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Jean-Christophe Couvy, secrétaire national Unité, à propos du procès des viols de Mazan : «Tout tient sur la pugnacité de certains hommes».

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Transcription
00:00Alors l'affaire ne serait jamais sortie, tout simplement, encore une fois des affaires extraordinaires comme ça parce qu'il s'est...
00:05Et combien il peut y en avoir d'ailleurs dont on n'en a pas vent ?
00:09C'est que tout tient sur la pugnacité de certains hommes.
00:11Et notamment ce policier, cet enquêteur qui a le téléphone dans la main, le téléphone de M. Pellicot,
00:17et qui en fait se rend compte qu'il y a des applis, des choses qu'il doit gratter.
00:21Il a comme un sixième sens.
00:23Et pour savoir, dans les commissariats, on est sous-équipé, on n'a même pas de Wi-Fi.
00:25Donc du coup, pour essayer de voir ce qu'il y a dans le téléphone, il tend la main à la fenêtre,
00:29il se contorsionne pour essayer de capter le Wi-Fi d'un hôtel qui est à côté du commissariat de Carpentras.
00:34Et donc, grâce à ça, il peut ouvrir le téléphone, il regarde tout ce qu'il y a dedans.
00:38Et là, il se rend compte qu'effectivement, il y a des échanges très crus, et des vidéos, etc.
00:42Et en fait, il se dit « mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ? ».
00:44Et donc, ils vont faire une perquisition.
00:46Et dans la perquisition, effectivement, ils trouvent des documents, notamment sur l'ordinateur, et des choses immondes.
00:51Et donc après, ils convoquent les personnes, dont Mme Pellicot,
00:54et ils commencent à tourner autour du pot en essayant de la faire amener à prendre conscience qu'il y a des choses.
00:59Donc, c'est des questions, vous savez, pour un policier, on vous questionne crûment,
01:02mais c'est comme ça, tout avec l'humanité qu'on a, sur vos habitudes sexuelles, etc.
01:06Parce qu'on sait qu'il y a quelque chose, et à un moment donné, sa dame dit « mais pourquoi vous me posez cette question ? ».
01:10Et à partir de là, on lui montre les vidéos, on dit « madame, qu'est-ce que vous pensez de ça ? ».
01:14Et là, elle dit « mais quelle horreur, qui c'est cette personne ? », etc.
01:17Et le pauvre collègue, il dit « ben madame, c'est vous ».
01:18Et là, le monde s'écroule.
01:20Moi, mes collègues, et encore une fois, c'est la pugnacité de ce collègue,
01:24parce que la hiérarchie ne voulait pas qu'on aille plus loin.
01:26Elle voulait étouffer l'affaire, la hiérarchie ?
01:27Pas étouffer, c'est en fait ce qu'elle voulait.
01:29On n'avait pas pris la dimension.
01:30On est le groupe de la politique du chiffre, et donc il faut sortir des affaires rapides
01:33pour pouvoir après, effectivement, montrer qu'il y a une activité,
01:36briller devant les préfets, les ministres, etc.
01:39Sauf que derrière, nous, on se bat pour avoir des procédures de qualité.
01:42Et là, on voit bien que, contre l'avis de la hiérarchie, le policier, qui est brigadier-chef,
01:46c'est pas comme dans les bouquins où ils sont tous commissaires, lieutenants, capitaines,
01:49c'est un brigadier-chef, et c'est lui qui, tout seul, avec sa...
01:51enfin, je veux dire, son autre équipe, a réussi à maintenir la barre et à dire
01:55« Non, derrière, je vais effectivement développer tout ça, il y a quelque chose qui se cache. »
02:00Et sans cette pugnacité-là, on serait passés à côté.
02:02Et la société serait passée à côté, et le monstre serait peut-être encore dans la rue,
02:06en train de commettre des ignominies.
02:08Donc c'est ça, en fait, ce que je veux souligner.
02:10Il faut arrêter cette politique du chiffre, il faut revenir à la police de qualité.
02:13Et ça, on le demande.

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