• il y a 6 mois

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00:00 Sophie Binet, on a beaucoup parlé d'économie, on a beaucoup parlé de social.
00:04 Quel est le candidat aux élections européennes qui a, par rapport à tout ce que vous avez dit, le mieux représenté vos idées ?
00:11 La CGT n'appelle pas à voter pour un ou un autre...
00:15 Est-ce qu'elle appelle à voter contre quelqu'un ?
00:17 Oui, tout à fait. La CGT appelle à barrer la route à l'extrême droite parce que nous considérons qu'il n'y a pas pire danger pour les travailleuses et les travailleurs que l'extrême droite.
00:25 Vous voyez ce qu'il se passe, la courbe des sondages, c'est-à-dire un rassemblement national très haut. Quelle conclusion vous en tirez ? Quelle leçon vous en tirez ?
00:33 En fait, on en tire trois leçons. La première leçon, c'est sur la construction européenne.
00:38 L'Europe a été construite après la guerre pour que plus jamais la guerre se reproduise et que plus jamais les fascistes arrivent au pouvoir.
00:44 Aujourd'hui, c'est quand même un sacré constat d'échec pour l'Europe de voir que partout en Europe, l'extrême droite est aux portes du pouvoir.
00:50 Et donc, ça doit interroger sur les politiques néolibérales qui ont été mises en place, cette Europe sociale qui n'a jamais vu le jour et cette Europe du capital qui est bel et bien présente pour les travailleuses et les travailleurs
01:01 et qui s'est traduite notamment par la casse de nos services publics, notamment aujourd'hui ces frais SNCF qu'on veut démanteler au nom des directives qui viennent de Bruxelles.
01:11 Mais le gouvernement a aussi ses responsabilités.
01:12 La deuxième leçon ?
01:13 La deuxième leçon, c'est que l'extrême droite, elle est forte parce qu'on lui déroule le tapis rouge et parce que de nombreuses forces politiques reprennent ses idées et la banalisent.
01:21 Et notamment Emmanuel Macron qui, avec sa loi Asile et Immigration, notamment, a banalisé ses idées comme jamais.
01:28 Et puis la troisième leçon, c'est évidemment en direction des forces de gauche qui normalement devraient incarner l'alternative et qui sont trop divisées.
01:37 Et puis aussi ont été décrédibilisées, notamment par le quinquennat de François Hollande où les travailleuses et les travailleurs s'attendaient à avoir un gouvernement qui lutte contre la finance.
01:46 Le Décotomie, Mélenchon, Glucksmann, vous êtes dans quel camp ? Comment vous voyez les choses ?
01:51 La CGT, elle n'est dans aucun camp. La CGT, elle appelle à ce qu'il y ait des perspectives de progrès pour les travailleuses et les travailleurs.
01:59 Il y en a des deux côtés ou pas ?
02:00 Il y a des perspectives rassembleuses.
02:01 Ces perspectives de progrès, il y en a autant dans le camp Glucksmann que dans le camp Mélenchon ?
02:05 Écoutez, moi je ne vais pas mesurer ce genre de choses. Puis surtout, je pense que si on en est à compter en termes de camps, là c'est sûr qu'il y aura des perspectives de progrès pour personne.
02:15 Parce que ça veut dire que la gauche ne pourra jamais arriver au pouvoir.
02:17 Est-ce que vous jugez que ces élections sont strictement européennes ou sont aussi l'occasion d'envoyer un message à Emmanuel Macron ?
02:22 Oui, c'est les deux. Évidemment, il faut prendre en compte cet enjeu européen. Et je le dis ici, c'est très important d'aller voter le 9 juin prochain.
02:30 Parce que ce qui se passe à Strasbourg et à Bruxelles a un impact sur notre quotidien de travail.
02:34 Par exemple, on s'est battu avec les syndicats européens pour gagner une directive sur les travailleurs des plateformes pour permettre que les livreurs aient l'eau et une présomption de salariat.
02:43 On a réussi à l'arracher, mais on s'est opposé à Emmanuel Macron qui a jusqu'au bout essayé d'empêcher cette directive.
02:49 Donc c'est très important d'avoir des députés européens combattifs pour gagner des droits sociaux.
02:53 Et alors ce que je veux dire ici, c'est qu'à chaque fois qu'il a fallu se battre, les députés Rassemblement National,
02:58 soit ils avaient piscine, et alors visiblement ils aiment beaucoup nager, soit ils ont voté contre l'amélioration des droits.
03:04 Ils ont voté contre, par exemple, la directive sur le salaire minimum qui vise à limiter le dumping social en Europe.
03:12 Et puis évidemment, ces élections, elles sont l'occasion d'envoyer un message au gouvernement et de les sanctionner d'un point de vue économique et social parce que leur politique est un désastre.

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