mais bon, ils ont été imposés
05:40à tous les citoyens, mais ils posent
05:42de gros problèmes, parce qu'en fait
05:44ils permettent d'importer des produits,
05:46ce qui pose
05:48une question sanitaire, par exemple,
05:50parce qu'on n'a pas les mêmes normes
05:52dans tous les pays du monde,
05:54donc nous, effectivement, il y a des normes au niveau des pesticides
05:56qui sont...
05:58qui s'imposent,
06:00et par contre, d'autres pays du monde,
06:02par exemple le Brésil ou la Nouvelle-Zélande,
06:04n'ont pas les mêmes règles,
06:06et donc ça provoque une concurrence déloyale
06:08de productions qui peuvent
06:10être beaucoup plus fortes par ailleurs,
06:12et aussi des prix plus bas,
06:14parce que, par exemple,
06:16quand on importe du mouton
06:18de Nouvelle-Zélande, donc ils ont déjà
06:20utilisé la laine, donc pour eux,
06:22vendre la viande à perte, c'est pas un souci,
06:24ce qui n'est pas du tout le cas de nos agriculteurs
06:26par ici. — Mais ce que je disais, c'est que ces traités
06:28permettent aussi d'exporter, regardez par exemple,
06:30si on prend les costières,
06:32les costières, ils exportent 50% de la moitié
06:34de leur production, 10% notamment,
06:36vers le Canada, avec qui
06:38il y a un traité de libre-échange qu'ils appellent
06:40le CETA. C'est énorme ça, 10% !
06:42— Oui, oui, non mais je comprends que
06:44c'est important que, bien sûr,
06:46on exporte, mais
06:48j'imagine que là aussi, des marges
06:50considérables se font, je ne connais
06:52pas le prix d'une bouteille de
06:54costière au Canada, mais à mon avis,
06:56ça doit être pas donné,
06:58et donc il me semble que
07:00ça pourrait ne pas être un problème
07:02si on cesse le traité de libre-échange.
07:04Les Canadiens sont prêts à mettre
07:06un peu d'argent pour boire du bon vin français
07:08qu'ils ne peuvent pas produire au Canada.
07:10Donc je pense qu'on peut se permettre
07:12d'exporter sans
07:14rentrer dans les traités de libre-échange,
07:16et ça ne nous empêche pas d'ailleurs de mettre
07:18en place des échanges en dehors des traités
07:20qui soient respectueux,
07:22de normes environnementales qui nous
07:24semblent vraiment essentielles d'imposer,
07:26ainsi qu'une taxe carbone
07:28à l'entrée des
07:30produits qui arrivent en France.
07:32Un dernier grand sujet que je voulais qu'on
07:34aborde ensemble, c'est le sujet
07:36sur l'immigration, que vous voulez
07:38favoriser, ou en tout cas que vous voulez
07:40encadrer,
07:42notamment transformer Frontex
07:44en une agence de sauvetage en mer.
07:46Bien sûr, parce qu'aujourd'hui
07:48Frontex
07:50empêche les personnes de
07:52rentrer, donc
07:54la mer Méditerranée est un
07:56cimetière à ciel ouvert, et pire encore,
07:58le désert du Sahara,
08:00que de nombreux migrants
08:02doivent traverser, est également
08:04un endroit où meurent beaucoup de gens.
08:06Regardez aussi la vie que
08:08certains de ces migrants ont en arrivant ici,
08:10ils se retrouvent dans des squats à Val-de-Gour, est-ce que ça c'est
08:12la solution ?
08:14Est-ce que c'est
08:16intelligent de dire qu'on continue de les faire
08:18venir alors qu'on n'a pas les moyens déjà de les faire vivre ici ?
08:20Justement, nous ce qu'on propose,
08:22c'est des règles
08:24d'humanité essentielles,
08:26de respect de la dignité humaine,
08:28donc pour cela, de leur
08:30proposer un accueil digne de ce nom.
08:32J'entends qu'il est
08:34très difficile de faire
08:36des cartes de séjour à la préfecture,
08:38qu'il y a 11 mois d'attente, que les personnes
08:40se retrouvent dans des situations extrêmement
08:42difficiles, parce qu'ils
08:44n'ont pas de papier, et donc ils perdent
08:46leur emploi, etc., qui demandent
08:48à être en situation régulière,
08:50et qui en attendent une réponse, et la réponse est
08:52tellement longue d'arriver.
08:54Ils sont en situation régulière, mais ils cherchent à se faire renouveler
08:56leur titre de séjour, c'est ça qui pose problème.
08:58Ce qui est différent de l'immigration clandestine.
09:00Oui, c'est pour montrer que l'Etat
09:02n'est pas du tout favorable,
09:04et même, il y a
09:06une répression sur les migrants
09:08qui dorment dans des tentes,
09:10comme vous le dites, dans des conditions
09:12extérieures, et il y a une répression
09:14pour les faire partir plus loin,
09:16ils sont en insécurité totale partout,
09:18nous ce n'est pas du tout notre manière de voir les choses.
09:20Et le bassin méditerranéen dans lequel
09:22on vit, c'est quand même le berceau
09:24de la civilisation,
09:26et donc, on a toujours eu
09:28des échanges, et des
09:30migrations, et on a toujours su
09:32lutter contre la xénophobie,
09:34mais profiter de la richesse,
09:36du multiculturalisme,
09:38que nous devons reconnaître,
09:40la France est multiculturelle,
09:42et c'en est sa richesse, et son dynamisme,
09:44plutôt que de considérer
09:46qu'il est intéressant qu'une France
09:48vieillissante, elle n'a aucun avenir.
09:50Donc oui, nous sommes plutôt
09:52ouverts, nous sommes ouverts
09:54à l'étranger, et ça nous paraît
09:58la xénophobie mise en œuvre
10:00par l'extrême droite, et sur laquelle
10:02tout le monde se calque, nous paraît
10:04une erreur fondamentale, et
10:06très triste pour l'avenir. – Rapidement, je voulais vous
10:08faire réagir sur ce qui s'est passé encore
10:10à l'Assemblée Nationale, Rachel Keke, députée
10:12de la France Insoumise, votre parti,
10:14a brandi à nouveau un drapeau palestinien,
10:16une semaine après
10:18le député des Bouches-du-Rhône, Sébastien Delogue,
10:20qui lui a été exclu.
10:22– Oui, qui a été exclu pour
10:24deux mois, si je ne m'abuse.
10:26– Non, pour deux semaines, il a été exclu,
10:28mais il a perdu la moitié de son indemnité pour deux mois.
10:30– Oui, c'est scandaleux,
10:32donc en fait, il a été…
10:34– Vous n'avez pas l'impression de bordéliser l'Assemblée ?
10:36– Écoutez, on ne peut pas
10:38un jour dire, oh là là,
10:40Rafa, ce qu'il se passe,
10:42depuis huit mois que
10:44les bombardements pleuvent sur Gaza,
10:46tout d'un coup maintenant,
10:48le gouvernement israélien d'extrême droite
10:50bombarde carrément
10:52des tentes de réfugiés sur une zone
10:54qui avait été déclarée en pleine sécurité
10:56par cette même armée.
10:58Donc là, quand même, au bout d'un moment,
11:00ça émeut les gens
11:02et donc on pense à Rafa
11:04et donc on commence à en parler
11:06et pour ne pas oublier,
11:08Sébastien Delogue brandit
11:10un drapeau et puis ensuite,
11:12quelques jours après, on oublie, on passe à autre chose,
11:14à la suite, etc.
11:16Non, on ne peut pas ne pas considérer
11:18la cause palestinienne en ce moment
11:20et donc c'est pour ça, Rachel Keke
11:22a brandi ce drapeau
11:24et l'ensemble des députés de la France insoumise
11:26étaient habillés aux couleurs
11:28du drapeau palestinien
11:30pour qu'on n'oublie pas et pour que
11:32l'État français, dirigé
11:34par Monsieur Macron,
11:36prenne des décisions, c'est-à-dire
11:38reconnaisse l'État palestinien, ça nous paraît urgent,
11:40il est le moment
11:42de le faire, plus que jamais
11:44et puis également, pousse pour
11:46appliquer des sanctions contre l'État d'Israël
11:48qui, je rappelle, Monsieur Netanyahou
11:50a été
11:52appelé
11:54pour crime de guerre, voire crime
11:56contre l'humanité, il y a un mandat
11:58d'arrêt qui devrait être lancé et ça nous paraît
12:00vraiment quelque chose
12:02dont il faut absolument se préoccuper.
12:04Isabelle Chenoux, je vous remercie beaucoup d'avoir été avec nous,
12:06une dernière petite chose, je m'adresse à l'institutrice
12:08que vous êtes, il y a des dictées géantes
12:10aujourd'hui à la gare de Nîmes,
12:12comment vous l'écrivez ?
12:14En lien avec les élections, évidemment, un mot à orthographier,
12:16le mot plébiscite, comment vous l'écrivez ?
12:18Alors, plébiscite, pour moi,
12:20P-L-E-S-C
12:22et la suite, je ne me rappelle plus
12:24B-I-C-I-T-E
12:26B-I-C-I-T-E
12:28Merci beaucoup, Isabelle Chenoux.
12:30Bon, du coup, j'encourage tout le monde
12:32à aller voter pour la France insoumise dimanche
12:34parce que c'est le
12:36moment de s'opposer à Emmanuel Macron,
12:38de lui dire qu'on ne veut pas
12:40tourner la page des retraites sur laquelle
12:42il s'est assise, et donc, merci à vous.
12:44Et les électeurs feront leur choix
12:46le 9 dimanche,
12:489 juin, merci à vous Isabelle Chenoux,
12:50candidate à l'FI aux Européennes.
12:52Bonne journée à chacune et à chacun d'entre vous,
12:54la bonne route du mercredi matin, c'est tranquille.
12:56Tout à l'heure, Annick Caron, d'ailleurs, autre invité à propos des élections européennes
12:58à 8h20. Ce sera Pascal Bory,
13:00maire de Villeneuve-les-Avignons et en 28ème
13:02position sur la liste des Républicains
13:04aux élections européennes. Allez, bonne journée,
13:06vous êtes en retard, on vous accompagne.
13:08Ici le 6-9, 8h dans une minute.

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