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Depuis lundi, les débats sur loi sur la fin de vie ont débuté à l'Assemblée Nationale. Il y sera forcément questions des "soins palliatifs", et Florian Gazan vous explique pourquoi ce terme est né d'un problème de traduction...
Regardez Les pourquoi de l'info avec Florian Gazan du 31 mai 2024

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00:00 Depuis lundi, vous le savez, les débats sur la loi, sur la fin de vie ont débuté à l'Assemblée nationale.
00:05 On en parle beaucoup, débats animés d'ailleurs.
00:08 Et il est forcément question des soins palliatifs.
00:11 Et ce matin, Florian, vous allez nous expliquer pourquoi ce terme est né en fait d'un problème de traduction.
00:17 Oui Jérôme, car ceci c'est à Lyon en 1842 que Jeanne Garnier, veuve à l'âge de 24 ans,
00:22 crée l'association des Dames du Calvaire pour accueillir des femmes incurables
00:26 dont les hôpitaux ne veulent plus les accompagner jusqu'à leur mort.
00:29 Voilà pourquoi d'ailleurs aujourd'hui le plus grand centre français de soins palliatifs à Paris
00:32 s'appelle la maison Jeanne Garnier.
00:34 Et bien c'est en Angleterre que l'on a commencé à prendre en charge les personnes en fin de vie.
00:38 Quand ça exactement ?
00:39 Alors la date clé c'est 1948.
00:41 Cette année-là, Cicely Sanders, une infirmière londonienne, rend visite tous les jours à David,
00:46 un homme de 40 ans en train de mourir d'un cancer.
00:49 Pendant les huit dernières semaines de sa vie, ils vont beaucoup parler.
00:52 Et David finit par avouer à Cicely que sa présence quotidienne et leurs échanges
00:56 lui font oublier ses douleurs. De là naît une idée.
01:00 Créer un lieu où des patients comme David trouveraient des soins adaptés et une présence aimante.
01:05 Avec les 500 livres Sterling qui lui laissent à son décès pour la remercier, elle se lance.
01:10 C'est-à-dire ?
01:10 Elle devient médecin et elle fait des recherches sur le traitement de la douleur.
01:13 Elle étudie notamment la morphine et a l'idée de l'utiliser par voie orale de façon régulière
01:19 pour supprimer la douleur en l'anticipant au lieu d'essayer de la calmer une fois qu'elle s'est installée.
01:24 Elle définit aussi le concept de "Whole Person Care", prendre soin de la personne dans l'intégralité de ses besoins.
01:30 Donc traiter la souffrance physique bien sûr, mais aussi psychologique et sociale avec les effets sur l'entourage.
01:36 Et puis après avoir recueilli des fonds en 1967, elle crée dans le sud-est de Londres
01:40 ce premier vrai lieu pour les personnes en fin de vie, le St. Christopher Hospice.
01:45 Hospice, c'est pas très valorisant comme nom.
01:47 En anglais ça l'est, mais en français c'est sûr beaucoup moins.
01:50 Hospice, c'est en France jusqu'aux années 70 le nom péjoratif qu'on donne aux maisons de retraite.
01:54 Voilà pourquoi lorsque le professeur Balfour Mound crée en 1974 à Montréal
01:59 un centre similaire à celui de Cecily Sanders, il décide de lui trouver un autre nom.
02:04 Il pense au verbe "pallier" dans le sens "atténuer, remédier à".
02:08 Car c'est le but, atténuer les symptômes pénibles de la maladie, pas agir sur elle,
02:12 puisque ça, malheureusement, ce n'est plus possible.
02:15 Il invente donc le terme "soin palliatif" qui, rappelons-le, n'a rien à voir avec l'euthanasie.
02:20 L'euthanasie, c'est aider à mourir.
02:21 Les soins palliatifs, c'est aider à mieux vivre ce qu'il reste à vivre.
02:24 Merci beaucoup Florian Gazan. Merci à toute la tablée.
02:27 Alba, on vous retrouve dans 20 minutes pour votre édito.
02:29 Oui, avec cette question, faut-il revenir sur le nom cumul des mandats ?

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