Tuerie de Chevaline: "C'est intéressant de voir si la science de 2024 peut permettre de progresser dans l'identification d'un ADN" affirme Jacques Dallest (ancien président de la commission cold case de Nanterre)
C'est l'un des plus grands mystères judiciaires de ces 20 dernières années. La tuerie de Chevalline, en Haute-Savoie. Un quadruple meurtre sur une route de campagne le 5 septembre 2012. Le pôle Cold Case de Nanterre relance l'enquête et ordonne de nouvelles analyses ADN.
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00:00C'est surtout intéressant de voir si la science en 2024, qui n'était pas celle de 2012,
00:07peut permettre de progresser dans l'identification éventuellement d'un ADN,
00:12qui peut être l'ADN du tireur.
00:14D'où l'intérêt de réexaminer, et c'est ce que fait le pôle de Nanterre,
00:18des scellés qui ont pu être déjà expertisés ou d'autres qui ne l'ont pas été.
00:23Donc c'est une bonne chose.
00:25Ça veut dire que les techniques se sont améliorées au point qu'il faut moins d'ADN
00:29pour remonter jusqu'au suspect, je peux le dire comme ça ?
00:31Tout à fait.
00:32Là où le matériau biologique, à une époque, devait être assez important pour en extraire un ADN,
00:38aujourd'hui, quelques cellules humaines peuvent permettre cette extraction.
00:42Ensuite, si un ADN est mis en évidence, il faut pouvoir l'identifier
00:47et donc le comparer éventuellement au fichier des empreintes génétiques.
00:50Un ADN n'est pas forcément celui du tireur, ça peut être une tierce de personnes,
00:55mais ça peut évidemment permettre aux investigations de se concentrer sur une nouvelle piste,
01:00sur une nouvelle orientation.
01:01Je vous demanderai dans un instant quelle hypothèse vous privilégiez dans ce cas-ci,
01:06dans le cadre de la théorie de Chevaline.
01:08Mais une question quand même, est-ce que ce sont,
01:11parce que c'est un peu l'impression que j'avais en entendant l'avocat des familles des victimes,
01:15notamment, est-ce que ce sont là les analyses de la dernière chance ?
01:19Non. Vous savez, c'est là qu'on voit que justement le progrès scientifique
01:24permet, offre de nouvelles opportunités.
01:27Là où on pensait que ça aurait été inutile, on peut se dire qu'aujourd'hui,
01:31il faut tenter de tout examiner, l'essayer, les vêtements.
01:35Moi, il y a quelque chose qui me paraît intéressant,
01:37c'est le morceau de crosse de l'arme qui a servi au massacre,
01:42qui peut peut-être porter l'ADN du tireur.
01:46Et encore une fois, il ne faut jamais penser que tout a été fait.
01:50Il faut aller jusqu'au bout du possible.
01:52À un moment, une impasse existera, bien sûr, quand tout aura été examiné.
01:56J'ai vu que des mégots de cigarettes vont être analysés.
01:59Alors, les mégots dans une forêt ou dans une route de campagne, il peut y en avoir beaucoup.
02:03Mais il ne faut rien écarter.
02:05Justement, quand on a affaire à un cold case,
02:07il faut que ceux qui relisent le dossier, retravaillent le dossier,
02:11et une vision complètement nouvelle, sans a priori du dossier,
02:15pour essayer de tout revoir, tout réexaminer,
02:18et peut-être faire des choses qui n'ont jamais été faites jusque-là,
02:20parce qu'on n'y avait pas pensé, tout simplement.
02:22Donc là, je trouve que c'est un travail intéressant,
02:24qui ne sera sans doute pas terminé.
02:26Il ne faut pas non plus attendre mon zémerveille de ces expertises,
02:29bien sûr, mais ce sera une avancée, certainement,
02:33dans l'évolution de la procédure et de la recherche de la vérité.