Le membre de l'Académie française, Jean-Marie Rouart, revient sur l'importance de la littérature: «La littérature sert à arriver à un stade supérieur de l'esprit»
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00:00 - Mais oui, mais c'est ce qu'on disait tout à l'heure, c'est l'absence culturelle, les références culturelles.
00:05 Autrefois, les hommes politiques, à l'exemple de Blum, d'Édouard Hériot, étaient vraiment...
00:15 Ils avaient pas seulement fait de bonnes études. Je crois pas que ça soit... On avait besoin d'être normalien pour être cultivé.
00:23 Mais ce que je pense, c'est qu'il y avait les valeurs de culture, et ça se voyait dans toute la société.
00:29 Et toute la société était imprégnée par ces références. Et d'ailleurs, on le voit bien.
00:34 Regardez les discussions, la faiblesse des discussions, où qu'on soit. Autrefois, il y avait de vraies discussions.
00:40 La France, c'était la conversation. Et Marc Fumaroli a écrit des livres là-dessus. C'était important, cette conversation.
00:49 C'était une façon d'élever le débat, justement, avec des références culturelles qui permettaient de se retrouver et de se revoir.
00:58 — Ce que nous faisons ici. — Exactement. Vous faites ça exactement ici. C'est parfait. On se croirait dans le salon de Mme du Tensin.
01:05 (Rires)
01:08 Mais ailleurs, c'est effrayant. Les gens, en ce moment, ne peuvent plus parler. Que ce soit du problème israélo-palestinien, que ce soit sur l'Ukraine,
01:18 les gens ne peuvent plus parler. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas réussi à élargir littérairement la littérature. Ça sert à quoi ?
01:26 Ça sert à dépasser la réalité et arriver à un stade supérieur de l'esprit. Et l'esprit, c'est ce qui nous fait vivre.
01:33 S'il n'y a plus d'esprit, il n'y a quasiment plus de vie.
01:37 Sous-titrage Société Radio-Canada
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