Les oppositions ont unanimement critiqué la visite surprise de Gabriel Attal sur franceinfo le 3 juin alors que Valérie Hayer était en pleine interview. De LFI au RN, on dénonce une attitude sexiste de la part du Premier ministre, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. Mais la majorité et la principale intéressée dénoncent un faux procès.
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00:00 J'ai un invité un peu spécial que vous connaissez bien.
00:02 Je crois que je le connais un peu, oui.
00:03 C'est le Premier ministre de la France, Gabriel Attal.
00:05 Monsieur le Premier ministre.
00:08 Salut Gabriel.
00:10 Bonjour, je suis désolé, je fais irruption sur la scène.
00:18 J'étais en interview juste au-dessus, à l'instant.
00:21 C'est complètement imprévu.
00:23 On m'a dit que Valérie était là.
00:24 Je suis désolé, mais je trouve qu'il y a une forme de mépris là-dedans.
00:34 Comme si Valérie Hayé n'était pas capable de faire campagne.
00:36 Et qu'il fallait en permanence que ce soit le Premier ministre,
00:39 le Président de la République.
00:40 Pardon, mais enfin, je suis désolé,
00:41 il y a un côté un peu macho aussi dans cette affaire.
00:43 Je veux dire quand même que les femmes ne sont pas des paillassons.
00:46 Et que moi aussi, je partage cette colère,
00:48 cette colère de voir le Premier ministre,
00:50 le Président de la République s'essuyer les pieds sur Valérie Hayé.
00:54 Il y a un mot en anglais pour nommer ce qu'il a fait,
00:57 c'est le "man-terrupting".
00:59 Vous savez, c'est cette contraction entre "man", "homme" et "interrupting".
01:02 C'est comme le "mansplaining".
01:04 C'est quand ces hommes pensent qu'ils font mieux que les femmes
01:06 parce que ce sont des hommes.
01:07 Ils viennent vous expliquer, ils vous interrompent.
01:10 Ça suffit, ça suffit.
01:12 Écoutez, quand j'ai assisté hier à la scène totalement surréaliste,
01:16 Burleigh, est-ce que j'ai un Premier ministre qui s'invite
01:17 dans une émission à laquelle il n'est pas convié ?
01:19 Je ne confonds pas la maison à la radio.
01:20 Quelle est cette privatisation par ce pouvoir du service public ?
01:24 C'est, je crois, une véritable entrave à l'esprit,
01:28 en tout cas, de notre République.
01:29 Le deuxième sujet, c'est qu'on a un Président de la République
01:32 et un Premier ministre qui s'invitent,
01:33 qui mangent du temps de parole, très littéralement,
01:36 dans le cadre de cette émission.
01:36 C'est le cas de le dire, puisque là, les journalistes ont fini par dire
01:39 "bon ben maintenant, vous nous laissez l'interroger".
01:41 Par dire "est-ce que Valérie Hayé peut finir de parler
01:43 parce que le temps est compté ?"
01:45 Et je trouve que ça révèle une façon
01:48 qu'ont le Premier ministre et le Président de la République
01:50 de penser que leur candidate, finalement, je ne sais pas,
01:52 n'est pas assez solide.
01:53 C'est l'irresponsabilité, comme d'habitude.
01:55 Je ne dirais pas que c'est le moment où le Premier ministre
01:57 entre dans la campagne comme il l'a fait,
01:58 au point d'aller arracher le micro de sa propre candidate
02:01 pour parler à sa place.
02:02 Je suis désolée, mais il engage sa responsabilité.
02:05 Et incontestablement, s'il y a un échec, il devra partir.
02:08 Et il en est de même, si je puis me permettre,
02:10 pour le Président de la République.
02:11 Il n'y a pas eu de machisme.
02:18 Comme je vous ai dit, il n'a pas défoncé la porte,
02:20 il est arrivé, les journalistes étaient contents.
02:22 Ensuite, est-ce que ça invisibilise ?
02:24 Je crois que l'interview s'est bien passée.
02:25 Elle a pu donner, évidemment, son point de vue
02:28 et dérouler son programme.
02:30 Mais le sujet, il n'est pas là.
02:31 Quand vous êtes une femme politique
02:33 et que vous menez des campagnes,
02:34 moi j'ai mené des campagnes en vent contraire.
02:36 J'étais bien contente de pouvoir avoir des soutiens à un moment donné.
02:39 Donc moi, je suis très fière d'être une femme
02:41 et d'avoir le soutien du Premier ministre,
02:43 du Président de la République également.
02:45 Et franchement, faire ses attaques à Gabriel Attal
02:50 en sexisme et en misogynie, c'est indigne.
02:53 Véritablement, il est à mes côtés,
02:55 je suis très fière de l'avoir à mes côtés
02:56 et en aucun cas frustrée.
02:58 Mais je n'ai besoin du soutien de personne.
03:00 Est-ce qu'on peut me laisser parler, m'exprimer ?
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