Pourquoi les femmes mettent autant de temps à être à l’aise avec leur corps et leur sexualité ?

  • il y a 5 mois
Avec Alain HERIL, Psychanalyste, sexothérapeute. Auteur de plusieurs ouvrages, de « On ne fait pas l’amour, c’est l’amour qui nous fait » - Editions Le Courrier du livre et de « Désirer autrement, voyage au cœur des asexualités » - Éditions Leduc.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-05-29##
Transcription
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00:00:05 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:09 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:14 Comme bien des femmes, il m'a fallu un peu de temps pour aimer mon corps.
00:00:17 Et oui, néanmoins, aujourd'hui je l'accepte, je dirais même que je l'aime et que les années
00:00:23 qui passent ne m'empêchent pas de continuer à l'apprécier.
00:00:25 Si je vous parle de ça, c'est parce que d'après les enquêtes sur le sujet, plus de la moitié
00:00:30 des femmes n'arrivent pas à aimer leur corps.
00:00:33 Et je ne vous parle même pas de leur sensation de ne pas être désirable.
00:00:37 Alors, dans ces conditions, on commence à s'étonner que tant de femmes aient des difficultés
00:00:42 avec leur sexualité.
00:00:43 Aujourd'hui, nous sommes avec Alain Héril.
00:00:46 Alain Héril est sexothérapeute, il a beaucoup travaillé sur ces questions et il pourra
00:00:50 donner des conseils aux femmes qui ont du mal à aimer leur corps et surtout qui ont
00:00:54 des soucis avec leur désir, leur envie de faire l'amour.
00:00:57 Peut-être que dans un instant aussi, il va nous expliquer les différentes étapes essentielles
00:01:02 de l'évolution sexuelle des femmes et vous allez voir, ça ne se fait pas en un seul
00:01:06 jour.
00:01:07 En tout cas, je vous invite à venir témoigner et surtout à oser poser vos questions à
00:01:11 Alain Héril et pour ça, vous nous appelez au 0826 300 300.
00:01:16 Bonjour Alain Héril.
00:01:17 Bonjour Brigitte.
00:01:18 Merci d'être avec nous.
00:01:21 Vous avez écrit un livre formidable d'ailleurs sur les femmes et leur sexualité et justement,
00:01:29 on sait que beaucoup de femmes mettent du temps avant d'être à l'aise dans leur
00:01:34 corps, plus que les hommes.
00:01:36 Pourquoi ?
00:01:37 Vous avez déjà posé un petit peu la question Brigitte en parlant du corps parce qu'effectivement,
00:01:45 la découverte de son corps par une femme prend du temps pour des raisons qui sont aussi
00:01:50 des raisons anatomiques.
00:01:52 Au niveau des organes génitaux, le sexe de la femme ne se voit pas d'emblée.
00:01:56 Quand on voit une femme nue, on ne voit pas son sexe, on voit son pubis.
00:02:01 Et donc par rapport à ça, lorsqu'une femme se découvre, il faut qu'elle aille se chercher
00:02:07 si je puis dire.
00:02:08 Le sexe de l'homme se voit et la femme doit croire le sien.
00:02:13 Et c'est une différence qui est fondamentale.
00:02:15 Donc il y a vraiment une…
00:02:18 Oui, excusez-moi, je vous coupe.
00:02:21 C'est très juste ce que vous dites en ce qui concerne son désir, la masturbation,
00:02:25 sa sexualité.
00:02:26 Mais on pourrait dire qu'elle pourrait aimer ses seins, ses fesses, son ventre, son
00:02:30 visage sans forcément avoir découvert son sexe.
00:02:34 Alors qu'on sait qu'il y a énormément de femmes qui déjà n'aiment pas leur corps
00:02:38 indépendamment du sexe.
00:02:39 Bien sûr, bien sûr Brigitte.
00:02:41 Oui, tout à fait.
00:02:42 J'allais y venir parce qu'il y a aussi bien entendu toutes les injonctions sociétales
00:02:47 qu'on connaît bien qui laissent entendre que pour avoir une sexualité épanouie, il
00:02:52 faudra avoir ce corps-là et pas un autre.
00:02:54 Et donc ça pose la question vraiment d'une représentation du corps idéal féminin dans
00:03:00 notre société, qui est un corps qui est quasiment impossible à avoir.
00:03:06 Et donc il y a vraiment cette problématique de ce que l'on suppose du regard de l'autre,
00:03:12 que ce soit l'homme ou d'autres personnes sur son corps.
00:03:15 Et il y a une espèce de course bien souvent à un idéal inatteignable et qui joue beaucoup
00:03:21 à mon avis sur le rapport qu'une femme a à son corps dans la sexualité.
00:03:26 Et puis il faut remettre ça aussi sur le terrain historique.
00:03:33 La sexualité féminine, on commence vraiment à la prendre au sérieux, à l'observer,
00:03:39 à tenter de la comprendre.
00:03:40 Depuis très peu de temps, depuis la fin des années 50.
00:03:44 Donc il y a tout ça qui est en jeu et qui fait que également le discours que le plaisir
00:03:53 féminin lui a apporté dans l'hétérosexualité, il l'a apporté par l'homme.
00:03:58 Donc il y a vraiment quelque chose qui met la femme d'emblée dans un rapport presque
00:04:03 de soumission, d'attente du désir de l'autre pour que son propre désir existe.
00:04:08 Donc tout ça est en train de bouger, mais néanmoins beaucoup de femmes à l'heure
00:04:13 actuelle sont encore dans une espèce d'attente et non de découverte d'elles-mêmes.
00:04:19 Donc je pense qu'il y a tous ces enjeux-là, peut-être qu'on va l'entendre à travers
00:04:23 les auditrices, mais il y a tous ces enjeux qu'on va retrouver et qui font que la sexualité
00:04:29 féminine reste encore un terrain à découvrir.
00:04:32 Freud parlait du continent noir de la sexualité féminine, quelque chose qui est encore taxé
00:04:38 de mystères avec plein de points d'interrogation qu'on rencontre chez les hommes comme chez
00:04:45 les femmes d'ailleurs.
00:04:46 Et d'ailleurs c'est drôle parce que hier avec Stéphane Clerget on parlait de l'éducation
00:04:50 à la sexualité et il me disait que les jeunes hommes aujourd'hui sont très inquiets parce
00:04:56 que les jeunes femmes justement aujourd'hui sont très demandeuses, même celles qui vont
00:05:03 aller draguer etc.
00:05:04 Donc on voit en effet que ça bouge quand même en ce moment.
00:05:07 Oui, oui et heureusement que ça bouge à mon avis parce qu'il y a quand même une prise
00:05:14 en main de la sexualité féminine par les femmes elles-mêmes et donc beaucoup même
00:05:19 de jeunes hommes sont étonnés qu'il y ait une sexualité féminine qui soit plus dynamique,
00:05:26 plus demandeuse, plus expressive.
00:05:27 Mais ce qui laisse entendre que dans l'inconscient collectif masculin, l'idée c'est que la femme
00:05:34 est celle qui demande, est celle qui attend alors qu'en fait chez beaucoup de jeunes femmes
00:05:38 à l'heure actuelle c'est en train de changer et de bouger et pas que chez les jeunes femmes
00:05:41 d'ailleurs.
00:05:42 Oui, oui, bien sûr.
00:05:43 Alors après est-ce que ça va bouger dans le bon sens ou pas ? C'est pas tellement notre
00:05:49 sujet du jour, ça sera peut-être le sujet d'une émission prochaine parce qu'il y a
00:05:53 beaucoup de choses à dire justement sur ces changements de rapport entre les hommes et
00:05:58 les femmes.
00:05:59 Donc les femmes, il leur faut du temps malgré tout pour découvrir leur sexe.
00:06:06 On sait aussi aujourd'hui Alain Héril que à peine une femme sur deux se masturbe et
00:06:11 beaucoup ne se masturbe pas vraiment avant d'avoir une sexualité.
00:06:15 Ça bouge aussi, ça augmente mais pas beaucoup.
00:06:18 La dernière enquête qui est parue il y a deux trois mois n'a pas, c'est pas un vrai
00:06:23 bon en avant.
00:06:24 Donc là vous expliquez évidemment que c'est parce que notre sexe il faut aller le chercher.
00:06:28 Est-ce que c'est que ça ou c'est autre chose ? C'est la belle au bois dormant qui
00:06:34 attend le prince ?
00:06:35 Oui, mais je pense qu'il y a vraiment l'idée que c'est l'homme qui détient les clés
00:06:45 de la joie sexuelle féminine.
00:06:47 Il y a encore cette idée-là qui est très présente.
00:06:50 Vous parlez de professeure.
00:06:51 Oui, mais la serrure du coup reste longtemps fermée.
00:06:54 Oui, la serrure reste fermée et effectivement les hommes n'ont pas cette clé-là non plus.
00:07:02 Je pense que c'est les femmes qui l'ont elles-mêmes.
00:07:04 Mais une fois qu'on a dit ça, c'est comment effectivement dans la sexualité féminine
00:07:12 les femmes acceptent que leur sexualité, il y a nécessité de la prendre en main, de
00:07:18 l'affirmer et de la confirmer aussi dans la relation sexuelle avec elle-même et puis
00:07:26 avec les hommes dans l'hétérosexualité.
00:07:28 C'est tout le problème qu'il y a aussi Brigitte.
00:07:31 Vous savez, dans le couple, quand on voit les statistiques, il y a quand même deux
00:07:36 femmes sur trois lorsqu'elles sont en couple, un couple officialisé, qui n'ont pas d'orgasme
00:07:42 pendant les relations sexuelles.
00:07:44 Donc, il y a aussi tout ça qui joue.
00:07:47 Et puis, il y a la vieille idée, me semble-t-il, toujours présente, qu'une femme qui affirme
00:07:53 sa sexualité, ce n'est pas convenable.
00:07:56 Ça reste une sorcière, une scandaleuse.
00:07:59 Et donc, il y a quand même une bien-pensance de la sexualité féminine qui est encore
00:08:05 présente aussi bien chez les femmes que chez les hommes d'ailleurs à l'heure actuelle.
00:08:09 Et puis peut-être, et puis après, on va donner la parole à Sophie déjà, qui nous
00:08:13 a rejoint.
00:08:14 Peut-être aussi qu'il y a une chose qu'on peut dire déjà, c'est que c'est la femme
00:08:18 qui porte l'enfant, c'est la femme qui va accoucher.
00:08:21 C'est donc un bouleversement essentiel dans son identité, dans son corps.
00:08:26 Et ça bouge aussi beaucoup sa sexualité.
00:08:29 Qu'est-ce que vous avez envie déjà comme ça de donner comme repère ?
00:08:33 C'est aussi toute la difficulté qu'il y a entre les différentes figures que les femmes
00:08:40 représentent, c'est-à-dire que lorsqu'on est mère, bien souvent, il y a une perte
00:08:46 de la fonction sexuelle, comme si la sexualité, enfin la libido, elle se reportait sur la
00:08:54 maternité.
00:08:55 Et donc, on est encore sur un terrain où il y a quelque chose d'inadmissible et qu'une
00:09:04 femme qui est enceinte ou qui a un enfant, quand elle devient mère, elle doit se désexualiser.
00:09:09 Donc, il y a vraiment plusieurs images de femmes qui sont là en jeu.
00:09:14 Et on revient à ces fameuses images de la maman et de la putain, de la madone, tous
00:09:19 ces éléments-là.
00:09:20 Et que cette dimension maternelle chez une femme est presque une dimension qui est une
00:09:27 dimension qui ne peut pas être en lien avec une sexualité épanouie.
00:09:30 Donc, moi, je l'ai rencontré chez beaucoup de mes patientes qui étaient enceintes et
00:09:36 qui ressentaient du désir sexuel et qui avaient l'impression que ce n'était pas bien, qu'elles
00:09:40 étaient habitées par je ne sais trop quelle instance diabolique et que l'être mère
00:09:47 et être femme sexuelle étaient deux choses complètement différentes et qu'elles ne
00:09:51 pouvaient pas s'allier l'une avec l'autre.
00:09:53 Et je pense qu'il y a aussi beaucoup de choses à changer sur ce terrain-là.
00:09:56 Eh bien, on va en changer quelques-unes pendant ces deux heures avec vous.
00:10:00 Et grâce à vous, Alain et Ryl, on fait une petite pause et puis c'est Sophie qu'on retrouve
00:10:04 dans un instant.
00:10:05 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:10:09 Tous les week-ends, je suis braviché Sud Radio, mais ça fait quelques années déjà.
00:10:16 Sud Radio, parlons vrai.
00:10:17 14h16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:10:22 Nous sommes aujourd'hui avec Alain et Ryl, sexothérapeute, psychanalyste, auteur de
00:10:27 nombreux ouvrages, notamment sur la femme.
00:10:30 Et celui que j'aime particulièrement, Alain et Ryl, vous le savez, on ne fait pas l'amour,
00:10:35 c'est l'amour qui nous fait, c'était aux éditions le courrier du livre et c'est tellement
00:10:39 vrai.
00:10:40 C'est aussi la sexualité, l'amour qui nous fait aimer notre corps, qui nous fait nous
00:10:45 aimer, Alain et Ryl.
00:10:48 Oui, oui, bien sûr.
00:10:50 Je pense que de façon tout à fait simple, la première personne qu'on doit apprendre
00:10:55 à aimer, c'est soi-même.
00:10:56 Et c'est une espèce de narcissisme nécessaire parce que sinon, on va demander à l'autre
00:11:04 de le faire à notre place.
00:11:05 Et je crois que la question de l'amour, la question du sentiment, la question du partage,
00:11:11 la rencontre dans la sexualité, c'est quelque chose qui me paraît être absolument fondamental,
00:11:17 qu'on soit un homme ou une femme d'ailleurs.
00:11:18 Mais cette dimension de l'amour et du sentiment est quelque chose de très important, après
00:11:26 laquelle je pense que nous courrons tous dans notre sexualité, dans notre lien avec les
00:11:30 autres et avec nous-mêmes également.
00:11:33 Absolument.
00:11:34 Bonjour Sophie, merci d'être avec nous.
00:11:37 Bonjour Brigitte, bonjour Alain et Ryl.
00:11:40 Bonjour Sophie.
00:11:41 Bonjour.
00:11:42 Alors vous étiez, je crois, plutôt une grande sportive.
00:11:47 Donc en général, les sportives ont une relation avec leur corps plus sympathique, je trouve.
00:11:52 C'était vrai ?
00:11:53 Oui, oui, oui.
00:11:54 En fait, je ne me prenais pas la tête, tout simplement.
00:11:57 Je pense que quand on fait du sport tous les jours, c'était quand même mon métier,
00:12:02 donc un métier très physique, plus le sport à côté pour pouvoir être…
00:12:07 C'était quel sport ?
00:12:08 Je faisais beaucoup d'équilibre, en fait.
00:12:10 Je travaillais dans le milieu équestre et j'étais cavalière de l'élevage là où
00:12:14 je travaillais.
00:12:15 Donc pour avoir des résultats en compétition, il ne fallait pas qu'entraîner les chevaux,
00:12:19 il fallait que moi aussi je fasse du sport à côté pour être en bonne santé, entre
00:12:25 guillemets, être en bonne forme.
00:12:26 Donc oui, pour le coup, en fait, j'étais bien dans mon corps, je ne me prenais vraiment
00:12:31 pas la tête.
00:12:32 Donc voilà.
00:12:33 Mais ensuite, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:12:40 Après, comme beaucoup de femmes, j'ai eu mon premier enfant.
00:12:45 C'est revenu un peu à la normale, mais bon, j'avais changé de métier entre-temps.
00:12:51 Mais bon, c'était quand même revenu pas mal.
00:12:55 Je me sentais à nouveau bien dans mon corps après la perte du poids de la grossesse du
00:12:59 premier.
00:13:00 Et ensuite, on a fait le second et après le second, je ne pouvais plus prendre de temps
00:13:07 pour moi.
00:13:08 Donc le poids du second est resté sur mon corps.
00:13:14 Et là, en fait, j'ai perdu assez confiance en moi et en mon corps.
00:13:19 Donc c'est un petit peu le travail du quotidien pour reprendre confiance et à nouveau accepter
00:13:24 ce corps qui est totalement différent de celui qu'il a pu être.
00:13:28 Et votre sexualité en apathie ou pas forcément ?
00:13:33 Pas forcément au début parce que je pense que le cerveau est très fort en fait.
00:13:41 Et je savais que j'étais devenue un peu ronde, mais je ne me posais pas tant de questions
00:13:47 que ça.
00:13:48 Et puis après, mon conjoint qui s'amusait un petit peu à me taquiner, "t'es p'tite
00:13:53 bourrelée par-ci, t'es p'tite bourrelée par-là".
00:13:55 Et puis bon, des petites choses comme ça.
00:13:58 "T'as des bonnes joues maintenant ?" Et puis voilà.
00:14:00 Donc après, j'ai commencé un peu à...
00:14:02 Ça commence à tourner dans ma tête.
00:14:06 Ce que vous dites, c'est important, je crois, Alain Héril, parce que même s'il le disait
00:14:10 avec un peu d'humour, pour des femmes, c'est des sentences terribles.
00:14:14 Oui, oui.
00:14:15 Oui, oui, oui.
00:14:16 J'ai écouté Sophie et effectivement, elle a dit quelque chose.
00:14:21 J'ai écouté Sophie et effectivement, cette modification du corps qui est aussi liée
00:14:30 à la grossesse, à l'accouchement, à la fonction maternelle, c'est vrai que c'est
00:14:38 presque un nouveau corps qu'il faut investir ou réinvestir.
00:14:41 Et qu'il y a l'idée que ce nouveau corps, il n'est pas apte à la sexualité, qu'il
00:14:49 est tout entier tourné vers la maternité.
00:14:53 Et je pense que là, oui, le discours du compagnon sur ce corps-là est très important parce
00:15:00 que très rapidement, même sous couvert d'humour, à mon avis, ça peut être quand même quelque
00:15:05 chose qui peut être très, très, très blessant et très invalidant.
00:15:08 Oh oui.
00:15:09 Est-ce que vous avez pu en parler ? Est-ce que vous avez pu lui dire ? Est-ce que ça
00:15:14 te dérange ? Pourquoi tu me taquines ?
00:15:17 Parce qu'on sait que parfois, l'humour, c'est presque un peu d'ironie pour faire
00:15:22 passer un message.
00:15:23 Oui, ça, j'en ai tout à fait conscience.
00:15:26 En fait, je lui disais tout simplement que j'avais conscience que j'étais devenue
00:15:32 grosse et que ça ne m'amusait pas forcément d'être comme ça et que ce n'était pas
00:15:38 évident pour moi de perdre ce poids finalement qui reste bloqué sur moi.
00:15:42 Donc, il me dit oui, mais ce n'est pas méchant comme je te le dis.
00:15:47 Mais c'est vrai que moi, je le prends un peu comme… l'image est un peu forte,
00:15:52 mais un peu comme une claque dans la tronche.
00:15:54 Pardon, c'est un peu fort.
00:15:57 Mais voilà, c'est un peu comme ça que je le prends.
00:15:59 Donc, ça me braquait un petit peu.
00:16:01 Et puis bon, c'est vrai, par rapport à la sexualité, au début, je n'en prenais
00:16:05 pas garde.
00:16:06 Mais c'est vrai qu'après, je me posais des questions.
00:16:09 Je ne fais plus confiance à mon corps.
00:16:11 Je n'essaie moins de choses.
00:16:13 Je suis moins entreprenante.
00:16:14 Et pourtant, l'envie est toujours là.
00:16:16 Ce n'est pas du tout le problème.
00:16:17 Et c'est vrai que pour le coup, je suis moins à l'aise, on va dire.
00:16:20 Et l'envie quand même est toujours là.
00:16:22 C'est ça qui ne va pas à Sophie.
00:16:24 Ça ne m'empêche pas.
00:16:26 Mais c'est vrai que je suis moins entreprenante qu'avant.
00:16:29 Donc, voilà, le noir, c'est plutôt pas mal pour cacher ce corps.
00:16:34 Je ne sais pas ce que vous avez envie de dire, Alain, mais moi, je pense que ça n'a
00:16:39 pas d'importance.
00:16:40 C'est-à-dire que si l'envie est là et il faut absolument oser vous libérer de ce
00:16:47 complexe.
00:16:48 Non, Alain, qu'est-ce que vous avez envie de dire?
00:16:50 Oui, oui, oui, oui, c'est déjà très important, Sophie, que vous puissiez dire que le désir
00:16:55 continue à exister parce que chez certaines femmes, même le désir, il disparaît.
00:16:59 Mais là, à partir du moment où votre désir est là, c'est important de pouvoir l'affirmer.
00:17:04 Je comprends très bien qu'on ait besoin de se sentir belle dans le regard de l'autre
00:17:09 pour affirmer son propre désir.
00:17:10 Mais votre désir, s'il est là, c'est important que vous arriviez à l'affirmer,
00:17:16 à le confirmer et puis à retrouver cet élan que vous aviez auparavant.
00:17:23 Parce que sinon, vous risquez de vous éteindre et ça n'a pas de sens.
00:17:28 Le désir, il circule dans le corps, quel que soit le corps qu'on a.
00:17:34 Et c'est important dans le lien avec votre compagnon qu'il puisse comprendre ça et
00:17:41 qu'il puisse être aussi, si je puis dire, amoureux de votre désir, pas simplement amoureux
00:17:47 d'un corps idéal, mais que l'amour soit le fait que votre désir est là, qu'il circule
00:17:54 et qu'il puisse s'exprimer dans votre couple.
00:17:56 Moi, j'ai l'impression que ce qu'il faut absolument, Sophie, c'est qu'il y ait une
00:18:02 petite communication avec lui pour que vous sachiez réellement dans quelle mesure ça
00:18:07 peut toucher un peu son désir à lui.
00:18:10 Parce que je crains qu'il y ait, d'une manière peut-être très inconsciente, mais
00:18:16 l'impression que vous lui plaisez moins et ça, elle a raison, sur le long terme, ça
00:18:23 peut vraiment à force tuer votre désir.
00:18:26 Oui, oui, oui.
00:18:29 C'est possible.
00:18:32 Essayez d'aborder le sujet avec lui franchement.
00:18:37 Je sais qu'on a souvent peur d'aborder des questions qui risquent de nous faire
00:18:42 du mal, mais abordez-le franchement, le sujet.
00:18:47 Oui, il faudrait que j'aborde franchement, oui.
00:18:53 Oui, vous savez, Sophie, on a coutume de le dire, mais c'est important de redire
00:18:59 aussi certaines évidences.
00:19:01 La communication dans le couple, elle est absolument fondamentale et parfois on n'ose
00:19:05 pas parler parce qu'on n'ose pas être trop dans sa vulnérabilité ou on a peur
00:19:11 de blesser l'autre ou de le gêner.
00:19:12 Mais je crois que là, ce que vous posez, c'est quelque chose d'important.
00:19:17 Il en va vraiment de la continuité de votre sexualité dans votre couple.
00:19:23 Et la bonne nouvelle, c'est que votre désir est là.
00:19:25 Et donc, ce désir là, c'est important que vous puissiez dire à votre compagnie,
00:19:31 à votre compagnon qu'il est là, qu'il est présent et qu'il faut le respecter,
00:19:35 ce désir là.
00:19:36 Bon, après, je pense qu'il en a conscience parce que bon, c'est pas sûr.
00:19:41 Non, c'est pas sûr, Sophie.
00:19:43 On a toujours tendance à interpréter ce que l'autre pense, que l'autre va dire.
00:19:47 Et c'est la communication uniquement qui nous permet d'avoir la vraie bonne réponse.
00:19:53 S'il vous plaît, on communique.
00:19:55 Promis ? Promis.
00:19:57 Merci, Sophie.
00:19:58 Merci beaucoup.
00:19:59 On continue dans un instant Alain Héril avec Ophélie qui nous rejoint et qui nous dira
00:20:04 également ce qu'il en est dans sa relation à son corps.
00:20:08 Vous voulez parler à Brigitte Lahaye, 0826 300 300, 14h16, Brigitte Lahaye Sud Radio.
00:20:19 Le corps des femmes, nous allons pendant ces deux heures, grâce à Alain Héril, aider
00:20:24 les femmes à aimer leur corps.
00:20:26 Alain Héril, vous êtes sexothérapeute et auteur de nombreux ouvrages, notamment sur
00:20:31 la sexualité féminine.
00:20:32 C'est Ophélie qui nous rejoint.
00:20:34 Bonjour Ophélie, merci d'être avec nous.
00:20:36 Bonjour Brigitte.
00:20:37 Bonjour Alain.
00:20:38 Bonjour Ophélie.
00:20:39 Alors, merci de témoigner parce que bon, vous avez eu un parcours difficile puisque
00:20:44 vous avez subi un viol à l'âge de 13 ans.
00:20:48 Vous avez été forcément très impactée par ça, mais aujourd'hui vous êtes à l'aise,
00:20:56 c'est ça ?
00:20:57 Oui, maintenant oui, oui, oui, j'ai beaucoup travaillé parce qu'il n'y a encore pas si
00:21:02 longtemps j'appréhendais d'avoir un rapport sexuel avec un homme.
00:21:06 Maintenant, même si c'est pour la première fois, je le vis beaucoup mieux, on va dire.
00:21:15 J'ai beaucoup moins d'appréhension.
00:21:16 Voilà.
00:21:17 C'est différent de mon corps.
00:21:22 Mon corps, j'ai appris à l'accepter différemment en allant faire une petite semaine avec une
00:21:29 copine dans un camp de naturistes.
00:21:32 Ah, ça c'est intéressant.
00:21:36 Oui, je trouve ça… on peut dire ce qu'on veut du nudisme, du naturisme à l'airile,
00:21:44 mais souvent ça aide les femmes à mieux accepter leur corps.
00:21:48 Oui, oui, oui, je trouve qu'il y a vraiment beaucoup de bienfaits dans le naturisme, d'autant
00:21:56 plus que lorsque son corps nu est présent au milieu des autres corps nus, le naturisme
00:22:04 n'est pas quelque chose de sexualisé.
00:22:06 Donc, il y a une espèce de naturel à vivre son corps de manière nue.
00:22:10 D'ailleurs, naturisme, ça vient de nature, d'un corps qui est naturel et présent dans
00:22:16 la nature.
00:22:17 Je pense que ça peut aider à dédramatiser un certain nombre de choses.
00:22:22 C'est intéressant par rapport à ce que dit Ophélie, de voir comment ça l'a aidé
00:22:27 pour retrouver un corps acceptable, si je puis dire, et un corps surtout qui est montrable
00:22:34 aux yeux des autres.
00:22:35 Et ça, c'est une aide indirecte et pourtant très précieuse par rapport à la sexualité.
00:22:40 Alors, du coup, si vous voulez, du coup, j'accepte mon corps.
00:22:45 Je suis passée par plusieurs phases.
00:22:47 J'ai eu fait du 42 après mon accouchement.
00:22:51 J'ai été très maigre suite à de la...
00:22:55 Comment on dit ? De l'anorexie mentale.
00:22:59 Là, par contre, je me suis fait très, très peur.
00:23:05 Je ne me regarde jamais dans un miroir.
00:23:07 Je m'accepte tel que je suis.
00:23:09 Je ne me regarde pas.
00:23:10 Je ne suis pas sur la balance tous les quatre matins.
00:23:13 Je ne me regarde pas dans un miroir.
00:23:14 Ce n'est pas le problème du tout.
00:23:16 Mais une fois que j'ai cru croiser le miroir et étant très, très maigre, là, par contre,
00:23:21 j'ai dit que c'est moche.
00:23:22 Là, je n'ai pas accepté mon corps tel qu'il était.
00:23:26 Et effectivement, ça m'a fait un déclic.
00:23:29 Et là, j'ai repris le droit de le même.
00:23:33 C'est intéressant ce que vous dites parce qu'on sait souvent l'anorexie, ça peut être
00:23:36 dû à un viol ou à des attouchements.
00:23:40 Donc là, dans votre cas, on peut imaginer.
00:23:42 Mais malgré tout, il devait quand même y avoir, j'allais dire, une assez bonne acceptation
00:23:49 de votre féminité avant le traumatisme.
00:23:52 Oui, oui, oui, tout à fait.
00:23:55 Et alors, on va dire que c'est peut-être bizarre, mais justement, vous parlez d'être
00:24:03 désirable ou pas.
00:24:04 Et moi, quelle que soit la situation, en fait, je me trouve trop désirable aux yeux des
00:24:09 hommes.
00:24:10 Quelle que soit ma tenue, je ne m'habille pas sexy.
00:24:17 Et même si je suis dans ma tenue parce que je suis ouvrière, ouvrier agricole, donc
00:24:23 je suis couverte de boue, les cheveux en pétard et tout.
00:24:28 Et le dernier homme que j'ai trouvé, par exemple, il m'a vu la première fois dans
00:24:33 ma tenue la plus horrible possible.
00:24:35 Et pourtant, il me trouvait déjà désirable.
00:24:39 Alors, vous devez déborder de sensualité sans doute, parce que les hommes repèrent
00:24:44 ça, Alain et Réil.
00:24:46 Oui, sans aucun doute que cet homme vous a trouvé justement désirable dans votre tenue.
00:24:53 Parce que vous deviez dégager quelque chose qui, au-delà de la tenue, était perceptible
00:24:59 et visible.
00:25:00 Et ça, c'est quelque chose d'important à retenir.
00:25:07 Et c'est vrai, moi, j'entends dans ce que vous dites, Ophélie, beaucoup d'instincts
00:25:13 de survie malgré tout.
00:25:15 Parce que bon, oui, vous êtes passé par quelque chose de très traumatisant.
00:25:19 Mais j'entends dans votre voix et dans ce que vous dites de votre parcours, quelque
00:25:24 chose où il y a quand même, au-delà de l'instinct de survie, un besoin de rester
00:25:31 connecté avec ce qu'on appelle la fonction désirante.
00:25:35 Et ça, c'est important de le souligner, que vous en ayez parfaitement conscience de
00:25:41 ça.
00:25:42 D'accord.
00:25:43 Mais après, j'avoue que dans le naturisme, vous parliez de naturel.
00:25:47 Et effectivement, tout le monde, enfin, les hommes, ce qu'ils aiment chez moi, justement,
00:25:52 c'est mon naturel.
00:25:53 Je ne suis absolument pas dans les froufrous, le maquillage.
00:25:58 Et ce qui les attire énormément, apparemment, c'est le fait que je reste très, très naturelle.
00:26:03 Oui, mais je crois, contrairement à ce que pensent beaucoup de femmes, il me semble que
00:26:10 les hommes préfèrent les femmes pas trop maquillées et pas trop apprêtées.
00:26:15 Les femmes, souvent, en mettent des couches.
00:26:19 Ce n'est pas forcément ce qui plaît le plus aux hommes.
00:26:22 Alain Héril ?
00:26:23 Oui, parce que quand il y a trop d'apprêt, trop de maquillage, trop d'artifice, en fait,
00:26:32 ça joue avec des codes assez convenus de la féminité.
00:26:37 Et tout ce qui peut être naturel, simple et, je dirais, simplement féminin, est quelque
00:26:44 chose qui peut dégager beaucoup d'érotisme.
00:26:49 C'est Ophélie, dans sa tenue d'ouvrière, je ne vois pas en quoi ce n'est pas tout aussi
00:26:57 féminin qu'une femme en tailleur et très maquillée.
00:27:02 L'important du féminin, c'est la manière dont il émane du plus profond de l'être.
00:27:07 C'est ça qui est important.
00:27:09 Et donc, ce ne sont pas les artifices qui vont avec.
00:27:11 Donc, oui, on peut être très, très, très féminine et très naturelle, comme le dit
00:27:17 Ophélie, bien entendu.
00:27:18 Et d'ailleurs, on sait, à part peut-être les cheveux, il y a quelque chose de l'ordre
00:27:25 de la sensualité dans les cheveux.
00:27:27 Les hommes ne sont pas fans des femmes qui ont des cheveux très, très courts.
00:27:30 Mais sinon, le maquillage, non.
00:27:33 Après, évidemment, quand une femme porte une jupe fendue ou un fort décolleté ou
00:27:39 qu'elle met quelque chose en valeur, c'est un appel à la sexualité.
00:27:43 Mais ce n'est pas forcément un appel.
00:27:45 Ce n'est pas forcément le charme féminin.
00:27:48 C'est toute la nuance, peut-être, qu'on peut déjà donner aux femmes qui nous écoutent.
00:27:52 Et moi, je dis souvent aux femmes, ce qui est important, c'est de trouver votre style.
00:27:56 Ne suivez pas la mode.
00:27:57 Trouvez ce qui vous fait vous sentir bien dans votre corps, ce qui vous permet de bouger
00:28:04 avec féminité.
00:28:05 Vous êtes d'accord avec ça, Alain ?
00:28:06 Oui, Brigitte, parce que vous voyez, c'est cette singularité-là qui va créer le désir.
00:28:13 Parce que sinon, on revient à une manière très uniforme de considérer la femme et
00:28:20 où il faudrait avoir ces attributs-là et pas d'autres pour être sexuellement désirable.
00:28:25 Moi, je crois que la singularité porte en elle une énergie et une force désirante
00:28:32 qui est extrêmement présente et extrêmement palpable.
00:28:37 Donc, le naturel dont parle Ophélie me semble être une voie, en tout cas une perspective
00:28:47 extrêmement intéressante.
00:28:48 Mais ce n'est pas simple d'être naturel.
00:28:50 Ce n'est pas simple d'être soi-même.
00:28:52 Bien sûr, c'est presque un travail sur soi.
00:28:54 Ça se fait au fil du temps.
00:28:57 Donc, ne changez rien, Ophélie.
00:28:59 Je le coche toutes les quatre.
00:29:02 C'est bien, bravo et merci en tout cas d'avoir témoigné.
00:29:06 Merci à vous.
00:29:07 Et c'est Émilie qui nous rejoint maintenant.
00:29:10 Je vais vous poser trois questions intimes.
00:29:12 Émilie, puis ensuite vous en posez une à Alain Héril, bien sûr.
00:29:15 Bonjour, Émilie.
00:29:16 Bonjour, Brigitte et Alain.
00:29:18 Bonjour, Émilie.
00:29:19 Et bien, quelle note vous donneriez à votre corps sur 10 ?
00:29:23 J'ai envie de dire 10 sur 10.
00:29:28 Même si je ne suis pas en fait avec toutes les parties de mon corps.
00:29:31 Je pense que je l'ai bien fait.
00:29:33 Écoutez, moi, j'adore.
00:29:34 J'adore entendre ça.
00:29:35 Bravo.
00:29:36 Deuxième question.
00:29:37 Est-ce que vous avez commencé tôt la masturbation ou pas ?
00:29:41 Oui, à 10 ans, je me suis masturbée pour la première fois.
00:29:44 Et même avant ça, j'avais déjà beaucoup d'imagination pour ça.
00:29:48 D'accord, super, très bien.
00:29:50 Et dernière question.
00:29:51 Est-ce que vous seriez tentée par le polyamour ?
00:29:54 Oui, c'est vrai que dans l'idéal, je me dis que j'aimerais bien fréquenter
00:29:58 un garçon plus âgé que moi et avoir une copine de mon âge.
00:30:02 D'accord.
00:30:03 Donc, le polyamour et la bisexualité.
00:30:06 Bon, écoutez, je crois qu'Émilie, on n'a pas de conseils à vous donner non plus.
00:30:10 Ça ne vous empêche pas de pouvoir poser une question à Alain et Ryl.
00:30:14 Allez-y.
00:30:15 Oui, alors, ma question est au sujet du vaginisme.
00:30:18 Donc, je me suis rendue compte à 15 ans que je faisais du vaginisme.
00:30:21 Et maintenant, j'en ai 37.
00:30:23 J'ai essayé tout ce que j'ai pu de possible et imaginable pour soigner ça.
00:30:27 Et c'est que l'année dernière que j'ai trouvé une solution qui marche, c'est l'acupuncture.
00:30:31 Et après une séance d'acupuncture pour ce sujet-là, j'ai réussi à mettre un doigt
00:30:38 dans mon vagin sans douleur.
00:30:39 C'est entré comme dans du beurre.
00:30:41 C'était magique.
00:30:42 Et par contre, dans mon cerveau, il y avait un blocage.
00:30:45 Et je me disais que ce doigt n'avait rien à faire là.
00:30:48 Alors, ma question est, comment soigner ce blocage et être en paix avec mon vagin ?
00:30:52 Vaste question.
00:30:54 C'est une vaste question que vous posez là, Émilie.
00:30:58 Quand vous parlez de vaginisme, est-ce que ça veut dire qu'on pouvait vous pénétrer
00:31:03 et que ça faisait mal ?
00:31:04 Ou est-ce que la pénétration était absolument impossible ?
00:31:07 La pénétration était impossible.
00:31:09 D'accord.
00:31:10 Donc, c'est vraiment du vaginisme.
00:31:13 Alors, moi, dans le travail que je fais autour du vaginisme, souvent,
00:31:18 je n'ai pas dit toujours, souvent, j'ai en tête qu'il y a peut-être des traumas sexuels
00:31:23 à la base qu'il faut regarder.
00:31:26 Quand je dis traumas sexuels, ce n'est pas forcément du viol ou des attouchements,
00:31:30 mais ça peut être avoir été trop tôt face à la sexualité des adultes, par exemple,
00:31:36 ou avoir vu des choses qu'on aurait vues aussi trop tôt,
00:31:39 et qui fait qu'il y a une espèce de crispation au niveau de l'idée de la pénétration.
00:31:44 Donc, ça, c'est une piste parmi d'autres, mais ça, c'est un point de vue
00:31:47 qui est plus psychanalytique qu'autre chose, donc de travailler sur l'enfance.
00:31:51 Mais après, je pense, et c'est ce que vous avez commencé à faire avec l'acupuncture,
00:31:57 parce que je pense que ce n'est pas que l'acupuncture qui vous a aidé,
00:32:00 vous avez mis du vôtre aussi.
00:32:03 C'est comment vous pouvez rentrer en amitié avec cette partie de votre corps.
00:32:09 Et je pense que là, c'est un travail parfois à long terme,
00:32:15 parce que, vous savez, beaucoup de femmes ne voient jamais leur sexe.
00:32:20 Donc, il y a vraiment l'idée d'être en amitié avec cette partie de votre corps,
00:32:26 de lui parler, d'être présent à cette partie-là.
00:32:30 Il y a tout un travail d'aller vers ces espaces intimes qui sont les vôtres
00:32:36 et d'y aller avec beaucoup de bienveillance,
00:32:39 et surtout de mettre de côté tous les discours environnants
00:32:42 qui laissent entendre que le sexe d'une femme, ce n'est pas beau, c'est sale,
00:32:46 ou je ne sais trop quoi.
00:32:48 Mais ça demande vraiment un travail assidu.
00:32:53 À mon avis, il n'y a pas de technique qui serait une technique
00:32:57 qui fonctionnerait à tous les coups par rapport à quelque chose d'aussi invalidant
00:33:02 que peut être le vaginisme.
00:33:04 Alors, je vous fais une réponse très générale,
00:33:07 parce que je ne peux pas vous dire, vous faites ça, ça marchera à tous les coups.
00:33:10 Ce n'est pas vrai.
00:33:12 Et puis de l'acupuncture, pour ce que j'en sais,
00:33:14 c'est quelque chose qui travaille aussi sur l'ensemble du corps
00:33:18 et sur la manière de faire redistribuer les énergies dans le corps.
00:33:21 Donc il y a quelque chose de global aussi, qui sans aucun doute vous a aidé.
00:33:25 Voilà la réponse de Alain.
00:33:28 Eh bien, continuez votre exploration, si je puis dire, Émilie.
00:33:32 Et puis vous êtes sur la bonne voie, puisque vous aimez votre corps.
00:33:35 A priori, vous aurez envie, à un moment ou à un autre,
00:33:38 de trouver la clé, puisqu'on parlait de clé tout à l'heure.
00:33:42 Merci, merci Émilie.
00:33:44 On fait une petite pause et on va donner la parole aux hommes aussi.
00:33:46 C'est important qu'ils aient la parole sur ce sujet si important.
00:33:50 C'est Thomas qu'on retrouve dans un instant.
00:33:52 Nous sommes aujourd'hui avec Alain Héril, sexothérapeute.
00:34:10 On évoque la sexualité féminine, son évolution au fil des années.
00:34:16 Et je vous propose maintenant de donner la parole à Thomas, qui est avec nous.
00:34:21 Bonjour Thomas.
00:34:23 Bonjour.
00:34:24 Merci de réagir.
00:34:26 Vous avez un avis à nous proposer, je crois.
00:34:30 Oui, alors déjà, je pense que je tenais à rassurer la gente féminine.
00:34:35 Je pense qu'on parle souvent de la vision qu'elles ont de leur corps,
00:34:42 et en général, plutôt que le masculin, qui est en général,
00:34:45 même s'il y a une certaine pression aussi,
00:34:48 mais peut-être qu'elle est différente face à la gente féminine.
00:34:51 Mais je crois que oui, moi en tout cas, de toutes les partenaires que j'ai eues,
00:34:57 en général, je les rassurais.
00:35:00 Le plus, entre guillemets, que j'ai pu voir, c'est avec les poils pubiens,
00:35:05 ou les poils de manière générale, où elles ont un peu peur du jugement.
00:35:10 Et du coup, moi en général, ça me fait pas.
00:35:12 Au contraire, je préfère ça plutôt...
00:35:16 Vous voulez dire qu'il y a des femmes dont c'est la mode des pubis rasés aujourd'hui,
00:35:21 et que les femmes qui ne se sont pas rasées ont peur que ça vous dérange,
00:35:27 ou que ça vous choque, c'est ça ?
00:35:29 Oui, je pense qu'il y a une espèce d'idée collective comme ça,
00:35:34 où on a un peu peur du jugement, du regard de l'autre,
00:35:37 et surtout au début, je crois.
00:35:39 Du coup, quand on sait qu'on a un date un peu différent,
00:35:44 on se dit "Bon, est-ce qu'on fait notre..."
00:35:48 Oui, mais moi je vais vous donner des arguments que j'ai entendus
00:35:54 depuis que je fais cette émission,
00:35:56 de jeunes hommes qui, voyant un sexe non rasé,
00:35:59 prennent presque peur, tellement ils sont biberonnés au porno,
00:36:04 et tellement ils ont eu des sexes... des pubis totalement...
00:36:10 Vous êtes d'accord avec ça, j'imagine, Alain Héril ?
00:36:13 Oui, oui, oui, tout à fait, Brigitte.
00:36:16 Et puis c'est vrai que dès que les poils pubiens sont là,
00:36:22 et les poils en général,
00:36:23 ça peut renvoyer certains hommes aussi avec une notion d'animalité,
00:36:29 parce que le poil c'est notre part animale qui est là, qui est présente,
00:36:35 et un sexe de femme rasée, c'est aussi,
00:36:41 au-delà des représentations pornographiques,
00:36:44 c'est aussi un sexe de petite fille.
00:36:47 Il y a aussi tout ça qui s'entremêle dans l'inconscient collectif masculin.
00:36:55 Et parfois, oui, moi je l'ai entendu chez certains de mes patients aussi,
00:37:00 qui étaient rebutés, qui ne savaient pas trop quoi faire avec cette dimension-là.
00:37:06 Ou mettre le nez !
00:37:07 Un peu décontenancés, comment Brigitte ?
00:37:10 Je disais, ou mettre leur nez, là-dedans ?
00:37:12 Oui, c'est ça, oui, oui.
00:37:14 Ils ne savaient pas trop comment se retrouver dans ces endroits-là,
00:37:20 mais en même temps, ça met l'homme dans la sexualité hétérosexuelle aussi,
00:37:25 dans ces cas-là, à une place d'explorateur,
00:37:27 qui peut être intéressante quand même.
00:37:29 Oui, ce qui est votre cas Thomas, visiblement.
00:37:32 Oui, Thomas est un explorateur, visiblement.
00:37:35 Non, non, je pense que ça a été un sujet,
00:37:38 je sais que j'étais intervenu aussi,
00:37:40 où c'était le principal sujet d'une émission,
00:37:43 je crois vraiment que, bien sûr, c'est encore une question d'équilibre aussi,
00:37:47 je veux dire, il ne s'agit pas de choquer non plus les hommes,
00:37:52 mais je pense que déjà, déconstruire l'image ou l'attente de l'homme,
00:37:58 principalement, et une réappropriation, je dirais,
00:38:02 d'un esthétique qui est plus enclin,
00:38:05 et je dirais presque même plus naturelle,
00:38:08 et vraiment, je tiens à rassurer aussi,
00:38:11 parce qu'on n'est pas tous non plus comme ça,
00:38:13 et je pense que ça ne nous dérange pas tant que ça,
00:38:16 en tout cas pour ma part, et pour l'entourage que j'ai,
00:38:19 en discutant aussi avec mes proches,
00:38:22 mais oui, en tout cas, essayer de rassurer ça,
00:38:25 et vraiment, moi ça me peine quand j'entends qu'il y a des femmes
00:38:28 qui ne sont pas à l'aise avec leur corps, etc.,
00:38:30 et je trouve que finalement, c'est, oui, c'est psychologique,
00:38:35 et je pense qu'on a vraiment tout intérêt,
00:38:37 si on veut connaître l'orgasme,
00:38:39 si on veut connaître vraiment cet épanouissement
00:38:41 qui est l'incroyable de la sexualité,
00:38:44 à briser tous ces codes mentaux
00:38:48 pour pouvoir vraiment être épanoui,
00:38:51 et souffrir complètement.
00:38:53 - Mais il y a toujours cette injonction
00:38:56 que la femme doit être plutôt belle,
00:38:58 plutôt je ne sais pas quoi, mince, etc.,
00:39:01 alors qu'on l'a vu d'ailleurs avec le témoignage d'Ophélie,
00:39:05 l'homme, ce qu'il recherche, c'est une femme
00:39:07 qui respire la sensualité et qui l'accueille,
00:39:11 et vous le dites bien, Thomas,
00:39:13 vous n'êtes pas en train de regarder
00:39:15 si la taille correspond aux 60 cm réglementaires,
00:39:20 le tour de poitrine 90 et le tour de hanche 90,
00:39:24 mais il y a quand même encore ça
00:39:26 dans l'inconscient collectif, Alain Hérin,
00:39:28 on ne va pas revenir sur la poupée Barbie,
00:39:31 mais quand même.
00:39:33 - Oui, oui, c'est toujours présent dans l'inconscient collectif,
00:39:36 et je crois qu'il y a un mot
00:39:38 qu'on a prononcé plusieurs fois
00:39:40 depuis le début de cette émission qui est important,
00:39:42 c'est le mot « naturel »,
00:39:44 c'est comment on peut aborder la sexualité,
00:39:47 notamment la sexualité féminine,
00:39:49 avec ses dimensions naturelles,
00:39:51 mais aussi avec sa singularité,
00:39:54 c'est-à-dire d'arriver, autant que faire se peut,
00:39:57 à se débarrasser des clichés sociétaux
00:40:00 qui laissent entendre qu'il faut avoir ce corps-là
00:40:02 et pas un autre
00:40:04 pour avoir une sexualité épanouie.
00:40:08 Et moi, il y a quelque chose que Thomas a dit que j'aime bien,
00:40:11 il y a une expression, Thomas parle de « l'incroyable de la sexualité »,
00:40:14 et je trouve que c'est un beau terme, ça,
00:40:17 « l'incroyable de la sexualité »,
00:40:19 mais pour atteindre cet incroyable de la sexualité,
00:40:21 il me semble que c'est important
00:40:24 de revenir à ce qui est naturel
00:40:26 et ce qui est singulier
00:40:28 dans les relations sexuelles.
00:40:30 Mais je retiens votre terme, Thomas,
00:40:32 « l'incroyable de la sexualité », je le trouve très bon.
00:40:34 - Oui, c'est chouette.
00:40:36 - Je pense que la sexualité est un art,
00:40:39 et je pense qu'il y a besoin de le cultiver comme ça,
00:40:42 et je pense qu'on n'a pas juste de pain.
00:40:44 Je comprends aussi qu'il y a des personnes
00:40:46 qui peuvent être presque traumatisées,
00:40:48 qui peuvent être renfermées sur eux-mêmes,
00:40:50 mais je crois que si on veut goûter à cette art sublime,
00:40:52 il y a besoin de casser tous ces codes
00:40:55 et pouvoir s'ouvrir pleinement.
00:40:57 Et du coup, oui, trop dommage si on commence à être restreint
00:41:00 vis-à-vis du regard de l'autre, etc.,
00:41:02 je pense que ça peut être problématique.
00:41:04 Je pense vraiment qu'il y a besoin
00:41:06 de faire attention à soi,
00:41:08 et ça, c'est bien d'avoir un entretien.
00:41:10 Je pense que si il faut trouver un équilibre
00:41:13 sans exagération, finalement,
00:41:15 d'être au naturel, de s'entretenir,
00:41:17 on peut aussi avoir de la confiance.
00:41:19 Et voilà, c'est cet équilibre-là à trouver.
00:41:23 Et pour moi, une fois qu'il est trouvé,
00:41:25 ça roule, et puis après, on s'affirme,
00:41:28 on a une confiance,
00:41:30 et on peut goûter au plaisir de la sexualité.
00:41:35 - Vous avez raison, Thomas.
00:41:38 Et puis moi, j'ajouterais juste
00:41:40 qu'on a des femmes qui sont très belles
00:41:42 et qui sont totalement coincées sexuellement.
00:41:44 On a des femmes qui sont peut-être plus communes
00:41:47 et qui vont très très bien
00:41:49 et qui sont très à l'aise dans leur sexualité.
00:41:51 Donc on voit bien que c'est encore une fois
00:41:53 l'idée qu'on se fait de son corps
00:41:56 qui va perturber ou pas la sexualité.
00:41:59 Et ce n'est pas la réalité physique, en fait.
00:42:02 On est vraiment dans du symbolisme
00:42:04 et pas du tout dans du réel.
00:42:06 - Oui, c'est très juste, Brigitte.
00:42:10 Parce qu'il ne faut pas oublier
00:42:12 que dans une relation sexuelle,
00:42:14 on offre son corps au regard de l'autre
00:42:16 et que l'autre voit des parties de son corps
00:42:18 que nous-mêmes, nous ne voyons pas.
00:42:20 Donc il est important
00:42:22 vraiment d'être en confiance
00:42:25 par rapport à son corps.
00:42:26 Et cette confiance-là, elle se construit,
00:42:28 elle se bâtit et elle est à l'inverse
00:42:31 de beaucoup de codes sociétaux
00:42:34 qui nous intiment l'ordre d'avoir ce corps-là
00:42:36 et pas un autre
00:42:38 pour une vie sexuelle
00:42:40 à peu près digne de ce nom.
00:42:43 - Eh oui, on a encore tellement à avancer
00:42:46 sur la société et l'ouverture à la sexualité.
00:42:49 Mais ça, c'est un autre débat aussi.
00:42:51 Merci beaucoup, Thomas.
00:42:53 En tout cas, merci d'avoir participé à l'émission.
00:42:56 Si d'autres hommes ont envie de rassurer les femmes
00:42:58 grâce à leurs témoignages,
00:43:00 surtout qu'ils n'hésitent pas,
00:43:01 ils nous appellent sur Sud Radio
00:43:03 au 0 826 300 300.
00:43:05 Alors moi, je l'aime bien cette devinette,
00:43:07 je l'ai trouvée récemment
00:43:09 et je vous la propose, Alain Héril, écoutez bien.
00:43:11 Avec la mode "The Sex Toy",
00:43:13 quel est le prénom qu'il ne faut pas donner à son fils ?
00:43:17 Je vous donne un petit indice,
00:43:18 c'est un fils qu'il ne faut pas donner ce prénom
00:43:20 et non pas à une fille.
00:43:22 Je vais vous donner le temps des infos
00:43:24 pour me trouver la réponse.
00:43:26 Et puis, on continue bien sûr avec vous sur Sud Radio
00:43:29 pour aider les femmes à aimer leur corps.
00:43:31 Et nous continuons à explorer le corps des femmes
00:43:42 aujourd'hui en compagnie de notre sexothérapeute Alain Héril,
00:43:46 qui les écoute, qui le connaît bien, les femmes.
00:43:49 Et puis, je rappelle aussi que vous avez écrit un livre
00:43:51 sur l'asexualité, "L'", désirer autrement,
00:43:56 voyage au cœur des asexualités.
00:43:58 C'est aux éditions Le Duc.
00:43:59 Justement, si quelqu'un a envie ou besoin
00:44:02 de vous poser des conseils sur ce sujet,
00:44:04 "Il ou elle" sera la bienvenue.
00:44:07 Nous avons une petite devinette du jour,
00:44:10 comme tous les jours, Alain Héril,
00:44:13 avec la mode "The Sex Toy",
00:44:15 quel est le prénom à éviter pour un garçon ?
00:44:18 Vous avez trouvé ?
00:44:19 Écoutez, je n'ai pas trouvé, Brigitte.
00:44:22 J'ai pensé tout de suite à "Rabbit",
00:44:24 mais "Rabbit" n'est pas un prénom de garçon.
00:44:26 Donc, je donne ma langue au chat.
00:44:29 C'est "Gode froid".
00:44:31 Ah oui, excellent.
00:44:35 C'est pas mal.
00:44:37 C'est très bien.
00:44:38 Oui, parce qu'un "Gode" qui serait froid,
00:44:40 ça n'existe pas, voyons.
00:44:42 Alors, on continue sur ce sujet avec Valérie,
00:44:46 qui est avec nous. Bonjour Valérie.
00:44:48 Oui, bonjour Brigitte, bonjour Alain Héril.
00:44:52 Bonjour.
00:44:53 Bonjour.
00:44:55 Donc moi, je suis la seule fille parmi cinq frères.
00:45:00 Donc, je n'ai pas eu d'éducation sexuelle.
00:45:03 J'ai été très, très, très, très, très, très pauvre en matière.
00:45:23 Je ne sais même pas si je peux...
00:45:25 On va dire reproductive, on va dire.
00:45:28 Uniquement, Brigitte, uniquement.
00:45:30 Non, mais c'est quand même important de rappeler
00:45:33 qu'on n'est pas obligé de savoir faire l'amour.
00:45:36 On n'est pas obligé d'avoir des fantasmes.
00:45:38 On n'est pas obligé de développer son érotisme
00:45:41 pour faire des enfants.
00:45:43 Et je dirais même qu'on n'est même pas obligé
00:45:45 de se pénétrer, puisque, contrairement à ce qu'on pourrait croire,
00:45:48 une petite goutte de sperme sur le pubis,
00:45:50 ça peut parfois suffire à être enceinte.
00:45:52 C'était d'ailleurs dans ce drôle film,
00:45:55 je ne sais plus d'ailleurs, je me souviens.
00:45:59 J'ai un trou là, je ne me souviens plus du titre,
00:46:01 mais cette comédie qui avait fait un grand succès.
00:46:05 Mais non, madame, je vous jure, je n'ai jamais fait l'amour.
00:46:08 Et pourtant, elle s'était retrouvée enceinte.
00:46:10 Donc, on le sait ça.
00:46:12 Et c'est quand même toute l'avancée
00:46:15 de la moitié du XXe siècle
00:46:18 où on a un petit peu commencé à séparer
00:46:20 la sexualité reproductive de la sexualité plaisir.
00:46:23 Et il y a encore du chemin à faire sur tout ça.
00:46:26 Alors voilà, il y en a eu Brigitte, évidemment.
00:46:30 La vie a fait que j'ai dû changer de partenaire
00:46:36 à plusieurs reprises.
00:46:39 Il n'y a pas beaucoup non plus de nombreuses reprises,
00:46:42 mais le peu qui est eu,
00:46:45 ça nous met aussi en accord un peu avec notre corps.
00:46:49 Alors moi, je refoulais beaucoup, énormément mon corps
00:46:53 parce que j'étais quelqu'un qui n'avait pas confiance
00:46:56 et qui doutait de tout.
00:46:58 Donc, je gardais mon corps pour moi, en fait.
00:47:04 Enfin, pour moi, alors, malgré la société de l'enfer.
00:47:11 - Oui, vous ne pouviez pas l'offrir.
00:47:14 Vous n'étiez pas à l'aise dans la question de la sexualité
00:47:17 par rapport à votre corps.
00:47:19 - Voilà. Et pour autant, il plaisait énormément.
00:47:22 C'est ça qui... voilà.
00:47:25 Aujourd'hui, à plus de 50 ans, effectivement,
00:47:30 et puis aussi avec un partenaire différent
00:47:36 où on se livre différemment déjà,
00:47:40 on offre son corps.
00:47:43 Et c'est vraiment comme ça que je le sens
00:47:46 parce qu'auparavant, ce n'était pas du tout
00:47:48 dans cet objectif ou dans cette direction-là, plutôt.
00:47:54 Mais aujourd'hui, oui, je fais le partage.
00:48:00 - C'est joli ce que vous dites.
00:48:03 Je crois, Alain et Rilke, vous le dites,
00:48:08 beaucoup de femmes ne sont à l'aise dans leur corps
00:48:11 qu'à partir de 35-40 ans, de toute façon.
00:48:14 - Oui, oui, oui. Et puis, moi, je l'ai vérifiée dans mon cabinet.
00:48:19 Toutes les statistiques vont dans ce sens-là.
00:48:23 C'est presque comme si, une fois que les femmes,
00:48:27 que certaines femmes avaient rempli la mission d'être mère,
00:48:31 que tout d'un coup, il y avait la possibilité
00:48:34 d'être bien dans un corps plus orienté vers la sexualité.
00:48:38 Alors évidemment, ce n'est pas toutes les femmes qui vivent ça,
00:48:40 mais je les ai rencontrées assez souvent.
00:48:42 Et c'est vrai qu'il y a quelque chose où, tout d'un coup,
00:48:45 il y a une différence entre la sexualité reproductive
00:48:48 et la sexualité de plaisir qui se met en place.
00:48:52 Et c'est vrai que chez beaucoup de femmes,
00:48:54 la découverte de la sexualité, d'une sexualité dirigée
00:48:57 que vers le plaisir, elle se fait bien souvent assez tardivement.
00:49:02 - Oui, je suis assez d'accord.
00:49:05 C'est comme si on était une nouvelle fleur qui allait éclore.
00:49:12 C'est vraiment ce que je ressens,
00:49:16 avec des émotions, avec des sentiments différents,
00:49:20 avec une attention différente aussi.
00:49:24 Et je trouve ça joli parce que, moi,
00:49:29 je suis ménopausée depuis plusieurs années.
00:49:33 Et en fait, comme un intervenant de Sud Radio dit,
00:49:38 voilà, c'est un deuxième printemps.
00:49:40 Et oui, pour moi, c'est un deuxième printemps, en fait.
00:49:44 Parce que je ne ressens pas ce manque
00:49:50 que certaines femmes peuvent ressentir par rapport à la ménopause.
00:49:57 Moi, je l'ai accepté.
00:49:59 Je l'ai accepté très jeune parce que c'est arrivé très jeune.
00:50:04 Et je trouve ça chouette.
00:50:06 Je trouve ça chouette parce qu'effectivement,
00:50:08 je pense qu'à partir de 40 ans, on a besoin de se connaître.
00:50:11 On a besoin d'assurance, mais pour soi-même,
00:50:16 pas pour le partenaire, pour soi-même,
00:50:19 pour donner le meilleur de nous-mêmes, en fait, je pense.
00:50:24 - Oui, je suis bien sûr d'accord avec vous, Valérie.
00:50:27 Et c'est ça qui est embêtant pour certaines jeunes femmes aujourd'hui
00:50:30 qui ont tendance à penser qu'il faut d'abord être bien
00:50:33 pour aller vers l'autre et à le risque de passer un peu à côté
00:50:38 notamment de leur maternité, par exemple.
00:50:41 Je pense que c'est vrai que notre parcours de femmes,
00:50:48 il passe aussi par la rencontre avec les hommes.
00:50:51 Et on n'est pas forcément très à l'aise au départ.
00:50:57 Il y a des femmes qui sont à l'aise tout de suite,
00:50:59 mais la plupart, il y a des hommes qui essuient les plates,
00:51:03 si je puis dire.
00:51:05 - Oui, oui, Brigitte.
00:51:09 Et le témoignage de Valérie, c'est important
00:51:15 parce que ça replace la sexualité dans un parcours
00:51:20 où tout n'est pas donné dès le départ.
00:51:23 Le début de la sexualité, il se fait dans la promesse,
00:51:27 dans l'attente d'une sexualité à venir.
00:51:31 Et cette sexualité, elle se construit au fur et à mesure.
00:51:33 Et parfois, elle trouve son essor après 40 ans
00:51:37 ou même chez certaines femmes après la ménopause,
00:51:40 comme si le fait d'être débarrassé, si je puis dire,
00:51:45 de la possibilité de la maternité ouvrait un espace de liberté.
00:51:49 Et c'est important de dire ici que la ménopause n'est pas la fin de la sexualité.
00:51:54 Et que pour beaucoup de femmes, la ménopause, c'est un espace de découverte.
00:52:00 Et puis la ménopause, c'est une traversée.
00:52:02 Et une fois qu'on a fait cette traversée,
00:52:05 il y a plein de choses qui s'ouvrent, qui sont en place
00:52:09 et qui peuvent être extrêmement régénérantes,
00:52:13 également sur des points de vue de la sexualité.
00:52:15 Et c'est ce que nous dit Valérie.
00:52:17 Absolument.
00:52:19 Oui, mais Valérie, c'est bien parce que vous avez su.
00:52:26 Alors, est-ce que c'est après que les enfants sont arrivés
00:52:29 que vous avez décidé peut-être de quitter votre compagnon ?
00:52:32 Alors, oui, il y a eu une séparation.
00:52:37 Parce que Monsieur est parti.
00:52:39 Après, j'ai recréé un couple
00:52:42 où effectivement le papa est décédé malheureusement.
00:52:46 Donc je suis restée très longtemps seule quand même.
00:52:51 Dans mon jeune âge.
00:52:54 Et c'est vrai que les gens autour de moi ne comprenaient pas pourquoi.
00:52:57 Effectivement, je suis quelqu'un qui peut plaire.
00:53:01 Mais effectivement, tout ça, c'était fermé, c'était verrouillé.
00:53:06 C'était difficile de pouvoir offrir son corps,
00:53:12 enfin, offrir son corps,
00:53:14 partager un bon moment.
00:53:16 Il y en a eu forcément, mais avec de la retenue.
00:53:21 Parce qu'effectivement, comme précédemment,
00:53:24 les auditrices en discutaient,
00:53:28 on a peur, on a peur de dévoiler son corps.
00:53:33 Nous, on voit certaines choses,
00:53:35 alors que les hommes en voient d'autres
00:53:38 qui ne sont pas spécialement des défenses.
00:53:42 - Ça c'est vraiment important.
00:53:45 Valérie, c'est vraiment important ce que vous venez de dire,
00:53:47 et je rebondis dessus.
00:53:49 On voit son corps d'une autre manière que l'homme voit notre corps.
00:53:52 Et ça, c'est vraiment quelque chose que les femmes doivent entendre.
00:53:56 Parce qu'elles s'imaginent que l'homme va nous regarder
00:54:02 comme si on était un mannequin en train de défiler sur un stand.
00:54:06 Alors que pas du tout.
00:54:08 L'homme nous regarde dans notre ouverture,
00:54:10 dans notre capacité à être lassive,
00:54:13 notre capacité, justement, vous l'avez dit plusieurs fois,
00:54:17 à l'accueillir.
00:54:19 Donc, vraiment, merci de cette parole juste.
00:54:22 Alain Héril a un petit mot pour conclure son lienge de Valérie ?
00:54:27 - Oui, tout à fait.
00:54:29 Moi, ce que ça m'évoque, c'est à quel point
00:54:31 la sexualité est un espace de force,
00:54:36 mais c'est aussi un espace de vulnérabilité.
00:54:38 Et je reprends le mot de partage dont parlait Valérie,
00:54:43 qui est peut-être plus intéressant que le mot "offrir son corps".
00:54:47 Il y a une question de partage.
00:54:49 Et dans ce partage-là, oui, on est à la fois fort et vulnérable.
00:54:55 Et rencontrer ça avec l'autre, c'est quelque chose
00:55:01 qui, effectivement, est extrêmement stimulant
00:55:05 et qui fait le lit, si je puis dire, d'une sexualité épanouie.
00:55:11 Accepter d'être fort et vulnérable en même temps, dans cet espace-là.
00:55:15 Et moi, c'est ce que j'entends de ce que dit Valérie,
00:55:18 et c'est plutôt quelque chose à entendre de manière générale
00:55:22 pour toutes les femmes qui nous écoutent.
00:55:24 Et l'homme n'est pas un scrutateur du corps féminin
00:55:28 qui va rechercher continuellement le moindre détail
00:55:33 qui dysfonctionnerait.
00:55:35 Je crois que la rencontre, bien souvent,
00:55:37 elle se fait à un autre niveau.
00:55:39 Et que ce niveau-là, c'est ce qui donne toute la force
00:55:42 et toute la grâce d'un acte sexuel.
00:55:44 Merci beaucoup Valérie.
00:55:46 On fait une petite pause et c'est Gabriel, justement,
00:55:48 qui répond à mon appel en tant qu'homme
00:55:50 pour rassurer les femmes.
00:55:52 Et merci à lui, on l'écoute dans un instant.
00:55:54 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
00:55:58 Moi, je regarde les matchs, je fais le coup de plus en de la télé
00:56:01 et je dis "Mais Sud Radio, le meilleur commentateur, c'est Sud Radio,
00:56:03 il n'y a rien à dire."
00:56:04 Alain Héril est avec nous, sexothérapeute,
00:56:15 auteur de "On ne fait pas l'amour, c'est l'amour qui nous fait"
00:56:18 aux éditions Le Courrier des Livres.
00:56:20 Et on l'a déjà compris avec les témoignages qu'on a reçus depuis 14 heures.
00:56:23 Nous avons Gabriel qui répond à notre appel.
00:56:26 Merci Gabriel de prendre la parole.
00:56:29 Merci à vous.
00:56:31 Bonjour Alain Héril.
00:56:34 Et donc moi, ce que je voudrais raconter,
00:56:36 c'est qu'en 3-4 jours, j'ai rencontré deux dames
00:56:39 complètement différentes.
00:56:41 Et en fait, physiquement, elles étaient complètement différentes.
00:56:45 Sauf qu'en discutant avec elles à un bon moment,
00:56:48 je suis tombé sous le charme de ces deux dames.
00:56:51 Et donc je me suis dit "Gabie, tu vois, comme quoi,
00:56:54 il n'y a pas que le physique qui compte."
00:56:57 Oui, ce qui veut dire quand vous dites ça,
00:56:59 c'est qu'a priori, si vous les aviez vues comme ça sur Catalogue,
00:57:03 ce n'est pas les femmes qui vous auraient attiré le plus.
00:57:07 Alors la première que je rencontrais, c'était dans un ville grenier.
00:57:10 Elle était assise sur un tabouret.
00:57:12 Elle avait les cheveux attachés.
00:57:14 Et elle était avec sa fille qui avait 19 ans.
00:57:17 Et du coup, sa fille était très très très jolie.
00:57:20 On aurait dit un mannequin de mode.
00:57:22 On aurait dit Laetitia Casta.
00:57:24 Et puis je commençais à discuter gentiment.
00:57:27 Et je me suis dit "Elle est assise,
00:57:29 donc je ne peux pas voir la maman,
00:57:31 comment elle est dans son ensemble."
00:57:34 Sauf qu'elle avait un très joli visage
00:57:36 et qu'on a commencé à discuter gentiment.
00:57:39 Et petit à petit, petit à petit,
00:57:41 elle me raconte que le drame de sa vie,
00:57:44 c'est que tous ses chéris sont partis avec ses meilleures copines.
00:57:48 Et du coup, on est partis dans une discussion
00:57:50 un peu philosophique ou psychologique.
00:57:53 Et plus le temps passait,
00:57:55 plus je me disais "Elle a un charme, cette femme,
00:57:58 elle a un charme fou."
00:58:00 Et en fait, elle se levait du tabouret
00:58:02 et j'ai vu qu'elle était plutôt rondelette.
00:58:05 Mais elle avait un tel naturel,
00:58:08 un tel sourire,
00:58:10 une telle gentillesse,
00:58:12 une telle maternité par rapport à sa fille.
00:58:14 Bref, j'avais plus envie de partir.
00:58:17 J'avais plus envie de partir.
00:58:19 Et 3-4 jours après,
00:58:21 je rentre à Emmaüs.
00:58:23 Une fois par semaine, je fais mon petit tour.
00:58:25 Et puis, je me mets à discuter avec une dame
00:58:30 qui disait que sa fille s'appelle Elsa.
00:58:33 Et du coup, je chante les premières paroles
00:58:36 de la chanson de Barbe Livien, Elsa.
00:58:38 Une chanson des années 80.
00:58:40 Et il y a une deuxième dame qui était juste derrière
00:58:42 et qui se moque un peu de moi
00:58:44 en disant "Ouh là, il écoute encore Lilié Barbe Livien
00:58:49 en l'air de dire "Ce monsieur, il est ringard,
00:58:51 il est d'une autre époque".
00:58:54 Et puis, le fait qu'elle me taquine un peu et tout,
00:58:57 je lui réponds "Si vous n'aimez pas Barbe Livien,
00:58:59 peut-être que vous aimez Francis Cabrel".
00:59:02 Elle me dit "Non, toujours pas".
00:59:04 Je dis "Peut-être que vous aimez en chanteur français
00:59:06 Julien Clerc". Elle me dit "Toujours pas".
00:59:08 Et donc, je dis "Le plus simple, madame,
00:59:10 c'est que vous me disiez qui vous aimez".
00:59:12 Et elle me dit "Moi, j'aime Noir Désir".
00:59:15 Je dis "Je connais bien Noir Désir,
00:59:17 je connais sa chanson la plus célèbre,
00:59:19 sauf que l'histoire de Noir Désir,
00:59:21 ça a mal fini.
00:59:23 Et du coup, parce qu'il a tué Marie Trintignant".
00:59:26 Et puis du coup, on va dire,
00:59:30 dans ce matiné à Emmaüs,
00:59:33 il s'est produit plusieurs synchronicités
00:59:35 et on va dire que pendant 4 heures,
00:59:37 je retombais toujours sur elle et sa copine.
00:59:41 Et du coup, au fur et à mesure que je retombais sur elle,
00:59:43 on rediscutait, rediscutait, rediscutait,
00:59:45 et 4 heures après,
00:59:47 je me suis retrouvé à discuter avec elle un long moment.
00:59:50 Et je me suis dit "Mais cette nana,
00:59:52 elle a un chien,
00:59:54 elle dégage une sensualité,
00:59:56 j'avais envie de la croquer".
00:59:58 À un moment, elle s'est grattée le cou, vous savez,
01:00:00 j'avais envie de la croquer tellement
01:00:02 elle dégageait de la sensualité.
01:00:04 Et en fait, elle me troublait.
01:00:06 Et en fait, physiquement, elle m'était très grande
01:00:08 et surtout, elle était vraiment maigre.
01:00:11 Elle devait faire 45-48 kilos
01:00:13 pour 1m75 quoi.
01:00:15 Et c'est pas du tout mon type de nana,
01:00:17 physiquement, c'est pas ce qui m'attire.
01:00:19 C'est pas mon idéal.
01:00:21 - Oui, oui, je comprends.
01:00:23 Mais, mais...
01:00:25 - Mais, mais, mais...
01:00:27 - Le charme est là.
01:00:29 - Ah ben, j'aurais bien fait une sieste avec elle,
01:00:31 ça c'est sûr.
01:00:33 - Non mais c'est important,
01:00:35 oui, oui, c'est important votre témoignage.
01:00:37 - En fait, la petite très ronde
01:00:39 et la grande maigre,
01:00:41 tu vois qu'il n'y a pas que le physique qui compte,
01:00:43 ça n'a rien à voir.
01:00:45 - Non, non, et en plus, c'était pas des jeunes femmes,
01:00:47 donc c'est pas l'âge non plus qui compte.
01:00:49 - Non plus, non, non.
01:00:51 - Cela étant dit, vous êtes un homme
01:00:53 qui aime les femmes, vous êtes un homme
01:00:55 qui les respecte, puisque votre réaction
01:00:57 par rapport à Noir Désir le prouve bien.
01:00:59 C'est pas le cas de...
01:01:01 Je crois qu'il y a une chose peut-être
01:01:03 qu'il faut dire aux femmes aussi aujourd'hui,
01:01:05 puisqu'on essaye de les aider à s'aimer.
01:01:07 Les hommes qui vont
01:01:09 draguer bêtement les femmes,
01:01:11 c'est pas les hommes qui aiment
01:01:13 vraiment les femmes, c'est des consommateurs.
01:01:15 Et je pense que
01:01:17 des hommes comme vous, de toute façon,
01:01:19 qui aiment la femme pour ce qu'elle est,
01:01:21 ils sont
01:01:23 plus indulgents sur leur physique, non ?
01:01:25 Qu'est-ce que vous en pensez Alain Héril ?
01:01:27 - Oui, oui, oui,
01:01:29 bien sûr, bien sûr,
01:01:31 et puis moi ce que j'entends de ce que
01:01:33 dit Gabriel, c'est également
01:01:35 comment la séduction
01:01:37 elle est dans les détails
01:01:39 également, quand il parle de la
01:01:41 manière dont elle s'est touchée le cou,
01:01:43 ou peut-être même la manière
01:01:45 dont l'autre femme était
01:01:47 assise pendant le
01:01:49 vide-grenier, c'est-à-dire que
01:01:51 ce ne sont pas
01:01:53 les attributs
01:01:55 sexuellement
01:01:57 admis et connotés
01:01:59 qui créent la séduction,
01:02:01 c'est vraiment des choses très infimes,
01:02:03 une manière de regarder,
01:02:05 un port de tête, une manière de marcher,
01:02:07 et ça,
01:02:09 c'est l'expression
01:02:11 de quelque chose d'intime et de quelque chose
01:02:13 de profond qui appartient
01:02:15 à chacune,
01:02:17 et je trouve que ça donne de la
01:02:19 beauté dans la relation, tout simplement,
01:02:21 d'être sensible
01:02:23 à ces
01:02:25 petites choses-là.
01:02:27 Gabriel parle de synchronicité,
01:02:29 c'est-à-dire ces espèces de hasards qui n'en sont pas,
01:02:31 et qui permettent de se rencontrer
01:02:33 à un autre endroit.
01:02:35 Et puis en même temps, si j'ai bien compris,
01:02:37 Gabriel parle de deux femmes avec qui il n'y a pas eu
01:02:39 de sexualité, donc il parle
01:02:41 vraiment de
01:02:43 l'impact que l'autre a sur soi,
01:02:45 et cet impact, il est à partir de
01:02:47 choses toutes petites,
01:02:49 et je dirais même
01:02:51 des choses qui ne sont pas prévisibles,
01:02:53 qu'on ne peut pas calculer à l'avance.
01:02:55 Et ça donne de la beauté
01:02:57 aux relations.
01:02:59 Merci Gabriel d'avoir pris un peu de temps
01:03:01 pour rassurer
01:03:03 toutes ces femmes qui nous écoutent, merci beaucoup.
01:03:05 Merci à vous.
01:03:07 Alors on va faire maintenant une petite pause
01:03:09 pour se retrouver avec le Love Concert,
01:03:11 et on va revenir sur le fameux journal intime
01:03:13 Alain Héril, on se retrouve dans un instant.
01:03:15 Vous voulez parler à Brigitte Laé ? 0826 300 300
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01:03:27 Brigitte Laé, Sud Radio, le Love Conseil.
01:03:31 Alors on va parler du journal intime Alain Héril,
01:03:34 parce que c'est vrai qu'avec les nouvelles technologies,
01:03:36 on a tendance un peu à oublier,
01:03:38 on aura plutôt tendance à envoyer des photos,
01:03:41 mais c'est pas tout à fait la même chose,
01:03:44 et écrire un journal intime a deux intérêts principaux.
01:03:48 Alors le premier c'est un dialogue avec soi-même,
01:03:51 qui n'a rien de narcissique,
01:03:53 on se parle à soi,
01:03:55 et il n'est pas question d'envoyer
01:03:57 évidemment des extraits de son journal intime
01:03:59 à qui que ce soit, et du coup comme on se parle à soi,
01:04:02 on va pouvoir se dire ce qu'il y a de plus important pour nous,
01:04:05 et on va pas essayer de se mettre en avant,
01:04:08 on va pas essayer de se montrer sous son meilleur jour,
01:04:11 on va oser parfois même dire des choses qui nous font mal,
01:04:15 et quelque part on se libère.
01:04:18 Et autre avantage je trouve,
01:04:20 c'est qu'on va le relire quelques temps plus tard,
01:04:22 et ça va apporter une lumière sur nous-mêmes,
01:04:25 parce qu'il y a un peu de recul,
01:04:27 et c'est une sorte de petite thérapie personnelle,
01:04:30 en quelque sorte.
01:04:32 Alors bien sûr il y a des règles à respecter,
01:04:34 le journal doit rester secret,
01:04:36 personne, même pas son meilleur ami,
01:04:38 ne doit y avoir accès,
01:04:40 si on a besoin ou envie de lui faire lire un passage,
01:04:42 sinon on va évidemment ne pas être authentique,
01:04:47 il faut qu'on soit honnête,
01:04:49 il faut oser écrire ce qui nous passe par la tête,
01:04:51 même si c'est des horreurs,
01:04:53 même si on a envie d'écrire l'envie de tuer quelqu'un,
01:04:56 de toute façon on écrit,
01:04:58 c'est pas du passage à l'acte.
01:05:00 Et puis il faut écrire régulièrement,
01:05:02 je dirais qu'il faut écrire au moins un petit peu quelque chose
01:05:04 une fois par semaine,
01:05:05 même si on a rien d'important, croit-on, à écrire,
01:05:07 il faut écrire quand même,
01:05:09 et respecter ce rendez-vous avec soi-même,
01:05:11 parce que c'est ça aussi le secret de la réussite du journal intime.
01:05:14 Alain Héril, je vous laisse réagir à ce love-conseil.
01:05:19 C'est un très beau love-conseil, Brigitte,
01:05:23 parce que je trouve qu'il y a dans le journal intime
01:05:26 quelque chose qui est presque une forme d'autothérapie,
01:05:30 parce qu'effectivement on s'avoue aussi à soi-même
01:05:35 des choses qu'on ne s'avouerait pas autrement,
01:05:38 et je trouve ça très important.
01:05:41 Et vous citiez le fait de découvrir son journal intime après,
01:05:45 moi ça m'est arrivé de retrouver des écrits
01:05:48 que j'avais faits quand j'étais ado,
01:05:51 il n'y a pas si longtemps que ça,
01:05:53 et après coup on découvre vraiment qui on était
01:05:58 dans ses parties les plus intimes,
01:06:02 et même après coup c'est encore une découverte de soi.
01:06:06 Je trouve que ce dialogue entre soi et soi,
01:06:09 c'est une autre forme de thérapie,
01:06:11 parce que quand vous dites une fois par semaine,
01:06:13 comme on peut voir un thérapeute une fois par semaine,
01:06:16 comme on peut déposer quelque chose qu'on ne déposerait pas ailleurs,
01:06:20 et je trouve que ça a quelque chose de très rééquilibrant,
01:06:23 et c'est vraiment quelque chose de soi à soi,
01:06:25 et donc c'est tout à fait différent de l'exposition sur les réseaux sociaux,
01:06:29 et ce dialogue intime, à mon avis,
01:06:33 est profondément structurant au moment où on le fait,
01:06:36 et dans l'après coup également.
01:06:38 Donc oui, je trouve que vous donnez là un très beau love conseil,
01:06:42 et j'ose espérer que beaucoup de personnes qui vous écoutent
01:06:45 le suivent ou le suivront.
01:06:47 Oui, et c'est d'autant plus important qu'on est dans une société
01:06:50 un petit peu narcissique,
01:06:52 tournée vers l'autre et pas vers soi,
01:06:55 et il faut d'abord être en paix avec soi évidemment,
01:06:58 et être bien dans son corps également, n'est-ce pas Madeline ?
01:07:01 Exactement.
01:07:03 Bonjour Nathalie.
01:07:05 Bonjour Brigitte, bonjour Alain et Ryl.
01:07:07 Oui, au travers de mon témoignage,
01:07:10 je voulais m'insurger contre les dik-pap type sociétaux,
01:07:15 et exhorter toutes celles qui nous écoutent
01:07:17 à se regarder avec les yeux de l'amour.
01:07:19 Moi j'ai eu mon premier enfant à 27 ans,
01:07:23 et je venais tout juste d'arriver à m'accepter,
01:07:28 ce qui n'a jamais été considéré comme faisant partie des canons de beauté,
01:07:33 et donc ça a été compliqué.
01:07:35 Sauf qu'après mon accouchement,
01:07:38 j'ai dû faire face aux vergetures,
01:07:41 à l'absence d'élasticité, à la pesanteur,
01:07:43 quelque chose que je n'avais pas connu.
01:07:45 Donc ça a été vraiment compliqué,
01:07:48 et je n'ai malheureusement pas pu compter sur le père de mes enfants
01:07:51 pour me réconforter,
01:07:53 parce que je pense qu'il n'y avait pas ce regard de l'amour.
01:07:57 Donc c'est vraiment très très difficile, je pense,
01:08:02 quand on a une estime de soi déjà un petit peu vacillante,
01:08:05 de traverser cette révolution totale du corps,
01:08:09 qu'est la grossesse, qu'est l'accouchement.
01:08:12 J'aurais apprécié qu'on me prévint
01:08:16 que le corps allait changer à ce point-là,
01:08:19 pour que je m'y prépare en fait.
01:08:21 Et ça, ça aurait été bien, vraiment.
01:08:26 C'est complexe, parce qu'on est encore dans une société, en effet,
01:08:31 où la femme est faite pour être mère,
01:08:34 et qu'importe ce qu'elle peut subir,
01:08:37 qu'importe si elle lui laisse des plumes,
01:08:40 si je puis dire, Alain Héril.
01:08:42 Oui, vous voyez Brigitte,
01:08:45 je suis étonné, et puis en même temps pas surpris,
01:08:51 de voir à quel point les auditrices qui interviennent aujourd'hui
01:08:55 parlent du lien à leur corps,
01:08:57 et parlent de la grossesse, de la maternité.
01:09:01 Donc ça laisse entendre vraiment que c'est quelque chose
01:09:04 qui est important dans la vie d'une femme,
01:09:07 et qu'il est important de traverser,
01:09:10 mais combien aussi, le regard qui est porté sur le corps d'une femme
01:09:16 après qu'elle soit devenue mère,
01:09:19 est quelque chose de très invalidant,
01:09:21 et très désexualisé aussi.
01:09:23 Et il y a vraiment encore tout un travail à faire par rapport à ça.
01:09:27 Et si vous me permettez un jeu de mots,
01:09:31 quand j'entends ce que dit Nathalie,
01:09:33 vouloir être un canon de beauté,
01:09:35 finalement c'est un boulet.
01:09:37 Oui, pas mal, pas mal, Nathalie.
01:09:41 Ah oui, j'apprécie.
01:09:43 Et ce qui est embêtant, encore une fois,
01:09:48 c'est que là, le premier soutien,
01:09:50 ça devrait être le soutien du père.
01:09:52 Oui, c'est ça.
01:09:54 Mais quand on le choisit mal dès le départ,
01:09:56 c'est voué à l'échec.
01:09:58 C'est ça qui est difficile.
01:10:00 Vous dites que c'est l'amour qui nous fait,
01:10:03 mais encore faut-il rencontrer l'amour tout de suite.
01:10:06 Vous voyez, ne pas faire d'erreur.
01:10:08 Moi, c'est le regard de l'amour qui m'a réconciliée avec mon propre corps.
01:10:12 C'est le regard de mon chéri,
01:10:15 qui a fini par...
01:10:17 Un autre, j'imagine.
01:10:19 Qui a fini par me faire accepter
01:10:23 mon côté esthétique, on va dire, extérieur,
01:10:27 au profit de mon intériorité
01:10:30 et de la personne que je suis.
01:10:33 Et je pense que ça, c'est super important.
01:10:35 Nous ne sommes pas qu'un corps.
01:10:37 Et c'est à nous de l'intégrer aussi.
01:10:39 Ne pas se laisser faire par les dictates,
01:10:42 par les images dont nous sommes assommées régulièrement.
01:10:46 Et ça, c'est un message que je voulais faire passer aujourd'hui.
01:10:50 Aimez-vous les filles.
01:10:52 - Et vous le faites passer très bien.
01:10:54 Mais vous savez, Nathalie,
01:10:56 je crois qu'on aura beau le répéter encore et encore,
01:10:59 ce message, il y aura toujours des femmes qui auront du mal,
01:11:03 parce que ça dépend de la manière dont le père les a regardées,
01:11:06 la manière dont la mère, elle-même, a été à l'aise avec son corps,
01:11:10 la manière dont elle va choisir ses premiers amants.
01:11:13 Ce n'est pas par hasard non plus, c'est votre propre histoire
01:11:16 qui fait que vous choisissez un géniteur
01:11:18 qui n'est pas apte à vous aimer comme vous avez besoin d'être aimé.
01:11:22 Enfin, vous voyez, tout ça, c'est des histoires individuelles.
01:11:25 Mais ce qui est chouette,
01:11:27 c'est que vos témoignages que vous nous faites aujourd'hui,
01:11:30 toutes, elles aident peut-être quelques jeunes femmes qui écoutent,
01:11:34 et qui sont comme vous étiez vous, Nathalie, il y a des années.
01:11:39 - Oui, c'est ce que je fais.
01:11:42 - Et c'est ça aussi, ces sujets-là, on les aborde en sachant très bien
01:11:47 que c'est chaque fois un parcours individuel,
01:11:50 mais qu'en même temps, les témoignages, les expériences des autres
01:11:55 peuvent nous permettre à tenir debout pendant la traversée du désert, par exemple.
01:12:01 - Et puis des émissions comme la vôtre, pardon.
01:12:04 - Allez-y, continue, Suzanne.
01:12:06 - Je voulais rendre grâce à des émissions comme la vôtre
01:12:09 qui permettaient de rendre la parole libre sur tous ces noms de sujets,
01:12:13 qui permettent aux gens qui sont en train de faire ce cheminement
01:12:17 d'être accompagnés, et de savoir qu'ils ne sont pas seuls,
01:12:21 et d'avoir aussi la justesse de vos analyses,
01:12:24 et la bienveillance et la pertinence de vos propos, Fréjit,
01:12:29 et de vos invités, bien sûr.
01:12:31 - Eh oui, Alain, justement,
01:12:34 votre intelligence et votre bienveillance, on l'écoute.
01:12:40 - Oui, c'est par rapport à ce que vous dites, Nathalie,
01:12:44 quand vous dites qu'il faut aimer son corps, apprendre à s'aimer soi-même,
01:12:50 bien sûr, je ne peux que souligner cette phrase,
01:12:54 mais il faut aussi s'aimer en fonction de critères
01:12:57 qui sont ses propres critères personnels,
01:13:00 et ça, ça se construit aussi avec le temps,
01:13:03 et c'est comment les...
01:13:05 parce que la connaissance de soi,
01:13:08 souvent, elle se fait avec des références externes,
01:13:12 et c'est vrai qu'on l'a un petit peu souligné aujourd'hui,
01:13:15 que l'éducation est très importante,
01:13:17 c'est-à-dire que ce que nous montrons en tant que parents
01:13:20 à nos enfants sur le rapport à notre propre corps,
01:13:23 sur la manière dont nous aimons notre corps,
01:13:26 dont nous le vivons, c'est très important,
01:13:29 parce que les enfants se construisent aussi par effet d'imitation également.
01:13:33 Donc cette éducation-là, elle est fondamentale,
01:13:37 et puis après, la vie que l'on a avec son corps,
01:13:41 d'autant plus quand on est une femme,
01:13:44 est une vie qui se fait avec beaucoup d'aléas,
01:13:47 mais normalement, tout ça va vers quelque chose
01:13:50 où on finit par s'accepter, mais selon des critères qui nous sont propres,
01:13:54 et non pas selon les critères sociétaux.
01:13:56 Et le problème, c'est que les critères sociétaux ne sont pas présentés comme des critères,
01:14:00 ils sont présentés comme des vérités, et c'est ça qui est compliqué.
01:14:03 Et que le corps que la société nous propose n'est pas un corps de vérité,
01:14:08 c'est juste un corps consumériste, c'est un corps pour faire vendre.
01:14:12 Et s'extirper de ça, c'est pas simple,
01:14:16 mais quand on y arrive, à mon avis, on est beaucoup plus tranquille,
01:14:20 j'irais même beaucoup plus heureux.
01:14:23 - Oui, vous y êtes arrivée Nathalie, bravo !
01:14:26 - Je pense que oui, je suis bien partie, je suis bien presque arrivée, on va dire.
01:14:30 - Non, mais il faut toujours se dire qu'on n'y arrive jamais totalement,
01:14:34 de toute façon, c'est le chemin qui compte, on le sait bien.
01:14:37 - C'est ça, exactement !
01:14:39 - Et puis je me permets de dire, puisque j'ai un livre avec des photos de moi
01:14:44 qui va sortir, et puis des écrits évidemment sur ma vie,
01:14:48 quand on voit ces photos de moi quand j'avais 20 ans,
01:14:52 j'avais un corps totalement sublime, j'ose le dire,
01:14:56 et pourtant je ne m'aimais pas spécialement,
01:14:59 donc vous voyez Nathalie, il n'y a pas de règle,
01:15:03 et ce qui compte c'est d'y arriver,
01:15:06 à prendre le chemin, et puis d'avancer, voilà, c'est tout.
01:15:12 - Tout à fait. - Merci Nathalie.
01:15:15 - Merci à vous. - Merci beaucoup.
01:15:17 Allez, on fait une petite pause, et puis il est déjà temps de conclure,
01:15:20 Alain Hérilet, on va conclure avec un homme, c'est super,
01:15:23 comme ça on aura également la vie des hommes.
01:15:26 Alain Hérilet est avec nous, sexothérapeute,
01:15:44 et auteur de différents livres, notamment "On ne fait pas l'amour",
01:15:48 qui nous fait aux éditions le courrier du livre,
01:15:50 que je peux vraiment vous conseiller, c'est un très beau livre justement,
01:15:53 assez en écho d'ailleurs avec tout ce qui s'est dit aujourd'hui,
01:15:56 ce partage, ce partage des corps et de l'amour.
01:16:00 Bonjour David.
01:16:02 - Bonjour Brigitte, et bonjour Alain.
01:16:05 - Bonjour. - Merci de réagir à votre tour, David.
01:16:09 - Ah oui, alors moi je pense, merci de l'appel,
01:16:14 oui je pense que chacun doit faire son choix,
01:16:18 chaque femme doit faire son choix sur la propagation de son corps
01:16:22 et de la façon dont elle vit, et je pense que si on a un rôle
01:16:25 potentiellement à jouer, si j'ai un rôle à jouer en tant qu'homme
01:16:28 avec mes partenaires, c'est plutôt d'être dans la rassurance.
01:16:30 Et certainement un point important, peut-être un peu fait exigé,
01:16:34 c'est l'après, une fois qu'on a fait l'amour,
01:16:37 une fois qu'on a rencontré la personne, la première fois ou la fois suivante,
01:16:40 comment on peut être toujours assez dans le sens de rassurance
01:16:43 par rapport au jugement, par rapport à l'autre.
01:16:46 - Alors ça c'est essentiel ce que vous dites David,
01:16:48 parce que moi je me souviens, ça n'a pas été trop mon cas,
01:16:53 j'ose le dire, mais je me souviens d'amis,
01:16:56 à l'époque où j'étais beaucoup plus jeune,
01:16:58 qui parfois faisaient l'amour avec un homme,
01:17:00 et puis le matin ils partaient, et jamais un appel, jamais...
01:17:05 - Voilà. - Et ça pour une femme, c'est terriblement blessant.
01:17:10 - Voilà, donc je ne dis pas que derrière on va se marier,
01:17:13 mais on peut rester contre toi, et puis dans l'accompagnement,
01:17:16 et justement dans le retour d'informations positives.
01:17:20 C'est-à-dire que c'est tout con, mais c'était un agréable moment,
01:17:24 que la personne était charmante.
01:17:27 - Vous pouvez partir en... sans partir en voleur et en claquant la porte,
01:17:32 vous pouvez partir en disant "c'était sympa, malheureusement,
01:17:36 "je ne suis pas trop libre", ou je ne sais quoi.
01:17:40 Mais qu'est-ce que vous en pensez, Alain ?
01:17:42 C'est important, ce que dit David, là ?
01:17:44 - Ce que dit David est très important,
01:17:47 et c'est bien aussi d'aller vers la fin de l'émission avec cette parole-là,
01:17:52 parce que ça permet aussi pour une femme de ne pas se sentir comme un objet
01:17:58 qui aurait été utilisé essentiellement au service du plaisir,
01:18:04 du somme et de le sien aussi,
01:18:06 mais de replacer la sexualité dans le cadre d'une relation,
01:18:10 donc d'un échange, d'un partage, d'un dialogue qui se fait,
01:18:15 quel que soit ce qui se continue après.
01:18:18 - Je vous coupe, mais je vais vous redonner la parole,
01:18:22 parce que je crois que je vais dire quelque chose qui va un peu choquer,
01:18:25 mais qui est important à dire.
01:18:27 Je pense que c'est peut-être pour ça que certaines femmes se sont senties abusées,
01:18:31 parce qu'elles ont eu l'impression d'avoir été baisées comme un objet sexuel
01:18:36 et non pas comme une personne.
01:18:38 - Oui, mais je vous rejoins, Brigitte.
01:18:43 C'est-à-dire que du coup, on devient une personne indifférenciée,
01:18:50 que ce soit nous ou quelqu'un d'autre, finalement, ça aurait été la même chose.
01:18:55 Et le fait qu'il y ait quelque chose après la relation sexuelle,
01:19:00 des mots, une compréhension, un partage,
01:19:03 ça permet de singulariser la relation sexuelle,
01:19:06 quel que soit le type de relation.
01:19:09 C'est le grand psychanalyste Carl Gustav Jung qui disait
01:19:13 qu'on reconnaît la qualité d'une relation sexuelle à ce qui se passe après l'orgasme.
01:19:17 Comment on se comporte l'un par rapport à l'autre,
01:19:21 et est-ce que la continuité de la sexualité, de l'acte sexuel en lui-même,
01:19:25 est-ce que c'est la tendresse, est-ce que c'est la compréhension,
01:19:28 est-ce que c'est la curiosité vis-à-vis de l'autre,
01:19:31 ou est-ce que c'est le fait de se dégager, de passer à autre chose ?
01:19:34 Et ça, c'est une vraie question et une vraie problématique
01:19:38 par rapport à la sexualité féminine.
01:19:40 David, je vous redonne la parole.
01:19:42 Merci d'appuyer là où ça fait mal.
01:19:46 Oui, mais je pense que rien de pire que le rien.
01:19:51 Parce que sur le rien, on peut bâtir beaucoup d'appréhensions,
01:19:55 et c'est plutôt les femmes qui auraient des difficultés par rapport à leur corps, leur sexualité.
01:19:59 Bâtir sur le rien, on peut justement remettre des choses négatives.
01:20:03 Alors que si on redonne une information, si on a un mot, un geste,
01:20:08 on va être dans la rassurance et ça pourra accompagner le chemin.
01:20:12 Et je pense que, que ce soit pour une fois, pour plusieurs fois par la suite,
01:20:16 ou pour ceux qui viendront derrière,
01:20:18 je pense que dans les relations interpersonnelles, l'histoire est longue,
01:20:22 et il y aura un cheminement avec des choses qui vont se croiser par la suite.
01:20:26 Je pense que l'attention qu'on porte à l'autre, c'est la qualité qu'on peut faire pour que le mot soit un peu meilleur.
01:20:32 Tout en étant dans une relation purement sexuelle, il faut que ça reste purement sexuel.
01:20:37 Mais ce n'est pas grave que ça reste purement sexuel,
01:20:41 il faut juste comprendre, et ça Valérie tout à l'heure l'a très bien dit,
01:20:45 qu'une femme, elle a quand même un sentiment de souffrir un peu,
01:20:49 d'être pénétrée, c'est quand même nous qui vous accueillons, zut quoi !
01:20:54 Et si vous rentrez et vous ressortez sans dire merci,
01:20:58 si je peux me permettre cette phrase,
01:21:01 et bien on est un peu, enfin je veux dire, des femmes un peu fragiles,
01:21:05 des femmes un peu trop sensibles, peuvent être blessées, voilà.
01:21:09 C'est très chouette votre intervention, merci David.
01:21:13 Voilà, je pense qu'on se concentre beaucoup sur l'avant,
01:21:15 comment on va faire pour que ça se fasse, on va faire finisserie.
01:21:19 Juste bien faire sa sortie, puisque c'est Maurice Chévalier qui disait dans le spectacle,
01:21:24 l'important c'est l'entrée en scène et la sortie de scène.
01:21:28 Donc souvent je pense qu'on peut diminuer la sortie de scène.
01:21:31 Ne négligez pas messieurs la sortie de scène,
01:21:34 et puis les relations hommes-femmes iront beaucoup mieux.
01:21:37 Voilà une belle façon peut-être de presque conclure cette émission.
01:21:41 Alain Héril, je vous laisse réagir en tant qu'homme justement.
01:21:44 Oui, oui, mais là David vient parler du fait qu'après il n'y a,
01:21:51 parfois il n'y a rien, je ne peux que remarquer que l'anagramme de rien c'est nier.
01:21:56 Et quand il n'y a rien, c'est comme si on niait l'autre.
01:22:00 Et que là il y a quelque chose qui se joue,
01:22:04 et que toute l'attention en tant qu'homme qu'on va porter pour conquérir une femme,
01:22:09 tout d'un coup elle n'existe plus une fois que la sexualité a eu lieu.
01:22:15 Et je trouve que c'est très goujat comme comportement,
01:22:21 et ça ne prend pas l'autre dans sa vérité, dans sa profondeur et dans sa dignité.
01:22:28 Et c'est pour ça que ce que dit David me paraît effectivement très très très important.
01:22:33 Eh bien, merci David, merci beaucoup, merci vraiment beaucoup.
01:22:38 On va vite donner la parole à Sophie qui veut donner un témoignage un peu différent et plutôt positif,
01:22:44 puisque vous avez adoré vos périodes de grossesse. Sophie, bonjour.
01:22:48 Oui, bonjour Brigitte, ravie de vous avoir. Bonjour Alain.
01:22:51 Bonjour.
01:22:53 Bonjour. Oui voilà, je voulais rebondir sur le dernier témoignage de la personne qui expliquait
01:22:58 ce départ de son mal-être pendant sa grossesse et ses relations avec les hommes.
01:23:03 Donc j'ai connu des relations avec les hommes, mais également très difficiles,
01:23:08 puisque j'ai connu l'inceste et j'ai eu de nombreux gèrements étant jeune,
01:23:12 disons que je n'ai pas rencontré les personnes les plus délicates.
01:23:15 Donc je pense que ça aurait pu avoir un impact très négatif.
01:23:20 Et bon cependant, alors je n'ai eu qu'une grossesse, mais c'est dommage,
01:23:26 j'aurais souhaité en avoir plus, parce que je me suis rarement sentie aussi belle, désirable,
01:23:30 craquante, séduisante, que pendant ma grossesse, j'ai eu également la chance
01:23:35 de ne prendre que 2,5 kg. Donc ça a été très positif.
01:23:40 Je dis à ma fille d'ailleurs qu'elle est faite avec ma cellulite.
01:23:44 Je ne sais pas si c'est très ridicule.
01:23:48 Voilà, donc je souhaitais faire part de ça, parce que j'entends surtout chez les jeunes personnes,
01:23:53 il me semble, beaucoup d'appréhension, de crainte.
01:23:58 On parle de bouleversement, moi je n'ai pas vécu ça comme un bouleversement,
01:24:02 j'ai vécu ça comme quelque chose de fantastique à tout point de vue.
01:24:06 - Et bien c'est important, oui, parce que c'est vrai que ça va dépendre.
01:24:10 On n'a pas arrêté de le dire depuis le début de l'émission,
01:24:13 chaque femme va traverser sa vie avec ses problèmes et ses joies.
01:24:19 Et c'est bien de terminer par votre témoignage finalement.
01:24:22 Franchement, on aura eu des témoignages très différents, très riches,
01:24:28 qui montrent bien toute la complexité de la féminité.
01:24:32 - Tout à fait, qui montrent bien que le rapport au corps, le rapport à la sexualité,
01:24:38 tout ça c'est une aventure à l'intérieur de laquelle, malgré les écueils et les difficultés,
01:24:44 on apprend beaucoup sur soi-même et sur l'autre.
01:24:48 C'était de très très beaux témoignages effectivement.
01:24:53 - Merci Sophie d'avoir pris le temps de nous confier ce témoignage positif,
01:24:59 parce que c'est vrai qu'on a un peu tendance en ce moment,
01:25:02 et c'est peut-être pas par hasard qu'il y a autant de femmes qui n'ont plus envie d'être mère.
01:25:08 C'est aussi cette peur du corps qui peut avoir mal, qui peut se transformer.
01:25:15 Non, ça peut aussi être une aventure formidable, merveilleuse.
01:25:19 C'est peut-être mieux de transmettre ce message-là pour aider les femmes à avoir envie d'avoir des enfants
01:25:24 que d'autres témoignages qu'on entend parfois.
01:25:27 Bref, merci Alain Henril.
01:25:30 Je rappelle, ce livre "On ne fait pas l'amour, c'est l'amour qui nous fait", c'est aux éditions le courrier du livre.
01:25:34 Merci à tous et à toutes.
01:25:37 Et bien, comme l'a dit très joliment Nathalie, les filles, aimez votre corps, c'est important.
01:25:43 Et puis, on en reparlera évidemment tout au long de ces émissions,
01:25:48 puisqu'on est là aussi pour nous aider tous les uns les autres.
01:25:52 Et c'est pour ça qu'on a besoin toujours de vos témoignages.
01:25:55 Alors, on va demain faire un autre sujet, mais qui est aussi beaucoup d'actualité.
01:25:59 Alain Henril, c'est vrai, on parle de plus en plus des relations sans pénétration.
01:26:04 Moi, je mets un peu les pieds dans le plat.
01:26:07 Je vais parler de l'érection, qui me semble si importante dans le couple.
01:26:12 Et puis, on verra ce qu'en pensent évidemment nos auditeurs,
01:26:16 parce qu'après tout, peut-être que je me trompe.
01:26:18 Et puis surtout, on sera avec Éric Allaire,
01:26:21 qui pourra nous rappeler que de toute façon, même s'il y a des pannes, il y a des solutions.
01:26:26 Il y a toujours une solution pour retrouver l'érection.
01:26:30 Et puis, bien sûr, vous donnerez votre avis.
01:26:34 Merci Alain Henril.
01:26:36 Et tout de suite, vous retrouvez Alexandre de Levanne.
01:26:39 Et moi, je vous dis à demain.
01:26:40 Parlons vrai. Sud Radio. Parlons vrai. Sud Radio. Parlons vrai. Sud Radio. Parlons vrai.

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