• l’année dernière
Antoine de Caunes, 70 ans, lance un nouveau magazine intitulé "Vieux". Il répond aux questions de RTL.
Regardez L'invité d'Yves Calvi avec Yves Calvi du 03 juin 2024

Category

🗞
News
Transcription
00:007h-9h, RTL Matin.
00:04RTL 8h22, bonjour Antoine de Côte.
00:06Bonjour Yves-Cali.
00:07Merci beaucoup de nous rejoindre dans la matinale d'RTL pour nous parler de Vieux.
00:11Vieux, c'est le titre de votre nouveau magazine de société copiloté avec Romain Juber,
00:15car si l'on en croit toujours, que vous êtes à l'aube de votre prime jeunesse.
00:19Et bien vous venez tout de même de passer le cap des 70 ans mon bon Antoine.
00:23Réfléchir et sourire du temps qui passe, c'est la promesse de ce premier numéro en kiosque depuis mercredi dernier.
00:28Vous y arrivez, vous, à sourire du temps qui passe ?
00:30Oui, j'essaye.
00:32Mais d'abord je vous remercie d'avoir réuni autour de cette table un casting sur mesure.
00:36Oh dis donc !
00:39Nous sommes entre nous.
00:42Nous sommes bellement rédhiboss.
00:45Louis Baudin nous entoure.
00:46Évidemment j'essaye d'en sourire, il n'y a pas le choix non ?
00:49Ça peut être un peu effrayant le temps qui passe quand même non ?
00:52Vous avez décidé de le prendre dans l'autre sens ?
00:54Évidemment, ce n'est pas réjouissant de vieillir, mais autant essayer de se réjouir en vieillissant.
00:59Vous iriez jusqu'à nous dire que vous n'avez pas peur de vieillir vous, à titre personnel ?
01:02Non, en fait je n'ai plus peur de vieillir.
01:04Parce que j'ai commencé à vieillir assez tôt, vers mes 20 ans.
01:08Non mais dans votre tête vous voulez dire ?
01:10Oui, dans ma tête.
01:11J'ai l'impression que j'ai une maturité qui s'est mise en place assez rapidement.
01:14Enfin je ne veux pas non plus m'ériger en modèle.
01:16Et j'ai l'impression que depuis je vis là-dessus.
01:20Vous avez compris que nous publics qui vous suivons depuis des années, puisque vous êtes un compagnon de notre vie,
01:24notre problème c'est qu'au-delà des années vous êtes l'adolescent qui nous fait rire
01:27et qui parfois nous fait réfléchir depuis 30 ans.
01:29C'est l'effet de Cônes ?
01:30Oui, mais c'est une apparence.
01:32Isabelle le sait bien, je suis un homme très profond et réfléchi.
01:37En fait, j'ai pensé que c'était bien de faire ce canard,
01:40parce que le mot vieux déjà est un mot très ostracisant comme on dit.
01:45Et l'étant moi-même, je ne vois pas de raison d'être mis sur le bas-côté
01:49et de ne plus participer à la vie de la cité, à sa réflexion, à échanger.
01:54Parce que l'idée de la transmission est très importante dans ce journal.
01:57Ce n'est pas un journal pour les vieux dans leur hospice pour faire des sudokus et des mots croisés.
02:02C'est ouvert sur le monde, c'est ouvert sur la culture,
02:04c'est ouvert sur la philosophie, sur la réflexion, avec un peu d'humour j'espère.
02:08Et donc c'est un journal moderne.
02:10Vieux, j'assume et j'invite une bande d'artistes, philosophes, médecins,
02:14académiciens, politiques, journalistes à réfléchir et à sourire du temps qui passe.
02:17C'est ce qui est en couverture, avec une couverture en fait assez moderne et fraîche.
02:21Donc ça veut dire qu'on peut continuer à prendre de la maturité
02:25et de se projeter dans l'avenir.
02:28Vous aurez noté sans doute l'ironie, mais la quatrième de couverture,
02:31c'est une pub pour la veuve Clicquot.
02:34Que faut-il en conclure ?
02:38Avec modération toujours.
02:40Oui, un petit coup quand même, ça fait du bien.
02:42Ça fait beaucoup rire.
02:44Est-ce que vous avez une capacité à la nostalgie Antoine Decaux ?
02:47Non, je ne suis pas trop nostalgique. Je ne suis pas tourné vers le passé,
02:50je suis plus tourné vers aujourd'hui, vers ce qui va se passer demain.
02:53Je me méfie même terriblement de la nostalgie que je trouve toujours assez gluante.
02:57C'est glauque ?
02:59Enfin, ça peut être glauque, pardonnez-moi.
03:01On vit dans le passé, dans le souvenir, dans le fameux « c'était mieux avant ».
03:05Je pense que c'est mieux demain.
03:07Tout est à faire et c'est demain qui m'intéresse.
03:09Que dites-vous, au moins de 30 ans, concernant le journal ?
03:11Passez votre chemin ? Vous ne comprendrez rien ?
03:13Vous venez voir à quoi on ressemble, nous, aux parents ?
03:15Au contraire, je les invite à le lire.
03:17D'abord parce qu'ils finiront par le lire un jour,
03:19comme le dit très bien la buzzline.
03:21Et ensuite, parce qu'une fois de plus,
03:23ce journal est un journal qui est ouvert.
03:25Ce n'est pas un ghetto pour vieux, c'est au contraire
03:28un journal qui circule avec des idées,
03:30qui passent d'une génération à l'autre,
03:32et une idée déchange.
03:35Il y a une rencontre, que je trouve très intéressante,
03:37entre Brice Lalonde, vieux briscard de l'écologie,
03:40et Camille Yétienne, qui est la jeune activiste,
03:43fer de lance de la nouvelle écologie.
03:45Donc qu'est-ce qu'ils ont à se raconter ?
03:46Vous faites dialoguer les générations aussi ?
03:47Exactement.
03:48Dans ce premier numéro de Vieux, on retrouve des interviews
03:50de Denis Podaïdès et Daniel Auteuil,
03:52une chronique de Florence Foresti,
03:53le chef étoilé Thierry Marx,
03:55je précise que ça n'est pas le fils de Grouchaud, bien entendu,
03:57ou encore le réalisateur Patrice Lecomte.
04:00Que des vieux qui s'assument ?
04:02Ben oui. Lisez le journal,
04:04et vous allez vous en rendre compte.
04:06Et Grouchaud Marx, d'ailleurs, à qui on doit la phrase clé
04:08de ce journal, qui est,
04:10dans tout vieux, il y a un jeune qui se demande ce qui s'est passé.
04:12Ben voilà.
04:13C'est formidable.
04:14Question que je continue à me poser, moi.
04:15Oui, bien sûr.
04:16Et en plus, à chaque fois qu'on le dit ou qu'on le lit,
04:18ça perturbe un peu,
04:20ça oblige à réfléchir à tout ça.
04:22À quel moment on est vieux, Antoine Leconne ?
04:24Honnêtement, je ne sais pas.
04:25Je pense qu'on peut être vieux très jeune.
04:27Je connais des jeunes vieux, je connais des vieux jeunes.
04:29C'est une question de...
04:31même pas une question de maturité.
04:33En fait, c'est une question de curiosité,
04:35d'enthousiasme,
04:37d'intérêt pour le monde.
04:39Moi, le monde dans lequel je vis, il me fascine.
04:41Il m'inquiète, il me terrorise,
04:43tout ce que vous voulez, mais il me fascine.
04:45Mais il est intéressant.
04:46Et donc, j'ai une curiosité qui est toujours intacte
04:48et qui me donne envie d'avancer,
04:49qui me donne envie d'écrire,
04:50qui me donne envie de réaliser,
04:51qui me donne envie de faire du cinéma,
04:53enfin, plein d'activités.
04:55Alors, ce qui est, je trouve, très agréable,
04:57c'est que, le titre dit tout, d'une certaine façon,
04:59et quand même, la vieillesse est un tabou.
05:01Et là, il y a quelque chose de notre société,
05:03enfin, ou peut-être que notre société ne veut pas voir,
05:05et vous décidez de le montrer, en quelque sorte.
05:07Oui, oui, écoutez, je vis avec une grecque.
05:10Et vous savez que dans la tradition grecque,
05:12on laisse jamais les vieux de côté.
05:14On vit avec eux.
05:16On s'en débarrasse pas une fois qu'ils ont passé.
05:18Le père, le grand-père, parfois l'arrière-grand-père.
05:20J'aime beaucoup cette idée-là.
05:21J'aime beaucoup cette idée de mélange de culture,
05:24de mélange de génération.
05:26J'ai envie de bénéficier de ce qu'ont fait
05:28ceux qui m'ont précédé.
05:29Comme moi, j'ai envie de faire bénéficier
05:31ceux qui vont me suivre.
05:32Donc, vous adressez aussi aux plus jeunes.
05:34Je vous disais, il y a quelques instants,
05:36on a toujours une perception, et c'est ce qui fait
05:38une partie de votre charme,
05:39d'avoir un adolescent en face de nous,
05:41parce que vous avez partagé notre vie,
05:43vous nous avez fait rire, vous nous avez intéressé.
05:45Est-ce que vous la comprenez, notre jeunesse ?
05:47Oui. Enfin, j'essaye.
05:49J'essaye. J'ai un fils de 16 ans, aujourd'hui.
05:51C'est ce que je dis toujours,
05:53et c'est ce que je lui dis.
05:55J'ai eu 16 ans, j'ai été un adulte de 16 ans,
05:57je sais ce qu'il y a dans...
05:58Je me souviens très très bien de ce qu'on a dans la tête
06:00à ce moment-là, de la difficulté d'être,
06:02ce besoin de s'affirmer, de s'affirmer contre.
06:04Donc, j'essaye de garder ça frais,
06:08évidemment, dans ma tête.
06:10Merci beaucoup, Antoine Decôte.

Recommandations