Richard Millet a été banni de la République des lettres pour avoir publié Langue fantôme suivi d’Éloge littéraire d’Anders Breivik. Avec son roman «Nouveaux lieux communs: Exégèse, exorcisme», il remet les pendules à l’heure. Mais selon lui, «il n’y a plus de littérature, elle est quasiment morte».
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00:00Si, c'est très simple. Le pouvoir médiatique, littéraire et médiatique, est concentré dans quelques mains,
00:07quelques centaines de personnes à Paris, pour la France, et ça vous explique cela, c'est tout.
00:12C'est un milieu consanguin.
00:14Mais pourquoi, quel objectif ?
00:16L'objectif, c'est de se maintenir au pouvoir. C'est de se maintenir au pouvoir, donc avec les fils d'eux, les filles d'eux.
00:23Vous voyez bien, c'est une espèce de, comment dirais-je, d'oligarchie hégémonique qu'on doit se mettre en place.
00:28Dans la littérature, il n'y a pas des fils d'eux dans la littérature.
00:31Il n'y a plus de littérature, elle est quasiment morte.
00:34Je veux dire, ce qu'on appelle littérature aujourd'hui, une sorte d'ersatz.
00:37Baudrillard l'a dit beaucoup mieux que moi, vous voyez, c'est un simulacre de littérature.
00:40Il y a quelques écrivains, il y a quelques penseurs encore, mais est-ce que vous avez envie de lire un roman aujourd'hui ?
00:45Oui, ça peut m'arriver.
00:46Oui, non, mais vous faites semblant de dire ça parce que vous voulez continuer le débat, mais en réalité, non.
00:51Si vous voulez, hors micro, hors micro, demander à des éditeurs, est-ce que vous lisez votre production ?
00:56Ils vont vous dire non, ils vont vous dire je vous paye pour que la lisez à ma place.
00:59En réalité, il y a une crise de la librairie, il y a une crise de l'édition, il y a une crise de la langue, il y a une crise de tout
01:05qui fait qu'on ne peut plus lire ce qui paraît aujourd'hui, d'une manière générale, sauf que, si vous permettez…
01:10Mais ça ne me dit pas l'objectif, parce que ces gens-là, ils pourraient être raccordés avec…
01:13L'objectif, je veux dire, c'est de bâtir un monde, l'empire du bien, comme disait Philippe Muray avec un grand B,
01:19dans lequel il n'y a pas de tête qui dépasse, où tout le monde dit la même chose et pense la même chose.
01:25Donc pour cela, il faut bien prendre les choses en amont, comme on dit, voilà encore un lieu commun que j'aurais dû…
01:30En amont, on doit prendre les choses, c'est-à-dire où ? Dans l'éducation nationale.