Maurizio Serra : «Munich est une plaque tournante»
«Munich est une plaque tournante», explique Maurizio Serra, historien, membre de l'Académie française, venu discuter sur CNEWS de son dernier ouvrage "Munich 1938, la paix impossible", sur les accords de Munich signés en Allemagne pour «éviter la guerre» en 1938.
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00:00Eh bien, je pense que Munich est certainement une plaque tournante de l'après-guerre,
00:06de l'après-grande-guerre, qui devient l'avant-guerre et très rapidement l'avant-nouvelle-guerre mondiale.
00:12Cela dit, il me semble qu'un lieu commun qu'il faut essayer,
00:18que j'ai essayé dans la mesure de mes modestes moyens de contribuer à dissiper,
00:24est celui de considérer que Munich est déjà le gouffre, est déjà la possibilité.
00:30Non, Munich était en accord en soi.
00:34D'ailleurs, écrit d'une façon tout à fait bâclée,
00:37je pense qu'un étudiant de troisième année de droit public l'écrirait mieux,
00:42mais c'est la preuve de la hâte dans laquelle on l'avait rédigé dans la journée et dans la nuit du 29 septembre.
00:52Mais cet accord signifiait au fond quoi ?
00:56Signifiait l'occupation, Besetzung, c'est le terme allemand qui est employé,
01:02des Sudètes de la part de l'Allemagne nazie,
01:06mais ne signifiait pas nécessairement, comme on l'a dit,
01:11la fin d'une Tchécoslovaquie même amputée, même diminuée.
01:17C'est la raison pour laquelle j'ai voulu consacrer un chapitre à l'après-Munich,
01:23qui vraiment prépare les événements de la guerre,
01:26qui vont vers d'abord le protectorat de Bohème-Moravie,
01:29et puis la nouvelle menace sur la Pologne.